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3 mai 2025
DIX-HUIT MESURES POUR UNE RENTRÉE APAISÉE
Le Premier ministre Amadou Ba a dévoilé 18 mesures visant à créer les conditions d’une bonne rentrée scolaire 2023-2024, vendredi à l’issue conseil interministériel tenu à huis clos en présence de plusieurs membres du gouvernement, des acteurs de l’école
Diamniadio, 22 sept (APS) – Le Premier ministre Amadou Ba a dévoilé 18 mesures visant à créer les conditions d’une bonne rentrée scolaire 2023-2024, vendredi à l’issue conseil interministériel tenu à huis clos en présence de plusieurs membres du gouvernement, des acteurs de l’école et des partenaires techniques et financiers.
Voici la liste des mesures retenues :
Mettre à niveau les structures d’éducation et de formation inondées et/ou endommagées et assurer l’accès à l’eau, à l’électricité et aux blocs d’hygiène fonctionnels dans les écoles et établissements scolaires ;
Procéder à un recrutement spécial de personnel enseignant et diligenter la mise à disposition de tous les personnels ;
Mettre à la disposition des écoles et établissements les fournitures scolaires et autres intrants pédagogiques nécessaires pour un bon déroulement des cours dès la rentrée scolaire.
Poursuivre la mise en œuvre de la politique de l’utilisation des langues nationales à l’école et accélérer l’élaboration de la politique linguistique ;
Accélérer la mise en œuvre des 14 décisions présidentielles sur les daara et apporter l’appui nécessaire aux daaras ;
Accélérer la mise en œuvre du programme national de remplacement des abris provisoires
Accélérer la mise en œuvre d’un programme national de modernisation des établissements scolaires publics, en accordant une priorité aux anciennes écoles
Engager avec le ministère et les acteurs de l’artisanat, des partenariats opérationnels, en vue de relancer l’acquisition, par l’Etat et ses démembrements, des tables bancs, dans le cadre du Projet du Mobilier national et de la relance de l’économie
Achever, dans les meilleurs délais, l’exécution des différents programmes et projets, inscrits dans la loi de finances pour l’année 2023, en mode »Fast Track » ;
Finaliser et mettre en œuvre la stratégie d’orientation des 30% d’élèves issus du cycle fondamental dans la formation professionnelle et technique ;
Faire évoluer les modes et méthodes d’enseignement et de formation par l’intégration systématique du Numérique dans les enseignements-apprentissages ;
Poursuivre et améliorer l’exécution d’un plan de transformation digitale de l’administration afin d’accentuer la célérité, l’efficacité ;
Déployer toutes les actions nécessaires pour la prise en charge des questions liées à l’état civil, à la lutte contre les violences en milieu scolaire et à la protection des couches vulnérables ;
Accélérer et finaliser la révision des curricula ;
Veiller au fonctionnement régulier des établissements scolaires privés et leurs apporter le soutien nécessaire ;
Prendre toutes les dispositions nécessaires afin de consolider, avec les partenaires sociaux, la stabilité du système éducatif
Poursuivre la mise à disposition des tenues scolaires des élèves en diligentant la phase 2 ;
Rendre effectif le transfert des budgets de fonctionnement destinés aux écoles élémentaires ;
Les services administratifs des ministères concernés, l’administration territoriale et les inspections d’académie sont chargés de prendre toutes les dispositions nécessaires pour l’effectivité de ces mesures.
QUI A PEUR DE YOUSSOU NDOUR ?
Le roi du mbalax revient sur les perturbations de son concert parisien par des pro-Sonko. Il évoque son engagement politique et affirme que son éventuelle candidature à la présidentielle suscite des craintes chez beaucoup au Sénégal
Dans une interview exclusive accordée au Parisien, Youssou N'Dour, célèbre chanteur sénégalais, revient sur les perturbations survenues lors de la première mondiale de son spectacle "Birima" au théâtre du Châtelet, à Paris. L'événement a été marqué par l'intervention de partisans d'Ousmane Sonko, principal opposant au président sénégalais Macky Sall, actuellement incarcéré. Proche du président et impliqué politiquement, Youssou N'Dour réagit à cet incident et évoque ses ambitions politiques pour l'avenir.
La soirée de mercredi au théâtre du Châtelet a été agitée par des partisans d'Ousmane Sonko, qui ont exprimé leur soutien en criant des slogans tels que "Libérez Sonko !" ou encore "Macky Sall le dictateur". Youssou N'Dour, qui a longtemps été ministre aux côtés du président sénégalais, a été directement visé par ces protestations. Malgré cela, le chanteur reste serein et affirme avoir l'habitude de ce genre de perturbations, qui sont également courantes au Sénégal. Il souligne néanmoins que ces incidents sont regrettables pour les spectateurs et les jeunes artistes présents sur scène.
Interrogé sur de potentielles nouvelles perturbations, Youssou N'Dour se montre confiant et affirme qu'il ne se préoccupe pas de ces éventualités. Il se voit comme un homme de paix et se dit prêt à donner la parole à ceux qui souhaitent s'exprimer, tout en respectant les autres spectateurs. Concernant l'emprisonnement d'Ousmane Sonko, le chanteur préfère ne pas commenter les décisions de justice, mais exprime son souhait que le leader politique s'en sorte. Il évoque ensuite ses aspirations politiques et sa possible candidature aux prochaines élections présidentielles au Sénégal en février prochain.
Youssou N'Dour rappelle qu'il avait déjà présenté sa candidature en 2012, mais qu'elle avait été refusée. Il souligne son indépendance vis-à-vis de Macky Sall, après avoir travaillé à ses côtés pendant douze ans, et affirme qu'il est prêt à voler de ses propres ailes. Fort de son expérience et de sa connaissance approfondie du pays, il estime que sa candidature suscite des craintes chez les autres acteurs politiques. Il se positionne comme un candidat capable de répondre aux besoins de la jeunesse en termes d'emploi, de rectifier les relations avec les pays riches pour établir des partenariats équilibrés, et de représenter l'Afrique dans son ensemble.
Enfin, l'interview aborde brièvement une directive française qui avait demandé la suspension de toute collaboration avec des artistes du Burkina Faso, du Mali et du Niger, suscitant l'indignation de Youssou N'Dour. Finalement, cette directive a été rectifiée par le président Macron et la ministre de la Culture, rassurant ainsi les artistes concernés. Youssou N'Dour souligne l'importance de la solidarité entre les artistes africains et la nécessité de promouvoir une coopération culturelle internationale.
Le spectacle "Birima", conte musical créé par Youssou N'Dour et son guitariste Pape Oumar Ngom pendant la pandémie de Covid-19, a été présenté en première mondiale au théâtre du Châtelet. Le chanteur envisage également une tournée internationale dès l'année prochaine. Après le spectacle, il retournera à Dakar, sa ville de résidence, et prévoit de sortir un nouvel album prochainement.
VIDEO
LE CONCERT DE YOU PERTURBÉ PAR DES PRO-SONKO À PARIS
Une dizaine de personnes ont été placées en garde à vue après avoir perturbé un concert de la star du mbalax. Ces militants réclamaient la libération du leader du Pastef, Ousmane Sonko
Une dizaine de personnes ont été placées en garde à vue après avoir perturbé un concert de la star sénégalaise du mbalax, Youssou N'Dour, à Paris. Ces militants réclamaient la libération du leader du Pastef, Ousmane Sonko, actuellement emprisonné au Sénégal.
Le théâtre du Châtelet à Paris a été le théâtre de ces incidents, alors que Youssou N'Dour y présentait son conte musical intitulé "Birima". Lors de la première représentation, des partisans d'Ousmane Sonko ont interrompu le spectacle en criant des slogans tels que "Libérez Sonko !" ou "Youssou N'Dour, complice !". Des vidéos filmées par les spectateurs montrent le chanteur faisant une pause dans son spectacle pour donner la parole aux militants. Il leur a accordé deux minutes pour s'exprimer, avant de leur demander de laisser la Cour continuer le spectacle, tout en remerciant le respect envers les spectateurs.
Youssou N'Dour, ancien ministre de la Culture et conseiller du président sénégalais Macky Sall, s'est récemment éloigné de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY) pour préparer sa propre candidature à l'élection présidentielle de février 2024. Les partisans d'Ousmane Sonko réclament quant à eux la libération du leader du Pastef, qui a été condamné pour diffamation et corruption de la jeunesse, et est actuellement en détention depuis fin juillet. Sonko a récemment observé une grève de la faim pour protester contre ce qu'il considère comme un "acharnement judiciaire" l'empêchant potentiellement de se présenter à la présidentielle.
Selon un témoin cité par le journal français Le Parisien, les cris des militants ont continué jusqu'à la fin du spectacle, entraînant des bagarres entre les partisans de Sonko et ceux en désaccord avec eux. Des vigiles ont également dû expulser certains spectateurs de la salle pendant le concert.
Au total, une dizaine de personnes ont été interpellées lors de ces incidents. Elles ont été maintenues en garde à vue pendant 24 heures avant d'être relâchées. Le procureur a décidé de ne pas engager de poursuites, considérant qu'il n'y avait pas d'infraction justifiant la garde à vue. Le député de Pastef France, Alioune Sall, a précisé que ces individus ne représentaient pas le parti et que leur action n'était pas liée à une consigne donnée par le Pastef.
Les partisans d'Ousmane Sonko continuent de manifester leur soutien à l'opposition sénégalaise, et deux autres personnes ont été arrêtées jeudi soir pour des faits similaires, selon Jeune Afrique. Elles sont actuellement interrogées par les autorités.
Par Abdoul Aly KANE
PRESIDENTIELLE DE 2024, LES INCERTITUDES D’UN SCRUTIN
A quelque quatre mois d’élections cruciales pour le pays, l’incertitude plane sur la participation des personnalités longtemps présentées comme des figures majeures de la politique du Sénégal.
A quelque quatre mois d’élections cruciales pour le pays, l’incertitude plane sur la participation des personnalités longtemps présentées comme des figures majeures de la politique du Sénégal. Les candidatures d’Ousmane Sonko, de Karim Wade, de Khalifa Sall ne sont pas encore officielles. Elles butent encore sur des questions d’ordre administratif et judiciaire.
Cette incertitude met en ébullition la marmite politique du pays. Macky Sall, ayant renoncé à une nouvelle candidature, a choisi en sa qualité de président de l’APR le Premier ministre Amadou Ba comme candidat à l’élection présidentielle de février 2024, choix entériné par la coalition Benno Bokk Yaakaar.
Au regard de la longue réflexion sur le profil à retenir, il est permis de penser que la marge de manœuvre de Macky Sall est très étroite
Quels critères devait bien remplir le candidat pour être retenu ? Quelles cases devait-il cocher ?
Avait-il en tête de continuer à « diriger » à l’image des duos « Poutine/Medvedev » ou « Issoufou/Bazoum » comme certains l’ont subodoré ? Ahidjo avait tenté le coup en s’accrochant au parti après avoir installé Paul Biya comme successeur. Il a fini exilé et enterré au Sénégal.
Senghor avait, semble-t-il, la même idée de conservation de son rôle dans le PS et, selon la presse de l’époque, il aurait conseillé au Président Abdou Diouf de prendre Moustapha Niasse comme Premier ministre. Son successeur avait non seulement choisit Habib Thiam comme chef du gouvernement mais encore avait entrepris ce qu’on appela à l’époque la « désenghorisation » caractérisée par l’effacement de toute trace dans les médiats du premier président de la République du Sénégal.
En toutes hypothèses, et pour en revenir au Sénégal de cette fin 2023, ce parrainage d’Amadou Ba par Macky Sall a, pour le candidat de Benno qu’il est désormais, des effets contrastés. En effet, avoir l’onction du chef est un élément important de rassemblement de la coalition au pouvoir. En revanche, cette onction constitue un lest du fait qu’elle contraint le candidat à être solidaire du bilan des 12 années d’exercice du pouvoir du président Macky Sall, ce qui n’est pas forcément productif lorsqu’on veut se présenter comme un homme porteur d’espoir pour une jeunesse déboussolée
Le candidat Macky Sall avait pris le soin de « larguer les amarres » en quittant le bateau PDS pour créer son propre parti en 2008, autrement dit il avait disposé de quatre ans pour arriver à incarner le changement face à Abdoulaye Wade.
Cette façon de faire le rendit moins comptable du bilan de son ancien parti où il avait gravi tous les échelons ministériels pour culminer à la tête de l’Assemblée nationale.
Tel n’est pas le cas d’Amadou BA qui sera bien obligé d’assumer les points faibles de la gouvernance de son mentor durant la campagne
Par conséquent, le thème du changement de campagne sera difficile à mettre en avant dans son discours de campagne électorale
Une campagne qui ne sera donc pas exempte de contorsions et de défis. En effet, comment haranguer les jeunes sur le thème du changement sans égratigner le bilan du président Macky Sall en matière d’emplois ?
Comment parler de paix tout en gardant en prison près d’un millier de jeunes arrêtés durant les manifestations de 2021 et 2023 ? Comment faire la promotion la démocratie sénégalaise, dont l’image la plus forte est l’organisation d’élections inclusives, si Ousmane Sonko, l’incontestable leader de la jeunesse, est interdit de participation et de surcroît privé de liberté ?
Comment parler de liberté politique et de transparence démocratique lorsque les opposants rencontrent d’énormes difficultés de la part de l’administration territoriale pour se mouvoir à travers le pays ? (Par exemple, tournée de Malick Gackou parsemée d’interdictions).
Il faut également rajouter l’apparition de forces centrifuges en APR, qui portent atteinte à la cohésion du camp du pouvoir derrière le candidat choisi. Afin que nul n’en ignore, Mohamed Boun Abdallah Dionne vient de « republier » sa déclaration de candidature. « Oui je suis candidat à l’élection présidentielle du 25 février 2024. Oui je m’engage » a-t-il répété, comme pour rassurer que sa dernière entrevue avec le Président Macky Sall n’avait entamé en rien sa détermination à se présenter. Globalement, la déclaration donne le sentiment que le candidat Dionne n’assume pas l’héritage de son mentor sur plusieurs aspects. Mohamed Dionne parle de “refondation” et de “réajustement” dans les termes suivants : « Je m’engage pour une refondation et un réajustement des règles de la vie économique, politique et sociale sénégalaise sur des standards élevés à définir, à partir d’une vision commune de l’avenir ». Est-ce à dire qu’il faut tout revoir, tout rebâtir à partir de standards de qualité supérieure ? Des standards cette fois partagés par les forces vives du pays, contrairement au PSE dont l’élaboration a relevé du seul bon vouloir du Président Macky Sall ? “Je m’engage parce que la situation de tensions politique et sociale que nous vivons présentement au Sénégal exige un processus sincère d’apaisement et de réconciliation nationale” poursuit-il. Tout est dit. Pas besoin de s’appesantir outre mesure ! S’adressant à la jeunesse, il lui dit ceci : “Je m’engage pour un pacte nouveau qui réconcilie la République avec sa jeunesse, dont le malaise nécessite l’adoption urgente d’une nouvelle politique nationale de jeunesse. Désormais, donner un métier à chaque jeune Sénégalais et l’accompagner dans son aspiration légitime d’une vie meilleure dans le pays qui est le sien, doit être la sur-priorité des pouvoirs publics sénégalais. Notre ambition pour le Sénégal s’exprimera à travers une série de réformes et de projets nouveaux qui se déclineront en marqueurs forts dans le programme du Gouvernement que je mettrais en place au lendemain de notre victoire, en février 2024 », fin de citation. On peut donc conclure, au vu de cette déclaration, que le candidat Dionne annonce une rupture avec la politique de Macky Sall une fois élu
Venant de la part d’un vieux compagnon de Macky Sall (il fut son directeur de cabinet à la Primature), certains ont émis l’idée qu’une certaine connivence le liait à son ancien patron dans cette affaire.
D’autres attribuent cette sortie à l’ambition personnelle de Dionne qui ne se sent plus lié dès lors que Macky Sall a fait acte de non-candidature. L’avenir proche nous édifiera sur les non-dits d’une déclaration aussi tonitruante. La déclaration du candidat Amadou Ba est donc attendue, notamment pour ce qui concerne les changements qu’il compte apporter. Sa situation est plus délicate que celle de Mohamed Dionne bien que ce dernier n’ait jamais déclaré être encarté à l’APR, ce qui d’ailleurs lui confère une certaine virginité politique.
Amadou Ba a besoin du soutien de Macky Sall, secrétaire général de l’APR, pour rassembler au maximum son camp derrière sa candidature, même si être le représentant de la coalition au pouvoir BBY, donc un comptable du bilan global, devient un handicap au-delà.
En effet, on est contraint d’assumer un passif bilantiel mêlant usure du pouvoir, mal gouvernance, répression politique tous azimuts, pouvoir exécutif hypertrophié, utilisation inefficiente des ressources publiques etc.
De plus, si l’on se fie à la régression progressive des suffrages engrangés par la coalition au pouvoir au fil des consultations électorales, il est plus que probable que le rassemblement du camp tout entier derrière un candidat unique ne saurait suffire pour garantir la victoire en février 2024.
De plus, d’autres défections de ténors de l’APR sont notées ça et là.
Aly Ngouye Ndiaye et Mame Boye Diao ont décidé ouvertement de ne pas soutenir la candidature de l’actuel Premier ministre. On peut penser la même chose d’Abdoulaye Daouda Diallo, dont le soutien a été plus qu’inaudible, au point qu’il lui soit demandé plus de clarté dans le propos
Dès lors, faute de pouvoir mobiliser tout l’électorat, comment la coalition au pouvoir compte-t-elle gagner au 1er tour de la présidentielle de février prochain ? Imagine-t-on que l’élimination de Sonko du scrutin, voire de Karim et Khalifa Sall, pourrait-être une condition suffisante pour être victorieux ? À notre avis, croire en l’hypothèse selon laquelle les électeurs se rabattraient sur le candidat du régime actuel, faute d’adversaires crédibles dans le camp adverse, serait une erreur de jugement
L’aspiration au changement est telle que les combinaisons les plus savantes peuvent être trouvées dans l’opposition pour vaincre le régime actuel.
On a en souvenance les rocambolesques élections législatives de 2022 tant dans la formation des listes que dans le choix de participer au scrutin malgré l’élimination de la liste des titulaires de YEWWI ASKAN W
Notre conviction est que des élections présidentielles régulières en février 2024 auraient de grandes chances d’ouvrir une nouvelle alternance politique au Sénégal.
Il serait souhaitable qu’elles se tiennent sans violence ni manipulations pour ne pas avoir à revivre les évènements douloureux de mars 2021 et juin 2023
Ce qui s’est passé lors de ces évènements est une abomination. Ça a dérapé de partout. Le mot dérapage, utilisé à souhait, reflète candidement l’espoir qu’il ne saurait y avoir eu une intention réelle d’ôter la vie par balles à de jeunes manifestants.
Il faut déplorer à ce propos qu’il n’y ait pas eu d’explications officielles, pas de justification, ni de contrition et de regrets de la part de ceux-là qui ont fait usage d’armes léthales pour « neutraliser » des manifestants armés de pierres. Il n’y a pas eu non plus de drapeaux en berne, le tout étant mis au passif de ces mêmes manifestants.
Nous finirons en invoquant le très chahuté passage de Macky Sall à la 78ème Assemblée générale de l’ONU dont il faut tirer les leçons, tant elles sont dévastatrices pour l’image du président de la République et du Sénégal qui, jusque-là, passait pour un modèle de démocratie apaisée.
La mobilisation de la diaspora sénégalaise en Amérique a établi une réalité qu’il était bien difficile de cerner auparavant. Il est clairement apparu que le Sénégal, comme d’autres pays du monde d’ailleurs, est en réalité un quartier d’un village planétaire mondial, scruté dans ses moindres activités par des réseaux sociaux et autres outils de communication en perpétuelle évolution technologique, permettant de saisir et de traiter et de fournir en temps réel les informations écrites, sonores et visuelles aidant à appréhender les réalités les plus enfouies
En définitive, l’enjeu du scrutin de février 2024 va bien au-delà du choix d’un homme aux habits taillés par des dispositions constitutionnelles hyper présidentialistes pour diriger le pays.
Le peuple a sonné l’heure de la rupture. Excédé par la malgouvernance, il a décidé d’en finir avec la corruption sous toutes ses formes, les détournements de l’argent public ainsi que le gaspillage des ressources du pays par des ministres et autres dirigeants de sociétés publiques. Certains d’entre eux ayant été épinglés par les organes de contrôle ont échappé aux sanctions grâce au magnanime coude présidentiel.
La volonté de changement du peuple est d’autant plus ferme que les services de base essentiels se sont fortement dégradés (santé, éducation, factures eau électricité pesant sur les revenus et budgets alimentaires broyés par l’inflation).
Nul doute que le choix pour une rupture radicale dans l’art de gérer les biens de la cité sera fortement exprimé par des citoyens déterminés à en finir avec le régime actuel. Cela se fera selon le génie propre des Sénégalais qui sont maîtres dans l’art de « dégager » les régimes politiques qui ne correspondent plus à leurs attentes.
L’OR DE KEDOUGOU BRILLE POUR TOUS LE MONDE SAUF POUR LES POPULATIONS LOCALES !
Kédougou est connue pour ses ressources aurifères et l’exploitation de l’or qui joue un rôle important dans l’économie de la région. Hélas, malgré la présence du précieux métal, la pauvreté reste un défi majeur pour de nombreuses communautés de Kédougou
Kédougou est connue pour ses ressources aurifères et l’exploitation de l’or qui joue un rôle important dans l’économie de la région. Hélas, malgré la présence du précieux métal, la pauvreté reste un défi majeur pour de nombreuses communautés de Kédougou. Plusieurs facteurs contribuent à la persistance de la pauvreté dans les zones aurifères de cette région orientale. Les populations autochtones sont notamment confrontées au manque d’eau et d’électricité.
La plupart des habitants de Kédougou vivent dans une pauvreté extrême. Un paradoxe quand on sait que cette région regorge de ressources minières et, notamment, de gisements à haute teneur en or. Hélas, les autochtones sont ceux qui profitent le moins de ces fabuleuses richesses.
Employés comme mineurs, ces habitants travaillent souvent dans une précarité totale. Leurs revenus sont limités et ces braves travailleurs sont constamment confrontés à des risques sanitaires et sécuritaires.
Malgré la richesse de leur sous-sol, les populations de Kédougou ont un accès limité aux infrastructures et services de base comme l’eau potable, l’électricité et les services de santé. Ce qui affecte leur qualité de vie et leur santé. Il en est de même pour la redistribution des revenus de l’exploitation aurifère pour laquelle les populations font face à une inégalité dans la distribution des bénéfices. « Ces bénéfices ne sont pas toujours équitablement répartis entre les travailleurs, les entreprises minières et les communautés locales. Cela entraîne des inégalités économiques et sociales », se plainton. Autres effets négatifs de cette exploitation des ressources minières : la dégradation de l’environnement qui se manifeste par la déforestation et la pollution de l’eau. Sans protection aucune, ces autochtones, dépourvus de moyens de subsistance, subissent en plus les impacts négatifs de la dégradation de l’environnement.
Kédougou, terre d’opulence aurifère
La région de Kédougou est terre d’opulence aurifère et abrite donc plusieurs sites d’exploitation de ce minerai. Mais cette richesse minière, qui devait être source de prospérité pour les populations locales, rend au contraire plus compliquée leur vie dans cette zone qui concentre la majeure partie de l’exploitation aurifère du pays. Les populations, laissées à elles-mêmes, font face à un quotidien dramatique et lamentable. Rien de leurs préoccupations primaires n’est pris en compte par les exploitants aurifères. Pourtant plusieurs sites d’exploitation aurifère du pays sont nichés dans cette zone. Selon les spécialistes, l’or non monétaire est devenu la principale exportation du Sénégal. Il représente 19 % de toutes les exportations depuis, principalement à destination de la Suisse depuis 2019. L’essentiel de cette extraction se déroule à Kédougou, faisant de ce métal précieux un pilier de l’économie locale. Kédougou abrite une vingtaine de sociétés minières dont deux en exploitation effective ainsi que des milliers d’orpailleurs artisanaux et clandestins. Paradoxe. C’est dans cette région qu’on trouve également une misère effroyable et des conditions de vie dignes du Moyen-âge
Malgré sa richesse en or, la région de Kédougou fait face à un taux de chômage élevé de 26,3 %, bien au-dessus de la moyenne nationale qui est de 15 %. Les causes de cette situation sont diverses. Elles partent du manque de main-d’œuvre qualifiée pour répondre à la demande croissante sur le marché du travail, aux enjeux complexes de la gouvernance.
Les revendications des habitants de Kédougou vont au-delà de l’obtention d’emplois dans les mines. Elles portent également sur l’obtention d’une part plus importante des retombées économiques des activités des multinationales exploitant l’or pour leur région. Malgré d’énormes quantités d’or extraites, il y a peu de signes de richesse partagée localement. Et même, l’absence de bijoux en or portés par les habitants est une preuve supplémentaire, s’il en était besoin, du fait que les populations ne profitent pas de leur métal qui brille.
Et pourtant, avec ses multiples sites d’exploitations d’or, Kédougou ne devrait nullement être une région en proie à la pauvreté extrême. Mais les politiques d’exploitation des multinationales ne semblent pas prendre en compte les préoccupations des populations. Sabodala, une des plus grandes mines aurifères du pays, opérée par Teranga Gold Corporation, est nichée au cœur de la région. Ce joyau de l’industrie aurifère sénégalaise incarne l’essence de l’extraction aurifère dans le pays.
Non loin de ce périmètre se trouve Boto, exploitée par Cardinal Ressources qui incarne l’émergence d’un gisement aurifère majeur. Cette mine d’or de Boto, également située à Kédougou, émerge comme un important gisement aurifère, offrant des promesses de richesses. Il en est de même à Mako où se trouve une mine d’or entrée en exploitation il y a cinq ans avec un potentiel énorme. La mine d’or Mako, propriété de Resolute Mining Limited, ouverte en 2018, est nouvelle dans le potentiel aurifère sénégalais. Son potentiel économique est en constante évolution.
Gouvernance et transparence
L’importance cruciale d’une gouvernance adéquate dans la gestion des ressources naturelles, conformément à la Constitution sénégalaise, est un facteur important que des membres de la société civile dont le Forum civil, qui représente l’organisation Transparency international au Sénégal, ne cessent de souligner à travers des programmes et activités d’alerte et de sensibilisation. Ces organisations luttent depuis des années pour instaurer une gouvernance transparente des ressources extractives nationales afin d’éviter des conflits entre les multinationales qui exploitent ces ressources et les populations locales. Ces organisations ne cessent de proclamer que les ressources naturelles appartiennent au peuple et que leur exploitation doit être menée de manière transparente et durable. Elles citent la Constitution, tout exhortant au respect de l’environnement pour le bénéfice de la population.
La zone de Kédougou n’est pas épargnée par les impacts négatifs de l’exploitation minière sur l’environnement et la santé des habitants. Plusieurs rapports d’études environnementales ont souligné la contamination de l’eau par des métaux, la destruction de la végétation et l’érosion des sols. Ces conséquences entraînent des problèmes de santé tels que les dermatoses et les maladies diarrhéiques.
Gestion plus responsable des ressources naturelles
Les populations de Kédougou réclament de manière urgente une gestion plus responsable des ressources naturelles qui doit être une priorité pour les gouvernants. Ces derniers sont invités à faire de sorte que l’or soit un véritable atout pour la région et ses habitants. Et non une source de malédiction ou d’aggravation de la misère. Les autorités étatiques, recommandent les ONG, doivent éviter que l’or soit un cauchemar environnemental et social. « La prospérité économique doit s’accompagner d’une prospérité partagée pour que tout le monde puisse bénéficier de cette richesse minière précieuse. Quand des femmes de Kédougou ne portent même pas de bague en or, alors que, des Sokhna Ngoye Fall et autres dames portent des lingots d’or, c’est une incroyable incohérence et une inégalité sociale effarante », déplore un acteur de la société civile. Alors que les multinationales extrayant l’or convoient au quotidien vers l’étranger des quantités importantes de ce minerai tirées de leur sous-sol natal, le fait pour les autochtones de ne pas profiter de leurs ressources peut constituer, assurément, pour ces populations locales une source e frustrations. Et donc de révoltes comme on l’a vu il y a quelques jours à Khossanto !
L'URGENTISTE BABACAR NIANG EN DÉSACCORD AVEC LE PRICUREUR SUR LES CAS MARIE GUÈYE
Décès de la dame Marie Guèye à Ngor : le procureur évoque une pancréatite aigue - selon l’urgentiste Dr Babacar Niang d’après qui la place d’une patiente atteinte de pancréatite aigüe est en réanimation.
Le procureur de la République, dans un communiqué publié hier, a déchargé les gendarmes dans le décès survenu à Ngor de la dame Marie Guèye. Selon le maître des poursuites, qui parle de mort naturelle, c’est une «pancréatite aiguë avec absence de signe de traumatisme» qui serait responsable du décès. Une insulte aux médecins, selon l’urgentiste Dr Babacar Niang d’après qui la place d’une patiente atteinte de pancréatite aigüe est en réanimation.
Un patient souffrant de pancréatite aiguë ne peut ni se promener dans la rue encore moins à la plage ! Sa place, c’est en «réanimation», selon le médecin urgentiste Dr Babacar Niang qui réagit ainsi au communiqué du procureur de la République pour expliquer la mort de la jeune dame Marie Guèye. Une patiente atteinte de pancréatite, soutient le médecin spécialiste et propriétaire de la clinique « Sumassistance », «ne peut pas se promener ni se disputer et être arrêtée par des gendarmes. Une pancréatite aigüe, sa place, c’est en réanimation. Ce sont des douleurs très importantes nécessitant des antidouleurs comme la morphine. Parce que le patient qui souffre de cette affection est dans un état de choc avec une tension très basse», explique Dr Babacar Niang.
Pourtant dans le document écrit par les services du ministère de l’Intérieur, il est dit que le certificat de genre de mort indique une «absence de signe de traumatisme». Et que la cause du décès serait due à une lésion de «pancréatite aiguë hémorragique» sans aucun signe traumatique. Du moment que le ministère de l’Intérieur ne nous parle pas de « décès provoqué par l’hélice du moteur d’une pirogue » comme lors des affrontements survenus dans le même village de Ngor il y a quelques mois ! «Le 19 septembre 2023, des éléments du poste de gendarmerie de Ngor, appuyés par un peloton de l’ESI, en patrouille au niveau des plages de Ngor, dans le cadre de la lutte contre la prostitution grandissante dans cette localité, ont interpelé sept filles dont Marie Samb dite Marie Guèye. Cette dernière, alors même que les mises en cause étaient sur le point d’être embarquées dans le véhicule des gendarmes pour être conduites au poste de Ngor, aurait eu un malaise et décédera quelques instants après. L’autopsie, qui a été aussitôt ordonnée pour déterminer les causes de son décès, a conclu à une mort suite à une pancréatite aiguë hémorragique et une absence de signe traumatique». Des observations de «l’homme de l’art» — ce sont les termes du procureur —, «accréditent la thèse de la mort naturelle dont a fait état le chef de poste de la gendarmerie de Ngor. Lequel a soutenu que la victime avait eu une crise juste après son interpellation. Elle serait même sujette à des crises répétitives qui seraient liées à des considérations purement traditionnelles (Rab), d’après les renseignements recueillis auprès du frère de la victime et un certain Khérou Ngor, sans autres précisions». Un communiqué très nuancé.
Une pancréatite aigue, c’est des soins intensifs aux urgences
Une pancréatite aiguë, c’est des douleurs brutales et très violentes qui demandent une assistance médicale d’urgence en réanimation, une consultation aux urgences, en soins avec sonde. «Le pancréas est un organe qui secrète l’insuline pour la digestion. C’est un organe qui fait partie de la digestion. La pancréatite c’est une inflammation du pancréas qui devient phénoménique en phase aiguë, c’est des étapes jusqu’à la phase aiguë avec des douleurs brutales et très violentes. C’est une maladie grave et mortelle. La pancréatite aiguë est fréquente chez les grands alcooliques parce que l’alcool attaque leur pancréas, elle peut aussi être causée par l’exposition à des produits toxiques ou leur inhalation». Les patients qui en sont atteints sont admis en urgence et mis sous morphine. C’est comme des souris qui, dès que libérées, s’attaquent aux autres organes du corps comme le foie, les gros intestins et même le cerveau. Comme des souris qui se promènent en masse cherchant quelque chose à manger «. D’une manière imagée, c’est ainsi que le célèbre urgentiste Dr Babacar Niang démonte la thèse de la pancréatite aiguë avancée par le procureur de la République pour expliquer la mort de la dame Marie Guèye. «C’est impossible de se promener à la plage pour quelqu’un qui souffre de pancréas aigue», insiste le Dr Babacar Niang. «Quand tu es atteint de cette affection, tu ne peux pas te promener, tu ne meurs pas rapidement. Avant, à 90%, ceux qui avaient la pancréatite aigue mouraient. Aujourd’hui, on récupère des malades jusqu’à 50% du nombre des admis aux urgences «, ajoute-t-il.
Dr Niang de la Clinique Suma Assistance compare la pancréatite à «des oeufs de souris éclos puis en liberté. Tu es dans un état de choc provoquant souvent une hypotension (baisse de tension) et une douleur indescriptible». D’après les explications de Dr Niang, «la douleur seule peut te tuer. De grâce, cherchez une autre cause de la mort de Mary Guèye», s’exclame-t-il très furieux après les explications fournies par le procureur de la République et qui tendent visiblement à dédouaner les gendarmes dans la mort de la jeune Ngoroise. «Dans une autopsie sérieuse, le médecin tape et donne des explications claires et nettes. Celle dont fait état le communiqué du procureur n’est pas une autopsie sérieuse vu la description des circonstances de la mort de la jeune dame. Déjà, le rapport médical d’une pancréatite demande la description de tous les organes concernés, un à un. Tu vas parler du pancréas, du foie, des intestins, du cerveau...” En relevant ces petits détails, Du Babacar Niang souligne qu’ «il arrive parfois qu’on mette de côté un rapport original établissant les conclusion d’une autopsie pour en donner un autre». S’agissant de celui produit pour expliquer la mort de marie Guèye, «ça a été bâclé. La thèse de la pancréatite aiguë est une insulte aux médecins et à la profession», martèle en conclusion le Dr Babacar Niang, éminent médecin urgentiste.
LE DOYEN MAGUETTE BA BEN CHEIKH A TIRÉ SA RÉVÉRENCE
C’est dans l’après-midi de ce jeudi 21 septembre 2023, que Maguette Bâ « Ben Cheikh », ancien journaliste à DakarMatin, au quotidien « Le Soleil » et à l’APS, l’un des pionniers de la presse sénégalaise, a été rappelé à Dieu, à l’âge de 95 ans
C’est dans l’après-midi de ce jeudi 21 septembre 2023, vers 17 heures, que Maguette Bâ « Ben Cheikh », ancien journaliste à DakarMatin, au quotidien « Le Soleil » et à l’APS, l’un des pionniers de la presse sénégalaise, a été rappelé à Dieu, à l’âge de 95 ans, au centre hospitalier régional Ahmadou Sakhir Ndiéguene de Thiès. Chose bizarre, il a tiré sa révérence quelques heures seulement après le décès, dans la matinée du même jour, à Khombole, de son grand frère de mêmes père et mère, El Hadji Moustapha Bâ. Ben Cheikh sera inhumé ce vendredi 22 septembre, au cimetière de Madoki, à Grand-Thiès.
« Tant que j’aurai la capacité d’écrire, j’écrirai car c’est la passion qui me guide », avait l’habitude de dire le journaliste centenaire qui, à 87 ans, était toujours actif et continuait d’exercer son métier. L’illustre défunt reporter a été témoin de tous les faits historiques qui ont marqué le Sénégal : crash d’un avion à Thiès, clash entre le président Senghor et Mamadou Dia, assassinat du maire de Mbour Demba Diop. «Ce qui m’a surtout marqué dans mon enfance vers les années 1942, c’est le crash d’un avion militaire qui avait décollé de la base aérienne de Thiès dans le village de Diokoul, vers Khombole. L’avion s’était écrasé vers 10 heures, dans le champ de «Maindop ». C’était un désastre parce que les 7 membres de l’équipage avaient perdu la vie. J’avais juste 14 ans ». Il confiait un jour : «Je fais partie de la 1ère génération de journalistes sénégalais. Aujourd’hui, malgré mes 86 ans, je n’ai pas pris ma retraite et je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin. Je suis originaire de Saint Louis. Mon nom à l’état civil est Maguette Bâ mais mon pseudonyme dans la presse est Ben Cheikh. A Mbour, il m’arrivait de signer plusieurs articles avec mon nom Maguette Bâ. J’ai alors pensé signer certains papiers avec le sobriquet Ben Cheikh Bâ pour ressusciter ce sobriquet de ma jeunesse parce que j’étais gêné de voir plusieurs de mes articles paraitre sous la même signature dans « Dakar Matin », ancêtre du « Soleil ». Je suis né en 1928 à Saint Louis mais déclaré à Khombole où mes parents s’étaient établis. Je continue d’exercer jusqu’à présent le métier de journaliste et tant que j’aurai la capacité d’écrire, j’écrirai car c’est la passion qui me guide. Présentement, je ne fais que du bénévolat à la Rts depuis ma retraite administrative en 1984. Par rapport au quotidien « Le Soleil », je continue mes prestations en qualité de pigiste. La rémunération que je perçois ne couvre même pas mes frais de reportage et de déplacement encore moins mes charges ménagères. Tout cela résulte du fait que pour moi la vocation prime sur le gain ».
Mon ancrage au quotidien « Le Soleil » se justifie par le fait que je ne peux pas faire partie des journalistes transhumants attirés par des prébendes. Quand j’ai quitté l’école en 1947, je suis entré dans la vie active en qualité d’aide-géomètre dans une entreprise française dénommée «Soliditi Français» sur la route de Rufisque à Dakar. J’ai alors intégré l’équipe des techniciens exerçant derrière M. Claude, ingénieur des travaux publics chargé de la reconstruction et du bitumage de la route nationale n°1 transgambienne partant de Diamnadio jusqu’à Kaolack en passant par Fatick. C’est en arrivant dans la zone du Sine que j’avais connu Mamadou Sall (père du président Macky Sall) appelé affectueusement Thierno Amadi par ses proches, recruté à la demande de son protégé Macky Gassama, agent technique d’agriculture en qualité de gardien de l’entrepôt du matériel destiné à la réalisation des travaux. Le père de Macky Sall avait toujours un exemplaire du Coran et un chapelet enrôlé autour du bras droit, signes distinctifs à partir desquels on reconnait un érudit avéré. Il nous servait comme imam et dirigeait les prières sur le chantier. J’ai connu Amadi Sall en 1947, un homme affable et de paix. C’est pourquoi, les thèses qui présentent Macky Sall comme un homme méchant, je ne peux pas les admettre car connaissant les qualités de son père ».
Déroulant toujours le fil de son riche parcours, le doyen Maguette Bâ Ben Cheikh confiait que « 1947 me rappelle aussi mon compagnonnage avec Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine. Je suis un fervent talibé Tidjane et mon guide et maître à penser est Khalifa Ababacar Sy. Bon nombre de mes enfants, dont six jumeaux parmi lesquels une institutrice, une infirmière d’Etat et un élève à l’Ena ont tous pris le « wird » auprès de leur oncle Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine. Mon fils aîné, Oumar Ngaty Bâ, est le chef du bureau régional du quotidien « Le Soleil » à Fatick. Une forte amitié me lie à Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine de telle sorte que nous nous appelons affectueusement « La classe », ce du fait que nous avons passé ensemble, à deux reprises, la visite militaire en 1947 et 1948 à l’école des filles de Thiès en tant que citoyens français descendant des quatre communes avant que le médecin ne nous déclare inaptes tout comme notre aîné Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy, pendant que mon frère aîné Moustapha Bâ et Serigne Mansour Sy reconnus aptes étaient enrôlés dans l’armée française, de même que l’ex- chef d’Etat Me Abdoulaye Wade. C’est ce témoin de l’histoire du Sénégal de ces 70 à 80 dernières années qui vient de tirer sa révérence. Le « Témoin » salue la mémoire de ce doyen de la presse et prie le Bon Dieu pour qu’Il l’accueille dans son paradis de Firdawsi. Adieu, doyen ben Cheikh !
LES CHAPEAUX DU TIRAGE AU SORT DE LA CAN 2024 DÉVOILÉS
Champion en titre, le Sénégal est placé dans le chapeau 1 en prévision du tirage au sort de la coupe d'Afrique des Nations Can 2023 prévue le 12 octobre prochain à Abidjan.
Champion en titre, le Sénégal est placé dans le chapeau 1 en prévision du tirage au sort de la coupe d'Afrique des Nations Can 2023 prévue le 12 octobre prochain à Abidjan. Les Lions pourraient toutefois hériter d’une grosse écurie à l’instar du Ghana, du Nigeria ou encore du Cameroun, tous dans le chapeau 2.
Suite à la mise à jour de l’instance mondiale, les chapeaux définitifs pour le tirage au sort de la Coupe d'Afrique des Nations 2023 (CAN) sont désormais connus. Pour la plus grande messe du football africain, dont le tirage au sort aura lieu le 12 octobre prochain en Côte d’Ivoire, l’équipe nationale du Sénégal sera dans le chapeau 1. Outre le Sénégal, le chapeau comprend également les quatre meilleures sélections africaines au dernier classement de la Fédération internationale de football (FIFA). Il s'agit du Maroc (13e), de l’Algérie (34e), de la Tunisie (29e), de l’Egypte (35e) ainsi que la Côte d'Ivoire (pays hôte).
Champions en titre de cette compétition, les hommes d’Aliou Cissé pourraient toutefois hériter d’une grosse écurie. En effet, le Nigeria, le Cameroun, le Mali, le Burkina Faso, le Ghana et la RD Congo, placés dans le chapeau 2, peuvent croiser la route des champions d’Afrique qui ambitionnent de réaliser un doublé. L’Afrique du Sud qui se retrouve dans le chapeau 3 avec la Zambie, le CapVert peuvent également affronter les hommes d’Aliou Cissé.
La sélection sénégalaise s'est qualifiée pour la CAN 2023 dès la quatrième journée des éliminatoires en dominant le groupe L avec quatre victoires et deux matchs nuls, soit 14 points récoltés sur les 18 possibles.
Pour rappel, les chapeaux sont déterminés conformément à l'Article 12 du règlement de l’épreuve, qui se réfère au dernier classement FIFA communiqué juste avant le tirage, lequel aura lieu en l’occurrence le 12 octobre prochain, à Abidjan, principale ville qui accueillera également la 34e édition de la Coupe d'Afrique des Nations, du 13 janvier au 11 février 2024
Raison : ce match coïncidera avec le tirage au sort de la 34e édition de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) Côte d'Ivoire 2023, qui aura lieu le 12 octobre à Abidjan.
Le match amical Sénégal-Mali, initialement prévu le 13 octobre au stade Me Abdoulaye Wade, a été annulé. La raison évoquée par les deux fédérations est la proximité de la date du tirage au sort de la phase de poule de la coupe d’Afrique des nations de football 2024.
Le duel entre Lions et Aigles, qui était fixé pour le 14 octobre prochain au stade Me Abdoulaye Wade de Diamniadio, n'aura finalement pas lieu. En effet, cette rencontre amicale a été annulée d'un commun accord par les deux instances. Raison : ce match coïncidera avec le tirage au sort de la 34e édition de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) Côte d'Ivoire 2023, qui aura lieu le 12 octobre à Abidjan. « Suite au tirage au sort de la Can programmé le 12 octobre par la CAF, il a été conclu que la tenue de ce match amical le lendemain 13 octobre serait beaucoup plus préjudiciable aux deux sélections d’autant plus que les responsables des staffs techniques prendront part à la cérémonie du tirage en Côte d’Ivoire », affirme le communiqué de la fédération malienne de football.
Autre motif d'annulation évoqué : le peu de temps qui sépare le match amical Sénégal-Cameroun du 16 octobre à Lens (France) de celui face au Mali(14 octobre). « Autres raisons contraignantes, le Mali a un autre match amical le 17 octobre au Portugal pendant que le Sénégal devra se rendre en France pour une autre rencontre amicale. En somme, c’est dans le souci d’effectuer des préparatifs sereins et avantageux que les deux pays ont décidé d’annuler la tenue de Sénégal-Mali. Cette annulation permettra de poursuivre le calendrier des préparatifs de la CAN avec sérénité », peut-on lire dans le communiqué.
Avec cette annulation, les champions d’Afrique disputeront un seul match amical lors de la prochaine trêve internationale.
LA PRIMATURE RÉVEILLE DES GOÛTS PRÉSIDENTIELS
La propension des chefs de gouvernement à se lancer à une compétition présidentielle n’est pas nouvelle au Sénégal. De l’indépendance à aujourd’hui, seuls trois Premiers ministres n’ont pas manifesté d'intérêt pour la magistrature suprême
Le 25 février 2024, le Sénégal va vivre sa douzième élection présidentielle. Pour l’heure, sur la cinquantaine de candidatures déclarées, on peut compter trois ex-Premiers ministres et un en exercice. Cette propension des chefs de gouvernement à se lancer à une compétition présidentielle n’est pas nouvelle. De l’indépendance à aujourd’hui, seuls trois PM n’ont pas eu à afficher leurs intérêts à briguer la magistrature suprême.
Entre la primature et le palais présidentiel, il y a un seul pas. Abdou Diouf et Macky Sall ont été respectivement Premiers ministres de Léopold Sédar Senghor et de Abdoulaye Wade. Même s’ils n’ont pas le même parcours, la place de choix qu’ils ont occupé dans l’Exécutif leur ont permis de maitriser les arcanes de l’Etat et d’affûter leurs armes pour occuper plus tard le fauteuil présidentiel. Mais au-delà de ces deux messieurs, on se rend compte que la plupart des PM manifeste un intérêt après avoir occupé le poste de chef de gouvernement.
Il en est ainsi de Moustapha Niasse qui a été PM dans deux régimes différents et qui malgré son aura politique n’a jamais eu la chance de recueillir l’électorat nécessaire pour être chef de l’Etat. L’enfant de Keur Madiabel a été pour la première fois PM en 1983 pour environ un mois (3 avril-29 avril) avant de céder le poste. Par la suite, il est revenu à la primature en tant que premier PM de Abdoulaye Wade au lendemain de la première alternance au Sénégal. Même s’il a été toujours bien positionné aux élections, il n’a jamais eu la chance d’aller jusqu’au bout de la compétition
Toujours sous le régime de Abdoulaye Wade, le Premier ministre Idrissa Seck, après dix-sept mois passés à la primature (novembre 2002-avril 2004), décide de se lancer en politique avec son propre étendard. La dégradation de ses relations avec le Pape du Sopi suivi de son emprisonnement en juillet 2005 dans l’affaire des chantiers de Thiès avaient accéléré son départ. Exclu du PDS, il sera libéré financement en février 2006. Il crée par la suite le parti Rewmi, puis se lance à l’élection présidentielle de 2007 à l’issue de laquelle il termine deuxième avec 14,86 % des voix, lors du premier tour, derrière Abdoulaye Wade (55,90 %). Depuis, il est abonné présent aux élections présidentielles. Il a participé respectivement aux scrutins de 2012 à l’issue duquel il obtient 7 % puis en 2019 à l’issue duquel il arrive en deuxième position avec 899 556 voix, soit 20,51 %. Malgré son troisième échec, l’ancien maire de Thiès croit toujours au destin présidentiel et il compte briguer le suffrage des Sénégalais pour une cinquième fois, le 25 février 2025.
TOUS LES PM SOUS MACKY SALL SONT CANDIDATS POUR 2024
Ceux qui l’ont suivi ont tous emprunté la même voie. Si Macky Sall a claqué la porte en 2009 pour devenir plus tard président de la République, Hadjibou Soumare (Juin 2007-avril 2009) et Souleymane Ndéné Ndiaye (avril 2009-avril 2012) ont attendu la chute du régime de Abdoulaye Wade pour se lancer en politique. Malheureusement, ils n’ont jamais été sur la ligne de départ. Le premier a été recalé par les parrainages en 2019. Son dossier a été purement et simplement rejeté par le Conseil constitutionnel. Le second, qui avait soutenu Macky Sall en 2019, a déclaré sa candidature pour 2024.
Par ailleurs, il faut relever que tous les PM sous le régime Macky Sall sont aujourd’hui candidats à l’élection présidentielle de 2024. Que ce soit le PM en cours comme ceux limogés.
Si Amadou Ba est actuellement le candidat de la coalition BBY pour le scrutin du 25 février 2024, Abdoul Mbaye, premier ministre d’avril 2012 à septembre 2013, compte y aller avec son parti l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT). Ce dernier, banquier méconnu du sphère politique avant 2012, a attrapé le virus après son passage à la primature. Mais il n’a pas le même aura et la popularité à l’image de Macky Sall ou Idrissa Seck. Il peine d’ailleurs à se constituer une base politique solide ou à engranger des postes électifs conséquents avec son appareil. Toujours sous Macky Sall, Aminata Touré a été PM de septembre 2013 à juillet 2014. Elle est s’est construite une véritable carapace politique quand elle dirigeait le gouvernement. Surnommée la dame de fer, elle a marqué son passage à la primature. Après cet épisode, Mimi Touré a accompagné le Président Macky Sall durant pratiquement toute sa magistrature avant de le quitter en 2022 parce que frustrée d’avoir été zappée pour le poste de Présidente de l’Assemblée nationale. Furieuse, elle dénonçait le népotisme dans les choix du Président de la République avant de devenir un chantre du combat contre le troisième mandat. Aujourd’hui, elle se lance pour la présidentielle sous la bannière «Mimi 2024». Si elle réussit ce pari, elle sera la première femme présidente de la République du Sénégal. Militante de gauche à son jeune âge, stratège en politique, elle a été de tous les combats politique de Macky Sall. Toutefois, elle n’a pas une base politique solide. Et elle n’a pas eu de grands succès électoraux d’un point de vue personnel. En 2014, elle avait étrenné une cinglante défaite contre Khalifa Sall aux élections municipales. Toutefois, en tant que tête de liste de Benno Bokk Yakaar (BBY), elle avait mené la coalition à la majorité avec 82 voix sur 165. Même si cela a été une victoire étriquée, elle s’était illustrée en effectuant une bonne campagne et s’investissant à fond sur le terrain politique.
MAME MADIOR BOYE, HABIB THIAM ET MAMADOU LAMINE, RARES EXCEPTIONS
Enfin, le dernier candidat déclaré parmi les anciens Premiers ministres de Macky Sall est Mahammed Boun Dionne. Ce dernier a logé à la primature entre juin 2014 et mai 2019. C’est d’ailleurs la candidature surprise parmi tous ceux-là qui ont occupé le poste de PM. Loyal et fidèle à Macky Sall, Boun Dionne, il n’a pas su profiter de sa présence à ce poste pour se créer une base politique ou construire une personnalité politique pouvant conquérir le pouvoir. Toutefois, il faut noter qu’en juillet 2017, lors des élections législatives, il avait conduit avec succès la liste de Benno Bokk Yaakar (BBY), qui avait remporté 125 députés sur les 165 que compte l'Assemblée nationale du Sénégal. En 2019, lors de l'élection présidentielle, il est désigné à la tête du Pôle Programme au sein du directoire de campagne du Président Macky Sall. Après sa réélection au premier tour, le président Macky Sall avait engagé une réforme constitutionnelle supprimant le poste de premier ministre. C’est ainsi qu’il s’est éclipsé progressivement de l’espace politique et administrative. En définitive, dans ce parterre de PM, de Senghor à Macky Sall en passant par Diouf et Wade, seuls Mame Madior Boye, Habib Thiam et Mamadou Lamine Loum n’ont pas eu à afficher des ambitions pour le poste. Et il partage tous, le statut de technocrates, fidèles aux principes de l’Etat et de l’administration des affaires publiques.