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15 août 2025
KHOUROU MBACKÉ, AU ROYAUME D'ENFANCE DE BAMBA
Dans ce village, Mame Diarra Bousso, la mère modèle, a laissé les traces les plus indélébiles de l’histoire du Mouridisme, la doctrine soufie fondée par le fils devenu guide exceptionnel et serviteur de Dieu
Il y a le saint homme, l’érudit, l’endurant dont on devine que la dimension exceptionnelle est de tradition, relève d’un héritage. Il y a Cheikh Ahmadou Bamba, mais aussi ses parents, son père et sa mère, éducateurs exceptionnels.
A Khourou Mbacké, royaume d’enfance du fondateur du Mouridisme, Mame Diarra Bousso, la mère modèle, a laissé les traces les plus indélébiles de l’histoire du Mouridisme, la doctrine soufie fondée par le fils devenu guide exceptionnel et serviteur de Dieu.
C’est la rencontre entre deux éducateurs, enseignants coraniques et en sciences islamiques, qui a donné naissance au village de Khourou Mbacké : Mame Mor Anta Saly, père d’Ahmadou Bamba, celui qui deviendra le père du Mouridisme, et Cheikh Ahmadou Mbacké Kâne, poète par ailleurs.
Venu de Mbacké, en compagnie de son épouse, Sokhna Mame Diarra Bousso, le premier, Mouhamed Habiboulah Mbacké de son vrai nom, voulait d’un endroit calme, propice à l’apprentissage et la transmission des enseignements du Coran, et à la vénération de Dieu. A l’opposé de Mbacké, la bouillante.
Son hôte lui offrit l’hospitalité, le gîte et le couvert. Mieux, il lui octroie un vaste espace où il aménage. Nous sommes dans les années 1868. Le village de Khourou Mbacké, littéralement « trou de Mbacké », est né.
Plus tard, il s’agrandit peu à peu avec l’arrivée d’apprenants de plus en plus nombreux. En plus de l’enseignement, Mame Mor Anta Saly était très pris par sa fonction de cadi, allant de village en village dire le droit islamique. En ces temps de présence coloniale, l’islam se faisait adopter peu ou prou par ces populations aux pratiques ancrées dans l’animisme.
Il confie l’administration de Khourou Mbacké à Serigne Mbaye Diakhaté, qui en devient le premier calife.
Aujourd’hui encore, ses descendants sont les gardiens des lieux. Cheikh Abdou Diakhaté assure le califat, quatrième génération.
Entre-temps, Cheikh Ahmadou Bamba naquit à Mbacké-Baol, en 1953, mais « il a passé son enfance ici [Khourou Mbacké], de 1853 à 1861 », indique-t-il.
A l’époque, il était âgé de 7 ou 8 ans. Répondant à l’appel au Jihad de l’Almamy Maba Diakhou Ba, son père l’emmena avec lui à Nioro-du-Rip.
« Il reviendra 52 ans plus tard à Khourou Mbacké qui avait comme disparu de la carte, pour le faire renaître », dit Cheikh Abdou Diakhaté.
« Plusieurs enfants du cheikh sont morts très jeunes », précise l’homme préposé à la visite du sanctuaire.
Son fils Habiboulah et dix autres de ses frères et sœurs y ont rejoint le Seigneur. A l’exception du premier qui dispose d’un sépulcre individuel, le reste des enfants de Serigne Touba repose dans une pièce faisant office de mausolée.
Avec le Magal qui arrive à grands pas, les journées sont chaudes à Khourou Mbacké. Mais pas de quoi altérer l’ardeur d’un groupe de femmes trouvées sur les lieux.
Elles se démènent avec ferveur, balayant et tamisant le sable fin sur la place du village. Certaines d’entre elles se dirigent ensuite vers une construction en dur. « C’est la chambre de Mame Diarra. C’est là qu’elle a logé », lance Mbayang, coiffée de ce bonnet à longue queue typique des Baay-Fall. Voilà plus de vingt ans qu’elle vient nettoyer la chambre où a vécu celle qui inspire sa vie de femme.
A voir l’enthousiasme avec lequel elle et ses congénères, malgré leur âge avancé, frottent le sol de leurs balais, enlèvent la poussière, nettoient les murs, on se rend compte que la foi peut bien soulever les montagnes…
La rencontre avec El Haj Omar au « puits de la grâce »
C’est dans ce village de Khourou Mbacké que se déroule l’histoire de Mame Diarra Bousso, la mère du cheikh, aidant son époux à réparer une palissade et qui fut surprise par la pluie. Elle resta longtemps à attendre alors qu’il avait même oublié qu’il lui avait confié cette tâche.
Revenu de son oubli et trouvant son épouse encore debout à l’endroit où il l’avait laissée, toute trempée, Mame Mor Anta Saly formula à son endroit la prière suivante : « Dieu te gratifie d’un enfant qui supplantera tous les hommes comme le soleil surplombe tout ce qui se trouve sur terre. » Pour les adeptes du mouridisme, la prière est exaucée en la personne de son fils Cheikh Ahmadou Bamba.
Présentée comme un modèle de femme dévouée à Dieu et à son mari, une sainte, Mame Diarra Bousso mourut à Porokhane, à l’âge 33 ans.
« A Khourou Mbacké, elle a creusé un puits de 33 mètres de profondeur, ente 1851 et 1852 », relate le conservateur qui guide le visiteur à son emplacement. Situé à un kilomètre du cœur du village, on attribue au « Puits de la grâce », comme on l’appelle, plusieurs vertus miraculeuses.
Non loin de là, un arbre mort, « un tamarinier à l’ombre duquel la sainte femme reposait le cheikh, enfant, le temps de puiser l’eau », ajoute-il.
On raconte qu’un jour de 1852, El Haj Omar et ses hommes l’y trouvèrent. Elle les aida à se désaltérer, à remplir leurs outres et à abreuver leurs montures. Le grand soufi et guerrier musulman lui aurait alors prédit qu’elle donnerait naissance à un prodige, un homme d’une dimension exceptionnelle.
C’est cet homme que la communauté mouride et musulmane dans son ensemble, célèbre chaque année, depuis 1928, un an après sa disparition, commémorant ainsi son départ en exil au Gabon, en 1895.
MBACKÉ KADIOR, LE TEMPS DES PREMIÈRES ALLÉGEANCES
La tradition dit que les premiers disciples mourides ont fait allégeance à Serigne Touba (1853-1927), à Mbacké Kadior, village fondé par Mame Mor Anta Saly, son père, dans la région de Louga
La tradition dit que les premiers disciples mourides ont fait allégeance à Serigne Touba (1853-1927), à Mbacké Kadior, village fondé par Mame Mor Anta Saly, son père, dans la région de Louga (nord-ouest). Il va donc de soi que cette cité puisse occuper une place privilégiée dans l’histoire du Mouridisme et dans le cœur des fidèles.
Il se dit précisément que les 40 premiers disciples mourides ont fait allégeance au cheikh dans cette localité située dans l’arrondissement de Darou Mousty (département de Kébémer).
Dans le lot de ces nouveaux fidèles, on cite Mame Cheikh Ibra Fall, le plus célèbre, Serigne Ndame Abdourahmane Lô, Serigne Massamba Diop Sam et Serigne Ibrahima Sarr Ndiagne.
Il y a aussi Serigne Adama Guèye, présenté comme le premier disciple du cheikh, soit autant de références morales et spirituelles solides qui confortent la renommée de Mbacké Kadior dans le cœur des mourides.
L’électrification du village et des zones environnantes apporte une certaine modernité au site dénommé « Guiguiss Bamba ». Devenu un lieu de pèlerinage, Cheikh Ahmadou Bamba, appelé également Cheikhoul Khadim ou Serigne Touba, y avait édifié son premier centre d’éducation spirituelle.
Il s’agit précisément du lieu où Cheikh Ibrahima Fall lui avait prêté allégeance, selon Mame Mor Sylla, maire de Mbacké Kadior.
Les Sylla, habitants originels de Mbacké Kadior
Ce lieu symbolique, situé à environ un kilomètre de la commune de Mbacké Kadior, devrait être bientôt doté d’une résidence, d’une mosquée et d’autres édifices. Comme on pouvait s’y attendre, les Baye Fall, qui se rattachent justement au cheikh par l’entremise de Cheikh Ibra Fall, sont les maîtres d’œuvre de ce chantier.
A l’origine les Sylla étaient les premiers occupants de ce site. Cette famille avait cédé une partie de ses terres à Mame Mor Anta Saly lorsque le père de Serigne Touba décida de fonder son propre village.
Selon l’imam El Hadj Cheikh Kajor Mbacké, Serigne Touba vécut quatre ans à Mbacké Kadior dont la création relève, dit-il, d’une certaine cohérence familiale, faite de quête spirituelle.
Après Mbacké Baol, village fondé par Mame Maharam, dans le Baol, Mbacké Kadior a été fondé par Mame Mor Anta Saly.
Aussi, après sa conversion à l’islam, lorsque Lat Dior Ngoné Latyr Diop (1842-1886) a voulu en connaître davantage sur cette religion qu’il venait d’embrasser, le choix de ce résistant à la colonisation française s’était porté sur Mame Mor Anta Saly.
Serigne Touba, dont la quête de spiritualité était à son apogée, était resté au total quatre ans à Mbacké Kadior, où son père n’a vécu que trois ans, de 1880 à 1883, date de sa disparition.
Le fils continua à s’occuper des écoles coraniques créées par son père après son rappel à Dieu, jusqu’à ce qu’il reçût la révélation du prophète Mohamad (PSL) l’enjoignant, selon la tradition, de faire le « djihad pacifique » pour trouver la voie du salut.
Naissance du « Diébelou » ou acte d’allégeance
La voie de la « Mouridiyya » semblait toute tracée. Le cheikh informa les disciples de la recommandation du prophète Mohamad (PSL) portant sur une nouvelle méthode d’éducation, de formation et d’élévation spirituelle à partir de l’allégeance, explique Cheikh Mbacké Kadior. Une démarche dont l’ambition est de contribuer à revivifier la voie tracée par le prophète Mohamad (PSL).
Les premiers disciples, parmi lesquelles Serigne Adama Guèye, Serigne Massamba Diop Sam, Serigne Abdourahmane Lô et Serigne Ibrahima Sarr, firent immédiatement allégeance.
Cheikh Ibrahima Fall, le 40e disciple selon la tradition, arriva alors à la rencontre du cheikh à Mbacké Kadior, où il lui fait allégeance. Un jour symbolique correspondant au 20e du mois de ramadan, date encore fêtée par les Baye Fall, communauté regroupant tous ceux qui se réclament de ce disciple exceptionnel de Serigne Touba.
Il est prévu de construire une mosquée à l’emplacement des deux arbres sous lesquels Cheikh Ibra Fall a prêté allégeance à Serigne Touba. Le chantier est presque achevé.
Mbacké Kadior est un « symbole du Mouridisme » dans la mesure où c’est dans cette localité que « tous les grands hommes qui ont marqué le Mouridisme ont été formés », d’après l’édile de la localité, Mame Mor Sylla.
« Tous les interdits observés à Touba sont également respectés ici. Il peut y avoir des résistances mais ils demeurent néanmoins des interdits », ajoute-t-il.
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LES ENJEUX DE L'HÉRITAGE COLONIAL FRANCO-AFRICAIN
La relation complexe entre la France et l'Afrique, marquée par l'héritage colonial, soulève des questions sur les intérêts économiques et politiques français en Afrique. Paris doit-elle s'inquiéter de cette série de putschs au Sahel ?
La relation complexe entre la France et l'Afrique, marquée par l'héritage colonial, soulève des questions sur les intérêts économiques et politiques français en Afrique.
Les débats sur la souveraineté des nations africaines coexistent avec les avantages et les critiques de la présence française, offrant des opportunités pour une coopération mutuellement bénéfique, mais suscitant également des interrogations sur l'avenir des relations franco-africaines.
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D'OÙ VIENT LE NOM AFRIQUE ?
Découvrez l'origine du nom "Afrique" à travers des théories diverses, de la tribu amazir aux vents du nord, et comment il est devenu le nom du continent africain
Le nom "Afrique" trouve son origine dans la rencontre entre les Phéniciens et la tribu amazir à Carthage, évoluant à travers diverses théories, notamment une étymologie berbère liée à une grotte et une étymologie grecque complexe. Initialement, le terme était associé à la région de Carthage avant de désigner le continent tout entier.
C'est grâce à l'exploration de Vasco de Gama en 1498 que l'Afrique a été finalement reconnue comme un continent distinct. Ce processus souligne le lien entre le pouvoir de nommer et la connaissance des lieux.
KERU QACIDA YI, LA BIBLIOTHÈQUE DÉDIÉE AUX ÉCRITS DE CHEIKH AHMADOU BAMBA
Ce projet cher du patriarche de Darou Minane, le khalife général des mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, a été matérialisé par le bras technique de la confrérie mouride, le Hizbut-Tarqqiyah
Këru Qaçida Yi, la Bibliothèque dédiée aux écrits de Cheikh Ahmadou Bamba, implantée au cœur du Complexe Cheikh Ahmadoul Khadim pour l’éducation et la formation (CCAK/EF) de Touba, se veut un bâtiment intelligent doté d’une technologie de dernière génération.
Entièrement bâtie sur une assiette foncière de 2 000m2 avec un sous-sol, cette bibliothèque se reconnait à son architecture majestueuse voire gigantesque, rapporte ‘’APS Hebdo’’, le nouveau hebdomadaire de l’Agence de presse sénégalaise, dans son premier numéro paru samedi.
Ce projet cher du patriarche de Darou Minane, le khalife général des mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, a été matérialisé par le bras technique de la confrérie mouride, le Hizbut-Tarqqiyah. L’infrastructure se veut une architecture répondant aux normes standards.
Les mots du responsable moral de l’association [Dahira] Hizbut-Tarqqiyah, Serigne Youssouph Diop, pour expliquer le sens du projet, sont forts et très significatifs: »On a tout prévu pour accueillir les écrits de Cheikhoul Khadim. Un système de rayonnage qui respecte toutes les normes en termes de bibliothéconomie, en termes de livres et en termes de conservation », explique le responsable moral de l’association [Dahira] Hizbut-Tarqqiyah, Serigne Youssouph Diop.
Un bâtiment intelligent doté d’une technologie de dernière génération, la bibliothèque Këru Qaçida Yi est en réalité une infrastructure intelligente, au sens technologique du terme. « En ce qui concerne l’intelligence du bâtiment notamment l’isolation phonique et sonore à l’intérieur, la climatisation pour ne pas avoir un échange de chaleur par rapport à Touba, tout est pris en compte », détaille l’ingénieur en génie-civil Ass Malick Kane, par ailleurs conducteur des travaux de Këru Qaçida Yi.
Membre clé de la direction générale de l’association [Dahira] Hizbut-Tarqqiyah, Amadou Sidy Samb, très à l’aise avec son »Baye Lahad » [traditionnel code vestimentaire des membres de Hizbut-Tarqqiyah] abonde dans le même sens. »C’est un bâtiment intelligent doté de toutes les technologies. Tout est pris en compte notamment la conservation de façon pérenne des écrits du Cheikh », confirme-t-il.
Comme tout établissement recevant du public, la Bibliothèque Këru Qaçida Yi dispose d’un grand espace réservé pour l’esplanade mais également des ouvertures. Une manière de respecter les normes de la protection civile dudit bâtiment.
Pour le système de climatisation de cette bibliothèque, il faut nécessairement une humidité relative. »Vous savez le papier ne colle pas avec une certaine humidité, c’est pourquoi on va régler l’humidité relative dont on a besoin et la contrôler pour ne pas affecter les papiers [manuscrits] qui seront conservés ici », expliqué l’ingénieur Ass Malick Kane.
Sur le plan sécurité incendie, les caméras de surveillance, le réseau Internet, la climatisation, l’audiovisuel (sonorisation), tout est pris en compte dans le système qui, selon Amadou Sidy Samba, membre de la direction générale Hizbut-Tarqqiyah, est capable de rivaliser avec n’importe quel autre système. Il précise que toutes ces caractéristiques relèvent de l’expertise locale.
Une suite luxueuse réservée au khalife général des mourides
Dans un wolof très subtil, Amadou Sidy Samb affirme que les mourides sont capables de réaliser des merveilles. Sur instruction du khalife général des mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, la Bibliothèque Këru Qaçida Yi va devoir abriter un musée pour la conservation du patrimoine historique du fondateur du mouridisme.
Ce musée va aussi accueillir les récentes photographies originales du cheikh acquises en France par un collectif composé de disciples mourides. Lesquelles photographies ont été restituées au khalife général des mourides cette année, à l’occasion d’une cérémonie.
Dans cette Bibliothèque Këru Qaçida Yi, une suite luxueuse est exclusivement réservée au khalife général des mourides avec toutes ces commodités lui garantissant un excellent séjour.
‘La Bibliothèque est dotée d’une suite dédiée au khalife général des mourides, composée entre autres d’une chambre, d’un salon, d’un espace pour les ablutions mais également quelque chose indispensable dans la conception mouride, c’est-à-dire un lieu de prière qu’est une mosquée », a décrit l’ingénieur Ass Malick Kane.
Entamés en avril 2020, les travaux de construction de Këru Qaçida Yi ont duré un peu plus de trois ans pour un coût d’exécution d’environ trois milliards de francs CFA. La remise des clés de ce joyau au khalife général des mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, a eu lieu le 19 août dernier, en présence de plusieurs personnalités.
Une belle occasion pour le responsable moral de Hizbut-Tarqqiyah, Serigne Youssouph Diop, de remettre au patriarche de Darou Minane une clé en or avec des pépites de diamant. Comme pour dire que la succession du défunt responsable moral de Hizbut-Tarqqiyah, Serigne Atou Diagne qui avait entamé ce vaste chantier, est bien assurée.
MAGAL : LES BONNES AFFAIRES DES TRANSPORTEURS
Les conducteurs de taxis et autres véhicules de transport se frottent les mains en cette période de célébration du Magal de Touba. Les conducteurs de taxis sont très sollicités dans le cadre de l'évènement religieux qui draine des millions de personnes
Les conducteurs de taxis et autres véhicules de transport se frottent bien les mains en cette période de célébration du Magal de Touba, a constaté une reporter de l’APS.
A moins de 24h de ce grand évènement religieux qui draine des millions de personnes, les conducteurs de taxis sont très sollicités pour le déplacement des pèlerins.
Ndiaga, un conducteur dit gagner plus durant cette période. « Depuis plusieurs années, je suis dans le secteur du transport ici à Touba. Je gagne ma vie en temps normal. Mais mes gains augmentent durant la période de célébration du Magal’’, confie-t-il.
Les tarifs des courses varient entre 3000 FCFA ,15000 FCFA et parfois plus.
Une situation qui s’explique par les embouteillages, les mauvaises qualités des routes et la forte demande de la clientèle sans oublier les inondations, a expliqué le conducteur.
De leur côté, des clients déplorent le coût élevé de ces tarifs et dénoncent une « surenchère ». »Ce n’est pas normal ce qu’ils font. Pourquoi facturer 15 mille ou 20 mille francs CFA une course qui revient à moins de cinq mille francs CFA en temps normal ? », fustige Yacine Ndiaye, une cliente qui peine à trouver un taxi proposant un tarif à portée de sa bourse.
Dans la capitale du mouridisme, des particuliers transforment leurs véhicules en moyens de transport en commun pour se faire l’argent et couvrir certaines dépenses. C’est le cas de Moustapha Guèye, un ancien émigré. « D’habitude pendant le Magal, je fais du transport urbain à l’intérieur de la ville de Touba pour me faire des économies supplémentaires », a-t-il dit.
Il soutient que cette activité lui permet de régler certaines dépenses liées aux Magal notamment les « berndés », les repas copieux distribués aux pèlerins pendant les commémorations. ‘’Il y a beaucoup de dépenses pendant le Magal. Il faut d’autres activités lucratives pour les prendre en charge’’, estime-t-il.
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LE SÉNÉGAL HORS DE LA DÉMOCRATIE
Le professeur agrégé en droit public à l'UCAD, Sidy Alpha Ndiaye, exprime sa préoccupation concernant la démocratie au pays, évoquant entre autres la soumission de la magistrature et la répression de l'opposition
Le professeur agrégé en droit public à l'UCAD, Sidy Alpha Ndiaye, met en lumière les défis auxquels le Sénégal est confronté sur le plan démocratique. Il explique la signification des manifestes en tant qu'expression d'opinions idéologiques sur des questions nationales majeures. Il souligne le rôle crucial des intellectuels dans la construction de la réalité sociale.
Ndiaye exprime sa préoccupation concernant la démocratie au Sénégal, évoquant la soumission de la magistrature et la répression de l'opposition. Il souligne également la perte d'intégrité de la presse organique, qui ne représente plus la voix du peuple.
En fin de compte, la discussion met en évidence les défis auxquels est confrontée la démocratie sénégalaise et l'importance de préserver les principes fondamentaux de la démocratie et de la liberté d'opinion dans le pays.
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MULTIPLE PHOTOS
GABON, UN PRÉSIDENT PUTSCHÉ, LE PEUPLE PERPLEXE..
Dans cette entrevue, Stevy Warren Mboumba, un jeune étudiant exprime les différents sentiments qui se sont succédé dans sa tête à l’annonce de la chute des Bongo. Il garde les pieds sur terre car si la dynastie est tombée, le système, lui, reste
La mise en retraite forcée du désormais ex-président gabonais Ali Bongo a suscité de liesse populaire au Gabon et dans sa diaspora. Mais beaucoup de Gabonais sont conscient que leur joie ne peut qu’être de courte durée puisque le système des Bongo demeure.
Le nouvel homme fort du Gabon, le Général Brice Oligui Nguema n’est qu’un cousin d’Ali Bongo. Étudiant en Communication et en Relations publique à Dakar, Stevy Warren Mbumba fait partie de ces Gabonais qui restent lucides et vigilants sur la suite des événements.
Dans cette entrevue avec AfricaGlobe Tv, Stevey Warren Mboumba, un jeune étudiant exprime les différents sentiments qui se sont succédé dans sa tête à l’annonce de la chute des Bongo.
Pour la suite, beaucoup de questions restent sans réponse. Warren préfère observer avec le temps avant de pouvoir se faire une idée sur ce que peut apporter les miliaires dont le chef a longtemps servi le père et ensuite le fils.
Pour sûr, les attentes, elles, sont sans aucune ambiguïté. Mais le système n’est pas tombé, ce sont quelques-uns de ses pilleurs sont tombés. Suivez l’entretien sur AfricaGlobe Tv.
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L'ÉTENDUE DE LA KLEPTOCRATIE D'UNE DYNASTIE
Comment comprendre qu'aux premières heures de la chute du régime, on veuille s’évaporer avec autant d’argent ? D’où vient tout cet argent alors que l’écrasante majorité des Gabonais sont dans la misère. La justice aura le temps de donner des explications
AfricaGlobe Tv |
Fred ATAYODI |
Publication 03/09/2023
Depuis des années, ils sont accusés par des ONG de piller le pays et de faire des dépenses somptuaires en acquérant de propriétés à l’étranger notamment en France. Voitures de luxe, hôtels particuliers en plein cœur de Paris, comptes bancaires hyper garnis... Alors que leur dynastie est tombée ou presque, l’on découvre au bel honneur du jour toute l’étendue de la kleptocratie de la dynastie Bongo, dans un pays où beaucoup tire le diable par la queue.
Comment comprendre qu'aux premières heures de la chute du régime, on veuille s’évaporer avec autant d’argent ? D’où vient tout cet argent alors que l’écrasante majorité des Gabonais sont dans la misère. La justice aura le temps de donner des explications sans doute.
Pour sûr, ces valises, remplies de billets de banque ne sont que la face visible de l’iceberg. Lorsque les comptes bancaires et les avoirs planqués à l’étranger par toute la dynastie et tout le système seront épluchés, l’on aura davantage.
L’histoire des Bongo c’est celle d’une famille qui règne sur le Gabon depuis près de 6 décennies de père en fils ( le petit-fils était en attente.). Le père Omar Bongo s’est emparé du pouvoir dans les années 60 et a fait plus de 40 ans avant son décès. Sans élections, le fils Ali a hérité du pouvoir et 2009 sans demander l’avis des Gabonais. S’en est suivi des simulacres d’élections puisque ce sont des éléments souvent volés qui donne Ali Bongo gagnant.
Frappé par un accident vasculaire cérébral ces dernières années, et diminué physiquement et intellectuellement, Ali Bongo n’a pas toutes ses facultés cognitives pour diriger le pays. Mais il est toujours resté au pouvoir par les bons soins du clan et de la famille pour continuer le pillage du pays. Suite aux dernières élections qui ont lieu il y a quelques semaines sans observateurs, Ali Bongo est déclaré vainqueurs comme d’habitude.
Mais cette fois-ci, les militaires avec à leur tête le général Brice Oligui Nguema qui a servi les Bongo de père en fils depuis une vingtaine d’années, ont décidé d’arrêter le spectacle : Ali Bongo est en résidence surveillée. Dans une vidéo pathétique voir affligeante, il appelle à l’aide en anglais "Faites du bruit, faites bruits, vraiment faites du bruit. Je ne sais pas ce qu'il se passe. Les gens ici m'ont séquestré, ma femme et mon fils séparément".
Ce message en anglais, laisse penser qu’il s’adresse selon toute vraisemblance aux Commonwealth prioritairement puisque ses relatons avec la France se sont dégradées ces dernières années. Et comme pour bouder et en mettre plein la vue à la France, il a adhéré au Commonwealth en adoptant l’anglais comme langue officielle du Gabon. Si ce n’est pas un pied de nez, il ne peut pas laisser la Francophonie et aller voir la concurrence (Commonwealth) alors que le Gabon est très francophone, voire francophile. On ne peut pas dire que cela plu à Paris.
D’ailleurs, on n’a pas vu la France tombée sur le Gabon comme elle l'a fait et le fait encore pour le Niger après le putsch. Dans le message d'appel à l'aide d'Ali Bongo, on a pu voir comment il est diminué physiquement, apparemment souvent bien masqué dans ses apparitions en public.
Sylvia Bongo, la première dame est aussi arrêtée ainsi que le fiston Nourredin Bongo Valentin dont les mauvaises langues disent qu’il était en train d’être préparé pour succéder au père, est lui aussi mis aux arrêts avec son staff. Ce sont eux- qui sont détenteurs des milliards qu’ils cherchaient à aller sécuriser.
Maintenant, reste à savoir jusqu’à où le Gabon changera, car si une famille, la dynastie klpetocratique est tombée, le système lui ne l’est pas encore et ne le sera pas de si tôt.
La preuve Brice Oligui Nguema, le cousin est aux commandes. Et l’on sait que lui s’était brouillé pendant une décennie avec une partie du clan et avait même été éloigné du pays par Ali Bongo pour aller servir dans les missions diplomatiques du Gabon au Maroc et au Sénégal comme attaché, avant d’être rappelé au pays pour être dans la garde présidentielle et en prendre la tête.
Des analystes le disent constamment humiliées par l’épouse et le fils d’Ali Bongo, à son retour, mais qu’il serait proche Pascaline Bongo, la fille d’Omar Bongo. Pendant longtemps, Ali Bongo et Pascaline se disputaient, on se souvient, la gestion du pays. Le Général Nguema serait plutôt proche Pascaline. Ce qui fait dire à l’opposant Albert Ondo Ossa, que le coup d’État est commandité par Pascaline Bongo. Donc ce coup de force est vraisemblablement une sorte de vengeance quand bien même il y avait un très bon prétexte : vol d’élection jumelé à l’État de santé d’Ali Bongo.
Beaucoup de Gabonais ont jubilé que leur débarrasse de cette dynastie mas en même temps, ils savent qu’ils doivent rester vigilants, car ce sont les hommes du système qui sont toujours là. Le Général de transition, fera-t-il la rupture et laissera-t-il le pays aux civils ? Organisera-t-il le pays pour que les énormes richesses profitent à tous les Gabonais ? Rien n’est moins sûr.
En-tout-cas ceci n’est qu’une petite séquence de la saga de cette famille ô combien romanesque.
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LE SECRET DU SÉNÉGAL CONTRE LES PUTSCHS
Pourquoi les militaires doivent rester dans leurs casernes ? Pourquoi le pays est à l’abri des putschs? Comment les civils ont sapé le moral des troupes ? Les Wagner peuvent-ils apporter une sécurité en Afrique ? - Décryptage de Mamadou Adje
Dans la vidéo précédente, le Colonel Mamadou Adje, stratège militaire en retraite, a expliqué comment le président Senghor a su occuper l’armée pour qu’elle s’investisse dans le développement du pays, à travers la construction des ports, des aéroports et autres infrastructures. Dans la suite de l’entretien, il donne ici les raisons supplémentaires qui ont mis le Sénégal à l’abri des coups d’État depuis les indépendancese, en 1960.
Sur un continent où les coups d'État sont monnaie courante, et même devenus un sport national par le passé ou aujourd'hui dans certains pays, le Sénégal demeure le pays où on n'a jamais parlé de putsch. D'où cela vient-il? Dans cette troisième partie de cette enetrevue, le colonel Mamadou ADJE explique les raisons de cette stabilité du Sénégal. L’invité d’AfricaGlobe Tv évoque aussi les forces Wagner, la gouvernance, les enjeux sécuritaires liés au terrorisme.
S'agissant de la recrudsence des coups d'Etat en Afrique de l'Ouest, le colonel ADJE invite ses frères d'armes à rester dans leurs casernes au lieu de prétexter un problème de sécurité comme le disent certains pour s'emparer du pouvoir alors qu’ ils sont responsables eux-mêmes les premiers resposanble de la sécurisation des pays. Aux dirigeants politiques, le stratège militaires en retraite, demande un effort de bonne gouvernance afin de ne pas donner des idées aux « militaires indisciplinés» de perpetrer des coups d'Etat. Suivez l'entretien du colonel Mamadou ADJE.