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25 mai 2025
PAR AMADOU LAMINE SALL ET ABDOUL AZIZ DIOP
UN NOUVEAU PRÉSIDENT AU SERVICE DE LA JEUNESSE
Nous avons de la terre dans tout le pays et l’État devrait la céder aux jeunes et les accompagner techniquement dans l’exploitation pour générer des plus-values.
Amadou Lamine Sall et Abdoul Aziz Diop |
Publication 27/07/2023
Le poète Amadou Lamine Sall et le candidat Abdoul Aziz Diop planchant sur l’emploi des jeunes…
Amadou Lamine Sall, poète
La jeunesse doit être la première à être servie dans les programmes de campagne à l’élection présidentielle de 2024 et dans l’exercice immédiat du 1er quinquennat du futur Chef d’État Sénégalais !
A défaut, elle se fera entendre. Mieux : elle agira pour être prise en charge.
Si on ne s’occupe pas de la jeunesse, elle s’occupera du locataire du Palais !
Comment gérer ces millions de jeunes sans emploi et qui, hélas, attendent, d’abord, tout de l’État ?
Il y a bien longtemps que j’avais proposé la formule : 10 jeunes 2 hectares. L’État fournirait sous forme de dette remboursable dans cinq ans, les semences et les outils modernes nécessaires à l’exploitation de la terre.
Nous avons de la terre dans tout le pays et l’État devrait la céder aux jeunes et les accompagner techniquement dans l’exploitation pour générer des plus-values.
Tout le monde ne peut pas aller dans les bureaux ! Il faut très vite réfléchir à la création d’écoles de métiers pour mieux intégrer les jeunes.
Je propose également de réfléchir avec les dividendes du gaz et du pétrole, comment mettre en place, dans le temps, un revenu dit universel de 100 à 150 mille FCFA mensuel versé à tout jeune ayant l’âge de voter.
Il faut vite penser à réfléchir comment sécuriser tant soit peu notre jeunesse en permettant au plus grand nombre d’avoir le minima vital pour vivre, manger, se soigner, soutenir tant soit peu la famille, quand on mesure la pauvreté chez nous et ce besoin d’être utile à ses parents.
L’argent du gaz et du pétrole doit servir à quelque chose de fort et de sécurisant.
Je peux me tromper sur ma proposition mais il faut trouver une solution, un répit à cette jeunesse laissée à elle-même et qui court les océans.
Ensemble, réfléchissons et partageons des solutions concrètes et efficaces.
Pour une fois, nous pouvons être unanimes à dire : il faut une solution à notre jeunesse. Laquelle ? A nous de trouver la bonne formule mais vite. Ne laissons pas tout aux femmes et hommes politiques. Précédons-les ! Inspirons-les !
Réinventons un savoir pour notre jeunesse. Un savoir-faire et un savoir-être pour elle.
Le Sénégal, c’est mon intime conviction, est à l’abri des coups d’État militaires mais non des coups d’État de la jeunesse, c’est à dire d’une jeunesse qui demandent et exigent sa part de survie !
Gagnons ensemble main dans la main, épaule contre épaule, pensée contre pensée, proposition contre proposition pour un Sénégal meilleur et fraternel
Abdoul Aziz Diop, candidat
La question que personne n’a encore posée aux jeunes est la suivante : « Acceptez-vous de donner du travail au nouveau président que vous avez élu et ne pas vous lever chaque jour pour aller au travail comme lui ? »
À cela, la plupart des jeunes rencontrés répondent par une autre question : « Où voulez-vous en venir M. Diop ?
Le candidat répond :
Il est inconcevable que les employeurs du président que sont notamment les jeunes électrices et les jeunes électeurs ne travaillent pas comme leur employé.
Au bout de deux (2) ans et demi, correspondant à la moitié de la durée du mandat du nouveau président élu pour 5 ans, tous les jeunes en âge de travailler auront été assez préparés pour ne plus se tourner les pouces pendant que leur employé - le président - travaille. Deux (2) ans et demi juste pour réunir les conditions du changement définitif de paradigme et du plein-emploi en prenant en compte les propositions du poète Amadou Lamine Sall et celles, plus détaillées, figurant dans le programme du candidat Abdoul Aziz Diop.
On désigne par plein emploi, la possibilité pour celles et ceux qui sont en âge de travailler, et qui veulent travailler, de trouver effectivement du travail.
Amadou Lamine Sall est un poète à succès récompensé plusieurs fois pour sa foisonnante œuvre poétique qui célèbre notamment la femme. Le poète sénégalais Amadou Lamine Sall a reçu le 5 mai à Rabat le Grand prix de la poésie africaine 2023 lors de la première édition du festival de la poésie africaine.
Abdoul Aziz Diop est candidat à l’élection présidentielle du 25 février 2024 sous la bannière du mouvement politique de défense des institutions de la République et de la démocratie dénommé Pacte institutionnel (PI).
Le symbole dudit mouvement est la lettre grecque pi, correspondant au nombre univers 3,14. Histoire de montrer la place privilégiée de la science et des techniques durant le quinquennat 2024-2029.
PLUS DE 2000 HECTARES BIENTOT REBOISES AU SALOUM ET EN CASAMANCE
Le projet « ALLCOT Blue carbon mangrove Sénégal » envisage de reboiser cette année 2000 hectares de mangrove dans le delta du Saloum (centre) et en Casamance (sud) pour faire revivre cet écosystème et participer à l’amélioration des conditions de vie.
Ziguinchor, 27 juil (APS) – Le projet « ALLCOT Blue carbon mangrove Sénégal » envisage de reboiser cette année 2000 hectares de mangrove dans le delta du Saloum (centre) et en Casamance (sud) pour faire revivre cet écosystème et participer à l’amélioration des conditions de vie des populations, a révélé jeudi, le commandant Modou Thiam, un de ses responsables.
« L’année dernière, nous avions pu reboiser 1156 hectares dans le delta du Saloum et en Casamance dans le cadre du ‘projet ALLCOT blue carbon mangrove Sénégal’. Et, cette année, nous avons l’objectif de reboiser 2000 hectares dans ces deux parties du Sénégal », a-t-il déclaré.
Le commandant Thiam intervenait lors du lancement de la deuxième campagne de reboisement du projet « ALLCOT blue carbon mangrove Sénégal » à Ziguinchor, en présence des élus locaux et des acteurs de développement.
C’est un projet de reforestation de la mangrove qui vise à restaurer au moins 7000 hectares dans le Delta du Saloum et en Casamance, a-t-il rappelé.
Ce projet lancé depuis l’année dernière, est accompagné par le ministère de l’Environnement et du Développement durable, la Direction des parcs nationaux, la Direction des aires marines protégées, la Direction des eaux et forêts et des populations, a-t-il ajouté.
« C’est un projet qui vise à générer des crédits carbones sur le marché international. Et, la génération de ces carbones passe par le reboisement », a dit Modou Thiam.
« Nous voulons restaurer les écosystèmes des mangroves et refaire vivre cet écosystème. Reboiser les arbres ça fait revenir la faune, la flore et participe à l’amélioration des conditions de vie des populations », a-t-il fait valoir.
Modou Thiam a fait savoir que la compagnie privée « ALLCOT » a noué un partenariat avec l’Université Assane Seck de Ziguinchor pour avoir des connaissances scientifiques solides par rapport à la salinisation du sol et à la distribution de l’eau.
« Le projet ALLCOT blue carbon mangrove Sénégal est l’un des projets les plus importants en Casamance. Avec ce reboisement de la mangrove, nous avons constaté des résultats satisfaisants. Aujourd’hui, grâce à ce projet, les espèces commencent à revenir », a salué le président du comité de gestion de kalolal Blouf Fogny et représentant de la communauté, Ousmane Coly.
« La mangrove a été dégradée en Casamance. Mais aujourd’hui avec ALLCOT, il y a une nette amélioration. Avec ce retour de la mangrove, nous pêchons des poissons et des huîtres », s’est encore réjoui M. Coly.
FATICK BIENTOT PLUS ECLAIRE
Quelque 200 villages de la région de Fatick (centre) vont être électrifiés au courant de l’année 2024 dans le cadre de la troisième phase du Plan Sénégal émergent (PSE)
Fatick, 27 juil (APS) – Quelque 200 villages de la région de Fatick (centre) vont être électrifiés au courant de l’année 2024 dans le cadre de la troisième phase du Plan Sénégal émergent (PSE), a annoncé jeudi, Ibrahima Dieng, conseiller technique du directeur général de la Planification et des Politiques économiques.
« Nous avons identifié 200 villages qui n’ont pas accès à l’électricité. Et, dans le cadre des réalisations d’infrastructures routières, ils seront électrifiés dans la troisième phase du PSE », a-t-il dit lors d’un atelier de partage avec les acteurs régionaux, sur le plan d’actions prioritaires 2024-2028 du PSE.
Il a signalé que « les acteurs ont proposé des solutions qui seront prises en compte dans le document national du PSE, pour que l’année 2024 coïncide avec le démarrage des actions nouvelles ».
« Nous avons aussi identifié des projets de transformation des produits agricoles qui occupent une importante place dans la région. Et leur mise en œuvre pourra donner de l’emploi à beaucoup de jeunes », a-t-il ajouté.
Il a salué les avancées significatives notées dans le secteur de l’élevage en matière de production de viande et de lait.
Pour le capital humain, la troisième phase du PSE va renforcer les cartes sanitaire et scolaire avec la construction de lycées en tenant compte des équilibres territoriaux.
« On s’est rendu compte que Gossas est un peu en rade par rapport aux autres départements de la région. Nous comptons corriger [cela] avec cette troisième phase du PSE », a-t-i promis.
Dans le volet hydraulique, la qualité de l’eau sera améliorée avec un important projet de transfert d’eau dans les régions de Fatick, Kaolack et Diourbel. « L’objectif est de garantir la qualité de l’eau et assurer l’approvisionnement régulière en eau dans la zone centre », a expliqué Ibrahima Dieng.
MULTIPLE PHOTOS
LOUGA RECOMPENSE SES MEILLEURS ELEVES
Le Conseil départemental de Louga (nord) a récompensé les soixante-douze meilleurs élèves du département dans le cadre de la première édition du concours de l’excellence organisée jeudi dans ses locaux, a constaté l’APS.
Louga, 27 juil (APS) – Le Conseil départemental de Louga (nord) a récompensé les soixante-douze meilleurs élèves du département dans le cadre de la première édition du concours de l’excellence organisée jeudi dans ses locaux, a constaté l’APS.
« Aujourd’hui, c’est un grand jour pour le Conseil départemental parce que nous célébrons l’excellence car nous venons de primer les soixante-douze meilleurs élèves des établissements moyen et secondaire du département », a déclaré son président, Amadou Mberry Sylla.
Il a souligné que « chacun des lauréats a eu un ordinateur, une tablette, un sac et des livres notamment un livre qui retrace l’histoire du président Macky Sall ».
« Nous voulons que les élèves connaissent qui est le président Macky Sall pour qu’ils s’inspirent de lui, en vue d’honorer leurs parents et de servir leur pays », a expliqué M. Sylla.
Selon lui, « les enjeux du progrès requièrent qu’un plus grand nombre de jeunes sénégalais puisse maîtriser les savoirs et les savoir-faire scientifiques et technologiques ».
« On ne peut bâtir un pays sans assurer à sa jeunesse qui constitue le moteur du développement un triple plan politique, économique et social, une éducation de qualité », a-t-il fait valoir.
Il a rendu « un vibrant hommage à tous les enseignants, professeurs et personnel de direction », qui « plantent partout le drapeau du savoir et de la vertu », citant la regrettée romancière Mariama Ba.
M. Sylla a félicité « les lauréats et les a encouragé à persévérer dans l’excellence », en priant que « leur exemple de sérieux, d’abnégation et de foi au travail puisse inspirer durablement notre jeunesse afin que notre pays puisse disposer d’hommes et femmes capables de les propulser au-devant nations émergentes ».
« Cette initiative du président du Conseil départemental de fêter les jeunes élèves du département qui sont travailleurs est une chose à saluer et féliciter de passage », a salué l’adjoint au préfet de Louga, Cheikhou Seydi.
Il a également magnifié « le travail remarquable des enseignants qui accompagnent au quotidien leurs élèves dans leur quête du savoir, et les efforts qu’ils consentissent pour leur avenir et demandent aux lauréats de persévérer pour être primés l’année prochaine ».
L’adjoint au préfet a demandé au président du Conseil départemental de « célébrer ces enseignants l’année prochaine parce qu’ils le méritent amplement ».
Le secrétaire général de l’Inspection d’académie (IA), Lamine Fall, a déclaré que « cette première édition est une parfaite réussite, et c’est le lieu de remercier le président du Conseil départemental pour cette belle initiative ».
« C’est une première expérience qu’il faut perpétuer, et je souhaite véritablement que les autres départements s’inspirent de l’exemple du département de Louga pour fêter ses meilleurs élèves et ses meilleurs enseignants », a-t-il laissé entendre.
PAR Farid Bathily
DERRIÈRE LE SUCCÈS DE CHATGPT, L'EXPÉRIENCE ÉPOUVANTE DES TRAVAILLEURS AFRICAINS
Confrontés à la dépression, l'anxiété et d'autres troubles psychologiques, de nombreux travailleurs africains, engagés pour assurer la sûreté du plus célèbre outil d’intelligence artificielle au monde, ont traversé une expérience éprouvante
Posez la question à ChatGPT "comment fabriquer une bombe" et l’agent conversationnel vous répondra assurément qu’il est incapable de fournir une assistance sur ce sujet, du fait de son caractère nocif, dangereux et potentiellement illégal.
Cette réaction témoigne des efforts constants menés pour optimiser la sécurité des systèmes d’intelligence artificielle et les débarrasser de tout contenu inapproprié. Pour ChatGPT, cette mission cruciale a été confiée à des humains en Afrique, notamment au Kenya.
OpenAI, la maison-mère du logiciel, a recruté une équipe dont le travail s'est avéré éreintant et psychologiquement difficile, selon les témoignages rapportés par le Wall Street Journal.
L'horreur au quotidien
Le média américain a révélé que pendant de nombreux mois, à raison de plusieurs heures par jour, ces travailleurs, souvent des jeunes diplômés en recherche d'emploi, ont été sollicités par une société de sous-traitance engagée par OpenAI. Leur mission : s'assurer que ChatGPT ne verse pas dans des réponses violentes ou haineuses.
Dans le cadre de cette mission, les travailleurs ont dû faire face quotidiennement aux contenus les plus révoltants d'internet. Ces derniers incluent des actes de mutilation, de viol, de suicide, d'inceste, et des cas d'agression sexuelle impliquant des enfants.
Aujourd'hui, certaines de ces personnes questionnent la valeur de ces sacrifices. "Ces quatre mois ont été la pire expérience que j’ai eue en travaillant dans une entreprise", a confié au Wall Street Journal, Alex Kairu, un des travailleurs payés en moyenne entre 1,46 et 3,74 dollars de l'heure.
Le spectre de l'exploitation
L'affaire d’OpenAI rappelle celle de Meta, maison-mère de Facebook qui, entre 2019 et 2021, a également fait appel à des travailleurs au Kenya pour modérer les contenus de son réseau social.
Le choix du Kenya par ces géants technologiques américains répond à un objectif de réduction des coûts. La main-d'œuvre locale est compétente, abondante et surtout économique, comparativement à l'Occident. Les entreprises tirent aussi parti d'une législation du travail souvent qualifiée de laxiste.
Pour ces travailleurs, ce genre d'emploi constitue une source de revenus significative dans un pays où le salaire minimum est d'environ 110 dollars. Cependant, ils en ressortent rarement indemnes. C'est ainsi qu'une pétition a été lancée le 11 juillet 2023 auprès du parlement kenyan par un groupe de travailleurs d’OpenAI, exigeant davantage de protection.
LE GOUVERNEMENT PRÉSENTE SON PLAN DE LUTTE CONTRE L'ÉMIGRATION CLANDESTINE
La Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière vise à réduire le phénomène à l'horizon 2033. Elle se décline en cinq axes : la prévention, la gestion des frontières, la répression (des convoyeurs), le retour et la réinsertion des migrants
Le Sénégal, confronté à une recrudescence meurtrière de l'émigration clandestine, a présenté jeudi un plan de lutte contre le phénomène sur dix ans, devant être financé par le budget national et des partenaires extérieurs.
La Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière (SNLMI) vise "à réduire drastiquement le phénomène à l'horizon 2033", a déclaré le ministre de l'Intérieur Antoine Felix Abdoulaye Diome, lors de la présentation du document. "Il apparait nécessaire de démultiplier les initiatives et de nous fixer de nouveaux objectifs afin d'améliorer nos résultats", a-t-il ajouté, saluant des acquis "appréciables" déjà obtenus dans la lutte contre ce "phénomène dangereux".
La SNLMI se décline sur cinq axes: la prévention, la gestion des frontières, des mesures de répression (contre les convoyeurs), des mesures d'aide, d'assistance et de protection, le retour et la réinsertion des migrants. Le coût total du dispositif n'a pas été révélé par les autorités.
La route migratoire des Canaries, porte d'entrée vers l'Europe dans l'océan Atlantique, connaît ces dernières semaines un net regain d'activité au départ des côtes du nord-ouest de l'Afrique. Plusieurs drames ont été recensés ces deux dernières semaines au Sénégal. Seize migrants sont morts lundi dans les environs de Dakar dans le naufrage de leur embarcation.
Un autre bateau a chaviré le 12 juillet à Saint-Louis, dans le nord du pays, faisant au moins quatorze morts. La marine marocaine a annoncé récemment avoir porté secours ces derniers jours à près de 900 migrants irréguliers, la plupart d'Afrique subsaharienne, dont 400 dans les eaux territoriales.
Le ministre porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, a indiqué mardi que la police a interpellé 530 personnes, candidats à l'émigration clandestine, déféré 47 convoyeurs et saisi neuf pirogues depuis le début de l'année. La gendarmerie a interpellé 195 candidats, dont 173 Sénégalais.
Le président Macky Sall a le 20 juillet "demandé au gouvernement d'intensifier les contrôles au niveau des zones et sites potentiels de départ, mais également de déployer l'ensemble des dispositifs de surveillance, de sensibilisation et d'accompagnement des jeunes" en renforçant les programmes publics "de lutte contre l'émigration clandestine".
par Nioxor Tine
AU-DELA DES ILLUSIONS ÉLECTORALISTES, LA NÉCESSITÉ D’UNE ALTERNATIVE POLITIQUE
Le Sénégal va-t-il renouer avec sa réputation quelque peu surfaite de vitrine démocratique en empruntant la voie des Assises nationales ou s’enfoncer irrémédiablement dans l’autoritarisme, comme cela semble être le cas, depuis 2012 ?
Trois semaines après la reculade ou le "repli tactique" du président Macky Sall, qui a décidé de ne plus postuler à un troisième mandat et contrairement à ses craintes infondées, le pays semble fonctionner normalement, malgré la vie chère, les inondations catastrophiques, les naufrages itératifs des barques de jeunes migrants, les grèves de travailleurs exploités…etc.
Nécessité d’une décrispation politique
Par contre, du fait du retrait brutal de la troisième candidature de Macky Sall reconnu, jusque-là, comme son seul élément fédérateur, la mouvance présidentielle se trouve dans l’œil du cyclone, tiraillée par des querelles intestines, voire des luttes de pouvoir entre factions diverses, menaçant sa cohésion et même l’existence de son régime funeste,
L’homme fort, qui n’excluait pas de s’éterniser au pouvoir jusqu’au-delà de 2035, semble maintenant atteint du syndrome du "canard boiteux", voyant son autorité d’antan et sa marge de manœuvre drastiquement réduites et ne sachant plus quoi faire de la patate chaude du dauphinat, que lui ont refilée ses bien-aimés camarades et frères de coalition. Le voilà donc, à peine sorti du douloureux dilemme du " ni oui ni non", plongé dans l’embarras du choix de son successeur, une tâche extrêmement délicate, qu’il tente de différer avec ses multiples voyages, mais à laquelle il ne pourra pas se dérober !
L’implosion tant attendue (et même espérée par certains) du parti-Etat de Benno-APR aura bien lieu, même si son ampleur est encore ignorée et ne manquera pas d’avoir des répercussions des affaires de l’Etat.
C’est dire que les plus hautes autorités de notre pays auront assez à faire pour maîtriser les frondes menées par des dissidences internes, pour se payer le luxe d’affronter l’opposition véritable, dont le Pastef.
La raison commande donc, de continuer sur la voie de la décrispation entamée par la renonciation forcée aux rêves chimériques de la troisième candidature. Il pourrait s’agir, dans le court terme, de libérer tous les prisonniers politiques et d’organiser des élections régulières transparentes et ouvertes à tous les citoyens remplissant les critères et désireux d’y participer, y compris Ousmane Sonko, qu’on tente d’évincer arbitrairement. Gare aux illusions électoralistes !
Il ne fait pas l’ombre d’un doute, qu’à lui tout seul, un simple dimanche électoral sans soubassement programmatique ni unité populaire – en l’occurrence celui de l’élection présidentielle de février 2024 - ne peut suffire à remédier au sort tragique de peuples opprimés comme le nôtre. De fait, les sempiternelles problématiques liées à l’approfondissement de la démocratie, au déséquilibre institutionnel, à la satisfaction de la demande sociale, voire à la pauvreté, responsables de la chute du parti socialiste en 2000, ont survécu à nos deux alternances et semblent plutôt connaître une nouvelle acuité.
Les limites de simples compétitions électorales comme facteur de transformation sociale sautent aux yeux. Elles se réduisent, encore, beaucoup trop souvent à des opportunités de promotion sociale pour les élites politiques, une passerelle pour accéder à des positions leur permettant de fouler allègrement aux pieds les droits de leurs concitoyens, qu’ils auront, auparavant réussi à berner avec de belles promesses presque jamais tenues.
Lors des campagnes électorales organisées dans une atmosphère de marketing commercial, les contenus programmatiques sont, la plupart du temps, relégués à l’arrière-plan. Le focus est davantage mis sur l’aspect ludique (giga-meetings, caravanes folkloriques…) et sur la séduction politique étroitement imbriquée à des éléments de corruption financière (enveloppes ou transferts monétaires), voire de chantage moral, sur fond de dépravation des mœurs (politiques) et de débauchage, voire de "débauche politicienne".
Néanmoins, les experts en fraude électorale rencontrent de nouveaux écueils que sont l’appropriation et la maîtrise graduelles par les larges masses populaires (surtout celles urbaines) du réflexe et des techniques de vote, ainsi que la diffusion immédiate des résultats issus des bureaux de vote par les médias, au soir de la journée de vote, annihilant substantiellement les velléités de fraude.
C’est pour cette raison que l’actuel président de la coalition Benno Bokk Yakaar, a été contraint de faire dans l’innovation en matière de hold-up électoral, lui, dont l’expertise avait été révélée au monde par le "mystérieux" coup KO de 2007, ayant permis l’élection au premier tour, aussi miraculeuse que suspecte, de son mentor d’alors, Me Abdoulaye Wade. En plus des habituels traficotages au niveau du fichier électoral, dont l’exemple le plus achevé se trouve au niveau de nos départements septentrionaux et de la scandaleuse sélection discrétionnaire des candidats, sous couvert de parrainage, par un conseil constitutionnel dévoué et soumis à l’Exécutif, la grande nouveauté nous est venue des tenants de l’illibéralisme. Ces politiciens, dont le plus tristement célèbre est Viktor Orbán, le premier ministre hongrois, prônent la domestication de tous les autres pouvoirs (législatif, judiciaire et même la Presse) par un hyperprésident et l’emprisonnement, à tout va, d’opposants, surtout ceux susceptibles de concourir à l’élection présidentielle (Karim, Khalifa et maintenant Sonko).
A tel point qu’à quelques semaines des prochaines élections du 25 février 2024, appelées à être une étape cruciale dans l’évolution démocratique de notre pays, on observe des prisons remplies à ras-bord de jeunes militants de PASTEF (et autres victimes collatérales), ainsi qu’une pléthore de candidatures annoncées, dont aucune n’est vraiment certaine.
Refuser une seconde chance au système néocolonial
Devant la farouche résistance populaire menée par l’intraitable leader du pastef, il a même fallu, pour élargir la base sociale de leur système déliquescent, sceller, dans le cadre d’un pseudo-dialogue national, une sorte de "compromission historique" avec les couches et forces sociales intéressées à la perpétuation de l’ordre néocolonial. Ensuite, au lieu de renoncer définitivement au parrainage citoyen, conformément à l’arrêt de la CEDEAO du 28 avril 2021, en attendant de trouver une solution consensuelle avec l’ensemble de la classe politique, le président Macky Sall a enrôlé ses nouveaux amis "dealers" dans l’adoption d’un nouveau système de parrainage optionnel à deux vitesses (citoyen ou par les élus), aussi discriminatoire et injuste que le premier.
Les prochaines élections interviennent, donc, à un moment décisif et vont très certainement déterminer la future trajectoire politique de notre pays, qui semble se trouver à la croisée des chemins. La question est celle de savoir si le Sénégal avec ses traditions démocratiques anciennes remontant à l’ère coloniale, va renouer avec sa réputation quelque peu surfaite, de vitrine démocratique, en empruntant la voie indiquée par les Assises nationales ou s’enfoncer irrémédiablement dans les méandres de l’autoritarisme, comme cela semble être le cas, depuis un certain 25 mars 2012 ?
Notre pays est, actuellement, le théâtre d’affrontements épiques entre une classe politique traditionnelle désireuse de préserver l’ordre (néocolonial) établi et de nouvelles forces politiques acquises à la nécessité de ruptures courageuses, mais affaiblies par la rivalité féroce qui les oppose et qui semble reposer sur des considérations tout à fait subjectives et secondaires.
Outre leur volonté d’assainir des mœurs politiques caractérisées par le clientélisme, la corruption, elles sont désireuses de rompre avec la soumission servile aux intérêts étrangers, en vue de permettre à notre Nation de recouvrer sa pleine et entière souveraineté sur tous les plans (politique, économique, monétaire et culturelle…).
En l’état actuel des choses, tout semble indiquer que la coalition présidentielle va vers une implosion inéluctable, qui pourrait même écarter ses différentes composantes de la qualification à un éventuel second tour.
C’est pour cette raison que toutes les forces politiques acquises à l’avènement d’une véritable alternative sociopolitique inspirée des Assises nationales devraient pouvoir s’entendre sur un programme commun de transition vers une nouvelle République. Cela suppose de mettre fin à la stigmatisation du Pastef, qui même s’il constitue, à l’heure actuelle la principale force d’opposition, ne me semble pas pouvoir, à lui tout seul, venir à bout du système politique en vigueur dans notre pays depuis plusieurs décennies.
L’absence d’unité des forces patriotiques et progressistes ne fera que baliser le chemin aux tenants de la "compromission historique", déjà à l’œuvre, dont l’objectif est la perpétuation de l’actuel système d’oppression et d’exploitation néocoloniales.
La jeunesse sénégalaise doit se joindre au puissant mouvement panafricaniste qui refuse de donner une seconde chance au système néocolonial.
LA BATAILLE SOUTERAINE
plus que ce souci de gérer les états d’âme de ses lieutenants ambitieux, le plus dur pour le président Macky Sall sera de satisfaire sa base affective
Le président Macky Sall tarde toujours à se décider sur sa succession, alors que la Présidentielle arrive à grands pas. En sus des états d’âme de ses lieutenants, le plus difficile sera de trouver le profil qui lui permet de ne pas perdre dans ses principaux bastions que sont : le Sine, le Saloum, le Ndiambour, le Djolof, le Fouladou, le Sénégal oriental ; des localités où il a souvent eu des scores qui dépassent la barre des 50 %, sans oublier le Fouta avec ses scores soviétiques qui dépassent les 80 %.
25 juillet 2023-25 février 2024. C’est sept mois jour pour jour qui nous séparent de l’élection présidentielle ; environ un mois de la date limite pour le retrait des formulaires pour le parrainage. Jusque-là, le président de la République n’a pas livré le nom de son candidat pour sa propre succession.
Alors que dans les partis alliés, l’on essaie de se conformer à la promesse de donner carte blanche au président de la coalition, dans les rangs de l’Alliance pour la République, c’est plutôt une rude bataille entre les différents candidats à la candidature. Ce qui rend d’autant plus difficile le choix du patron. ‘’Ce qui est bizarre, c’est que tout le bruit vient du parti même du président de la République, l’Alliance pour la République. Vous n’avez pas entendu trop de bruit au niveau des autres formations’’, fait remarquer cet analyste, proche des dirigeants de la majorité présidentielle.
Plusieurs fois annoncé depuis la déclaration de non-candidature du président Sall, le 3 juillet dernier, le choix de Macky Sall reste toujours un mystère. Pour beaucoup d’observateurs, quelle que soit la décision, elle risque d’être lourde de conséquences pour le parti présidentiel, éventuellement aussi pour la majorité. Pour désamorcer la bombe, des auditions ont eu lieu dernièrement, avec la deuxième personnalité de la majorité, en l’occurrence l’ancien président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse. À l’arrivée, la plupart des candidats déclarés ont défilé devant le patron de l’Alliance des forces de progrès. Parmi eux, le Premier ministre Amadou Ba, bien qu’il n’ait jamais déclaré publiquement sa candidature ; le ministre de l’Agriculture et maire de Linguère Aly Ngouille Ndiaye ; le président du Conseil économique, social et environnemental Abdoulaye Daouda Diallo ; le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations Mamour Diallo, l’ancien Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne et le DG du Fonsis Abdoulaye Diouf Sarr.
Selon le journal ‘’Les Échos’’, les questions avaient tourné autour de deux points essentiels. ‘’Qu’avez-vous de plus que les autres candidats à la candidature ?’’ ; ‘’Êtes-vous prêt à vous ranger derrière celui qui sera choisi ?’’.
Abdoulaye Daouda Diallo mine le Fouta
Recevant dernièrement le PM sur son plateau à la 7TV, la journaliste Maimouna Ndour Faye est un peu revenue sur les réponses de certains des candidats auditionnés. À l’en croire, Aly Ngouille Niaye s’engage à soutenir Abdoulaye Daouda Diallo et vice-versa, au cas où l’un des deux arriverait à être choisi. Tous les deux auraient également émis des réserves dans le cas où c’est l’actuel PM qui est choisi, comme s’ils s’étaient passé le mot.
Pour sa part, Amadou Ba, si l’on en croit toujours la patronne de la 7TV, aurait soutenu qu’il n’a pas de problème de personne avec ses adversaires (les propos ont été tenus devant le concerné qui n’a pas démenti, NDLR). Des informations qui présagent déjà des conséquences que pourrait engendrer la décision du président de la République dans un sens ou dans un autre.
Lors du face-à-face entre le président et les élus de la majorité, deux jours avant la déclaration de non-candidature, le président du groupe parlementaire, Oumar Youm, prévenait déjà : ‘’Je n’ai vu aucun autre candidat qui peut rassembler la famille Benno Bokk Yaakaar. Si vous voulez que votre famille se disloque, c’est facile, déclarez juste que vous n’êtes pas candidat. Vous êtes le seul à pouvoir garder la famille unie ; personne d’autre.’’
Mais plus que ce souci de gérer les états d’âme de ses lieutenants ambitieux, le plus dur pour le président Macky Sall sera de satisfaire sa base affective. Quel choix pour continuer à conserver la même domination, ou à tout le moins limiter les dégâts, dans ses bastions comme le Sine, le Saloum, le Fouladou, le Sénégal oriental, le Ndiambour, le Djolof, mais surtout le Fouta revendiqué comme son ‘’titre foncier’’ et où il fait les scores les plus importants depuis 2012 ?
Voilà la partie la plus difficile de ce choix et il se trouve que chaque décision aura son lot de conséquences.
Conscient des enjeux et du poids que peut représenter le Fouta dans l’électorat de Benno Bokk Yaakaar, l’ancien ministre de l’Intérieur, qui a l’avantage de bien maitriser les réalités électorales, Abdoulaye Daouda Diallo, tente de jouer son va-tout dans cette partie nord du pays, où il effectue pas mal de sorties, depuis quelque temps, dans l’optique de mobiliser les dignitaires et surtout les grands électeurs.
Joint par téléphone, ce journaliste établi dans la zone explique : ‘’Il y a deux semaines, il était là et a fait le tour de beaucoup de foyers. Il a mené des activités non seulement dans son fief de Boki Diallobé (département de Podor), mais il a également été à Madina Ndiathbé, avant de se rendre à Matam où il a été à Ouro Fondé qui est le plus grand village de la région ; Thilogne pour aller présenter ses condoléances à la famille de Chérif, suite au décès d’un des leurs. Il a également été à Doumga Ouro Alpha pour rendre visite à un autre dignitaire du nom de Thierno Mamadou Lamine Ly, khalife de la famille.’’
L’actuel président du Conseil économique, social et environnemental a bien évidemment été également chez Thierno Samassa, passage incontournable dans cette partie du pays pour les candidats. Nul doute qu’il n’a pas manqué de profiter de ces rencontres pour faire augmenter la pression sur le président de la République ou même avoir la bénédiction de sa candidature, quelle que soit la décision du président Sall.
Une alliance stratégique entre Abdoulaye Daouda Diallo et Aly Ngouille Ndiaye contre Amadou Ba
Cela dit, pour notre interlocuteur qui connait bien les réalités politiques de la zone, une des plus grandes difficultés de Daouda Diallo sera de convaincre l’influent Farba Ngom et sa bande (le ministre Moussa Bocar Thiam, le DG de l’APS Thierno Amadou Sy, le maire de Ouro Fondé, pour ne citer qu’eux). L’autre grand électeur à convaincre pour espérer faire le maximum de voix dans le Fouta, c’est Arona Dia et ses soutiens qui sont également indispensables dans la région.
Pour ce qui est de Farba, le PM Amadou Ba a une bonne carte à jouer. Avec le griot du président, il semble entretenir une relation qui date même d’avant l’arrivée du président au pouvoir. Et c’est le PM lui-même qui vendait la mèche, il y a quelques jours. ‘’C’était en 2011 ; Farba était passé me voir à mon bureau. À un moment, il était au téléphone avec Macky Sall qui était candidat. Il s’est éloigné un peu pour parler, avant de me le passer par la suite. Macky Sall m’avait donné de bons conseils, avant de me dire qu’il allait faire de moi un ministre, s’il est élu président de la République’’.
Par ailleurs, ce pourrait être trop réducteur, voire handicapant, pour un candidat à la succession, de ne miser que sur le bastion que constitue le Fouta.
En effet, la force du président Sall, c’est bien plus que le seul Fouta. C’est aussi le Sine avec Fatick et Kaffrine, le Saloum, le Ndiambour, le Fouladou, de même qu’à Tambacounda. Dans la plupart de ces localités, il a très souvent des scores au-dessus de la barre des 50 %.
En outre, même s’il est difficilement jouable pour le camp présidentiel, Dakar, Thiès et Touba seront décisives lors des prochaines batailles électorales. Répondant à ceux qui l’accusent de ne pas avoir une base, le PM disait : ‘’Il ne faut pas oublier qu’on peut perdre Dakar et avoir quatre ou cinq fois les voix de quelqu’un qui a gagné dans une autre localité. Il faut donc relativiser. Dakar représente un poids très important, soit 1/4 de l’électorat. Ce n’est pas comparable avec les autres localités. Pour les élections à venir, si on perd Dakar, le second tour est assuré.’’
Le PM affaibli, mais toujours favori
Annoncé comme le grand favori de ces ‘’primaires’’, Amadou Ba devra faire face à de nombreux accueils. En sus du défaut de base qui lui a toujours été collé, il est également confronté à l’alliance stratégique entre Aly Ngouille Ndiaye et son grand rival Abdoulaye Daouda Diallo. Encore qu’il n’est pas non plus assuré d’avoir le soutien de tout Dakar où ses partisans et ceux de Diouf Sarr se sont déjà signalés par leurs divergences.
Une chose est sûre : pendant qu’il essaie de se la jouer très prudent, sans doute pour ne pas frustrer le chef de l’État, ses adversaires, eux, conscients de leur retard, tentent de jouer le tout pour le tout pour combler le gap. Dans cette perspective, des alliances se négocient et se nouent entre ‘’APR authentiques’’ pour lui barrer la route. ‘’Il doit être un compagnon historique du président, un membre fondateur de l’APR, quelqu’un de loyal envers le président, son parti et ses alliés’’, disait le député Abdoul Mbow que d’aucuns présentent parmi les soutiens de Daouda Diallo.
Même s’il préfère jusque-là dissimuler son jeu, Amadou Ba est lui aussi crédité d’un bon réseau chez les responsables les plus significatifs de l’Alliance pour la République et de la coalition Benno Bokk Yaakaar.
Difficile, selon nombre d’observateurs, de trouver un profil qui suscite le plus d’adhésion. Cette force, c’est aussi sa faiblesse, puisqu’il est également l’ennemi à abattre chez la plupart des candidats à la candidature. Et pour éviter cette guerre fratricide, le président pourrait opter pour un joker, qui a l’avantage d’être moins clivant. C’est le principal argument de ceux qui ont tenté de vendre la candidature de l’ancien PM Mahammad Boun Abdallah Dionne.
HOMMES DES MEDIAS ET PRODUITS DES MEDIAS VIENNENT CONCURRENCER LES POLITIQUES
Ils ne sont pas des politiciens professionnels. Ils n’ont pas des masses derrière eux. Mais ils se distinguent par leur offre politique marquée par un discours plus ou moins réfléchi et basé sur du concret.
Dans cette floraison de candidatures pour la Présidentielle 2024, il y a une nouvelle race d’hommes politiques qui se démarquent de la mouvance présidentielle et de l’opposition radicale et qui ont des prétentions énormes pour le fauteuil présidentiel. Même si tout porte à croire que leur heure n’a pas encore sonné, il faudra forcément compter avec eux à l’avenir. Il s’agit de Bougane Guèye Dany, Dr Abdourahmane Diouf, Dr Babacar Diop, Pape Djibril Fall, Mamoudou Ibra Kane …
Ils ne sont pas des politiciens professionnels. Ils n’ont pas des masses derrière eux. Mais ils se distinguent par leur offre politique marquée par un discours plus ou moins réfléchi et basé sur du concret. A vrai dire, ce sont de bons orateurs et sont forts dans la séduction. Par moments, ils font l’affaire des deux extrémités qui s’affrontent dans le champ politique sénégalais, le pouvoir et l’opposition radicale. Il arrive également qu’ils constituent une vraie menace pour eux. En effet, ils sont très percutants dans leur façon de critiquer le régime, parvenant ainsi à faire comprendre facilement au Sénégalais lambda les tares du régime. Ces gens qui incarnent une nouvelle forme de leadership sont très aimés par les publics audiovisuels. Ils font l’affaire des médias et constituent de vrais produits médiatiques. Il s’agit entre autres deDr Abdourahmane Diouf, de Pape Djibril Fall, de Dr Babacar Diop et de Bougane Gueye Dani. Ces jeunes loups de la politique sénégalaise comptent vraiment prendre leur place dans cette arène politique très disputée. Et ils ne réclament aucune faveur.
Bougane Guèye Dany, Mamoudou Ibra Kane et Pape Djirbil Fall, des hommes des médias On se rappelle le coup de gueule du leader de Gueum Sa Bopp contre la grande coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi(YAW). Bougane Guèye Dani qui avait fini d’ailleurs par claquer la porte après avoir dénoncé la manière cavalière avec laquelle le nom et les couleurs de la coalition avaient été retenus sans implication de tous les membres. Le patron du groupe de communication D Média ne nourrit apparemment aucun complexe envers les hommes politiques sénégalais à qui il a toujours ouvert les portes de ses chaînes de télé et radio, son site internet et son journal. Mieux, il utilise ses propres médias pour densifier son image. S’il est vraiment connu aujourd’hui, c’est moins par la fortune acquise durant ses longues années de labeur, c’est plus grâce à l’aura de plateformes médias.
A47 ans aujourd’hui, il est à fond dans la politique et veut conquérir le pouvoir. Son échec en 2019, recalé par les parrainages, ne l’a nullement découragé. Il compte rééditer le coup en espérant que cette fois-ci, sa candidature sera acceptée .
Il faut juste noter que même s’il s’est construit la carrure d’une personnalité d’envergure nationale, Bougane Guèye Dani n’a pas de base politique. Pis, il est difficile de lui affecter un électorat sûr. Et les derniers baromètres électoraux ne lui sont pas favorables. Il a été battu lors des élections locales de janvier 2022 alors qu’il cherchait à devenir maire de Mermoz Sacré-Cœur. Et lors des dernières élections législatives de 2022, il n’a pas pu franchir le cap des parrainages. On se demande aujourd’hui s’il a vraiment su apprendre du passé pour passer ce cap et prétendre vraiment au fauteuil présidentiel. Un autre Monsieur qui risque de grincer les dents avec les parrainages, c’est Pape Djibril Fall. Il avait peiné lors des élections législatives à réunir le nombre de parrains exigés. D’ailleurs, Professeur Amsatou Sow Sidibé l’avait accusé de lui avoir subtilisé ses parrains. Ce qu’il a toujours nié. Pour autant, il faut retenir qu’il a osé, etil a réussi. Ce n’était pas évident que ce jeune journaliste de moins de 40 ans réussisse là où de gros mastodontes de la politique ont échoué. Même s’il est entré au Parlement grâce aux plus forts restes, l’essentiel, c’est qu’il a su sortir la tête de l’eau lors de compétitions politiques âprement disputées alors qu’il n'est pas un politicien à la base
Cependant, si tout cela a pu être facile pour lui, c’est parce qu’il a séduit plus d’un en tant que chroniqueur dans les émissions télévisuelles de grande audience, d’abord à la 2Stv puis à la TFM. Il a transformé la grande sympathie des Sénégalais envers sa personne en gain politique. Le poste de dépuré acquis, il vise désormais le fauteuil présidentiel en 2024.
Mais entre-temps, le natif de Thiadiaye a pris beaucoup de coups politiques, notamment du plus grand opposant du pays et de partisans, en l’occurrence Ousmane Sonko et les Patriotes. Ils n’ont pas supporté qu’ils se soient démarqués d’eux au Parlement et du fait qu’il ait essayé d’incarner une troisième voie, loin du pouvoir comme de l’opposition
Teigneux, il essaye tant bien que mal de résister même s’il a été hué lors de manifestations politiques à la place de la Nation. Il se défend bon an mal an face à une vague de critiques. Il continue également à garder sa ligne politique et à être très critique envers le pouvoir de Macky Sall. Dans sa dernière sortie à travers laquelle il a déclaré sa candidature, il avait dénoncé la fragilité économique en pointant du doigt l’industrie qu’il juge corsetée. «Notre agriculture est consommatrice de temps, d’énergie et de main-d’œuvre et est peu productive. Le secteur croule sous le poids de l’informel avec comme conséquence directe une faible production du secteur primaire», avait-il pointé du doigt. Très fort en critiques, Pape Djibril Fall est aussi très attendu en tant que force de proposition.
Parmi ces hommes de médias qui se sont lancés en politique, on peut ajouter le journaliste et patron du Groupe E-media Invest qui, après avoir mis sur pied le mouvement citoyen dénommé «Demain, c’est maintenant», n’a pas attendu longtemps pour déclarer sa candidature pour la magistrature suprême. Le bourreau des politiciens à travers ses plateaux « Grand Jury» et «Jury du Dimanche» décide de patauger dans la même marre. Mais, avec une touche innovante. Il dit avoir une démarche de co-construction qui doit se faire par une intelligence collective, une action collective et surtout une énergie active. Il insiste souvent sur l’unité, la cohésion nationale et la consolidation de l’état-nation. «Ce qui compte, c’est notre commune ambition et un commun vouloir et de partager les valeurs fortes que nous avons», a indiqué le journaliste lors du lancement de son mouvement.
Malgré son ambitieux programme, il aura comme principal adversaire le fait de n’avoir jamais plongé dans le landerneau politique. Les parrainages constitueront son premier test. Dr Abdourahmane Diouf et Dr Babacar Diop, des produits des médias
A côté de ces journalistes ou hommes de médias engagés en politique, on peut compter deux docteurs, l’un en philosophie et l’autre en économie qui, par leurs discours structurés, ont séduit plus d’un. Il s’agit de Babacar Diop et d’Abdouramane Diouf. En effet, ce dernier qui a fondé le parti AWALE, les Jambaars est très adulé du fait de sa rhétorique et de sa clairvoyance par rapport aux différentes problématiques de la vie sociale, économique et politique. Ce n’est pas pour rien qu’Idrissa Seck l’avait choisi comme Directeur de campagne en 2019 et porte-parole de REWMI. Il a cheminé avec l’ancien maire de Thiès pendant huit ans avant de se séparer de lui à l’issue de la Présidentielle de 2019. Sentant qu’il avait l’étoffe de se créer une carrière politique à l’image sinon mieux que son mentor, il a lancé le 30 octobre 2021 sa formation après un petit passage au club des investisseurs comme Directeur général exécutif.
Son seul hic, c’est qu’il ne sait pas combien il pèse en politique parce que n’étant jamais parti seul aux élections ou n’ayant jamais mené une coalition pour briguer le suffrage des Sénégalais au niveau national ou local. Depuis la création de son parti, il n’a participé qu’à un seul scrutin, les Législatives de 2022, en tant que membre de la coalition Aar Sénégal. D’ailleurs, cette coalition n’a pas obtenu plus d’un député en la personne de Thierno Alassane Sall
Toutefois, il a un excellent profil. Il fait partie de la première promotion de l’UGB où il est sorti avec une Maitrise de Droit Public. Il a poursuivi ses études universitaires à Genève pour un DES en Droit International, puis un DEA en Sciences de la Communication et des Médias. Il est également Docteur en Droit International Economique de l’Université de Berne en Suisse. Il est un Expert en Droit Commercial International et régional et en développement du secteur privé.
Il a laissé ses empreintes comme Consultant International auprès d’organisations internationales, notamment l’Union Européenne, l’OMC, l’UNITAR, l’OIF, le PNUD, la BID, la CEDEAO, la CEMAC, la CEEAC et l’UEMOA. Ecrivain, il a à son actif deux ouvrages : «L’Afrique et le droit à la différence dans les négociations commerciales internationales» ; «De la concurrence à la concordance : vers des réformes démocratiques pour une nouvelle République sénégalaise», et plusieurs réflexions et contributions sur le Commerce, les Investissements, le secteur privé, la Communication et la Gouvernance politique. Babacar Diop est docteur aussi, mais en philosophie. Il a aussi écrit un livre comme son homologue Abdourahmane Diouf. Il est intitulé : «Le feu sacré de la liberté : mon combat pour la jeunesse africaine». Cet ouvrage est le condensé du sens de l’engagement de l’actuel maire de Thiès. Personne n’aurait cru en 2015, alors socialiste, qu’il allait devenir sitôt l’édile de la cité du Rail. A 41 ans, Dr Babacar Diop vient de loin. Socialiste et Diaiste, il a longtemps milité au sein du PS et vécu sous l’ombre d’Ousmane Tanor Dieng. Il avait d’ailleurs créé un mouvement affilié au PS dénommé, la Jeunesse pour la démocratie et le socialisme. Ce dernier va devenir les «Forces démocratiques du Sénégal (FDS Les Guelwaars) dont il est le Secrétaire général.
Son cursus est rythmé de militantisme. Ce depuis le lycée El Hadj Malick Sy de Thiès ; puis à l’université en tant que président de l’Amicale des étudiants de la faculté des lettres et sciences humaines. L’actuel Maire de la ville de Thiès est membre de la coalition YAW. Il pense être d’égale dignité que tous les pontes qui la composent. Il critique souvent et sévèrement cette coalition et la façon dont elle est managée. Il a dénoncé vivement le procédé utilisé par YAW dans le cadre des investitures en vue des Législatives. Ils estimaient que ces investitures portaient la signature d’un petit groupe à la solde de ses intérêts «bassement égoïstes» avec une logique de «copinage, de sectarisme et de mesquinerie». Si d’aucuns pensent que sans la coalition Yewwi, il n’aurait pu jamais être maire ; lui, pense tout le contraire. Il croit dur comme fer en ses forces. En déclarant sa candidature pour la Présidentielle de 2024, il a désormais toute la latitude pour démontrer avec les parrainages que la mairie de Thiès ne lui a pas été servie sur un plateau d’argent.
L'ARMÉE NIGÉRIENNE SE RALLIE AUX PUTSCHISTES
Le chef d'Etat major des armées a apporté jeudi son soutien aux militaires putschistes qui séquestrent le président nigérien Mohamed Bazoum, son bras droit assurant que le régime actuel représentait les "autorités légitimes" et appelant au dialogue
Après le Mali et le Burkina Faso, le Niger, jusqu'alors allié des pays occidentaux, devient le troisième pays du Sahel miné par les attaques de groupes liés à l'Etat islamique et à Al-Qaïda, à connaître un coup d'Etat depuis 2020.
"Le commandement militaire des Forces armées nigériennes (FAN)" a "décidé de souscrire à la déclaration des Forces de défense et de sécurité", indique un communiqué signé du chef d'état-major, le général Abdou Sidikou Issa, afin d'"éviter une confrontation meurtrière entre les différentes forces".
Auparavant le président Bazoum avait rejeté le coup d'Etat."Les acquis obtenus de haute lutte seront sauvegardés.Tous les Nigériens épris de démocratie et de liberté y veilleront", avait-il déclaré dans un message publié jeudi matin sur Twitter, rebaptisé X, quelques heures après que des militaires avaient affirmé sur la télévision nationale l'avoir renversé.
"Nous sommes les autorités légitimes et légales", avait de son côté déclaré sur France 24 Hamoudi Massoudou, chef de la diplomatie nigérienne et chef du gouvernement par intérim en l'absence du Premier ministre qui était en déplacement au moment du putsch.
"Il y a eu une tentative de coup d'Etat", mais "ce n'est pas la totalité de l'armée qui a engagé ce coup d'Etat", avait assuré M. Massoudou depuis Niamey."Nous demandons à ces officiers factieux de rentrer dans les rangs.Tout peut s'obtenir par le dialogue mais il faut que les institutions de la République fonctionnent", avait-il poursuivi.
Une première manifestation en soutien aux militaires putschistes, rassemblant plusieurs centaines de personnes, a eu lieu jeudi matin à Niamey, ont constaté des journalistes de l'AFP qui ont vuplusieurs drapeaux russes brandis.
Les militaires putschistes ont annoncé mercredi soir à la télévision nationale avoir renversé le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum, au pouvoir depuis 2021.
"Nous, Forces de défense et de sécurité (FDS), réunis au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), avons décidé de mettre fin au régime que vous connaissez", celui du président Bazoum, a déclaré le colonel-major Amadou Abdramane, entouré de neuf autres militaires en tenue."Cela fait suite à la dégradation continue de la situation sécuritaire, la mauvaise gouvernance économique et sociale", a-t-il ajouté.
Il a affirmé vouloir respecter "l'intégrité physique et morale des autorités déchues".Le président Bazoum et sa famille "se portent bien", selon une source proche de la présidence nigérienne.
- Frontières fermées et couvre-feu -
La junte, qui rassemble tous les corps de l'armée, de la gendarmerie et de la police, a suspendu les institutions, fermé les frontières terrestres et aériennes, instauré un couvre-feu de 22H00 à 05H00 (21H00 à 04H00 GMT).
Cette annonce est intervenue à l'issue d'une journée de tensions mercredi à Niamey, marquée par ce que le régime avait appelé "un mouvement d'humeur" de la garde présidentielle qui retient le président Bazoum dans sa résidence officielle.
Des pourparlers entre M. Bazoum et la garde présidentielle pour tenter de trouver une solution, sans que l'on sache quelles étaient les exigences des militaires, ont échoué.
Avant l'annonce du putsch, une médiation ouest-africaine devait tenter jeudi de trouver une solution, dénoncée par l'ensemble des partenaires du Niger.
Le putsch annoncé a été vivement condamné par tous les partenaires du Niger qui ont demandé la libération "immédiate" du président Bazoum.
La Russie a également souhaité sa "libération rapide", appelant les deux parties "à s'abstenir de recourir à la force et à résoudre toutes les questions litigieuses par un dialogue pacifique et constructif".
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a dit avoir pu parler avec M. Bazoum mercredi pour lui assurer "clairement que les États-Unis le soutenaient résolument en tant que président démocratiquement élu du Niger".
La France a condamné "toute tentative de prise de pouvoir par la force" au Niger, ainsi que l'Allemagne qui a demandé à l'armée "de retourner dans ses casernes".
En Afrique de l'Ouest, le président sénégalais Macky Sall a également condamné "fermement le coup d’Etat militaire au Niger contre un président démocratiquement élu".
Le Niger est l'un des derniers alliés des pays occidentaux dans une région du Sahel ravagée par la violence jihadiste et dont deux voisins, le Mali et le Burkina Faso, dirigés par des militaires putschistes, se sont tournés vers d'autres partenaires, dont la Russie.
Vladimir Poutine a ouvert jeudi le sommet Russie-Afrique où il entend évoquer "un nouvel ordre mondial", en promettant de livrer gratuitement "dans les mois qui viennent" des céréales à six pays africains dont le Mali et le Burkina Faso.
Le Niger est en particulier un partenaire privilégié de la France dans le Sahel qui y a déployé 1.500 soldats.
L'histoire du Niger est jalonnée de coups d'Etat: depuis l'indépendance de cette ex-colonie française en 1960, il y en a eu quatre, le premier en avril 1974 contre le président Diori Hamani, le dernier en février 2010 qui a renversé le président Mamadou Tandja.Sans compter les tentatives de putsch, nombreuses.