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1 juin 2025
L'AMBITION DE SUCCÉDER À MACKY SALL
Comment le candidat de BBY a-t-il accueilli sa désignation ? Quelles sont, selon lui, les chances de la majorité́ de gagner cette échéance cruciale ? Que propose-t-il aux Sénégalais ? ENTRETIEN AVEC AMADOU BA
Le président de l’Alliance pour la République (APR) et de la coalition Benno Bokk Yaakaar, Macky Sall, a désigné́ le candidat de la majorité́ présidentielle à la future échéance électorale de 2024 en la personne de Amadou Bâ, actuel Premier ministre. Comment le candidat a-t-il accueilli cette décision ? Quelles sont, selon lui, les chances de la majorité́ de gagner cette échéance cruciale ? Que propose-t-il aux Sénégalais ? Le Premier ministre s’est livré au quotidien Le Soleil.
Monsieur le Premier ministre, qu’est-ce que vous avez ressenti à l’annonce du choix du président porté sur vous pour diriger la mouvance présidentielle à la prochaine Présidentielle ?
De la gratitude envers notre créateur ! Et une pensée pieuse à mes défunts parents qui m’ont inculqué des valeurs d’humilité́ et le principe de servir loyalement la communauté́. J’ai été très sensible au choix porté sur ma personne par le président Macky Sall, président de notre parti, l’Alliance pour la République, et de la grande coalition de la majorité́ présidentielle dont Benno bokk yakaar constitue le socle. Je lui ex- prime, encore une fois, toute ma reconnaissance pour sa confiance renouvelée depuis plus de dix ans.
Vous sentez-vous prêt à relever le challenge ?
Oui et avec l’aide de Dieu, l’appui indispensable du président Macky Sall, la mobilisation de toute la grande majorité́ présidentielle, sans exclusif, et l’intime conviction que nos com- patriotes ont toujours su faire la part des choses. Le premier défi est d’être digne de cette confiance du président car, nul ne sait, plus que lui, la lourdeur, le sens et la portée du choix qu’il vient de faire. Ce qui est en jeu et qui seul mérite notre engagement, c’est le Sénégal, c’est le peuple sénégalais, c’est l’honneur de servir notre Nation.
En deux mandats, on soutient que le président Macky Sall a changé́ le visage du pays. Le défi doit être énorme alors pour celui qui lui succédera à la tête de l’État…
Oui, le défi est énorme ! Mais, lui-même est une immense source d’inspiration. Son exemple nous motive, car, il signifie que rien n’est impossible pour celles et ceux qui osent entre prendre. Nous avons la responsabilité́ historique de poursuivre l’œuvre colossale du président Macky Sall, de poursuivre ses chantiers, de consolider les acquis et d’être dans la perspective d’une amélioration continue. Nous serons à son écoute pour bénéficier de son expérience et de ses conseils avisés.
Onze années ! Jamais une coalition présidentielle n’a eu pareille durée de vie au Sénégal. Croyez-vous pou- voir manager Benno bokk yakaar, comme l’a fait Macky Sall ?
Attention, le président Macky Sall est le seul et unique leader de notre coalition Benno bokk yakaar et de la grande coalition de la majorité́ présidentielle ! Il a fallu un sens politique rare, un leadership exemplaire pour faire vivre une coalition aussi vaste et aux composantes aussi diverses. Le président est par- venu à rassembler toutes les familles politiques sénégalaises en dépit de leurs différences et des conflits sourds qui ne sauraient manquer avec une telle diversité́. C’est d’ailleurs une des leçons que j’ai apprises de lui, notamment son côté rassembleur, sa capacité́ à construire des consensus et des convergences, son sens de l’écoute et son esprit d’équipe. Les leaders de Benno bokk yakaar, ainsi que les responsables et les militants en général, ont compris qu’il est possible d’être ensemble, en dépit de ce qui nous distingue, pour construire notre pays et apporter des solutions aux attentes de notre peuple.
Monsieur le Premier ministre, permettez qu’on fasse dans l’anticipation : si Amadou Bâ, candidat à la présidentielle, est élu, quel sera son programme ?
Je viens à peine d’être désigné candidat de la majorité présidentielle. Il faut un peu de patience pour répondre à votre question.
Toutefois, le président Macky Sall a fixé le cap de l’émergence en 2035 avec le Plan Sénégal émergent. Notre ambition est d’intensifier les acquis du PSE et d’identifier, au fur et à mesure, les attentes des Sénégalais, comme nous l’apprend le président, pour apporter les réponses les plus adéquates. Le moment opportun viendra pour exposer de façon plus précise et détaillée notre programme et les instruments de sa mise en œuvre.
Il faut néanmoins dire que nous nous inscrivons résolument dans le cadre stratégique défini par le président Macky Sall : la transformation structurelle de l’économie sénégalaise ; la valorisation du capital humain ; la promotion d’une gouvernance de qualité. L’enjeu essentiel est de créer des conditions pour le bien-être des populations, des jeunes et des femmes en particulier. Le président Macky Sall a réalisé des choses exceptionnelles dans ce sens. Nos équipes ont la lourde tâche de lui donner les preuves qu’il a fait le bon choix.
En dehors de Benno bokk yakaar et des autres composantes de la majorité présidentielle, comptez-vous nouer de nouvelles alliances en direction de la présidentielle ?
Benno bokk yakaar est notre principale locomotive. Mais, en même temps, notre ambition est d’être le candidat de toutes les Sénégalaises et de tous les Sénégalais. Notre pays fait face à des enjeux cruciaux qui concernent l’ensemble de la nation, au-delà des partis et des coalitions.
Je fais mien ce que je peux appeler l’esprit Macky Sall, c’est-à-dire une grande capacité à s’ouvrir, à rassembler, à bâtir l’unité d’action et à gérer les différences au nom de l’intérêt national. Je tends ainsi la main à tous nos compatriotes, sans exclusive, pour poursuivre ensemble la réalisation de notre rêve de faire du Sénégal une nation qui compte par son his- toire, son niveau de développement et sa voix dans le concert des nations.
Le choix porté sur vous a provoqué quelques remous. Comment comptez-vous y faire face ?
Au sein de notre parti, l’Alliance pour la République, nous nous appelons sœur et frère. Je vous assure que ce ne sont pas des mots de circonstance. Nous sommes entre sœurs et frères. Ça veut dire que nous pouvons, parfois, voir les choses de façon différente. C’est humain ! Mais, l’essentiel est que les portes de la discussion restent toujours ouvertes.
Nous sommes dans un nouveau tournant et j’ai confiance en mes sœurs et frères de l’APR et de la coalition pour bâtir des consensus et mettre en place des équipes victorieuses. Nous avons tous l’ambition commune de relever les défis de développement, de sécurité, de stabilité et de bien-être de notre peuple. C’est pour cette raison qu’il faut considérer les difficultés comme passagères.
Ne craignez-vous pas que des défections dans vos rangs contrarient votre objectif de gagner la prochaine Présidentielle ?
Nous continuerons sans arrêt les discussions avec tous nos sœurs et frères au sein de notre parti comme au sein de Benno et de la grande coalition de la majorité présidentielle. L’unité est une construction en permanence. Nous sommes animés par la confiance que la volonté de cohésion est dominante dans nos rangs. C’est l’essentiel et c’est ce que notre peu- ple attend de nous.
Êtes-vous optimiste pour l’issue de la prochaine présidentielle ?
Nous allons avec beaucoup d’espoir vers l’échéance de février 2024. Nous avons un atout important : ce sont les réalisations exceptionnelles du président Macky Sall dans tous les secteurs depuis 2012. Le peuple sénégalais et le monde entier saluent ces performances qui ont changé́ le visage de notre pays sous l’égide et l’impulsion du président Macky Sall. C’est donc un bilan qui nous sert de précieuse rampe.
Nous proposerons à nos compatriotes des perspectives convaincantes et très prometteuses. Toutes les composantes de la majorité présidentielle sont mobilisées, et, au sein de l’opinion sénégalaise, les échos que nous avons sont rassurants. Et, nous bénéficions de l’aura du président Macky Sall. Voilà̀ qui fonde notre espoir. Nous avons tout pour gagner avec l’aide de Dieu.
DÉCÈS DE LAURENCE GAVRON SCHÄFER
La cinéaste, écrivaine et photographe a quitté ce monde, laissant derrière elle un riche héritage de passion, de curiosité et d'énergie. Une commémoration spéciale est en préparation à Dakar, avec la projection de ses films
Le 14 septembre 2023 - C'est avec une grande tristesse qu'à SenePlus nous annonçons le décès de Laurence Gavron Schäfer, survenu à Paris. Après une courageuse bataille contre la maladie, elle a quitté ce monde, laissant derrière elle une riche héritage de passion, de curiosité et d'énergie.
Laurence Gavron Schäfer était une figure emblématique ayant touché de nombreux cœurs à travers le monde. Son parcours, marqué par des expériences diverses à Paris, Dakar et New York, et par son engagement dans diverses communautés culturelles, a laissé une empreinte indélébile.
Elle était reconnue pour son travail polyvalent en tant que cinéaste, écrivaine et photographe. Sa capacité à s'immerger et à s'intégrer dans différentes cultures l'a distinguée dans ses nombreux domaines d'activité.
Une cérémonie funéraire aura lieu au cimetière de Bagneux le lundi 18 septembre 2023 à 16h30. Les participants sont priés d'arriver à 16h00.
De plus, une commémoration spéciale est en préparation à Dakar, avec la projection de ses films, témoignages de sa profonde connexion avec la région.
Toutes les condoléances et les témoignages de soutien sont profondément appréciés en ces temps difficiles.
LE NICARAGUA, NOUVEAU PASSAGE POUR DES SÉNÉGALAIS EN QUÊTE DU RÊVE AMÉRICAIN
Le pays d’Amérique centrale attire de nombreux candidats à l'émigration en raison de sa relative sécurité par rapport à d'autres voies migratoires, dont l'océan Atlantique
Un nouvel itinéraire émergent vers les États-Unis depuis le Sénégal suscite l'intérêt des candidats à l'émigration en raison de sa relative sécurité par rapport au voyage périlleux à travers l'océan Atlantique vers les îles Canaries. Le Nicaragua, un petit pays d'Amérique centrale jusqu'alors peu connu des Sénégalais, est désormais considéré comme un tremplin vers les États-Unis, selon Le Monde.
Des départs vers cette destination ont été observés ces derniers mois parmi les élèves d'une région de l'est du Sénégal, où l'émigration est perçue comme un moyen de réussite. Des témoignages recueillis par le journal indique que ce nouvel itinéraire a pris de l'ampleur, car les ressortissants sénégalais n'ont pas besoin de visa pour s’y rendre.
Le quotidien français évoque des vidéos publiés sur les réseaux sociaux montrant des groupes de Sénégalais enthousiastes à l'aéroport de Dakar, munis d'une simple autorisation d'arrivée, et décrivant leur périple à travers montagnes, forêts et rivières pour atteindre finalement les gratte-ciel des villes américaines.
Le voyage reste coûteux, atteignant jusqu'à 8 000 euros, soit environ dix fois plus que le voyage en pirogue vers les îles espagnoles, indique des personnes interrogées. Malgré cela, de nombreux candidats à l'émigration mettent en jeu leurs économies ou sollicitent l'aide de leur famille pour y parvenir.
Des passeurs et des guides locaux, souvent assistés de Sénégalais agissant comme interprètes, aident les migrants à franchir les frontières du Honduras, du Guatemala et du Mexique en bus ou en convois de petits véhicules.
Malgré les difficultés rencontrées par les migrants une fois aux États-Unis, de nombreux Sénégalais continuent de considérer ce pays comme une destination attrayante en raison de la présence d'une importante diaspora sénégalaise et des opportunités économiques à New York notamment.
L'article mentionne par ailleurs les incidents tragiques survenus lors des voyages par la mer Méditerranée, où plusieurs Sénégalais ont perdu la vie ces dernières semaines. De l'autre côté de l'Atlantique, un accident a également eu lieu récemment en Amérique centrale, où vingt-sept migrants, dont dix-sept Sénégalais, ont disparu lors de leur tentative de rejoindre la police des frontières américaine pour demander l'asile.
Le président de l'association des Sénégalais d'Amérique décrit dans les colonnes du Monde, cette situation comme une crise humanitaire, avec une saturation des structures d'accueil et de nombreux nouveaux arrivants qui ne savent pas où dormir. Certains migrants sont logés dans des hôtels ou des tentes près de stades en raison de la forte demande.
MAHAMMED BOUN ABDALLAH DIONNE, DE L’OMBRE A LA LUMIÈRE
Sous l’ombre du Président, Boun Dionne, 64 ans, voulait être le candidat de Macky. Loyauté résume la personne. Et personne n’aurait parié qu’il n’accepterait pas le choix du Président. Il a défié la mort. Il semble prêt à résister à la mort politique.
Sous l’ombre du Président, Boun Dionne, 64 ans, voulait être le candidat de Macky. Loyauté résume la personne. Et personne n’aurait parié qu’il n’accepterait pas le choix du Président. Il a défié la mort. Il semble prêt à résister à la mort politique.
Ils se sont fréquentés. Ils se sont connus. Ils ont construit une confiance… presqu’aveugle. Une fidélité sans faille de l’homme. Un soldat. Un exécutant. Point barre ! Macky Sall et Boun Dionne, c’est (ou c’était ?) comme « une paire de ciseaux » à la Wade-Idy. Et quand c’est Thierno Alassane Sall qui en témoigne…
Dans son brûlot Le protocole de l’Elysée : les confidences d’un ancien ministre du pétrole, en 2020, TAS rapporte des propos du Pm Dionne devant Macky Sall, le jour même du clash à l’origine de son départ du gouvernement. « ‘’Tu dois faire ce que le Président t’ordonne de faire !’’, me répétait-il comme tout argument. Un moment, excédé, je lui dis, inspiré par un bouton (qui servait à quérir l’huissier) que le Président manipulait de temps à autre : ‘’je ne suis pas un bouton moi’’. Il ne dut pas comprendre l’allusion, à moins qu’il trouvât là l’occasion de plaire encore plus à son Président. Toujours est-il qu’il me confirma : ‘’je suis un double bouton. J’exécute à la lettre ce que le Président me dit de faire’’ », écrit Thierno Alassane Sall. C’est dire…
On le voyait comme un Plan B comme Boun
En politique, les destins sont parfois liés. Mais les séparations peuvent être aussi douloureuses. Et ici, c’est presque deux siamois. De Premier ministre, qui a accepté de scier la branche sur laquelle il était assis, avec la suppression du poste, Mahammed est catapulté Secrétaire général de la présidence de la République avec les honneurs de Pm sans la dénomination. Preuve d’humilité. Un temps, l’on a justifié son éloignement par un état de santé fragile. Ce qui était vrai, puisque des rumeurs ont même annoncé sa mort en 2019 alors qu’il était secrétaire général de la présidence. Plus tard, le fils de Marie et Ibra tentera lui-même de rassurer : « J’ai connu des moments difficiles de santé. J’étais absent pendant un mois dix jours (ce) qui m’a paru dix années. Nous sommes des humains, parfois il arrive qu’on tombe malade. Nous ne sommes pas des robots », avait-il admis en marge d’un panel organisé par le Cercle de réflexion républicain. Puis, pour certains, c’était une volonté savamment orchestrée de l’écarter de la liste des dauphins. Ou protéger un dauphin ! Ce qui est constant, en revanche, c’est que Dionne avait déjà rangé sa casquette publique pour ne rester que dans l’ombre.
Mais il faut dire qu’avant même de devenir Pca de la Bicis, racheté par le Groupe Sunu, le successeur de Mimi Touré à la Primature était plus présent sur les réseaux sociaux. Pourquoi ? Se reconnecter au monde… public ? La suite, c’est son livre Le lion, le papillon et l’abeille. Il a bien fait parler de lui. Pas seulement au Sénégal. Mais avec une dédicace à l’internationale. A décrypter.
Quand Macky présentait Boun Abdallah
A-t-on été aussi naïf pour ne pas croire à un retour de Boun Abdallah dans le jeu ? S’il est là, sans doute, c’est parce que ce n’est point par sa (seule) volonté. Il y a aussi celle du Président. Les profondes divergences entre les quatre candidats déclarés (Amadou Ba, Abdoulaye Daouda Diallo, Aly Ngouille Ndiaye et Abdoulaye Diouf Sarr), au début, ont créé les conditions justement, pour Macky Sall, de miser sur un larron. Et ça ne pouvait être que lui. Certains de ses proches jurent que c’est le Président Sall qui lui a demandé d’aller voir Niasse dans le cadre de ses auditions. Et il a eu le privilège d’être le premier à être reçu.
Le portrait-robot que Macky Sall a fait était visible comme ces photos vendues à la sauvette sur les trottoirs. Préfacier du livre de Boun Dionne, le Président Sall témoigne : « (…) Je vous avais présenté Mahammed Boun Abdallah Dionne. J’ai eu à lui confier pendant cinq années sans discontinuité la coordination du Gouvernement du Sénégal en qualité de Premier ministre. J’ai eu également à lui confier le poste de ministre d’État secrétaire général de la présidence de la République. En le nommant à ces hautes fonctions, j’avais fait le pari sur un compatriote dévoué aux causes nationales, un collaborateur loyal mais également un homme généreux dans l’effort et le travail. En homme de défis, il avait su donner le meilleur de lui-même en faisant porter à mon projet politique, le Plan Sénégal émergent (Pse), la marque d’une cohérence quotidienne ancrée dans le culte du résultat ».
Voilà qui pouvait relativiser le choix (évident) de Amadou Ba. Un autre « Monsieur Pse », ce programme qui a été l’un des critères qui ont prévalu dans le choix porté sur Ba. « Personne dans l’entourage du président de la République ne connait comme moi sa vision. Je fais partie des rares proches du chef de l’Etat à avoir contribué, comme je l’ai fait à la matérialisation de cette vision », a dit Amadou Ba qui était L’Invité de MNF sur 7Tv, il y a quelques semaines. Certains soufflent qu’il a été envoyé « se sonder » auprès de l’opinion. Dans ce moment crucial de la succession, la place de la confiance est importante.
Si Macky Sall souligne que cela ne devrait pas être quelqu’un qui doit se faire connaitre en 7 mois, ce n’est pas lui, le Pm qui a le plus duré à ce poste (2014-2019). Tout un quinquennat avec trois élections au moins. C’est vrai, c’est un homme calme, austère aussi, et un produit qui requiert un marketing politique pour édulcorer ce sérieux et faire passer son message. Ce qu’il avait compris et tenté lors des Législatives de 2017, en surprenant, à l’étape d’Oussouye, avec des pas de danse très… denses. En réalité, il a tout d’un Macky Sall, Pm de Wade. Moins captivant. Même s’il ne manque pas parfois de piquant. « Fi mokk na ba paré », lançait-il lors de la campagne de 2019. Ou encore quelques piques : « Nous voulons gagner à 95%, et les 5% qui restent, nous les donnons en aumône aux 4 candidats aventuriers ».
Le lion, le papillon et l’abeille
Dionne est réputé un homme cultivé. Son livre, comme le définit Macky Sall, s’appuie sur « une observation approfondie du comportement des sociétés animales » pour « penser le futur des économies africaines ». Le lion, le papillon et l’abeille, titre de l’ouvrage, est paru le 6 juillet dernier aux éditions Débats publics en France. « Flotter comme un papillon, piquer comme une abeille. C’était son style sur le ring. Mais dans la vie, il était un lion », reprend Mahammed Dionne de son homonyme Mohamed Ali. La citation serait d’ailleurs de Drew Bundini Brown, l’un de ses entraîneurs : « Vole comme le papillon, pique comme l’abeille, et vas-y cogne mon gars, cogne ».
Boun Dionne est sur le ring. Même s’il assimile « le roi lion à l’Etat développeur », « l’activisme du papillon à l’Etat activateur » et le « productivisme des abeilles au secteur privé transformateur ». S’il décrète qu’il n’est plus question désormais de nourrir l’image archaïque de l’Homme noir qualifié de « moitié démon et moitié enfant » par Rudyard Kipling, c’est qu’il a dû lire aussi « Le livre de la jungle » du même auteur parlant d’autres animaux comme le loup, le panthère, le tigre.... Un homme à fables… « Affable » aussi, signent des proches. Mais cette fois-ci, Dionne a perdu son don de « saltigué » pour n’avoir pas pu prédire le nombre de candidats déclarés de Benno. Comme il l’avait fait avec le 5 majeur de la Présidentielle, puis les 58% de la réélection. Boun n’a pas l’air d’un papillon pour voler de ses propres ailes. Il n’a pas non plus cette sévérité de l’abeille pour piquer son « ami » ou son candidat. Mais on ne sait jamais !
MULTIPLE PHOTOS
PAKAO DASSILAME, UN VILLAGE DE CHASSEURS ENTOURE DE MYSTICISME
Le village de Darou Salam, communément appelé par les mandingues « Pakao Dassilamé», fut fondé à la fin du 16e siècle par le chasseur Karim Siaka Dramé.
Le village de Darou Salam, communément appelé par les mandingues « Pakao Dassilamé», fut fondé à la fin du 16e siècle par le chasseur Karim Siaka Dramé. Ce grand maître chasseur est originaire de Souna Karantaba, localité située dans l’actuel département de Goudomp. Pakao Dassilamé, un village religieux et historique.
SÉDHIOU– Bordé de grands arbres, de rizières luxuriantes, d’une forêt très touffue de lianes, la route qui sépare Pakao Dassilamé de Sakar, sur une distance de 6 kilomètres, est latéritique. Cette localité regorge d’importantes potentialités qui reflètent son histoire sur tous les plans. Les rizières et la forêt permettent aux populations de cette zone de s’adonner activement aux activités agricoles. Mais, avant tout, Pakao Dassilamé renferme une histoire connue de tous. Village typiquement composé d’une seule ethnie (les Mandingues) où effectivement se trouve aussi une seule et unique religion : l’islam.
Dassilamé est un village mystique et historique où naquit le grand érudit de l’islam, connu sous le nom d’Ibrahima Sylla, appelé par son pseudonyme Syllaba, qui veut dire en langue mandingue « le grand Sylla ». Ce dernier a combattu les Baynouks païens de la province de Mandouwar en 1843. Mandouwar est une localité sise entre le village de Babadi et Pakao Dassilamé. Il est rayé de la carte du Sénégal depuis le 19e siècle, selon Abdou Khadre Sylla, enseignant et descendant du marabout. « Les Païens Baynouks ont été combattus par le vénéré Ibrahima Sylla, car ils avaient l’habitude de faire des razzias sur le bétail du peuple mandingue de Dassilamé. Avant de les combattre, il avait d’abord utilisé des secrets mystiques. Sylla avait envoyé un émissaire, venu de la Gambie, dénommé Bonouwa au village de Mandouwar habité par les Baynouks, supposés être les premiers habitants de la Casamance. L’émissaire s’était comporté en malade mental et avait aspergé de l’eau bénite les neufs puits de la province de Mandouwar. Suite à l’accomplissement de sa mission, le pseudo fou avait disparu à jamais de cette zone », explique Abdou Khadre Sylla. Et d’ajouter : « Ceux qui avaient l’esprit cartésien, avaient pris la fuite avec leurs progénitures avant qu’on ne les trouve sur les lieux. Et durant sept ans, le marabout avait déclaré une farouche guerre au peuple de Mandouwar et au cours des affrontements, beaucoup de païens Baynouks avaient perdu la vie ».
Pakao Dassilamé est aussi un village où beaucoup d’érudits, à l’instar de Chérif Sidy Aïdara, et tant d’autres, ont séjourné. Il a vécu pendant de longues années dans la localité avant de s’implanter à Sibicouroto.
Après la mort d’Ibrahima Sylla, son fils Fodé Aliou Sylla a pris le flambeau. Selon Abdou Khadre Sylla, Fodé Aliou Sylla est un grand érudit de la charia, qui appliquait cette loi à son peuple. « Les scènes se déroulaient sous un tabatier que l’on appelait le ‘’tabatier de la charia’’. Ce grand arbre touffu, séculaire, existe encore. On coupait la main des gens s’ils avaient volé quelque chose. Cette séance avait existé jusqu’à l’avènement de la colonisation », indique Abdou Khadre Sylla.
Actuellement, quelques 3000 milles âmes vivent à Dassilamé qui a été dirigé, depuis la fin du 16e siècle jusqu’à aujourd’hui, par 13 imams et 15 chefs de village, selon Madoukéba Dramé, un natif de la localité, par ailleurs enseignant en langue arabe à Direct Aid Society de Sédhiou. « Nous avons connu 13 imams et 15 chefs de village. La chefferie a toujours été assurée par la famille Dramé, tandis que l’imamat est géré en majeure partie par les Sylla », indique-t-il.
L’enseignement coranique occupe une place de choix à Pakao Dassilamé, malgré la présence de l’école française depuis 1962. « Le village compte beaucoup de daaras. Il en existe au sein de chaque famille. Bien que l’enseignement coranique a gagné du terrain à Dassilamé, l’école française s’est bien implantée et a formé plusieurs cadres », fait savoir Diaminty Dramé, marabout résident à Dassilamé.
Cette politique d’implantation de l’école française a été menée par les responsables politiques de la Casamance, à l’instar du Sénateur, Ministre et Maire de Sédhiou de l’époque, Ibou Diallo. « C’est ce dernier qui avait approché le marabout Fodé Aliou Sylla et lui avait expliqué l’importance de l’école française. Quand le guide religieux avait inscrit ses enfants à l’école, les autres ont suivi. Mais, cela n’avait pas entaché le processus d’islamisation dans la zone du Pakao. Nous avons collaboré dans une parfaite harmonie. Dans le village, il y a beaucoup d’enseignants, de médecins, d’émigrés, de journalistes et tant d’autres », avance le marabout Diaminty Dramé.
On ne peut pas parler de la dimension religieuse de Pakao Dassilamé en mettant de côté son mysticisme. C’est un village à la fois religieuse et mystique. Selon Arfang Karamo Sylla, « Pakao Dassilamé a connu des incendies répétitifs durant plusieurs décennies. Les feux ravageaient fréquemment tout le village ». Quand le fondateur du village, Karim Siaka, désherbait la zone pour y habiter, les forces invisibles lui avaient prédit de ne pas brûler les trois derniers tas issus du désherbage. Il n’avait pas suivi les recommandations. « Selon la croyance populaire, c’est pour cette raison que le village connaît souvent des incendies répétitifs », indique Diaminty Dramé.
Aujourd’hui, la plupart des jeunes de cette localité s’adonnent à des activités de résilience (l’agriculture, le maraîchage, le petit commerce, etc.,). C’est ce qui a fait que la municipalité de Sakar a implanté un grand périmètre maraîcher pour empêcher les jeunes de céder aux sirènes de l’émigration irrégulière.
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L’HISTOIRE MÉCONNUE DE LA PREMIÈRE CAPITALE ISLAMIQUE DU DJOLOFF
Dans l’histoire du Djoloff, il y a une localité presque « omise » alors qu’elle était la première capitale islamique de l’empire. Il s’agit de Dakhar Seïkou, site situé au sud de Mbeuleukhé, non loin de Guillé, théâtre de la fameuse bataille du 6 juin1886
Dans l’histoire du Djoloff, il y a une localité presque « omise » alors qu’elle était la première capitale islamique de l’empire. Il s’agit de Dakhar Seïkou, site situé au sud de Mbeuleukhé, non loin de Guillé, théâtre de la fameuse bataille du 6 juin 1886. Une page méconnue de l’histoire de ce royaume. Aujourd’hui, c’est un lieu de recueillement qui devrait être inscrit plus profondément dans la mémoire collective.
Mbeuleukhé. Si Guillé Dakhar est devenu célèbre pour avoir été le théâtre de la bataille du 6 juin 1886 opposant le Damel du Cayor d’alors, Samba Laobé Fall, à Alboury Ndiaye, ce n’est pas le cas pour Dakhar Seïkou. Pourtant, bien avant cette date, ce site historique, situé à moins de deux kilomètres de là, a été la capitale islamique du Djoloff, nous apprend-on.
Jusqu’à un passé récent, on savait peu de choses sur Dakhar Seïkou, dont on parlait rarement quand on évoquait le Djoloff. C’est une histoire peu connue, peut-être même oubliée… fraîchement sortie de l’oubli grâce à Djiby Diaw, notable de la localité, le village de Mbeuleukhé. Ce passionné d’histoire nous plonge dans les méandres de ce pan de l’histoire méconnue du Djoloff ; une découverte qui met à mal nos connaissances sur la riche histoire de cette contrée.
Ce tamarinier est baptisé « Seïkou » pour symboliser le nom de Seïkou Ahmadou Mahdiyou Ba, fils aîné de Amadou Hamet Ba, appelé aussi Seydina Limamoul Mahdiyou, qui a fondé Ouro Mahdiyou (département de Podor) vers 1830. Venu de Souïma, un quartier de Podor, où il vit le jour vers 1782, Amadou Hamet Ba, selon la tradition orale, fut un condisciple d’El Hadji Oumar Tall avec qui il reçut en même temps l’initiation au « wird » tidiane à la mosquée de Thiofy. Véritable homme de Dieu, qui avait plein de savoir, Amadou Hamet Ba a fortement contribué à l’expansion de l’Islam dans les pays d’Afrique au sud du Sahara. Il a aussi réussi à propager la Tarikha tidjane dans le Fouta, le Walo, le Cayor, le Ndiambour, le long du fleuve Sénégal, jusqu’à Kayes au Mali. À sa mort, son fils aîné Cheikhou Ahmadou Ba avait pris le flambeau. Et a joué un rôle fondamental dans la propagation de l’islam. Originaire de Wouro Mahdiyou, dans le Podor, le saint homme est d’une dimension spirituelle hors du commun. Quand Lam Tooro Samb Oumou Khany et le capitaine de Frégate Vallon rasèrent son village et prirent sa femme ainsi que son bétail, Cheikhou Ahmadou entrepris, avec ses frères accompagnés de milliers de fidèles, de mener un « djihad » qui le conduira au Cayor, au Ndiambour, au Baol et surtout au Djoloff. Mesurant la gravité de cet acte du chef coutumier et du colon, il avait pris sa plume pour écrire à tous les Mouqadams affiliés à la Tarikha tidjane. Serigne Ahmadou Ndack Seck a reçu la lettre d’invitation du marabout Cheikhou Ahmadou Ba à défendre la cause de l’Islam. Après avoir prié ses épouses de retourner chez elles et les talibés d’aller dans les foyers religieux des environs pour poursuivre leurs études, il répondit à l’appel de Cheikh Ahmadou pour mener le « djihad ». Il alla à sa rencontre au Djoloff en 1871, accompagné de ses deux neveux, Daour et Madiodio Fady. Il a ainsi livré de mémorables batailles auprès de Cheikhou Ahmadou qui avait réussi à fédérer, sous la bannière de l’islam, le Djoloff, le Cayor et une partie du Toro.
Après avoir conquis le Djoloff, explique Djiby Diaw, Cheikhou Ahmadou Ba avait décidé, pendant 5 ans, de s’installer à Dakhar Seïkou, devenue première capitale islamique de l’empire. C’est ainsi qu’il confia Yang-Yang à Toubé Sanor Ndiaye, arrière-grand-père de Aly Ngouille Ndiaye, actuel ministre maire de Linguère.
Cheikhou Ahmadou Ba opposa une résistance farouche à la conquête coloniale. Il fut tué le 11 février 1875 à Samba Sadio, par une vaste coalition dirigée par les Français, Lat Dior, Alboury Ndiaye, entre autres. Ses disciples fondèrent après lui de nombreux villages d’obédience madiyanké. Mais à la veille de cette bataille fatidique, il avait transmis à Ahmadou Ndack, l’imam du jihad, les secrets de la Tidjanya. Il lui avait confié qu’il retrouvera sept années plus tard un grand baobab appelé « Sabam », endroit où il s’installera pour continuer sa mission. C’est d’ailleurs à cet endroit précis qu’il créera Thiénaba en 1882. La grande mosquée de la cité religieuse est érigée sur l’emplacement du baobab. Ahmadou Ndack Seck, est le digne continuateur de l’héritage de Cheikhou Ahmadou Ba.
Hélas, la gloire de Dakhar Seïkou, première capitale islamique de l’empire du Djoloff, fut de courte durée. La capitale a été ensuite transférée à Ndiayène Kher, par le Sixième « Burba » Biram Ndiémé, ensuite à Warkhokh, puis à Yang-Yang par « Burba » Djoloff Bakane, Tam Khary Dialor, prédécesseur d’Alboury Ndiaye.
Mais, à Dakhar Seïkou, presque plus rien n’indique la présence humaine : des arbres « sump » ou balanites aegyptiaca sont superposés à perte de vue entre la Vallée des rois et une piste peu fréquentée menant vers le village de Mboynane.
Ici, il ne subsiste qu’une modeste et discrète stèle d’environ un mètre de hauteur, située au milieu d’une bande de sable accidentée et sur laquelle sont gravés les noms de figures de l’histoire du Djoloff qui ont marqué la localité. Il s’agit, en effet, de Seïkou Ahmadou Mahdiyou Ba, l’Imam Ahmadou Ndack Seck [de Thiénéba], Almamy Seïkou Amadou Ba et d’Imam Bara Mahdiyou Ba -finalement tombé en 1882 et inhumé à Thilla Warkhokh-, à une quinzaine de kilomètres de Linguère.
Un des plus célèbres combattants de ce dernier, en l’occurrence Thierno Baïla Ba, originaire du Fouta, alors qu’il était bébé, a été allaité par la mère de l’imam. C’est pourquoi, très attaché à la localité, « il revint très souvent à Mbeuleukhé notamment pendant la saison sèche et il y rendit l’âme », souffle notre guide du jour, qui révèle que chaque année, ses petits-fils, venus du Fouta et d’un peu partout dans le pays, y organisent un ziarra, généralement entre septembre et octobre.
Mbeuleukhé : À l’origine, le bruit de l’eau !
Dakhar Seïkou et Mbeuleukhé sont liés aussi bien par la géographie (distants d’environ un kilomètre) que par l’histoire : le Djoloff. D’après la tradition orale racontée par Djiby Diaw, notable de la localité, le village de Mbeuleukhé est fondé vers 1850 par Demba Khady Nar Niang, grand chasseur, plus connu sous le sobriquet de « Borom balle beneu » (unique balle). « Il ne ratait jamais sa cible. Avec une seule balle tirée, il abattait facilement sa proie, il avait ce don-là », confie ce vétérinaire à la retraite, le sourire aux lèvres. Selon lui, il venait très souvent au sud de Yang-Yang à la recherche de gibiers. C’est ainsi qu’un jour, il a creusé quelques centimètres et a pu avoir de l’eau en abondance. Du trou, l’eau a fait « beukh beukh » (bruit de l’eau). Un bruit sonore qui l’a inspiré pour donner le nom du village à « Mbeuleukhé ». Comme il trouvait de la viande et de l’eau, denrées primordiales pour une vie paisible à cette époque-là, Demba Khady Nar Niang a décidé de s’y installer. C’est par la suite qu’il amena sa famille avant d’appeler les habitants des localités environnantes à venir le rejoindre sur le site. C’est lui qui prenait en charge tout le monde.
Le chasseur sera finalement tué par un éléphant avant d’être inhumé non loin de la Vallée des rois et des Almamy. Son mausolée se situe dans l’endroit mythique dénommé « Baay déé » (là où repose le père), nous raconte-t-on. Les Niang -sa famille- étaient jusque-là logés à l’entrée du village, en venant de Dahra. Mais ils seront rejoints par les Diaw, Thiam et Dia.
Aujourd’hui, Mbeuleukhé fait partie des sites religieux les plus connus au Sénégal. Ce, du fait de son Gamou annuel. Ici, de 1916 à nos jours, la tradition a été bien respectée et permet aux fidèles de se ressourcer devant l’actuel guide religieux, El Hadji Moussa Dia, originaire de Ndianène. C’est El Hadji Daouda Dia, un disciple et compagnon de El Hadji Malick Sy, qui a balisé ce chemin en organisant le premier Mawlid sur autorisation de ce dernier. Son père, Moctar Dia, était arrivé au Djoloff en compagnie d’Ahmadou Cheikhou pour prêcher la guerre sainte et islamiser le Djoloff. Il s’y implanta définitivement. El Hadji Daouda Dia est né en 1875 à Mbeuleukhé. Il était un fervent disciple de Mawdo, qui fit de lui un khalife de la Tarikha tidiane dans le Djoloff. De 1916 à son rappel à Dieu en 1949, il n’a jamais manqué à cette mission.
« Le premier Gamou dans le Djoloff s’est tenu en 1916, avec Daouda Dia de retour de Tivaouane. Cet événement qui réunissait tout le Djoloff était bien inscrit dans le calendrier des événements officiels depuis le temps colonial », explique Djiby Diaw.
Après El Hadji Daouda Dia, sa descendance a porté haut le flambeau. Un événement qui, nous dit-on, enregistre, d’année en année, des milliers de fidèles, toutes ethnies confondues.
Mais, Mbeuleukhé a longtemps été un pôle religieux. « Mbeuleukhé a joué un rôle très important dans l’histoire du Djoloff. C’est une métropole religieuse, de culte. Beaucoup d’érudits y ont fait leur formation coranique. C’est un grand centre religieux ». D’ailleurs, d’après toujours l’historien du village, Djiby Diaw, « un jour, Maba Diakhou Ba, Almamy du Rip, avait demandé 250 « Kangfory » (personnes ayant maitrisé parfaitement le Coran) du Djoloff pour les transporter au Saloum en vue d’y vulgariser l’islam et il les a tous trouvés à Mbeuleukhé », rapporte notre interlocuteur, également originaire de Ndianène.
À noter, par ailleurs, que beaucoup de hauts cadres du Djoloff ont été formés à Mbeuleukhé, parmi lesquels feu Daouda Sow, ancien président de l’Assemblée nationale, et le Général Daouda Niang, entre autres.
SEISME AU MAROC, SERIGNE MOUNTAKHA OFFRE 100 MILLIONS FCFA A L’AMBASSADEUR DU ROYAUME CHÉRIFIEN
Serigne Abdou Samath Mbacké Souhaibou a conduit, ce mercredi, au nom du khalife général des mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, une importante délégation dont Serigne Abdou Niang entre autre à l'ambassade du Maroc au Sénégal
Serigne Abdou Samath Mbacké Souhaibou a conduit, ce mercredi, au nom du khalife général des mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, une importante délégation dont Serigne Abdou Niang fils de Serigne Bass Anta Niang, Serigne Khadim Diop, son secrétaire particulier, entre autres, à l’ambassade du Maroc au Sénégal.
Devant le diplomate, Serigne Khadim Diop a lu la lettre de condoléance transmis le message de compassion du khalife général des Mourides avant de remettre le chèque de 100 millions de francs Cfa en guise de soutien au peuple marocain frappé par un séisme, a renseigné Serigne Lamine Diouf, qui représentait la daara Hizbut Tarqyyah à cette cérémonie.
Pour rappel, cette catastrophe naturelle a causé la mort de 2901 personnes et occasionné 5530 blessés, selon le dernier bilan.
Ce geste de compassion de Serigne Mountakha Mbacké à l’endroit des victimes du séisme au royaume chérifien a été précédé d’un acte avec la remise d’un montant similaire, en février dernier, aux victimes du tremblement de terre survenu en Turquie.
MULTIPLE PHOTOS
GAMOU 2023, THIES ÉVALUE SES CAPACITÉS D’INTERVENTION SANITAIRE
La Direction régionale de la santé de Thiès a tenu, mercredi une réunion technique destinée à évaluer ses capacités à assurer une bonne couverture sanitaire du Gamou dans les foyers religieux de la région
Thiès, 13 sept (APS) – La Direction régionale de la santé de Thiès a tenu, mercredi une réunion technique destinée à évaluer ses capacités à assurer une bonne couverture sanitaire du Gamou dans les foyers religieux de la région, a constaté l’APS.
La rencontre abritée par la Direction régionale de la santé de Thiès, a enregistré la présence des représentants des structures sanitaires publiques et privées des départements de Thiès et Tivaouane.
La réunion a été élargie à tous les agents, dont ceux venant d’autres régions, qui interviendront dans le dispositif de prise en charge sanitaire des fidèles qui se déplaceront vers la cité religieuse tidiane.
Cette réunion visait, selon le directeur régional de la santé (DRS), à coordonner les actions des différents intervenants lors de cet événement.
De la communication avec le Sneips au plus haut niveau de référence, y compris en dehors de la région, en passant par la prévention à travers le service d’hygiène et la prise en charge de premier niveau par les postes médicaux avancés, tous les éléments de la chaîne étaient conviés à cette réunion.
Il s’agit également d’éviter que ce rendez-vous annuel ne soit le point de départ de l’expansion de différentes maladies comme la dingue, le paludisme ou encore le chikungunya, qui sont surveillées dans certaines localités du pays.
Ces échanges ont permis de faire le point sur les capacités de la région en termes de personnel, de plateau médical, de logistique, afin de déterminer les gaps à combler.
« La région de Thiès avance en termes de moyens, de ressources humaines mais aussi d’infrastructures », a dit Mama Moussa Diaw, qui a ajouté : « aujourd’hui, nous avons des spécialistes, l’université et de grands hôpitaux qui nous permettent de prendre en charge des patients que nous ne pouvions pas prendre en charge il y a quelque temps ».
Cet état des lieux n’était pas destiné à préparer le seul Gamou de Tivaouane, mais aussi ceux des des autres localités de la région, prévus dans la même période.
La région compte au moins 16 gamous officiels, a relevé le médecin-chef de district de Thiès, Docteur Amadou Mbaye Diouf.
La région de Thiès qui peut satisfaire « 90% » de ses besoins en ambulances, selon le Docteur Diaw, a sollicité toutefois 45 ambulances, dont six médicalisées, pour « sécuriser tous les axes menant à Thiès ».
Rien que dans la ville de Tivaouane, il y aura 61 à 64 postes médicaux avancés, a-t-il poursuivi.
L’idée est de faire en sorte qu’en cette période d’hivernage, le patient n’ait pas à parcourir une longue distance pour bénéficier de prise en charge.
En plus des postes médicaux avancés, il y a le centre de santé et l’hôpital de Tivaouane, les hôpitaux de Thiès et Mbour, ainsi que les centres de santé de Pour, Khombole, etc.
Tout cela devra être coordonné pour définir la destination de chaque victime en fonction du lieu de l’accident, explique Mama Moussa Diaw.
Vu que dans la région de Thiès, « l’essentiel des accidents sur les routes nationales se passent entre Tivaouane et Kébémer, dans la région de Louga, des discussions avaient été engagées avec le Samu pour qu’il s’implante au centre de santé de Mékhé.
Une coordination prévue entre le Samu et les sapeurs pompiers devra permettre de couvrir les environs de Touba Toul, a-t-il annoncé, non sans évoquer tout un dispositif impliquant les Samu de Kaolack et Touba pour s’occuper des axes menant à Tivaouane.
« Plus de 3.000 agents » devront être mobilisés, dans le cadre de ce dispositif de couverture sanitaire du Gamou, a dit Mama Moussa Diaw, pour qui, « la force aujourd’hui de la région de Thiès est qu’elle peut compter massivement sur les agents (locaux) ».
La région n’aura à recourir au niveau central que pour certaines spécialités, parce qu’ayant « changé » de visage, grâce à l’université Iba Der Thiam et à ses hôpitaux.
« De moins en moins, nous aurons besoin des camions chirurgicaux parce que nous avons beaucoup de blocs opératoires » ouverts, y compris à Mékhé et Khombole, a-t-il relevé, précisant que ces équipements permettent de prendre en charge certaines urgences.
A cela s’ajoute l’ouverture progressive du centre hospitalier militaire de Thiès, bien qu’il n’ait « pas encore atteint sa vitesse de croisière ».
CHAMPIONNAT D’AFRIQUE DE VOLLEYBALL, L’ÉGYPTE REMPORTE SON NEUVIÈME TITRE
L’Égypte a remporté à domicile, mercredi, la finale du Championnat d’Afrique des nations de volleyball aux dépens de l’Algérie qu’elle a battue par 3 sets à 1 (22-25, 18-25, 25-20, 22-25), au complexe olympique du Caire.
Dakar, 13 sept (APS) – L’Égypte a remporté à domicile, mercredi, la finale du Championnat d’Afrique des nations de volleyball aux dépens de l’Algérie qu’elle a battue par 3 sets à 1 (22-25, 18-25, 25-20, 22-25), au complexe olympique du Caire.
Les Égyptiens ont obtenu leur neuvième titre de champions d’Afrique, après ceux de 1976, 1983, 2005, 2007, 2009, 2011,2013 et 2015.
La Libye a battu le Cameroun (3-1 : 22-25, 25-22, 25-23, 25-15), en match pour la troisième place.
L’Égypte, l’Algérie et la Libye sont qualifiées à la prochaine phase finale du Championnat du monde de volleyball prévue en 2025.
Cette édition réunira pour la première fois 32 pays, contre 24 précédemment.
Le Sénégal qui a pris part à la compétition s’est arrêté en huitièmes de finale, sorti par les tunisiens, 3 sets à 0. Il a gagné le match de classement contre la Gambie, 3 sets à 0.
L’équipe de volleyball du Sénégal ne s’est jamais qualifiée pour les Jeux olympiques et le Championnat du monde masculin de volley-ball.
Elle se prévaut seulement de quatre participations au Championnat d’Afrique.
Les Lions ont pris la quatrième place en Afrique en 1976 et 1979.
Quinze pays ont pris part à la 24e édition du Championnat d’Afrique des nations 2023 au Caire.
LAURENCE GAVRON N’EST PLUS
La cinéaste, photographe et femme de lettres franco-sénégalaise, Laurence Gavron, connue pour ses travaux sur la mémoire, est décédée dans la nuit du mercredi au jeudi à l’âge de 68 ans à Paris, des suites d’une longue maladie
La cinéaste, photographe et femme de lettres franco-sénégalaise, Laurence Gavron, connue pour ses travaux sur la mémoire, est décédée dans la nuit du mercredi au jeudi à l’âge de 68 ans à Paris, des suites d’une longue maladie, a appris l’APS auprès de sa famille.
L’artiste, née à Paris en 1955, a commencé à fréquenter le Sénégal il y a plus de trente ans. Elle y a réalisé des films documentaires, écrit des romans et effectué des travaux photographiques rendant compte d’un attachement à un pays, à ses arts, son histoire et à sa culture. Elle vivait à Dakar depuis 2002 et a acquis la nationalité sénégalaise en 2008. Elle avait en préparation un film sur Alioune Diop, le fondateur de la revue Présence Africaine et de la maison d’édition du même nom.
Le Sénégal et des aspects de la vie des Sénégalais sont au cœur de ses quatre romans : ‘’Marabouts d’ficelle’’ (La Baleine, 2000), les polars ‘’Boy Dakar’’ (Le Masque, 2008) et ‘’Hivernage’’ (Le Masque, 2009) et ‘’Fouta Street’’ (Le Masque, 2017 – Prix du roman d’aventures 2017).
Au cinéma, la plupart de ses documentaires ont été réalisés au Sénégal, dressant le portrait d’artistes – ‘’Ninki Nanka, le Prince de Colobane’’, 1991 – portrait du cinéaste Djibril Diop Mambety), ‘’Le Maître de la parole – El Hadj Ndiaga Mbaye, la mémoire du Sénégal’’, 2004, ‘’Samba Diabaré Samb, le gardien du temple’’, 2006, ‘’ Yandé Codou Sène, Diva Séeréer’’, 2008. Elle effectue aussi une plongée dans la vie des communautés, réalisant, en 1999, ‘’Naar bi, loin du Liban’’, sur les Libanais au Sénégal), en 2005, ‘’Saudade à Dakar’’, sur les Cap-verdiens établis à Dakar), en 2008, ‘’Assiko !’’, ‘’Si loin du Vietnam’’ (2016).
Laurence Gavron est également l’auteur de ‘’Y’a pas de problème ! : fragments de cinémas africains’’ (1995), ‘’Sur les traces des mangeurs de coquillages’’ (2000), sur les fouilles archéologiques dans le Sine-Saloum. ‘’Juifs Noirs, les racines de l’olivier’’ (2015) et ‘’Le Père du marié’’ (2022) figurent aussi dans sa filmographie. Le long-métrage de fiction ‘’Hivernage’’, d’après son roman éponyme, n’était pas encore sorti.
Titulaire d’une maîtrise de lettres modernes, option cinéma, en 1977, Laurence Gavron débute sa carrière comme journaliste et critique de cinéma en publiant des articles ou critiques de films pour différents journaux et revues, dont ‘’Positif’’, ‘’Cahiers du cinéma’’, ‘’Libération’’ et ‘’Le Monde’’. Elle a aussi travaillé pour la télévision, comme assistante, journaliste et réalisatrice sur ‘’Cinéma, Cinémas’’, ‘’Étoiles et Toiles’’, ‘’Métropolis’’, ‘’Absolument Cinéma’’, ‘’Après la sortie’’…
Laurence Gavron a débuté la réalisation de films documentaires en 1980 avec le portrait d’Eddie Constantine, ‘’Just like Eddie’’. S’en suivent des courts-métrages de fiction, ‘’Fin de soirée’’, ‘’Il maestro’’ (1986).
Gavron était aussi photographe. Elle a réalisé une série sur la culture du sel à Palmarin, les Peuls dans le Djolof et le Ferlo, le travail du coton au Sénégal oriental. Ces travaux ont fait l’objet d’expositions à Gorée, Regards sur cours (2006, 2013), à la mairie de Dakar-Plateau (2006), au Goethe Institut (2007), aux Cours Sainte-Marie de Hann (2007), au Musée de la Femme Henriette-Bathily à Gorée (2007), à l’Institut français de Dakar (2011).