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31 mai 2025
PLAIDOYER EN FAVEUR DU RELÈVEMENT DE L’AGE LÉGAL DU MARIAGE DE 16 A 18 ANS
Une journée de plaidoyer en faveur du relèvement de l’âge du mariage de 16 à 18 ans s’est tenue ce jeudi à Saint-Louis à l’initiative de l’Inspection d’académie appuyée par le Forum des éducatrices africaines (FAWE)
Saint-Lois, 14 sept (APS) – Une journée de plaidoyer en faveur du relèvement de l’âge du mariage de 16 à 18 ans s’est tenue ce jeudi à Saint-Louis à l’initiative de l’Inspection d’académie appuyée par le Forum des éducatrices africaines (FAWE), a constaté l’APS.
A cette occasion, Ndeye Oumou Khairy Sall Diouf, la secrétaire exécutive du Fawe Sénégal a estimé que »donner l’opportunité à la fille de se marier à 18 ans lui permettrait de perdurer dans les études et d’avoir plus de chance dans la vie ».
Elle a ainsi souligné la nécessité pour les filles d’avoir les mêmes chances de réussite que les garçons, insistant sur l’importance d’une révision de l’article 111 du code de la famille.
»La fille qui se marie à 16 ans peut ne pas poursuivre ses études et a moins de chance de réussite dans la vie », a fait valoir Mme Diouf.
D’après les initiateurs de cette action de plaidoyer, l’accès des filles à la scolarité s’est beaucoup amélioré bien que se dressent de nombreux obstacles qui les empêchent d’achever leur scolarité.
Parmi ces obstacles, les défenseurs de la cause des filles soulignent qu’il y a les mariages précoces qui relèvent de la tradition et du code de la famille
Le président de l’Association des parents d’élèves et d’étudiants Mamadou Mamoudou Wone a de son côté déclaré qu’il fallait relever l’âge du mariage à plus de 18 ans.
Il fonde son argument sur le fait que les femmes décrochent rapidement des diplômes supérieurs si elles ont l’occasion de poursuivre leurs études ». Il n’a pas manqué de citer en exemple l’écrivaine Aminata Sow Fall, la scientifique Rose Dieng Kuntz.
Le représentant de l’IAM. Oumar Hann affirme que les filles obtiennent à Saint-Louis des résultats honorables et méritent d’être accompagnées par de telles initiatives qui tendent à les faire durer sur les bancs.
COUP DE PÊCHE RÉUSSI DE LA MARINE ROYALE
Au moins, 250 migrants sénégalais qui tentaient de rallier l’Espagne à bord de trois pirogues ont été secourus jeudi au large du Maroc par la marine royale marocaine, a appris l’APS de source diplomatique.
Dakar, 14 sept (APS) – Au moins, 250 migrants sénégalais qui tentaient de rallier l’Espagne à bord de trois pirogues ont été secourus jeudi au large du Maroc par la marine royale marocaine, a appris l’APS de source diplomatique.
Deux blessés figurent parmi ces candidats à l’émigration en provenance du Sénégal. Ils ont été évacués au centre hospitalier de Dakhla, une localité du sud marocain.
Les rescapés de cette traversée en mer ont été logés dans les centre d’accueil et d’hébergement de Tawarta à Dakhla et celui de Bit-Guindouz, a indiqué la source.
Elle fait savoir que la dernière arrivée de pirogues de migrants en provenance du Sénégal remontait au 21 août dernier.
Le Consul général du Sénégal à Dakhla assure avoir pris les dispositions pour porter assistance et protection de ces compatriotes en attendant leur rapatriement.
PASTEF : UN PLAN B OU LE SORT DU PDS
L’opposition, excepté les Patriotes, sait avec qui ils vont croiser le fer au cours de la campagne pour la présidentielle de 2024. Birame Soulèye Diop va-t-il émerger comme l'alternative ou l'ex-Pastef va-t-il reporter ses voix sur un autre candidat ?
Les candidats de l’opposition savent avec qui ils vont croiser le fer au cours de la campagne pour la présidentielle de 2024. Seuls, les «Patriotes» sont dans l’incertitude. Birame Soulèye Diop va-t-il être le plan B ou les «Patriotes» vont-ils reporter leurs voix sur un autre candidat issu de Yewwi askan wi ? Mystère dans un sombre corridor !
Sur la ligne de départ pour la Présidentielle, les candidats commencent à se déployer à la quête du vote sénégalais. Amadou Ba sait qu’il va probablement avancer sans les fiefs de Aly Ngouille Ndiaye et Mame Boye Diao. Khalifa Sall trouvera son salut dans l’union de la grande famille de Gauche, et Karim Wade devra donner les gages de sa «sénégalité» à ceux qui lui contestent sa nationalité. Qu’en-est-il des partisans de Ousmane Sonko ? C’est la question que se posent bon nombre d’observateurs. En effet, arrêté pour 8 chefs d’accusation, le «Patriote» en chef n’a pas encore une condamnation définitive pouvant le priver d’une participation à la présidentielle. Seulement, au cas où il voudrait briguer le suffrage des Sénégalais, le maire de Ziguinchor sait qu’il devra le faire sans son parti, Pastef, dissous par arrêté ministériel. Mais si la bannière ne devrait pas poser de problème, c’est plutôt sa participation qui est sérieusement compromise. En effet, en appelant à l’insurrec-tion contre l’Etat, Ousmane Sonko a peu de chances de recouvrer la liberté avant l’élection prochaine.
Même si les anciens membres de sa formation s’entêtent à maintenir l’illusion de sa candidature, aidés dans ce dessein par des membres de la Coalition Yewwi askan wi dans un but inavoué.
Bien que l’aile dure des «Patriotes» continue à maintenir sa ligne, des voix se sont élevées pour parler de plan B. C’est le cas de Dialo Diop et récemment de Lansana Gagny Sakho, qui parle de «plans B, C et D».
Au cas où les «Patriotes» n’auraient pas de candidat issu de leurs rangs, le grenier électoral qui a fortement contribué à la victoire de l’opposition aux dernières Législatives, devrait être déterminant. S’il est clair qu’une consigne de vote en faveur de Amadou Ba n’est pas à l’ordre du jour, les autres candidats peuvent sérieusement envisager un report des voix. En faveur de qui les «Patriotes» vont-ils voter ? Si la réponse est difficile actuellement, il suffit de regarder les démarches de certains pour comprendre leur volonté. Pas besoin d’être sorcier pour comprendre qu’ils ne sont pas nombreux, les membres de Yewwi askan wi qui souhaitent la participation de Sonko à la présidentielle de 2024.
En effet, n’ayant jamais gagné une élection, ils ont misé sur un éventuel report de ses voix en leur faveur. Mais avant d’en arriver à ce cas de figure, des personnes comme Birame Soulèye Diop vont-ils laisser s’échapper tout le travail qu’ils ont abattu depuis 2016 ? Pour sauver Ousmane Sonko, le député-maire de Thies-Nord va-t-il accepter de réduire ses chances de gouverner le Sénégal ? Au cas où les «Patriotes» accepteraient d’avoir un plan B, El Malick Ndiaye et compagnie vont-ils accepter que Birame Soulèye Diop les dirige ?
L’exemple du Pds de Maître Wade est là, qui n’a jamais voulu d’autre candidature que celle de Karim Wade. Avec conséquence, que son influence s’est réduite en peau de chagrin. Les partisans de Sonko accepteront-ils de prendre ce risque ? Les prochaines semaines vont révéler beaucoup de choses.
par Ibou Fall
UN MONOGAME DE PRÉFÉRENCE
Un politicien fidèle à sa parole et à sa femme, ça ne court pas les rues. Et je dirais même plus : en croiser un est rarissime ! Quant au polygame, toutes catégories confondues, c’est mission impossible…
À l’endroit de ceux qui se trouvent trop beaux quand ils se mirent de bon matin, dont la chair est manifestement faible au regard de leur petit conglomérat matrimonial et leurs appétits libidineux incontrôlables : un trompeur reflet dans le miroir n’est pas une raison suffisante pour briguer le suffrage des Sénégalais à la fonction présidentielle.
Concernant donc la consigne de vote ultime à la présidentielle de 2024, vous voulez mon avis ? Je vous le donne quand même : le monogame absolu, de préférence…
Un politicien fidèle à sa parole et à sa femme, ça ne court pas les rues. Et je dirais même plus : en croiser un est rarissime ! Quant au polygame, toutes catégories confondues, c’est mission impossible…
J’avoue, toute honte bue, que ces pessimistes considérations sur le genre humain me viennent d’un incurable traumatisme : le destin si incertain du Gabon après le bilan, pardon, la saga du, euh, regretté Omar Bongo Ondimba, un mètre cinquante-et-un sans ses talonnettes, après trente-deux ans de règne sans partage sur son p’tit émirat équatorial, ses trente-trois épouses et concubines, ses cinquante-quatre enfants…
En appétits, la taille ne compte pas !
Je me demande sans trouver de réponse depuis la renversante découverte de la smala du sublime Gabonais, comment ça trouve du temps à consacrer aux affaires de l’Etat, quand ça trône au-dessus d’un harem et d’une ribambelle. Il y faut, certes, de l’ego, de la volonté, du nerf et du jarret, mais surtout cette fantastique légèreté de l’être éminemment épicurienne.
La preuve par cent qu’il vous faut à tout prix éviter de multiplier les mariages quand le destin de votre pays est entre vos mains plutôt qu’entre vos cuisses ? Dans les royaumes autochtones que les toubabs traversent lors de leurs premiers pas en terre sénégalaise, ça épouse à tout va, ça multiplie les rejetons jusqu’à la débandade absolue, au point qu’il n’y ait plus la moindre place même pour un dernier sursaut d’orgueil sous la ceinture.
Tant de génie et une si belle énergie gaspillés à se disperser en épousailles et cochoncetés, au lieu de monter des armées de métier, construire des villes-forteresses capables de résister à l’envahisseur, déifier la science, sublimer le savoir, susciter la recherche, impulser l’initiative, créer du bien-être, pour ne pas parler d’inventer du bonheur sur ses propres terres et au-delà.
En résumé, avoir le génie, l’ambition et le temps de conquérir la planète.
Ça fait si longtemps que, nous autres Sénégalais, résistons à l’appel de l’abîme : Senghor et Colette, Diouf et Elisabeth, Wade et Viviane, Macky et Marième. C’est clair : des femmes de poigne tiennent et entretiennent le Palais jusque-là… Imaginez une seconde les incalculables propositions indécentes auxquelles un austère chef de quartier doit résister et multipliez les diaboliques tentations par l’exponentielle dimension de chef d’Etat.
On se calme.
Envisageons cependant le scénario du pire pour la prochaine présidentielle… Comme dirait un de mes téméraires anciens collaborateurs que je ne nommerai pas, chauffeur de fonction et polygame épanoui, qui en revendique, alors au sommet de sa gloire, «quatre et une de secours» : en 2024, nous portons au pouvoir un polygame assumé.
Pause pipi.
Le brave candidat en déclare quatre. Pas de doute, l’énergumène a des instincts suicidaires et semble hyperactif la nuit… A la louche, ça suppose que la «âwo», traduisez la première, est le symbole achevé de la respectabilité. Certes, une mocheté discrète et soumise, de souche tolérable, coincée mais irréprochable. Impossible de la virer : ça fait désordre et ingratitude dans l’opinion. La brave mère de famille, entre deux pèlerinages, est reçue avec déférence dans les milieux religieux, présentée comme la marraine attitrée du Premier ministre qu’elle impose à son polygame de compagnon lors de ses brefs moments de repentir, et envoie des messages subliminaux à la Primature au sujet de l’orthodoxie de la politique gouvernementale. Le chef des Armées ne peut que la saluer avec déférence. Pensez-vous : on ne défie pas la Générale du Général, lequel a plus peur de leurs nombreux enfants que de leur génitrice.
La deuxième, «niârêl» en langue indigène, à n’en pas douter, est une féministe contrariée, forte tête aux rondeurs voluptueuses, et serait plus que canaille au fond de l’alcôve. Signe distinctif : les crocs de ses ambitions rayent les parquets de ses domiciles de location avant le sacre. Elle serait plutôt celle que le cabinet du Président redoute au plus haut point. Dans ses manches, elle abrite les renseignements généraux ; à ses heures perdues, la vigilante mégère consulte les fiches d’audience de l’infidèle officiel quand elle ne surveille pas le préposé aux fonds politiques. C’est à elle que le ministre de l’Intérieur rend compte, s’il tient à durer à son poste. Le patron du département des Finances, pour sa part, n’ose pas snober ses protégés, tandis que celui du Commerce multiplie les propositions indécentes envers ses proches.
Si ça n’était que ça…
La troisième, «niètêl» chez le commun des mortels sénégalais, notre chef suprême de la magistrature et des armées en devient fou parce que c’est le havre de paix fait femme. On s’y pose, s’y repose, s’y relâche, s’y laisse aller… Ses câlins, ses bisous et ses massages font jaillir les confidences, que dis-je, vomir les confessions, valdinguer les secrets d’Etat que même sous la torture, un patriote indécrottable ne lâcherait pas. Mais voilà… Seuls les griots et les agents de renseignements généraux sont au parfum de la romance et fréquentent la trop douce et ingénue bonne femme.
Elle est la source et la base de travail parfaites pour racketter les officiels en chute d’estime au Palais. Et puis arrive la quatrième. La «nientêl» comme on dit chez nous. Son histoire ? Engrossée un soir de solitude absolue par la malédiction d’une capoté crevée, elle débarque six mois après la sordide galipette en poussant du ventre : pour priver d’un scandale facile les journaux «people», notre lubrique Casanova de pouvoir l’épouse en catimini en envoyant un oncle dépenaillé avec son kilo de noix de colas bien trop striées pour être officielles. C’est elle qui fait la fierté des cousines trop éloignées et des cousins de campagne qui peuvent tout de même se vanter d’avoir une ouverture dérobée à la Présidence.
Pour vous éviter un stress inutile, je vous épargne des tribulations de la gent des « secours », comprenez les maîtresses attitrées, logées aux frais du contribuable et qui vous font des bâtards même par éprouvette, bien après que le queutard de Président aura jeté le caleçon, en conséquence de l’affligeante démission de son muscle central.
Vous voyez bien qu’avec tout ça, durant tout un quinquennat, les affaires de la République n’ont de place que pendant les heures de crime, alors que les honnêtes gens dorment du sommeil du juste.
En ce qui me concerne, je me méfie d’instinct de quelqu’un dont le sabador est accroché quelque part chez la âwo, le diàmpoutt suspendu chez la niârêl, le tiâya plié sagement dans l’armoire de la niètêl et les marâkiss sur le seuil de la chambre de la nientêl. Quant aux projets de décrets en souffrance, pour les rassembler, il faut faire le tour des maisons, avant de débusquer l’impétrant chez sa concubine, la fameuse «secours», pour qu’il daigne les parapher.
Mais vous êtes libres de voter pour qui vous voulez
LA RENTREE SCOLAIRE ET LA PRÉSIDENTIELLE AU MENU DE LA REVUE DE L'ACTUALITÉ DE L’APS CE JEUDI
Les parutions de ce jeudi 14 Septembre 2023 mettent en exergue Les directives du président de la République, Macky Sall pour une bonne rentrée scolaire et universitaire et l’élection présidentielle de 2024
Dakar, 13 sept (APS) – Les directives du président de la République, Macky Sall pour une bonne rentrée scolaire et universitaire et l’élection présidentielle de 2024 sont les principaux sujets en exergue dans les quotidiens parvenus jeudi à l’Agence de presse sénégalaise.
En réunion du Conseil des ministres, mercredi, le président de la République a fait plusieurs recommandations visant à garantir une bonne rentrée scolaire et universitaire de l’année académique 2023-2024.
Rentrée scolaire et universitaire, »les directives de Macky Sall », informe en Une l’Enquête, qui rapporte que le chef de l’Etat a insisté sur l’importance de promouvoir la performance dans le système éducatif national, lequel doit rester une priorité de l’action gouvernementale.
‘’Macky Sall a demandé au gouvernement de faire figurer l’éducation et la formation en première place du PAP 3 en cours de formulation’’, a ajouté la publication.
De son côté, le Soleil fait savoir que le président de la République a exhorté le gouvernement à publier un document-bilan’, demandant ainsi au Premier ministre de coordonner la publication, avant la rentrée scolaire et universitaire, d’un document bilan de l’action consolidée de l’Etat dans l’éducation, la formation professionnelle, l’enseignement supérieur et la recherche.
En politique, le foisonnement de candidatures déclarées à l’élection présidentielle de 2024 préoccupe les quotidiens. C’est ainsi que le journal Info rapporte que Thierno Alassane Sall »se jette dans le tas ». La publication signale que l’ancien ministre de l’Energie et du Développement des énergies renouvelables, a annoncé mercredi sa décision de briguer la magistrature suprême à la présidentielle de 2024.
»Dans sa déclaration de candidature le leader de la République des Valeurs soutient qu’il est temps de construire une véritable république des valeurs et de libérer le potentiel des Sénégalais et du Sénégal à travers des réformes hardies dans les secteurs de la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, le plein emploi »’, écrit le journal.
»Le Sénégal dont rêve Thierno Alassane Sall », souligne pour sa part WalfQuotidien, alors qu’enquête peint Thierno Alassane Sall »en candidat de la rupture ».
Bès Bi revisite le parcours de l’ancien Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne, à travers un portrait.
»Sous l’ombre du président de la République, Boun Dionne, 64 ans, voulait être le candidat de Macky pour la présidentielle de 2024. Loyauté résume la personne. Et personne n’aurait parié qu’il n’accepterait pas les choix du président. Il a défié la mort. Il semble prêt à résister à la mort politique, souligne le journal qui titre à sa Une : ‘’instinct de survie’’.
Au sujet de la présidentielle de 2024, Enquête évalue, ‘’les chances d’un candidat fantôme’’, Karim Wade, qui selon le journal ‘’vivra son baptême de feu en 2024’’.
‘’Candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS), Karim Wade, vivra son baptême de feu en 2024, s’il réussit à passer les différentes épreuves sur le chemin de la présidentielle. Grand outsider de cette élection, le fils de l’ancien chef de l’Etat devra faire face à une montagne d’obstacles pour espérer devenir le 5 e président du Sénégal’’, rapporte le journal.
Le Soleil s’est intéressé au candidat de la coalition Benno Bokk Yaakar pour la présidentielle de 2024, Amadou Bâ à travers une interview. ‘’Amadou Bâ dixit’’, titre le journal qui a évoqué avec M. Bâ des questions relatives à sa désignation, les chances de la majorité de gagner cette échéance cruciale, ou encore ses propositions aux sénégalais.
La vérité sur la démission d’Abdoulaye Daouda Diallo
Dans notre édition d’hier, nous avons écrit : « sauf revirement » le Président du Cese Abdoulaye Daouda Diallo allait démissionner pour se présenter à la Présidentielle contre le choix d’Amadou Ba. Eh bien ! Il n’a pas démissionné hier et peut-être même ne le fera-t-il pas. Pourtant «L’As» est formel, il avait bien dit en réunion restreinte avec certains de ses proches qu’il avait déjà écrit sa lettre de démission et qu’il allait la déposer le lendemain. Que s’est-il donc passé pour qu’il se rétracte ? Il faut dire que la pression sur lui est forte. «L’As» qui a pris ses quartiers dans son domicile familial peut mesurer combien il est contrarié. Autant une bonne partie de ses supporters dont l’une de ses épouses souhaitent le voir croiser le fer avec le Premier ministre candidat de Benno, autant une autre ne souhaite pas qu’il défie son mentor. Surtout que lors de leur audience, le chef de l’Etat lui a clairement dit qu’il souhaitait l’avoir à ses côtés. Macky Sall lui a indiqué en effet qu’il est plus important pour que Benno garde le pouvoir. Cela dépasse leurs personnes. Mieux, le chef de l’Etat a discuté avec des chefs religieux dont des proches du Khalife de Madina Gounass pour qu’ils interviennent. Sans compter d’autres bonnes volontés qui intensifient la pression pour qu’Abdoulaye Daouda Diallo revienne à de meilleurs sentiments. Jusque-là, rien n’est encore définitif. L’ancien grand argentier de l’Etat devait revoir son mentor pour lui exprimer sa position définitive après consultations. On en saura davantage de ce qu'il adviendra.
Le commissaire Dramé honoré
L'État espagnol a décoré à Dakar le commissaire divisionnaire El Hadji Cheikh Dramé. Par cette distinction, le ministre espagnol de l’Intérieur a élevé le chef du service régional de Sécurité publique de Dakar dans l’ordre général en guise de reconnaissance pour son parcours et son professionnalisme. Le commissaire central de Dakar a reçu cette médaille blanche, ce lundi, des mains de l’ambassadrice de l’Espagne à Dakar. La cérémonie s'est déroulée en présence du Directeur général de la police nationale, l’Inspecteur général de police Seydou Bocar Yague, du gouverneur de Dakar, Al Hassan Sall, du Préfet de Dakar, Mor Talla Tine, du représentant de la gendarmerie nationale, des collaborateurs du commissaire Dramé et des membres de sa famille. À noter que le policier en chef de la capitale sénégalaise fait partie d’un groupe d’autorités de police du monde honorées par l’Etat espagnol. D’autres hauts cadres de la police sénégalaise, notamment les inspecteurs généraux de police Codé Mbengue et Seydou Bocar Yague, respectivement ancien et actuel Directeur général, avaient reçu avant lui cette distinction de l'Espagne. Des informations indiquent que Cheikh Dramé devait être décoré depuis 2022. Mais du fait du contexte d’alors marqué par une situation tendue, la distinction avait été reportée.
Diagnostic de Mimi Touré
Après avoir clôturé ses visites de proximité dans la région de Matam, Aminata Touré pose un diagnostic sans complaisance de la situation dans cette localité. Selon Mimi Touré, Matam est une région à fort potentiel agricole et pastoral qui reste encore frappée par la grande pauvreté, notamment dans les zones les plus reculées où l’insécurité alimentaire reste une grande préoccupation. La candidate déclarée à la Présidentielle ambitionne d’apporter une solution à ces problèmes en transformant la région en grenier du Sénégal en réhabilitant le mouvement coopératif agricole afin de mutualiser les forces des petits paysans et encourager les jeunes dans le secteur agricole en modernisant les outils de production. Elle pense que l’industrialisation des chaînes de valeur des produits agricoles et des produits laitiers, de la viande et du cuir créera des emplois et de la richesse pour les jeunes, les femmes et les hommes. Pour Mimi Touré, l’éradication définitive de la pauvreté passera par l’accès aux services de santé de base en mettant en œuvre la santé mobile pour trouver les malades dans les hameaux les plus reculés. Elle promet que l’éducation y compris au niveau des daara sera une priorité pour elle afin qu’à tous les niveaux, l’école forme des citoyens utiles pour leurs familles et leur terroir. L’ancienne Première ministre remercie tous les responsables de Mimi2024 et particulièrement Dr Abdoul Ly, le coordonnateur régional et sa famille.
Mimi Touré raille les responsables de l’APR de Matam
Restons avec Aminata Touré qui jette des pierres dans le jardin des responsables de l’Alliance pour la République (Apr) de Matam et des délégués de quartiers qui ont voulu saboter sa tournée. En partance vers le Saloum, écrit-elle, « j’y souhaite à tout moment la bienvenue aux délégués de quartiers instrumentalisés par des politiciens qui ne savent pas que le Sénégal a changé ». Elle rassure ceux qui s’inquiétaient pour elle. «J’ai été persona very grata plutôt et j’ai apprécié partout où je suis passée l’hospitalité foutanké unique en son genre », raille Mimi Touré les responsables de l’Apr qui l’avaient déclaré persona non grata au Fouta. Elle les appelle à être à la hauteur de leurs responsabilités pour donner le bon exemple aux jeunes qu’on est prompt à critiquer. Mimi Touré rappelle que le Sénégal est un et uni de Ourossogui à Oussouye et de Goudiry à Kédougou.
Dépôt d’une lettre de protestation au siège de l’UMS
La plateforme «Chemin de La Libération» poursuit sa lutte pour la libération des détenus politiques. A cet effet, le député Guy Marius Sagna et compagnie vont déposer aujourd’hui à 09 heures une lettre de protestation au siège de l'Union des magistrats sis au palais de justice Lat Dior de Dakar, contre l'instrumentalisation de la justice et le silence complice de l'UMS.
Le Khalife des mourides offre 100 millions au Maroc
Serigne Abdou Samad Mbacké, un petit-fils du fondateur du mouridisme, a remis, mercredi, à l’ambassadeur du Maroc au Sénégal, une contribution de 100 millions de francs du Khalife général des mourides pour l’assistance des victimes du séisme meurtrier qui a frappé vendredi soir plusieurs provinces du centre du Royaume chérifien. Serigne Abdou Samad Mbacké, en compagnie d’autres dignitaires de la confrérie mouride, a aussi présenté les condoléances de Serigne Mountakha Mbacké à Hassan Naciri, l’ambassadeur du Maroc au Sénégal, à qui il a remis une enveloppe de 100 millions de francs Cfa, a constaté l’Aps. S’exprimant au nom de la délégation, Khadim Diop, le secrétaire général du Khalife, a expliqué que le geste du guide religieux visait à contribuer à l’effort de réconfort moral et de soutien symbolique au peuple marocain. Dans des circonstances pareilles, un musulman doit montrer une solidarité agissante à l’égard d’un peuple frère frappé par une épreuve comme celle-ci, a souligné le porte-parole de la délégation. Il a fait savoir que le Khalife général des mourides a formulé d’ardentes prières à l’endroit du peuple marocain, afin qu’il se relève de cette épreuve et continue sa marche vers la prospérité. Le diplomate n’a pas manqué de rappeler et saluer les liens unissant le Sénégal et son pays. Il a remercié Mouhamadoul Mountakha pour ce geste grandiose. Près de 3 000 personnes ont péri et des milliers d’autres blessées à la suite du tremblement de terre.
El Hadj Ibrahima Diallo, Directeur de la Sécurité et de la Santé
Le chef de l’Etat a promis hier El Hadj Ibrahima Diallo, Inspecteur du Travail et de la Sécurité́ sociale, au poste de Directeur de la Sécurité́ et de la Santé au Travail àla Direction générale du Travail et de la Sécurité́ sociale du Ministère du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions. Dans le même sillage, il a nommé Abdoul Wahab Haidara conseiller principal aux Affaires estrangères, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal en Inde, cumulativement avec ses fonctions d’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal au Sri Lanka, avec résidence à New Delhi.
Pr Chérif Baldé devient DG du Laboratoire national…
Restons toujours avec les nominations du Conseil des ministres d'hier pour dire que Chérif Baldé est monté en grade. Physico-Chimiste, Professeur titulaire des Universités, il a été nommé Directeur général du Laboratoire national de référence dans le domaine du bâtiment et des travaux publics. Pr Chérif Baldé doit cette promotion au changement de statut de la structure qu’il dirige et qui est désormais érigée en Laboratoire national. Par ailleurs, le chef de l’Etat a nommé Youssouf Mané, Ingénieur-urbaniste, Directeur du Développement urbain durable, de la Planification urbaine et de la Réglementation au ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, poste vacant.
Une bonne préparation du Gamou
Sur le chapitre du climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures, le Président Macky Sall est revenu, en Conseil des ministres, sur les sujets les préparatifs du Maouloud. À ce titre, Macky Sall a demandé au ministre de l’Intérieur de prendre toutes les dispositions logistiques et sécuritaires, en relation avec les communautés religieuses, les ministères et services de l’État impliqués, en vue d’assurer un déroulement, dans les meilleures conditions, de cet événement religieux important sur l'étendue du territoire national. Par ailleurs, après la tenue du Grand Magal de Touba, le chef de l'État a demandé au gouvernement d’accélérer l’exécution des projets d’hydraulique, d’assainissement et d’amélioration du cadre de vie dans l’agglomération de Touba - Mbacké, au regard du développement urbain notable des localités polarisées
Modification du code électoral
Bientôt le code électoral modifié sera disponible. Après les modifications apportées par l’Assemblée nationale, le Conseil des ministres a adopté hier le projet de décret modifiant les articles R.76 et R.80 du décret n° 2021-1196 du 20 septembre 2021 portant partie réglementaire du Code électoral. Sans doute le Président Macky Sall ne va-t-il pas tarder à signer le décret afin qu’on imprime le nouveau code électoral.
Les Grands moulins certifiés par l'ISO 22.000
Bonne nouvelle pour les consommateurs de farine des Grands Moulins de Dakar. L'entreprise vient d’obtenir la certification internationale d’ISO 22.000. Une farine de qualité qui garantit aux clients dont les distributeurs, boulangers et ménages d'avoir un produit sain et respecte les exigences alimentaires aux normes. L'annonce a été faite hier, à l'occasion d'une journée porte ouverte organisée par les responsables des Grands Moulins de Dakar. C'était en présence du Directeur adjoint, Frank Bavard qui rappelle le projet de certification d’ISO 22.000. A l’en croire, les grands moulins sont la première minoterie à obtenir cette certification internationale sur la farine. Pour sa part, le chargé du pilotage du projet
MIMI DEVOILE SON PROGRAMME POUR MATAM
Aminata Touré a séjourné pendant trois jours dans la région de Matam où elle a visité plusieurs villages des trois départements
A quelques mois du début de la campagne électorale, beaucoup de leaders politiques et candidats déclarés sillonnent le pays. Aminata Touré a séjourné pendant trois jours dans la région de Matam où elle a visité plusieurs villages des trois départements. Elle a décliné les grands axes de son programme et dit rentrer avec deux sentiments, à savoir la tristesse et l’optimisme.
Pendant trois jours, Aminata Touré dite Mimi, candidate déclarée à la prochaine présidentielle a effectué un séjour 72 heures dans la région de Matam. A la fin de son périple, hier l’ancienne cheffe du gouvernement dit quitter la zone avec des sentiments divers. ‘’Le premier est un sentiment de triste parce que je considère qu’on aurait pu faire mieux et beaucoup plus pour toute cette région de Matam qui a un potentiel. Évidemment il y a eu des infrastructures avec des routes qui ont été refaites et améliorées. Mais, concernant les conditions fondamentales de changement des conditions de vie des populations, il y a beaucoup de choses à faire. Voilà toute une région qui n’a pas d’industrie, qui s’est même un peu désindustrialisée et qui vit de l’élevage, mais qui n’a aucune usine de fabrique d’aliment de bétail’’, a-t-elle expliqué. Selon elle, il n’y a aucune unité de transformation des produits laitiers. Elle estime que cette région pouvait être le grenier du Sénégal. D’après elle, cela fait que beaucoup de jeunes partent ailleurs pour travailler dans les grandes villes et à l’étranger. ‘’Pourtant, ils peuvent gagner leur vie ici pour peu qu’on les organise en groupement de jeunes, qu’on les oriente et investisse dans des activités, c’est pourquoi je veux créer une banque des artisans sur l’ensemble du pays. On pouvait les organiser pour qu’ils puissent produire du lait, du beurre ou de la viande à exporter. Les femmes également sont très braves. On a vu beaucoup d’entre elles qui s’activent dans le maraîchage, mais c’est insuffisant’’, a soutenu la présidente de Mimi 2024. Il n’a pas manqué de faire un clin d’œil à la diaspora très nombreux et originaire de la région.
Pour cette dernière, Mimi prévoit aussi une banque des émigrés afin de leur permettre d’investir dans le Fouta et devenir des capitaines d’industrie. Elle veut rectifier ce sentiment de tristesse et de regret une fois élue présidente de la République. L’autre sentiment est, selon elle celui de l’optimisme grâce au potentiel avec des jeunes éduqués, qui veulent vivre chez eux s’ils sont encadrés. Elle souligne que la région est plate, sans colline et qui est facile de mener des activités agraires et de grandes dimensions. ‘’Il faut qu’on arrête l’ultra politisation de la région, c’est un problème. Cette situation a fait que la seule activité dans la région reste la politique’’, a dit l’ancienne Garde des Sceaux ministre de la Justice.
Dans son programme, Mimi compte bien prendre en charge les préoccupations des maîtres coraniques avec un statut qui leur est dédié, faire une évaluation de leurs connaissances afin qu’ils puissent devenir des fonctionnaires de l’Etat travaillant dans les mairies. Aminata Touré a aussi proposé d’auditer l’exploitation du phosphate. Pour elle, les populations ne bénéficient pas des retombées de cette ressource naturelles exploitée dans deux communes de la région de Matam. Lors de son séjour, Aminata Touré s’est rendue dans plusieurs villages des trois départements avant de terminer par la commune de Ourossogui où elle a effectué une visite de proximité accompagnée de certains responsables de sa coalition.
POUR ABDOULAYE DAOUDA DIALLO, L’HEURE DE PRENDRE SON DESTIN EN MAINS A SONNÉ
Jamais deux sans trois, dit-on. Si l’adage se vérifiait cette fois-ci, c’est quasi certain que Abdoulaye Daouda Diallo serait la troisième personnalité d’envergure à claquer la porte de l’APR après Aly Ngouille Ndiaye et Mame Boye Diao
Jamais deux sans trois, dit-on. Si l’adage se vérifiait cette fois-ci, c’est quasi certain que Abdoulaye Daouda Diallo serait la troisième personnalité d’envergure à claquer la porte de l’APR après Aly Ngouille Ndiaye, jusque-là ministre de l’Agriculture, et Mame Boye Diao, limogé mardi de ses fonctions de directeur général de la Causse des dépôts et consignations (Cdc). La déclaration de rupture de celui qui dit incarner l’« APR Authentique » serait une question d’heures. L’heure de prendre son destin en main semble avoir sonné après une vingtaine d’années de compagnonnage avec le président Macky Sall. Ah des dés (ADD) sont jetés !
Décidément, le vent des démissions qui secoue la majorité présidentielle est loin de s’estomper. La saignée prédite après le choix porté par le président de la République sur Amadou Ba pour porter les couleurs de la majorité sortante à la prochaine élection présidentielle risque bel et bien de se produire. Mais de tous les départs, annoncés ou effectifs, celui qui risque de susciter le plus de commentaires — et aussi faire le plus de mal à Benno Bokk Yaakar (BBY) — est sans conteste celui d’Abdoulaye Daouda Diallo. Ce du fait de sa longue et riche trajectoire politique. L’actuel président du Conseil économique, social et environnemental a reçu plusieurs coups qui ont failli compromettre sa carrière politique. Mais, à force de conviction et de courage, il a su encaisser ces coups dont certains l’ont fait trébucher avant de se relever et poursuivre son chemin dans l’univers impitoyable de la politique où n’ont de place que les plus téméraires, les plus cyniques voire les tueurs de sang-froid. Dans ses nouveaux habits «d’opposant» à un régime dont il fut l’un des plus solides piliers 12 ans durant, il fa lui falloir faire l’apprentissage de l’adversité. Ou, plutôt, oublier les lambris dorés pour réapprendre à traverser le désert, lui qui a connu cette traversée durant les temps héroïques où, sans hésiter, il avait renoncé à tous les privilèges et avantages pour suivre son mentor Macky Sall dans sa rébellion contre le président Abdoulaye Wade. Ironie de l’histoire, cette fois-ci c’est lui qui prend les armes contre celui qui s’était révolté contre Wade ! Celui que l’on a toujours taxé d’être timide, posé et parfois même mou, devra donc sortir les griffes pour remporter le combat le plus difficile de sa carrière politique et peut-être de sa vie.
Ah! Des dés (ADD) sont jetés en attendant d’autres si bien sûr Abdoulaye Daouda Diallo décide de quitter le navire de l’APR. Tout porte à croire qu’il va aller dans ce sens puisqu’il semble avoir déjà fait ses valises. Ses proches assurent que rien ne peut plus le faire revenir sur sa décision de rompre les amarres avec son frère de lait Macky Sall. Un frère devenu président de la République à l’endroit de qui il a fait preuve de fidélité et d’engagement à tous points de vues. Sur cela, ses probables ex-compagnons de l’APR ne diront pas le contraire et le président Macky Sall en premier
Un homme persécuté par Me Wade à cause de son soutien à Macky Sall
En effet, l’actuel maire de Boki Dialloube, dans le département de Podor, a très tôt fait acte d’allégeance au patron de l’APR. Il a toujours été proche de l’actuel président de la République. Lorsque Macky Sall avait été obligé de démissionner de son poste de président de l’Assemblée nationale et ayant décidé pour cette raison de quitter le PDS alors au pouvoir, ADD avait été parmi les premiers à le suivre.
Limogé de son poste de secrétaire général de l’Ipres pour cause de proximité avec le banni, il décide de retourner à la Direction Générale des Impôts et Domaines pour se voir nommer Adjoint au Chef de la DPI. Il résiste aux pressions innommables exercées sur lui et s’arme d’une dignité digne d’éloges doublée d’un stoïcisme d’aloi. Il fait le dos rond face à la bourrasque et continue de soutenir Macky Sall. Mieux, avec ses maigres moyens, il va battre campagne tous les weekends dans son terroir de Podor bravant la poussière et la chaleur afin de prêcher la bonne parole de son mentor. Et en 2012, à la surprise générale, le leader de l’Alliance Pour la République, (APR), un parti dont ADD a participé à la création, est élu. Une victoire dont il peut se glorifier du fait des bons résultats enregistrés dans son fief politique.
Une fois élu, le président Sall, pour le récompenser de son apport, le nomme successivement ministre délégué chargé du Budget, ministre de l’Intérieur, ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement puis ministre des Finances et du Budget ! Il ne quitte le Gouvernement que pour aller occuper les prestigieuses fonctions de ministre d’État Directeur de Cabinet du Président de la République. Après quelques mois à ce poste, il est propulsé Président du CESE (Conseil économique, social et environnemental), ce qui fait de lui la troisième ou quatrième personnalité de l’Etat. A cette « station », et compte tenu de son long compagnonnage avec le président de la République, de sa légitimité politique incontestable en tant que membre fondateur de l’APR, de ses excellents résultats électoraux à tous les scrutins, de son bilan à la tête de tous les ministères qu’il a eu à diriger, ADD pensait être en pole position pour être le dauphin de Macky Sall au cas où ce dernier ne briguerait pas un troisième mandat. Hélas, ce dernier lui a préféré son ennemi juré qu’est Amadou Ba. Un poignard dans le dos d’Abdoulaye Daouda Diallo qui ne pouvait supporter cela venant d’un homme qu’il a toujours servi loyalement avec efficacité et discrétion. Déjà, lorsqu’il avait fallu choisir un Premier ministre après le rétablissement de la fonction, le président Sall avait jeté son dévolu sur Amadou Ba. Abdoulaye Daouda Diallo avait refusé de rester dans un Gouvernement dirigé par ce dernier. Le Président l’avait donc appelé à ses côtés comme ministre d’Etat, directeur de cabinet. Et voilà que, pou ce qui est aussi du candidat de Benno Bokk Yaakar, le même Macky Sall lui préfère encore une fois Amadou Ba. Cette fois-ci, trop c’est trop a dû considérer le président du Conseil économique, social et environnemental. Mais pour cette fois-ci ADD, après certainement avoir consulté la Var, estime que la nomination de son plus grand ennemi est une erreur, une faute impardonnable commise par celui qu’il a toujours considéré comme un mentor. Après avoir murement réfléchi et consulté ses proches, il est arrivé à la conclusion que le seul moyen de laver l’affront, c’est d’en découdre directement avec son «ennemi» lors de la prochaine présidentielle. Qui sortira victorieux de ce combat ? Bien malin serait qui pourrait répondre à cette question pour le moment.
Un destin à prendre en main
Alors que tous les regards étaient fixés jusque-là sur la « mère des batailles » électorales qui va opposer la majorité et l’opposition (dont le chef est en prison !), désormais c’est une autre, épique et fratricide, qui va passionner les Sénégalais. Il s’agit de celle entre Amadou Ba contre Abdoulaye Dawda Diallo. Ce pour toutes les raisons citées plus haut. Parmi les soutiens de l’actuel Président du CESE, il faut citer le député Abdou M’Bow dont la proximité avec ADD est un secret de polichinelle. Bien qu’il ne soit pas un poids lourd de l’APR — à Thiès, il a toujours perdu face à l’opposition —, Abdou Mbow n’en est pas moins militant de la première heure du parti présidentiel et constitue un symbole de légitimité. En plus, au vu de sa longévité à l’Assemblée nationale, il pourra sans doute influencer certains de ses collègues à monter sur son nouveau cheval. On parle d’ailleurs d’une vingtaine de députés qui auraient déjà fait acte d’allégeance à ADD.
Connu pour entretenir de bonnes relations avec les familles religieuses du Fouta, le mari de la notaire Tamaro Seydi a entrepris depuis longtemps des visites de courtoisie pour solliciter leurs soutiens. Pour rester dans cette partie nord du pays considérée comme le titre foncier de l’APR la guerre y sera des plus ardues. Connu pour être l’homme à tout faire du Président Macky Sall, le tout-puissant et milliardaire Farba Ngom a très tôt décliné le nom de son candidat qui n’est autre que l’actuel Premier ministre. Il pourrait offrir le département de Matam sur un plateau à Amadou Ba. Encore que, s’il est confirmé que le milliardaire Harouna Dia, qui finança la campagne électorale victorieuse de Macky Sall en 2012, est un des animateurs de l’ « APR » authentique aux côtés de Abdoulaye Daouda Diallo, alors la conquête du département de Matam ne serait pas une partie de plaisir pour Amadou Ba. Il s’y ajoute qu’il nous revient que des maires qui ont toujours contesté le favoritisme du Président envers le maire des Agnam seraient prêts à basculer dans l’escarcelle du responsable de Podor. Ils expliquent à qui veut l’entendre qu’ils ne comptent pas suivre un arriviste au détriment d’un militant de la toute première heure. Seulement voilà, ADD lui-même ne sera pas en roue libre dans son bastion qu’est le département de Podor puisqu’il devra faire face à l’adversité du tout-puissant maire de Podor, le richissime Mamadou Racine Sy mais également de la ministre des Affaires étrangères, Aïssata Tall Sall, sans compter le ministre de l’Education nationale, Cheikh Oumar Hann qui n’a jamais voulu le voir en peinture et dispose d’une base solide à Ndioum.
Toutefois face à Amadou Ba, actuel Premier ministre, très réseauté, bénéficiant de la bénédiction du président de la République et disposant de l’appareil de l’État, du soutien d’une bonne partie de l’APR (en tout cas pour l’heure) et de sa propre force politique, rien n’est gagné ni perdu d’avance. Une chose est sûre : entre Amadou Ba et Abdoulaye Daouda Diallo, ça va saigner ! Pour le plus grand plaisir de l’opposition…
LES FAMILLES DES VICTIMES DES MANIFESTATIONS PRO-SONKO BRISENT LE SILENCE
La situation des familles des victimes des manifestations en marge de l’affaire Ousmane Sonko est tout simplement dramatique. Des familles de Ziguinchor et de Bignona ayant perdu leurs fils ou vivant avec des blessés et qui sont désespérées
Zaynab Sangarè Envoyée Spéciale à Ziguinchor |
Publication 14/09/2023
La situation des familles des victimes des manifestations en marge de l’affaire Ousmane Sonko est tout simplement dramatique. Des familles de Ziguinchor et de Bignona ayant perdu leurs fils ou vivant avec des blessés et qui sont désespérées. Comme le disait Lamartine dans ses méditations poétiques, « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ». Ce vide est palpable d’une famille à une autre après la perte d’un des leurs souvent tombé sous des balles. La psychose est toujours là chez ces gens majoritairement très pauvres même si une accalmie est notée à Ziguinchor et Bignona où, du fait que le leader de Pastef est maire de la première ville et originaire de cette région naturelle, les manifestations ont pris plus d’ampleur. Après la perte de proches parents, certaines familles, accrochées par Le Témoin, vivant dans de réelles difficultés se plaignent d’être laissées à elles-mêmes aussi bien par les responsables du parti PASTEF que par le pouvoir en place.
Les manifestations meurtrières contre la condamnation du leader de Pastef, Ousmane Sonko, ont fait plusieurs victimes dans la région naturelle de Ziguinchor. Le Témoin a effectué le déplacement à Ziguinchor et Bignona pour discuter avec des parents éplorés qui souffrent terriblement.
Un vide frappant chez le défunt Mamadou Diatta
Notre première étape c’était au domicile de la famille de Mamadou Diatta, décédé lors des dernières manifestations à Ziguinchor. Dans un habitat modeste vivent parmi d’autres le père du défunt, Mouhamed Diatta, sa mère, Fatoumata Kanté et sa tante, Assa Sakho. Rien qu’à l’évocation du nom de leur unique fils, une intense émotion les saisit. Nos interlocuteurs peinent à faire définitivement le deuil de leur enfant. « Mouhamed nous manque. On fondait beaucoup d’espoirs sur lui. Il était notre seul fils. C’estlui qui faisait toutes mes courses. Il avait même construit sa chambre et on pensait célébrer son mariage dans cette cour. C’était hier la cérémonie du 40ème jour après sa mort et il y avait une grande foule dans cette maison », confie le père du défunt, Mouhamed Diatta, avec les larmes aux yeux, la voix tremblante et un visage crispé. Très coriace, combatif et déterminé à tirer sa famille de la misère, le défunt a perdu la vie dans des conditions atroces. « Mamadou Diatta était le gardien de but de l’ASC Château d’Eau. Il avait 25 ans. Nous avons eu un grand choc lors de son décès. Et nous avons d’ailleurs toujours mal comme au premier jour. Depuis son décès, aucune autorité n’est venue pour compatir ou nous aider socialement à part certains militants de Pastef qui sont passés présenter leurs condoléances. Mon seul message à l’endroit des jeunes d’aujourd’hui est qu’ils s’en remettent à Dieu et sachent faire bon usage de leurs cartes d’électeurs. Le jour du vote, qu’ils donnent leurs bulletins à qui ils veulent. S’ils manifestent avec leurs cartes d’électeurs, rien ne leur arrivera. Par contre, avec les casses, tout peut leur arriver. J’ai vu des jeunes aux jambes amputées à l’hôpital. Ca fait très mal », raconte le vieux qui souffre du départ au ciel de son unique enfant dont le destin a été abrégé tragiquement par une balle de fusil.
Appel à l’entente pour la paix du pays
Conscient des drames liés à des manifestations et protestations pour la cause de leaders politiques à conquête d’un électorat, le vieux Diatta se désole de la méthode et des pratiques de ces hommes. Il estime que les politiciens doivent discuter entre eux afin de trouver une entente pour la paix du pays. « Nous ne pouvons pas contrôler les jeunes car si on les empêche de participer aux manifestations, ils vont dire oui avant de s’y rendre à notre insu. Les politiciens doivent éviter de se quereller et discuter pour trouver des terrains d’entente à leurs différends. Vous n’avez entendu aucun politicien blessé ou mort dans les manifestations. Seuls nos fils y sont restés. Seuls les partisans de Sonko sont venus nous voir pour présenter leurs condoléances. A part eux, les autorités du gouvernement ne sont pas venues nous rendre visite encore moins envoyé des aides », déplore le père de Mohamed Diatta qui insiste pour qu’il y ait une entente entre l’opposition et le pouvoir afin que la paix prévale dan le pays. Après avoir accueilli la reportère du Témoin, la famille de Mohamed Diatta était comme soulagée d’avoir enfin trouvé quelqu’un qui relaierait son message. Désormais, ces membres de cette famille éplorée pensent qu’ils vont être entendus. Ils gardent espoir de voir leur message transmis au pays tout entier. Encore une fois, durant toute l’interview, la mère de Mouhamed, sa grand-mère et ses tantes n’ont pas cessé de verser de chaudes larmes. Il s’agit évidemment d’une expression certaine de l’amertume. Sur leurs visages se lisaient de la tristesse et un mal être profondément vécus. Dans cette maison recouverte de zinc, des poules picorent autour d’un puits situé à côté d’un cotonnier. L’ambiance calme renseigne sur une tristesse démesurée.
Chez Boubacar Diallo, âgé de 23 ans, amputé d’une jambe
Après la maison de Mouhamed Diatta, cap chez Boubacar Diallo, âgé de23 ans, habitant le quartier Grand Dakar de Ziguinchor. Le jeune homme, amputé d’une jambe, narre le dénouement des manifestations du 17 juin 2022. Manifestations au cours desquelles il a reçu une balle à côté de la pharmacie Néma. Il se rappelle que, devant lui, un autre jeune, atteint par une balle, est mort sur le coup. Malgré l’amputation de sa jambe, il se dit plus que jamais déterminé à défendre la cause du leader de Pastef. « Nous étions au front pour défendre Pros (Ndlr, président Ousmane Sonko). Cette amputation ne change rien à ma détermination. Il y a des jeunes comme moi qui ont été tués alors que, moi, je suis toujours vivant. Donc, je n’ai pas le droit d’arrêter. Depuis, on ne voit que l’opposition. Le parti au pouvoir qui devait nous aider est invisible. Je dis à mes camarades que c’est notre destin. On doit être plus résilients. Le combat continue pour le changement au Sénégal. Un changement qui devra se faire au bénéfice de la jeunesse. Ça me fait mal d’être avec une seule jambe. Mais je ne regrette rien. Des fois, j’ai envie de vaquer à mes occupations et je peine à tout faire seul. Avant, je lavais des voitures et j’apprenais à conduire. Je vendais aussi des tickets de PMU pour ma mère Mais il m’est impossible de faire tout ça aujourd’hui », se désole Boubacar Diallo qui exhorte à la poursuite du combat malgré son état de handicapé. Boubacar Diallo appelle les politiciens au pouvoir comme ceux dans l’opposition à prêter une attention à la jeunesse. Il regrette qu’après les dégâts et les pertes en vie humaines, seule l’opposition lui ait manifesté sa solidarité. Le parti au pouvoir a brillé par son absence. Ce qui semble dire, selon lui, que ces gens-là ne sont pas là pour les Sénégalais. Après Boubacar Diallo, sa mère, assise derrière lui sous un manguier, en train d’éplucher des légumes, prend la parole. Mamita Diallo indique qu’elle vit mal la situation de son fils aîné. « Ce qu’il vit actuellement me fait très mal. Mais je m’en remet à Dieu. C’est Lui qui l’a voulu ainsi. Quand je le regarde, je pleure. Nous n’avons pas les moyens et, dans la famille, nous ne sommes que des femmes. Il est le seul homme et le voilà amputé d’une jambe. Il était notre seul espoir et cet espoir s’est effondré. Je lance un message à la jeunesse pour lui demander de faire très attention. Parce que Boubacar depuis, depuis qu’il est amputé, n’a pas travaillé. Il est seul et aucun responsable politique n’est venu nous voir à part quelques militants de Pastef qui nous ont un peu soutenus. Je ne dis à personne de ne pas aller manifester car ceux qui le font disent vouloir l’avancement de leur pays. Ce sont les difficultés du pays qui les ont menés à ces révoltes. Mais personne ne les a influencés. Ils combattent pour eux-mêmes mais il n’empêche, je conseille aux jeunes de faire très attention », confie Mamita avec des mots pleins d’émotions. Estimant n’avoir rien à dire aux politiciens, et toujours en larmes, la mère de Boubacar Diallo reprend son couteau et continue d’éplucher ses légumes pour préparer le repas familial. Au moment où nous quittions, ses larmes se déversaient dans le bol entre ses mains.
Ambiance de deuil chez le défunt Chérif Abdoulaye Mané, tombé au mois de mars 2021
Après notre départ de chez les Diallo, nous nous sommes rendus dans la maison de la famille de Chérif Abdoulaye Mané, un jeune homme tombé sous les balles lors des manifestations de mars 2021. Deux ans et demi après le drame, les Mané portent toujours le deuil de leur membre. Lassana Mané, père du défunt, est un chauffeur dont la voiture a rendu l’âme. Depuis longtemps, il est au chômage au quartier Sigolope-Tessito de Bignona. Dianké Sissoko, mère du défunt, interpellée, a d’abord formulé des prières pour son défunt fils ainsi que toutes les victimes des manifestations. Dans une grande cour familiale sous un arbre à palabre, Dianké Sissokho a parlé de son fils tué lors des manifestations de mars 2021. « Il était élève, né en 2001 et décédé en 2021. Depuis quand je vois son frère couché seul sans lui, j’ai très mal au cœur. Nous devons prier pour ces jeunes qui ont perdu la vie et afin qu’ils se reposent en paix», dit-elle d’emblée. Elle s’arrête car ne pouvant plus continuer du fait de l’émotion et son mari, Lansana Mané, prend la parole pour rappeler que son fils avait promis de prendre la relève pour l’entretien de la famille. Soit avec le ballon ou alors grâce aux études. Chérif, dit-il, était un grand footballeur. « Un jour, il a quitté la maison à 16h. Avant de partir, je lui ai demandé de venir arroser l’oranger. Il m’a dit oui. Mais à 17h, alors que je faisais mes ablutions, on m’a appelé pour me dire que Chérif a pris une balle. Il n’était pas allé à une manifestation. Il était avec son camarade chez le Major Doucouré, un militaire retraité. La balle l’a trouvé dans la maison. J’ai fait 10 jours avec lui à l’hôpital de la Paix de Ziguinchor. Et il est décédé au 11e jour. Parfois, je ne comprends pas. Mais c’est Dieu qui l’a voulu ainsi. Nous nous remettons à Sa volonté. Ces jeunes qui continuent le combat, je prie pour qu’ils soient en paix et que leur combat porte ses fruits. Que ceux qui sont en prison soient libérés. Que notre espoir soit réalisé.»
Le père de Chérif a aussi rappelé qu’il est chauffeur de profession. Seulement voilà, sa voiture garée dans la cour de la maison est en panne depuis très longtemps. Présentement, il se débrouille pour survivre avec sa famille. Quant à la maman du défunt, elle informe qu’elle travaille comme agent de nettoiement à la mairie de la ville. Et comme, depuis trois mois, ses collègues et elle n’ont pas perçu leurs salaires, il n’y a actuellement aucune source de revenu dans cette maison.
Alexy Abdoulaye Diatta, âgé de 26 ans, jakartaman tué à Bignona
Après Ziguinchor, nous nous sommes rendus à Bignona où Alexy Abdoulaye Diatta, âgé entre 26 et 27 ans, a été tué. Le jeune Jakartaman, qui avait arrêté ses études en 5eme , est décédé lors des manifestations à Bignona au quartier de Tamory. Rachelle Marie Claire Diedhiou, veuve et mère du défunt, retrouvée au quartier Tamory garde toujours un souvenir vivace d’Alexy Ablaye Diatta, son fils, décédé le 17 juin 2022 et dont le corps n’a pu être récupéré par la famille que le 29 juillet de la même année. L’autopsie a révélé qu’il a été tué par balle. Nous avons trouvé Rachelle seule dans sa chambre plongée dans le noir se trouvant au milieu de la grande maison familiale. Versant de chaudes larmes tout le long de l’interview, elle a raconté les souffrances qu’elle vit depuis le décès de son fils adoré. « Nous vivons difficilement depuis la mort d’Alexy. Aucune autorité gouvernementale n’est venue nous voir. La justice n’a encore rien fait pour retrouver les responsables de la mort de mon fils et les sanctionner. Et cela, ça aggrave notre peine. Nous vous remercions, Madame, d’avoir effectué des centaines de kilomètres pour nous permettre de nous exprimer. Nous espérons vraiment que la justice fera son travail. Si une personne est dans le malheur, même si elle ne reçoit pas une aide matérielle ou une assistance financière, au moins qu’elle ait un soutien moral. Mais nous, nous n’avons rien eu de tout cela. J’ai vécu une situation très difficile. « Ils » ont mis 45 jours pour me donner le corps de mon fils. Nous avons fait des va-et-vient à n’en plus finir. Depuis, je ne suis plus là même. Je suis devenue très maladive », confie la veuve qui a aussi perdu son seul fils qui travaillait. Rachelle Marie Claire Diedhiou soupire et pleure longuement avant de reprendre le fil de son récit. Selon elle, Alexy se battait pour que sa famille ait son propre toit. A part le défunt, elle n’a que des enfants en bas âge. Tout ce qu’elle souhaite, c’est qu’on arrête les assassins de son fils. Même si on ne les exécute pas, car la peine de mort n’existe pas au Sénégal, qu’on les emprisonne au moins. Poussant encore un long soupir, elle déclare : « Je ne suis plus la même. Je demande de l’aide. C’est trop dur, la situation que je vis. Mes enfants et moi, nous vivons une situation extrêmement dure », insiste-t-elle.
Révolte de Rachelle Marie Claire Diedhiou
Après la mort de son fils, elle a décidé de participer aux manifestations qui ont suivi. Chaque fois, elle se mettait au milieu de la route en disant : « tuez-moi avant de tuer un autre jeune. Après mon fils, je ne vous laisserai plus commettre un autre crime. » Dans certaines familles où nous nous sommes rendus, les gens n’ont pas voulu s’exprimer. Sans doute par peur de représailles. Personne ne sait en effet quelles formes de pression sont exercées sur ces parents pauvres, désoeuvrés et désorientés. Pour la presse, il faut manoeuvrer ferme pour décrocher des témoignages de familles ayant perdu un de leurs membres durant les différentes manifestations ayant rythmé les diverses affaires Ousmane Sonko. Sous haute surveillance, semble-t-il, ces familles vivent la hantise d’un anéantissement plus gravissime.
CE VISAGE DE CARTE POSTALE QUE ZIGUINCHOR NE DEVRAIT JAMAIS PERDRE !
Voyager dans certains coins du Sénégal des profondeurs requiert beaucoup d’endurance, des efforts parfois surhumains et, dans tous les cas, une résilience à toute épreuve. « Le Témoin » l’a appris en entreprenant un périple ardu et risqué de Dakar à Zig
Zaynab Sangarè Envoyée Spéciale à Ziguinchor |
Publication 14/09/2023
Voyager dans certains coins du Sénégal des profondeurs requiert beaucoup d’endurance, des efforts parfois surhumains et, dans tous les cas, une résilience à toute épreuve. « Le Témoin » l’a appris en entreprenant un périple ardu et risqué de Dakar à Ziguinchor en passant par Bignona. Un voyage effectué sur des routes souvent impraticables par ces temps de grosses pluies et à travers des chantiers routiers en cours. Sans compter les tracasseries aux frontières avec la Gambie, et les nombreux points de contrôle dans ce pays lové au cœur du Sénégal.
Il est essentiel que les gouvernements sénégalais et gambien réexaminent le système de contrôle routier le long de la transgambienne. Les voyageurs se sentent littéralement submergés et abusés, confrontés à d’incessants barrages routiers et à des contrôles tous les kilomètres, assortis de paiements illégaux allant de 5 000 FCFA à 20 000 FCFA pour des infractions souvent imaginaires.
Cependant, voyager pour aller à la découverte de Zig la belle, ça vaut le coup. Comparée à Dakar, la ville dirigée par l’opposant Ousmane Sonko, du moins pour ceux qui la découvrent la première fois, apparaît plus accueillante, plus agréable à vivre. Un énorme fossé sépare les deux villes en termes d’urbanisation, de démographie et de réalités socio-économiques et culturelles. Ziguinchor offre des rues plus larges et spacieuses, moins polluées que les étroits labyrinthes de Dakar envahis par les deux roues, les Ndiaga Ndiaye et les pittoresques cars rapides. A notre arrivée à Ziguinchor où nous craignions de découvrir une ville en état de siège après les violentes manifestations du mois de juin, c’est un calme qui régnait. Malgré les stigmates des saccages encore visibles, les activités commerciales se déroulent normalement en ce mois de septembre et les embouteillages ont refait leur apparition.
Arrêt des rotations maritimes Dakar-Ziguinchor
Ziguinchor est sublime de par ses arbres et son tapis herbacé. Au Port, le vide et le silence total se font sentir. C’est le calme plat. Aucun bateau n’a accosté sur les quais ni l’Aline Sitoe Diatta, ni le Mbissine, encore moins le Dieumbeut Mbodj. Conséquence de l’arrêt des désertes de ces navires qui reliaient Ziguinchor à Dakar, le port a perdu son animation habituelle, il est comme délaissé. Un arrêt qui a paralysé le commerce et contraint les voyageurs à chercher d’autres moyens de transport. Juste à côté, de gros porteurs déchargent ou chargent des marchandises pour les convoyer par la route. En face, le mémorial du bateau le Joola, un magnifique édifice presque finalisé, se dresse au bord du fleuve. À côté, un beau jardin achevé à 80% prêt, longe l’espace public qui entoure ce joyau immortalisant à jamais la tragédie du Joola qui avait fait plus d’un millier de morts. Des vues magnifiques, une faune abondante et une flore aux plantes flamboyantes enveloppent les contrées de Ziguinchor à Bignona. C’est dans cet environnement accueillant que notre équipe a rencontré les familles des victimes des manifestations de mars 2021, du 17 juin 2022 et du 1er juin 2023 durant lesquelles le Sud était l’épicentre des troubles qui avaient agité notre pays avec leur lot de pertes en vie humaine. C’est donc dans cette ville, Ziguinchor, capitale d’une région qui a connu une rébellion armée de plus de 40 ans que les manifestations de mars 2021 et juin 2022 ont été les plus intenses. Des affrontements meurtriers qui ont laissé des séquelles chez des familles endeuillées et abandonnées à elles-mêmes. Des familles qui trainent encore des traumatismes psychologiques et exigent désormais justice. En effet si certains ont perdu un fils, un frère ou parent d’autres trainent les séquelles de ces manifestations. Des jeunes se sont retrouvés ainsi estropiés. Et malgré la bonne ambiance de la ville, les plaies peinent à se cicatriser dans un environnement de ni paix ni guerre car les violences peuvent ressurgir à n’importe quel moment. D’où l’appel des familles qui ont déjà trop souffert de la rébellion et qui rêvent d’une résolution rapide de la crise politique afin de leur épargner la mort de jeunes dont les parents sont éloignés des préoccupations politiques de leurs enfants. Un appel destiné à toutes les chapelles politiques pour la résolution des conflits qui déchirent et, souvent, ensanglantent notre pays.