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16 juillet 2025
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LES EXCLUS DE LA PROPRIÉTÉ À DAKAR
Triplement des prix du foncier, afflux d'investisseurs étrangers... la spéculation immobilière exclut les plus démunis du marché du logement dans la capitale. Une génération de Dakarois risque de sombrer dans une grande précarité du logement
Plus de quatre millions de personnes se concentrent à Dakar, ville presqu’île en perpétuel chantier. Mais seule une faible majorité des habitants de la capitale sont propriétaires de leur logement (54 %), alors qu’à l’échelle du pays, c’est le cas de deux Sénégalais sur trois.
La raison principale réside dans le prix du foncier. Depuis le début des années 2000, le prix du mètre carré de terrain dans Dakar a été multiplié par trois. S’ajoute à cela l’inflation des coûts de construction, notamment celui des matériaux, le plus souvent importés, mais aussi la pression des investisseurs.
Selon Mamadou Mbaye, président de la Fédération des agences et des courtiers immobiliers du Sénégal (Facis), « les étrangers représentent 30 % des acheteurs : des Ivoiriens, des Nigérians, mais aussi des Maliens, des Guinéens, qui subissent l’instabilité de leur pays et cherchent des endroits pour investir. Les Sénégalais de la diaspora représentent 10 % à 15 % des acheteurs ».
Enquête sur un marché en plein boom, qui exclut de la propriété les classes populaires.
LA VISITE FRANÇAISE D'AMADOU BA FAIT POLÉMIQUE
À moins de trois mois du premier tour, la visite officielle à Paris du Premier ministre, candidat déclaré, embarrasse l'opposition sénégalaise qui crie à l'utilisation des moyens de l'État
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 10/12/2023
La rencontre samedi à Matignon entre le Premier ministre sénégalais Amadou Ba et son homologue française Élisabeth Borne ne fait pas l'unanimité au Sénégal. Candidat déclaré à la présidentielle de février 2024, M. Ba est accusé par l'opposition d'instrumentaliser ses fonctions gouvernementales à des fins électorales.
"Cette confusion des genres est inopportune diplomatiquement", a déploré Aminata Touré, ancienne Première ministre et candidate, citée par RFI. Un autre opposant, Cheikh Tidiane Dieye, a jugé sur Facebook que "chacun des actes d'(Amadou Ba) est purement politique".
Pourtant, le chef du gouvernement sénégalais affirme s'être rendu en France pour faire le point sur la mise en œuvre des décisions du séminaire intergouvernemental de décembre dernier. "Le contexte électoral ne doit pas être un obstacle à la continuité de l'État", s'est-il justifié à la RTS.
Mais pour ses détracteurs, cette visite de travail renforce les soupçons sur l'instrumentalisation de sa fonction à des fins partisanes. D'autant que M. Ba vient de terminer une tournée "aux allures de précampagne" sur le territoire sénégalais, souligne RFI.
À moins de trois mois du scrutin, cette polémique illustre la tension croissante autour de la candidature du Premier ministre sortant, donné parmi les favoris.
LE REMANIEMENT DE LA CENA DÉRANGE LA CEDEAO
Lors de sa récente session à Abuja, l'organisation communautaire s'est interrogée sur la réforme de la CENA opérée par Macky Sall à trois mois de la présidentielle, y voyant potentiellement un manquement à ses règles électorales
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 10/12/2023
Lors de sa 51ème session ordinaire qui s'est tenue le 6 décembre à Abuja (Nigeria), la Commission de la CEDEAO a examiné la situation politique au Sénégal avant la présidentielle du 25 février 2024. Elle a notamment évoqué le remplacement en novembre des 12 membres de la Commission électorale nationale autonome (CENA) par décret du président Macky Sall.
"La CEDEAO a informé le Conseil de cette décision intervenant moins de quatre mois avant le scrutin", explique une source proche du dossier, citée de manière anonyme.
La Commission a alors estimé que cette réforme substantielle de l'organe électoral, sans consensus, pourrait contrevenir aux règles de l'organisation ouest-africaine. L'article 2(1) du Protocole de la CEDEAO interdit en effet "toute réforme de la loi électorale dans les six mois précédant les élections". L'article 3 impose également que la CENA soit "indépendante et neutre".
Toutefois, lors de la visite de la mission d'information de la CEDEAO au Sénégal fin novembre, "les autorités ont assuré qu'aucune loi n'avait été modifiée", rapporte une source au fait du dossier. Le ministre sénégalais des Affaires étrangères l'a de nouveau affirmé lors de la session, écartant ainsi tout manquement au Protocole de la CEDEAO.
Reste que pour de nombreux observateurs, cette réforme de la CENA sans consensus jette le trouble sur l'impartialité de l'arbitre électoral.
FOOTBALL, LE BAYERN ÉCRASE, LE REAL TENU EN ÉCHEC, UNITED CORRIGÉ
Pour le Réal de Madrid, le Bayern et Manchester United, les résultats ont été décevants ce samedi. Aucun des trois clubs n'a pu décrocher une victoire. Pis, l'équipe allemande et le club anglais ont été lourdement battus
Pour le Réal de Madrid, le Bayern et Manchester United, les résultats ont été décevants ce samedi. Aucun des trois clubs n'a pu décrocher une victoire. Pis, l'équipe allemande et le club anglais ont été lourdement battus.
Les Bavarois ont concédé leur première défaite de la saison après un match à sens unique en faveur de l'Eintracht (5-1). Pour concrétiser un début de match plein de volonté, Omar Marmoush a frappé le ballon au rebond, après une équerre trouvée par Fares Chaïbi, donnant l'avantage aux siens. Ensuite, Junior Dina Ebimbe s'est joué d'Alphonso Davies pour marquer (31e). Pour le 3-0 de Francfort, Hugo Larsson a crucifié le gardien bavarois (36e), à la suite d'une bonne passe d'Omar Marmoush. Le Bayern a réduit l'écart avant la mi-temps, avec une magnifique frappe à 20 mètres du but de Kevin Trapp (44e). Au retour des vestiaires, Junior Dina Ebimbe s'est offert un doublé (50e). La rencontre a viré à la correction avec le cinquième but de Francfort, signé Ansgar Knauff (62e).
En Angleterre, on savait que Manchester United était fragile cette saison. Parce qu'à chaque fois que les Red Devils s'étaient imposés face à des équipes de la deuxième partie du classement, c'était souvent de justesse ou contre le cours du jeu. Bref, ils donnaient l'impression de ne pas disposer de beaucoup de marge face aux « petits », ce qui s'est confirmé ce samedi, puisque les joueurs d'Erik ten Hag, dans le cadre de la 16e journée de Premier League, ont lourdement perdu à domicile face à Bournemouth (0-3), qui était classé à la 15e place avant ce match, et qui n'avait jusque-là jamais gagné à Old Trafford dans toute son histoire.
En Espagne, le Réal de Madrid n'a pu faire qu'un match nul. Les joueurs de Carlo Anceloti pensaient certainement avoir fait le plus dur, en ouvrant la marque grâce à Jude Bellingham. Mais c'était sans compter sur le Betis Séville, parvenu à préserver son invincibilité à domicile, sur un superbe but d'Aitor Ruibal. Les Madrilènes restent provisoirement en tête, les Verdiblancos 7es.
LA TURQUIE LANCE UN MANDAT D'ARRÊT CONTRE LE FILS D'UN PRÉSIDENT AFRICAIN
La Turquie a émis un mandat d'arrêt international contre le fils du président somalien qui aurait écrasé un coursier qui est décédé plus tard.
La Turquie a émis un mandat d'arrêt international contre le fils du président somalien qui aurait écrasé un coursier qui est décédé plus tard.
Un rapport de police indique que Mohammed Hassan Cheikh Mohamud est entré en collision avec le coursier en plein jour à Istanbul, rapporte la Bbc.
La police a déclaré qu'il conduisait une voiture qui appartenait apparemment au consulat somalien.
La Turquie a imposé une interdiction de voyager à M. Mohamud, mais les autorités pensent qu'il a déjà fui le pays.
Dans un message sur X , le maire d'Istanbul, Ekrem İmamoğlu, a partagé des images de vidéosurveillance de l'incident du 30 novembre.
On peut voir une voiture semblant heurter l’arrière d’une moto sur une route à plusieurs voies, très fréquentée.
Le motocycliste, père de deux enfants, Yunus Emre Göçer, a été transporté à l'hôpital mais est décédé des suites de ses blessures six jours plus tard.
Un premier rapport de police avait conclu que c'est le défunt qui avait fauté. Et donc M. Mohamud a été libéré.
Mais un examen des images de sécurité suggère qu'il pourrait y avoir une autre explication.
Un mandat d'arrêt international contre M. Mohamud a donc été émis vendredi par le procureur turc.
C'était après que la police s'est rendue à son domicile et a constaté qu'il n'était pas là depuis près d'une semaine.
DAKAR ABRITE UN COLLOQUE SUR L’AUTONOMISATION DES FEMMES EN AFRIQUE DE L’OUEST
Le consortium pour la recherche économique et sociale (CRES) a annoncé qu’il compte organiser à partir de lundi, la deuxième édition du colloque international sur l’autonomisation des femmes en Afrique de l’Ouest.
Dakar, 9 déc (APS)- Le consortium pour la recherche économique et sociale (CRES) a annoncé qu’il compte organiser à partir de lundi, la deuxième édition du colloque international sur l’autonomisation des femmes en Afrique de l’Ouest.
Cette rencontre scientifique de deux jours (11 et 12) est organisée en collaboration avec le Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI), l’Organisation des Nations Unies pour les Femmes (ONU Femmes). Le Ministère de la Femme, de la Famille et de la Protection des Enfants la Délégation nationale à la Protection sociale et à la Solidarité nationale font également partie des organisateurs de cet évènement.
« La deuxième édition du colloque est une activité qui s’intègre dans le cadre du plan d’action du forum pour l’autonomisation des femmes en Afrique de l’Ouest qui est une initiative récemment crée dans le but de renforcer les synergies entre les différents acteurs qui travaillent sur les questions d’autonomisation des femmes que ça soit des chercheurs, des décideurs publiques et privés comme des partenaires techniques et financiers » a expliqué Fatou Cissé, enseignante-chercheure au Consortium pour la recherche économique et sociale .
S’exprimant, vendredi, lors d’un atelier de sensibilisation destiné à des journalistes en perspective de cette rencontre dont le thème porte sur « femmes, travail de soins non rémunérés et transition verte », l’universitaire et économiste a indiqué qu’il s’agira pour les participants de « partager des connaissances en terme de production scientifique que les chercheurs ont réalisé sur la problématique ».
Fatou Cissé a aussi indiqué que le colloque devrait offrir un cadre pour discuter sur la nécessité d’aller vers ce qu’elle a appelé une « requalification » de certains métiers de femmes.
« Par exemple en zone rurale la femme qui avait comme activité de vendre du bois de chauffe ne pourra plus faire cette activité avec le contexte changement climatique. On va lui demander de contribuer à la protection de l’environnement’’, a expliqué l’enseignante affiliée au CRES.
A cet effet, elle a insisté sur la nécessité de sensibiliser les jeunes filles pour qu’elles soient davantage dans les filières scientifiques qui leur permettent de « profiter des opportunités d’emplois dans les secteurs verts comme celui de la construction ou des énergies renouvelables ».
LE NOUVEAU SANCTUAIRE MARIAL DE POPENGUINE INAUGURÉ
Le secrétaire d’Etat du Vatican, le Cardinal Pietro Parolin en compagnie de l’archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye, a inauguré samedi le nouveau sanctuaire marial de Popenguine (Ouest), dans une joie immense.
Popenguine, 9 déc (APS) – Le secrétaire d’Etat du Vatican, le Cardinal Pietro Parolin en compagnie de l’archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye, a inauguré samedi le nouveau sanctuaire marial de Popenguine (Ouest), dans une joie immense, en présence plusieurs autorités administratives, religieuses et coutumières, a constaté l’APS.
“Nous sommes tous et toutes comblés de joie, parce que nous fêtons la bien heureuse vierge Marie. (…) Aujourd’hui notre joie est encore plus grande parce que nous sommes venus pour consacrer sa maison, le sanctuaire marial de Popenguine“, a dit le Cardinal Pietro Parolin, dans son adresse, marquant la consécration du nouveau sanctuaire.
”Quel bonheur de ce que nous venons de vivre!“, s’est réjoui à son tour, l’Archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye.
”Nous sommes heureux d’être ici aujourd’hui et de nous sentir accueillis par la mère du sauveur qui est notre mère”, a poursuivi le religieux.
De nombreux fidèles chrétiens du Sénégal et de la sous-région, ainsi que des dignitaires musulmans ont pris part à cette consécration du nouveau sanctuaire marial de la Delivrande de Popenguine.
Poursuivant son message, le Cardinal Pietro Parolin a magnifié la mission de « l’Eglise sénégalaise au service de peuple ».
”Animé par la foi et la grâce de Dieu, l’Eglise au Sénégal est au service des communautés et contribue généreusement au gain commun, à la croissance et au développement du pays et de son peuple en particulier dans les domaines de l’éducation, de la santé et des œuvres sociales”, s’est réjoui, le secrétaire d’Etat du Vatican.
Dans un pays à prédominance musulmane, a-t-il souligné, « l’Eglise au Sénégal continue d’accomplir sa mission avec conviction et modestie, par le travail et le dévouement immense, constant des nombreux agents pastoraux prêtres, religieux et laïcs”.
L’Archevêque de Dakar a remercié ”vivement” le président de la République Macky Sall pour avoir intégré Popenguine dans le programme du gouvernement consacré à la modernisation des cités religieuses.
”Que Dieu bénisse notre président pour avoir intégré dans un Etat laïc, la demande multiforme de ses populations, en leur offrant les bonnes conditions de célébration de leur foi”, a-t-il dit.
Le nouveau sanctuaire marial de Popenguine est bâti sur une superficie de 20 800 mètres-carrés, pour un coût global de plus de trois milliards de FCFA, selon le Bureau d’architecture et de conservation des palais nationaux.
ENTRE DEUX FEUX, LE DÉSARROI DES ÉTUDIANTS SAHÉLIENS
Pris au piège de la crise entre la France et les juntes au pouvoir dans leur pays, des étudiants du Burkina Faso, du Mali et du Niger témoignent de leur détresse et de leur sentiment d'abandon
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 09/12/2023
Depuis la fermeture des services consulaires français au Burkina Faso, Mali et Niger, des centaines d'étudiants de ces pays se retrouvent sans perspective d'études en France. C'est ce que révèle Le Monde dans un article publié le 5 décembre.
À l'image de Fodé, Burkinabé admis en licence à Angers, beaucoup ont dû renoncer à leur projet, faute d'avoir pu déposer leur demande de visa avant la date butoir du 30 septembre. "J'ai perdu une opportunité en or", déplore l'étudiant.
Au Niger, où la plateforme Campus France reste fermée, Houzaifa a déboursé l'équivalent de 228 euros pour des démarches administratives vaines. "Je me retrouve sans perspectives", regrette-t-il.
Si le Quai d'Orsay justifie cette mesure par des "raisons de sécurité", nombre d'étudiants y voient une "rétorsion" contre les juntes au pouvoir. Certains ont tenté en vain de déposer leur dossier au Bénin voisin.
Les boursiers, eux, ont pu arriver en France mais avec retard, perdant parfois "un mois de recherche", selon Hamidou. "On a eu l'impression que la France nous abandonnait", déplore-t-il.
Face à la détresse de ces étudiants "pris au piège" des tensions politiques, le gouvernement français assure réévaluer la situation mais sans "visibilité" sur une évolution.
par Amadou Tidiane Wone
RÉPONSE, RAPPELS ET QUESTIONS À HAMIDOU ANNE
Se réclamer de “Gauche” dans des pays où personne, quasiment, ne se réclame de la “Droite” est, pour le moins, un abus de langage, caractéristique de la paresse intellectuelle de nos élites… francisées. Il est temps de crever l’abcès
J’ai lu avec intérêt, et je l’avoue un certain amusement, un article de M. Hamidou Anne, chroniqueur à la plume facile, agréable à lire et dont ma foi, les idées sont généralement bien ordonnées et les convictions clairement assumées.
Cela dit, sa dernière livraison, parue dans le journal dénommé «le Quotidien» et intitulée “La Gauche la plus bête du monde”, appelle de ma part quelques observations.
Parce qu’Hamidou Anne s’adresse en fait, et nommément, à un homme que je connais bien, le Docteur Dialo Blondin Diop. Un homme dont je sais les énormes sacrifices que lui et toute sa famille ont consentis, au prix de la vie de leur frère ainé Omar Blondin Diop, mort en détention politique le 11 mai 1973 à la prison de l’ile de Gorée, dans des conditions non encore élucidées. Sans parler du décès de son autre frère Pape Ndiaye Blondin Diop, des suites, on peut le croire, des conditions carcérales dramatiques subies aux côtés de son frère Omar. Il en parle, d’ailleurs douloureusement, dans un documentaire que le grand public gagnerait à visionner.
Est-il besoin de rappeler que la famille Blondin Diop, leurs amis et tous les patriotes sincères, restent en attente de la réouverture de ce dossier suite à des éléments nouveaux portés à la connaissance des autorités ?
Sans parler des emprisonnements dont Dialo, ses frères et leurs camarades ont fait les frais plusieurs fois, sur le chemin ardu des conquêtes démocratiques acquises dans notre pays. Il faut quand-même se souvenir, qu’au fil du temps et de la ronde des générations, des hommes et des femmes ont payé un lourd tribut à la construction du Sénégal de 2023 où l’accès à la parole est devenu bien plus facile que du temps du Parti unique … Du temps où, ce que Monsieur Anne appelle «la gauche », était confinée dans la clandestinité. Si … si !
Au titre des rappels concernant le Docteur Dialo Diop, il faut se souvenir qu’il a purgé plusieurs années de peine de prison pour les accusations “d’atteinte à la sûreté de l’Etat.” Au motif que lui et certains de ses camarades, avaient voulu lancer des «cocktails Molotov» sur le véhicule du Président de la République Française d’alors, Georges Pompidou en visite officielle au Sénégal… C’était en 1974 ( !) Souvenirs, souvenirs… Il faut aussi rappeler que c’est après avoir purgé plusieurs années de prison qu’il a repris et terminé ses études de médecine, interrompues violemment par son incarcération. Le traiter de manière si cavalière au détour d’une tentative de règlement de comptes politiciens avec la dynamique de Pastef est, pour le moins, irrespectueux pour sa trajectoire qui force le … respect !
Cela dit, pour mettre en contexte sa critique du Docteur Dialo Dop Blondin, les souvenirs de Hamidou Anne remontent à … 2008 au moment où, écrit-il, celui-ci “reprochait à Madior Diouf une allégeance au chef d’un autre parti en l’occurrence Moustapha Niasse”. En fait ce “souvenir” sert à légitimer l’affirmation de Monsieur Anne selon laquelle “depuis 2017, Dialo Diop et ses amis se sont mis à la disposition d’un autre chef de parti, validant tous ses choix trempés dans l’encre de l’intégrisme et du populisme”. Passons sur les qualifications “intégrisme et populisme” souvent collés au Parti Pastef-les-patriotes par un narratif courant dans les dîners mondains où l’on jase ! Entre la poire et le fromage … Ces concepts, à usage exclusif de … terrorisme intellectuel et moral (!) sont commodes pour justifier l’injustifiable. Ils servent, sous d’autres tropiques, à restreindre des libertés et à réprimer dans le sang avec bonne conscience. Mais c’est là un autre débat !
Revenons à nos rappels !
Arrêtons-nous un peu sur la consistance, pour nos pays africains, pauvres et dit-on très endettés, de la réminiscence dans les éléments de langage de notre action politique de concepts comme «la gauche » ou la «droite ». Ce détour, juste pour prendre la pleine mesure de la “bêtise” annoncée dans le titre de Hamidou Anne et dont il va falloir sonder les profondeurs pour en sortir enfin ! Se réclamer de “Gauche” dans des pays où personne, quasiment, ne se réclame de la “Droite” est, pour le moins, un abus de langage, caractéristique de la paresse intellectuelle de nos élites… francisées. Il est temps de crever l’abcès.
La droite et la gauche sont des concepts strictement, et exclusivement, rattachés à l’Histoire de France lorsqu’en 1789 un “coup d’état … constitutionnel” (déjà ?) a dépossédé le Roi Louis XVI des attributs de la royauté au profit d’une Assemblée constituante, embryon de ce qui deviendra l’Assemblée Nationale Française. Pour faciliter la visibilité des forces politiques en présence, ceux qui partageaient les mêmes valeurs s’asseyaient à la droite ou à la gauche du président de l’Assemblée nationale… Cet arrangement spatial finira par codifier, en France, une nomenclature du rapport entre les forces dites de progrès, à gauche, et les forces dites conservatrices, à droite. En quoi cette nomenclature concerne-t-elle encore des pays réputés indépendants et sensés écrire leur propre Histoire ? Cette digression, interroge le titre de Hamidou Anne et le tréfonds idéologique de la pensée qui le sous-tend. On en reparlera. Je l’espère !
Ayant dit cela, que reste-t-il de la diatribe de Monsieur Anne contre toutes les formes de gauche qu’il énumère «Totalitaire, liberticide, hémiplégique … »? Que de gros mots pour apeurer, stigmatiser et pour ne rien dire quant au fond ! Le mal de la gauche n’est pas dans ces jugements à l’emporte-pièce qui passent par pertes et profits le bilan devenu incontournable des trahisons à … gauche !
Quelques questions :
Dans notre pays que reste-t-il de la «gauche» héritière du Parti Africain pour l’Indépendance (PAI) ? Que sont devenus les fondateurs des courants … révolutionnaires de notre pays ? Que reste-t-il des combats pour la Révolution Nationale Démocratique et Populaire ? Que reste-t-il de nos rêves et aspirations à l’avènement d’un socialisme, première étape vers une société sans classes, égalitaire, démocratique tendant vers le communisme ? Ces questions sont au cœur de la nécessaire revue des troupes à «gauche»…
En attendant, force est de constater, pour le regretter, que le cœur ne bat plus à «gauche» en matière de prise en charge des revendications populaires dans plusieurs pays du monde. En Europe, notamment, l’extrême droite recrute au sein du … prolétariat ses soutiens les plus déterminés. Les forces les plus rétrogrades prospèrent au sein du prolétariat et mobilisent, au cœur des couches populaires, les ennemis de l’immigration et les racistes les plus virulents.
La «gauche» a pourtant accédé au pouvoir en France en 1981, quel est son bilan africain ?
Le temps de réfléchir sérieusement à des paradigmes refondateurs de l’engagement politique et citoyen dans notre pays doit revenir au cœur du débat public. Non pas sous la forme de fatwas, relativement simplistes, mais au prix d’une remise à plat des courants de pensées prétendument universels mais qui charrient des éléments de mépris culturel dont il va falloir se débarrasser.
Au fond, la sortie de Hamidou Anne sur un patriote remarquable de constance dans son engagement, le Docteur Dialo Diop Blondin, souligne l’impérieuse nécessité d’un débat de fond sur le véritable sens de notre histoire. Quelles sont aujourd’hui les forces politiques de progrès qui sont dans le bon sens pour reconquérir notre indépendance largement hypothéquée ? Quels sont les aspirations de la jeunesse sénégalaise et quelles forces sociales les prennent-elles en charge ? Sur les enjeux cruciaux du monde, quelles sont les voix qui portent les intérêts supérieurs du Continent africain … Et tant d’autres questions à soulever pour aller dans le sens de l’Histoire avec un grand H …
Ni à « gauche », ni à « droite », mais… tout droit !
Tout le reste nous distrait !
LE DANEMARK CRIMINALISE LES AUTODAFÉS DU CORAN
Dans un contexte de menaces terroristes accrues après les actes sacrilèges contre le Coran cet été, les députés danois ont voté une loi interdisant explicitement les profanations de textes religieux majeurs
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 09/12/2023
Le Parlement danois a adopté jeudi une loi criminalisant les "traitements inappropriés" de textes religieux, interdisant de facto les autodafés du Coran, révèle l'AFP. Cette décision fait suite aux profanations du livre saint de l'islam qui ont suscité la colère dans le monde musulman cet été.
Le texte, approuvé par 94 députés, rendra illégal de brûler, souiller ou donner des coups de pied publiquement sur des écrits religieux, ou de diffuser largement de telles images. La peine encourue sera de 2 ans de prison.
Selon le gouvernement, cette loi vise avant tout à protéger la sécurité nationale dans un contexte de menace terroriste accrue. En effet, les autodafés au Danemark et en Suède avaient provoqué la colère en Irak, où des manifestants avaient tenté de marcher sur l'ambassade danoise.
Introduit initialement fin août, le projet de loi a fait l'objet de modifications pour répondre aux critiques sur les atteintes à la liberté d'expression. Il ne couvre désormais que les textes des religions majoritaires, et non tous les objets religieux.
L'opposition s'est insurgée contre ce "recul" et cette "trahison", y voyant une restriction de la liberté d'expression. "Nous étions restés fermes" après la crise des caricatures de Mahomet en 2006, a déploré une ancienne ministre.
Avec cette loi, le Danemark rejoint 8 autres pays européens interdisant les autodafés du Coran, dont l'Allemagne et l'Italie. Reste à voir si elle permettra d'apaiser les tensions.