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23 mai 2025
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SORTIR DE L'ISOLEMENT OCCIDENTAL
Face à l'horreur du 7 octobre en Israël, Dominique de Villepin appelle à sortir de l'isolement occidental et à travailler avec la communauté internationale pour convaincre Israël d'opter pour une solution politique plutôt que militaire
Face à l'horreur du 7 octobre en Israël, Dominique de Villepin appelle à sortir de l'isolement occidental et à travailler avec la communauté internationale pour convaincre Israël d'opter pour une solution politique plutôt que militaire. Malgré les obstacles, il croit en un processus diplomatique pour faire émerger des interlocuteurs crédibles et la France doit aider Israël dans cette voie.
LARMES ET PRIÈRES POUR LES DÉFUNTS
Pour honorer leurs morts comme chaque année à la Toussaint, les familles ont afflué en nombre ce mercredi 1er novembre au cimetière Saint Lazare, saisi par les émotions mais aussi l'effervescence commerciale
En ce début de matinée de mercredi célébrant la fête de la Toussaint, les routes secondaires menant vers Saint Lazare sont envahis par des fidèles chrétiens, des vendeurs de bouquets de fleurs et d’autres articles religieux, une animation qui contraste à bien des égards avec le calme habituel des lieux, à l’image du silence qui règne à l’intérieur du cimetière.
D’ordinaire silencieuses et désertes, les allées du cimetière Saint Lazare sont envahies par plusieurs centaines de chrétiens, mercredi, venus célébrer la fête de la Toussaint, une solennité chrétienne qui honore tous les saints.
Certains fidèles chrétiens s’affairent autour des tombes qu’ils nettoient. D’autres, pas à l’aise dans les travaux manuels, paient des travaillent circonstanciels qui dépoussièrent et lavent à grande eau les sépultures.
Si les fidèles sont venus se recueillir aux tombeaux des parents et connaissances disparus, d’autres vendeurs très futés se sont greffés à la foule pour faire des affaires.
C’est le cas de vendeurs d’eau, de bouquets de fleurs en tout genre, d’articles religieux très prisés à l’occasion comme les chapelets et les bougies.
De la douleur, de l’émotion et de la tristesse
« Le moment est juste émouvant (…) surtout à l’occasion de cette fête pour laquelle nous sommes présents pour encore prier pour nos parents », témoigne Daniel, en compagnie de sa sœur Julie Nzalé rencontrés à l’entrée principale du cimetière Saint Lazare, situé sur la VDN.
« Nous sommes venus pour leur témoigner une fois de plus, qu’ils (les défunts) sont dans nos pensées, dans nos cœurs et aussi leur dire que (…) l’on se souvienne d’eux en permanence et que l’on prie pour eux », ajoute Daniel, pour qui, « vivre sans ses parents est dur et touchant ».
Pauline, une demoiselle d’environ une quarantaine d’années venant de Grand Yoff (périphérie dakaroise), est rencontrée dans l’enceinte du cimetière Saint Lazare.
« Nous ne ressentons que de la douleur parce que nos mamans, nos papas, des parents et des amis sont enterrés là », indique Pauline.
Elle tient entre ses mains sa fille de 7 ans venue se recueillir sur la tombe de sa grand-mère qui fut son « amie durant sa vit », renseigne Pauline, avant de poursuivre sa visite des tombeaux, les larmes coulant sur les joues.
« Je suis pleine d’émotions, de tristesses », indique Marie Claire.
Tenant entre ses mains deux bougies, symbole de la lumière dans la chrétienté, Marie Claire se laisse gagner par des pleurs, devant sa petite fille qui semble tout ignorer de la situation qui venait soudainement d’envahir sa maman dans ce lieu de culte.
Soudain elle se réfugie dans la miséricorde de Dieu, se disant « certaine » qu’ »Il les a déjà pardonnés, parce que l’on sait que notre père est miséricordieux ».
A quelques maitre de Marie Claire, autre fidèle debout devant une tombe avec les bras croisés en arrière, ne manque pas d’attirer l’attention.
“Pour mon cas, je ne peux me prononcer, parce que j’ai enterré ma femme il y’a moins de 5 moi », dit cet homme, jetant de loin son regard.
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MESSI PLUS GRAND FOOTBALLEUR DE TOUS LES TEMPS ?
Un débat animé entre consultants sportifs sur Messi, Pelé, triple champion du monde dans les années 70, et Maradona, génie "rock'n roll"
Un débat animé entre consultants sportifs sur Messi, Pelé, triple champion du monde dans les années 70, et Maradona, génie "rock'n roll". Chacun admire davantage les joueurs de son enfance. Pour certains, Messi n'est pas seul au sommet et rejoint Pelé, voire Maradona.
DES CRIMES COLONIAUX AU REPENTIR
Avant les récents discours du roi Charles III au Kenya et du président allemand Frank-Walter Steinmeier en Tanzanie, d'autres pays européens ont présenté des excuses pour les exactions commises pendant la période coloniale en Afrique
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 01/11/2023
Avant les récents discours du roi Charles III au Kenya et du président allemand Frank-Walter Steinmeier en Tanzanie, d'autres pays européens ont présenté des excuses pour les exactions commises pendant la période coloniale en Afrique, rapporte l'Agence France Presse.
En 2013, le Royaume-Uni avait exprimé des "regrets sincères" au Kenya sans s'excuser totalement pour la répression des Mau Mau dans les années 1950. La même année, le Premier ministre britannique David Cameron avait qualifié de "profondément honteux" un massacre perpétré en 1919 en Inde.
L'Allemagne a reconnu en 2021 un "génocide" contre les Namas et Hereros en Namibie colonisée de 1884 à 1915. En visite en Tanzanie cette semaine, le président Frank-Walter Steinmeier a demandé "pardon" pour les victimes de la domination coloniale allemande, dont le massacre Maji-Maji au début du XXe siècle.
La Belgique a exprimé en 2020 et 2022 ses "plus profonds regrets" pour les "blessures" infligées au Congo belge, ainsi que des excuses en 2019 pour les enfants métis arrachés à leur mère.
La France a reconnu en 2017 que la colonisation de l'Algérie était "un crime contre l'humanité", avant de s'engager en 2021 à des "actes symboliques" de réconciliation sans "repentance" ni "excuses".
Quant à l'Italie, Silvio Berlusconi a présenté en 2008 ses excuses à la Libye pour la colonisation de 1911 à 1942.
MAYA DIALLO LIBÈRE LA PAROLE DES FEMMES SÉNÉGALAISES SUR LA SEXUALITÉ
Il y a trois ans, cette ancienne étudiante originaire de Louga a ouvert son commerce en ligne spécialisé dans les produits sexuels, tout en donnant librement des conseils sur la sexualité féminine sur les réseaux sociaux et à la télévision
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 01/11/2023
Selon Maya Diallo, influenceuse sénégalaise et gérante d'un sex-shop à Dakar interrogée par Le Monde, "beaucoup de Sénégalaises peinent à accéder au plaisir car elles ne connaissent pas leur corps". Il y a trois ans, cette ancienne étudiante originaire de Louga a ouvert son commerce en ligne spécialisé dans les produits sexuels, tout en donnant librement des conseils sur la sexualité féminine sur les réseaux sociaux et à la télévision.
"A la maison, on ne parlait jamais de sexe", confie-t-elle. C'est en se mariant qu'elle s'est passionnée pour le sujet, pour permettre à sa propre relation de s'épanouir. Si en wolof les termes relatifs à la sexualité féminine sonnent tabous, elle s'efforce d'employer un vocabulaire adapté.
Elle assure par ailleurs que "dans l'islam, le plaisir est important" même si le message ne semble pas être parvenu aux Sénégalaises. Certaines femmes mariées témoignent de leur malheur face à la polygamie ou l'absence d'orgasme. Maya Diallo leur conseille de prendre confiance en elles.
Ses produits luxueux importés, comme un miel aphrodisiaque, rencontrent le succès. Mais l'influenceuse veut surtout "guider" les femmes vers la découverte de leur corps. "Comment peux-tu ressentir du plaisir si tu ne te connais pas ?", leur demande-t-elle, contribuant à briser les tabous encore nombreux autour de la sexualité féminine au Sénégal.
RÉVÉLATIONS SUR LE COMPLOT AMÉRICAIN VISANT À ÉLIMINER LUMUMBA
Dans un livre-enquête publié récemment, le journaliste américain Stuart Reid dévoile de troublantes archives sur le rôle joué par la CIA dans l'assassinat de l'ancien chef de l'État congolais
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 01/11/2023
Dans un livre-enquête publié récemment, le journaliste américain Stuart Reid dévoile de troublantes archives sur le rôle joué par la CIA dans l'assassinat de Patrice Lumumba. Interrogé par RFI, l'auteur indique que son ouvrage intitulé "Le complot Lumumba" fait la lumière sur un véritable complot visant à renverser puis tuer le Premier ministre congolais dès les premiers mois de l'indépendance.
Selon ses révélations, la CIA aurait encouragé dès le mois d'août 1960 le président américain Eisenhower à se débarrasser de Lumumba, perçu comme instable et trop proche des Soviétiques. L'agence financera alors des manifestations anti-Lumumba et soutiendra le putsch de Mobutu portant Joseph-Désiré au pouvoir. "La CIA a également recommandé à Mobutu d'organiser la 'liquidation définitive' de Lumumba", souligne l'auteur.
Plusieurs tentatives d'empoisonnement de Lumumba échouent. Mais c'est le silence de la CIA face à l'information qu'il sera transféré au Katanga, fief de ses ennemis, qui scelle son sort selon Reid. Lumumba sera alors assassiné peu après son arrivée. Un meurtre rendu possible par les liens étroits tissés entre le chef de poste de la CIA Larry Devlin et le "groupe de Binza" regroupé autour de Mobutu.
Pour le journaliste, la CIA cherchait avant tout à peser sur les intrigues politiques congolaises en soutenant les hommes qu'elle jugeait pro-américains. "Elle a soudoyé les politiciens pro-Mobutu et sapé ceux qui ne l'étaient pas", assure Reid. Pendant des décennies, l'agence américaine exercera une importante influence occultée sur la politique congolaise. Ces révélations jettent une lumière nouvelle sur le complot ourdi par Washington pour éliminer Lumumba dès les premiers mois de l'indépendance du Congo.
par Hamidou Anne
DANS MON PAYS, L'HUMANITÉ A DISPARU
L’acte de Léona Niassène ne me surprend en rien. Depuis des décennies, une lame de fond obscurantiste parcourt notre pays dans l’indifférence. C'est le prolongement d’un sentiment de puissance des intégristes face à la mollesse de l’Etat
Des Sénégalais ont exhumé un corps, l’ont brûlé et ont chanté et dansé autour du bûcher. Les images sont insoutenables, et je pense avoir rarement vu quelque chose d’aussi affreux. Sous prétexte que le défunt serait un homosexuel, des badauds se sont érigés en policiers de la vertu pour décider de qui a droit à être inhumé ou pas dans un cimetière qui relève, pour rappel, de la commune. Les mots du procureur de Kaolack sont justes : cet acte relève de la «barbarie» pure et simple. L’ouverture d’une information judiciaire est salutaire pour traquer les auteurs et leurs complices présumés et les présenter devant un juge. En 2023, au Sénégal, pays de grands intellectuels, d’artistes, de juristes, cet acte d’une telle cruauté, qui rappelle les heures sombres du Moyen-âge, vient d’être commis par des gens qui, conscients qu’il ne leur arrivera rien, ont filmé leur sinistre forfait. La Justice sénégalaise est souvent décriée, de manière fondée ou infondée, mais elle sera à nouveau attendue sur cette affaire pour laquelle elle devra aller au bout, au risque de saper encore sa crédibilité et de donner prime aux agissements les plus barbares.
Cheikh Fall était un homme. Il avait un prénom, un nom et une famille. Il a une mère dont je n’ose imaginer la souffrance. Il n’était pas qu’une orientation sexuelle présumée comme le relaient les médias, profanant la mémoire d’un disparu qu’on ne peut soustraire de l’immensité de la miséricorde divine. Comment de simples pécheurs peuvent-ils s’arroger un droit sans limite sur des hommes, pécheurs comme eux ? Ces gens n’ont pas beaucoup lu les Ecritures saintes pour profaner le corps d’un homme à peine retourné auprès de Son Créateur. «Certes, Nous avons honoré les fils d’Adam. Nous les avons transportés sur terre et sur mer, leur avons attribué de bonnes choses comme nourriture, et Nous les avons nettement préférés à plusieurs de Nos créatures.» (17 :70)
Je dois confesser que si l’acte de Léona Niassène me choque, il ne me surprend en rien. Depuis des décennies, une lame de fond obscurantiste parcourt notre pays dans l’indifférence générale, notamment celle de l’Etat du Sénégal qui ne fait rien pour préserver et raffermir la laïcité républicaine face à ses adversaires qui pullulent dans tous les segments de la société. L’Etat ne prend aucune mesure radicale pour lutter contre deux grands fléaux qui menacent notre vivre-ensemble : le populisme et l’islamisme.
Des officines dangereuses comme Jamra et And Samm Jikko Yi ont à plusieurs reprises attaqué les libertés fondamentales et menacé la dignité de citoyens, intellectuels, artistes sans que l’Etat ne les arrête. Ces mouvements intégristes et leurs alliés, adversaires irréductibles de la laïcité, ont fait reculer le gouvernement lors du référendum de 2016, qui voulait inclure la laïcité dans les clauses d’éternité. Face à la pression des islamistes, l’Exécutif a malheureusement reculé. Or, à chaque pas de recul des démocrates et des républicains soucieux de la liberté, le camp obscurantiste avance et grignote sur nos libertés. Ces officines ont fécondé des jeunes biberonnés à l’islamisme qui eux aussi, dans un récent communiqué rendu public, souhaitent régir le port vestimentaire des étudiantes à l’université de Saint-Louis. Quelle a été la réaction du Rectorat et du ministère vis-à-vis de cette nouvelle police autoproclamée des mœurs ? Il n’y en a eu aucune à ma connaissance.
L’horreur à Léona Niassène n’est pas un acte isolé, il est le prolongement d’une culture d’intolérance et du désordre et d’un sentiment de puissance des lobbies intégristes face à la mollesse de l’Etat du Sénégal sur des questions relevant de la liberté de conscience et de la laïcité. Elle a un soubassement profond qu’on retrouve dans des actes graves ces dernières années, qui renseignent non seulement sur le délitement social, mais aussi sur l’indifférence de l’Etat et la force émergente du mouvement conservateur sénégalais.
Elle dit aussi quelque chose de la lâcheté des élites qui ne défendent plus des questions principielles, si ce n’est en matière électorale. La Gauche est divisée et un pan chez elle a rallié les intégristes et les obscurantismes, pourtant nos plus vieux et nos plus virulents adversaires.
Les universitaires préfèrent discourir sur «l’élection inclusive» et les péripéties des politiciens avec la Direction générale des élections plutôt que défendre les droits des simples citoyens qui eux, n’ont ni parti ni agenda politique.
Les organisations politiques et les intellectuels se taisent, voire soutiennent, quand Jamra et And Samm Jikko Yi tentent depuis une décennie de régir le Code pénal sénégalais et d’imposer de manière mensongère l’existence d’un agenda Lgbt au cœur de l’appareil d’Etat.
Des coalitions dont Yewwi askan wi, ont signé à la veille des Législatives de 2022, un mémorandum qui remet en question la nature laïque de l’Etat du Sénégal. Des députés fanatiques ont agressé leur collègue au sein de l’Hémicycle, au motif qu’elle aurait été discourtoise avec leur guide religieux. Ils ont été soutenus par leurs collègues parlementaires, notamment de gauche.
Des étudiants avec leurs complices ont brûlé des parties de l’université de Dakar et dansé autour des flammes. Les universitaires, journalistes et intellectuels, qui rivalisent pourtant de pétitions et de tribunes sur la matière électorale, se sont tus, donnant ainsi implicitement carte blanche à cette horreur. Amnesty Sénégal, la Raddho, etc. ont réagi à l’horreur de Léona Niassène. Eux, avec leurs alliés, si prompts à dénoncer la «dictature» au Sénégal, ont eu des accointances complaisantes avec des populistes et des islamistes des dernières années. Au fond, outre des communiqués pour faire bonne figure, il ne faut rien attendre de ces hémiplégiques de la pensée, adeptes de la loterie politicienne plutôt que de la défense du simple exercice d’humanité. Ils ont depuis longtemps sacrifié les principes et les causes humanistes au profit de l’agitation permanente et de la petite politique et vivent ainsi sur une rente.
Mais sur le drame de Léona Niassène, la responsabilité incombe pleinement à l’ÉEtat du Sénégal, qui a violé sa promesse de défendre la laïcité, la liberté et le vivre-ensemble. Depuis 25 ans, les gouvernements ont fait le choix politique du rattrapage infrastructurel. Les routes et autres échangeurs sont certes nécessaires, mais la paix civile, la conscience républicaine et l’exercice d’une citoyenneté civique qu’on acquiert par l’école leur sont supérieurs. Et ce sont des valeurs abstraites qui seules peuvent préserver notre société face aux agressions fanatiques et aux menaces islamistes et populistes.
L’Etat du Sénégal a choisi l’irresponsabilité en faisant le choix de ne pas élever la conscience de ses citoyens et de ne pas encourager leur montée en humanité.
On a brûlé un homme mort. On a brûlé sa maison. On a harcelé sa famille en violation des lois de la République et au mépris de toute humanité.
C’est avec tristesse et gravité que je me résous à porter ce jugement sur mon pays.
Le monde entier doit savoir que dans mon pays, le Sénégal, qui se dit modèle démocratique et social, on brûle vif des cadavres devant une foule excitée.
Dans mon pays, le Sénégal, on refuse même aux morts le repos de leur âme.
Dans mon pays, au Sénégal, quand on brûle une université, les intellectuels et les universitaires se taisent, mais quand on juge un homme politique, se remarque une inflation de tribunes et de pétitions.
Ils ont brûlé des livres, nous n’avons rien dit ou si peu. Ils ont brûlé un cadavre. Si nous ne faisons rien, demain ils brûleront vifs des gens dont ils ne partagent pas les idées.
Dans mon pays, le Sénégal, l’humanité a disparu.
TOUR DE VIS DE LA JUNTE AU BURKINA
Depuis son coup d'État il y a un an, le capitaine Ibrahim Traoré dirige le pays d'une main de fer et accentue la répression contre les voix dissidentes. Dans le même temps, les groupes terroristes poursuivent leur progression dans les campagnes burkinabè
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 01/11/2023
La junte militaire au pouvoir au Burkina Faso renforce son emprise sur le pays en muselant l'opposition, d'après des sources citées par le quotidien français La Croix. Depuis son coup d'État il y a un an, le capitaine Ibrahim Traoré dirige le pays d'une main de fer et accentue la répression contre les voix dissidentes. Dans le même temps, les groupes terroristes poursuivent leur progression dans les campagnes burkinabè.
Désormais, la primature à Ouagadougou s'apparente à "une forteresse" d'après La Croix. Des véhicules blindés quadrillent les abords, surveillés par des militaires encagoulés et armés jusqu'aux dents. La circulation a été interdite la nuit dans le périmètre par crainte de troubles. Dans la capitale, "on fuit (...) les 'brigades de veille', les groupes de partisans du régime qui patrouillent le soir tombé et fouillent les véhicules".
Selon le journal, la répression s'intensifie depuis le putsch avec "arrestations, exécutions sommaires, enrôlements forcés, disparitions mystérieuses". Ibrahim Traoré a promis une "guerre totale" contre les djihadistes mais mène aussi une "politique de la peur" pour réduire au silence toute contestation. Ceux qui appellent publiquement au respect des libertés sont désormais considérés comme des "ennemis infiltrés" par la junte.
Pour La Croix, les médias d'État et réseaux sociaux sont devenus les principaux outils de propagande du régime, n'hésitant pas à menacer de mort les opposants. Après une conférence de presse syndicale critiquant les "pratiques liberticides", des vidéos ont montré des habitants menaçant les organisateurs. Plusieurs défenseurs des droits humains affirment également avoir été arrêtés et interrogés de façon anonyme.
Le journal rapporte le cas d'un médecin enrôlé de force après avoir critiqué le pouvoir sur les réseaux sociaux. Depuis, il n'a plus donné signe de vie. "Une chape de plomb s'est abattue sur le pays", affirme La Croix, avec des disparitions et intimidations quotidiennes. Dans le même temps, l'escalade de la violence djihadiste ne faiblit pas, faisant plus de 6 000 morts cette année selon une ONG.
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BRAS DE FER JURIDIQUE DEVANT LA COUR DE LA CEDEAO DANS L’AFFAIRE SONKO
À son audience ce mardi 31 octobre, les avocats de l'opposant ont demandé un procès rapide sans nuire à sa candidature présidentielle. L'État sénégalais s'y est opposé, contestant un de ses conseils. La Cour reporte sa décision au 6 novembre prochain
Le leader de l'opposition sénégalaise Ousmane Sonko était attendu ce mardi 31 octobre 2023 devant la Cour de Justice de la CEDEAO pour obtenir un procès rapide dans l'affaire l'opposant à l'État du Sénégal. Ses avocats, dont le célèbre pénaliste français Juan Branco, entendaient faire valoir l'urgence d'un jugement afin de ne pas compromettre la candidature de leur client à l'élection présidentielle de 2024.
Mais l'audience a tourné au bras de fer juridique avec les représentants de l'État sénégalais, qui ont contesté la régularité de la constitution de Maître Branco. Après des échanges tendus, la Cour a décidé de reporter sa délibération au 6 novembre, se donnant le temps d'examiner le fond du dossier et de lever les doutes sur la légitimité de l'un des avocats de Sonko.
Pour la défense, il s'agit d'une nouvelle manœuvre dilatoire du pouvoir visant à empêcher leur client de se présenter à la magistrature suprême. Alors que le camp Sonko crie à l'acharnement politique, l'État sénégalais se retranche derrière des questions de procédure. La décision très attendue de la Cour dans dix jours viendra démêler la complexité juridique de cette affaire au parfum de lutte politique.
En attendant, Ousmane Sonko demeure dans les limbes judiciaires.
REFUS ROYAL D'EXCUSES POUR LES ATROCITÉS COLONIALES AU KENYA
"Il ne peut pas y avoir d'excuse" aux "actes de violence odieux et injustifiables" commis contre les Kényans par le pouvoir colonial britannique lors de leur "lutte pour l'indépendance", affirme le roi Charles III
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 31/10/2023
Arrivé lundi au Kenya pour sa première visite en tant que souverain britannique dans un pays du Commonwealth, le roi Charles III était très attendu sur la question des violences commises pendant la colonisation. Pourtant, s'exprimant à Nairobi ce mardi lors d'un dîner avec le président William Ruto, Charles III a refusé de présenter des excuses comme le réclamaient de nombreuses organisations kényanes.
"Il ne peut pas y avoir d'excuse" aux "actes de violence odieux et injustifiables" commis contre les Kényans par le pouvoir colonial britannique lors de leur "lutte pour l'indépendance", a affirmé le monarque. Une déclaration qui a déçu, alors que la Commission kényane des droits humains demandait publiquement des "excuses publiques inconditionnelles et sans équivoque".
Parmi les épisodes les plus dramatiques, la rébellion Mau Mau dans les années 1950 s'est soldée par plus de 10 000 morts kényans lors de sa répression par les Britanniques. Malgré les mises en cause récurrentes, le Royaume-Uni n'a présenté jusqu'à présent que de simples "regrets sincères" en 2013.
Le président Ruto a qualifié la réaction coloniale de "cruauté monstrueuse" et salué le "courage" de Charles III à évoquer cette période, tout en regrettant l'absence d'"excuses" selon lui nécessaires. Le roi s'est contenté d'affirmer sa volonté de faire "la lumière" sur ces "vérités inconfortables", refusant d'aller plus loin dans la condamnation du passé colonial britannique.
Son refus déclaré de présenter des excuses pour les atrocités commises risque d'atténuer le caractère historique de cette visite au Kenya.