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2 mai 2025
OR DE SARAYA
Selon Le président du mouvement Tekki, Mamadou Lamine Diallo, "Le PIB du département de Saraya est de 30 milliards par an pour 63 000 âmes. Le chiffre d’affaires de l’or dépasse 600 milliards pour 16 t d’or environ. Voilà le paradoxe des régions minières"
Le président du mouvement Tekki, Mamadou Lamine Diallo, a saisi les récents événements malheureux de Khossanto pour se prononcer sur l'or de Saraya. Le candidat à la prochaine Présidentielle souhaite ainsi que l'exploitation de ce métal précieux puisse profiter au peuple. "Dans le département de Saraya, se trouvent les gisements d’or en exploitation. En principe, cet or appartient au peuple, mais c’est l’État qui en est le propriétaire de fait", selon le président du mouvement Tekki. "Le PIB du département de Saraya est de 30 milliards par an pour 63 000 âmes. Le chiffre d’affaires de l’or dépasse 600 milliards pour 16 t d’or environ. Voilà le paradoxe des régions minières", affirme-t-il.
Selon Mamadou Lamine Diallo, "c'est le PR, le PM, son ministre et directeurs chargés du secteur qui gèrent la ressource". "Or, renchérit-il, même si la ressource appartient au peuple, force est d’accepter que la population locale est celle qui subit les effets directs de l’exploration et de l’exploitation de la ressource ; l’eau, la forêt, la faune, la terre et l’orpaillage sont toujours concernés". Il ajoute que ces populations sont non seulement privées de ces ressources naturelles, mais sont invitées à fournir du travail subalterne et non qualifié à la société minière détentrice du permis".
Pour en venir à l'incident de Khossanto, d'après lui, "le conflit récent qui a fait deux morts provient du pilotage du mécanisme mis en place pour sélectionner les jeunes qui doivent travailler dans la mine : sous-préfet ou chefs de village". C'est pour cette raison que Mamadou Lamine Diallo est d'avis que le Code minier doit être réformé pour éclaircir les droits de la population locale, même si la ressource appartient au peuple d'une manière générale.
LUTTE CONTRE LE TERRORISME : MACKY SALL APPELLE LE CONSEIL DE SECURITE A ASSUMER PLEINEMENT SES RESPONSABILITES
Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, a de nouveau appelé mardi à New York, le Conseil de sécurité des Nations unies à assumer pleinement ses responsabilités dans la lutte contre le terrorisme en Afrique.
Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, a de nouveau appelé mardi à New York, le Conseil de sécurité des Nations unies à assumer pleinement ses responsabilités dans la lutte contre le terrorisme en Afrique.
‘’Le Sénégal invite à nouveau le Conseil de sécurité à assumer pleinement ses responsabilités dans la lutte contre le terrorisme en Afrique, en vertu du mécanisme de sécurité collective prévu par la Charte des Nations unies’’, a notamment déclaré Macky Sall dans son adresse à la 78e session de l’Assemblée générale ordinaire de l’ONU.
Dans son discours dont copie à été transmise à l’APS, a rappelé l’alerte mainte fois répétée par le Sénégal sur l’inefficacité des opérations de maintien de la paix en Afrique.
‘’L’urgence de l’heure, c’est aussi le terrorisme qui continue de gagner du terrain en Afrique, sans réaction appropriée du Conseil de Sécurité’’, a indiqué Macky Sall.
Il a insisté sur le fait qu’à maintes reprises, lors de son mandat au Conseil en 2016 et 2017, le Sénégal avait alerté sur l’inefficacité des opérations de maintien de la paix en Afrique, dont les mandats et les équipements ne répondent guère à la nature des situations.
‘’Il n’y a pas de paix à maintenir là où il s’agit plutôt de la restaurer, en combattant des groupes armés qui pillent et endeuillent au quotidien des populations innocentes, occupent des territoires entiers et menacent des Etats dans leur existence’’, a déploré le chef de l’Etat sénégalais.
MACKY SALL PROMET UNE ELECTION PRESIDENTIELLE LIBRE ET TRANSPARENTE EN 2024
‘’Le 25 février 2024, se tiendra l’élection présidentielle sénégalaise. Comme les précédentes, elle sera démocratique, libre et transparente"
Le président Macky Sall a réaffirmé mardi à la tribune des Nations unies son engagement à veiller à la tenue le 24 février prochain au Sénégal d’une élection présidentielle démocratique, libre et transparente.
‘’Le 25 février 2024, se tiendra l’élection présidentielle sénégalaise. Comme les précédentes, elle sera démocratique, libre et transparente. Et le 2 avril, je passerai le pouvoir à mon successeur après 12 ans à la tête de notre pays’’, a-t-il notamment déclaré lors de son adresse à l’Assemblée générale ordinaire des Nations unies.
Dans sa communication aux allures d’adieu, Macky Sall, a notamment remercié les pays membres des Nations unies pour leur amitié et leur collaboration.
‘’Porter la voix du Sénégal, nouer et entretenir des amitiés dans ce concert des nations où s’harmonisent nos efforts communs vers nos fins communes, aura été un grand honneur pour moi’’, a souligné le chef de l’Etat.
Il n’a pas ainsi manqué d’exprimer sa gratitude à ses collègues, en les priant d’accueillir son futur successeur avec la même amitié et la même considération.
‘’Je suis confiant que dans la tradition sénégalaise d’ouverture et de dialogue, mon successeur sera fidèle aux relations d’amitié confiante qui unissent notre pays et tous les membres des Nations Unies’’, a-t-il assuré.
Macky Sall qui va quitter le pouvoir en avril prochain après avoir exercé deux mandats à la tête du Sénégal participe à New York à sa dernière session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies en tant que chef d’Etat.
LES ADIEUX DE MACKY SALL A LA TRIBUNE DES NATIONS UNIES
Le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall a réitéré à la tribune des Nations unies son engagement à passer le témoin en avril 2024 à son successeur, présentant ses adieux à ses pairs.
Le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall a réitéré à la tribune des Nations unies son engagement à passer le témoin en avril 2024 à son successeur, présentant ses adieux à ses pairs.
“Le 25 février 2024, se tiendra l’élection présidentielle sénégalaise. Comme les précédentes, elle sera démocratique, libre et transparente. Et le 2 avril, je passerai le pouvoir à mon successeur après 12 ans à la tête de notre pays’’, a dit M. Sall sous des applaudissements.
Il s’adressait à la tribune des Nations unies au cours de la 78ème session de l’Assemblée générale de l’institution internationale. Il a remercié les pays membres de l’ONU pour “leur amitié et leur collaboration’’.
“Porter la voix du Sénégal, nouer et entretenir des amitiés dans ce concert des nations où s’harmonisent nos efforts communs vers nos fins communes, aura été un grand honneur pour moi’’, a déclaré le chef de l’Etat à la fin de son allocution à l’Assemblée générale des Nations unies.
Au nom du peuple sénégalais, j’exprime ma “ma gratitude à tous mes collègues, en les priant d’accueillir mon successeur avec la même amitié et la même considération’’.
Je garderai pour tous les mêmes sentiments d’amitié et d’estime cordiales.
“Je suis confiant que dans la tradition sénégalaise d’ouverture et de dialogue, mon successeur sera fidèle aux relations d’amitié confiante qui unissent notre pays et tous les membres des Nations Unies’’, a-t-il dit.
MACKY SALL EVOQUE L’URGENCE D’UNE REFORME DE LA GOUVERNANCE MONDIALE
Le président du Sénégal, Macky Sall, a souligné, mardi à la tribune des Nations unies, la nécessité de réformer la gouvernance politique, économique et financière mondiale en vue de la rendre davantage représentative de la diversité.
Le président du Sénégal, Macky Sall, a souligné, mardi à la tribune des Nations unies, la nécessité de réformer la gouvernance politique, économique et financière mondiale en vue de la rendre davantage représentative de la diversité.
‘’La sagesse commande de réformer la gouvernance politique, économique et financière mondiale, afin qu’elle soit plus représentative de la diversité’’, a-t-il déclaré lors de son adresse à la 78e session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies.
Dans son discours dont copie est parvenue à l’APS, le chef de l’Etat sénégalais loué les ‘’services appréciables’’ que le système des Nations unies et celui de Bretton Woods rendent aux pays africains, tout indiquant que le système multilatéral, héritage d’un passé révolu, est devenu obsolète.
Citant le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, Macky Sall a dit qu’un système qui continue d’ignorer les réalités de son temps et les besoins de plus de trois quarts de ses pays membres, accentue les inégalités, génère les conditions de sa contestation, et provoque le risque de sa fragmentation.
‘’Nous pouvons y arriver si nous y mettons la volonté politique nécessaire. Le G20 l’a montré en admettant l’Union Africaine comme membre de plein droit’’, a-t-il valoir.
Il a, dans la foulée, vivement remercié les membres du G20pour leur soutien unanime à cette initiative que le Sénégal avait portée lors de sa présidence en exercice de l’Union Africaine.
Il a souhaité que l’exemple d’inclusion donné par le G20 soit suivi par le Conseil de sécurité et les institutions de Bretton Woods, pour un multilatéralisme plus représentatif des intérêts de tous ses membres.
MONDIAL DES MALENTENDANTS : LE SENEGAL DANS LA POULE B
L’équipe du Sénégal de football des sourds évoluera finalement dans la poule B à la Coupe du monde de la catégorie prévue, en Malaisie du 23 septembre au 7 octobre, avec l’Argentine, l’Ukraine et la Thaïlande, à la suite d’un nouveau tirage au sort
L’équipe du Sénégal de football des sourds évoluera finalement dans la poule B à la Coupe du monde de la catégorie prévue, en Malaisie du 23 septembre au 7 octobre, avec l’Argentine, l’Ukraine et la Thaïlande, à la suite d’un nouveau tirage au sort effectué après le désistement de plusieurs pays, appris l’APS de son entraîneur, Souleymane Bara Fomba.
Les Lions du Sénégal initialement logés dans le groupe D, avec la France, l’Australie et le Koweït ont changé de poule en raison de plusieurs forfaits.‘ ’On vient de nous informer qu’on a changé la poule du Sénégal. Actuellement, nous sommes dans la poule B avec l’Argentine et la Thaïlande que nous ne connaissons pas assez et l’Ukraine championne olympique’’, a-t-il dit dans un entretien accordé à la presse sénégalaise.
Pour M. Fomba, cette nouvelle poule du Sénégal, reste ‘’abordable’’. Nous pouvons jouer nos chances. Les Ukrainiens sont les favoris du groupe. Nous les affronterons lors de notre deuxième match’’.‘’Depuis plus de cinq mois, nous nous préparons pour cette compétition. Nous ne nous sommes pas préparés en faisant focus sur la France, le Koweït ou l’Australie. Dans une compétition, il faut être prête et se préparer à tout’’, a soutenu Souleymane Bara Fomba.
Dix neuf pays prendront part à la Coupe du monde des sourds 2023. Le Cameroun, l’Egypte, le Gabon, le Ghana et le Nigeria sont les autres représentants de l’Afrique à la compétition. Les Camerounais sont dans le groupe E avec l’Iran, la France et le Japon. Les Egyptiens sont logés dans la poule du pays hôte, la Malaisie, en compagnie des Etats-Unis et de l’Allemagne. Les Ghanéens partagent la poule C avec la Turquie et l’Arabie Saoudite. Les Nigérians et les Gabonais sont dans la même poule D avec l’Angleterre et l’Australie.
Les Lions ont remporté la première édition du Championnat d’Afrique des sourds en septembre 2021. Ils avaient battu le Mali en finale, 1-0.Le Sénégal est cinquième au classement général des derniers Deaflympics, les Jeux olympiques réservés aux sourds, qui se sont déroulés du 1er au 15 mai 2022, à Caxias do Sul, au Brésil.
SADIO MANE ET AL NASSR REUSSISSENT LEUR ENTREE DANS LA LIGUE DES CHAMPIONS D'ASIE
Sadio Mané a réussi son entrée dans la Ligue des champions asiatique après la victoire obtenue hier, mardi 19 septembre avec Al Nassr lors de la première journée
Sadio Mané a réussi son entrée dans la Ligue des champions asiatique après la victoire obtenue hier, mardi 19 septembre avec Al Nassr lors de la première journée. En déplacement à Téhéran, l’équipe saoudienne s’est imposée sur la marque de 2 à 0 et a pris du coup, une revanche sur cette formation iranienne après la demi-finale perdue en 2020 aux tirs aux buts (3-5). L’actuel Leader du champion d’Arabie Saoudite, Al Hilal, sans Kalidou Koulibaly et avec Edouard Mendy a été accroché par Navbahor Namangan, vice-champion d’Ouzbékistan.
L es Lions ont effectué leurs débuts en Ligue des champions de la Confédération asiatique de football (AFC) qui a abordé hier, mardi 19 septembre sa première journée. Une entame réussie pour Al Nassr de Sadio Mané et Christiano Ronaldo qui est allé s’imposer à Téhéran (Iran) et sur la pelouse de Persépolis FC (2-0). Avec ce succès, l’équipe saoudienne a pris sa revanche sur la formation iranienne après la demi-finale perdue de 2020. Cette nouvelle victoire permet également à l’équipe saoudienne de poursuivre cette dynamique enclenchée depuis quatre journées de championnat. Après deux défaites enregistrées contre Al-Ettifaq (2-1) et Al-Taawoun (0-2), Al Nassr a enchaîné le championnat avec quatre autres victoires de suite où Sadio Mané s’est montré décisif. Sans trouver le chemin des filets, la star des Lions maintient sa grande forme du moment avec à la clé ses 6 buts inscrits en 6 matches.
De son côté, Al Hilal de Kalidou Koulibaly et Edouard Mendy a démarré assez timidement son entrée en lice dans la compétition asiatique. Sans le capitaine des Lions, ménagé par son entraîneur Jorge Jésus, l’actuel leader de la Saudi Pro League et club le plus titré de la Ligue des Champions asiatique, a été accroché par le Navbahor Namangan d’Ouzbékistan (1-1). Mené dès la 52e minute, Al Hilal a évité de justesse la défaite grâce à l’égalisation tardive d’Al Bulayhi (90+10).
TESTS DE LABORATOIRE DANS LES CABINETS MEDICAUX PRIVÉS : UNE PRATIQUE ILLICITE
Les cabinets médicaux ne sont pas autorisés à faire des analyses biomédicales. Ils doivent se limiter à l’exercice médical pour lequel ils ont reçu l’agrément. Cette révélation est du professeur Amadou Moctar Dièye, directeur national des laboratoires ...
Les cabinets médicaux ne sont pas autorisés à faire des analyses biomédicales. Ils doivent se limiter à l’exercice médical pour lequel ils ont reçu l’agrément. Cette révélation est du professeur Amadou Moctar Dièye, directeur national des laboratoires de santé publique du Sénégal.
Au Sénégal, plusieurs cabinets médicaux réalisent des tests biomédicaux au sein de leurs structures. Dans des officines privées, le constat est aussi patent. Ayant très souvent le matériel pour le réaliser, un personnel de santé est souvent recruté ou sollicité pour faire l’opération. Dans d’autres cas, le médecin ou le pharmacien qui est un biologiste le fait. Par leur entremise, des tests sont envoyés à l’étranger pour être effectués. Dans les hôpitaux publics, en l’absence de test disponible par manque souvent de réactifs, les médecins ou des prestataires orientent les patients dans le privé.
Interpellé sur cette question lors de la validation du programme spécial de développement des laboratoires du Sénégal, le directeur national des laboratoires de santé publique, le professeur Moctar Dièye, a laissé entendre que « ce qui se passe dans ces cabinets médicaux, c’est que parmi eux, il y a ceux qui font du laboratoire. Et cela n'est pas autorisé».
Selon le professeur Dièye, ces cabinets ont reçu des agréments du ministère de la Santé pour pratiquer des actes médicaux, tels que la consultation, la chirurgie, la prescription entre autres. « Nous travaillons pour que cela cesse. Si vous avez des laboratoires qui ne sont pas autorisés, les résultats qui seront issus de ces analyses ne sont pas forcément fiables. Et c'est quelque chose de très dangereux pour les populations qui les fréquentent ».
Et de poursuivre : « vaut mieux ne pas donner des résultats que de donner ceux qui sont erronés. Aujourd’hui, le médecin se base toujours sur ces résultats pour le traitement du patient. Si vous dites que quelqu'un a de la Covid-19 alors qu'il ne l'a pas, cela pose problème. Il faut que les gens se conforment à la réglementation». Le médecin ou le pharmacien biologiste est donc habilité à faire des actes de laboratoire. Cependant, s’ils décident d’ouvrir leur cabinet médical ou leur pharmacie, ils doivent se conformer à la réglementation qui dit que le pharmacien d’officine privé doit se limiter à la vente de médicament, le conseil et le médecin à la consultation et la prescription. Toutefois, il faut dire que dans le secteur privé, il y a des cabinets dédiés aux analyses. Ces derniers ont reçu des agréments rien que pour réaliser des tests. «Ces cabinets médicaux doivent travailler sous la responsabilité et sous la surveillance d'un laboratoire de biologie médicale agréé qui va valider les résultats », a déclaré le directeur des laboratoires de santé publique.
Et de renseigner : « j'appelle la population à faire attention. Les laboratoires agréés sont sur internet avec des numéros d'agrément et ils sont inspectés régulièrement. Là oui, on peut garantir la fiabilité des résultats des analyses. Et si on le fait ailleurs, on ne peut pas certifier la fiabilité des tests rendus ».
UNE VICTOIRE DE BBY AU PREMIER TOUR EST EXTRÊMEMENT DIFFICILE DANS LE CONTEXTE ACTUEL
Aly Khoudia Diaw, observateur de la scène politique, apporte des éclairages
Le président de la République a juste émis un souhait, un vœu de faire passer son poulain, le Premier ministre Amadou Ba, au premier tour de l’élection présidentielle de 2024. Mais à mon avis, ce vœu est extrêmement difficile à réaliser dans le contexte actuel. D’abord, sur le plan social strictement sociologique, la perception des Sénégalais sur son état de fonctionnaire immensément riche pose problème. Sa fortune fait penser à un bradage des richesses nationales. Car, Amadou Ba est un fonctionnaire comme tous les autres fonctionnaires. Mais, on lui prête une supposée très grande fortune. Certains observateurs et camarades de partis disent même qu’il est immensément riche pour un fonctionnaire. Or, dans la mentalité sénégalaise, un fonctionnaire qui est riche est un fonctionnaire qui n’est pas honnête. Il lui sera très difficile de justifier sa fortune et de convaincre les gens. Car, tous les fonctionnaires qui ont pratiqué l’administration à des niveaux différents vous diront qu’on ne peut être riche à ce niveau. Donc, sur le plan strictement humain, il n’inspire pas confiance à la grande masse de la population sénégalaise qui le perçoit comme un has been. Autrement dit, quelqu’un qui n’a pas un passé politique méritant. Il n’a milité dans aucun parti, il n’est connu pour être militant d’aucun parti. Il a joué avec les circonstances, il a joué avec les situations et les contextes. Le grand frère Ousmane Ngom parlerait de situationniste ».
SA LEGITIMITE HISTORIQUE ET POLITIQUE CONTESTEE AU SEIN DE L’APR ET BENNO
« Ensuite, sur le plan politique, il n’a pas de légitimité historique et politique au sein de l’Apr et de la Coalition Benno Bokk Yakaar. Il n’a gagné aucune élection à Dakar. Certains vous diront qu’il n’a pas été candidat mais cela compte peu de chose puisqu’il a été le Coordonnateur national, équivalent de Directeur de campagne de l’Apr et de la Coalition Benno Bokk Yakaar lors des dernières élections locales de janvier 2022. Mais, il n’a rien gagné, il n’a pas gagné Dakar, ni aux locales ni aux législatives. Il n’est pas connu pour être un grand politicien. Il n’est pas connu pour être quelqu’un qui sait mobiliser les foules. Il a servi loyalement aux côtés du président de la République, on peut le concéder, mais ça ne suffit pas pour être président de la République. Il lui manque toutes ces petites choses qui peuvent faire chez les politiciens la grande différence. Toujours sur le plan politique, en plus de son handicap à Dakar qu’il n’a pas gagné ni aux locales ni aux législatives, il passe pour être impopulaire au sein du parti au pouvoir, l’Apr, tout simplement parce que la majeure partie de ses camarades ne sont pas d’accord avec le choix du président de la République. Donc, il est contesté ».
LE CONTEXTE ECONOMIQUE ET SOCIO-POLITIQUE ET LE SENTIMENT D’IMPUNITE
« Il y a aussi le contexte économique sénégalais actuel qui n’est pas favorable au gouvernement. Le bilan économique est catastrophique. La croissance économique exhibée à outrance n’a pas produit des effets sur la vie des Sénégalais dont le pouvoir d’achat est aujourd’hui fortement impacté par l’inflation et la conjoncture économique. Ensuite, il y a la question de l’immigration clandestine à laquelle le régime actuel peine à apporter une réponse sociologique. Il y a aussi l’analyse du contexte sociopolitique actuel qui montre clairement que les Sénégalais veulent tourner la page de l’oligarchie libérale qui, depuis le régime du président Abdoulaye Wade à nos jours, s’est enrichie sur le dos des citoyens sénégalais. Et ce, en dilapidant les ressources de l’Etat comme l’atteste d’ailleurs le rapport sur la gestion des fonds Covid-19. Il y a aussi tous les autres rapports des corps de contrôle de l’État comme la Cour des comptes, l’Armp. Tous ont épinglé cette oligarchie libérale là. Donc, c’est une volonté chez les Sénégalais de tourner la page libérale et de passer à autre chose. Donc, tout concourt à ce que le candidat Amadou Ba ne puisse pas passer, même la barre du premier tour ».
EMERGENCE D’UNE NOUVELLE CASTE DE JEUNES POLITICIENS AUX DENTS EXTREMEMENT LONGUES
« L’autre obstacle qui se dresse sur le chemin de la présidentielle du candidat Amadou Ba est cette nouvelle caste de jeunes politiciens aux dents extrêmement longues qui frappent à la porte. Car, dans le contexte mondial, africain et sénégalais, tout est favorable à ce que la jeunesse s’impose sur le landerneau politique. On le voit au Burkina Faso, au Ghana et même en Côte d’Ivoire et ailleurs. Au Sénégal, nous avons Ousmane Sonko. Cette jeunesse africaine est en train de revendiquer sa place, ce qui fait que tous les cinquantenaires et sexagénaires risquent véritablement de passer à côté ».
LA TENSION POLITIQUE QUI ALIMENTE LA FRUSTRATION CHEZ BON NOMBRE DE SENEGALAIS
« L’autre aspect à ne pas négliger, c’est la frustration chez bon nombre de Sénégalais. Le sentiment de haine, de division et de rancœur que beaucoup ont pour ce gouvernement à cause du sentiment de l’injustice qu’ils captent et attendent le moment venu pour donner la réponse politique adéquate. Je veux dire que tous ceux qui sont contre ce que fait ce gouvernement voteront contre le candidat Amadou Ba. La tension politique actuelle est extrêmement difficile et largement partagée par toutes les couches de la population. Il n’y a que les tenants du pouvoir qui ne constatent pas parce que simplement les lunettes qu’ils ont portées ne sont pas les bonnes. Quand vous êtes au pouvoir, vous lisez la réalité à partir de prismes déformés pendant que toute la population pense que cet état de fait n’est pas normal ».
UN PRONOSTIC, MILLE GAPS
Victoire du candidat de Benno au 1er tour de la présidentielle 2024, l’actuel Premier ministre Amadou Ba aura la lourde tâche de rééditer le coup ko électoral réalisé en 2019 par son mentor
Émis par le chef de l’Etat, Macky Sall, par ailleurs président du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr), et de la coalition majoritaire, Benno Bokk Yakaar (Bby), le vœu d’une élection dès le premier tour du candidat Amadou Ba, lors de la présidentielle de 2024, est une probabilité plus qu’incertaine. Et cela, pour bien de raisons liées au problème de légitimité historique et politique, à l’image du fonctionnaire fortuné qui accompagne Amadou Ba, au contexte sociopolitique…
Désigné par le chef de l’Etat, Macky Sall, par ailleurs président du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr), et de la coalition majoritaire, Benno Bokk Yakaar (Bby) comme candidat du régime en place pour la présidentielle du 25 février 2024 prochain, l’actuel Premier ministre Amadou Ba aura la lourde tâche de rééditer le coup ko électoral réalisé en 2019 par son mentor. En effet, s’exprimant le samedi 9 septembre dernier, devant ses alliés qu’il avait convoqués au Palais présidentiel peu après l’officialisation de son choix en la personne d’ Amadou Ba, le chef de l’Etat dit croire à « une victoire dès le premier tour » comme ce fut le cas en 2019. « Cette victoire dès le premier tour est possible, parce que nous savons gagner des élections. L’expérience l’a montré », a confié Macky Sall qui a appelé par ailleurs tous ses partisans notamment les autres candidats à la candidature de la coalition au pouvoir à l’unité autour du désormais unique candidat de la majorité présidentielle.
En effet, depuis 2012, l’actuelle coalition au pouvoir est parvenue sous l’égide du président Macky Sall à maintenir son hégémonie sur la scène politique sénégalaise en remportant pratiquement toutes les élections. Mais, depuis les locales de 2022, l’opposition gagne de plus en plus de terrain au détriment du camp du pouvoir. Une situation qui risque de ne pas rendre la tâche facile à la réalisation de ce vœu du chef de l’Etat. A cela, il faut également ajouter les effets négatifs que sa non candidature est en train de produire surle terrain politique et qui risquent aussi de peser lourdement sur les chances du candidat Amadou Ba de passer au premier tour.
La preuve, plus d’une semaine après sa désignation, Amadou Ba qui dispose désormais moins de six mois pour convaincre les Sénégalais afin de réaliser ce défi du chef de l’Etat, fait toujours face à la résistance de certains de ses camarades de partis. Sur une liste de près de sept autres concurrents, seuls deux ont officiellement annoncé leur désistement. Il s’agit de l’ancien maire de Yoff et ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, et de l’actuel président du Conseil économique, social et environnemental, Abdoulaye Daouda Diallo. Pour le reste, certains ont même fait leur déclaration de candidature officielle. Il s’agit notamment de l’ancien Directeur général de la Caisse de dépôt et de consignation (Cdc) et maire de Kolda, Mameboye Diao.
De son côté, le maire de Linguère et ex-ministre de l’Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye a annoncé dans la foulée de l’annonce du choix du président Macky Sall sa démission à la tête de ce département ministériel très stratégique de l’Agriculture. S’agissant de l’ancien Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne qui avait appelé dans un message partagé sur Facebook, peu avant le choix de Amadou Ba, les membres de Benno à faire un bloc autour du Président Sall avant de promettre une victoire éclatante de Benno en 2024, s’il est désigné candidat, est toujours emmuré dans un silence de cathédrale. Pour sa part, le maire de Sandiara, Serigne Guèye Diop a tout simplement annoncé sa démission de toutes ses fonctions de ministre conseiller, de la coalition Benno Bokk Yakaar, de l’Apr pour se présenter à la prochaine élection présidentielle. Il en est de même pour ex-collègue, Abdou Aziz Diop, qui a aussi démissionné de ses fonctions de Conseiller spécial à la Présidence de la République et de militant de l’Alliance pour la République (APR).