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23 mai 2025
RÉVÉLATIONS SUR LE COMPLOT AMÉRICAIN VISANT À ÉLIMINER LUMUMBA
Dans un livre-enquête publié récemment, le journaliste américain Stuart Reid dévoile de troublantes archives sur le rôle joué par la CIA dans l'assassinat de l'ancien chef de l'État congolais
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 01/11/2023
Dans un livre-enquête publié récemment, le journaliste américain Stuart Reid dévoile de troublantes archives sur le rôle joué par la CIA dans l'assassinat de Patrice Lumumba. Interrogé par RFI, l'auteur indique que son ouvrage intitulé "Le complot Lumumba" fait la lumière sur un véritable complot visant à renverser puis tuer le Premier ministre congolais dès les premiers mois de l'indépendance.
Selon ses révélations, la CIA aurait encouragé dès le mois d'août 1960 le président américain Eisenhower à se débarrasser de Lumumba, perçu comme instable et trop proche des Soviétiques. L'agence financera alors des manifestations anti-Lumumba et soutiendra le putsch de Mobutu portant Joseph-Désiré au pouvoir. "La CIA a également recommandé à Mobutu d'organiser la 'liquidation définitive' de Lumumba", souligne l'auteur.
Plusieurs tentatives d'empoisonnement de Lumumba échouent. Mais c'est le silence de la CIA face à l'information qu'il sera transféré au Katanga, fief de ses ennemis, qui scelle son sort selon Reid. Lumumba sera alors assassiné peu après son arrivée. Un meurtre rendu possible par les liens étroits tissés entre le chef de poste de la CIA Larry Devlin et le "groupe de Binza" regroupé autour de Mobutu.
Pour le journaliste, la CIA cherchait avant tout à peser sur les intrigues politiques congolaises en soutenant les hommes qu'elle jugeait pro-américains. "Elle a soudoyé les politiciens pro-Mobutu et sapé ceux qui ne l'étaient pas", assure Reid. Pendant des décennies, l'agence américaine exercera une importante influence occultée sur la politique congolaise. Ces révélations jettent une lumière nouvelle sur le complot ourdi par Washington pour éliminer Lumumba dès les premiers mois de l'indépendance du Congo.
par Hamidou Anne
DANS MON PAYS, L'HUMANITÉ A DISPARU
L’acte de Léona Niassène ne me surprend en rien. Depuis des décennies, une lame de fond obscurantiste parcourt notre pays dans l’indifférence. C'est le prolongement d’un sentiment de puissance des intégristes face à la mollesse de l’Etat
Des Sénégalais ont exhumé un corps, l’ont brûlé et ont chanté et dansé autour du bûcher. Les images sont insoutenables, et je pense avoir rarement vu quelque chose d’aussi affreux. Sous prétexte que le défunt serait un homosexuel, des badauds se sont érigés en policiers de la vertu pour décider de qui a droit à être inhumé ou pas dans un cimetière qui relève, pour rappel, de la commune. Les mots du procureur de Kaolack sont justes : cet acte relève de la «barbarie» pure et simple. L’ouverture d’une information judiciaire est salutaire pour traquer les auteurs et leurs complices présumés et les présenter devant un juge. En 2023, au Sénégal, pays de grands intellectuels, d’artistes, de juristes, cet acte d’une telle cruauté, qui rappelle les heures sombres du Moyen-âge, vient d’être commis par des gens qui, conscients qu’il ne leur arrivera rien, ont filmé leur sinistre forfait. La Justice sénégalaise est souvent décriée, de manière fondée ou infondée, mais elle sera à nouveau attendue sur cette affaire pour laquelle elle devra aller au bout, au risque de saper encore sa crédibilité et de donner prime aux agissements les plus barbares.
Cheikh Fall était un homme. Il avait un prénom, un nom et une famille. Il a une mère dont je n’ose imaginer la souffrance. Il n’était pas qu’une orientation sexuelle présumée comme le relaient les médias, profanant la mémoire d’un disparu qu’on ne peut soustraire de l’immensité de la miséricorde divine. Comment de simples pécheurs peuvent-ils s’arroger un droit sans limite sur des hommes, pécheurs comme eux ? Ces gens n’ont pas beaucoup lu les Ecritures saintes pour profaner le corps d’un homme à peine retourné auprès de Son Créateur. «Certes, Nous avons honoré les fils d’Adam. Nous les avons transportés sur terre et sur mer, leur avons attribué de bonnes choses comme nourriture, et Nous les avons nettement préférés à plusieurs de Nos créatures.» (17 :70)
Je dois confesser que si l’acte de Léona Niassène me choque, il ne me surprend en rien. Depuis des décennies, une lame de fond obscurantiste parcourt notre pays dans l’indifférence générale, notamment celle de l’Etat du Sénégal qui ne fait rien pour préserver et raffermir la laïcité républicaine face à ses adversaires qui pullulent dans tous les segments de la société. L’Etat ne prend aucune mesure radicale pour lutter contre deux grands fléaux qui menacent notre vivre-ensemble : le populisme et l’islamisme.
Des officines dangereuses comme Jamra et And Samm Jikko Yi ont à plusieurs reprises attaqué les libertés fondamentales et menacé la dignité de citoyens, intellectuels, artistes sans que l’Etat ne les arrête. Ces mouvements intégristes et leurs alliés, adversaires irréductibles de la laïcité, ont fait reculer le gouvernement lors du référendum de 2016, qui voulait inclure la laïcité dans les clauses d’éternité. Face à la pression des islamistes, l’Exécutif a malheureusement reculé. Or, à chaque pas de recul des démocrates et des républicains soucieux de la liberté, le camp obscurantiste avance et grignote sur nos libertés. Ces officines ont fécondé des jeunes biberonnés à l’islamisme qui eux aussi, dans un récent communiqué rendu public, souhaitent régir le port vestimentaire des étudiantes à l’université de Saint-Louis. Quelle a été la réaction du Rectorat et du ministère vis-à-vis de cette nouvelle police autoproclamée des mœurs ? Il n’y en a eu aucune à ma connaissance.
L’horreur à Léona Niassène n’est pas un acte isolé, il est le prolongement d’une culture d’intolérance et du désordre et d’un sentiment de puissance des lobbies intégristes face à la mollesse de l’Etat du Sénégal sur des questions relevant de la liberté de conscience et de la laïcité. Elle a un soubassement profond qu’on retrouve dans des actes graves ces dernières années, qui renseignent non seulement sur le délitement social, mais aussi sur l’indifférence de l’Etat et la force émergente du mouvement conservateur sénégalais.
Elle dit aussi quelque chose de la lâcheté des élites qui ne défendent plus des questions principielles, si ce n’est en matière électorale. La Gauche est divisée et un pan chez elle a rallié les intégristes et les obscurantismes, pourtant nos plus vieux et nos plus virulents adversaires.
Les universitaires préfèrent discourir sur «l’élection inclusive» et les péripéties des politiciens avec la Direction générale des élections plutôt que défendre les droits des simples citoyens qui eux, n’ont ni parti ni agenda politique.
Les organisations politiques et les intellectuels se taisent, voire soutiennent, quand Jamra et And Samm Jikko Yi tentent depuis une décennie de régir le Code pénal sénégalais et d’imposer de manière mensongère l’existence d’un agenda Lgbt au cœur de l’appareil d’Etat.
Des coalitions dont Yewwi askan wi, ont signé à la veille des Législatives de 2022, un mémorandum qui remet en question la nature laïque de l’Etat du Sénégal. Des députés fanatiques ont agressé leur collègue au sein de l’Hémicycle, au motif qu’elle aurait été discourtoise avec leur guide religieux. Ils ont été soutenus par leurs collègues parlementaires, notamment de gauche.
Des étudiants avec leurs complices ont brûlé des parties de l’université de Dakar et dansé autour des flammes. Les universitaires, journalistes et intellectuels, qui rivalisent pourtant de pétitions et de tribunes sur la matière électorale, se sont tus, donnant ainsi implicitement carte blanche à cette horreur. Amnesty Sénégal, la Raddho, etc. ont réagi à l’horreur de Léona Niassène. Eux, avec leurs alliés, si prompts à dénoncer la «dictature» au Sénégal, ont eu des accointances complaisantes avec des populistes et des islamistes des dernières années. Au fond, outre des communiqués pour faire bonne figure, il ne faut rien attendre de ces hémiplégiques de la pensée, adeptes de la loterie politicienne plutôt que de la défense du simple exercice d’humanité. Ils ont depuis longtemps sacrifié les principes et les causes humanistes au profit de l’agitation permanente et de la petite politique et vivent ainsi sur une rente.
Mais sur le drame de Léona Niassène, la responsabilité incombe pleinement à l’ÉEtat du Sénégal, qui a violé sa promesse de défendre la laïcité, la liberté et le vivre-ensemble. Depuis 25 ans, les gouvernements ont fait le choix politique du rattrapage infrastructurel. Les routes et autres échangeurs sont certes nécessaires, mais la paix civile, la conscience républicaine et l’exercice d’une citoyenneté civique qu’on acquiert par l’école leur sont supérieurs. Et ce sont des valeurs abstraites qui seules peuvent préserver notre société face aux agressions fanatiques et aux menaces islamistes et populistes.
L’Etat du Sénégal a choisi l’irresponsabilité en faisant le choix de ne pas élever la conscience de ses citoyens et de ne pas encourager leur montée en humanité.
On a brûlé un homme mort. On a brûlé sa maison. On a harcelé sa famille en violation des lois de la République et au mépris de toute humanité.
C’est avec tristesse et gravité que je me résous à porter ce jugement sur mon pays.
Le monde entier doit savoir que dans mon pays, le Sénégal, qui se dit modèle démocratique et social, on brûle vif des cadavres devant une foule excitée.
Dans mon pays, le Sénégal, on refuse même aux morts le repos de leur âme.
Dans mon pays, au Sénégal, quand on brûle une université, les intellectuels et les universitaires se taisent, mais quand on juge un homme politique, se remarque une inflation de tribunes et de pétitions.
Ils ont brûlé des livres, nous n’avons rien dit ou si peu. Ils ont brûlé un cadavre. Si nous ne faisons rien, demain ils brûleront vifs des gens dont ils ne partagent pas les idées.
Dans mon pays, le Sénégal, l’humanité a disparu.
TOUR DE VIS DE LA JUNTE AU BURKINA
Depuis son coup d'État il y a un an, le capitaine Ibrahim Traoré dirige le pays d'une main de fer et accentue la répression contre les voix dissidentes. Dans le même temps, les groupes terroristes poursuivent leur progression dans les campagnes burkinabè
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 01/11/2023
La junte militaire au pouvoir au Burkina Faso renforce son emprise sur le pays en muselant l'opposition, d'après des sources citées par le quotidien français La Croix. Depuis son coup d'État il y a un an, le capitaine Ibrahim Traoré dirige le pays d'une main de fer et accentue la répression contre les voix dissidentes. Dans le même temps, les groupes terroristes poursuivent leur progression dans les campagnes burkinabè.
Désormais, la primature à Ouagadougou s'apparente à "une forteresse" d'après La Croix. Des véhicules blindés quadrillent les abords, surveillés par des militaires encagoulés et armés jusqu'aux dents. La circulation a été interdite la nuit dans le périmètre par crainte de troubles. Dans la capitale, "on fuit (...) les 'brigades de veille', les groupes de partisans du régime qui patrouillent le soir tombé et fouillent les véhicules".
Selon le journal, la répression s'intensifie depuis le putsch avec "arrestations, exécutions sommaires, enrôlements forcés, disparitions mystérieuses". Ibrahim Traoré a promis une "guerre totale" contre les djihadistes mais mène aussi une "politique de la peur" pour réduire au silence toute contestation. Ceux qui appellent publiquement au respect des libertés sont désormais considérés comme des "ennemis infiltrés" par la junte.
Pour La Croix, les médias d'État et réseaux sociaux sont devenus les principaux outils de propagande du régime, n'hésitant pas à menacer de mort les opposants. Après une conférence de presse syndicale critiquant les "pratiques liberticides", des vidéos ont montré des habitants menaçant les organisateurs. Plusieurs défenseurs des droits humains affirment également avoir été arrêtés et interrogés de façon anonyme.
Le journal rapporte le cas d'un médecin enrôlé de force après avoir critiqué le pouvoir sur les réseaux sociaux. Depuis, il n'a plus donné signe de vie. "Une chape de plomb s'est abattue sur le pays", affirme La Croix, avec des disparitions et intimidations quotidiennes. Dans le même temps, l'escalade de la violence djihadiste ne faiblit pas, faisant plus de 6 000 morts cette année selon une ONG.
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BRAS DE FER JURIDIQUE DEVANT LA COUR DE LA CEDEAO DANS L’AFFAIRE SONKO
À son audience ce mardi 31 octobre, les avocats de l'opposant ont demandé un procès rapide sans nuire à sa candidature présidentielle. L'État sénégalais s'y est opposé, contestant un de ses conseils. La Cour reporte sa décision au 6 novembre prochain
Le leader de l'opposition sénégalaise Ousmane Sonko était attendu ce mardi 31 octobre 2023 devant la Cour de Justice de la CEDEAO pour obtenir un procès rapide dans l'affaire l'opposant à l'État du Sénégal. Ses avocats, dont le célèbre pénaliste français Juan Branco, entendaient faire valoir l'urgence d'un jugement afin de ne pas compromettre la candidature de leur client à l'élection présidentielle de 2024.
Mais l'audience a tourné au bras de fer juridique avec les représentants de l'État sénégalais, qui ont contesté la régularité de la constitution de Maître Branco. Après des échanges tendus, la Cour a décidé de reporter sa délibération au 6 novembre, se donnant le temps d'examiner le fond du dossier et de lever les doutes sur la légitimité de l'un des avocats de Sonko.
Pour la défense, il s'agit d'une nouvelle manœuvre dilatoire du pouvoir visant à empêcher leur client de se présenter à la magistrature suprême. Alors que le camp Sonko crie à l'acharnement politique, l'État sénégalais se retranche derrière des questions de procédure. La décision très attendue de la Cour dans dix jours viendra démêler la complexité juridique de cette affaire au parfum de lutte politique.
En attendant, Ousmane Sonko demeure dans les limbes judiciaires.
REFUS ROYAL D'EXCUSES POUR LES ATROCITÉS COLONIALES AU KENYA
"Il ne peut pas y avoir d'excuse" aux "actes de violence odieux et injustifiables" commis contre les Kényans par le pouvoir colonial britannique lors de leur "lutte pour l'indépendance", affirme le roi Charles III
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 31/10/2023
Arrivé lundi au Kenya pour sa première visite en tant que souverain britannique dans un pays du Commonwealth, le roi Charles III était très attendu sur la question des violences commises pendant la colonisation. Pourtant, s'exprimant à Nairobi ce mardi lors d'un dîner avec le président William Ruto, Charles III a refusé de présenter des excuses comme le réclamaient de nombreuses organisations kényanes.
"Il ne peut pas y avoir d'excuse" aux "actes de violence odieux et injustifiables" commis contre les Kényans par le pouvoir colonial britannique lors de leur "lutte pour l'indépendance", a affirmé le monarque. Une déclaration qui a déçu, alors que la Commission kényane des droits humains demandait publiquement des "excuses publiques inconditionnelles et sans équivoque".
Parmi les épisodes les plus dramatiques, la rébellion Mau Mau dans les années 1950 s'est soldée par plus de 10 000 morts kényans lors de sa répression par les Britanniques. Malgré les mises en cause récurrentes, le Royaume-Uni n'a présenté jusqu'à présent que de simples "regrets sincères" en 2013.
Le président Ruto a qualifié la réaction coloniale de "cruauté monstrueuse" et salué le "courage" de Charles III à évoquer cette période, tout en regrettant l'absence d'"excuses" selon lui nécessaires. Le roi s'est contenté d'affirmer sa volonté de faire "la lumière" sur ces "vérités inconfortables", refusant d'aller plus loin dans la condamnation du passé colonial britannique.
Son refus déclaré de présenter des excuses pour les atrocités commises risque d'atténuer le caractère historique de cette visite au Kenya.
LA DGE INFLEXIBLE
La Direction Générale des élections maintient son refus de remettre la fiche de parrainage à Sonko, comme le réclamait la Cena. Reste à savoir si cette dernière usera de son pouvoir de substitution face à l'intransigeance affichée par la DGE
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 31/10/2023
La Direction Générale des Elections (DGE) a confirmé son refus de remettre la fiche de parrainage au mandataire d'Ousmane Sonko, comme le réclamait la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA).
Dans une lettre datée du 31 octobre 2023, le directeur général de la DGE, M. Tidiane Alioune, répond au président de la CENA, Doudou Ndir, qui l'avait sommé de remettre les outils de parrainage à Ousmane Sonko.
M. Alioune rappelle que la DGE n'avait pas remis de fiches de parrainage précédemment car Ousmane Sonko ne figurait pas sur les listes électorales. Cette position a été confirmée par l'ordonnance n°23 du 6 octobre 2023 de la Cour suprême.
À l'heure actuelle, Ousmane Sonko est toujours absent du fichier électoral, fait valoir le directeur général de la DGE. Dans ces conditions, la position de l'institution qu'il dirige ne peut évoluer sur cette question. Tout autre acte irait à l'encontre de la décision de la plus haute juridiction du pays.
M. Alioune souligne par ailleurs que la DGE n'a pas la compétence pour agir sur le fichier électoral. Son refus de remettre les outils de parrainage à Ousmane Sonko est donc maintenu tant qu'il ne figure pas sur les listes électorales.
Cependant, l'article L.6 du Code électoral prévoit que la CENA peut se substituer à la DGE si cette dernière ne s'exécute pas. La CENA pourrait donc remettre directement la fiche de parrainage à Ousmane Sonko, contournant ainsi le refus de la DGE.
Reste à savoir si l'organe de gestion des élections utilisera ce pouvoir de substitution face à l'intransigeance affichée par la DGE. Cette décision pourrait constituer un précédent importante dans le processus électoral.
L'HUMANITÉ EN PÉRIL
Jusqu'où ira la dérive violente au Sénégal ? L’universitaire et islamologue Abdoul Azize Kébé constate effaré, qu'un nouveau seuil a été franchi avec l'exhumation et l'incinération publique à Kaolack, d'un défunt présumé homosexuel
L’universitaire et islamologue sénégalais Abdoul Azize Kébé, analysant l’affaire défrayant la chronique à Kaolack (centre) où le corps d’un présumé homosexuel a été exhumé et brûlé, attire l’attention sur ‘’l’accroissement effrayant de la violence’’ dans la société sénégalaise, qui s’est départie de son humanité à force de relativiser et de se détourner de la lumière de la foi et de la raison.
‘’Les derniers événements qui ont défrayé la chronique, l’acte barbare consistant à déterrer la dépouille d’un concitoyen pour la brûler autour d’un feu de joie, interpellent notre conscience’’, écrit M. Kébé dans une contribution, ajoutant : ‘’Que sommes-nous devenus ? Pourquoi désormais jouer avec le feu nous est si banal au risque d’y consumer notre humanité et notre héritage ?’’
‘’Avec ce que le Sénégal a vécu, nous savons maintenant que nous, Sénégalais, sommes capables de monstruosité. Et cela doit nous effrayer et nous alerter sur notre rapport à la violence et les limites que nous avons semblé franchir’’, analyse-t-il.
Abdoul Azize Kébé semble regretter l’éloignement du ‘’temps du foyer ardent où, à la lumière des flammes et au reflet de leur danse, le talibé déchiffrait le secret des lettres et mémorisait le solfège des versets’’. ‘’Ce feu est éteint dans notre pays, laissant la place à celui des violences urbaines, qui se sont développées au fil des revendications démocratiques ou subversives.’’
‘’Dans un premier temps, relève l’universitaire, le feu des revendications urbaines s’alimentait des pneus et autres matériaux usés, allumés dans les rues pour faire barrage aux forces de défense et de sécurité. Et subitement, on ne sait par quelle fascination ce feu a commencé à se propager aux propriétés et bien privés appartenant à des adversaires politiques, la plupart du temps aux personnalités de premier plan de l’Etat.’’
Il a ensuite ‘’consumé les commerces de simples entrepreneurs qui tirent leur subsistance de l’exploitation d’une licence française’’, a constaté Abdoul Azize Kébé.
‘’Nous sommes des témoins distraits de l’accroissement effrayant de la violence’’
‘’Jusque-là, les Sénégalais observaient plus ou moins amusés, spectateurs d’un mauvais spectacle qu’ils croyaient être temporaire puisque lié au calendrier électoral. Mais voilà qu’avec une force irrésistible, avec la rapidité de la langue des flammes, le feu a surpris les temples et leurs gardiens. Les temples de foi et de savoir, les sanctuaires des lumières de la raison et de l’âme, les mosquées et universités exhalent encore le souffre des autodafés’’, a observé M. Kébé.
À partir de ce moment, ‘’nous avons été témoins, peut-être distraits, de l’accroissement effrayant de la violence dans notre société et des limites que nous avons franchies allègrement. Mais nous n’avons pas mesuré à sa juste valeur le danger qui se profilait à l’horizon’’, a-t-il signalé.
M. Kébé renchérit : ‘’Nous n’avons pas perçu que symboliquement on a tenté de brûler le Sénégal en offrant à l’appétit vorace des flammes les sanctuaires de la mémoire, les bibliothèques et les archives des universités et des services d’état civil, mais aussi nos représentations consulaires et diplomatique à l’étranger. Nous avons encore considéré qu’il s’agissait de simples débordements politiques. Or, tout cela cumulé aurait dû nous réveiller et nous amener à nous poser la question : où allons-nous ? Est-ce donc que le Sénégal n’est plus Sunugaal ?’’
L’islamologue estime que par ‘’crainte d’être jugés ou classés dans un camp ou dans l’autre, nous avons simplement gesticulé’’, et pour faire ‘’bonne figure, nous avons tenté une explication contextuelle, et nous avons cru exorciser le mal’’.
‘’Et voilà que le feu nous a encore surpris, en déployant ses flammes sur les voitures de transport public, prenant au piège de vieilles personnes qui garderont, jusqu’à la tombe, sa signature sur leurs corps’’, a-t-il écrit.
‘’La gravité des choses nous rattrape aujoud’hui’’
D’après Abdoul Azize Kébé, devant de telles situations, l’attitude générale adoptée par la communauté nationale a été de manifester ‘’timidement notre malaise, car nous ne nous reconnaissions plus face à de telles cruautés’’, ou de relativiser les choses.
‘’Hélas, aujourd’hui, la gravité des choses nous rattrape, de plein fouet elle nous assène un coup foudroyant, puisque le feu, cette fois-ci, est descendu dans le couloir de l’au-delà pour disputer à Dieu ce qui Lui est exclusif, le châtiment infernal’’, fait observer l’ancien délégué général au pèlerinage aux lieux saints de l’islam.
‘’Nous avons osé ! Nous avons mal agi ! Trop mal agi ! Refuser une sépulture à un concitoyen en supposant qu’il fût un homosexuel, puis s’en aller hardiment déterrer sa dépouille et la brûler ! Nous avons dépassé les bornes, or au-delà des bornes, disait l’autre, il n’y a plus de limites. Et c’est cela qui est effrayant. Il est clair qu’avec cet acte innommable, la violence et l’intolérance ont franchi un seuil que nous étions loin d’imaginer’’, a remarqué l’universitaire, actuellement ministre conseiller auprès du chef de l’État, chargé des Affaires religieuses.
Il est d’avis que ‘’les ‘comportements énergumènes’ […] sont désormais considérés comme héroïques dans notre pays, et cela conduit à stimuler la montée aux extrêmes dans l’usage de la violence’’. ‘’Nous y voilà ! Nous avons gravi le sommet lorsque nous nous sommes départis de notre humanité, lorsque nous ne sommes plus éclairés par la lumière de la foi ni, par celle de la raison. Que sommes-nous devenus ? Le risque est grand que ce soit des monstres’’, a analysé Abdoul Azize Kébé.
‘’L’acte de déterrer une dépouille pour y mettre le feu est ignoble, il est innommable. Je n’invoquerai aucun verset du Coran, ni de la Bible pour exprimer ma rage devant cette folie, je laisse cette partition aux théologiens de l’islam et du christianisme. J’invoque seulement l’esprit d’humanité, qui est supposé nous animer et nous distinguer des autres créatures. Et je m’interroge : au nom de quoi ? Parce que ce n’est pas au nom d’Allah, Le Miséricordieux’’, a-t-il écrit.
Le 28 octobre dernier, les vidéos d’une dépouille exhumée, sortie d’un cimetière puis brûlée devant une foule ont choqué le Sénégal.
Le procureur de la République a ordonné l’ouverture d’une enquête. Le défunt, supposément homosexuel, avait été enterré le même jour à Kaolack (centre).
par Alioune Gueye, Modou Dione et Hamat Seck
L'UCAD FUSILLÉE ET SOUILLÉE PAR LA POLITIQUE
Le gouvernement cherche à sacrifier des dizaines de milliers d'ambassadeurs de familles pour des règlements de comptes politiques. L'enseignement supérieur est sérieux pour être traité avec autant de légèreté
Alioune Gueye, Modou Dione et Hamat Seck |
Publication 31/10/2023
L'université Cheikh Anta Diop (UCAD) agonise ; « la réouverture ne doit plus être différée ; le temps passe et chaque jour perdu rend hypothétique le quantum horaire pour la validation des enseignements et des évaluations semestrielles ». Professeur Lat Soukabé Mbow.
Un îlot de mots qui décrit les problèmes qui assaillent l'espace universitaire de Dakar. Partant de ce postulat, notre pseudo-intellectualité nous a poussés à adopter une démarche d'une certaine scientificité. Car comme le voudrait l'adage, « l'intellectuel est un athlète de la pensée » ; cet athlète a l'obligation de se prononcer à travers les mots sur les maux qui secouent sa communauté, sur tous les plans, surtout quand ceux-ci impactent négativement sur la bonne marche de son pays.
Depuis les événements de juin 2023, qui ont occasionné la fermeture des universités sénégalaises, l'UCAD n'est pas épargnée. Malgré ce marasme éducatif, des séries de rencontres et de conseils d'administration ont eu lieu afin de sortir de cette situation inquiétante et aux lendemains incertains. Cela s'est manifesté par la décision du Conseil académique de l'UCAD réuni le vendredi 6 octobre 2023 sous la présidence du recteur, professeur Ahmadou Aly Mbaye. Après examen et analyse de la situation et conformément au calendrier établi lors de la séance du 12 juin 2023, le Conseil académique a pris entre autres la décision d'une reprise des enseignements en présentiel dans les meilleurs délais. Une décision salutaire et responsable au vu du chevauchement des années universitaires. Deux semaines plus tard, le Conseil d'Administration du Centre des Œuvres Universitaires de Dakar (COUD) s'est réuni sous la houlette de l'autorité rectorale avec une volonté manifeste de différer l'ouverture de l'université de deux mois pour des raisons qui jouissent d'une légèreté sans égale. Dès lors, il est plus que nécessaire de se poser la question de savoir : qu'est-ce qui a changé entre temps pour que ces décisions changent ?
« États de la situation de l'UCAD… »
Pour les autorités, ces décisions, contestées par les étudiants et les chargés d'enseignement, sont motivées par des raisons sécuritaires. Bref, les enseignants et les enseignés sont prêts pour la reprise, mais le personnel en charge du social n'est pas dans les dispositions d'ouvrir le campus pour les raisons précitées.
Pour certains, la décision de la suspension relèverait d'un manque de volonté politique et d'une tactique politicienne. Pour rappel, lors des violences de juin dernier, selon les témoignages de certains représentants d'étudiants et de travailleurs des campus, des personnes externes ayant envahi le temple du savoir avaient, de concert avec des étudiants, brûlé des équipements et infrastructures dédiés aux enseignements.
Après ces évènements déplorables, il y a sans doute la crainte d'une résurgence et d'une recrudescence des troubles au niveau des campus ; de sorte que chacun puisse comprendre que la reprise doit être soumise à des conditions. Toutefois, les mesures dilatoires prises par le Conseil d'Administration du Centre des Œuvres Universitaires de Dakar (COUD) pourraient aggraver le chevauchement des années académiques ou créer les conditions d'une année invalide. Il est utile de rappeler dans ce contexte que la manière de l'application actuelle du système globalisé du LMD ne permet plus de prendre des libertés sur les normes universelles d'acquisition et de transfert des crédits. Cette situation absconse est le fruit de l'immixtion de la politique dans le milieu universitaire. C'est pourquoi nous allons, dans les lignes qui suivront, interroger l'importance de l'UCAD sur le plan politique en raison de sa position stratégique et de l'importance de sa population pour comprendre l'utilité de la thèse selon laquelle le refus de l'ouverture immédiate est une décision politique.
« Le positionnement stratégique inavoué de l'UCAD et ses prouesses… »
Pour connaître le problème de l'UCAD, il est important de se référer à son positionnement politique, social, économique et scientifique. En effet, étant une des premières universités de l'Afrique de l'Ouest, l'UCAD surgit en plein centre-ville de Dakar. Ainsi, vu son positionnement stratégique tant sur le plan de sa localisation que sur celui des productions scientifiques, la fermeture de l'université de Cheikh Anta peut être considérée comme un échec des politiques déployées par les autorités. En effet, le blocage de l'avenue Cheikh Anta Diop a un impact très considérable sur l'opinion nationale et internationale et peut impacter négativement sur l'économie nationale : l'UCAD est centrale et constitue un boulevard pour paralyser la ville de Dakar.
Tout bien considéré, plongeons-nous sur les chiffres de la recherche de cette institution. L'UCAD est composée de 44 établissements, 44 unités de recherche, 1482 chercheurs, 10 domaines et 7 écoles doctorales (UCAD.sn). Ces chiffres montrent le statut de cet établissement qui, selon le récent classement des universités, se positionne à la première place en Afrique francophone et 21e dans tout le continent. De ce fait, fermer cette université pour des raisons purement politiques est un manque de volonté et un non-respect des droits des apprenants. Ces derniers sont estimés à 85 000 (année universitaire 2020-2021) et produisent une bonne partie de la recherche et de l'animation scientifique de l'université. Cela nous permet de dire, entre autres, que la non-ouverture de l'UCAD jouit d'un problème à caractère social, économique, politique et scientifique.
Au-delà de ces considérations, la production scientifique de l'université doit être un facteur pour la non-fermeture du campus social. D'autant plus, les résultats du CAMES ont donné un pourcentage de 98,5 % d'admis dans les rangs du personnel enseignant de l'UCAD. C'est pour dire que la posture scientifique de l'université doit être prise en considération dans les instances de prise de décisions. Cette non-ouverture peut être assimilée à une sorte de « violence douce » (Pr Souleymane Gomis) vis-à-vis des étudiants, du personnel enseignant et du PATS qui ne font que subir les conséquences de décisions à coloration politique.
« Les propos révélateurs d'un Recteur qui tergiverse… »
À l'occasion de la cérémonie d'ouverture des Assises de l'Université Cheikh Anta Diop, tenue ce jeudi, le Pr Ahmadou Aly Mbaye (Recteur UCAD) précise « dans ces assises, contrairement à ce qui a été annoncé, il ne sera pas question de la réouverture de l'Université, pour la bonne et simple raison que la réouverture ou non de l'université est un sujet qui est ressorti au conseil académique ». Forts de ce constat, les représentants des étudiants ont emprunté la stratégie du bâton pour redorer le blason de leurs pairs après des séries de sorties médiatiques et/ou de communiqués officiels. Cette situation, due principalement à des raisons politiques visibles et lisibles, est en train de mettre l'Université sénégalaise à terre. Comme toujours, « l'université devient un haut lieu d'exécution de décisions politiques au lieu d'être un espace de conflit d'idées et de débat de haut niveau. »
Nul besoin d'avoir des compétences visuelles ou une résonance sur la rotondité de la terre pour savoir que le phénomène de l'enseignement supérieur à distance ne tourne pas rond chez la majeure partie de nos universités ».
Même si les raisons restent toujours les mêmes, dont les actes de saccage et d'incendie, le gouvernement sénégalais cherche plutôt à sacrifier des dizaines de milliers d'ambassadeurs de familles (les étudiants) pour des règlements de comptes politiques.
« Quand la politique foule aux pieds l'UCAD… »
Dès lors, en situation de crise et d'incertitudes, comme en ce moment, surgit inévitablement un conflit entre deux temporalités : celle du politique, qui doit prendre des décisions dans l'urgence, et celle de la recherche, qui peut certes accélérer ses protocoles, mais en aucun cas s'affranchir de toute méthodologie, sous peine de briser la branche sur laquelle elle s'est laborieusement hissée. L'université Cheikh Anta Diop de Dakar est fusillée par la politique et le sang ressorti de ses veines s'est déversé en son sein. En outre, chaque directeur du COUD (UCAD) vient avec son « bétail politique » à travers un recrutement excessif, immodéré et à la longue qui manque de sérieux. Les directeurs du COUD qui se sont succédé (Abdoulaye Diouf Sarr, Cheikh Oumar Hanne, Abdoulaye Sow, Maguette Sene), sous une période aussi courte, ne peuvent pas mettre en pieds des politiques ou stratégies sérieuses pour garantir un « bien-être » des étudiants dans les campus sociaux. Cela dénote d'un manque de sérieux et de volonté de nos dirigeants vis-à-vis de l'université sénégalaise.
À cela s'ajoute, le décret d'un mot d'ordre de grève de 48 h du bureau national du Syndicat autonome de l'enseignement supérieur (SAES), les lundi 6 et mardi 7 novembre 2023 avec cessation des activités pédagogiques et une demande d'arrêt immédiat des cours dispensés en ligne dans toutes les universités publiques. À cet effet, nous saluons sa posture avant-gardiste à la suite des décisions dépourvues d'ambitions des autorités de l'UCAD. Mu par une volonté de solutionner cette crise, le SAES dit rejeter énergiquement l'alibi de la rénovation des infrastructures sociales sur lequel « les autorités qui n'ont pas voulu se préparer à la reprise programmée des cours en présentiel s'agrippent pour annihiler les nombreux efforts consentis par les enseignants-chercheurs ». Une situation qui risque de faire naître les germes de la terreur, de l'intolérance, de la division et de la scission dans nos espaces universitaires. De toute évidence, les pouvoirs publics prétendent mettre en place des systèmes de garantie de la qualité de l'enseignement dans le seul et unique but de fournir aux étudiants un enseignement digne. Baratins ! Ces systèmes sont en fait un moyen pour les responsables gouvernementaux d'asseoir leur tutelle avec une mainmise de l'université selon leurs désirs et aspirations politiques : la politique à l'université est omniprésente et impuissante.
« Le rôle des acteurs pour un retour dans les amphis… »
Le syndicat autonome de l'enseignement supérieur (SAES) a un rôle important à jouer pour le retour des étudiants dans les salles de classes. Dans notre article dénommé « Quand la politique fusille à balles réelles nos universités : quel avenir pour les étudiants ? », nous avons eu à libeller de manière claire et limpide un message pour les autorités universitaires et gouvernementales : « Pour nos gouvernants, l'université ne doit pas être un prolongement de décisions politiques et des cadres d'exécution des visions des politiques. » L'histoire nous a montré qu'aucun pays ne s'est développé sans avoir mis en place au préalable un système d'enseignement performant, innovant et stable, ce qui est loin d'être le cas au Sénégal ». Cet état de fait hante d'année en année l'université sénégalaise. Toutefois, les amicales d'étudiants doivent, au mieux, éviter de s'aventurer dans des questions à coloration politique pour ainsi garantir une certaine froideur et une impartialité dans leur prise de décisions et de positions. Le représentant d'étudiant ne doit en aucun cas jumeler la politique et les intérêts matériels et moraux de leurs pairs. Mieux, les acteurs universitaires peuvent faire de la politique, mais ils ne doivent en aucun cas politiser l'université.
« L'entrée par effraction du système LMD dans nos universités… »
L'introduction du système LMD dans l'enseignement supérieur sénégalais regorge de beaucoup de limites et de défaillances qui n'ont pas été bien gérées par les autorités universitaires. L'université est un sanctuaire sérieux qui mérite plus de considération et les décisions qui y sortent méritent beaucoup plus de froideur et de sérieux. Malheureusement, le système LMD qui se situe sur toutes les lèvres, n'est pas celui qui s'applique dans les universités sénégalaises.
Le LMD favorise la flexibilité et la mobilité des étudiants, l'adaptation aux besoins du marché du travail, l'amélioration de la qualité de l'Enseignement supérieur, la facilitation de la coopération internationale, la capitalisation des UEs, le transfert de crédits, la « semestrialisation » intégrale pour ne citer que ces éléments phares constituant son soubassement. Actuellement, les étudiants de l'UCAD sont confinés au silence afin que les autorités puissent dérouler sur tapis blanc leur politique de positionnement et de gain politique. Nos « intellectuels » ne comprennent toujours pas que « le choix d'un système d'éducation a plus d'importance pour un peuple que celui de son gouvernement » pour ainsi reprendre Gustave Le Bon dans Psychologie de l'éducation.
À toutes fins utiles, le système LMD doit être appliqué de manière rigoureuse dans les universités sénégalaises en se basant sur nos réalités socio-éducatives. Comme le disait Ousmane Diagne, « la plus mauvaise des lois est celle qui est « ineffective », inefficace, inappliquée et inapplicable ». Le système LMD doit s'appliquer dans son entièreté afin de se départir de ce système actuel qui est hybride et inqualifiable. En plus, beaucoup de séminaires, de conférences, de rencontres ont vu le jour depuis sa mise en place, mais malheureusement tous ces pourparlers sont traduits en lettre morte.
Nos gouvernements gagneraient à arrêter leur ingérence dans les affaires universitaires et à cesser toute pratique visant, de manière directe ou indirecte, à plomber l'université par des actes aux finalités politiques. En réalité, cette ingérence est un moyen de lutte anti-institutionnel ou contre-institutionnel utilisé par le gouvernement à des desseins inavoués mais visibles. Nos universités continuent de s'adonner à des stratégies qui ne font que plonger l'enseignement supérieur dans l'agonie. L'enseignement supérieur est sérieux pour être traité avec autant de légèreté. Le Sénégal doit bâtir un système d'enseignement supérieur ressourcé localement et répondant aux attentes de la population sénégalaise. L'UCAD mérite plus de respect et de considération dans le traitement des affaires qui lui sont afférentes.
Dans nos prochaines publications, nous vous servirons notre pensée sur la crise politique qui secoue le Sénégal.
Que le salut du peuple soit la loi suprême.
Vive le Sénégal
Alioune Gueye est chercheur en Mathématiques et Applications
Laboratoire d’Algèbre, Cryptographies, Codes et Applications (LACCA)/ UGB
Saint-Louis, 31 oct (APS) – Le paiement des impenses du projet d’autoroute à péage Dakar-Tivaouane-Saint-Lois a démarré ce mardi à la préfecture de Saint-Louis, a constaté l’APS.
‘’Cette vague concerne le premier lot des impactés de cette autoroute et d’autres suivront’’, a dit le coordonnateur des impactés Ousmane Ndiaye.
Dans l’ensemble, ils sont 1350 personnes impactées par cette autoroute, a dit M. Ndiaye louant l’encadrement des autorités administratives notamment le préfet et l’Agence de gestion des routes (Ageroute).
Selon lui, ‘’des garanties ont été données par le ministère des transports que cette autoroute n’allait démarrer sans le paiement intégral de tous les impactés et aujourd’hui cela nous rassure’’.
Il a rappelé »que cette cérémonie est l’aboutissement d’une longue lutte acharnée et certains étaient sceptiques quant à cette issue heureuse ».
Ousmane Ndiaye a noté que »992 impactés avaient des terrains nus et il serait judicieux à défaut d’avoir des terrains viabilisés de les indemniser à hauteur de 5 voire 7 millions, le prix actuel des terrains sur cet axe de la route nationale à l’université ».
‘’Cependant nous laissons tout à l’appréciation des autorités pour l’indemnisation des ces personnes possédant des terrains nus », a t-il indiqué.
Tout en saluant le niveau des montants alloués »aux personnes possédant des champ set maisons », il a estimé que »ces dernières ne seront jamais indemnisées à hauteur des sacrifices consentis pour disposer de ces biens et du préjudice moral qui va naitre de la séparation programmée des familles’’.
L’autoroute Dakar-Tivaouane-Saint-lois est financée par la BAD à hauteur de 160 millions d’euros.
DIEU ET LES O-DIEUX !
Dans cette affaire de présumé homosexuel brûlé, il y en a qui ont préféré observer un silence de cimetière. Qui ont comme enterrer leur combat de Samm jikko yi.
Dans cette affaire de présumé homosexuel brûlé, il y en a qui ont préféré observer un silence de cimetière. Qui ont comme enterrer leur combat de Samm jikko yi. Entendu que mettre le feu sur un cadavre n’est pas non plus si jikko yi. C’est bien de prôner des lois pour la préservation de nos valeurs. Il est temps d’exhumer notre tolérance, inhumée depuis longtemps. Sinon ce sera incinérer ce qu’il en reste. Que les juges populaires sachent que Le Juge les regarde. Et Il a, seul, le monopole de la sanction. Il y a Dieu et les o-dieux.