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24 mai 2025
Par Kadialy GASSAMA
LE MOUVEMENT INTERNATIONAL DU TRAVAIL IGNORE LES FRONTIERES
Si l’on part de l’esclavage et des colonisations forcenées dans la mobilité internationale du travail qui transcende les frontières entre pays, nous pouvons considérer que ce qu’on qualifie d’émigration clandestine aujourd’hui, date de la nuit des temps
L’émigration dite clandestine est aussi vieille que le monde. Si l’on part de l’esclavage et des colonisations forcenées dans la mobilité internationale du travail qui transcende les frontières entre pays ou entre communautés, nous pouvons considérer que ce qu’on qualifie d’émigration clandestine aujourd’hui, date de la nuit des temps.
Depuis les périodes antiques jusqu’à nos jours, l’enrichissement des communautés et des nations, a été de tout temps, la préoccupation des élites quel qu’elles soient, en dépit des limites naturelles ou artificielles entre territoires. C’est dire que la planète constitue le territoire naturel d’évolution du mouvement international du travail ; l’humanité observe même aujourd’hui, l’exode d’immenses capitaux vers l’espace pour la quête de métaux rares vitaux pour la transition écologique. Nous avons connu dans l’histoire de l’économie mondiale et de la pensée économique, le mercantilisme qui consistait pour les puissances navales de l’époque à parcourir le monde pour la recherche de métaux précieux ; par la suite nous avons connu la physiocratie et le commerce triangulaire des esclaves pour le développement de l’agriculture surtout dans les Amériques et, plus tard, avec l’évolution des techniques, nous avons connu l’industrie et son corollaire de la recherche des débouchés.
La différence entre les temps anciens et la période contemporaine provient du fait que l’accumulation du capital est plus rapide pour le travail forcé non rémunéré par rapport au travail sous payé. Or, la valeur travail crée la richesse ; le profit constituant le travail non payé. C’est dire que la mobilité du travail obéit à la seule logique de la division internationale du travail pour l’accumulation des richesses suivant les dotations factorielles naturelles, techniques et technologiques des pays de ce monde . Le mouvement international du travail suit la mobilité du capital qui migre à travers le monde suivant la logique du profit. A la base de la création des richesses, le réflexe pour une allocation optimale des ressources et une meilleure rémunération du travail ignore les frontières et explique le mouvement international des facteurs, quelles que soient par ailleurs les barrières à l’entrée. L’offre et la demande de travail se déplacent et se déploient à travers le globe selon les opportunités ou avantages comparatifs. Pourquoi s’étonner alors aujourd’hui du transfert des travailleurs des pays les moins avancés vers les pays développés, d’autant que l’accumulation primitive du capital dans les pays du centre comme disait Samir Amine, s’est produite sur la base de l’existence pendant des siècles de sociétés esclavagistes, de l’exploitation et de l’assujettissement des colonies et du commerce inégal qui continue de nos jours entre nos Etats ?
Vieillissement des populations des pays développés
Si l’on prend la structure économique mondiale actuelle, il se trouve que les pays développés connaissent naturellement un vieillissement de leurs populations au point que l’arrivée de jeunes dans les marchés internes du travail est presque inexistante. Le cas du Japon qui a une population improductive vieillissante en majorité, est typique de ce phénomène, démontrant la nécessité pour ce pays d’importer massivement des travailleurs danstouslessecteurs, au risque de voir l’économie nipponne en crise du fait de la désarticulation entre l’offre de travail et de la demande de travail. C’est le cas aussi de l’Angleterre et des pays de l’union européenne qui organisent des arrivées massives d’immigrés pour faire fonctionner leurs économies. Le différentiel entre l’offre de travail et la demande de travail dans les pays développés se creuse d’avantage et constitue un véritable problème de société dans lesdits pays
De même, il se trouve que les pays moins avancés connaissent naturellement un croit démographique extraordinaire qui fait que l’arrivée en même temps de nombreux jeunes dans les marchés internes du travail dépasse les capacités d’absorption de leurs économies et pose de nombreux problèmes sociétaux, en dépit des bons taux d’accroissement des richesses. Le mouvement international des biens, des personnes et des capitaux repose sur les avantages comparatifs ou compétitifs entre les pays de ce monde, quel qu’en soit par ailleurs les législations des pays pour anéantir ou réduire les mouvements. Nous avons vu les difficultés d’application des législations protectionnistes sur l’immigration dans l’union européenne dont les dispositions sont en porte en faux avec les réalités économiques multilatérales. Si aujourd’hui, il y a de nombreuses barrières tarifaires et non tarifaires sur les mouvements du capital, des personnes et des biens dans une économie mondialisée, elles ne peuvent pas empêcher la liberté naturelle de circulation des flux qui obéissent à la logique pure du commerce international basée sur la meilleure rémunération des facteurs.
Si bien qu’à travail égal dans l’agriculture au Sénégal comparativement à l’Espagne, le différentiel de traitement peut être multiplié par vingt entre les deux pays s (3 dollars / jour et 60 dollars / jour pour le salaire minimum). ; Cette différence énorme dans les rémunérations du travail conjuguée avec l’offre importante de travail, explique les mouvements de personnes entre les pays du Sud et les pays du Nord, nonobstant la différence entre les couts de la vie. Aucun pays ou groupes de pays, si puissants soient-ils, ne pourront arrêter ce réflexe naturel de l’homo economicus à la recherche toujours du plus offrant pour maximiser son utilité. De nos jours, l’émigration dite clandestine prend évidemment de plus en plus de l’’ampleur au vu de l’accroissement des besoins avec la croissance démographique exponentielle dans les pays du Sud et le vieillissement sans renouvellement de générations des populations dans les pays du Nord. Cette forte tension entre l’offre et la demande internationale de travail qui justifie l’intensité des flux actuels, provoque des dommages collatéraux ou tragédies sur les frontières maritimes et terrestres à cause des barrières législatives négatives en contradiction avec les dynamiques économiques. Aussi, est-il urgent d’aller, pour résoudre cet imbroglio qui relève plus de xénophobies issues de politiques nationales populistes des partis d’extrême droite qu’autre autre chose, d’aller vers l’assouplissement des barrières juridiques négatives, afin de permettre aux flux économiques réels et mouvement de personnes de s’effectuer sans entraves, suivant la division internationale actuelle du travail , la seule variable qui vaille. L’OMC qui veille à la libre circulation des échanges mondiaux y compris le principe de la libre circulation des personnes, ainsi que l’OIT qui veille à la protection des travailleurs, doivent prendre à bras le corps cette problématique dite de l’émigration clandestine afin de l’adapter aux réalités économiques actuelles pour mieux l’organiser et de lutter contre les barrières administratives , législatives ou tarifaires qui sont les obstacles et la seule cause des tragédies collatérales.
L’émigration clandestine vers les pays du Nord, avec ses lots de tragédie humaine n’est que la face cachée émotionnelle d’une réalité tangible de mobilité des facteurs suivant les opportunités dans une économie mondialisée. Cette mobilité qui peut prendre diverses formes est la sève nourricière de l’existence humaine et aura cours forcé quels que soient les législations et contrôles aux frontières. .
Comme le poisson dans l’eau qui ignore les frontières maritimes, les travailleurs du monde ignoreront toujours les frontières et navigueront dans les mers, les airs ou prendront les routes terrestres pour l’eldorado quel que soit l’endroit sur la planète, comme ce fut le cas historiquement pour les populations européennes qui ont massivement immigré en Amérique, en Afrique du Sud, en Australie ou partout ailleurs dans le monde.
LE SAES EXIGE LA REOUVERTURE IMMEDIATE ET LA SECURISATION DES UNIVERSITES
C’est dans un contexte tendu dû à la fermeture de certaines universités depuis le mois de juin 2023, que s’est tenue, à l’École Polytechnique de Thiès, la Conférence nationale des sections (CNS) du syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES)
C’est dans un contexte tendu dû à la fermeture de certaines universités depuis le mois de juin 2023, que s’est tenue, à l’École Polytechnique de Thiès, la Conférence nationale des sections (CNS) du syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES), qui regroupe le Bureau national (BN) et tous les bureaux de section de l’ensemble des Campus du Sénégal (Saint-Louis, Dakar, Thiès, Bambey, Ziguinchor, Sine Saloum et Université Numérique)
Au cours de cette instance statutaire, le secrétaire général de la Coordination du Syndicat Autonome de l’Enseignement Supérieur (Saes) du Campus de Thiès, Dr Mamadou Tandian Diaw, et ses camarades ont fait ressortir ce qu’ils ont appelé les « sempiternels constats » autour d’« un déficit budgétaire entrainant des retards récurrents du paiement des salaires » tout en dénonçant « un manque d’infrastructures pédagogiques adéquates » ; « une augmentation incontrôlée des effectifs d’étudiants dans les universités » ; « un déficit en Personnel d’Enseignement et de Recherche » ; « la spoliation foncière sur certains campus » ainsi que le « non-respect du protocole d’accord du 6 janvier 2023 ».
Ils ont aussi dénoncé « la désinformation de la tutelle et des autorités académiques pour masquer l’échec total de ce que ces derniers appellent « enseignement à distance », pourtant annoncé comme une panacée contre la fermeture depuis le mois de juin ». La Conférence nationale des sections du Saes a rappelé qu’en vertu de l’autonomie pédagogique et des franchises et libertés universitaires, « aucune évaluation, aucune validation d’enseignement, aucune délivrance de diplôme ne saurait se faire sans les enseignants, après des enseignements effectivement dispensés aux apprenants ».
Pour toutes les raisons énumérées ci-dessus, ils disent maintenir « le mot d’ordre de l’arrêt des ‘’cours en ligne’’ pour les universités fermées ». En même temps, ils exigent « la réouverture immédiate et la sécurisation des universités pour le déroulement des enseignements en présentiel conformément aux maquettes pédagogiques ». Surtout, surtout, ils réclament le respect du protocole d’accord SAES-Gouvernement du 6 janvier 2023.
Le SAES dit prendre à témoin l’opinion nationale et internationale sur « la situation inquiétante et injustifiée qui prévaut dans les universités qui ont à peine effectué le premier semestre de l’année 2022-2023 alors que les bacheliers de 2023 frappent aux portes des universités ». Par conséquent, il dit dégager « toute responsabilité dans la validité ou non des années académiques 2022 2023 et 2023- 2024 ». Tout en appelant tous les enseignants à « la mobilisation, la détermination et la disponibilité dans toutes les universités publiques pour reprendre sans délai les activités pédagogiques en présentiel », le Syndicat autonome des enseignants du Supérieur réaffirme sa disponibilité à « œuvrer pour jeter les bases d’un consensus solide pour la sécurisation et la réouverture des universités pour ainsi éviter le démantèlement de notre système d’enseignement supérieur ».
AMADOU BA PEUT-IL SE PERMETTRE DE RENIER MACKY ?
Aux côtés des opposants de la famille de BBY à Amadou Ba connus comme Mahammad Boun Abdallah Dionne, Aly Ngouille Ndiaye et Mame Boye Diao, on peut ajouter désormais Souleymane Jules Diop et Abdoulaye Bibi Baldé
Les sorties de Souleymane Jules Diop et Abdoulaye Bibi Baldé au cours du weekend participent à « enfler » la contestation à l’interne de la candidature du Premier ministre. Elles présentent le candidat de BBY comme « un homme amorphe » « un candidat qui n’assure pas et ne rassure pas ». Existe-t-il d’autres encagoulés qui vont se dévoiler les prochaines semaines pour fusiller le candidat de BBY ? Réponse dans les prochains jours. En attendant, force est de dire que les deux sorties de Souleymane Jules Diop et Bibi Baldé, qui ont eu à assumer des fonctions ministérielles, démontrent que la candidature du Premier ministre suscite un profond malaise et installe un manque total de sérénité dans la majorité présidentielle tout en faisant apparaître une absence de solidarité agissante au sein de BBY à l’endroit de son propre candidat Amadou Ba. En seconde lecture, ces deux sorties traduisent de la part de leurs auteurs une volonté de pousser Amadou Ba à s’affranchir de Macky Sall, de l’APR et de BBY pour tenir un discours de rupture et rénovateur. Une rupture jugée impossible et impertinente du côté des proches du Premier ministre qui minimisent puisque, pour eux, Abdoulaye Bibi Baldé est frustré et dépassé tandis que Souleymane Jules Diop fait tout simplement un appel du pied à l’endroit d’Amadou Ba.
Aux côtés des opposants de la famille de BBY à Amadou Ba connus comme Mahammad Boun Abdallah Dionne, Aly Ngouille Ndiaye et Mame Boye Diao, on peut ajouter désormais Souleymane Jules Diop et Abdoulaye Bibi Baldé. Deux membres importants de la majorité qui ont eu à occuper des postes de ministres dans le régime du président Macky Sall. Les deux hommes ont essayé de démontrer l’un à travers une émission radio et l’autre dans un article repris par la presse qu’Amadou Ba n’est pas l’homme de la situation. Ils « offrent » ainsi en pâture le Premier ministre candidat à l’opposition et surtout peuvent influencer négativement l’opinion sur les aptitudes politiques du candidat de BBY. Amadou Ba est lapidé directement par les deux membres du camp présidentiel. Abdoulaye Baldé BIBI, membre du SEN (secrétariat exécutif national) de l’APR ne prend pas de gants pour dire que « le PM Candidat Amadou Ba n’assure pas et ne rassure pas ». Poursuivant, il soutient que « la désignation d’Amadou Ba comme candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar a révélé la vraie posture et le vrai visage de l’homme, Premier ministre longtemps décrit comme un homme de paix et de consensus. De nos jours, nous ne le reconnaissons plus. Au fait, il sait se jouer de son monde. En effet, depuis qu’il a été choisi, les structures du parti et de la coalition à la base ont fini d’être profondément divisées avec un manque de concertation, de coordination et de communication. Bref, tout est confus et cette confusion a été empirée par son dispositif parallèle ou en marge du Benno avec des mouvements appelés partout DEBOUT. Les cas foisonnent à Louga, Sédhiou, Kaolack, Kolda, Dakar etc. » confie l’ancien ministre. « L’exemple que je connais le mieux c’est à Kolda où il existe deux Délégués régionaux, preuve d’un manque de générosité et d’un positionnement inutile soutenus et encouragés par Amadou Ba. Depuis notre désignation comme délégué régional par le Président lors du SEN, il entretient et encourage en parallèle un groupe qui crée une dualité qui sera fatale pour Benno dans le Fouladou, car le travail est désordonné et les militants désemparés. Pour toutes ces raisons et pour tant d’autres, le Candidat ne nous rassure pas dans sa démarche, dans son organisation, dans son discours, dans ses faits et gestes et par rapport à notre niveau d’implication dans le processus de préparation des échéances à venir. Il s’y ajoute des rendez-vous manqués et des promesses non tenues. Son comportement est aux antipodes des (07) engagements pris dans le pacte dit éthique et politique devant la conférence des leaders de la coalition BBY et de la grande majorité présidentielle, le 02 octobre 2023. Nous manquons de confiance et doutons de sa capacité à porter sur ses frêles épaules le PSE et la prise en charge des aspirations du peuple nous laisse perplexe. Donc, nos doutes sont tout à fait légitimes et sont loin d’être tempérés » ajoute Bibi Baldé. L’ancien maire de Kolda et membre du SEN de l’APR hausse le ton et interpelle Amadou Ba pour lui dire ceci : « Qu’il soit certain, les populations du Fouladou sont mobilisées et participeront activement au choix du futur Chef de l’État. Il n’est plus question d’accepter d’être laissé en rade ou d’être négligé. Rien ne peut se faire sans notre implication. Car l’histoire du parti nous renseigne que nous sommes plus anciens que lui et plus légitimes aussi bien dans l’APR que dans le Benno et le moment opportun, nous aviserons. Et qu’il comprenne que le choix aurait pu être porté sur moi-même ou quelqu’un d’autre pour être PM ou porter la candidature. Nous invitons Amadou Ba, Candidat du Benno et de la mouvance présidentielle à revoir sa démarche et corriger les erreurs avant qu’il ne soit encore trop tard. En attendant, nous donnons RENDEZ-VOUS très prochainement à la population du FOULADOU ».
Souleymane Jules Diop : « Je trouve Amadou Ba amorphe »
Amadou Ba n’en finit pas d’être descendu en flammes par ses propres camarades de la majorité présidentielle. L’autre qui s’est exercé à cet exercice, c’est Souleymane Jules Diop, actuel ambassadeur du Sénégal auprès de l’Unesco après avoir été ministre. «Je le (Ndlr, Amadou Ba) trouve amorphe. Je trouve qu’il ne montre pas assez aux Sénégalais, aux gens de sa majorité, qu’il a les épaules, qu’il a l’étoffe. Il ne le fait pas assez, il doit se bouger, il doit aller vers les gens, il doit rassurer la majorité. À un moment donné, il faut vous assumer (…). Je m’impatiente de voir Amadou Bâ s’affranchir, se lever et dire aux Sénégalais : c’est moi,» a déclaré Souleymane Jules Diop à l’émission Grand Jury. Une critique frontale d’un allié qui avoue qu’au sein de BBY, la question de la capacité du Premier ministre à mener les troupes à la victoire à la présidentielle de 2024 est posée. «Il commence à susciter de l’inquiétude dans nos rangs. C’est profond ce que je vous dis. Moi je suis 100% Amadou Bâ et depuis longtemps. C’est un homme pétri de qualités. Mais il ne fait pas assez. Et si ça continue comme ça, l’opposition bien organisée peut nous battre aux prochaines présidentielles. Et je vous le dis en toute honnêteté,» a tonné l’ambassadeur. Qui ajoute que «les gens ne vont pas le dire, ils vont le murmurer dans les couloirs. Il faut qu’il nous rassure. Il est notre candidat. Nous l’avons choisi, il a des qualités pour être un bon président de la République, mais il faut qu’il rassure son camp. Il ne le fait pas assez ».
« Bibi Baldé est frustré et dépassé, Souleymane Jules Diop, on cherche ses motivations »
Au niveau des proches d’Amadou Ba, on affiche sa perplexité par rapport aux sorties de ces deux responsables. Un proche d’Amadou Ba confie sous le couvert de l’anonymat qu’ « Abdoulaye Bibi Baldé, c’est un homme tout simplement frustré et qui est dépassé politiquement dans sa propre zone politique. Bibi Baldé est un condensé de frustrations. La première date des locales de 2022. L’homme croit que le président Macky Sall et BBY ont fortement appuyé Mame Boye Diao qui avait fini par triompher à la mairie de Kolda. La deuxième frustration est à lier à son limogeage de la direction de La Poste avec l’humiliation supplémentaire qui lui a été faite de nommer l’inspecteur des Impôts et des Domaines Mouhamed Diaité, un cadre de Boukiling, évoluant donc dans la même zone politique que lui, comme directeur général de La Poste à sa place. La troisième frustration c’est que, bien qu’il se soit rapproché à un moment du Premier ministre, il a mal pris mal la nomination du jeune Doura Baldé comme directeur général de la Lonase. Ces frustrations s’étalent sur l’horizontalité. Dans la verticalité, le Pr Moussa Baldé a su maintenir grâce à son travail sur le terrain les bases politiques de l’APR dans la région de Kolda. En fin de compte, il faut avouer que Bibi Baldé est à la périphérie et il n’a plus l’initiative politique. Il doit se taire et se mouvoir dans la dynamique unitaire de BBY à Kolda pour travailler à la victoire du candidat de BBY » estime, menaçant, notre interlocuteur qui a préféré garder l’anonymat.
Concernant Souleymane Jules Diop, le proche du Pm y va d’abord dans la déconstruction, puis la reconstruction du discours du ministre-conseiller. « Je cherche sincèrement les motivations de Souleymane Jules Diop. Sa prise de parole est dans une perspective d’ordre contractuel. Il connait bien Macky Sall or il avait théorisé du temps où il animait son émission depuis le Canada que Macky Sall était incapable de diriger ne serait-ce qu’un service à plus forte raison le Sénégal, pourtant il avait accepté après la victoire de l’actuel président de venir siéger à la table du Conseil des ministres. Le problème de l’homme est qu’il a un égo qui dépasse sa tête. Il pense que toute construction politique dans ce pays doit se faire avec lui. Finalement, au lieu de chercher à positiver les choses, il essaie de les rendre ténébreuse, une manière de faire un appel du pied au Premier ministre. Seulement, Souleymane Jules Diop doit comprendre qu’Amadou Ba ne marche pas dans de telles pratiques qui ne sont que du chantage politique. En tant que ministre-conseiller, il sait les canaux par lesquels il peut passer pour rencontrer le Premier ministre et lui apporter les suggestions qu’il pense détenir » indique notre interlocuteur.
S’affranchir de Macky Sall et de l’APR, une mission impossible
Il se demande pourquoi à ce stade certains pensent-ils qu’Amadou Ba doit s’affranchir de la tutelle du président Macky Sall pour tenir un discours nouveau et rénovateur ? « Une éventuelle tentative de le faire serait vouée à un échec lamentable. Comment voulez-vous qu’Amadou Ba soit choisi par le président Macky Sall qui l’a présenté comme le meilleur profil de tous les candidats et qu’il vienne ensuite s’affranchir d’un homme dont il défend le bilan dont il a été d’ailleurs un des artisans. Ce n’est pas possible et c’est abject de demander au Premier ministre de faire cela » peste notre interlocuteur. « En conclusion, Souleymane Jules Diop et autres veulent bousculer le Premier ministre pour le pousser à s’affranchir du président Macky Sall et BBY, cela n’a pas de sens. Amadou Ba a dit qu’il est l’horloger de Macky Sall et qu’il s’inscrit dans la continuité du Yonnu Yukkuté, de Ligueyeul Euleuk et du PSE. Il incarne la continuité constructive pour un avenir radieux pour le Sénégal. Il arrivera un moment où Amadou Ba va se redresser pour montrer aux Sénégalais qu’il est un homme vertueux, d’honneur, capable de réconcilier les Sénégalais. Une ferveur autour de l’homme a été notée dans ses tournées économiques à Thiès, à Louga, à St-Louis…Des foules composées essentiellement de jeunes Sénégalais passaient des journées et des nuits entières à attendre l’homme dans les coins et recoins les plus reculés de notre pays. Parce qu’Amadou Ba est porteur d’un nouveau contrat social qui ne saurait faire place à des hommes comme Souleymane Jules Diop et Bibi Baldé. Ces deux hommes connaissent bien Amadou Ba. Ils ont été des collègues ministres dans un même gouvernement. Ils savent qu’ils ne peuvent pas bousculer le Premier ministre » conclut notre interlocuteur.
«LA DECISION D’INTERDICTION DE JOUER SUR NOS TERRAINS NE FAIT PAS PROGRESSER LE FOOTBALL LOCAL»
C’est la conviction de l’entraineur de Diambars, Bruno Rohart, trois semaines après l’entrée en vigueur de la mesure prise par la Ligue pro.
La décision de priver les Académies de jouer sur leurs propres installations est un frein à la progression du football. C’est la conviction de l’entraineur de Diambars, Bruno Rohart, trois semaines après l’entrée en vigueur de la mesure prise par la Ligue pro.
«La décision d’interdiction sur nos terrains ne fait pas progresser le football local. Je pense que des décisions comme ça sont incompréhensibles. J’adore jouer à Djibril Diagne contre Génération Foot parce qu’on a l’impression de jouer dans un club européen et je pense que tout le monde a envie de jouer au stade Fodé Wade», a déclaré Bruno Rohart, à l’issue du déplacement de Diambars, ce samedi 11 novembre, sur la pelouse du Jaraaf (1-1) au stade Iba Mar Diop.
Le technicien français estime qu’en interdisant l’accès au stade Fodé Wade et Djibril Wade, c’est l’ensemble du football local sénégalais qui en pâti au regard de la qualité de leurs installations, de ses vestiaires et de ses pelouses. «C’est mon avis personnel mais aussi celui de plusieurs supporters du football local. On est bien chez nous, on a les bonnes conditions, de bons vestiaires et un très bon terrain. Mais, comme je l’ai dit c’est mon avis personnel, c’est la direction du club qui décidera de tout ça. Je trouve dommage pour le football local sénégalais d’interdire de jouer à Djibril Diagne et Fodé Wade. Vous pouvez demander à tous les coaches et les équipes, c’est agréable de jouer chez nous, on a une pelouse toute neuve, qui est la meilleure du Sénégal, on a tout ce qu’il faut pour jouer à domicile. On ne peut pas dire qu’on a un public agressif, c’est plus sympa quand ils viennent jouer à Fodé Wade car il y a une bonne ambiance» soutient-il. L’entraineur de Diambars FC n’en reste pas moins optimisme pour une issue heureuse à ce différend qui a déjà entraîné le forfait lors de leur deuxième journée suite au refus de recevoir leurs matchs au stade Lat Dior de Thiès.
«J’espère qu’on va trouver une issue favorable parce que ça n’a pas lieu d’être, c’est un faux combat qui n’a pas lieu d’être. En tout cas, on est déterminés à jouer chez nous et je suis persuadé que toutes les équipes aussi ». Il faut rappeler qu’en plus des lourdes sanctions auxquelles, Génération Foot et le Diambars FC encourent, selon les textes de la Ligue professionnelle, le risque d’être rétrogradées.
Par Eric CHARRY,
KORA : A LA RECHERCHE DES ORIGINES DU CELEBRE INSTRUMENT DE MUSIQUE A CORDES D’AFRIQUE DE L’OUEST
“Comment se fait-il que nous n’ayons jamais entendu parler de ce magnifique instrument jusqu’à présent ?” s'est demandé un étudiant de première année de musique après avoir regardé l’extraordinaire documentaire Ballaké Sissoko, Kora Tales.
“Comment se fait-il que nous n’ayons jamais entendu parler de ce magnifique instrument jusqu’à présent ?” C’est ce qu’a récemment posté un étudiant de première année sur le forum de discussion de mon cours de musique du monde. Il a exprimé ce que beaucoup de ses camarades ont probablement ressenti après avoir regardé l’extraordinaire documentaire Ballaké Sissoko, Kora Tales.
Le film, disponible gratuitement en ligne, suit Sissoko, un musicien de classe mondiale, depuis sa maison à Bamako, au Mali, jusqu’à un puits sacré et un baobab en Gambie, sur la côte atlantique. Dans ce film, le primé Sissoko revisite le pays de son enfance et retrace les origines de l’instrument qui est devenu son destin.
Sissoko est un djeli (appelé griot par les étrangers), un musicien et historien oral héréditaire attaché à la classe dirigeante. Comme les générations qui l’ont précédé, il joue de la kora, une sorte de harpe unique originaire de la savane d’Afrique de l’Ouest. Elle comporte 21 cordes et se joue avec quatre doigts. Elle peut créer des textures musicales denses et éblouissantes, ainsi que de minces placages chatoyants qui accompagnent la transmission d’une histoire orale profonde. C’est l’un des instruments de musique artisanaux les plus sophistiqués au monde, tant par ses capacités musicales que par la profondeur de sa tradition.
Ballaké Sissoko : Kora Tales est un film magnifiquement réalisé qui devrait être vu par tous ceux qui s’intéressent à la culture et à l’histoire africaines.
L’EXPANSION MONDIALE DE LA KORA
Si vous n’avez jamais entendu parler de la kora, ce n’est pas par manque de visibilité. Des dizaines et des dizaines d’albums de kora ont été publiés depuis le premier album solo du Gambien Jali Nyama Suso en 1972. La kora a remporté plus de Grammy Awards dans la catégorie “World/Global Music” que le sitar. Un album mettant en scène la kora avec le BBC Symphonic Orchestra est sorti en 2023. La portée de la kora au-delà de l’Afrique de l’Ouest est vaste. On peut l’entendre sur des enregistrements réalisés par des musiciens du monde entier
J’ai entendu la kora pour la première fois sur un album de 1973 du Gambien Alhaji Bai Konte. C’est une expérience formatrice précoce qui m’a mis sur la voie de l’ethnomusicologie. Dans les années 1980, le joueur de kora sénégalo-américain Djimo Kouyate m’a incité à étudier les variations régionales sur la manière de jouer la kora dans quatre pays voisins. Je me suis retrouvé à Bamako, à trois portes de Ballaké Sissoko, et j’ai étudié avec Sidiki Diabaté (père de Toumani), qui habitait deux portes plus loin. C’est ce qui a servi de base à mon premier livre en 2000, Mande Music.
L’HISTOIRE
Construite à partir d’une grande demi-calebasse, d’une peau de vache, d’un manche en bois épais et de cordes et boucles d’accord en cuir (aujourd’hui en nylon), la kora est vieille de plusieurs siècles. Les précurseurs remontent à bien plus loin
Elle est intimement liée à l’histoire du Mandé, patrie située le long du fleuve Niger, qui traverse le Mali et la Guinée d’aujourd’hui. Cette chefferie est montée en puissance dans les années 1200 lorsque le légendaire Soundjata Keïta a conquis un roi oppresseur, Soumaoro Kanté, avec l’aide d’alliés voisins. Kanté possédait le bala primitif (également appelé balafon), un xylophone magique, qui a été transmis au djeli (griot) de Soundjata. Il s’appelait Balla Fasséké Kouyaté et ses ancêtres gardaient cet instrument dans une case du nord-est de la Guinée.
En 2008, l’Unesco a déclaré l’instrument site du patrimoine culturel immatériel et aujourd’hui un musée est en cours de construction sur le site. À son apogée, l’empire mandé s’étendait sur une grande partie de l’Afrique occidentale et ses mines fournissaient la majeure partie de l’or circulant en Europe. Une visite à la Mecque du roi du Mandé Mansa Moussa dans les années 1300 a confirmé sa réputation de personne la plus riche dans l’histoire du monde. Les migrations vers l’ouest, dans la région de la Sénégambie, ont conduit au développement d’une langue et d’une culture apparentées, le mandingue.
Tout comme le bala (xylophone mandé) trouve ses origines au Mali dans les années 1200, la kora trouve les siennes dans la fédération Kaabu des Mandingues de Sénégambie dans les années 1700. Traditionnellement, les djelis ont le droit exclusif de jouer de ces deux instruments. De nombreux récits sur l’origine des instruments de musique en Afrique font référence à un djinn (génie) qui l’aurait fait apparaître pour la première fois. Il en va de même pour la kora.
LE SUJET DU FILM
L’une de mes répliques préférées du documentaire est celle de la tante de Sissoko, Kadiatou Diabaté, elle-même djeli : «Cette personne devant vous est née avec la kora. La septième génération de sa lignée. Il suffit de le toucher pour que le son d’une des cordes jaillisse».
En voiture, Sissoko quitte Bamako, sa capitale, pour un voyage de plus de 1 000 km vers l’ouest, jusqu’au berceau de la kora, sur le littoral gambien. Tout cela faisait partie de l’empire mandé à son apogée, jusqu’au nord du fleuve Niger, à Tombouctou. Sissoko s’arrête à Sibi, où Soundjata aurait réuni ses armées, conclu des pactes et créé la constitution de ce qui allait devenir le plus grand empire d’Afrique.
La cinématographie de la campagne, en grande partie réalisée à partir de drones aériens, est magnifique. En passant par le sud du Sénégal, ils traversent le fleuve Casamance en bateau pour rendre visite au maître de la kora, Malan Diébaté. C’est le pays de la kora et une demi-douzaine de joueurs de kora apparaissent, chantant les louanges de Sissoko et de sa lignée.
Ils sont accompagnés par les femmes de leur famille élargie s’inspirant de la source diasporique et modèle de signature rythmique de la clave urbaine cubaine.
Diébaté raconte les origines surnaturelles de la kora, et Sissoko part pour cet endroit précis, Sanementereng, en Gambie. D’une certaine manière, tous les instruments de musique sont magiques, étant donné l’impact qu’ils peuvent avoir sur nos vies. Des traditions orales très répandues attribuent les origines de la kora à cet endroit précis de la côte gambienne. Lorsque Sissoko arrive à cet endroit vers la fin du documentaire, près d’un puits sacré et d’un baobab qui marque l’endroit, c’est une expérience émouvante.
UN TRAVAIL INSPIRANT
Les scénaristes et réalisateurs du film, Lucy Durán et Laurent Benhamou, ont fait un travail inspirant en transmettant la beauté du paysage, la profondeur et l’humanité de la tradition, et la personnalité artistique de Sissoko.
Professeur de musique et ancien animateur radio, Durán a une expérience impressionnante dans cette partie du monde depuis plusieurs décennies, de la production des premiers albums de Toumani Diabaté et d’autres artistes maliens à Growing Into Music, une série de films documentaire pionnière qui met à nu le processus d’apprentissage de l’art musical des djelis par les enfants au Mali et en Guinée. Narré par la star du rap franco-malien Oxmo Puccino, le documentaire vous plonge dans l’une des grandes traditions classiques de l’Afrique à travers les yeux de l’un de ses grands artistes. Pour les yeux, les oreilles et la mémoire culturelle collective, ce film est un trésor.
Par Eric CHARRY,
Professor of Music, Wesleyan University (theconversation.com)
LE HANDICAP D'AMADOU BA RÉSULTE DU FAIT QU’IL APPARAIT COMME UN CHOIX PAR DEFAUT
Jean Charles Biagui, Enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Ucad, apporte des éclairages.
« Les nombreux points de vue des membres de Benno sur leur candidat Amadou Ba mettent en lumière plusieurs réalités. D’abord, la plus évidente est qu’ils révèlent si besoin en est encore la faiblesse du leadership du candidat Amadou Ba. Je considère qu’il n’a pas l’étoffe d’un président de la République. Le costume de présidentiable semble trop grand pour lui tout comme d’ailleurs celui de Premier ministre. Il ressemble beaucoup d’ailleurs à celui qui l’a choisi. Il est incapable de prendre des initiatives du fait notamment de son manque de charisme et de la manière dont il a été choisi. Il aurait eu une marge de manœuvre beaucoup plus importante et des garanties s’il avait été choisi de manière démocratique par les militants de Benno. Ensuite, son handicap résulte également du fait qu’il apparaît comme un choix par défaut. Le véritable choix du président Macky Sall, c’est Macky Sall lui-même. C’est la mort dans l’âme et devant la pression des Sénégalais qu’il s’est résolu à respecter la constitution. La stratégie du président Macky Sall d’attendre le plus longtemps possible avant de se prononcer sur sa candidature se révèle contre-productive pour son candidat qui a perdu beaucoup de temps pour peaufiner une stratégie électorale ». «Enfin, les positions de certains membres de la coalition au pouvoir sont aussi le signe d’un opportunisme chez des politiciens qui comprennent bien que dans une élection ouverte et inclusive, Amadou Ba n’a aucune chance de l’emporter. Ainsi, les contestations des uns et des autres quant aux stratégies annoncent déjà d’éventuelles transhumances ou revirements ».
«ENTRE L’ENCLUME DE BENNO ET LE MARTEAU DES ÉLECTEURS CONCERNANT LE BILAN DE MACKY SALL»
«Je ne suis pas sûr que les divergences dans l’APR et dans Benno soient les principaux handicaps de Amadou Ba. Le défi auquel, il est confronté est en premier lieu le bilan plus que mitigé de Macky Sall à tout point de vue. S’il reste fidèle à ce bilan, il simplifie la tâche à l’opposition. S’il se renie, il se mettra l’APR et Benno à dos. Que fera-t-il pour être crédible aux yeux des électeurs? Comment Amadou Ba réussira-t-il à convaincre les nombreux sénégalais qui l’identifient à un régime à la croisée des chemins ? Cela dit, Amadou Ba est confronté à un second défi relatif à son manque de charisme et à son manque d’envergure nationale. Il n’a pas de réelles capacités de séduction. Dans l’immédiat, il n’osera pas prendre ses distances avec son mentor et avec un système de plus en plus décrié et dont il est le symbole».
«LES SORTIES DANS BENNO S’INSCRIVENT DANS LA PERSPECTIVE DE LA FIN D’UN RÉGIME»
«Le camp du pouvoir n’a plus beaucoup de marge de manœuvre. Il n’a pas de solution de rechange. Il soutiendra Amadou Ba jusqu’au bout surtout s’il continue de rester fidèle au président de la République. Benno nous a habitué à des candidatures multiples et des organisations parallèles. Certains observateurs estiment même qu’il s’agit d’une stratégie pour multiplier les chances. Pour ma part, j’estime que les prises de position osées dans Benno s’inscrivent dans la perspective de la fin d’un régime dont les membres sont à l’affût de la moindre occasion pour justifier leur départ ou leur nouvelle allégeance politique ou pour négocier de nouveaux rapports de clientèle».
AMADOU BA À L’ÉPREUVE DE L’APR
Le dauphin désigné a du mal à faire l'unanimité au sein de sa propre majorité. Entre frustrations, critiques acerbes et dissidences larvées, le Premier ministre candidat divise et suscite le malaise, remettant en question la stratégie du président
Désigné par le président de la République, Macky Sall pour poursuivre son ambition de voir la coalition Benno Bokk Yakaar conserver le pouvoir jusqu’à l’horizon 2035, le Premier ministre Amadou Ba peine toujours à incarner la posture d’un candidat de rassembleur. En plus de l’équation d’anciens camarades de parti qui ont quitté le navire après l’officialisation de sa désignation pour tenter leur chance, Amadou Ba est aujourd’hui appelé à composer avec une famille politique très divisée sur la question de son leadership, de plus en plus remis en question publiquement par certains de ses camarades de partis.
Le président de la République, Macky Sall s’est-il trompé de stratégie en misant sur son Premier ministre, Amadou Ba pour poursuivre son ambition de voir la coalition Benno Bokk Yakaar conserver le pouvoir jusqu’à l’horizon 2035 ? Tout porte à leur croire au regard de la persistance des dissensions entre l’actuel candidat de la majorité et certains responsables du camp présidentiel. En effet, en plus d’un contexte politique très hostile à sa candidature du fait de l’incapacité de son gouvernement à apporter des réponses à l’inflation quasi-généralisée de tous les produits de consommation, au drame de l’immigration mais au problème de l’état de droit, l’actuel Premier ministre, candidat de la majorité fait face à une situation très particulière. En plus de l’équation d’anciens camarades de parti à l’image de Mahammed Boun Abdallah Dionne , Aly Ngouye Ndiaye et Mame Boye Diao qui ont quitté le navire après l’officialisation de sa désignation pour tenter leur chance, Amadou Ba est aujourd’hui appelé à composer avec une famille politique très divisée sur la question de son leadership qui est de plus en plus remis en question publiquement par certains de ses camarades de partis.
La sortie ce weekend de certains responsables politiques dont l’ancien ministre de la Communication et ex maire de Kolda, Abdoulaye Bibi Baldé, l’ambassadeur du Sénégal à l’Unesco, Souleymane Jules Diop et l’adjoint au maire de Mbacké Lamine Bara Gaye par ailleurs, Directeur du SNEIPS peuvent renseigner à suffisance sur le morale de la troupe de la coalition au pouvoir. Invité de l’émission Grand Jury chez nos confrères de la Radio futur média, Souleymane Jules Diop n’a pas caché sa crainte sur la posture actuelle de leur candidat, Amadou Ba.
«Il commence à susciter de l’inquiétude dans nos rangs. C’est profond ce que je vous dis. Moi, je suis100% Amadou Bâ et depuis longtemps. C’est un homme pétri de qualités. Mais, il ne fait pas assez. Et si ça continue comme ça, l’opposition bien organisée peut nous battre à la prochaine présidentielle», a-t-il prévenu.
Abondant dans le même sens, Lamine Bara Gaye qui était l’invité de l’émission «Objection» de la radio Sud Fm (privée) a fait remarquer que « l’ennemi redoutable » de leur coalition le 25 février prochaine ce n’est pas leurs ex camardes qui ont quitté la mouvance présidentielle et acté leurs candidatures. Mais plutôt « ce bastion de responsables frustrés qui sont encore dans la coalition, à des positions insoupçonnées dans l’appareil gouvernemental et étatique, qui n’ont pas encore posé d’actes montrant qu’ils portent la candidature d’Amadou Ba».
Pour sa part, l’ancien maire de Kolda a accusé l’actuel candidat de Benno d’avoir empiré la situation de confusion qui mine actuellement la mouvance présidentielle «par son dispositif parallèle ou en marge du Benno avec des mouvements appelés partout DEBOUT».
ABDOULAYE SYLLA DECLINE SON «CODE» DE CONDUITE
10 jours après leur nomination, les nouveaux membres de la Commission électorale nationale autonome (CENA) ont prêté serment hier, lundi 13 novembre 2023, à la Cour suprême.
Nommés par décret n°2023-2152 du 03 novembre 2023, les nouveaux membres de la Commission Électorale nationale Autonome (CENA) ont prêté serment hier, lundi 13 novembre, à la Cour suprême. En attendant la passation de services, le nouveau président de la CENA, Abdoulaye Sylla, a décliné sa feuille de route.
10 jours après leur nomination, les nouveaux membres de la Commission électorale nationale autonome (CENA) ont prêté serment hier, lundi 13 novembre 2023, à la Cour suprême. Le temps de prendre officiellement le témoin des mains de leurs prédécesseurs, Doudou Ndir et son équipe, le nouveau président de la CENA, Abdoulaye Sylla, Inspecteur général d’Etat à la retraite, a profité de l’occasion pour revenir sur le travail qui les attend, y compris l’affaire des fiches de parrainage pour Ousmane Sonko qui avait saisi l’équipe sortante de l’organe de surveillance et de contrôle des élections pour qu’il use des prérogative que lui confère la loi dans ce sens. «Nous venons de prêter serment, nous n’avons pas encore procédé à la passation de services. Dès après la passation de services, nous allons examiner, en Assemblée générale, le dossier. Et après nous pourrons dire quelle sera l’attitude de la CENA», a indiqué M. Sylla.
Conscient que le travail qui les attend sera difficile, le successeur de Doudou Ndir affirme que son équipe va s’appuyer sur les textes pour mener à bien leur mission. «Nous avons une base légale. Tout ce que nous voulons, c’est de faire de telle sorte qu’il y ait une égalité des chances pour tous les citoyens électeurs de pouvoir exprimer leurs choix, qu’il y ait une égalité des chances pour tous les candidats d’être certains que ce scrutin sera sincère, c’est ce que nous voulons faire.» Toutefois, relève-t-il, «ma seule réserve, c’est qu’il faut que l’électeur, le citoyen soit admissible pour être électeur, que le citoyen soit admissible pour être candidat. Les réserves sont prévues parla loi.» Le président de la République Macky Sall, a limogé Doudou Ndir, en poste depuis mai 2011, et toute son équipe, le 2 novembre dernier, suite à la saisine de la CENA par les conseils de Sonko aux fins de se substituer à la Direction générale des élections (DGE) pour mettre à disposition du candidat des Patriotes à la présidentielle de février 2024 des fiches de parrainages.
Par décret, signé le vendredi 3 novembre 2023, le Chef de l’Etat, Macky Sall, a changé le président et les membres de la CENA. «Le président de la République a nommé, par décret n°2023- 2152 du 03 novembre 2023, les nouveaux membres de la Commission Électorale nationale Autonome (CENA), à l’expiration des mandats des membres sortants», renseignait le texte. La CENA est désormais présidée par l’Inspecteur général d’Etat (IGE) à la retraite, Abdoulaye Sylla. Le magistrat à la retraite Ndary Touré, ancien accesseur du juge Samba Kane à la Chambre criminelle spéciale qui avait la charge de juger l’affaire imam Ndao, en est le vice-président.
KEEMTAAN GI - RECONVERSION HEXAGONALE
Le weekend passé n’a pas pauvre en événements. Comme il est drôle, ce cher Monsieur Macron. Dans une touchante sincérité, il a proposé le job d’envoyé spécial de leur machin, Paris Pact for Peace and Climat (4P), à notre bien aimé président qui fera ses adieux au pouvoir en avril prochain sans rejoindre l’armée de chômeurs de son charmant pays. Un job, disons-le tout net, qui ressemble à tous points de vue à celui d’un garçon de courses. Notre ex-Chef devra en effet parcourir le monde pour porter plus haut la voix du machin, Paris Pact for Peace and Climate (4P). Il ne mourra pas pauvre et ne va non plus s’ennuyer. C’est déjà ça de gagné. Pas vraiment la peine de jouer au crieur public pour annoncer la bonne nouvelle d’un tel emploi ou que toute la presse en fasse l’information du jour. Ça vous rend peu fier face à l’ancien colon. Garçon de courses ? Pas très glorieux comme job ! Souhaitons tout de même qu’au moment d’étrenner cet emploi au service de l’ancien colonisateur, qu’il ne nous laisse pas un pays déchiré mais, plutôt, un Sénégal en paix et réconcilié avec lui-même. C’est le sens peut être de cette autre breloque que lui a décerné la Ligue islamique mondiale lors d’agapes pendant que Gaza était bombardé et que des enfants palestiniens mouraient sous les bombes israéliennes si ce n’est de faim. Une Palestine ensanglantée alors que les Arabes regardent impuissants des frères massacrés. On remarquera que, jusqu’à présent, le Chef, dont le pays préside pourtant depuis 1975 le Comité des Nations Unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, n’a pas condamné les massacres israéliens en Palestine. Cela dit, sitôt rentré au pays, il est allé donner un coup de main à celui que certains de ses camarades trouvent amorphe et incapable de signer la rupture pour prendre son destin en main. S’il n’est pas materné par Marième, c’est le Chef qui lui prend la main. Il aura fort à faire quand on lui lâchera les pinces. Plutôt que de se consacrer aux urgences qui sont nombreuses comme l’émigration clandestine qui décime la jeunesse, les prix qui prennent l’ascenseur, ils sont dans une campagne électorale sous couvert de tournée économique. Ils croient pouvoir insulter l’intelligence de leurs compatriotes… qui les attendent au tournant du 25 février prochain ! Il faut bien avoir le courage de leur dire, au Chef et à son candidat, que ce qu’ils n’ont pas pu faire en 12 ans dans les régions qu’ils parcourent actuellement, ce n’est pas en trois mois qu’ils le feront ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
CENA: ABDOULAYE SYLLA NOUVEAU PRESIDENT INSTALLE
Abdoulaye Sylla, nouveau président de la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA), a prêté serment ce lundi, devant les membres du Conseil constitutionnel. Le nouveau président de la CENA Abdoulaye Sylla ne minimise pas de l’ampleur de la tâche et évoque une «lourde mission». “Ce travail ne sera pas facile, mais je compte faire de mon mieux pour donner une égalité de chances à tous les citoyens électeurs, de pouvoir exprimer leurs choix, mais aussi une égalité de chances à tous les candidats qui sont dans le droit chemin”, a-t-il indiqué. Interpellé sur le cas Ousmane Sonko, au cœur d’un véritable imbroglio entre l’institution qu’il dirige et la Direction générale des Élections(DGE), le président Abdoulaye Sylla n’a pas voulu se prononcer sur la question. Il dit attendre la passation de service avec son prédécesseur, Doudou Ndir. “Une fois que la passation de service sera faite, je vais examiner le dossier avec l’ensemble des membres de la CENA, pour voir quelle réponse donner”, a–t-il indiqué. Il tiendra à dire cependant sur le dossier d’Ousmane Sonko. « Ma seule réserve, c’est qu’il faut que le citoyen soit admissible pour être électeur, que le citoyen soit admissible pour être candidat. Les réserves sont prévues par la loi. Je ne peux pas parler pour le moment d’innovation » fait-il savoir. « Nous avons une base légale. Tout ce que nous voulons, c’est de faire de telle sorte qu’il y ait une égalité des chances pour tous les citoyens électeurs de pouvoir exprimer leur choix, qu’il y ait une égalité des chances pour tous les candidats d’être certains que ce scrutin sera sincère. C’est ce que nous voulons faire » a indiqué le nouveau président de la CENA. On le jugera à l’œuvre ce nouveau président sur qui pèsent de lourds soupçons de rouler pour le président Macky Sall qui l’a nommé dans des conditions cavalières à la tête de la CENA !
CONSEIL CONSTITUTIONNEL CHEIKH AHMED TIDIANE COULIBALY NSTALLE CE LUNDI
Le nouveau membre du Conseil Constitutionnel Cheikh Tidiane Coulibaly a été installé hier après avoir prêté serment. Le haut magistrat, ancien président de la Cour Suprême a été nommé au Conseil Constitutionnel en remplacement du juge Abdoulaye Sylla nommé nouveau président de la Commission électorale nationale autonome (CENA). Le président du conseil constitutionnel a fait savoir au nouvel « Sage » les fondamentaux du Conseil. « La fonction de juge constitutionnel exige, en effet, un dévouement particulier d’hommes et de femmes qualifiés, dont le rôle consiste à assurer l’équilibre entre les différents Pouvoirs délégataires de la souveraineté populaire, à garantir la protection des libertés fondamentales et à assurer la transparence des élections nationales : présidentielle, législatives et référendaires », dira Mamadou Badio Camara.
CONSEIL PRESIDENTIEL 15 MESURES ARRETEES POUR 600 MILLIARDS A INJECTER A KEDOUGOU DE 2024 A 2026!
Après un bain de foule interminable hier à son arrivée à Kédougou, le président de la République entouré de son gouvernement a présidé le Conseil présidentiel de la région de Kédougou. Le Conseil a arrêté une série de 15 mesures qui devraient permettre d’injecter près de 600 milliards dans la région de Kédougou, dans le cadre du PAP3 2024- 2028. Neuf domaines prioritaires sont prévus. Il s’agit de la sécurisation de l’exploitation aurifère, du désenclavement, de l’artisanat, de l’éducation et la formation, (emplois des jeunes et autonomisation des femmes), des ressources forestières, de la santé, des infrastructures de désenclavement ...
MIMI TOURE «MACKY DOIT CESSER SA CAMPAGNE ELECTORALE DEGUISEE»
Mimi Touré pense que le séjour entamé hier par le président de la République à Kédougou, puis à Tambacounda, Kaolack et Kaffrine, c’est tout simplement une campagne électorale déguisée. « Le président Macky Sall doit arrêter cette campagne électorale déguisée pour consacrer le reste de son temps au pouvoir à lutter contre la spirale incontrôlable des prix et à lutte contre l’émigration clandestine qui tue de nombreux jeunes Sénégalais » estime l’ancien Premier ministre. Mimi Touré a ajouté à l’endroit du président Macky Sall que « ce n’est pas à quelques semaines de son départ qu’il va régler la situation catastrophique de la région de Kédougou. Qu’il économise nos maigres deniers, l’argent de ses déplacements peut servir à aider les très nombreuses familles qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts » a conseillé pour terminer l’ancien Premier ministre.
AMINATA TOURE AU BRESIL
Ne quittons pas l’ancienne Première ministre pour dire qu’elle a quitté le Sénégal pour un séjour de trois jours au Brésil. Dans le grand pays du football et de la Samba, Mimi Touré participe au Dialogue annuel au Club de Madrid rassemblant plus de 100 anciens présidents et Premiers ministres. « Dans mon intervention, j’ai indiqué qu’il n’est plus question que de plus de moitié de l’humanité vive dans la pauvreté. En Afrique, au Sénégal en particulier, la jeune génération et les femmes comptent transformer complètement le continent africain et le positionner comme une terre de dignité et de paix pour tous les Africains » a indiqué Mimi Touré dans un post.
DR ALIOUNE DIOP APR « RIEN NE JUSTIFIE LES SORTIES DE BIBI BALDE ET DE SOULEYMANE JULES DIOP »
Dr Alioune Diop, cadre apériste à Mbao, est monté au créneau pour dénoncer les sorties durant ce week-end de Abdoulaye Bibi Baldé et de Souleymane Jules Diop qui se sont attaqués au candidat de BBY le Premier ministre Amadou Ba. Dans un texte intitulé « Non aux chantages », le Président du Conseil d’Orientation du Fonds de développement des transports terrestres estime que « Rien ne justifie les sorties de Abdoulaye Bibi Balde et Souleymane Jules Diop contre le candidat de BBY Amadou Ba qu’ils traitent d’amorphe et pas rassurant. Ils savent que politiquement c’est fini pour eux donc s’attaquer au candidat Amadou Ba reste leur seule possibilité de chantage. Souleymane Jules DIOP est en parfaite contradiction avec lui-même comment peut-on qualifier le PM d’homme d’Etat et le traiter d’amorphe ». « Les récentes tournées au Nord et à Thiès prouvent sa présence sur le terrain. Si vraiment ils sont sincères dans leur engagement ils ne doivent pas attendre qu’on les apprivoise pour se joindre à la dynamique de nôtre coalition. Ils doivent spontanément rejoindre les rangs et mener le travail sur le terrain pour mobiliser les électeurs autour de notre choix c’est mieux que ces discours démoralisateurs qui à bien des égards prennent les relents de chantage qui ne dit pas son nom où alors qu’ils cherchent un alibi pour quitter parce ce qu’ils ne croient pas à la victoire au soir du 25 Février 2024.Ils n’ont qu’à partir tout de suite c’est mieux que d’avoir cette attitude et de vouloir faire du grand écart. Il faut vous déterminer chers amis c’est mieux. Restons mobilisés derrière Amadou Ba, un homme d’état » exhorte le Dr Alioune Diop.
AUDIENCE PRIMATURE/UMS LE PM AMADOU BA ETAIT DEMANDEUR
L’audience que le Premier ministre Amadou Ba a accordée au président de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums) Ousmane Chimère Diouf a été diversement commentée et interprétée à tort ou à raison. Selon une source proche de la Primature contactée par « Le Témoin » quotidien, cette audience entre une institution de la République (Primature) et une organisation de fonctionnaires (Ums) entre dans l’ordre normal des choses. « Mieux, c’est le Premier ministre Amadou Ba qui a demandé à rencontrer le président de l’Ums Ousmane Chimère Diouf. Quelle règle interdit aux gens de discuter dans une République des choses de la Nation ? Ou alors les choses de la République ? » a précisé notre source avant de nous renvoyer vers un membre du bureau de l’Ums qui a piloté la rencontre officielle. « Quelle règle permet à certains citoyens selon leur bon vouloir de priver d’autres de leur droit de discuter ? Souvenez-vous des rencontres que le président Ousmane Chimère Diouf avait accordées à des organisations, des syndicats de journalistes et techniciens des média sur demande de ces derniers. Au cours de ces rencontres, les deux parties ont discuté de choses de la République voire de la Nation etc…Donc cette rencontre entre la Primature et l’Ums n’a aucune conséquence sur des décisions de justice » recadre ce membre de l’Ums joint par « Le Témoin » quotidien. Quel est le contenu des discussions ? « Allez lire et relire les différents discours du président Ousmane Chimère Diouf lors des assemblées générales de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums). Il tient toujours le même discours ! » nous demande ce membre de l’UMS histoire de nous renvoyer à nos archives !
TONTINE «GALLOU-MBALITT» DES EBOUEURS DE LA SONAGED PERISSENT EN MER
Il y a presque deux semaines(voir édition jeudi 3 novembre 2023), « Le Témoin » quotidien avait révélé la mise en place d’une épargne dénommée tontine « Gallou-Mbalit » (pirogue à ordures) par des agents de la Société nationale de gestion intégrée des déchets (Sonaged). Ayant de misérables salaires (80.000 cfa environ), ces éboueurs ou agents du nettoiement gagnent à tour de rôle, grâce à cette tontine, une cagnotte de 500.000 cfa, destinée à financer de petits projets(achat de téléviseurs, de meubles, de téléphones portables, financement de baptêmes etc.) Du moins, tel était le but visé au départ. Seulement voilà, les premiers bénéficiaires ont utilisé cette somme pour migrer vers «Barça-Barsakh » ou Nicaragua-Usa. En effet, une dizaine d’agents sont portés disparus en mer ces derniers temps. Parmi les décès, un jeune agent du nom de Boubacar Seck domicilié au quartier Thiokho à Rufisque.
L'ÉTAT DE DROIT ET LA DÉMOCRATIE, DES PRIORITÉS CITOYENNES AU SÉNÉGAL
La plateforme Demain Sénégal alerte à propos des menaces pesant sur l'intégrité du processus électoral et appelle à la vigilance des citoyens. S'appuyant sur une étude de terrain, elle dresse un constat préoccupant de la situation démocratique
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 14/11/2023
L’association Demain Sénégal (DS) appelle tous les Sénégalais à se mobiliser pour défendre les principes démocratiques et garantir l'intégrité du processus électoral au Sénégal, dans une déclaration parvenue à notre rédaction ce mardi 14 novembre 2023. Cette initiative citoyenne de la société civile vise à construire un Sénégal meilleur en collaboration avec les Sénégalais d'aujourd'hui.
Selon une étude menée par DS pendant près d'un an, les Sénégalais sont à 83% insatisfaits de la situation de l'État de droit et de la gouvernance, considérant ces aspects comme des fondements essentiels pour la paix sociale et le développement du pays.
Dans un contexte critique pour la démocratie au Sénégal, l'attachement des citoyens aux principes de l'État de droit et de la bonne gouvernance trouve une résonance pertinente face aux événements récents. À seulement cent jours d'une élection présidentielle décisive pour l'avenir du pays, les citoyens sont préoccupés par le refus de l'administration électorale d'appliquer une décision de justice et par la nomination controversée de nouveaux membres de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA), indique la plateforme.
DS et les signataires de la déclaration, dont l’historien Mamadou Diouf, le fondateur d’AfrikaJom Center Alioune Tine ou encore le fondateur du Frum Civil, Mame Adama Gueye, soulignent l'importance du respect des lois du pays pour préserver la stabilité et la paix sociale avant des élections dont la régularité, la transparence et la fiabilité sont d'une importance capitale. Ils appellent l'administration électorale à faire preuve d'impartialité, à respecter les décisions de justice et à être loyale envers les citoyens sénégalais.
Parmi les préoccupations soulevées par la déclaration, on retrouve également la situation de l'Université, fermée depuis cinq mois et dont la rentrée d'octobre 2023 a été repoussée à janvier 2024, ainsi que les défis liés à la migration par voie maritime et aux disparités dans le traitement et la liberté de mouvement des candidats déclarés.
Demain Sénégal invite par ailleurs les leaders politiques de tous bords, en particulier les futurs candidats à l'élection présidentielle de 2024, à s'engager publiquement en faveur de la charte citoyenne de la démocratie issue des Assises nationales de 2009.