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25 mai 2025
Par Alireza Vazin
L’EVENEMENT DE L’ACHOURA ET SES EFFETS ETERNELS, HOMMAGE A L’IMAM HUSSEIN LUMIERE DE L’HUMANITE…
Toutes les personnes éveillées et libres parlent du sacrifice, du pardon et d’esprit de dévouement de l’Imam Hussein (as) pour faire revivre la religion, la vérité et la justice et éradiquer le mensonge, l’oppression et l’insécurité.
Toutes les personnes éveillées et libres parlent du sacrifice, du pardon et d’esprit de dévouement de l’Imam Hussein (as) pour faire revivre la religion, la vérité et la justice et éradiquer le mensonge, l’oppression et l’insécurité. La mémoire très vivante et très instructive de l’Achoura enseigne à l’humanité l’exemple le plus saillant du sacrifice, ce qui fait que les malveillants ont peur du nom de l’Imam Hussein (as) et de la grandeur de l’Achoura. Le soulèvement de l’Imam Hussein (as) a été une source d’inspiration pour parvenir à la vérité et à la justice, il a crié contre l’oppression autant qu’il le pouvait en s’exposant aux dangers les plus graves et a invité les gens à cette lutte passionnée et de grande envergure contre l’oppression et le crime. Son zèle était si grand que l’exaltation du mot Vérité et l’extinction du Mensonge dépassaient tout.
Le Saint Prophète Mohammad (PSL) avait dit : « Hussein est la lumière de la direction et le navire du salut pour l’humanité ». Cette phrase, en fait, clarifie le but du soulèvement de l’Imam, et décrit son mouvement comme une lampe brillante qui a fait distinguer le bon chemin des mauvais chemins et a sauvé les gens des doutes et de l’égarement.
Il s’est levé pour sauver les gens au milieu des vagues dangereuses du péché, de l’injustice, de l’oppression et de l’insécurité et avec son navire libérateur, il a sauvé l’humanité de la noyade dans les ténèbres. Le soulèvement de l’Imam Hussein (as) – qui a poussé les savants étrangers à chanter les louanges de l’Imam Hussein (as)- était basé sur l’objectif d’établir la gouvernance de la justice et d’éradiquer l’oppression.
QUI EST L’IMAM HUSSEIN (AS)
L’Imam Hussein (as) est le deuxième fils issu de la sainte union entre le Commandeur des croyants, Ali ibn Abi-Talib, et la dame la plus prestigieuse du monde, Fatimah Zahra (as) fille du Prophète Mohammad (PSL). L’Imam Hussein est né le 3 Cha’ban de la 4ème année de l’hégire à Médine. Il vécut six ans à côté de son grand père, le saint Prophète Mohammad. Après la mort de son noble Aïeul, l’Imam Hussein resta avec son père, le Commandeur des croyants, Ali ibn Abi-Talib.
Comme son frère aîné l’Imam Hassan ibn Ali, l’Imam Hussein vécut aussi dans les conditions les plus pénibles. Lorsque Yazid accéda au pouvoir, il négligea les conseils de son père, Muawiya ibn Abou Soufyan, de ne pas gêner l’Imam Hussein, s’il refuse de lui prêter le serment d’allégeance. Mais, Yazid ordonna au gouverneur de Médine d’obtenir le serment d’allégeance de l’Imam Hussein (as), prescrivant qu’au cas d’un refus, il n’a qu’à lui couper la tête et l’envoyer à Damas.
Après avoir été informé par le gouvernement de Médine sur cette demande, l’Imam Hussein (as) partit avec sa famille vers la Maison d’Allah à la Mecque. Avant de quitter la Maison d’Allah, l’Imam Hussein (as) avait accompli le pèlerinage, mais il dû écourter les rituels du Hadj, car il avait compris que les espions de Yazid étaient venus à la Mecque, déguisés en pèlerins, afin de le tuer pendant les rituels de cette obligation sacrée. L’Imam se leva au milieu des pèlerins venus de tous les coins de la région et fit un bref discours. Les habitants de la ville de Koufa en Iraq, avaient invité l’Imam chez eux pour qu’il soit leur leader.
Quand Yazid apprit que l’Imam se rendait à Koufa, il envoya son armée pour aller barrer la route à l’Imam afin de l’empêcher d’arriver à Koufa et de lui obtenir en même temps son allégeance avec Yazid. Lorsque les habitants de Koufa apprirent cela, ils eurent peur d’être massacré par les forces de Yazid.
Alors, quand l’Imam se dirigeait vers Koufa et avant d’y arriver, il envoya Muslim ibn Aqil (son cousin) pour voir si les gens de cette ville étaient toujours fidèles à leurs paroles. Malheureusement ce dernier fut trahi et exécuté d’une façon horrible. Quand l’Imam, sa famille et ses partisans arrivèrent à Karbala (nom d’un désert près de la ville de Koufa), ils furent encerclés par une armée composée de trente mille hommes, comme disent plusieurs historiens. Ils restèrent affamés et assoiffés durant plusieurs jours.
Pendant ce siège (qui dura dix jours), l’Imam Hussein (as) consolida ses hommes pour un combat inégal et inévitable. Au neuvième jour du mois de Muharram, l’armée ennemie lança un dernier ultimatum à l’Imam Hussein (as), l’obligeant à faire le choix entre: prêter le serment d’allégeance ou la mort. L’Imam leur répondit que : « Je ne vois en la mort que le bonheur, et en la vie avec les oppresseurs que l’ignominie ». Et leur demanda un délai pour prier Allah. L’Imam Hussein (as) passa la nuit du neuf au dixième jour par des prières, des invocations, des causeries avec sa famille et ses compagnons. Tout le monde était déterminé d’aller jusqu’au bout, personne ne voulait fuir et laisser seul le Petit-Fils de l’envoyé d’Allah. Le lendemain fut un vendredi, jour de l’Achoura, le dixième jour du mois Muharram. Dès le lever du soleil, l’armée ennemie commençait déjà à dresser leurs lances, flèches et sabres contre le camp de l’Imam Hussein. L’Imam entreprit l’organisation de sa petite troupe.
Avant le combat, l’Imam Hussein (as) essaya une fois de plus, de ramener les forces de l’ennemi à la raison, afin qu’ils ne participent pas à cette guerre qui leur ouvrait les portes de l’enfer. L’Imam leva le saint coran et leur dit : « O gens ! Nous avons en commun le Livre d’Allah et la Tradition de mon Grand-Père, l’envoyé d’Allah ». Il continua : « Je ne me suis pas soulevé par orgueil, ni pour la corruption et encore moins par iniquité. En vérité je me suis soulevé pour réformer la Communauté de mon Grand-Père. Je veux faire régner ce qui est bon et agir comme mon Père (Ali ibn Abi-Taleb) et mon Grand-Père Mohammad (PSL) ». C’est par ces mots extraits du discours de l’Imam Hussein (as) à Karbala que nous pouvons parler de la tragédie du massacre de l’Imam Hussein (as) et la quasi-totalité de l’illustre famille du Grand Prophète de l’Islam, à Karbala, le 10ème jour du mois de Muharram en l’an 61 de l’hégire.
Effets sociaux et individuels de l’événement de l’Achoura
L’événement tragique du martyre de l’Imam Hussein (as) à Karbala, n’affecte pas seulement les musulmans et les chiites, mais nombreux sont ceux qui apprécient ce soulèvement. Pour continuer, nous passerons en revue certains des effets sociaux et individuels de cet événement.
1. Effets sociaux : Le soulèvement de l’Imam Hussein (as) a laissé de grands impacts à son époque et aux époques suivantes. Nous pouvons citer les points suivants :
a) Éliminer l’ignorance des gens : Comme il est indiqué dans différentes phrases et différentes invocations (Ziarat) qui se réfèrent à l’Imam Hussein (as), sauver les gens de l’ignorance est le message social le plus important et le résultat du soulèvement de L’Imam Hussein (as) à travers lequel il a défini la limite entre le bien et le mal. La limite qui allait être oubliée. L’Achoura n’a pas seulement affecté les musulmans, mais a également représente des droits pour les non-musulmans. Et bien sûr, ce chemin se poursuit toujours et dirige les hommes nobles et libres de toute époque. L’Achoura représente la sagesse et élimine l’ignorance et considère la conscience des gens comme l’objectif le plus important. Si ce soulèvement n’était pas juste et était basé sur des émotions, il n’inviterait jamais les gens à la sagesse et n’provoquerait non plus une annonce générale.
b) Soulèvements ultérieurs : Après l’Achoura et suite aux annonces générales, plusieurs autres soulèvements se sont produits contre la cruauté à la même époque ou après. L’un des plus importants d’entre eux fut le soulèvement des habitants de Médine. Un soulèvement que ses concepteurs n’ont pas considéré comme une victoire et ont juste pensé à leur devoir. Au cours des années suivantes, de nombreux soulèvements islamiques et non islamiques se sont produits sur la base des instructions de Karbala. Il y a eu de nombreuses insurrections dans l’histoire, mais les effets de beaucoup d’entre eux étaient limités à leur propre temps ou ils n’ont provoqué que les sensations et les émotions des gens, mais l’Achoura est basée sur des principes humains et des objectifs divins.
c) Mouvement et Soulèvement (Ghiam) juste pour Allah : L’effet le plus important de l’Achoura, qu’il soit social ou individuel, est d’agir juste pour Allah. L’Imam Hussein (as) a consacré tout ce qu’il avait à Allah et n’a même pas pensé à la victoire. La nuit de l’Achoura, il dit à ses partisans : « Ces gens veulent simplement se battre avec moi. Profitez de l’obscurité de la nuit et quittez cette terre et sachez que celui qui reste ici sera tué demain ». Et c’est lui qui, dans les pires conditions, a dit : « Il m’est facile de résister parce qu’Allah me regarde ».
2. Effets individuels : Certains des autres effets de l’Achoura sont des effets individuels. Le soulèvement de l’Imam Hussein (as) entraîne l’amélioration de la conscience mais aussi du mode de vie des gens après l’amélioration de la société. Les effets les plus importants sont mentionnés ci-dessous :
a) Ne commettre aucun crime et agir selon les commandements d’Allah : Lorsque chaque musulman, chaque chiite et chaque homme né libre apprendra quelques leçons de l’Achoura selon ses capacités, non seulement il ne commettra plus aucun crime, mais il déteste les crimes et aime obéir à Allah. Ceci est prouvé lorsque chaque être humain en fait lui-même l’expérience. Bénéficiant des cérémonies de l’Achoura en y assistant, les hommes voient l’effet de ces cérémonies rester dans leur esprit et leur cœur et cela peut non seulement les empêcher de commettre plus de péchés, mais peut aussi leur rappeler les mauvaises conséquences des mauvaises actions.
b) Liberté : Après toutes ces années, la voix de l’Imam Hussein (as) peut être entendue lorsqu’il a dit : « Si vous ne suivez aucune religion, soyez au moins un homme libre dans le monde ». Ce dicton invite le monde entier à lui. Le message de l’Imam Hussein (as) se poursuit et ses partisans rejettent l’obéissance à l’oppression dans cette voie. La liberté d’obéir à l’oppresseur ou à quiconque sauf Allah est l’un des principes de la révolution de l’Imam Hussein (as) qui peut être utilisé pour réaliser certaines vraies valeurs de l’Islam. Par conséquent, ceux qui sont amoureux de l’Imam Hussein (as), quelle que soit leur religion, essaient de se libérer du malheur et de l’obéissance à quiconque sauf Allah en suivant son chemin.
c) Endurance et force : Ceux qui pensent à l’événement de l’Achoura ont perçu un effet de l’endurance de l’Imam Hussein (as) tel que dans les moments les plus difficiles de leur vie, ils se souviennent de l’Imam Hussein (as). Par conséquent, ils restent inébranlables et endurants face aux difficultés en se souvenant des difficultés rencontrées par l’Imam Hussein (as) quand il était entouré d’un désert chaud sans eau et que la rivière était bloquée par l’ennemi, lorsque son bébé de six mois a été tué avec une flèche et son jeune fils, qui était l’homme le plus similaire au Prophète Mohammad (PSL), a été tué et son corps a été coupé en morceaux et de nombreux autres moments tragiques de cette journée. Bien que l’Imam Hussein (as) ne se soit jamais plaint et n’ait pas cessé de remercier et de se souvenir d’Allah.
Par conséquent, le besoin des êtres humains après de nombreux siècles, même dans cette ère technologique, des points éducatifs de l’Achoura n’est non seulement réduit, mais son besoin augmente également de jour en jour. Parce que lorsque les humains satisfont leurs besoins matériels, ils doivent également développer leurs capacités spirituelles, de sorte que ce développement puisse les aider dans leur vie et les rapprocher du but de leur vie – qui est de faire un pas de plus vers la perfection et de se rapprocher de Dieu. Si les humains – il y a 14 siècles – ne pouvaient pas comprendre ce que faisait l’Imam Hussein (as) à cette époque, au contraire, aujourd’hui, ils peuvent comprendre et être capables de réaliser la révolution de l’Imam Hussein (as) en y réfléchissant à leur propre niveau de connaissance.
L’âme est le fondement de l’homme et le corps humain est très dépendant de son âme. Contrairement au corps qui a une existence matérielle, l’âme se trouve être non matérielle et complètement différente. C’est pourquoi la connexion spirituelle est plus sophistiquée que la connexion physique. Maintenant, comment se fait une connexion spirituelle entre deux individus. La réponse est quand ils ont les mêmes valeurs spirituelles et humaines. Le lien entre les chiites et la famille du Prophète (PSL) est une relation spirituelle, qui est beaucoup plus profonde et plus forte que toute relation matérialiste. Il n’y a donc pas lieu de s’exclamer sur les cérémonies de deuil organisées par des communautés chiites, puisque leur relation spirituelle existe continuellement.
Tous les chiites font le deuil, pleurent et commémorent le martyre de l’Imam Hussein (as) au 10ème jour du mois de Muharram. Néanmoins, il existe une philosophie particulière pour pleurer. Pleurer est un bon moyen pour augmenter l’amour et le soin vis-à-vis un être cher. Ainsi, faire le deuil et pleurer est le résultat de l’amour et améliore cet amour dans sa nature. Ceux qui aiment sincèrement Allah et ses Amis peuvent élever leur niveau spirituel et se rapprocher de la perfection. Il est vrai que pleurer n’est pas le seul moyen d’améliorer la spiritualité, mais c’est un secret de pleurer visant à offrir de l’amour et à se souvenir de cette personne.
L’amour pour le Prophète Mohammad (PSL) et sa famille (as) peut aider à atteindre de nombreuses étapes spirituelles. De cette façon, l’homme peut se diriger vers la pureté et la piété beaucoup plus facilement. De nos jours, la réminiscence de la révolution de l’Achoura et de l’Imam Hussein (as) est comprise par la logique et la sagesse. Il existe de nombreux besoins idéologiques-humains, qui peuvent être satisfaits de cette manière et améliorer la vie spirituelle des gens.
Aujourd’hui, on constate que des adversaires de l’Islam font tout leur possible afin de nuire à l’Islam, et commettent toute sorte de crimes comme brûler le saint Coran au nom de la liberté d’expression et la liberté de la religion ; il est donc impératif que tous les musulmans du monde s’unissent et de défendent le Coran, l’Islam et les principes islamique. Parce que le fait de brûler du Coran est un acte provenant d’islamophobie et il provoque la violence, les conflits, les dommages et la haine entre les adeptes de différentes religions dans les quatre coins du monde. Et c’est justement cette luette et cet effort dévoué pour défendre la Vérité, la Justice, l’Equité, la Religion authentique et tant d’autres valeurs que nous enseignent l’Imam Hussein, Karbala et l’Achoura.
21 NOUVEAUX GREFFIERS ONT PRETE SERMENT CE MERCREDI
Une cohorte de la promotion 2021-2023 du Centre de formation judiciaire a prêté serment hier à la Cour d’appel de Dakar. Ils sont 21 nouveaux greffiers qui seront ventilés entre les tribunaux de grande instance hors classe de Dakar et de Pikine-Guédiawaye
Une cohorte de la promotion 2021-2023 du Centre de formation judiciaire (Cfj) a prêté, hier, serment à la Cour d’appel de Dakar. Ils sont 21 nouveaux greffiers qui seront ventilés entre les tribunaux de grande instance hors classe de Dakar, et de Pikine-Guédiawaye.
Au départ, ils étaient 22 camarades de promotion, mais l’un d’entre eux, suite à sa réussite au concours d’entrée à l’Ecole nationale de police, a démissionné. «Vous serez chargés de dresser certains actes. Vous avez connaissance de l’intimité des citoyens et vous êtes chargés d’en garder le secret. C’est vrai que nous sommes dans une société difficile où l’information circule comme une épingle, mais gardez-vous d’extrapoler. Le greffier est partout. Vous partez en audience, vous tenez le plumitif. Vous êtes un peu la mémoire du tribunal. Faîtes attention à ce que vous faîtes, et ce que vous dîtes. Il y a une mission essentielle qui vous est assignée. Il s’agit de l’authentification des actes. Un greffier, qui change un plumitif d’audience, porte préjudice et viole le secret de son serment», conseille l’avocat général.
Pour sa part, Me Ibrahima Ndièguène, représentant du Bâtonnier de l’Ordre des avocats, recommande aux nouveaux auxiliaires de justice de prêter une oreille attentive à leurs anciens. Selon la robe noire, les quelques mois de formation et de pratique ne suffisent pas pour apprendre les rudiments de la profession. «Il faut écouter les anciens pour forger sa carrière. Prêter serment, c’est respecter l’ensemble des règles qui encadrent la fonction. On prend l’engagement d’exécuter les actes qui sont les nôtres conformément aux lois en vigueur», rappelle-t-il.
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SONKO ARRÊTÉ
Le leader de Pastef a été appréhendé par des éléments de la gendarmerie à son domicile ce vendredi à Dakar. Il est visé par une enquête pour "divers chefs de délits et crimes", selon le procureur
L'opposant Ousmane Sonko, dont les péripéties judiciaires scandent la vie politique au Sénégal ces derniers mois, a été arrêté vendredi à Dakar, le procureur parlant d'une enquête pour "divers chefs de délits et crimes".
Le parquet du procureur a affirmé dans un communiqué en soirée que "depuis un certain temps", des "actes, déclarations, écrits, images, et manoeuvres" de la part de l'opposant étaient "constitutifs de faits pénalement répréhensibles".
Il a également affirmé que M. Sonko avait "volé avec violence le téléphone portable d'une femme gendarme" et avait "aussitôt appelé le peuple, par un message subversif divulgué sur les réseaux sociaux, à se tenir prêt", raison pour laquelle il a décidé d'ouvrir une enquête pour "divers chefs de délits et crimes".
Avant son arrestation, dans l'après-midi, M. Sonko avait déclaré sur les réseaux sociaux que les forces de sécurité présentes devant son domicile l'avaient filmé.Il a précisé avoir "personnellement arraché le téléphone et demandé à la personne de le déverrouiller et d'effacer les images qu'elle a prises", ce que cette dernière a refusé de faire.
"Je demande au peuple de se tenir prêt pour faire face à ces abus sans fin", a-t-il conclu son message.
Un de ses avocats, Cheikh Koureyssi Ba, a précisé sur Facebook que son client était "gardé à vue pour vol de téléphone et appel à l'insurrection" et que l'interrogatoire avait déjà commencé.
Le parti de l'opposant, Pastef-Les Patriotes, qui a estimé que son président avait été arrêté "brutalement", a demandé sa "libération immédiate" et appelé les Sénégalais "à résister constitutionnellement contre ces abus et dérives tyraniques".
"Ousmane Sonko vient d'être enfermé à la cave du Tribunal", avait auparavant écrit l'avocat français Juan Branco, qui défend l'opposant sénégalais, dans un message sur Twitter, rebaptisé "X".
Vendredi soir, plusieurs véhicules de police dont deux camions antiémeutes étaient garés devant le principal palais de justice de Dakar, ont vu des journalistes de l'AFP.Ils ont ensuite quitté les lieux, sans qu'on sache où ils sont allés.
- Rassemblement au domicile -
Des personnes se sont rassemblées devant le domicile à Dakar de M. Sonko, a constaté l'AFP.
Les barrages de police installés devant le domicile de l'opposant depuis le 28 mai pour des raisons "d'ordre public et de sécurité nationale" avaient été levés lundi.
Ousmane Sonko a été condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs, un verdict qui le rend inéligible en l'état, soulignent ses avocats et des juristes.Sa condamnation a engendré début juin les troubles les plus graves depuis des années au Sénégal, qui ont fait 16 morts selon les autorités, une trentaine selon l'opposition.
Le porte-parole du gouvernement sénégalais, Abdou Karim Fofana, avait récemment dit que la décision d'arrêter ou non l'opposant revenait au procureur de la République.Le ministre de la Justice avait affirmé juste après sa condamnation que M. Sonko pouvait être arrêté "à tout moment".
L'opposant, investi candidat à la prochaine présidentielle par son parti, a par ailleurs été condamné le 8 mai à six mois de prison avec sursis à l'issue d'un procès en appel pour diffamation, une peine largement perçue comme le rendant inéligible pour l'élection.Mais il n'a pas encore épuisé ses recours devant la Cour suprême.
Ousmane Sonko dépeint le président Macky Sall comme un dictateur en puissance, tandis que les partisans du chef de l'Etat le qualifient d'agitateur qui sème l'instabilité.Macky Sall a annoncé début juillet qu'il ne briguerait pas un troisième mandat, après des mois d'ambiguïté à ce sujet.
FOCUS SUR LE STATUT DE CHEF DE L'OPPOSITION
Dans son rapport final, le Comité de suivi du dialogue politique a donné des informations détaillées sur le statut de l’opposition et de son chef, ses droits et devoirs ainsi que ses missions et prérogatives. Cela a été matérialisé par l’adoption du texte
Le Comité de suivi du dialogue politique, dans son rapport final publié récemment, a clarifié les dispositions relatives à la définition du statut de l’opposition et des droits et devoirs y afférents, ainsi que ceux du chef de l’opposition. Après avoir indiqué que ce titre sera attribué au candidat arrivé deuxième à la présidentielle, la Commission politique du Dialogue donne des informations plus détaillées dans le document. Elle précise d’emblée que « le statut de l’opposition est l’ensemble des règles juridiques permettant aux partis politiques de l’opposition de disposer des libertés et des moyens nécessaires en vue de leur libre et pleine participation à l’animation de la vie politique nationale ». Elle souligne, à travers l’article 2, « aux termes de la présente loi, il faut entendre par opposition les partis politiques légalement constitués qui s’opposent à la politique définie par le président de la République et conduite par le gouvernement et proposent une alternative politique dans le cadre démocratique ».
Au titre des droits et devoirs de l’opposition, la Commission politique précise, à travers l’article 3, que « tout parti politique déclare son appartenance à la majorité ou à l’opposition au Ministre de l’Intérieur dans un délai de trois (3) mois à compter de l’installation du président de la République nouvellement élu. Tout parti politique appartenant à l’opposition a le droit d’intégrer le gouvernement ou la majorité. Dans ce cas, il renonce, de fait, à sa qualité de parti de l’opposition et le Ministre l’Intérieur en prend acte ».
Outre la conduite à adopter par l’opposition pour un respect des principes de souveraineté, la Commission politique suggère que le 1/3 des partis politiques de l’opposition puisse demander la convocation d’une réunion extraordinaire au chef de l’opposition.
Intérêt national et différends politiques
L’Article 4 indique que « les partis politiques de l’opposition, comme tous les partis politiques, ont notamment le devoir de respecter la Constitution, les lois et règlements ainsi que les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie ; de défendre les intérêts supérieurs de la Nation ; de ne pas s’identifier à une race, à une ethnie, à un sexe, à une religion, à une secte, à une langue ou à une partie du territoire ; de respecter strictement les règles de bonne gouvernance associative sous peine de sanctions susceptibles de conduire à la suspension et à la dissolution ; de s’abstenir de recourir à la violence comme mode d’expression et d’accès au pouvoir ».
Dans la même foulée, souligne le rapport, les membres de l’opposition seront astreints à « privilégier le dialogue et la concertation sur les grandes questions d’intérêt national et dans la résolution des différends politiques ; à œuvrer à la formation et à l’information des citoyens, à la promotion de leur participation à la vie nationale et à la gestion des affaires publiques ; à promouvoir le pluralisme politique et à reconnaître le droit de la majorité de gouverner et à promouvoir la culture démocratique, notamment par la tolérance, la non-violence et le soutien du principe de l’alternance dans le cadre d’une lutte politique pacifique ».
Désaccord sur le rang d’institution de la République à octroyer au chef de l’opposition
Toutefois, il est précisé, dans le rapport, concernant le chef de l’opposition qu’il y a désaccord sur la proposition de lui octroyer un rang de président d’institution de la République. Par ailleurs, avec l’article 6, il est indiqué que le mandat du chef de l’opposition coïncide avec celui du président de la République. « En cas de démission, d’empêchement définitif, de décès ou lorsque le chef de l’opposition rejoint le gouvernement, il perd automatiquement et définitivement cette qualité au profit du candidat de l’opposition suivant dans l’ordre décroissant des résultats de l’élection présidentielle, et ce, jusqu’à épuisement de la liste des candidats concernés », précise-t-on dans le document.
Rôles dévolus au chef de l’opposition
L’Article 7 souligne, pour sa part, que le chef de l’opposition a pour missions et devoirs de faciliter une rencontre des partis de l’opposition au moins une fois par an et une rencontre extraordinaire sur initiative d’une partie de l’opposition. Il doit aussi faciliter, au sein de l’opposition, les rencontres avec le président de la République. Il peut également donner son avis, chaque fois que de besoin, sur les questions entrant dans le cadre de la défense des intérêts supérieurs de la Nation, notamment sur les menaces à l’intégrité territoriale, à la paix civile et à la stabilité. Il s’y ajoute également que « le chef de l’opposition exerce ses missions librement dans le cadre des droits et obligations des partis politiques et suivant son statut institutionnel », souligne le document.
L’article 8 suggère que le président de la République et le Premier ministre puissent associer le chef de l’opposition lors de la visite des personnalités étrangères au Sénégal. « Il peut aussi inviter le chef de l’opposition aux cérémonies officielles de la République. Selon l’article 9, le chef de l’opposition peut être consulté ou reçu en audience, à sa demande, par le président de la République ou le Premier ministre, chaque fois que de besoin, sur toutes les affaires nationales ou internationales. Sur cette même lancée, l’article 10 lui confère l’honneur de conduire la délégation des partis d’opposition aux rencontres avec le président de la République ou avec le Premier ministre. L’article 11 souligne que le chef de l’opposition dispose de moyens et avantages fixés par décret.
NIGER : LES PUTSCHISTES METTENT EN GARDE CONTRE TOUTE INTERVENTION MILITAIRE ÉTRANGÈRE
"Certains anciens dignitaires terrés dans des chancelleries en collaboration avec ces dernières, sont dans une logique de confrontation", indique un communiqué lu à la télé, dénoncant une "attitude belliqueuse, dangereuse et périlleuse"
Les putschistes qui ont renversé au Niger le président élu Mohamed Bazoum, ont mis en garde vendredi contre "toute intervention militaire étrangère", dans un communiqué lu à la TV nationale.
"Certains anciens dignitaires terrés dans des chancelleries en collaboration avec ces dernières, sont dans une logique de confrontation", indique le communiqué en dénoncant une "attitude belliqueuse, dangereuse et périlleuse" qui "n'aura d'autre résultat que le massacre de la population nigérienne et le chaos". "Aussi le CNSP (junte) prend-il à témoin l'opinion nationale et internationale sur les conséquences qui découleront de toute intervention militaire étrangère", conclut-il.
Ce communiqué a été lu après l'apparition à la télévision du général Abdourahamane Tchiani comme président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et donc nouvel homme fort du Niger. Ce général est le chef de la garde présidentielle qui est à l'origine du coup d'Etat ayant renversé le président Bazoum, retenu depuis mercredi matin dans sa résidence au palais présidentiel.
Après le Mali et le Burkina Faso, le Niger, jusqu'alors allié des pays occidentaux, devient le troisième pays du Sahel, miné par les attaques de groupes liés à l'Etat islamique et à Al-Qaïda, à connaître un coup d'Etat depuis 2020.
AU NIGER, C'EST PAREIL QU'À BAMAKO ET OUAGA
Les scandales de corruption et d'enrichissement illicite ont été nombreux ces dernières années au Niger, et sont venus alimenter un sentiment de ras-le-bol envers une classe politique jugée partiale
"Ici on veut la même chose qu'au Mali, qu'au Burkina Faso, on veut reprendre en main notre destin": Alassane Alhousseini, étudiant de dix-neuf ans, pousse la voix pour être entendu au milieu de centaines de jeunes manifestants venus soutenir, jeudi à Niamey, les putschistes nigériens.
Un millier de personnes, en majorité des jeunes, parfois très jeunes, s'étaient donné rendez-vous devant l'Assemblée nationale, sur la Place dite de la Concertation, lieu privilégié des rassemblements politiques dans la capitale du Niger.
Leurs discours très radicaux et teintés du face-à-face entre France et Russie - désormais ordinaire au Sahel -, ne représentent qu'une frange extrêmement minime de la population, tant le nombre d'habitants restés perplexes face aux évènements du jour est important.
Pourtant, ces manifestants sont aujourd'hui le visage militant des militaires du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), la junte qui a pris le pouvoir.
Une large partie des habitants continuaient, depuis mercredi à l'aube, de vaquer à leurs occupations ordinaires, en marge du coup de force militaire, le cinquième au Niger depuis 1960, qui ne semblait pas les concerner.
Les drapeaux russes, cousus à la hâte, et les slogans rapides - "A bas la France", "Vive notre armée" - sur les feuilles format A4, étaient omniprésents dans la foule.
Les motos faisaient des glissades sur le goudron encore humide des pluies diluviennes du matin.
Aucun mot d'ordre ne semblait animer les manifestants, sinon un soutien, fort et sans équivoque, aux putschistes qui venaient tout juste de recevoir l'appui de l'état-major de l'armée.
"C'est consommé, c'est bon, c'est fini, l'armée est au pouvoir!", dit Seydou Assane, assistant huissier de justice.
Ces manifestants racontent une lassitude, ancienne et commune au Sahel, envers des griefs imputés aux pouvoirs en place dans de nombreux pays, structurellement faibles et qui font face à des défis immenses.
"L'armée a décidé de prendre ses responsabilités car il y avait trop d'oligarchie, d'injustice, de sectarisme", pense Moustapha Moussa, docteur en agronomie, selon une formule reprise par plusieurs manifestants dans leurs déclarations à l'AFP.
Les scandales de corruption et d'enrichissement illicite ont été nombreux ces dernières années au Niger, et sont venus alimenter un sentiment de ras-le-bol envers une classe politique jugée partiale.
- "Jour de joie !" -
"Depuis 2011 (et l'arrivée au pouvoir de Mahamoudou Issoufou, prédécesseur de Mohamed Bazoum, du même parti politique, ndlr) ils ont vidé les caisses de l'Etat, ils ont usurpé le pouvoir au peuple", continue le docteur Moustapha Moussa.
Un peu plus loin, Zakari Harouna soulève, lui, des griefs liés à la sécurité, dans un pays où presque chaque frontière est théâtre d'un conflit: les fantassins de l'Etat islamique (EI) à l'ouest, ceux d'Al-Qaïda au sud-ouest, les combattants de Boko Haram au sud-est, les bandits au nord...
"Moi je suis de Tillabéri", proche du Mali et du Burkina Faso, dit-il, "là-bas il y a des villages qui paient l'impôt (à l'EI) pour rester en paix, cette situation n'est pas tenable, ce n'est pas possible.Les militaires vont faire le travail à partir de maintenant".
"Aujourd'hui c'est un jour de joie ! Mais s'il-vous-plait, on demande à la France de ne pas s'ingérer dans nos affaires, qu'on nous foute la paix", ajoute-t-il, avant que plusieurs jeunes autour de lui crient en coeur "Russie!Russie!".
Ils assurent être venus spontanément, sans appel ni financement de quiconque.
Le scénario de cette manifestation, la première de soutien aux putschistes, n'est pas sans rappeler celui des premières manifestations aux Mali et Burkina Faso, théâtres de quatre putschs ces deux dernières années.
A Ouagadougou en septembre, le dernier en date, le face-à-face franco-russe dans les discours pro-junte et la multitude des drapeaux russes étaient apparus au lendemain de la prise de pouvoir.
"Dieu merci, la situation est calme malgré le renversement d'un régime, ce qui est rare, donc nous remercions Dieu", dit Ibrahim Abdoulaye Ahmad Tidjani, étudiant en psychologie à l'Université de Niamey, qui place lui son espoir dans un renouveau sociétal, et plus globalement, espère un meilleur avenir.
"La jeunesse, aujourd'hui, c'est la joie c'est sûr, mais ce que nous espérons, c'est que cette junte puisse nous apporter une justice sociale, et que tous les Nigériens se sentent représentés et égaux devant la loi".
POUR LA FRANCE, LA TENTATIVE DE COUP D'ÉTAT AU NIGER N'EST PAS DÉFINITIVE
Paris ne considère pas comme "définitive" la "tentative" de putsch mercredi soir au Niger, où des militaires séquestrent le président "démocratiquement élu" Mohamed Bazoum, a déclaré vendredi la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna
Le président Emmanuel Macron a parlé à plusieurs reprises à son homologue Mohamed Bazoum dont "nous demandons la libération", a-t-elle rapporté aux journalistes en marge de la visite de M. Macron en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Le président nigérien, "qui est le président démocratiquement élu", "dit qu’il est en bonne santé et nous souhaitons non seulement qu’il soit libéré mais libéré en totale sécurité lui et sa famille comme préalable au retour à l’ordre constitutionnel", a exhorté la ministre.
A Niamey, l'armée a apporté jeudi son soutien aux militaires putschistes qui séquestrent le président nigérien depuis mercredi soir.
Les putschistes ont accusé la France, dont 1.500 soldats sont au Niger, d'avoir enfreint la fermeture des frontières en faisant atterrir un avion militaire à l'aéroport international de Niamey.Ils ont appelé "une fois pour toutes au respect strict des dispositions" prises par la junte.
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) "exige la libération immédiate du président Mohamed Bazoum qui reste le Président légitime et légal du Niger reconnu par la Cédéao".
Selon la cheffe de la diplomatie française, "la Cedeao s’est expliquée avec la plus grande clarté" et "va tenir une réunion au sommet vraisemblablement dimanche."
"La France condamne avec la plus grande fermeté la tentative de coup d’Etat", a réaffirmé Mme Colonna vendredi. "Si vous m’entendez parler de tentative de coup d’Etat, c’est que nous ne considérons pas que les choses sont définitives", a encore déclaré la ministre, évoquant "des possibilités de sortie si les responsables de cette tentative entendent le message de la communauté internationale".
Après le Mali et le Burkina Faso, le Niger, jusqu'alors allié des pays occidentaux, devient le troisième pays du Sahel, miné par les attaques de groupes liés à l'Etat islamique et à Al-Qaïda, à connaître un coup d'Etat depuis 2020.
Le Mali et le Burkina Faso se sont notamment tournés vers la Russie après avoir exigé le départ des soldats français de leur sol.
"Le commandement militaire des Forces armées nigériennes (FAN)" a "décidé de souscrire à la déclaration des Forces de défense et de sécurité", indique un communiqué signé du chef d'état-major, le général Abdou Sidikou Issa, afin d'"éviter une confrontation meurtrière entre les différentes forces".
Auparavant, le président Bazoum avait rejeté le coup d'Etat."Les acquis obtenus de haute lutte seront sauvegardés.Tous les Nigériens épris de démocratie et de liberté y veilleront", avait-il déclaré sur Twitter, rebaptisé X, quelques heures après l'annonce par les putschistes qu'il était renversé.
- Drapeaux russes -
Les militaires putschistes ont annoncé "la suspension jusqu'à nouvel ordre des activités des partis politiques" et appelé "la population au calme" après des incidents lors d'une manifestation à Niamey organisée pour les soutenir, pendant laquelle flottaient des drapeaux russes et des slogans anti-français étaient scandés.
Des jeunes ont pillé l'immeuble du siège du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, au pouvoir), à quelques kilomètres du rassemblement, et mis le feu à des voitures garées sur le parking, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Une manifestation a également eu lieu à Dosso, à une centaine de kilomètres de la capitale.
Les militaires putschistes ont annoncé mercredi soir à la télévision nationale avoir renversé Mohamed Bazoum, au pouvoir depuis 2021, suite à "la dégradation continue de la situation sécuritaire, la mauvaise gouvernance économique et sociale".
La junte, qui rassemble tous les corps de l'armée, de la gendarmerie et de la police, a suspendu les institutions, fermé les frontières terrestres et aériennes, et instauré un couvre-feu de 22H00 à 05H00 (21H00 à 04H00 GMT).
Le putsch a été vivement condamné par tous les autres partenaires du Niger.
La Russie a également souhaité sa "libération rapide" tandis que l'Allemagne a demandé à l'armée "de retourner dans ses casernes".
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a dit avoir pu parler avec M. Bazoum mercredi pour lui assurer "clairement que les Etats-Unis le soutenaient".Les Etats-Unis comptent environ 1.100 soldats dans le pays.
Le Niger est un partenaire privilégié de la France dans le Sahel et son histoire est jalonnée de coups d'Etat depuis l'indépendance de cette ex-colonie française en 1960.
TROISIÈME JOUR DE SÉQUESTRATION DU PRÉSIDENT BAZOUM RENVERSÉ PAR UN PUTSCH
Le président nigérien a entamé vendredi sa troisième journée de séquestration par des militaires putschistes à Niamey, après un coup d'Etat que la France a jugé "dangereux" pour la région
Le président renversé est retenu depuis mercredi matin au palais présidentiel, dans sa résidence privée située à l'intérieur du camp militaire de la Garde présidentielle, dont les commandants figurent parmi les putschistes.
Un habitant du quartier a affirmé vendredi à l'AFP "avoir entendu des tirs, il y a environ une heure (vers 08H00 GMT, Ndlr), vers le camp de la Garde présidentielle", précisant qu'il avaient "cessé" depuis.
M. Bazoum, séquestré avec sa famille, est en bonne santé et a pu s'entretenir au téléphone avec d'autres chefs d'Etat, parmi lesquels le président français Emmanuel Macron qui a condamné vendredi "avec la plus grande fermeté" le putsch l'ayant renversé et exigé sa libération.
"Ce coup d'État est parfaitement illégitime et profondément dangereux pour les Nigériens, pour le Niger, et pour toute la région", a-t-il déclaré depuis la Papouasie Nouvelle-Guinée où il se trouve en visite.
Jusqu'à cette déclaration, la France ne considérait pas comme "définitive" la "tentative" de coup d'Etat au Niger.
Mais sur le terrain, l'armée nigérienne a apporté jeudi son soutien aux militaires putschistes qui ont accusé la France, dont 1.500 soldats sont au Niger, d'avoir enfreint la fermeture des frontières en faisant atterrir un avion militaire à l'aéroport international de Niamey.
Ils ont appelé "une fois pour toutes au respect strict des dispositions" prises par la junte.
"Ce qui s'est passé au Niger, ce n'est rien d'autre que la lutte du peuple nigérien contre les colonisateurs qui essayent de lui imposer leurs règles de vie", aurait affirmé M. Prigojine, selon un message diffusé jeudi soir par une organisation russe liée au groupe paramilitaire Wagner, dont l'authenticité n'a pu être confirmée.
Après le Mali et le Burkina Faso, le Niger, jusqu'alors allié des pays occidentaux, devient le troisième pays du Sahel, miné par les attaques de groupes liés à l'Etat islamique et à Al-Qaïda, à connaître un coup d'Etat depuis 2020.
Le Mali et le Burkina Faso se sont notamment tournés vers la Russie après avoir exigé le départ des soldats français de leur sol.
- Nouvelle manifestation à Niamey -
Sur le terrain, les militaires putschistes ont annoncé "la suspension jusqu'à nouvel ordre des activités des partis politiques" et appelé "la population au calme" après des incidents lors d'une manifestation jeudi à Niamey organisée pour les soutenir, pendant laquelle des drapeaux russes flottaient et des slogans anti-français étaient scandés.
Des jeunes ont pillé l'immeuble du siège du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, au pouvoir), à quelques kilomètres du rassemblement, et mis le feu à des voitures garées sur le parking.
En dépit de l'interdiction décrétée par les militaires, une nouvelle manifestation est prévue vendredi à l'appel d'une coalition de partis d'opposition au président Bazoum, qui "tout en désapprouvant tout changement par la force, soutient les motivations" des putschistes, selon un communiqué.
Les militaires putschistes ont annoncé mercredi soir à la télévision nationale avoir renversé Mohamed Bazoum, au pouvoir depuis 2021, à la suite de "la dégradation continue de la situation sécuritaire, la mauvaise gouvernance économique et sociale".
La junte, qui rassemble tous les corps de l'armée, de la gendarmerie et de la police, a suspendu les institutions, fermé les frontières terrestres et aériennes, et instauré un couvre-feu de 22H00 à 05H00 (21H00 à 04H00 GMT).
Le putsch a été vivement condamné par les partenaires occidentaux du Niger et l'ONU.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a notamment dit avoir "clairement" assuré à M. Bazoum le soutien des Etats-Unis, qui comptent environ 1.100 soldats dans le pays.
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a elle exigé "la libération immédiate du président Mohamed Bazoum qui reste le président légitime et légal du Niger reconnu par la Cédéao".
Selon la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna, la Cédéao "va tenir une réunion au sommet vraisemblablement dimanche" où "d'éventuelles sanctions pourraient être décidées", que la France soutiendra.
Partenaire privilégié de la France dans le Sahel, l'histoire du Niger est jalonnée de coups d'Etat depuis l'indépendance de cette ex-colonie française en 1960.
ENVIRON 900 MIGRANTS MORTS NOYÉS AU LARGE DE LA TUNISIE EN SEPT MOIS
Environ 900 migrants, dont au moins 260 ressortissants d'Afrique subsaharienne, qui tentaient de rallier clandestinement l'Europe, sont morts noyés au large de la Tunisie durant les sept premiers mois de 2023, selon les autorités tunisiennes
Dans un nouveau bilan actualisé, le ministère de l'Intérieur a indiqué jeudi à l'AFP que du 1er janvier au 20 juillet, 901 migrants ont été repêchés en mer: 26 Tunisiens, 267 "étrangers" (Africains) et 608 corps qui n'ont pas été identifiés.
La garde nationale avait annoncé auparavant à l'AFP la découverte en mer de "789 corps de migrants, dont 102 Tunisiens" pour la période allant du 1er janvier au 20 juin.
Sur cette même période, 34.290 migrants ont été interceptés et secourus, dont 30.587 "étrangers", en majorité originaires d'Afrique subsaharienne, contre 9.217 migrants interceptés au même moment de 2022 (dont 6.597 "étrangers"), selon le porte-parole de la Garde nationale, Houcem Eddine Jebabli.
Selon le ministère de l'Intérieur, "552 organisateurs et intermédiaires" de ces traversées illicites ont été arrêtés sur le même laps de temps.
Les garde-côtes ont mené 1.310 opérations en six mois, plus du double que l'année d'avant (607), selon M. Jebabli.
La Tunisie, dont certaines portions du littoral se trouvent à moins de 150 km de l'île italienne de Lampedusa, enregistre régulièrement des départs de migrants, originaires le plus souvent d'Afrique subsaharienne.
Selon Rome, plus de 80.000 personnes sont arrivées sur les côtes italiennes depuis le début de l'année, contre 33.000 sur la même période de 2022, en majorité au départ de Tunisie.
La Méditerranée centrale -- entre l'Afrique du Nord et l'Italie -- est la route migratoire la plus dangereuse au monde avec plus de 20.000 morts depuis 2014, selon l'Organisation internationale des migrations (OIM).
Depuis le coup de force du président tunisien Kais Saied en juillet 2021 par lequel il s'est emparé de tous les pouvoirs, les départs vers l'Europe de Tunisiens désespérés par la crise économique frappant leur pays se poursuivent à un rythme soutenu.
Les départs de migrants originaires d'Afrique subsaharienne ont aussi connu une accélération en mars et avril après un discours le 21 février du président Kais Saied pourfendant l'immigration clandestine.
Il avait alors dénoncé l'arrivée de "hordes de migrants" dont la présence relèverait d'un complot visant à "changer la composition démographique" du pays.
Des dizaines de migrants souvent illégaux avaient alors perdu leur travail informel ou leur logement, et des dizaines d'agressions avaient été recensées dans le pays.
- "Partenariat stratégique" -
Début juillet, plusieurs centaines de migrants subsahariens ont ainsi été arrêtés et chassés de Sfax (est) après des affrontements ayant tué un Tunisien.
Cette ville portuaire est devenue cette année le premier point de départ en Tunisie de l'émigration vers l'Italie.
Au total, 1.200 Africains ont été ensuite "expulsés" par la police tunisienne, vers des zones inhospitalières frontalières avec Libye et Algérie, selon l'ONG Human Rights Watch.
Mercredi, une équipe photo et vidéo de l'AFP a recueilli les témoignages poignants de 140 personnes, abandonnées dans la zone tampon désertique de Ras Jedir, en Libye.
Laissés sans eau, ni nourriture, au bord d'un marais salant, ils reçoivent au compte-gouttes un peu d'aide des autorités libyennes, via le Croissant rouge local.
Fatima, une Nigérienne de 36 ans, s'est retrouvée à Ras Jedir avec son mari, séparés de leur enfant de trois ans resté à Sfax."Je n'ai pas revu mon bébé depuis trois semaines", confie-t-elle."Les soldats tunisiens nous ont amenés ici.Nous n'avons pas de téléphone ni d'argent.Ils nous ont tout pris."
"Les Libyens ne nous permettent pas d'entrer sur leur territoire et les Tunisiens nous empêchent de revenir.Nous sommes coincés.S'il vous plaît, aidez-nous!", a imploré George, un Nigérian de 43 ans, interpellant les pays européens.
L'Union européenne a signé à la mi-juillet "un partenariat stratégique" avec Tunis qui prévoit l'octroi de 105 millions d'euros à la Tunisie pour lutter contre l'immigration clandestine, dont 15 millions pour financer 6.000 "retours volontaires" de migrants originaires d'Afrique subsaharienne dans leurs pays d'origine.
par Hamidou Anne
SONKO N'EST QUE LE SYMPTÔME D'UNE MALADIE SÉNÉGALAISE
Si le populisme marchait sur deux jambes, elles seraient l’obscurantisme et la précarité. Le leader du Pastef trouve en ces deux aspects un terreau fertile pour renforcer sa position
Il est indéniable que Ousmane Sonko incarne une réalité politique, matérialisée par son ascension fulgurante et les foules qu’il draine de même que la longueur de son arc de soutien qui va de militants engagés à des intellectuels et membres de la Société civile qui, bien que non encartés, le soutiennent envers et contre tout. Le vide laissé dans l’opposition par les appareils politiques classiques et le ralliement de Idrissa Seck à la majorité en 2020, ainsi que la volonté pour des milliers de Sénégalais d’avoir une alternative au régime de Macky Sall, à qui on prêtait des ambitions de briguer un troisième mandat, ont renforcé M. Sonko dans l’espace public.
M. Sonko est populaire au sein de couches précaires et notamment urbaines. Il incarne un espoir pour des milliers de jeunes dont le mal-être et l’absence de perspective génèrent une colère et poussent au ralliement à un discours démagogique rempli de recettes miracles et promettant solution à tout. Malgré la robustesse de la démocratie sénégalaise et les bons chiffres sur la croissance depuis une décennie, il y a un malaise observé chez les jeunes, liés notamment à la question du devenir. Les réalisations matérielles nombreuses ne cachent pas la défiance vis-à-vis des institutions républicaines et des symboles de l’Etat dont ils se disent exclus. Le saccage et les incendies de facultés à l’université de Dakar sont un exemple de l’horreur dont est capable une jeunesse dont les frustrations peuvent être captées et transformées en source de violence par des leaders politiques irresponsables.
Si le populisme marchait sur deux jambes, elles seraient l’obscurantisme et la précarité. Ousmane Sonko trouve en ces deux aspects un terreau fertile pour renforcer sa position et produire un discours politique qui, tout en agrégeant des soutiens massifs, ne recule pas pour autant devant la manipulation et la violence. Le propos guerrier, la critique du «système» et de ses représentants, l’excitation du sentiment antifrançais, la vulgarisation de questions complexes liées notamment aux ressources naturelles, l’outrance et l’outrage et le discrédit de toutes les institutions républicaines, constituent le socle politique de Ousmane Sonko.
Qu’un populiste dont l’imaginaire est issu des courants extrémistes puisse arriver à ce niveau de popularité et obtenir des soutiens de partis républicains et d’intellectuels progressistes sénégalais, devrait nous interroger non pas sur lui mais sur notre pays.
Les idées de M. Sonko ne peuvent prospérer que dans une société moralement et spirituellement effondrée. L’opposition républicaine a soutenu par calcul politicien toutes les dérives verbales et les appels à la violence du parti Pastef. Je n’ai pas vu un seul leader de cette opposition condamner les propos de M. Sonko du 5 juillet 2022, à Bignona, accusant Macky Sall de haïr les diolas (ethnie sénégalaise). Aucun leader de l’opposition n’a non plus dénoncé son appel au meurtre du président de la République lors d’un meeting en banlieue de Dakar le 22 janvier 2023. Aucune réaction non plus n’a été notée quand il a appelé à mobiliser 200 mille jeunes pour «déloger Macky Sall du Palais». Pour rappel, le parti de M. Sonko a appelé dans un communiqué du 1er juin, à l’issue de sa condamnation dans l’affaire Sweet Beauté, au coup d’Etat. Je n’ai pas vu une réaction dénonçant cet acte grave. Quand M. Sonko a traité Mlle Adji Sarr de «guenon victime d’Avc», seul un mouvement de jeunes féministes a dénoncé ces propos inqualifiables. Le reste a fait semblant de n’avoir rien entendu.
De nombreuses digues morales se sont affaissées par opportunisme ou par opposition extrême au sein de la classe politique, de la presse, des syndicats et de la Société civile. Ces corps, arbitres du jeu politique, ont failli car préférant les adhésions politiciennes camouflées à l’exigence de vérité et de responsabilité pour préserver l’intérêt général, la paix et la stabilité. Le personnel politique s’acharne dans chaque camp à défendre ses petits intérêts, mais la Société civile et la presse ne peuvent s’effondrer moralement au point de perdre une crédibilité qui leur permettait d’être à équidistance des appareils politiciens et d’être la voix de la raison dans un contexte de passion et d’excitation politique. Le mélange des genres est préjudiciable au renforcement de la démocratie et de l’‘Etat de Droit.
Le Sénégal est une démocratie dont les citoyens sont attachés à la transmission par les urnes du pouvoir politique. Mais partout les démocraties sont menacées par l’hiver populiste dont les ressorts sont difficiles à combattre, car ils puisent leur source des colères et utilisent le langage du Peuple. Le populisme instrumentalise les peurs et les aspirations du Peuple en convoquant le conspirationnisme et l’indexation de l’autre -ici la France- comme source des malheurs de notre pays.
Le populisme trouve un terreau fertile là où le politique fait face à une défiance croissante et ne parvient pas à satisfaire les préoccupations du plus grand nombre en luttant efficacement contre les inégalités dans la répartition des fruits de la richesse nationale créée. La corruption et la gestion indélicate des deniers publics par ceux qui gouvernent, justifient pour certains l’adhésion aux discours de M. Sonko, qui promet d’emprisonner les corrompus et de faire en sorte que les ressources sénégalaises servent aux Sénégalais.
Les procédés de Ousmane Sonko ont fait recette aux Etats-Unis avec Donald Trump, au Brésil avec Jair Bolsonaro, et peuvent arriver aux mêmes résultats si le combat culturel n’est pas mené pour lui opposer un discours radicalement républicain, afin de débusquer ses impostures et affabulations.
Je ne sais pas si M. Sonko arrivera ou non au pouvoir. Il n’est en vérité qu’un symptôme de quelque chose de plus grave, qui est relatif à un mal sénégalais et auquel il faut s’attaquer. Ce travail dépasse les mandats électoraux et concerne l’avenir du Sénégal désormais producteur d’hydrocarbures et situé dans une zone de tensions sécuritaires multiples. Notre pays ne peut faire face aux défis de l’extrémisme violent, des tentations illibérales, de l’islamisme politique qui monte chez les élites et de la défiance croissante vis-à-vis du politique sans inventer un nouveau pacte républicain. A côté des infrastructures, il nous faut propulser un imaginaire d’espérance dans un pays dont la jeunesse constitue l’écrasante majorité. C’est ainsi qu’on écrit un narratif dans lequel cette jeunesse s’inscrit pour s’éloigner de la manipulation et des aventures dangereuses.
La fenêtre 2021-2023 qui a vu des jeunes mourir sur la base d’instrumentalisation de conflits politiques, doit nourrir une réflexion et faire aboutir à de nouveaux consensus sur la République, la démocratie, la laïcité et le vivre-ensemble. Ce travail nécessitera des coalitions nouvelles, bâties non plus sur des logiques d’hier mais autour de nouveaux paradigmes qui appellent les républicains de toutes les rives à imaginer ensemble un nouveau projet démocratique, social et écologique. Ce projet devra faire de l’école et la culture des urgences, car elles constituent les plus puissants remparts contre le conspirationnisme, l’ignorance et le fanatisme, principaux ferments contre le péril populiste.
D’ici là, des évidences me semblent utiles d’être rappelées. On ne négocie pas avec un fasciste, on le combat. On ne négocie pas avec des gens qui convoquent la menace de la guerre civile s’ils n’arrivent pas à leurs fins politiciennes, on les combat. On ne négocie pas avec des individus qui ont usé des armes du séparatisme et de l’islamisme pour s’en prendre à la République, on les combat. Les politiciens peuvent changer au gré des circonstances, des alliances et des intérêts. Un républicain lui, s’honore en toutes circonstances de combattre le fascisme quoi qu’il lui en coûte. Je me moque de leurs insultes, calomnies et menaces que j’arbore fièrement comme des médailles. Je passe outre les «craintes» et «conseils» d’amis qui invitent à sacrifier mes convictions sur l’autel de calculs au cas où M. Sonko arriverait au pouvoir. A tous ceux-là, je dis ceci : je ne peux pas ne pas haïr ce que Ousmane Sonko et le parti Pastef représentent. Ce qui enrobe et nourrit leur identité politique, je me suis fait une promesse sacrée de le combattre toute ma vie. Seul, sans camp, sans alliés, je m’honorerai encore de défendre la République qui auprès de gens comme moi relève d’une mystique intuitive.
Post-Scriptum : Ici s’achève la troisième saison de «Traverses». Le retour de la chronique est prévu en septembre.