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2 mai 2025
PAR Papa Abdoulaye SECK
FINALEMENT TOUT LE MONDE EST CANDIDAT DÉCLARÉ POUR ÊTRE NOTRE PRÉSIDENT
En lisant, ce matin, les journaux de la place, je constate, encore, que l’actualité est dominée par la prochaine élection présidentielle. Et je tire la conclusion non hâtive qu’on risquerait d’avoir autant de candidats déclarés que d’électeurs.
En lisant, ce matin, les journaux de la place, je constate, encore, que l’actualité est dominée par la prochaine élection présidentielle. Et je tire la conclusion non hâtive qu’on risquerait d’avoir autant de candidats déclarés que d’électeurs. Ce serait grave, car, comme dit l’adage, il faut de tout pour faire un monde. Ce que Nelson Mandela avait bien compris en s’exprimant en ces termes, je le cite :《j’avais toujours admiré les hommes et les femmes qui mettaient leur talent au service de la communauté, ces hommes et ces femmes respectés et admirés pour leurs efforts et leurs sacrifices, même s’ils n’avaient pas occupé de postes importants au gouvernement ou dans la société civile.》. Il voulait motiver ainsi son refus d’être Président de la République, à la fin de l’apartheid, face à l’insistance des dirigeants de l’ANC.
Sans détour, Nelson Mandela avait bien raison : le talent d’un homme ou d’une femme peut bien être d’une utilité sociétale certaine sans l’occupation d’un prestigieux poste politique.
C’est pourquoi je frémis, à chaque fois, qu’un politique parle de tout et de rien en centrant tout sur sa propre personne. Si l’occasion m’était donnée, j’aurais posé à ces messies la question suivante : le meilleur Président de la République, sans des exploitants agricoles, peut-il assurer, par la magie des mots et des projets, une souveraineté alimentaire durable ?
Cette question contient sa propre réponse qui devrait être acceptée sans recours à un raisonnement compliqué qu’on serait seul à comprendre. En clair, un talent individuel doit être au service du collectif.
Au demeurant, je retiens une assertion forte : " un collaborateur, c’est celui qui sait faire ce que je ne peux faire et qui ne peut pas faire ce que je sais faire". C’est une belle illustration de ce que doit être un système efficace, efficient, inclusif et résilient. J’utilise souvent celle-ci en plaidant pour des recherches interdisciplinaires visant à comprendre et à expliquer des phénomènes complexes qui se complexifient au cours du temps.
Que chacun de nous fasse ce qu’il sait faire et mise sur une mutualisation des talents à travers une exploitation raisonnée des complémentarités et le respect des différences.
Le savant Cheik Anta Diop n’a jamais prêté serment devant le Conseil constitutionnel pour nous diriger mais sa contribution a toujours été immense, respectée et admirée de tous.
Que Dieu nous garde.
LE PAS DE GÉANT
Senelec est en passe de devenir un nouvel opérateur d’infrastructures pour le service public et les opérateurs de télécommunications.
Senelec est en passe de devenir un nouvel opérateur d’infrastructures pour le service public et les opérateurs de télécommunications. L’entreprise publique d’électricité et le géant chinois du numérique ont présenté, hier, à Dakar, un bilan d’étape de leur collaboration entamée il y a un an.
C’est le récit d’une digitalisation qui ouvre de nouveaux horizons à une entreprise publique. Le partenariat entre la Senelec et le géant chinois Huawei a consisté en des projets d’innovation et de digitalisation. Premiers résultats : la mise en place d’un réseau national 100/200G en technologie Dwdm (voir encadré), actuellement en phase d’achèvement, et la conception et le développement d’un réseau radio sécurisé de fibres optiques pour les communications critiques pour l’entreprise d’électricité et les services publics, l’automatisation du réseau électrique et le comptage intelligent de l’énergie. Une première phase a été déployée grâce à un premier lien opérationnel sur Dakar-Thiès. Il faut dire que les atouts étaient là. En effet, suivant les explications de Pape Mademba Bitèye, Directeur général de la Senelec, le réseau de fibre optique de la Société nationale d’électricité est, aujourd’hui, déployé sur le réseau électrique pour la gestion de ce dernier et couvre tout le territoire national. D’architecture aérienne en majorité, ce réseau de fibres enregistre « d’excellentes performances », selon les mots de M. Bitèye.
Dans le but d’utiliser pleinement ces ressources existantes en fibres optiques, Senelec a donc décidé de mettre en place de nouveaux équipements Dwdm et de réutiliser les ressources existantes en fibres optiques pour construire un réseau backbone et d’accès en technologie Ms-Otn + Dwdm (voir en encadré) du leader mondial Huawei afin de fournir des services de réseau aux opérateurs de télécommunications, aux Gouvernements, aux entreprises, comme l’a fait comprendre le Directeur des Transports de la Senelec, Mame Sigui Sarr, qui a présenté le projet au public.
Le backbone a deux grandes particularités : il met à profit les technologies les plus rapides comme la fibre optique et il dispose d’une bande passante très importante. En novembre 2022, Senelec et Huawei avaient signé un Mémorandum d’entente sur un partenariat stratégique dans le secteur des Tics.
À l’heure d’un premier bilan d’étape, « Senelec a réussi à établir des liens 100 G sur le réseau de transmission Dwdm national. Dans son plan de développement stratégique, élaboré en 2021, « Dolli Sénégal », dont l’un des marqueurs phares est l’efficience des dépenses, « il s’agit à la fois d’avoir un meilleur contrôle des coûts et une augmentation des revenus en misant sur l’innovation à travers la digitalisation et la mise en valeur des infrastructures de télécommunication ». Une augmentation des revenus de l’entreprise pour « diminuer le coût de l’électricité », comme l’a laissé entendre Pape Mademba Bitèye. Le Directeur général de Huawei Sénégal, Lionel Liu, a, pour sa part, salué l’opportunité que l’entente avec Senelec a constituée, en particulier pour l’édification d’une infrastructure numérique, en fournissant des capacités de haut débit. Il a révélé que le projet se déploie actuellement sur 53 sites dans les 14 régions. La présentation s’est faite sous les yeux des représentants des grands opérateurs ainsi que des porteurs de startups, de nombreux acteurs du numérique et d’une forte délégation de l’Ambassade de Chine conduite par le Conseiller commercial Rong Weidong.
ÉLECTRICITÉ ET TÉLÉCOMS
Une convergence technologique majeure
Avec ses 2000 km de fibres optiques, le réseau de transmission de Senelec est, aujourd’hui, composé de 53 sites, dont 33 sites backdone (épine dorsale) avec une capacité de 100G par longueur d’onde et de 20 sites d’accès avec une capacité de 10G par longueur d’onde. Ce basculement a jeté les bases de l’entrée dans les télécoms pour l’entreprise d’électricité. Explications. La technologie Dwdm est une extension du réseau optique. Les appareils Dwdm (multiplexeur ou Mux en abrégé) combinent la sortie de plusieurs émetteurs optiques pour la transmission sur une seule fibre optique. À la réception, un autre dispositif Dwdm (démultiplexeur ou Demux en abrégé), sépare les signaux optiques combinés et transmet chaque canal à un récepteur optique. Une seule fibre optique est utilisée entre les appareils Dwdm. Au lieu de nécessiter une fibre optique par paire d’émetteurs et de récepteurs, Dwdm permet à plusieurs canaux optiques d’occuper un seul câble à fibre optique. Dans le but d’optimiser ses ressources avec la mise en place des équipements Dwdm, Senelec a donc construit, grâce à Huawei, un réseau backbone et d’accès afin de fournir des services de réseaux aux gouvernements et aux entreprises publiques et privées. Qu’est-ce qu’un réseau backbone, en anglais, littéralement épine dorsale. Le terme vient de l’informatique. Un réseau backbone est le cœur d’un réseau informatique. Il relie de nombreux routeurs interconnectés entre eux et peut être utilisé pour connecter le siège d’une organisation, les bâtiments gouvernementaux, les universités. Il peut même aller beaucoup plus loin et pouvoir connecter des pays ou même des continents, selon les explications fournies par ChatGpt.
Comme l’a rappelé, hier, Pape Mademba Bitèye, la convergence entre les sociétés d’électricité et les opérateurs de télécommunications par la réunification de leurs réseaux électriques et de télécommunications, ouvre de réelles opportunités : les Réseaux intelligents (Smart grids) pour la gestion en temps réel des réseaux électriques ; ce qui permet d’optimiser la distribution de l’énergie ; les télécommunications pour le secteur de l’énergie (services de connectivité et de communication aux entreprises du secteur de l’énergie ; ce qui améliore la surveillance et la gestion des réseaux électriques, notamment pour la distribution de l’énergie renouvelable. Senelec peut aussi se positionner dans le partage d’infrastructures (pylônes, tours de télécommunication et fibres). Autres perspectives, la gestion de la demande, la sécurité et la résilience. En effet, la convergence peut renforcer la sécurité et la résilience des réseaux électriques en permettant une communication rapide en cas de pannes ou d’incidents. La couverture des évènements religieux au Sénégal en est une belle illustration. Un premier test concluant a été effectué lors du dernier Magal de Touba, quand les employés de Senelec ont utilisé la nouvelle infrastructure numérique pour communiquer. Test à nouveau réalisé, hier, en marge de la cérémonie…
MULTIPLE PHOTOS
LE MAGAL DES DEUX RAKAAS DE DIAMALAYE PRÉVU LES 20 ET 21 SEPTEMBRE
La communauté mouride de Dakar célèbrera les 20 et 21 septembre le Magal des deux rakaas de Diamalaye (quartier de Dakar), en souvenir de la prière en mer de Cheikh Bamba Mbacké, le fondateur du mouridisme
Dakar, 19 sept (APS) – La communauté mouride de Dakar célèbrera les 20 et 21 septembre le Magal des deux rakaas de Diamalaye (quartier de Dakar), en souvenir de la prière en mer de Cheikh Bamba Mbacké, le fondateur du mouridisme, l’une des plus grandes confréries musulmanes du Sénégal.
Initiée par le »Kurel des deux Rakaas » de Diamalaye, l’édition 2023 est placée sous le thème: »Les recommandations de Cheikhoul Khadim envers la jeunesse ».
»Nous sommes en plein préparatifs de la cérémonie des deux rakaas. Nous sommes dans les derniers réglages avec les services techniques de l’Etat, notamment la SENELEC [Société nationale de l’électricité]’’, a confié Mamady Yade, membre de la cellule communication du ‘’kurel’’, dans un entretien avec l’APS.
Selon lui, il est prévu dans la journée du mercredi 20 septembre, une série de récitals de Coran, des panels, des expositions et un vernissage sous la présidence du ministère de la Culture.
La nuit de prières prévue mercredi est dédiée au khalife des ‘’Baye Fall’’, Mame Cheikh Ibrahima Fall.
Jeudi matin, un récital de Coran et des consultations médicales gratuites sont au programme. La cérémonie officielle se tiendra le même jour après la prière de Takusaan (17 heures)
La cérémonie des deux rakaas est célébrée depuis 1995 par le »kurel des deux rakaas’’, avec plus de 50 dahiras, a rappelé la vice-présidente de ladite structure.
MARCHE DE MBACKE CONSUME
Au total, huit cantines ont été emportées par un incendie qui s’est déclaré lundi soir, peu après 22 heures, au marché de Mbacké (centre), a appris l’APS de sources sécuritaires.
Mbacké, 19 sept (APS) – Au total, huit cantines ont été emportées par un incendie qui s’est déclaré lundi soir, peu après 22 heures, au marché de Mbacké (centre), a appris l’APS de sources sécéritaires.
»Au total, on a dénombré huit cantines qui ont pris feu (…) lors de cet incendie qui s’est déclenché ce lundi au marché de Mbacké », a fait savoir le commandant de la 23e compagnie d’incendie et de secours de Touba, lieutenant Modou Tine.
»C’est aux environs de 22h15 que les éléments de la 23e compagnie d’incendie et de secours de Touba a reçu l’alerte. Arrivés sur les lieux, nous avons établi deux petites lances qui ont permis aussitôt d’enrayer la propagation des flammes », a-t-il expliqué.
Trouvé sur les lieux ce matin en train de constater les dégâts, le commerçant Ahma Diaw, l’un des sinistrés n’a que ses yeux pour constater les dégâts.
‘’Ma cantine a été complétement ravagée par les flammes. J’étais dans le secteur de l’alimentation. J’avais investi entre 700 et 750 mille francs CFA’’, se désole-t-il
VERS LA DIGITALISATION DU SERVICE DES BOURSES
Un protocole d’accord a été signé entre la Direction des bourses et la Société Sénégal numérique SA (SENUM SA) pour la digitalisation des services des bourses
Dakar, 19 sept (APS) – Un protocole d’accord a été signé entre la Direction des bourses et la Société Sénégal numérique SA (SENUM SA) pour la digitalisation des services des bourses, a appris l’APS sur le site du ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Divers aspects relatifs à l’audit du système d’information, aux outils de travail, à l’hébergement de données et la mise à disposition des centres Sénégal Services sont prévus dans l’accord, souligne le texte.
Le ministre de l’Enseignement Supérieur qui a assisté à la cérémonie de signature a assuré que d’autres directions du ministère pourraient travailler avec Sénégal Numérique pour la digitalisation de leurs services.
SEDHIOU VA ABRITER LES PHASES NATIONALES DE L’ORGAM
La 4ème édition des phases nationales de l’Organisation de gestion des activités de masse (ORGAM) se tiendra à Sédhiou, a annoncé son président de l’ORGAM, Ousmane Iyane Thiam.
Sédhiou, 19 sept (APS) – La 4ème édition des phases nationales de l’Organisation de gestion des activités de masse (ORGAM) se tiendra à Sédhiou, a annoncé son président de l’ORGAM, Ousmane Iyane Thiam.
‘’Je suis à la tête d’une forte délégation de l’ORGAM pour rencontrer les autorités de la région de Sédhiou, en vue de l’organisation des phases nationales, qui doivent se tenir du 28 septembre au 8 octobre 2023’’, a-t-il déclaré à Sédhiou, où il séjourne dans le cadre d’une tournée qu’il effectue dans la région.
Il a précisé que les 16 équipes participantes seront logées à Ndiamacouta, Marsassoum, Samine et Goudomp. Les demi-finales et la finale se joueront au stade municipal de Sédhiou.
‘’Cette alternative [ORGAM] a été créée pour que toute ASC libre, si elle le désire ou se sente négligée dans une structure, puisse y adhérer’’, a précisé Ousmane Iyane Thiam. Il a invité les populations à venir en masse pour communier avec la jeunesse.
PAR Farid Bathily
L'ONU, UNE INSTITUTION À BOUT DE SOUFFLE ?
Ukraine, coups d'États en Afrique, climat, crise migratoire, l'Organisation des Nations unies doit actuellement faire face à des défis encore jamais vus. Soixante dix-huit ans près sa création, certains posent la question de sa pertinence
Depuis sa fondation après la Seconde Guerre mondiale, l'Organisation des Nations Unies est perçue comme le phare du dialogue et de la coopération internationale. Pourtant, les vents changeants de la géopolitique actuelle soumettent cette institution à une pression sans précédent, laissant certains se demander si elle est toujours à la hauteur des défis mondiaux.
L'absence des grands : un signe révélateur
L’ONU, garante du multilatéralisme, semble être en perte de vitesse. En cette journée du mardi 19 septembre 2023, New York, qui chaque année s'anime au rythme des débats et rencontres internationales, se trouve confrontée à une absence notable de plusieurs grands dirigeants. Poutine, Macron, Jinping, Sunak : leurs chaises vides en disent long sur la situation préoccupante de la diplomatie mondiale.
Antonio Guterres, à la tête de l’ONU, tente tant bien que mal de réorienter le discours sur les engagements concrets, mais les absences sont lourdes de sens. Si même lors des grandes occasions, des membres clés délaissent le forum mondial, comment l'organisation peut-elle prétendre à une action efficace ?
Réinventer l'ONU face aux défis contemporains
Les dissensions internes, de plus en plus manifestes, brouillent les objectifs initiaux de l'organisation. Ce n’est plus seulement une question d’absence physique, mais une remise en question profonde de l’efficacité et de la pertinence de l’ONU face à la multitude de crises : urgences climatiques, conflits armés, crises migratoires, tensions commerciales, entre autres.
Anthony Blinken, dans son allocution, a soulevé une problématique centrale: la difficulté croissante de forger une coopération internationale. Cette déclaration souligne un décalage entre les principes fondateurs de l'ONU et la réalité complexe des relations internationales d'aujourd'hui.
Face aux crises : introspection et évolution
La question se pose avec acuité: comment revitaliser cette institution septuagénaire pour qu'elle réponde aux exigences du 21e siècle ? Les appels à une réforme profonde, allant de la structure interne à la représentativité des membres, n'ont jamais été aussi pressants. Les discussions sur le droit de veto, par exemple, ne sont plus seulement des murmures dans les couloirs, mais des revendications ouvertes pour une meilleure équité.
Il est crucial d'aller au-delà des simples constats. L'avenir de l'ONU dépend de sa capacité à se réinventer, à s'adapter, et surtout à agir de manière décisive. Pour y parvenir, une introspection s’impose, suivie d'une volonté collective de réforme.
Dans ce monde en mutation rapide, l’ONU ne peut se permettre de rester en marge. Elle doit redevenir le cœur battant de la coopération mondiale, une force unificatrice dans un monde fragmenté. Le chemin est long et ardu, mais la mission de paix et d'harmonie en dépend. La balle est désormais dans le camp de ses membres.
DE JEUNES CANDIDATS DANS LA COURSE AU PALAIS
Parmi les candidatures déclarées, des hommes et des femmes d’un âge moyen cherchent à présider aux destinées de la Nation. Il s’agit, en l’occurrence, de Pape Djibril Fall, d’Anta Babacar Ngom, d’Ousseynou Diallo…
L’élection présidentielle de 2024 intéresse des jeunes. Parmi les candidatures déclarées, des hommes et des femmes d’un âge moyen cherchent à présider aux destinées de la Nation. Il s’agit, en l’occurrence, de Pape Djibril Fall, d’Anta Babacar Ngom, d’Ousseynou Diallo… Pour une première, ces « novices » devront affronter des politiciens rompus à la tâche.
Ils s’opposent à la figure du politicien classique rompu à la tâche. Pape Djibril Fall, Anta Babacar Ngom, Ousseynou Diallo, entre autres, sont différent des profils d’anciens jeunes politiques à l’instar d’Idrissa Seck sous l’aile d’Abdoulaye Wade, d’Abdou Diouf, alors héritier du Parti socialiste (Ps). Néanmoins, ils ont annoncé partir à la conquête des suffrages des Sénégalais pour diriger le pays en 2024.
Selon Moussa Diaw, Enseignant-chercheur en Sciences politiques à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis, l’implication de cette jeunesse traduit un certain « renouvellement de l’élite politique ». Il soutient, en effet, que c’est une respiration générationnelle qui, en soi, est bonne pour le pays. Pour lui, le contexte actuel est favorable à la candidature des jeunes à la présidentielle puisqu’une certaine partie de la classe politique est vieillissante, mais tient tout de même à se maintenir dans l’attelage étatique. L’heure du remplacement a donc sonné selon ses jeunes qui aspirent à se positionner et à trouver leur place sur l’échiquier politique.
Un avis partagé par Dr Serigne Thiam, enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar. D’après ce dernier, ces jeunes ont un message à porter. Cependant, il trouve qu’il y a un blocage. « Il sera très difficile pour ces jeunes politiciens cités de faire le poids devant les politiciens chevronnés du fait de leur grande expérience étatique, du fait qu’ils disposent d’appareils politiques bien installés sur le territoire sénégalais », pense Dr Thiam. À l’en croire, aussi noble que soit la volonté de cette jeunesse de faire bouger les lignes, elle se heurtera à la réalité de la politique au Sénégal.
Des novices
Moussa Diaw est presque catégorique. Pour lui, il est évident que les jeunes à l’image de Pape Djibril Fall, Anta Babacar Ngom, Ousseynou Diallo, etc., ont du pain sur la planche. Il estime que ces derniers doivent passer différentes étapes avant d’espérer diriger un pays. « Il leur faut beaucoup plus d’expérience politique, de connaissances également, notamment le sens élevé de l’État… Cela requiert énormément de travail de terrain. Il ne faudrait pas se retrouver à la tête de l’État avec un novice qui se cherche encore », déclare M. Diaw. Toutefois, il salue leur engagement en politique qui, somme toute, reste honorable.
Poursuivant son analyse, l’Enseignant-chercheur souligne une carence identitaire de ces jeunes profils qui ne s’inscrivent pas forcément dans des courants de pensée ou des idéologies claires. Il soutient que c’est justement cela leur défaut. Pour lui, ils doivent davantage exposer leur vision du développement et leur projet politique en participant à des débats afin de convaincre l’opinion. Mais, à ses yeux, ils ne sont pas suffisamment outillés pour cela. « Ils gagneraient à proposer des idées nouvelles et à davantage se faire connaître », ajoute-t-il.
Dans la même veine, Serigne Thiam souligne que la vraie ambition derrière ces candidatures n’est certainement pas de remporter la présidentielle de 2024. Pour lui, l’enjeu pour ces jeunes est de prendre rendez-vous dans l’objectif de gagner en popularité. Les jeunes qui ont annoncé leur candidature sont, renchérit-il, dans la poursuite de projets à moyen terme qui commence dès maintenant. « Pour le moment, l’électorat sénégalais n’est pas prêt à confier les rênes du Palais de la République à cette jeunesse inexpérimentée et manquant d’outils idéologiques et techniques. À partir de 2029, il n’y aura que des jeunes pour diriger le pays. Et la candidature des jeunes pour cette élection leur prépare à bien se hisser au sommet pour 2029 », fait remarquer l’universitaire.
TOURNÉE MOUVEMENTÉE DE GAKOU DANS LE NORD
Adversaire redoutable du candidat de Benno bokk yaakaar (BBY) à la présidentielle de 2024, le leader du Grand Parti subit une forte pression des autorités administratives qui bloquent le déploiement de son cortège sur l’étendue du territoire national
Le candidat à la présidentielle de 2024, Malick Gakou, en tournée nationale dans le Nord du pays, ne passe pas inaperçu dans les localités visitées où des foules, en délire, l’accueillent de manière triomphale. Des populations pour qui, «aujourd’hui, le maire honoraire de Guédiawaye cristallise tous les espoirs suite à l’incarcération de son camarade Ousmane Sonko, membre de la Conférence des leaders de Yewwi askan wi (Yaw)».
Adversaire redoutable du candidat de Benno bokk yaakaar (Bby) à la Présidentielle de 2024, Gakou subit une forte pression des autorités administratives qui bloquent le déploiement de son cortège sur l’étendue du territoire national. Serait-il devenu, aujourd’hui, la cible du pouvoir en place suite à l’emprisonnement de l’opposant Ousmane Sonko radié du fichier électoral national ? De l’avis de cet observateur de la scène politique, Tapha Sall, «tous les signaux le montrent étant entendu que son cortège est traqué dans toutes les localités du Nord du pays».
«Malgré tout, Malick Gakou, qui demeure un politicien chevronné et fin stratège, reste serein et imperturbable pour ne pas être dévié de son objectif de conquête pacifique du pouvoir», fait remarquer notre interlocuteur. Avant d’ajouter : «L’ancien ministre du Commerce, peint comme un homme de paix et de consensus, sur la scène politique depuis plus de trois décennies, se définit comme un homme d’Etat à la trajectoire lisse, qui n’a jamais été épinglé par les corps de contrôle dans l’exercice de ses différentes fonctions ministérielles.»
Malick Gakou, qui se dit candidat aux «mains propres», ayant entamé la tournée de «La caravane de la victoire», le vendredi 15 septembre, par la région de Louga, compte partager avec les Sénégalais son ambitieux projet «Programme alternatif Suxali Sénégal (Pass)». Malheureusement, s’offusquent ses partisans, «son périple n’est pas de tout repos». Arrivé à Ndande, vendredi dernier, son cortège a été immobilisé par des éléments de la Gendarmerie nationale, qui l’avaient obligé d’éteindre la sonorisation et la sirène du gyrophare de «sa flèche».
Interdiction de rassemblement
Toutefois, après plusieurs minutes d’arrêt, le convoi de «Yonnu Pass Pass» a pu reprendre la route. A Kébémer, Gakou va subir les mêmes désagréments. Il a été de nouveau immobilisé par des éléments de la Police nationale pour le motif de «risques de troubles à l’ordre public».
A Linguère, le Préfet du département a indiqué dans un communiqué «qu’en raison des risques de troubles à l’ordre public, les manifestations, rassemblements, attroupements et cortèges sur la voie publique sont interdits sur toute l’étendue du territoire du département de Linguère à compter du vendredi 12 au 19 septembre 2023».
Manœuvre ou pure coïncidence ? L’interrogation mérite d’être posée, surtout que la période d’interdiction couvre largement le temps du séjour de Malick Gakou dans cette circonscription administrative. Le président du Grand parti (Gp) va subir les mêmes déboires à Matam.
Dans le même registre, dans un communiqué en date du 16 septembre 2023, le Préfet de Ranérou-Ferlo mentionne l’obligation d’une «déclaration préalable pour toute manifestation sur la voie publique». Il indique que toute manifestation sur la voie publique en dehors du respect de cette formalité sera dispersée. Les partisans de Malick Gakou, qui ne décolèrent pas, ont signalé que d’«autres candidats déclarés, qui ont emprunté le même itinéraire, n’ont jamais été inquiétés par l’autorité préfectorale. Pire encore, des responsables des dites localités ont tenu des meetings de soutien au candidat de la mouvance présidentielle, sans coup férir».
La tournée nationale de la Coalition Gakou 2024, qui va durer 10 jours, va le conduire à Louga du 15 au 16 septembre, ensuite du 17 au 21 septembre à Matam et, enfin, du 22 au 25 septembre, à Saint-Louis. Malick Gakou a eu le soutien des responsables de la Conférence des leaders de Yewwi askan wi (Yaw) qui, à travers un communiqué, ont dénoncé les tentatives de musèlement de l’opposition relevant d’une énième forfaiture du régime en place.
L’APR COMBA(T) AMADOU
Le candidat de la majorité est combattu par ses propres frères de parti. Tout le contraire des alliés, qui ont fini d’adouber la candidature du Premier ministre à l’issue du choix opéré par le président Macky Sall
Des Apéristes qui combattent un Apériste. Telle est la scène qu’offre à la vue de l’opinion le parti présidentiel. Le candidat de la majorité, Amadou Ba, est combattu par ses propres frères de parti. Tout le contraire des alliés, qui ont fini d’adouber la candidature du Premier ministre à l’issue du choix opéré par le Président Macky Sall.
Le vent de contestation du choix du candidat Amadou Ba, qui souffle au sein de l’Alliance pour la République (Apr), se résume à une situation : l’Apr qui combat un candidat Apr à la Présidentielle. Le choix du candidat de Benno à la Présidentielle a donc amené des responsables de l’Alliance pour la République (Apr) à contester la désignation de Amadou Ba. C’est le cas du président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), Abdoulaye Daouda Diallo, qui a finalement décidé de se ranger derrière le candidat Amadou Ba dont il n’a pas cité le nom lors de son point de presse de samedi dernier.
Le ministre de l’Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye, qui a claqué la porte du gouvernement, continue à se rebeller, tout comme Mame Boye Diao qui a déclaré sa candidature avant d’être démis de ses fonctions de Dg de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc) et l’ex-Pm Mahammed Boun Boun Abdallah Dionne à qui on prête de vouloir être sur la piste de départ le 25 février prochain. De même que la sortie des rangs du parti présidentiel de l’édile de Sandiara, Pr Serigne Guèye Diop, qui veut être aussi de la course à la présidence. Les dissidences ne sont que l’œuvre de responsables de l’Apr. Même si ceux qui ont décidé de faire cavalier seul, voient beaucoup de responsables apéristes ou assimilés leur tourner le dos. Aly Ngouille Ndiaye a vu 16 des 18 maires du département de Linguère se déclarer favorables au candidat Amadou Ba.
Au même moment, les alliés au sein de la Coalition Benno bokk yaakaar ont fortement approuvé le choix du Pm pour diriger les troupes de la mouvance au scrutin majeur du pays. Le Ps, l’Afp, la Ld et les nombreux autres partis qui composent le regroupement des alliés de l’Apr ont gardé intacts leur soutien et appui à Ba. Au moment où ce vent de contestation a pris forme à l’Apr, le camp d’en face ne fait pas bloc autour d’un candidat pour croiser le fer avec celui du pouvoir.
Dans les rangs de la Coalition Yewwi askan wi (Yaw), la totalité des leaders sont candidats à la course pour la Présidence. Aucun d’entre eux ne compte se faire raconter les joutes de février prochain. Il n’y a qu’à voir l’activisme et l’agitation dont continuent de faire montre successivement Malick Gakou (Grand parti), Déthié Fall (Prp), Aïda Mbodj (And), le Pur avec la candidature annoncée de Serigne Moustapha Sy, pour s’en convaincre.