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31 mai 2025
Par Maïmouna FAYE FALL
FATOU KINE «DEM NA»
Fat Kiné «Dém na»! Fat Kiné est morte. Oui elle est morte. Elle est partie à jamais! Et pourtant je me surprends à scruter le ciel, à défier le temps, mais surtout à refuser l’évidence. Mais de guerre lasse.
Fat Kiné «Dém na»! Fat Kiné est morte. Oui elle est morte. Elle est partie à jamais! Et pourtant je me surprends à scruter le ciel, à défier le temps, mais surtout à refuser l’évidence. Mais de guerre lasse. Résignée, affligée, la poitrine lourde, les semaines se déroulent, mais la réalité est là. Fat Kiné est morte. La sentence divine est passée par là. Maisje n’arrive toujours pas à me retenir ou à retenir mes larmes qui coulent depuis des jours sur mes joues et depuis l’annonce du décès de mon amie journaliste, Fatou Kiné Dème de la TFM. Décès survenu le 04 septembre dernier, jour du grand magal de Touba, suite à une longue maladie. Ce jour-là, mon téléphone a sonné, j’ai eu beaucoup d’appels manqués. La réaction d’une voisine m’a alerté, «Ohhhh! C’est une journaliste de la TFM. Ndeyssan», a-t-elle crié. D’abord, j’ai pensé à un accident sur la route de Touba avant de courir prendre mon téléphone qui affichait une liste rouge d’appels. Sur Facebook, ses photos défilaient. Mais j’ai pris la peine d’appeler sur son numéro avant de tomber sur sa soeur Sokhna Marième qui me confirma la nouvelle. C’était la triste réalité. Mon époux qui était sorti et qui a appris la nouvelle se hâta de rentrer car connaissant nos relations. Une fois dans les pièces, il comprit que j’étais au courant de la nouvelle. Tous les autres appels des camarades et autres collègues qui avaient remarqué cette complicité entre nous, c’est lui qui décrochait pour prendre leurs appels. Je ne pouvais plus faire sortir un seul mot. Ma langue complètement ... «coupée».
Les jours passent...
Elle a été inhumée le mardi 5 septembre au cimetière «Bakhiya» de Touba. Mais depuislors, la tristesse m’envahit encore et son image refuse de me quitter. Etant sous le choc, je peine encore à faire le deuil. Un deuil qui sera long et interminable, je le reconnais, et le vis! Pourtant, et pendant près d’une semaine, j’ai évité de regarder la Tfm (Télévision Futurs Médias) de peur de croiser son image, sa photo affichée sur l’écran. Mes enfants me disent : «maman, tata Fat Kiné ne doit pas mourir. On ne veut plus te voir dans cet état. Elle va revenir»! Ma réaction : des larmes encore! Sa disparition ne devait guère être une surprise pour moi. Seulement, j’ai toujours refusé d’y croire. Oui de croire et d’accepter surtout que ses jours sur terre étaient comptés comme elle le disait. Oui, elle me l’a dit. Dieu m’est témoin. Elle en rigolait, moi j’en pleurais. «Mounass, limay duund nii bonus là. Je sais que c’est très proche même. Le jour de mon décès, j’aimerais bien te voir en larmes et venir auprès de toi et te dire, yaa gnakk fayda. Diooy rek ngay def». Ainsi me taquinait-elle en rigolant. Moi qui, bouche bée, continuais à verser de chaudes larmes, elle me demandait de prendre un verre d’eau. Aujourd’hui, elle est partie. Je pleure, mais elle n’est pas là pour me consoler comme d’habitude.
C’est fini. Mes peines et difficultés, je vais devoir les surmonter seule…
Seule et sans Fat Kiné qui intervenait et me donnait tout le temps des conseils. De la même manière qu’elle prenait ma défense devant mon époux. Bouleversée et secouée, je suis triste et dévastée par son décès. Elle était une plus qu’amie, une grande sœur, conseillère et confidente. Cette belle âme qui fut un plus que tout pour moi est partie bien trop tôt. On ne partagera plus les délires, les fous rires, les échanges interminables, les souffrances internes comme externes, les inquiétudes de la vie, les joies, les peines, les projets... Surtout nos enfants, et particulièrement Cheikh Ahmed Tidiane Shérif! Beaucoup n’ont pas compris pourquoi je suis extrêmement touchée. Je le dis ici. Elle m’a presque tout dit et tout appris. Elle m’a surtout donné des idées et des conseils. Elle m’a rassuré et guidé. C’était une grande personnalité. Je ne regrette aucunement de l’avoir connu, d’être restée avec elle, et partagé beaucoup de chose avec elle. Surtout notre plat préféré, le «spaghetti». Oui on ne mangeait que du «spaghetti» surtout quand on faisait la formation au CESTI, école de journalisme, et même après son mariage. Le jour où elle a eu un début de fausse couche et hospitalisée, elle m’a appelé pour me demander d’aller acheter pour elle du spaghetti chez le maïga et l’apporter à l’hôpital de Ouakam. Je lui dis, «Kharal ma toggal la»( Attends que le prépare moi-même). Elle répond «non. Bou maïga laawakh. Té bouko def thi bol. Nako def thi papier journal. «.... ( Je veux du spaghetti préparé par le vendeur du coin et il ne faut pas le faire dans un bol mais du papier) Elle aimait, mais elle en rigolait aussi. «Mounasssi par hasard nos camarades nous trouvaient en train de manger ce plat-là.... On ne mange pas sain hein. Regardes-moi les mouches là. Héy maïga, toi aussi, nettoie là un peu», disait-elle au vendeur qui acquiesçait sans broncher. Un ordre qu’elle n’osait pas donner quand on venait sans rond. Oui, il y a des jours où on venait prendre à manger et payer après avoir perçu quelque chose à sa rédaction ou à la mienne. Nos deux noms figuraient chaque mois dans le cahier du maïga. Histoire de vous raconter un peu ces moments passés ensembles. Moments de délires certes, imposés par nos situations. Ce, jusqu’au jour où la Tfm l’a recrutée à la rédaction centrale après son passage comme stagiaire envoyée par le CESTI dans le cadre de notre formation. J’ai fait le mien à l’APS (Agence de presse sénégalaise). Je me souviens encore de ce jour, ses larmes surtout. Adama Sow a beaucoup facilité son intégration dans ce groupe GFM. Elle devait, je pense, commencer un lundi ou jeudi. J’ai oublié. En tout cas, le lendemain de son recrutement, elle est venue tôt toquer à ma porte (c’était un samedi). Elle voulait que je l’accompagne à Castor (marché samedi) pour un peu changer nos garde-robes avec des jupes et hauts. Pour dire combien elle était humble.
La professionnelle aguerrie
Ce qui m’a surtout marqué chez elle, c’est l’amour qu’elle portait à sa mère. «Mounass ma maman, elle est ma force, et elle me manque énormément», me disait Cheikh Ahmed Tidiane Shérif également. C’est son unique fils. A coté de cet amour, il y a aussi la passion du métier… Elle a su montrer son talent et sa passion, surtout son professionnalisme avec la présentation, mais aussi dans les émissions et rubrique Santé. Femme de terrain, elle aimait surtout les sujets «intemporels». Ses deux premiers sujets de reportage (raréfaction du poisson et les artisans de Soumbédioune), on a travaillé ensemble là-dessus. La rigueur, l’implication, l’abnégation, l’engagement, voilà Fat Kiné. Elle était tout simplement exceptionnelle. Au point d’être pris en audience par Youssou Ndour. «Mounass, je te fais un envoi ma faye nar bi khoromam. Youssou Ndour m’a pris en audience aujourd’hui. Il m’a filé quelques billets Euro. Mounass c’est la première fois ma guiss ay euros ou dollars. En tout cas, ce n’était pas des francs Cfa». Et pour cette affaire d’audience avec Youssou Ndour, j’ai entendu Bouba Ndour l’aborder dans son témoignage rendu à Fat Kiné.
Les blessures de la vie
Cette dame généreuse qui vient de nous quitter, on habitait ensemble à la Médina et elle fréquentait notre domicile à la rue 45 angle 28. Nous n’avons pas grandi ensemble. C’est le métier de journaliste qui a croisé nos chemins. En effet, entre Tambacounda et Sébikhotane, c’est tout un trajet, des routes, des pistes, de la poussière, de la chaleur... Pourtant nos chemins se sont croisé je ne sais plus encore par quel miracle. En tout cas, on s’est croisé, on s’est aimé et on a partagé beaucoup de choses. Oui beaucoup de choses, d’abord en tant que deux... soeurs mais surtout en tant que camarades et collègues journaliste. On s’est connu et on s’est aimé malgré notre différence d’âge et ethnique. Elle est née en 1975, moi en 1983. Elle est halpoular, je suis sérère. Le cousinage à plaisanterie a surtout raffermi notre relation. On vivait zen, sans stress malgré nos difficultés. Oui, on a souffert. Le jour de la remise de diplôme, elle m’appelle tôt pour me demander de récupérer pour elle car ayant un empêchement. Elle ne pouvait pas se présenter devant ses camarades dans une telle situation que moi seule connaissait. Tout comme le jour où elle m’a réveillé à 3 heures du matin pour me dire qu’elle va prendre un taxi et venir chez moi parce qu’elle ne voulait pas que sa maman sache qu’elle vivait dans une certaine situation. Je me réserve le droit de ne pas entrer dans les détails. Djiby Sadio, un camarade et collègue journaliste qui a fait son stage à la RFM sait aussi, et Dieu nous est témoin. Le divorce, l’opération chirurgicale, le fait de ne plus avoir d’enfant qui faisait qu’elle refusait de s’engager dans une nouvelle aventure. Ça aussi, c’est la vie de Fat Kiné, c’est notre vie. Mais silence surs ces épisodes... Son parcours sur terre est si court, mais elle m’a marqué dans sa vie. On s’est connu en 2008 alors qu’elle était journaliste présentatrice à la Rdv à Dakar après des années passées comme correspondante à Tambacounda. Depuis lors, je l’adore parce que je la connais personnellement. Plus chanceuse que tous ces gens qui ne la voyait à travers le petit écran et qui rêvaient de la côtoyer. Très correcte, joviale, affable, mais très comique aussi, sa modestie légendaire et son langage poli ont fait de la fille de feu Elhadj Touba Dème qui fut représentant du Khalif général des mourides à Tambacounda une grande personnalité. Même ceux qui ne la regardaient qu’à travers le petit écran appréciaient son professionnalisme, son style et surtout son humilité. Ils ont bien remarqué son professionnalisme fait de tenue et retenue. Elle était très joviale, toujours le sourire aux lèvres, bosseuse et respectueuse, humble et professionnelle. On aimait l’écouter et la suivre. «Grande soeur, présentation journal en Wolof, ya meunn». «Elle: Petite soeur, buma diay waay, pas de fleurs. Moi: Tu me connais grande soeur, je ne te jette jamais des fleurs. Tu te souviens. Ton premier reportage on l’a suivi ensemble au Cesti à 19 h 30. Après, en rentrant à la maison, tu me demandais si tu l’avais réussi. Je te disais que ce n’était qu’une confirmation. La diction, le ton, le style, la justesse des mots, en plus tu es très professionnelle et très posée». Malgré ses appréciations, elle voulait avoir des critiques. Elle signait Fatou Kiné Dème Niaba avant d’enlever le Niaba après des remarques à la rédaction disant que ce n’était pas professionnel. Quelques années après elle revient pour me dire que «Mounass, Oui, ce n’est pas professionnel. Oui. Le divorce est là hein».
Une vie d’athlète
De nature très taquine, elle était humble et sincère, et surtout prête à se mettre à genou lorsqu’elle avait offensé quelqu’un. Un jour, elle est venue me remettre un joli tissu croyant que j’étais fâchée contre elle. Entre grande soeur et petite soeur, rien de plus normal. Mais c’est juste pour parler de la dimension de la femme partie à jamais laissant derrière elle une famille dévastée, des collègues attristés, des amis abattus... Une grande perte pour le monde de la presse et du sport. Fatou était également une grande athlète. Elle a été plusieurs fois vice-championne du Sénégal. Le premier jour où je suis allée chez elle, elle m’a montré ses trophées tous agencés dans l’angle d’une armoire. «Mounass, tous ces trophées sont à moi. C’est une collection ? J’étais athlète», a-telle dit avant de me tendre la couverture d’un mensuel avec sa photo en pleine action... Que son âme repose en paix. Grande sœur, tu me manques déjà, et tu vas continuer à me manquer.
Maïmouna FAYE FALL
LE PAPE FRANÇOIS BENIT DIAGNA NDIAYE
Porteur des messages du président de la République Macky Sall et du président CIO, Thomas Bach, le président du Comité olympique et sportif sénégalais (CNOSS), Mamadou Diagna Ndiaye a été reçu par le chef de l’Eglise catholique
Porteur des messages du Président de la République Macky Sall et du président CIO (Comité international olympique), Thomas Bach, le président du Comité olympique et sportif sénégalais (CNOSS), Mamadou Diagna Ndiaye a été reçu en audience par le Chef de l’Eglise catholique, le Pape François au Vatican, dans la bibliothèque privée du Palais apostolique. Il conduisait une délégation comprenant Ibrahima Wade, Vice-président du CNOSS, Coordonnateur Général du COJOJ Dakar 2026, Me Augustin Emmanuel Senghor, Président de la Fédération Sénégalaise de Football, Vice-président de la Confédération Africaine de Football (CAF), Maire de Gorée, Cécile Faye, entre autres
«En 2026, la jeunesse du Sénégal et celle de l’Afrique accueillent la jeunesse du Monde, pour communier avec elle autour des valeurs olympiques : Excellence – Amitié – Respect. Le message du Pape François, dans son universalité, est un soutien inestimable pour les Jeux », a déclaré le président du Comité National Olympique et Sportif Sénégalais (CNOSS), Mamadou Diagna Ndiaye, membre du Comité International Olympique (CIO) au sortir de l’audience. Selon le communiqué qui donne l’information, Mamadou Diagna Ndiaye était porteur des messages du Président de la République Macky Sall et du président CIO, Thomas Bach. « Dans son message, le Président de la République a insisté sur l’organisation par le Sénégal du premier événement olympique en Afrique », rapporte le document.
La même source indique que le Chef de l’Etat a fait savoir que « dans l’esprit des Journées Mondiales de la Jeunesse qu’organise l’Église catholique, les JOJ visent, au-delà de l’aspect sportif, à promouvoir la paix et l’entente entre les Peuples, à travers les jeunes qui représentent l’avenir du monde ». Le président du CNOSS n’a pas manqué d’évoquer « avec le Saint Père la place et l’importance de la liturgie du dialogue islamo-chrétien, qui est une des valeurs essentielles dans le monde d’aujourd’hui ». Non sans « réitérer le message du Président Thomas Bach quant au rôle du sport et sa contribution pour l’avènement d’un monde meilleur ».
Pour sa part, « le Pape François a félicité le Sénégal pour sa victoire lors de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2021) qu’il a suivie avec intérêt ». Allant plus loin, « le Chef de l’Eglise Catholique a émis le vœu d’une rencontre avec le Chef de l’Etat au Saint Siège, lors du prochain Sommet Italie - Afrique prévu les 05 et 06 novembre 2023 à Rome, si sa présence est confirmée ». Mieux, il a apprécié « toutes les initiatives du CIO dans ce sens et a prié pour le succès des Jeux Olympiques de la Jeunesse Dakar 2026, qu’il considère comme très important pour la jeunesse africaine et la jeunesse du Monde ».
« Au cours de son séjour à Rome, la délégation a eu un déjeuner de travail avec le Comité National Olympique italien (CONI), occasion saisie pour ébaucher l’actualisation du Protocole d’Accord qui a été signé en mars 2015, en perspective des Jeux Olympiques d’hiver de Milano Cortina 2026 et des Jeux Olympiques de la Jeunesse Dakar 2026. Les deux parties ont convenu de le signer et parapher en octobre 2023 à Bombay (en Inde), en marge de la 147ème session du CIO », renseigne le communiqué.
LA MINISTRE DES SENEGALAIS DE L’EXTERIEUR PRECONISE DES POLES TERRITOIRES POUR FIXER LES JEUNES
Prévention des vagues déferlantes de la migration irrégulière- Plus rien ne semble arrêter la frénésie des jeunes candidats à la migration irrégulière ; fussent-ils les bilans macabres et les multiples politiques de dissuasion.
La forte propension des jeunes, garçons comme filles, à prendre le large pour rejoindre les côtes occidentales via la géhenne du Sahara est loin de faiblir. Chaque jour ou presque, des départs massifs et des arraisonnements d’embarcations de fortune sont signalés en haute mer. L’aridité économique sur fond d’un chômage chronique et stressant, l’influence d’un tiers et/ou des parents, un effet de mode font hélas le chemin de ce voyage généralement sans retour. En réponse à cette problématique à visage multidimensionnel, la ministre auprès du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur en charge des Sénégalais de l’extérieur, Dr Annette Seck Ndiaye, préconise la création des pôles structurants de développement pour fixer les jeunes dans leur foyer d’origine.
Plus rien ne semble arrêter la frénésie des jeunes candidats à la migration irrégulière ; fussent-ils les bilans macabres et les multiples politiques de dissuasion. « C’est presque tous les jours que nous apprenons dans la presse, surtout internationale l’arraisonnement d’embarcations de fortune autour des côtes espagnoles, marocaines et même de plus en plus des côtes d’Amérique, de Nicaragua et des Etats-Unis d’Amérique. C’est devenu aujourd’hui un phénomène mondial », déclare Dr Annette Seck Ndiaye, la ministre en charge des Sénégalais de l’extérieur. Interrogée sur les conditions de ce voyage périlleux au départ comme à l’arrivée ou à mi-chemin, Dr Annette Seck Ndiaye, presque les larmes dans la voix, en bonne mère de famille témoigne : « c’est un drame. Ce sont des personnes qui sont totalement meurtries, complètement désemparées par la désillusion entretenue par des gens qui ont décrit le voyage comme étant une croisière qui n’en est pas une. C’est extrêmement douloureux de voir des gens qui, pendant des années, ont fait ce rêve de faire ce voyage au péril de leur vie ».
LA PRESSION SOCIALE NOURRIT LA DETERMINATION DES CANDIDATS
Au sujet de l’état d’esprit de ces migrants, grande fut la surprise de Madame le ministre de l’abnégation de certains candidats malheureux à vouloir refaire l’aventure : « ce qui est le plus étonnant, lorsque vous parlez à ces migrants, certains vous disent qu’ils ont échoué une fois et même deux fois mais vont peut-être réussir une troisième fois. C’est juste vous dire la détermination de ces jeunes qui croient que ce n’est qu’avec ce voyage qu’ils peuvent réussir ». Abordant le spectre de la pression sociale au sein des familles, Mme la ministre des Sénégalais de l’extérieur n’en doute point : « c’est effectivement cette pression sociale qui pèse sur ces jeunes. Des pères et mères de famille ou des frères et sœurs qui encouragent ces jeunes à partir au motif que leurs camarades y ont réussi. Ce qui n’est pas souvent vrai car beaucoup sont morts sans que leur famille en soit informée. C’est donc comme un effet de mode. Ce sont des jeunes qui sont trompés et qui manquent de bonnes informations dans ce domaine vraiment », a-t-elle fait observer avec désolation.
QUELS IMPACTS DES PROJETS ET PROGRAMMES DE L’ETAT ?
La ministre des Sénégalais de l’extérieur tient de prime abord à rassurer des projets et programmes mis en place par l’Etat du Sénégal dans le cadre de la prise en charge des questions de formation et d’employabilité des jeunes : « on ne reviendra pas sur tous ces programmes bien ficelés et qui ont ciblé la jeunesse, il s’agit entre autres de la DER, du FONGIP, de l’ADPME sachant que notre pays allait avoir de plus en plus un profil jeune important. Toutefois, ces politiques se doivent d’être renforcées », note-t-elle. S’il est vrai que l’Etat du Sénégal a promu des programmes de formation et d’insertion des jeunes, il reste sans ambigüité claire que le travail de coordination et d’efficacité et d’efficience demeure le talon d’Achille de la machine gouvernementale. Et l’une des recommandations phare du forum tenu à Sédhiou lundi 11 septembre, vise à créer une synergie des partenaires techniques et financiers pour mieux impacter sur les résultats à atteindre.
CREER DES POLES POUR MATERIALISER LA TERRITORIALISATION DES POLITIQUES PUBLIQUES
La ministre auprès du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur en charge des Sénégalais de l’extérieur dit être convaincue de l’émergence des territoires de l’intérieur du pays si les investissements sont équitablement faits jusque dans les terroirs les plus reculés. « C’est cela le grand défi, l’effectivité de la territorialisation des politiques publiques. Que les investissements soient résolument tournés vers les territoires. Il est vrai que le Sénégal a fait de grands bonds en avant mais il faut nécessairement qu’on crée des pôles dans le domaine de l’agriculture, de l’éducation, la santé et autres investissements structurants. Cela permettra de fixer avec raison les jeunes dans leur foyer de départ », rassure-t-elle. Et de poursuivre sur des cas bien pratiques : « je ne peux pas comprendre que Sédhiou soit la première région productrice d’anacarde et la deuxième productrice de banane et que le traitement de ces produits se fasse ailleurs avec tout ce qu’il y a comme manque à gagner dans l’emploi et d’activités génératrices de revenus. Ailleurs, ce sont d’autres produits et si ces investissements sont réalisés en amont, à mon avis, beaucoup de jeunes vont rester. Nous en avons parlé en haut lieu et le chef de l’Etat, son Excellence Macky Sall, est très réceptif à nos propositions et nous allons faire le suivi pour qu’enfin, ces jeunes puissent trouver des opportunités locales, rester et réussir dans leurs terroirs respectifs », a-telle conclu.
THIERNO ALASSANE SALL OFFICIALISE SA CANDIDATURE
C’est désormais officiel. L’ancien ministre de l’Énergie du président Macky Sall est candidat à la présidentielle du 25 février 2024 prochain
Le leader du parti « République des valeurs/Réewum Ngor » et ancien ministre de l’Énergie du président Macky Sall, Thierno Alassane Sall, est candidat à la présidentielle du 25 février 2024. Dans une déclaration diffusée dans certaines télévisions de la place hier, mercredi 13 septembre, l’ex-coordonnateur de la Convergence de Cadres Républicains (Ccr) qui a démissionné du parti au pouvoir a justifié sa candidature par une volonté de redonner à la nation sénégalaise sa voie « l’espoir, de la justice, de la connaissance, de l’égalité et de sa propre réalisation.
C’est désormais officiel. L’ancien ministre de l’Énergie du président Macky Sall est candidat à la présidentielle du 25 février 2024 prochain. Thierno Alassane Sall par ailleurs ex coordonnateur de la Convergence de Cadres Républicains (Ccr mouvement des cadres du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr)), puisque c’est de lui, a fait sa déclaration de candidature à travers une déclaration diffusée dans certaines télévisions de la place hier, mercredi 13 septembre. Lors de cette sortie, le leader du parti « République des valeurs/Réewum Ngor » a justifié sa candidature par une volonté de redonner à la nation sénégalaise sa voie : « l’espoir, de la justice, de la connaissance, de l’égalité et de sa propre réalisation. « Le temps est venu de réinventer nos façons de vivre, face a l’urgence climatique. Notre agriculture devrait être repensée pour permettre aux acteurs de cultiver tout au long de l’année et s’offrir une vie meilleure. Les femmes doivent vivre dignement et voir leurs enfants réussir, auprès d’elles, sur leur propre terre », a lancé le candidat de la « République des valeurs ».
Loin de s’en tenir-là, le candidat Thierno Alassane Sall par ailleurs député à l’Assemblée nationale s’est également engagé à libérer le potentiel de la Sénégalaise et du Sénégalais pour que permettre à notre pays de réaffirmer sa grandeur dans toute la région ouest africaine. « Le Sénégal doit devenir l’usine de l’Afrique de l’Ouest, en entrant de plain-pied dans l’ère du numérique pour révolutionner nos façons de produire, de nous soigner, de commercer. Le Sénégal sera un modèle des bouleversements féconds que la Révolution numérique peut créer en Afrique et ailleurs », a-t-il promis avant d’insister. « Nous ferons du Sénégal l’Académie de l’Afrique de l’Ouest. Nous ferons du Sénégal la clinique ou l’Afrique de l’Ouest viendra se soigner. Pour cela, il faudra repenser notre modèle d’éducation nationale, a travers des écoles et daaras modernes qui préparent nos jeunes a une vie de compétition mondiale, sans renier nos valeurs ».
LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION ET LE DETOURNEMENT DE DENIERS PUBLICS ERIGEE EN NORME DE GOUVERNANCE.
Lors de sa déclaration de candidature, le leader du parti « République des valeurs/Réewum Ngor » est revenu sur la question très complexe de la lutte contre la corruption et le détournement de deniers publics. Estimant que « Jamais, je n’ai failli a mon devoir de servir mes concitoyens, en luttant contre la corruption et le détournement de deniers publics », le candidat Thierno Alassane Sall a indiqué sur cette question que « l’éradication de la corruption et de la mauvaise gouvernance » « sans quoi aucun développement n’est possible » sera érigée en ordre de priorité pour son régime. « Il y a seize ans, en 2007, j’ai ete contraint a l’exil aux Comores par le régime d’alors pour m’être oppose au démantèlement de l’Asecna. C’était mon devoir envers le Sénégal et l’Afrique. En tant que Directeur général de l’ARTP, en 2012, j’ai fait diviser mon salaire par plus de 3, pour matérialiser un engagement de campagne d’une gestion sobre et vertueuse. En 2017, ma démission du poste de ministre de l’Énergie a ete motivée par le refus de signer des contrats d’hydrocarbures préjudiciables aux intérêts du Sénégal. Ces faits, parmi d’autres, attestent de ma loyauté envers mon pays », a rappelé encore le candidat du parti « République des valeurs/Réewum Ngor ».
LUTTE CONTRE LES INJUSTICES ET LA MAL REPARTITION DES RICHESSES
Autre point abordé par le candidat Thierno Alassane Sall lors de sa déclaration officielle de candidature pour la présidentielle de 2024, la lutte contre les injustices et la mal répartition des richesses. En effet, soulignant qu’aux quatre coins du Sénégal, j’ai croisé des femmes et des hommes pour qui, trouver un repas par jour, est un défi de chaque instant », le leader du parti « République des valeurs/Réewum Ngor » a déploré les fortes inégalités qui existent entre les différentes localités du Sénégal. « J’ai rencontré des compatriotes pour qui se soigner, mettre les enfants a l’école sont des défis le long de l’existence. La jeunesse, désenchantée, lutte pour réaliser ses aspirations sur son propre sol ou brave la mort pour chercher ailleurs un avenir meilleur. Les services publics, tels que les hôpitaux et les écoles sont déficients, sous le regard impuissant des professionnels de première ligne. Les paysans restent emprisonnés dans la misère, tandis que les travailleurs peinent a subvenir aux besoins de leurs familles », dénonce le candidat Thierno Alassane Sall qui s’engage dans le même temps à mettre fin à cette situation en s’attaquant à la « petite clique de politiciens milliardaires émergents des décombres de notre économie ». « Le fosse entre la souffrance du plus grand nombre et l’arrogante richesse d’une élite politique s’agrandit. Les évènements tragiques qui ont ponctue ces deux dernières années montrent comment cette injuste répartition des richesses et des sacrifices est une menace pour la stabilité ».
ADD EN MODE OBSERVATION
Abdoulaye Daouda Diallo n’entend pas renoncer à sa candidature à la présidentielle 2024. Le président du CESE l’a encore réitéré hier, au président de la République, Macky Sall, qui a mis à contribution Madina Gounass et Thierno Madani Tall, sans succès
Abdoulaye Daouda Diallo n’entend pas renoncer à sa candidature à la présidentielle 2024. Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) l’a encore réitéré hier, au président de la République, Macky Sall, qui a mis à contribution Thierno Amadou Bâ de Madina Gounass et Thierno Madani Tall, sans succès. Désormais, les yeux sont braqués sur le Burkina Faso pour espérer que le milliardaire Harouna Dia réussisse à éteindre le feu afin que ADD rentre dans les rangs et se mette derrière Amadou Bâ, candidat choisi par la coalition Benno Bokk Yaakar (BBY).
L e «ni oui, ni non» du Président de la République, Macky Sall a tenu en haleine le pays pendant plusieurs années. Mais depuis le 3 juillet dernier, la tension est redescendue quand le Président de la l’Alliance pour la République (APR), a décidé de renoncer à briguer un troisième mandat. La décision a libéré des énergies au sein de la coalition Benno Bokk Yaakar (BBY) tout en ouvrant un autre suspense qui durera deux mois : celui du candidat de BBY entre Amadou Bâ, El Hadji Mamadou Diao, Aly Ngouille Ngouille, Mahammed Boun Abdallah Dionne et autres Abdoulaye Daouda Diallo. Ce n’est que le 12 septembre dernier que la fumée blanche finira par jaillir du Palais avec le nom de Amadou Bâ. Un choix de «raison» comme l’a annoncé le président de la République qui, pourtant, n’a pas réussi à mettre fin au suspense surtout au sein de l’Alliance pour la République (APR). Et pour cause, après la démission de Aly Ngouille Ndiaye, la déclaration de candidature de Mameboye Diao, les yeux restent braqués sur la décision de Abdoulaye Daouda Diallo.
Selon nos confrères de l’AS, le Président du Conseil économique social et environnemental (CESE) allait rendre le tablier hier, mercredi 13 septembre, pour s’adresser à la presse demain, vendredi 15 septembre. Une information qui était sur toutes les lèvres particulièrement au Fouta (Nord) fief de l’ancien ministre des Finances. Ce qui a poussé son Chef de Cabinet, Kalidou Kane, à sortir de sa réserve pour apaiser la tension. «Rien n’est encore décidé. Abdoulaye Daouda Diallo n’a pas démissionné. Il a rencontré le président de la République. Ils ont échangé. Ensuite, Abdoulaye (Daouda Diallo) lui a dit qu’il va rendre compte à sa base et lui revenir», a-t-il déclaré dans une radio communautaire de grande audience dans le Fouta.
THIERNO MADANI TALL ET MEDINA GOUNASS APPELES A LA RESCOUSSE
Si le président de la République a opté pour le choix de la «raison» (Amadou Bâ), il peine à convaincre celui qui est considéré comme son choix du «cœur» (Abdoulaye Daouda Diallo). Les audiences se suivent mais ADD, comme on l’appelle, campe sur sa position. Selon des sources dignes de foi qui ont pris langue avec Sud Quotidien, leur dernier entretien a même failli terminer en eau de boudin. Visiblement déçu, Abdoulaye Daouda Diallo aurait déclaré : «Je ne peux plus rester derrière toi et continuer de subir des affronts et trahisons de ta part. J’ai tout sacrifié pour toi. Mais là, trop, c’est trop ! Tu as fait ton choix, je vais faire le mien. Advienne que pourra !». Mais Macky Sall qui tient à garder son «ami» Abdoulaye Daouda Diallo dans les rangs, a même dépêché une déléga tion de Médina Gounass, envoyé le Khalife Thierno Amadou Tidiane Bâ pour résonner «son neveu». Thierno Madani Tall également a pris langue avec lui. Mais ADD a préféré camper sur sa décision de briguer la Présidentielle du 25 février 2024.
HAROUNA DIA, LA DERNIERE ROUE DE SECOURS
Mais face à la détermination de Abdoulaye Daouda Diallo, les «négociateurs» se sont tournés vers Ouagadougou au Burkina Faso, pour solliciter l’aide du milliardaire, Harouna Dia. Selon nos sources, l’homme d’affaires est aussi en train d’entrer dans la danse pour convaincre Abdoulaye Daouda Diallo à se mettre derrière Amadou Bâ et surtout à rester dans l’Alliance pour la République (APR). Des proches de celui que l’on surnomme le «Moro Naba», avec qui nous avons discuté hier, mercredi 13 septembre, confirment qu’il a effectivement pris son bâton de pèlerin pour résoudre les problèmes. «Nous ne sommes pas fous. Il nous faut un sapeur-pompier pour éteindre tout ce feu qui couve sinon on va perdre le pouvoir. D’ailleurs, Harouna (Dia) ne va pas seulement se contenter de parler avec Abdoulaye Daouda Diallo. Nous allons lui demander étape après étape de parler même avec Mameboye Diao», confient nos sources. Reste maintenant à savoir s’il aura cette baguette magique pour recoller les morceaux.
L’ASSEMBLEE NATIONALE, NEUVIÈME SUR 13 PAYS D’AFRIQUE DE L’OUEST
L’Indice du parlement ouvert (Ipo) d’Afrique de l’ouest 2022 positionne le Sénégal à la 9ème place dans la sous-région avec une note de 41,24% sur 13 parlements évalués
L’Assemblée nationale sénégalaise a fort à faire en matière de transparence, de participation civique et de responsabilité publique pour assurer une bonne gestion des finances publiques. C’est ce que renseigne l’Indice du parlement ouvert (Ipo) d’Afrique de l’ouest 2022 sur la fragilité du pouvoir législatif.
L ’Indice du parlement ouvert (Ipo) d’Afrique de l’ouest 2022 positionne le Sénégal à la 9ème place dans la sous-région avec une note de 41,24% sur 13 parlements évalués. Cet indice composé de 44 indicateurs et répartis en trois dimensions, à savoir la transparence, la participation civique et la responsabilité publique renseigne que le parlement du Sénégal a un faible taux d’ouverture, à l’image d’autres parlements d’Afrique de l’Ouest comme le Niger, le Togo, le Libéria et la Guinée Bissau. C’est ce qui ressort d’un atelier de partage et d’échanges avec les parlementaires, les élus locaux et les relais communautaires sur la transparence budgétaire, des régions de Dakar et de Thiès tenu, avant-hier mardi, à Dakar. Introduit pour mesurer périodiquement le niveau d’ouverture des parlements selon des indicateurs tirés des meilleures pratiques et des normes minimales en matière de transparence parlementaire, de participation civique et de responsabilité publique, le Rapport de l’enquête sur le budget ouvert révèle que le score de transparence du Sénégal poursuit sa tendance baissière (-6 points). Sur cette question de transparence, l’Assemblée nationale du Sénégal est classée 11ème avec un pourcentage de 16,04% sur 35% et la principale difficulté est liée à l’accès à l’information, notamment la divulgation des informations et les limitations du public pour accéder à des données importantes.
S’agissant de la participation civique, le Sénégal peut, selon les réponses fournies par le parlement, inviter les citoyens ou les Osc à certains processus mais ne permet pas les pétitions des citoyens et de la société civile. De plus, la publication des projets de loi afin de permettre aux citoyens d’apporter leur contribution aux points examinés est quasi inexistante. Bien que le rapport démontre que le Sénégal veille à ce que les journalistes aient pleinement accès aux travaux parlementaires et que les critères et la procédure d’accès des médias sont clairement définis et accessibles au public, il demeure toutefois que l’accès des médias aux travaux du parlement n’est pas systématique. Il s’y ajoute que l’information parlementaire est le plus souvent limitée à certains lieux géographiques ; également, le parlement ne facilite pas la communication avec les citoyens. Enfin sur la participation civique, il faut dire que le site web du parlement du Sénégal ne permet pas de trouve facilement des informations souhaitées ni de bases de données permettant des recherches simples et complexes.
Sur la question de la responsabilité publique, le Sénégal se positionne à la 6ème place avec un score de 8,86% sur 30%. Concernant cette responsabilité publique, bien que le parlement reconnaisse le rôle des Organisations de la société civile et des médias pour le suivi citoyen de l’action parlementaire, le parlement du Sénégal n’a pas les moyens de réduire les obstacles auxquels ces derniers sont confrontés pour assurer pleinement leur mission. Ensuite, les enregistrements de vote des membres du Parlement en plénière ne sont pas accessibles au public et ne permettent pas de suivre la démarche des parlementaires investis d’une mission de représentation des populations. Cheikhou Oumar Sy, président de l’Observatoire de suivi des indicateurs de développement économique en Afrique (Osidea) dira que l’objectif, c’est de sensibiliser les parlementaires sur les enjeux et les défis de la transparence budgétaire, promouvoir la culture de l’éthique et la bonne gouvernance en matière de contrôle des actions publiques avec les parlementaires et les Osc surtout en perspective de l’exploitation pétrolière et gazière. Abass Fall, président de la Commission énergie et ressources minérales à l’Assemblée nationale a souhaité voir les parlementaires et les Osc mieux capacités pour faire de la transparence une exigence citoyenne.