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14 octobre 2025
LOI D’AMNISTIE, UN « AVEU DE CULPABILITÉ», SELON L’EX-CAPITAINE TOURÉ
Le projet de loi annoncé pour amnistier les accusés de crimes suite aux manifestations de mars 2021 et juin 2023 en lien avec les procès de l’opposant Ousmane Sonko, a fait réagir l’ex-capitaine de la Gendarmerie.
Le projet de loi annoncé pour amnistier les accusés de crimes suite aux manifestations de mars 2021 et juin 2023 en lien avec les procès de l’opposant Ousmane Sonko, a fait réagir l’ex-capitaine de la Gendarmerie. Seydina Oumar Touré plus connu sous le nom de Capitaine Touré fustige un « aveu de culpabilité » de la part du régime.
La loi d’amnistie générale pour les auteurs d’actes « criminels » lors des manifestations de mars 2021 et juin 2023, à l’initiative du président Macky Sall, commence déjà à susciter des réactions. Seydina Oumar Touré, ex-capitaine de la gendarmerie qui a été radié dans le cadre l’affaire « Adji Sarr-Ousmane Sonko » a qualifié de « moquerie » ladite loi. « En 2021, à la même période, les proches du Président Macky Sall avaient orchestré un chaos national pour des raisons politiques, en sacrifiant vies, carrières et réputations de personnes honnêtes dont le seul tort était d’être des hommes de conviction, au service de leur patrie. Des citoyens étaient traqués, malmenés, humiliés et poursuivis jusqu’au dernier retranchement, certains même exécutés comme des animaux devant les caméras », a déclaré capitaine Touré sur sa page Facebook.
M. Touré a par ailleurs fustigé l’attitude du président de la République et de ses alliés qui, selon lui, « se croyant puissants, pire que le colonisateur à son temps, avec une arrogance sans précédent et un mépris total de notre dignité, ont continué à menacer les populations. Ils ont inventé de toutes pièces des infractions fantaisistes de terrorisme, de forces qui ne sont occultes que dans leur imaginaire insécurité ».
Seydina Oumar Touré de continuer : « Après ces tentatives grotesques soldées par des échecs honteux, ils décident de foncer encore et encore sans relâche vers un projet d’humiliation de citoyens et de désacralisation de la république, en remettant en cause l’honorabilité de magistrats du conseil constitutionnel en fin de carrière, pour justifier une forfaiture organisée dont le soubassement exclusif est la conservation du pouvoir ».
L’ex-officier de la gendarmerie qui estime que « quoi qu’il en soit, l’histoire retiendra », souligne qu’aujourd’hui, « il n’y a que deux positions au Sénégal : celle des hommes honnêtes qui condamnent et combattent Macky Sall et les autres qui ne pensent qu’à leurs propres intérêts ».
Collectif d'universitaires sénégalais
APPEL AU PRÉSIDENT MACKY SALL
Nous disons non au bafouement de nos idéaux démocratiques, au piétinement de nos valeurs de liberté, de dignité, non à l'avalissement de nos institutions. Nous exigeons le respect scrupuleux de la Constitution
Monsieur le président, le samedi 3 février, vous avez décidé d'abroger le décret portant convocation du corps électoral pour l'élection présidentielle.
Le lundi 5 février, les députés de la majorité ont reporté la date de cette élection de 10 mois.
Ces actions illégales, illégitimes, injustifiables et inacceptables sont le dernier acte d'une longue série de manquements graves portés à notre démocratie.
Manifestations interdites, emprisonnements massifs et arbitraires, régimes de terreur, coupures d'Internet, suspensions de médias.
Ces actes constituent une atteinte extrêmement grave aux droits et libertés des citoyens et des citoyennes et par conséquent à la stabilité politique et sociale du Sénégal qui a pourtant toujours été un exemple de démocratie en Afrique.
Ces actes portent les germes d'une crise institutionnelle sans précédent, d'une profonde érosion de la confiance dans notre personnel politique et d'une dangereuse récréation du Sénégal dans sa trajectoire démocratique.
C'est la raison pour laquelle nous enseignants et chercheurs de toutes les universités publiques du Sénégal exigeons la cessation de toutes les formes de violations de notre loi fondamentale, des normes communautaires et des droits et libertés.
Nous disons non au bafouement de nos idéaux démocratiques, au piétinement de nos valeurs de liberté, de dignité, non à l'avalissement de nos institutions politiques et sociales.
Nous exigeons le respect scrupuleux de la Constitution, de la démocratie et de la République.
Nous exigeons le respect du peuple.
Monsieur le président, nous exigeons le rétablissement immédiat du calendrier électoral, la garantie du bon fonctionnement des institutions, l'équilibre des pouvoirs et le respect des droits humains, car ces éléments constituent une nécessité absolue et une urgence nationale.
Jean-Louis Corréa, Agrégé des Facultés de Droit, UNCHK (ex-UVS)
El Hadj Samba Ndiaye, Agrégé des Facultés de Droit, UCAD
Mame Penda Ba, Professeure de Sciences politiques, UGB
Abdou Sène, Professeure en Mathématiques appliquées, UNCHK (ex-UVS)
Abdoul Aziz Diouf, Agrégé de Facultés de Droit, UCAD
Idrissa Ba, Professeur d'Histoire, UCAD
Maryama Khadim Mbacké, Enseignant-chercheur en Génie des procédés, UAM
LA CRISE POLITIQUE ET LE SACRE DES ELEPHANTS A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE LUNDI
Les parution de ce lundi 12 février traitent des pistes de solutions envisagées par Macky Sall pour une décrispation de l’espace politique et la victoire finale des éléphants de Côte d’Ivoire à la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations
Dakar, 12 fév (APS) – Les pistes de solutions envisagées par Macky Sall pour une décrispation de l’espace politique, la victoire finale des éléphants de Côte d’Ivoire à la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations sont les sujets les plus en exergues dans les quotidiens reçus lundi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Alors que les manifestations contre le report de l’élection présidentielle ont fait trois morts, selon le journal Libération, L’As signale de son côté que ”Macky desserre l’étau”. ”Un parfum de dégel se dégage dans le ciel du Sénégal après la décision controversée du chef de l’Etat de reporter la présidentielle’’, selon le journal.
”Des sources concordantes ont contacté le journal pour dire que la décision du chef de l’Etat d’apaiser l’espace politique en attendant son départ va bientôt être une réalité. Ces bonnes volontés qui ont taillé bavette avec Macky Sall renseignent qu’après avoir remis la licence de Walfadjri, l’actuel locataire du palais envisage de libérer tous les détenus de politiques dont Ousmane Sonko et Diomaye Faye’’, rapporte L’As.
Le Quotidien annonce que ”Macky Sall va amnistier les crimes de 2021 et 2023” dans un ”esprit de pardon et de réconciliation”.
”La reprise du signal de la télévision Walfadjri rentre dans un plan général de réconciliation préparé par Macky Sall. Le Gouvernement va présenter, mercredi, un projet d’amnistie couvrant les émeutes de 2021 et de 2023. Cela, afin de préparer la voie au dialogue souhaité par le président de la République’’, écrit la publication.
L’Observateur s’attarde sur la participation du camp de Sonko au dialogue lancé par le président de la République en titrant : ‘’Sonko et le traquenard du dialogue’’. Selon le journal, ‘’la participation au dialogue lancé par le président de la République, Macky Sall, pour décrisper le climat politique tendu depuis le report de la présidentielle, est un couteau à double tranchant pour les leaders de l’opposition et plus particulièrement, Ousmane Sonko et ses partisans’’.
Enquête parle de ”dialogue de sourds’’.
”Diverses coalitions politiques se sont prononcées sur la crise qui mine le pays. Tout en dénonçant les répressions, les partis de l’opposition affichent leur volonté de continuer les manifestations jusqu’à la tenue de l’élection présidentielle à la date du 15 décembre 2024. De son côté la coalition présidentielle justifie le report et les invite à aller au dialogue’’, indique le journal.
Les quotidiens se font également écho de l’entretien accordé par le chef de l’Etat à l’Agence Associeted Press (AP).
Dans cet entretien, le journal Bës Bi décèle ‘’la phrase qui fait grand bruit’’.
‘’Le chef de l’Etat prévient les politiques contre des +forces organisées+ qui pourraient prendre le pouvoir. Une suggestion d’un coup d’Etat bien redouté et qui a retenu l’attention dans son entretien avec AP. Pour le scénario de l’annulation de la loi portant report de la Présidentielle, il préfère attendre la décision des 7 Sages du Conseil constitutionnel’’, rapporte la publication.
Selon Vox Populi, ”Macky préfigure le scénario du pire’’ en déclarant que ‘’si les politiques ne sont pas capables de s’entendre sur l’essentiel, d’autres forces organisées le feront à leur place. Et là ils perdront tout le pays avec’’.
”Les sombres prédictions de Macky Sall’’, affiche Les Echos.
L’actualité sportive reste dominée par le sacre des Eléphants de la Côte d’Ivoire en Coupe d’ Afrique de nations.
‘’Les Eléphants sur le toit de l’Afrique’’, affiche Le Soleil. ‘’Impossible n’est pas ivoirien. Les Eléphants l’ont encore prouvé hier lors de la finale de la 34e édition de la CAN, face au Nigéria, au stade olympique, Alassane Dramane Ouattara d’Ebimpé. Menés au score avant la pause, ils sont revenus de très loin pour battre les super eagles (2-1) et s’offrir une troisième étoile, à domicile, égalant le Nigéria’’, écrit le journal.
Le Président de la CEDEAO à Dakar aujourd’hui pour rencontrer Macky
Préoccupé par la crise et politique au Sénégal, avec le report de la présidentielle, le président de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) débarque aujourd’hui à Dakar pour rencontrer Macky Sall et parler avec lui de la crise dans le pays, suite au report de la présidentielle. Selon Western Post, le chef d’État nigérian va faire pression sur son homologue sénégalais pour qu'il revienne sur le report des joutes électorales et qu’il évite de plonger le Sénégal dans une crise durable. Après sa rencontre avec Macky Sall, Bola Tinubu va reprendre les airs pour quitter la capitale la sénégalaise.
Atepa, Alioune Tine au cœur de la médiation
Au-delà des proches et amis de Macky Sall à l’image de Souleymane Jules Diop, Harouna Dia pour ne citer que ceux-là, beaucoup ont pris leur bâton de pèlerin pour éviter au Sénégal, une crise. D’après nos sources, en plus de ses vrais amis du chef de l’Etat, Alioune Tine, Atepa Goudiaba pour ne citer que ceux-là sont intervenus pour calmer le jeu et d’abord restituer à Cheikh Niass la licence de walfadjri avant d’envisager des mesures fortes pour amorcer le dialogue politique au Sénégal.
Le Sames condamne la répression aveugle
Le syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames) est très remonté contre l’Etat, notamment le président de la République qui a reporté l’élection présidentielle conduisant à des manifestations dans tout le pays. Les praticiens qui ne parlaient jamais de politique sont sortis de leur réserve pour se prononcer sur la situation politico-sociale qui est très tendue actuellement. Le secrétaire général Mamadou Demba Ndour exprime son indignation et condamne la décision du chef de l’Etat de reporter l'élection présidentielle initialement prévue le 25 février 2024. A l’en croire, il s’agit d’un acte unilatéral et inédit qui constitue un précédent dangereux dans la longue trajectoire démocratique de notre nation. Selon Dr Ndour, un proche de Pastef, le Président Sall viole le droit constitutionnel des citoyens d'exercer leur devoir souverain, conformément au calendrier républicain.
Crime passionnelle au Cap Skirring
Une jeune femme a été battue à mort par son ami, samedi, au Cap Skirring, dans la région de Ziguinchor (sud). Il s’agit d’’unn jeune homme qui a tué sa copine. L, dit-on. L’auteur présumé responsable de la mort de la jeune dame s’est mis de son plein gré à la disposition de la gendarmerie, selon la même source. Elle affirme que la victime tenait un salon de coiffure au Cap Skirring
MACKY SALL VA AMNISTIER LES CRIMES DE 2021 ET 2023
Le président lève la suspension de Walf TV dans l'espoir d'apaiser les esprits. Autres actions à venir : le projet d'amnistie à présenter prochainement en Conseil des ministres et la poursuite du dialogue national pour sortir de l'impasse politique
La reprise du signal de la télévision Walfadjri rentre dans un plan général de réconciliation préparé par Macky Sall. Le gouvernement va présenter mercredi un projet d’amnistie couvrant les émeutes de 2021 et de 2023. Cela, afin de préparer la voie au dialogue souhaité par le Président.
La reprise du signal de Walf Tv se veut être le premier signe de la décrispation de l’espace social et politique que souhaite lancer le président Macky Sall. Le chef de l’Etat souhaiterait convaincre le plus de monde possible à venir au dialogue qu’il a appelé, dans l’idée de sortir de l’impasse politique où se trouve le pays, et qui conduit à des affrontements mortels, opposant les Forces de défense et de sécurité (Fds) à des citoyens dans plusieurs localités du pays, en particulier les grandes agglomérations.
Pour preuve de sa bonne foi, le chef de l’Etat a demandé au gouvernement de préparer un projet de loi d’amnistie pour les évènements ayant conduit aux émeutes de mars 2021 et de juin 2023. Ce sera l’occasion sans doute de permettre aux nombreuses personnes détenues dans les prisons du pays de recouvrer la liberté.
S’agissant de ce point, Le Quotidien a appris par ailleurs que le chef de l’Etat avait d’ailleurs présenté l’idée en Conseil des ministres le mercredi dernier 7 février. Néanmoins, plusieurs ministres avaient eu besoin de plus de clarifications, ce qui a conduit à repousser le projet, pour prendre le temps de bien en expliquer les motivations à tous les acteurs. Cela s’est tout de même reflété d’une certaine manière dans le communiqué de ce dernier Conseil des ministres, qui indique ceci : «Le président de la République a particulièrement réitéré sa détermination à poursuivre le dialogue avec tous les acteurs politiques et les forces vives de la Nation, en vue de renforcer, d’une part, notre démocratie à travers un processus électoral transparent, libre et inclusif et, d’autre part, la crédibilité de nos institutions. Dans ce contexte, le chef de l’Etat a décidé d’engager les voies et moyens de mettre en œuvre un processus pragmatique d’apaisement et de réconciliation pour préserver la paix et consolider la stabilité de la Nation. Dans cette dynamique, le président de la République, garant de l’unité nationale et du fonctionnement régulier des institutions, a demandé au gouvernement, notamment à la Garde des sceaux, ministre de la Justice, de prendre les dispositions nécessaires pour matérialiser sa volonté de pacifier l’espace public dans la perspective du dialogue national et de l’organisation de la prochaine élection présidentielle.»
L’idée derrière ce texte est, comme dit plus haut, de faire montre «d’esprit de pardon et de réconciliation», pour dépasser les clivages actuels, afin de reprendre le plus rapidement possible le processus électoral.
Le chef de l’Etat a dû penser que les explications fournies aux uns et aux autres ont sans doute permis de lever les obstacles liés à la compréhension de certains membres du Conseil des ministres, et que le prochain pourra donc être présenté dès le mercredi prochain 14 février pour être adopté avant son envoi devant les députés
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L'NVITE D'INFOS MATIN : DR CHEIKH TIDIANE DIEYE CANDIDAT A LA PRESIDENTIELLE
Monsieur le président, permettez-moi, tout d’abord et très respectueusement, par-devant l’opinion nationale et internationale, de vous rapporter les faits, rien que les faits, afin d’attirer votre très haute attention : la fièvre monte de partout, et aucun segment du tissu social et économique n’est épargné à ce jour par l’élévation de la température.
Monsieur le président, permettez-moi, ainsi, de vous révéler que les germes d’une situation conflictogène sont désormais bien visibles à l’œil nu.
Monsieur le président, permettez-moi, enfin, de signifier que les Sénégalais, de tout bord, attachés à l’Etat de Droit, se sont déjà mobilisés pour vous réserver un «Ticket d’or» en vue d’un départ mémorable et admirable, le 2 avril 2024. Sous ce rapport, que rien ni personne ne vous fasse rater votre train. C’est le train de l’histoire, il est unique et n’arrive qu’une fois dans la vie des hommes. En outre, l’objectivité commande d’avertir que le couvercle pourrait sauter à tout moment tant la crise, qui ne fut qu’une vision de l’esprit, est désormais une réalité manifeste, voire palpable. Monsieur le président de la République, écoutez votre Peuple, écoutez l’Afrique, écoutez le monde, mais surtout entendez les dits et non-dits. Le report de la Présidentielle ne semble pas dégager des senteurs attrayantes. De ce fait, sur l’ordonnance à prescrire pour embaumer le pays, le légiste conseillerait :
Respect du calendrier électoral
Si dans notre mémento collectif, nul ne peut oblitérer les hauts faits qui ont garni le Sénégal de béatitude et de jubilation, il n’en demeure pas moins que depuis votre adresse, exceptionnelle à plus d’un titre, le 3 février 2024, nous, femmes, hommes, jeunes et vieux, ne cessons de frémir. Monsieur le président de la République, le battement de nos cœurs n’est plus normal.
Il peut être prématuré de déclarer que nous sommes guettés par la tachycardie, certes, mais il ne peut être tôt de constater que le cœur de chacune et de chacun de vos compatriotes, du Sénégal comme de la diaspora, bat à un rythme accéléré du fait de la fièvre du report de l’élection présidentielle, initialement fixée au 25 février 2024.
Le temps n’est pas au jugement. Loin s’en faut. Il ne nous appartient pas non plus de porter la toge du préteur de la Rome antique. Nous n’en avons pas la prétention et notre «Cursus honorum» ne nous le permet pas. Juste que, très humblement et en tant que citoyens, nous pensons ipso facto avoir droit au chapitre, d’autant plus que notre place dans l’agora ne fait pas l’objet d’un doute. Avouons-le, tout de go, si rien n’est fait hic et nunc, les signes avant-coureurs de l’imbroglio politico-judiciaire pourraient s’agréger et se transformer en soubresauts regrettables. En effet, tout porte à croire que ce quiproquo va inexorablement sonner le glas de la cohésion sociale et de l’unité nationale et, à terme, il est à craindre que le pays sombre dans une fosse visiblement très béante. Nous ne le souhaitons pas, mais la conjonction des événements risque fort d’engloutir et de consumer à jamais la quintessence des acquis démocratiques qui ornent avec fierté notre si cher pays. Si l’on n’y prend garde, notre joyau, hélas, nous échappera indubitablement pour s’engouffrer dans un trou d’une profondeur inimaginable et pour une durée indéterminable. Grosso modo, notre «Res publica», à savoir notre bien commun, n’offre plus le visage et l’image d’une chose publique. C’est comme si tout est en train de péricliter et de s’étioler.
Tenir l’élection présidentielle à date échue et jouir d’une sortie honorable et vénérable, le 2 avril 2024, reste la conclusion d’un diagnostic national et international.
Y prêter une attention sera une valeur ajoutée à l’intérêt général. En clair, il est à noter qu’en choisissant de participer au débat public, nous ne faisons qu’accomplir un devoir, celui d’un Républicain.
Dans la vie d’une Nation, il est des moments où aucun citoyen ne saurait rester sourd à l’appel de la République. A ce titre, nous tenons juste à joindre notre modeste voix à celle de nos concitoyens pour partager les différents sanglots, amplifier les sons de l’inquiétude et diffuser les échos de la peur de lendemains incertains pour le Sénégal. Nous ne le soutenons pas ex nihilo. En effet, les dizaines années d’expériences capitalisées dans l’exercice de nos différentes fonctions constituent le socle de nos invocations quotidiennes. Donc, il ne s’agit ni plus ni moins que de préserver la splendeur de notre histoire et de nos traditions politiques, de maintenir la qualité légendaire de notre commun vouloir de vie commune, d’améliorer la joliesse de nos valeurs de paix, la somptuosité de nos ressources humaines et surtout d’ancrer dans les consciences la magnificence tant chantée de notre culture du dépassement. Qu’Allah (Swt) facilite tout et veille sur le Sénégal
LES CALCULS POLITICIENS FRAGILISENT LE CLIMAT DES AFFAIRES
Le report de la présidentielle jette le trouble. Nombre de patrons redoutent les conséquences d'un nouvel embrasement sur leur activité. Car au Sénégal, les petits métiers du secteur informel représentent 97% des emplois
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 12/02/2024
Derrière son bureau de la banlieue de Dakar, Racine Sarr supervise avec inquiétude ses équipes. Le report de l'élection présidentielle sénégalaise, annoncé par le chef de l'Etat Macky Sall, jette le trouble sur les activités de cet entrepreneur et sur l'ensemble de l'économie du pays.
"C'est un énorme gâchis d'argent", déplore le patron de la plateforme d'import-export Shopmeaway, interrogé par France 24. A l'instar d'Ousmane Diallo, qui évoque déjà "20 000 euros de pertes" après l'annulation d'un contrat avec un candidat, de nombreux acteurs économiques dénoncent les répercussions immédiates de cette décision sur leur business.
Mais au-delà des impacts financiers à court terme, c'est surtout l'incertitude sur la durée de cette crise politique que redoutent les chefs d'entreprise sénégalais. Car en tant que deuxième économie ouest-africaine, la stabilité du Sénégal est un atout majeur pour rassurer les investisseurs internationaux.
"Notre rôle est d'être un vecteur de confiance. Celle-ci est bien sûr liée à la stabilité politique du pays", souligne Racine Sarr. Or, selon l'économiste Thierno Thioune, "sur le moyen-long terme, [les troubles] affectent la confiance et donc les partenariats et les investissements internationaux".
Un constat avéré par le passé récent. Lors des émeutes de 2021 et 2023 déclenchées par l'affaire Ousmane Sonko, des entreprises comme Auchan avaient été la cible de manifestants. Et ces perturbations avaient alors eu "un impact immédiat sur le business sénégalais", note M. Thioune.
Dans les bureaux de Racine Sarr, situés non loin du quartier de l'opposant emprisonné, les affrontements avaient même mis en péril le travail des équipes. "Le gaz lacrymogène entrait dans nos bureaux", se remémore l'entrepreneur.
Comme lui, nombre de patrons redoutent les conséquences d'un nouvel embrasement sur leur activité. Car au Sénégal, ce sont aussi les petits métiers du secteur informel, représentant 97% des emplois selon la Banque mondiale, qui sont les premiers touchés par les perturbations.
Or le climat social s'annonce tendu jusqu'aux prochaines élections, repoussées au 15 décembre. De quoi susciter l'inquiétude des entrepreneurs, à l'image de Racine Sarr qui déplore que "des calculs politiciens mettent en péril les intérêts de tous". Face aux incertitudes, le poumon économique ouest-africain retient son souffle.
LE FPSO LSS SUR LE CHAMP DE SANGOMAR
Après des dizaines de jours de voyage à travers les océans Pacifique et Atlantique, l’Unité flottante de production, de stockage et de déchargement (Fpso) Léopold Sédar Senghor (Lss) est arrivée, ce samedi 10 février, sur le champ pétrolier de Sangomar
Après des dizaines de jours de voyage à travers les océans Pacifique et Atlantique, l’Unité flottante de production, de stockage et de déchargement (Fpso) Léopold Sédar Senghor (Lss) est arrivée, ce samedi 10 février, sur le champ pétrolier de Sangomar, informe le Groupe Petrosen.
L’Unité flottante de production, de stockage et de déchargement (Fpso) Léopold Sédar Senghor (Lss) est arrivée sur le champ pétrolier de Sangomar, ce 10 février 2024, après des dizaines de jours de voyage à travers les océans Pacifique et Atlantique. Et pour le Groupe Petrosen, qui a donné l’information, «l’arrivée du Fpso Lss dans les eaux sénégalaises marque une étape significative vers le démarrage de la production de pétrole au Sénégal, prévu mi-2024». «Nous empruntons ainsi le dernier virage vers l’exploitation de notre pétrole», assurent les services de Adama Diallo, Directeur général de Petrosen Holding.
Malgré les multiples défis liés à ce projet, indiquent-ils, «l’Etat du Sénégal, la Société des Pétroles du Sénégal et l’opérateur Woodside ont réussi à surmonter tous les obstacles pour parvenir à cette étape cruciale». Pour rappel, «le Fpso Lss dont la capacité de production est estimée à environ 100 000 barils de pétrole par jour, est l’élément central du dispositif d’exploitation du champ pétrolier Sangomar, qui fera entrer le Sénégal de plain-pied dans le cercle restreint des pays producteurs de pétrole»
Le Groupe Petrosen exprime ainsi sa satisfaction de voir ce navire, un élément très important dans le projet pétrolier, arriver au Sénégal, en vue du démarrage «imminent» de l’exploitation du pétrole au Sénégal. Pour la Société des Pétroles du Sénégal, c’est un pas décisif vers le premier baril de pétrole prévu au cours de cette année
L’Unité flottante de production, de stockage et de déchargement du projet Sangomar avait quitté le chantier naval de Seatrium à Singapour le vendredi 22 décembre 2023, pour faire cap sur les eaux sénégalaises.
En annonçant son départ en décembre 2023, Petrosen Holding avait renseigné que le Fpso Lss, «un véritable joyau, est le fruit de 42 mois de dur labeur de plusieurs milliers d’ingénieurs et d’ouvriers spécialisés. D’une longueur de 372 mètres sur une largeur de 58 mètres, avec une capacité de stockage d’1 300 000 barils, le navire sera amarré dans le champ Sangomar, à une profondeur d’eau d’environ 780 mètres, pour assurer la production d’environ 100 000 à 125 000 barils de pétrole brut par jour».
LES UNIVERSITES SENEGALAISES PARALYSEES DES AUJOURD’HUI
«Journée morte», c’est la première décision prise par la Coordination des étudiants de Ziguinchor, suite à la mort d’un étudiant à Saint-Louis.
Les manifestations qui ont eu lieu vendredi à Dakar et dans plusieurs localités du pays, en protestation contre le report sine die de la Présidentielle, ont fait trois morts dont un étudiant à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. Pour exiger la lumière sur les circonstances du décès de Alpha Yéro Tounkara et fustiger la violence exercée sur les manifestants, étudiants et enseignants des universités publiques du Sénégal mettent en branle, dès ce lundi, la machine de la grève.
«Journée morte», c’est la première décision prise par la Coordination des étudiants de Ziguinchor, suite à la mort d’un étudiant à Saint-Louis. En solidarité avec leurs camarades de l’université Gaston Berger, les étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz) ont appelé à une cessation de toutes les activités pédagogiques et festives dans le temple du savoir. Mais le communiqué publié dans la nuit du vendredi n’a pas calmé les ardeurs. Tard dans la soirée, les apprenants ont laissé libre cours à leur colère et barricadé la route, devant le portail de l’université, en y érigeant un véritable mur à l’aide de briques, soutenues par des tableaux d’affichage en fer. «Nous condamnons ces actes inhumains et dégradants des Forces de défense et de sécurité sur les manifestants. La Constitution sénégalaise confère à tous les Sénégalais le droit de manifester. Si aujourd’hui l’on voit ces manifestants subir de tels actes, l’on peut dire que c’est déplorable», dénonce Hamady Sow, membre de la coordination. Celui qui est, par ailleurs, Secrétaire général de l’amicale de l’Ufr Science économique et sociale, dit avoir constaté avec amertume qu’à chaque manifestation, les étudiants sont les premières victimes. «Hier (vendredi Ndlr), on a eu à décréter 24h non renouvelables de cessation de toute activité. Nous allons convoquer une réunion d’urgence et nous réunir pour apporter notre soutien aux camarades de Saint-Louis. Mais aussi fustiger avec fermeté ce qui se passe dans le pays. Le Sénégal est un pays connu à travers le monde pour sa démocratie et ses valeurs culturelles et sociales très rigides», ajoute-t-il.
Perturbations des enseignements en vue
Les universités sénégalaises risquent de connaître des moments mouvementés dans les jours à venir. En effet, à l’instar de l’Uasz, d’autres universités comme l’Ucad, l’Uadb ont affiché leur colère face à la situation qui prévaut dans le pays. Via des communiqués, les syndicats d’étudiants appellent à la mobilisation estudiantine pour rendre justice à leurs camarades tombés sous les balles et dénoncer la brutalité policière dans les manifestations qui ont suivi le report sine die de la Présidentielle. «Face à cette abomination, la Coordination des amicales d’Ufr de l’université Alioune Diop de Bambey décrète soixante-douze heures (72h) d’arrêt des cours à partir de ce samedi», peut-on lire dans le communiqué. Même rengaine du côté de l’université Iba Der Thiam de Thiès, où la Conférence des amicales d’étudiants appelle à une paralysie de l’université en respectant le mot d’ordre de 72h sans cours pour «honorer la mémoire de (leur) camarade»
Du côté des enseignants, la nouvelle n’est pas tout aussi rassurante. «La mort de Alpha Yéro Tounkara est de trop. Elle constitue le troisième cas en moins d’une décennie, après celles de Bassirou Faye en 2014 et Mouhamadou Fallou Sène en 2018», fustige pour sa part le Syndicat autonome des enseignants du supérieur. Toujours, d’après le Saes, «la mort d’un étudiant est devenue banale aux yeux des autorités politiques en ce sens qu’aucune des morts n’a été, pour le moment, élucidée». Le syndicat exige également toute «la lumière sur la mort de l’étudiant Alpha Yéro Tounkara et celle des autres victimes, et la cessation immédiate de l’usage disproportionné de la force contre (nos) compatriotes». Dans un autre communiqué consacré à son plan d’actions de protestation, le Saes décrète une université morte en observant une grève de 48h les lundi 12 et mardi 13 février. Une façon de plonger les universités publiques sénégalaises dans une véritable paralysie.