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2 juin 2025
AMADOU BA, DEUX ANS D'ATTENTE
12 jours après les élections législatives, le nom de domaine amadouba2024.com a été créé. L’actuel Premier ministre était au courant du choix de Macky Sall pour 2024, au point de se préparer en conséquence
Son bilan à la tête du pays peut ne pas faire l’unanimité, tout comme sa façon de gouverner, mais une chose reste certaine : le génie politique de Macky Sall n’est plus à démontrer. Depuis longtemps, il déroule un plan qui a perdu bien de monde. Il a ôté à l’opposition son argument majeur en renonçant à se représenter. Et en désignant son successeur, il s’est assuré de réduire toute vélléité de rébellion dans son camp. De son côté, Amadou Ba agit depuis 2 ans au moins comme s’il était dans le secret du prince et se savait désigné futur candidat, et se préparait en conséquence.
La désignation du candidat de Benno bokk yaakaar a tenu en haleine l’opinion pendant des mois. Dans une adresse à la Nation, Macky Sall, qui avait renoncé à se représenter à la Présidentielle de 2024, avait promis une consultation pour désigner le candidat de la majorité. Le Quotidien peut démontrer que c’était une stratégie pour mieux débusquer les foyers internes de tension afin de les contrôler, car le leader de Benno avait déjà son candidat. Pour preuve, 12 jours après les élections législatives, le nom de domaine amadouba2024.com a été créé. Ce qui prouve que l’actuel Premier ministre était au courant du choix de Macky pour 2024, au point de se préparer en conséquence. Il faut néanmoins noter qu’une fois ce site rendu public, l’intéressé, qui n’était pas encore officiellement désigné, s’était empressé de le dénoncer, comme «un fake», en l’imputant à des personnes qui ne lui voulaient pas de bien. Il n’empêche qu’au vu de l’évolution des choses, on peut se demander comment interpréter tout le processus qui a abouti à sa désignation officielle.
Il faut se rappeler qu’à cette période, la percée de l’opposition, conséquence d’une bipolarisation de la scène politique, menaçait sérieusement le pays d’une cohabitation à l’Assemblée nationale. Il fallait reprendre la main pour la majorité ou préparer ses bagages pour retourner dans l’opposition en 2024. En acceptant de ne point se présenter, Macky Sall redevient le maître du jeu en ôtant à l’opposition l’essence de son ascension, qui a été la question de la 3ème candidature.
Il a appliqué à la lettre les conseils de Robert Greene dans son livre Power : les 48 lois du pouvoir. Dans la loi 3, l’écrivain américain affirme ceci : «Maintenez votre entourage dans l’incertitude et le flou en ne révélant jamais le but qui se cache derrière vos actions. S’ils n’ont aucune idée de ce que vous prévoyez, ils ne pourront pas préparer la défense. Guidez-les assez loin dans une autre direction, enveloppez-les d’un écran de fumée et quand ils perceront à jour vos desseins, il sera trop tard.»
Aly Ngouille Ndiaye, Abdoulaye Daouda Diallo et Mame Boye Diao ne diront pas le contraire. Croyant que Macky Sall allait se présenter pour 2024, ces derniers n’ont pas jugé nécessaire de s’écarter du pouvoir pour préparer la Présidentielle. Ce qui n’a pas été le cas de Amadou Ba qui a eu, au moins, deux années pour se préparer en secret. Cette stratégie a le mérite de réduire grandement la capacité de nuisance des candidats à la candidature de Bby par défaut de temps.
A cet effet, ceux qui pouvaient jouer aux trouble-fête dans la majorité sont obligés de se positionner derrière Amadou Ba. Le risque est trop grand et le temps quasi nul pour faire cavalier seul. Pour conserver leur poste, il est certain qu’ils vont se donner corps et âme pour y parvenir. Bien qu’une rébellion soit dans l’ordre naturel des choses, Macky Sall s’est assuré, au préalable, que celle-ci soit pratiquement sans grande conséquence. Et il faut comparer l’électorat des rebelles au fichier national pour s’en persuader. C’est à coup sûr moins de 5% du fichier.
Avec la majorité silencieuse, ce gap est largement compensé. Cependant, l’opposition réunie, qui n’a pas su battre le pouvoir aux dernières élections législatives, devra se trouver un nouvel argument de campagne. La question de la 3ème candidature n’étant plus d’actualité, tout comme une union sacrée, avec la dislocation de Yaw, elle devra réaliser un exploit pour gagner au soir du 25 février 2024. La politique est un art, la fougue, l’inintelligence situationnelle n’y ont pas leur place. Une élection se prépare des années durant.
L'ÉCOLE FACE À UN DÉFICIT DE 6 000 ENSEIGNANTS
A quelques jours de l’ouverture des classes, le système éducatif sénégalais souffre déjà d’un manque d’enseignants, surtout dans les filières scientifiques
A quelques jours de l’ouverture des classes, le système éducatif sénégalais souffre déjà d’un manque d’enseignants, surtout dans les filières scientifiques. Si l’on se fie aux révélations du président de la Commission éducation à l’Assemblée nationale qui prenait part à la table ronde sur l’éducation, dénommée «Regards croisés d’experts externes», organisée par la Cosydep dans le cadre de son programme «Nos vacances pour l’école 2023», les enseignants sortants ne sont jamais remplacés. Pourtant, le Parlement a consenti des efforts pour combler ce gap en votant pour 6000 postes qui n’ont jamais été libérés, a dit le député Oumar Sy. «Mais ce qui est inquiétant est que, même si c’est libéré aujourd’hui, ces enseignants-là iraient dans les écoles sans une préparation pédagogique. C’est un fait très grave», a indiqué le Pr Abdou Salam Sall.
Selon l’ancien Recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, ce déficit d’enseignants est plus visible en sciences et en philosophie. Mais quelles en sont les causes ? «Des professeurs certifiés en maths, il y en a très peu dans le système. C’est dû à plusieurs raisons. En outre, les jeunes qui font maths à la Fac ont la possibilité de faire d’autres filières comme l’informatique, la robotique, la cryptographie, qui sont plus attractives et qui paient plus. Et à partir de cet instant, le choix est vite fait. Avant, quand il y avait un déficit de profs, on venait à la Fac pour recruter. Maintenant, quand on vient à la Fac, on n’en trouve pas», a expliqué le Pr Abdou Salam Sall. Pour remédier à ce manque d’enseignants en maths, et qui pourrait compromettre les études des apprenants, l’ancien président du Comité de pilotage des Assises de l’éducation et de la formation trouve qu’il faut donner suffisamment de statut à l’enseignant et à l’instituteur.
Ainsi, il suggère de se battre pour créer une banque de l’éducation, pour que les enseignants aient un statut social que les autres n’ont pas, à savoir le respect, la considération et la rémunération. «Dès lors qu’on a un problème de déficit de qualification, nous pouvons le pallier en renforçant les capacités des enseignants qui sont en place. Mais aussi en les accompagnant par une banque de ressources pédagogiques où ce sont des enseignements standards qui sont délivrés, auxquels les élèves peuvent accéder. Si un élève a un bon enseignant en sciences, assez souvent il est aussi bon en sciences», a-t-il précisé.
C’est pour avoir des stratégies d’anticipation sur l’année scolaire que la Cosydep a organisé ce programme de vacances, afin d’échanger en profondeur sur des conflits probables et discuter de questions à fort enjeu avec les acteurs et les experts. A l’issue de cette table ronde, il est ressorti la volonté d’avoir un système éducatif qui devient l’affaire de tous, notamment les acteurs de l’éducation, les enseignants, les élèves, les parents d’élèves, les entreprises et Ong.
Autre suggestion des experts, c’est de faire de l’éducation une source de résolution des problèmes auxquels la société est confrontée dans les domaines économique, environnemental, climatique, sécuritaire, politique et de la crise des valeurs. Pour les acteurs, l’école doit pouvoir travailler à apporter des réponses à ces crises. Estimant aussi que l’éducation est un droit pour tous les enfants, ils demandent de résoudre le déficit des enseignants en vue de permettre aux enfants de jouir de ce droit.
TIVAOUANE DANS LA FERVEUR DU BOURDE
De très nombreux fidèles ont pris part vendredi à la ‘’hadaratou juma’’ à Tivaouane, ville qui s’apprête à vivre, ce samedi, sa première nuit du ‘’bourde’’, une manifestation religieuse de dix jours rythmée par des poèmes panégyriques du Prophète Mohamed
De très nombreux fidèles ont pris part vendredi à la ‘’hadaratou juma’’ (zikr du vendredi) à Tivaouane, ville qui s’apprête à vivre, ce samedi, sa première nuit du ‘’bourde’’, une manifestation religieuse de dix jours rythmée par des poèmes panégyriques du Prophète Mohamed.
A l’image des années précédentes, un nombre important de disciples tidianes ont afflué vers la cité religieuse pour assister à cette première nuit du bourde qui se tient en prélude du Gamou, l’évènement religieux célébrant la naissance du Prophète Mohamed, qui, cette année, aura lieu le 27 septembre.
L’heure est aux derniers réglages dans les zawiya Seydi Elhadji Malick Sy, en pleine réfection depuis quelques jours. A la mosquée Serigne Babacar Sy également, tout est fin prêt pour vivre une belle nuit de prières. L’esplanade des mosquées a été soigneusement nettoyée. La climatisation, défectueuse parfois, a été remise en état à notre passage.
L’impatience de vivre la première nuit du bourde est perceptible dans les discussions entre les nombreux fidèles venus parfois de loin.
La célébration des 10 jours du bourde s’explique par le fait que la date de naissance du Prophète est située dans les 10 premiers jours de Rabî‘ al Awwal, mois pendant lequel est célébré le Gamou, connu également sous le nom de Maouloud (Mawlid). Et c’est en voulant tenir compte de cette réalité que Seydi Hadj Malick Sy, l’initiateur du Gamou, a décidé d’instaurer le bourde.
Au 11 ème jour de ce mois, il demandait aux disciples de se reposer pendant qu’il convoquait ses représentants dans les autres localités du pays, afin qu’ils expriment leurs doléances pour la bonne tenue du Gamou. Chacun d’eux devait aussi proposer un programme à dérouler pendant l’année ainsi que les difficultés rencontrées pour dérouler le programme de l’an passé afin d’y remédier pour la nouvelle année.
Ces rencontres étaient ainsi l’occasion pour Seydi Hadji Malick Sy de leur rappeler les exigences de leur mission. »C’est vers la guidance du Prophète que nous orientons les générations futures » est le thème de la présente édition du Gamou de Tivaouane.
Un thème qui colle bien avec les exigences de l’heure, estime Papa Youssoupha Diop, petit-fils de Serigne Abdoul Aziz Sy ‘’Dabakh’’. »’Les générations futures ont besoin de bien s’inspirer pour mieux agir’’, estime-t-il. Il pense qu’’’il y va de la légendaire posture du Sénégal dans les milieux islamiques du monde »’.
LE BAL DES OUTSIDERS
Défaut de maillage du territoire, parrainage et émiettement, les candidats réformistes, qui ont du mal à créer de véritables dynamiques autour de leurs projets, malgré un discours qui porte, devront batailler pour surmonter l’épreuve du parrainage
Une présidentielle, c’est le rendez-vous entre un homme et son peuple. Mais il faut toute une machine en branle, prête à sillonner le pays, village par village, à la quête des suffrages des Sénégalais, pour espérer convaincre, afin de faire triompher sa cause. Ce qui manque de façon criante à nombre d'aspirants à la magistrature suprême. Souvent dans les médias, le discours de rupture qu’ils prônent passe plus ou moins dans les centres urbains et auprès de certaines opinions de la jeunesse et de l’élite.
Dans cette catégorie, on pourrait mettre l’ancien ministre Thierno Alassane Sall avec sa République des valeurs, l’ancien directeur général de la Sones Dr Abdourahmane Diouf, l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye qui s’engage pour une refondation des institutions, Bougane Guèye Dani qui nage dans les eaux de l’antisystème (un appel du pied à l’électorat de Pastef), le député Pape Djibril Fall qui s’érige en serviteur… Tous mettent en avant la volonté de rompre avec certaines pratiques politiciennes et l’instrumentalisation des institutions à des fins partisanes. Et tous les moyens sont bons pour entrainer une adhésion massive des Sénégalais.
Au niveau de l’Initiative citoyenne et républicaine Appel 2024 qui porte la candidature d’Abdoul Mbaye, on s’engage en un mandat de transition qui va permettre de remettre le Sénégal sur les rails. Acceptant de faire un mandat unique de cinq ans, l’ancien PM a prêté serment pour convaincre de sa bonne foi : ‘’Je jure devant Dieu (SWT), devant mon peuple, devant ma famille et en face de vous qui avez décidé de m'investir de votre confiance que si, par la grâce divine, je deviens président de la République du Sénégal, à la tête de l'équipe qui m'accompagnera pendant mon mandat, je respecterai et ferai respecter la loi…’’, confiait-il lors de son investiture.
Dans la même veine, Abdoul Mbaye, à l’instar de la plupart des candidats réformistes, promet de réformer la Constitution pour instaurer une véritable séparation des pouvoirs, de rendre la justice plus indépendante, de changer le mode d'élection des députés afin que le Parlement accueille de véritables représentants du peuple, de soumettre le choix des membres du gouvernement au respect de critères d'honnêteté et de compétence prouvées…
C’est dans le même cadre que s’inscrit la déclaration de campagne de Thierno Alassane Sall qui promet de ‘’réenchanter’’ le Sénégal. Ce qui passe, selon lui, par la lutte contre les inégalités, la corruption, les détournements de deniers publics, la mise en place d’une justice indépendante et des institutions fortes.
Selon l’ancien ministre de Macky Sall, ‘’le moment est arrivé pour notre nation de redécouvrir sa voie, celle de l'espoir, de la justice, de la connaissance, de l'égalité, de sa propre réalisation… La corruption et la mauvaise gouvernance doivent être éradiquées. Sans cela, aucun développement n’est possible. Ce sera, là, notre priorité’’.
A l’épreuve du vote utile
Malgré un discours qui accroche auprès des élites, des parcours plus ou moins élogieux, les candidats réformistes peinent à percer auprès des masses et du monde rural. S’y ajoute, auprès de leurs cibles privilégiées – l’élite et la jeunesse - il leur est souvent très difficile de s’imposer en raison du vote utile.
Pour la Présidentielle-2024, le défi sera surtout de convaincre cette catégorie de l’électorat dont une bonne partie est acquise à Ousmane Sonko dont la participation est sérieusement compromise.
C’est d’ailleurs conscients de cette limite que nombre d’entre eux mettent tout en œuvre pour plaire à l’opposant en prison, à ses militants et à ses sympathisants.
Il faut noter que pour cette élection à venir, le candidat qui sera soutenu par le président de l’ex-parti Pastef - dans le cas où il ne serait pas autorisé à participer - a des chances réelles de jouer les premiers rôles.
En 2019, la plupart de ces candidats réformistes avaient été recalés à l’étape même du parrainage, soit une vingtaine sur la trentaine de candidats à la candidature. C’est d’ailleurs là l’un des principaux défis auxquels ils vont devoir faire face.
Pour rappel, en ce qui concerne le parrainage, la loi prévoit un taux-plancher de 0,6 % et un taux-plafond de 0,8 %. Il faudrait également veiller à ce que les parrains ne soutiennent pas d’autres candidats et qu’ils soient répartis dans un certain nombre de régions. Ce qui est loin d’être gagné pour ces candidats peu implantés à l’intérieur du territoire.
Le danger de l’émiettement
L’autre grand ennemi de ces réformistes, c’est leur émiettement dans un environnement électoral où les grandes coalitions et les grands partis ont tendance à dicter leurs lois à toutes les élections. Depuis 2012, c’est la coalition conduite par le parti au pouvoir qui gagne à toutes les compétitions. Le candidat de l’opposition qui dispose le plus de soutiens arrive souvent à la deuxième position. Chez les réformistes, chacun se cantonne dans ses propres ambitions. Ce qui rend encore plus difficile leur tâche. Le vote utile aidant, les électeurs ont souvent tendance à recourir au candidat le mieux placé pour remporter la bataille, pas celui qui a le plus beau programme ou le meilleur profil. La question, c’est de savoir pourquoi ces gens qui ont approximativement le même discours, le même idéal, ont du mal à se mettre ensemble ? N’est-ce pas là un mauvais signal qui montre qu’à l’instar des autres partis, ils ne sont obnubilés que par le pouvoir et que leurs intérêts individuels priment sur l’intérêt du peuple ? Une chose est presque sûre : avec cet émiettement, ils ont très peu de chances de supplanter les partis traditionnels.
À côté de ces candidats réformistes dont le principal défi est de surmonter l’épreuve du parrainage, il y a les candidats avec des organisations certes présentes dans plusieurs parties du territoire, mais pas suffisamment implantées pour espérer jouer les premiers rôles à la Présidentielle. Parmi eux, l’ancien maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall, l’ancien ministre et candidat du Grand parti Malick Gakou. Tous deux des produits du système qui ont appris à faire leur mue au contact de l’opposition.
Pour le cas Khalifa Ababacar Sall, depuis quelque temps, il se démène comme un beau diable pour pallier cette insuffisance du défaut d’encrage à l’intérieur du pays, à travers notamment son programme ‘’Motali Yéene’’. Une tournée politique qui l’a déjà mené dans plusieurs recoins du Sénégal et du monde. Il en profitera sans doute pour essayer de refaire son image sérieusement écornée par la campagne de dénigrement dont il a pu faire l’objet, suite à sa décision de participer au Dialogue politique pour retrouver son éligibilité.
Pour sa part, Malick Gakou, qui n’avait pas dépassé en 2019 le cap du parrainage, doit avoir appris de ses épreuves pour espérer participer à la prochaine Présidentielle.
Pour rappel, à l’époque, Gakou avait eu un nombre important de parrains, dépassant largement le seuil requis, mais il a été pénalisé par le système cruel qui rejette le double parrainage. En sus, il devra également batailler ferme pour étendre ses tentacules au-delà de son Guédiawaye, pour espérer avoir des chances présidentielles.
Contrairement aux réformistes qui se caractérisent par leur isolement et leur dispersion, ces produits du système savent créer de véritables dynamiques autour de leurs projets pour maximiser leurs chances auprès de l’électorat.
LES ACTEURS DE LA MÉDECINE TRADITIONNELLE EN ATTENTE DE CADRE JURIDIQUE
La pratique de la médecine traditionnelle est toujours à l’état anarchique au Sénégal. Des cabinets sont ouverts un peu partout dans le pays, des tables installées dans chaque coin de la rue
La pratique de la médecine traditionnelle est toujours à l’état anarchique au Sénégal. Des cabinets sont ouverts un peu partout dans le pays, des tables installées dans chaque coin de la rue. Des consultations se font sans un cadre juridique clair, des prescriptions causant dans la majorité des dommages sanitaires dans la prise en charge de certaines pathologies. Malgré un département au ministère de la Santé et de l’action sociale pour la médecine traditionnelle, son organisation semble toujours figée, en dépit de l’annonce d’une loi sur l’exercice de cette pratique.
Selon la définition de l’Organisation mondiale pour la santé (Oms) la médecine traditionnelle est la somme totale des connaissances, des compétences et des pratiques que des cultures autochtones et différentes ont utilisées au fil du temps pour préserver la santé et prévenir, diagnostiquer et traiter les maladies physiques et mentales . Cette pratique est incontournable dans la prise en charge de la couverture maladie universelle en Afrique. Au Sénégal, une bonne partie de sa population, soit 80%, se soigne à base de plantes ou consulte les tradipraticiens en cas de maladie. La médecine traditionnelle est souvent le premier recours et le dernier après un désespoir dans la médecine moderne. Au Sénégal, conscient de l’importance de cette pratique de la médecine pour la population, une cellule médecine traditionnelle a été créée en 2014 au sein du ministère de la Santé et de l’action sociale avec comme mission, d’impulser et de promouvoir la médecine traditionnelle dans le système national de santé préventif et curatif; d’organiser l'exercice et la pratique de la médecine traditionnelle à tous les niveaux; de coordonner et suivre la mise en œuvre des activités de la médecine traditionnelle mais aussi de coordonner l'élaboration des textes législatifs et règlementaires régissant la médecine traditionnelle qui prend en compte le médicament et le traitement. Cependant, elle se heurte aux charlatans qui sapent le travail de toute une génération rendant la crédibilité des tradipraticiens en doute ou en péril. Dans cette mêlée, il est souvent difficile de différencier le tradipraticien du charlatan. Selon le coordonnateur de la médecine traditionnelle au sein du ministère de la Santé et de l’action sociale, le professeur Emmanuel Bassène, la reconnaissance d’un traditipraticien se fait par sa communauté. « La médecine traditionnelle est souvent un héritage. Au sein de la communauté, leurs habitants les connaissent et c’est grâce à eux qu’on peut déterminer qui l’est et qui ne l’est pas». En l’absence d’un cadre juridique clair, les tradipraticiens ont essayé de s’organiser au niveau communautaire, régional et national afin d’assainir le milieu. Seulement, ils se heurtent à la présence « de guerrisseurs étrangers » qui mettent les gros moyens dans le domaine de la communication pour se faire connaitre et connaitre leur produit. Cette pratique est décriée par les praticiens de la médecine moderne qui enregistrent des cas graves dans certaines pathologies du foi, du cœur ou encore de l’estomac après une consultation chez eux. Un problème de dosage est décrié dans la prescription aggravant l’évolution de la pathologie en traitement. Pour Gaoussou Sambou, président de la Fédération des tradipraticiens du Sénégal, ce métier leur tient à cœur. « Il n’y a toujours aucune voie pour légaliser et encadrer le travail des tradipraticiens. Depuis 2006, nous attendons la loi sur la réglementation de la médecine traditionnelle. L’attente a trop duré» a fait savoir M. Sambou.
LE CHOIX DU SENEGAL
Le Sénégal, tout en œuvrant au développement de la médecine traditionnelle, s’est fixé comme objectif à court terme de développer la médecine moderne par les plantes, c’est-àdire la phytothérapie en phase avec l’Organisation mondiale de la santé. Grâce à la disponibillité d’assez de résultats scientifiques sur les plantes locales avec des résultats qui rassurent quant au développement de médicaments à base d’extraits de plantes selon nos autorités sanitaires, ce secteur est en phase d’expérimentation. Des produits étant disponibles, il reste le cadre juridique. Au sein du ministère de la Santé et de l’action, le document de politique nationale de médecine traditionnelle et de phytothérapie en a défini les axes stratégiques qui seront mis en oeuvre. Il s’agit de deux textes élaborés grâce au soutien du Bureau Opérationnel de Suivi du Plan Sénégal Emergeant dont le projet d’arrêté portant création de la commission de la pharmacopée et du formulaire national, et le projet d’arrêté fixant les conditions d’octroi de l’Autorisation de Mise sur le Marché des Médicaments à base de plantes.) Pour le professeur Bassène Il n’y a que la phytothérapie qui peut permettre à la médecine traditionnelle de s’imposer et d’évoluer. « La phytothérapie peut permettre de créer un cadre, de normaliser. Elle a les mêmes canevas de normalisation que la médecine moderne. Or, dans la médecine traditionnelle, chacun à sa façon de faire. C’est possible qu’on parvienne à des consensus grâce à la phytothérapie » a-t-il avancé.
L’ASSAINISSEMENT DU MILIEU
En 2016, le gouvernement avait validé en conseil des ministres le projet de loi pour l’encadrement de l’exercice de la médecine traditionnelle. Le texte devrait être soumis aux parlementaires la même année pour une validation, mais, il est toujours dans les tiroirs à cause de l’opposition des praticiens et des pharmaciens. A terme, il était attendu « qu’un médecin traditionnel devra obtenir une autorisation du ministère de la Santé pour exercer ». Un projet de loi qui selon les acteurs de ce plaidoyer, instaure « l'obligation de se spécialiser dans un domaine et interdit donc de proposer des soins pour plusieurs types d'affections ». Pour les plantes médicinales, « leurs propriétés et les dosages à indiquer seront établis par un laboratoire de contrôle. Les médicaments de la médecine traditionnelle devront ainsi obtenir une autorisation de mise sur le marché». Alors que le texte devait être sur la table des parlementaires, les professionnels de la santé avaient apposé leur veto en dénonçant un texte «dangereux» et ont prévenu le chef de l’Etat d’un «crime rampant» intenté contre le peuple si toutefois ce projet est voté. Les blouses blanches déploraient le fait que le texte ne fait pas la différence entre le médecin, le chirurgien, le pharmacien. L’Inter-ordre des professionnels de la santé qui regroupe l’Ordre des médecins, des chirurgiens-dentistes, des pharmaciens et des docteurs vétérinaires, est le garant des règles déontologiques et des pratiques médicales.
L’OMS SUR LE DEVELOPPEMENT DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE
Pour l’Oms, le recours à une médecine traditionnelle de qualité peut faciliter la fourniture de soins de santé, en particulier dans les zones rurales éloignées où les systèmes de soins de santé conventionnels sont limités. Ainsi, à l’ouverture en Inde d’un sommet mondial sur la médecine traditionnelle en août dernier, le chef de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) a invité ses Etats membres à formuler des recommandations spécifiques, fondées sur des données probantes et exploitables. Celles-ci pourront ainsi servir de base à la prochaine stratégie mondiale de l’Oms en matière de médecine traditionnelle. « Je vous invite à faire de cette réunion le point de départ d’un mouvement mondial visant à libérer le pouvoir de la médecine traditionnelle grâce à la science et à l’innovation », a déclaré Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, relevant les énormes contributions à la santé humaine apportée par la médecine traditionnelle. Pour le chef de l’OMS, la médecine traditionnelle n’appartient pas au passé. Elle fait l’objet d’une demande croissante dans tous les pays, toutes les communautés et toutes les cultures. «À un moment ou à un autre de notre vie, la plupart d’entre nous auront recours à une forme ou à une autre de médecine traditionnelle », a-t-il affirmé..
LE SENEGAL EVITE LA COTE D’IVOIRE, L’ÉGYPTE, LA TUNISIE, LE MAROC ET L’ALGERIE
Chapeaux pour le tirage au sort de la can2023 - Les 24 équipes qualifiées pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations sont désormais connues. La CAN 2023 se disputera en Côte d’Ivoire du 13 janvier au 11 février 2024.
Les 24 équipes qualifiées pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations sont désormais connues. La CAN 2023 se disputera en Côte d’Ivoire du 13 janvier au 11 février 2024.
Avec la fin des éliminatoires de la CAN 2023, les chapeaux du tirage au sort sont connus. La Côte d’Ivoire et le Sénégal se retrouvent dans le chapeau 1, en compagnie du Maroc et de l’Algérie. Ces éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations se sont conclues mardi avec la victoire (3-0) du Cameroun face au Burundi, qui permet aux Lions indomptables de se qualifier et d'empocher un ticket pour la Côte d’Ivoire.
Avec les 24 équipes qualifiées pour la compétition, on connaît désormais les chapeaux qui serviront au tirage au sort, le 12 octobre prochain à Abidjan. Le pays organisateur sera dans le chapeau 1 en compagnie du vainqueur sortant, le Sénégal. Absentes de la dernière édition, la République démocratique du Congo, l’Afrique du Sud et la Namibie sont réparties entre les chapeaux 2, 3 et 4.
Le Sénégal connaît ses adversaires de poules de la Coupe du monde U17 qui se joue du prévue du 10 novembre au 2 décembre en Indonésie. Le tirage au sort effectué hier, vendredi 16 septembre place les champions d’Afrique en titre dans le groupe D en compagnie du Japon, de la Pologne et de l’Argentine. Les trois autres sélections évolueront dans les groupes A (Maroc), B (Mali) et E (Burkina Faso).
Le Sénégal a connait depuis hier, vendredi ses prochains adversaires de poule à la Coupe du monde cadette qui se joue du 10 novembre au 2 décembre en Indonésie. Victorieux de la CAN U17 en mai dernier devant le Maroc, les Lionceaux de Serigne Saliou Dia ont hérité du lourd lors de ce tirage au sort des groupes effectué ce vendredi. La bande à Amara Diouf est logé dans le groupe D en compagnie de l’Argentine, du Japon et de la Pologne.
Finaliste malheureux de la CAN U17, le Maroc a hérité du groupe A jugé plus clément qu’il partagera avec l’Indonésie, pays organisateur, l’Équateur et le Panama.
Le Burkina Faso n’est pas moins loti puisqu’il est tombé dans le groupe E en compagnie de la France, considérée comme la grand favori après son sacre en 2001 et sa troisième place en 2019 mais aussi de la Corée du Sud et les États-Unis juniors.
Quant au Mali, il est tombé dans le groupe B où il retrouvera l’Espagne, quadruple finaliste de la Coupe du monde mais aussi d’adversaires plus abordables comme le Canada et de l’Ouzbékistan.
Le Mondial indonésien regroupera 24 équipes réparties en six groupes de quatre. Sacré lors de la dernière édition disputée en 2019, le Brésil est, quant à lui, logé dans la poule C en compagnie de l’Iran, la Nouvelle-Calédonie et l’Angleterre.
Pour rappel, les deux premiers de chaque groupe, ainsi que les quatre meilleurs troisièmes, vont disputer les quarts.
TIRAGE AU SORT COMPLET COUPE DU MONDE U17 :
Groupe A : Indonésie, Équateur, Maroc, Panama.
Groupe B : Espagne, Mali, Ouzbékistan, Canada.
Groupe C : Brésil, Angleterre, Iran, Nouvelle-Calédonie.
Groupe D : Japon, Argentine, Sénégal, Pologne
Groupe E : France, Corée du Sud, États-Unis, Burkina Faso.
Groupe F : Mexique, Allemagne, Nouvelle-Zélande, Venezuela.
LE DUEL DE «LIONS» CONFIRME POUR LE 16 OCTOBRE A LENS
Match amical international Sénégal-Cameroun, Après l’Algérie, l’équipe du Sénégal va se mesurer à celle du Cameroun lors de la prochaine trêve internationale.
Après l’Algérie, l’équipe du Sénégal va se mesurer à celle du Cameroun lors de la prochaine trêve internationale. Ce match amical entre ces deux grands d’Afrique aura lieu le 16 octobre prochain, en France. La Fédération sénégalaise de football a choisi le Stade Bollaert-Delélis à Lens (France) comme lieu de cette confrontation préparatoire du début des qualifications de la Coupe du monde 2026 prévue en novembre mais aussi de la Coupe d’Afrique qui se joue dans quatre mois en Côte d’Ivoire.
Dans le cadre de la préparation pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN) qui se tiendra en Côte d’Ivoire du 13 janvier au 11 février 2024, le Sénégal va s’étalonner avec le Cameroun. Ce match amical de gala aura lieu le 16 octobre, en France.
La Fédération sénégalaise de football (FSF) qui a confirmé hier, vendredi l’information, a choisi le Stade Bollaert-Delélis à Lens (Nord de la France) comme lieu de cette confrontation entre Lions du pays de la Teranga et Lions Indomptables. Au sortir d’un probant succés devant la Seleçao brésilienne (4- 2) suivi d’une défaite en amical concédée ce mardi 12 septembre face à l’Algérie (0-1) au stade Abdoulaye-Wade de Diamniadio, la première défaite à domicile depuis plus de 10 ans, les Lions auront une bonne opportunité de s’étalonner face à des cadors du continent et surtout d’affiner un peu plus le collectif et la stratégie de l’équipe du Sénégal.
Ce duel de «Lions» aura aussi comme celui devant des Fennecs d’Algérie, des airs de revanche pour Sadio Mané et ses coéquipiers. Le dernier affrontement officiel entre les deux pays remonte, on le rappelle, aux quarts de finale de la Coupe d'Afrique des Nations 2017 qui s'est déroulée au Gabon. La rencontre s'était achevée sur un score nul et vierge (0-0) au bout du temps réglementaire. Le Cameroun avait finalement remporté le match en s’imposant aux tirs au but après un penalty manqué par Sadio Mané. Le Cameroun avait ainsi remporté cette édition devant l’Egypte.
PIKINE GUINAW RAIL INITIE DES COTISATIONS ET DENONCE L’INERTIE DES AUTORITES MUNICIPALES
Le phénomène des inondations est loin de connaître son épilogue à Saint-Louis où des maisons et rues de plusieurs quartiers sont toujours inondées par les eaux de pluie.
Le phénomène des inondations est loin de connaître son épilogue à Saint-Louis où des maisons et rues de plusieurs quartiers sont toujours inondées par les eaux de pluie. Certains habitants du quartier de Pikine Guinaw Rail ont initié des cotisations par ménage pour se payer une motopompe et du carburant pour pouvoir faire évacuer les eaux de pluies. Ils fustigent l'inertie des autorités locales à leur égard pour les soulager.
Le quartier de Pikine Guinaw Rail, tout comme d’autres quartiers inondés de la commune de Saint-Louis, est méconnaissable en cette période d’hivernage. Presque toutes les maisons sont envahies par les eaux de pluies qui stagnent également à tous les coins de rues. Il est même difficile voire impossible d’aller d’un endroit à un autre sans patauger dans ces eaux de pluies qui sont souvent mélangées à celles des fosses septiques et aux ordures ménagères. Ce qui constitue un cocktail de risques pour les habitants de choper certaines maladies.
Face à cette situation, ces habitants de Pikine Guinaw Rail ont initié des cotisations en raison de 5000 FCFA par famille avec comme objectif l’achat de motopompes et du carburant en vue de l’évacuation des eaux de pluies. « Nous sommes obligés de nous cotiser, faire avec les moyens de bord pour pouvoir nous payer une motopompe et du carburant car jusqu’ici, nous n’avons bénéficié d’aucun appui des autorités de la mairie de Saint-Louis qui semble nous laisser en rade. Des bonnes volontés du quartier et d’ailleurs nous aident également en espèces dans cette opération qui consiste à faire évacuer les eaux de pluies », a laissé entendre le Doyen Sandjiri, un résident qui fustige ainsi l’inertie des autorités municipales. Ces habitants de Pikine Guinaw Rail de réitérer encore une fois leur veille doléance à savoir la restructuration par l’État de leur populeux quartier qui, chaque année, est confronté à ce même problème des inondations.
MIMI TOURE PEINT UN TABLEAU SOMBRE DE BBY DANS LE FOUTA
Scandale du fonds covid, incidents mortels, justice instrumentalisée…La présidente de “Mimi 2024”, Aminata Touré, candidate déclarée à la présidentielle de février prochain, déroule depuis deux jours des visites de proximité dans la région de Matam
La présidente de “Mimi 2024”, Aminata Touré, candidate déclarée à la présidentielle de février prochain, déroule depuis deux jours des visites de proximité dans la région de Matam pour discuter avec les populations de son programme. En plus, le leader politique a interpellé le candidat de BBY, l’actuel Premier ministre Amadou Ba, à se prononcer sur deux questions brûlantes de l’actualité que sont le scandale du fonds “Force Covid,” qui a impliqué plusieurs ministères et les incidents mortels survenus lors des manifestations des deux dernières années. Pour Mimi Touré, élire Amadou Ba c'est tout comme offrir un troisième mandat à Macky Sall.
Après le département de Ranérou, durant l’étape de Matam, la candidate déclarée à la présidentielle de février prochain, a relevé devant ses partisans, la nécessité de s’impliquer dans l’acquisition d’un changement, jugeant qu’il est possible d’y arriver avec son programme. « Il faut un programme pour radicalement changer le Sénégal et cela est possible. Si l’on voit une région comme celle de Matam, qui est une région de grands potentiels, avec des activités qui tournent autour de l'élevage, de l'agriculture, mais également les phosphates dont on ne parle pas. On se rend compte qu’il y’a un manque car cette zone ne devrait pas être une région où règne la pauvreté », de son avis. Mettant en exergue le programme de la coalition “Mimi 2024” qui entend éliminer la pauvreté définitivement au Sénégal, Aminata Touré a indiqué qu’il s’agit d'abord de rendre la nourriture accessible à tout le monde. Ce, explique-t-elle, avec l’instauration d’un système de transfert de subvention du riz, du sucre et du lait, ajoutant à cet égard, que l’on ne peut pas parler de développement si les gens ne mangent pas à leur faim. « Matam peut être un grenier du Sénégal. Nous sommes au bord du Dandé Maayo, les femmes s'activent beaucoup dans les activités de maraichage mais elles ont besoin d'être davantage accompagnées », annonce–t-elle.
Dans ses orientations, la candidate déclarée à la présidentielle émet la nécessité de construire « une banque des femmes du Sénégal pour accompagner toutes les femmes actrices dans le développement, que ce soit la pêche, l'agriculture ou l'élevage ». En plus, selon-t-elle, c’est la modernisation de l'élevage dans la région qui ne dispose pas d'unité de stockage du lait et d'usine de fabrique de l'aliment de bétail qui se positionne comme une urgence de développement apte à lutter contre le sous–emploi et l’émigration clandestine. « Moderniser l'élevage et en faire de l'élevage intensif, en encadrant les jeunes éleveurs annonce une rupture de taille, en ce sens qu’on arrivera à exporter de la viande, à procéder à la transformation des produits laitiers pour circonscrire les 16 milliards d'importation de produits laitiers que nous supportons », ajoute-t-elle.
AUDITER LES PHOSPHATES DE DENDORI
En face de ses partisans et de plusieurs responsables de sa formation politique, Aminata Touré, la présidente de »Mimi 2024 », a relevé l’impérieuse nécessité d’auditer l’exploitation du phosphate dans la région de Matam pour permettre aux populations de bénéficier des retombées de cette ressource minière. Pour l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental, c’est l’obscurantisme total qui entoure l’exploitation de ces phosphates de haute qualité, un problème auquel elle entend remédier une fois au pouvoir, pour que les investissements des sociétés exploitantes prennent en charge le bien-être des populations. « Il y a toujours des conflits entre les populations et les exploitants. C’est à l’Etat d’éclaircir cela pour que les populations bénéficient au moins de la Responsabilité sociétale d’entreprise (RSE), il est plus que nécessaire d’auditer l’exploitation du phosphate dans la région de Matam, car les populations ne voient pas les retombées de cette exploitation», déclare –t-elle.
ELIRE AMADOU BA C'EST TOUT COMME OFFRIR UN TROISIEME MANDAT A MACKY SALL
En verve, le leader du mouvement « Mimi 2024 » a indiqué devant ses militants et responsables que voter Amadou Bâ, candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar (Bby), c’est accepter d’emblée un troisième mandat au président sortant Macky Sall. « Matam n'est le titre foncier de personne, celui qui le disait ne se présentera pas à l'élection présidentielle de 2024; Il reste que son candidat n'est pas plus foutankais que moi. Enfin d'ailleurs il y'a un candidat (…). Cà a été un accouchement long et difficile, avec toutes les frustrations qu'on connait. Au reste, élire Amadou Ba c'est tout comme offrir un troisième mandat à Macky Sall », fulmine– t-elle. Avant d’ajouter que les Sénégalais aspirent à un changement. Ce qui veut dire que le système a fait son temps, aussi bien BBY que APR où Macky Sall a été le ‘one man show’, c'est terminé. A l’endroit du Premier ministre Amadou Ba, la candidate du mouvement « Mimi 2024 », dit solliciter un débat public autour de deux questions brûlantes de l’actualité que sont le scandale du fonds “Force Covid,” qui a affecté plusieurs ministères et les incidents mortels survenus lors des manifestations des deux dernières années. Après cela, ironise–t-elle, « le candidat de Benno Bokk Yakaar pourra entretenir les populations de son projet pour le Sénégal ».
DEFICIT DE CONFIANCE ENTRE LES POPULATIONS ET LA JUSTICE !
Considérant que la justice a été publiquement instrumentalisée, notamment dans le cas de Ousmane Sonko, Aminata Touré, l’ancienne ministre de la Justice Garde des sceaux, a dit avoir des solutions concrètes sur la question. « Les populations ont le sentiment que la justice a été instrumentalisée, notamment dans le cas de Ousmane Sonko qui était poursuivi pour deux chefs d'accusation qui ont été rejetés par le juge, il aurait dû rentrer chez lui. Aujourd'hui, il est emprisonné pour un autre chef d’accusation. Quand on l'a annoncé, tout le monde est allé voir dans les livres de droit ce que cela veut dire », fait –t-elle savoir. Avant de souligner que le leader de ‘’ l’ex –Pastef’’ doit impérativement participer à l’élection présidentielle d’autant qu’il n’a pas été emprisonné pour les chefs d’inculpation pour lesquels il a été poursuivi. Selon Mimi Touré, Il faut que Ousmane Sonko retrouve sa liberté, car « le président Macky Sall a pardonné à des leaders qui ne devraient être candidats à l'élection, il faut qu'il le fasse pour Ousmane Sonko, pour qu’il revienne à la vie normale, pour que notre démocratie revienne à la situation normale ».