Retour sur le règne d'Omar Bongo, l'un des acteurs majeurs de la Françafrique dont les actes auront défini la trajectoire du Gabon d'aujourd'hui. Alors que son fils et successeur Ali, vient d'être renversé par un putsch militaire
Comment un obscur postier de Brazzaville réussit-il à devenir une importante figure politique africaine et à rester au pouvoir plus de quarante ans ? Les laudateurs d’Omar Bongo se plaisent à souligner sa finesse de jugement et son pragmatisme. Elégante façon de dire que, chez lui, la fin a toujours justifié les moyens. S’il a fini par donner l’impression d’avoir vécu plusieurs vies en une seule, c’est qu’il savait, mieux que ses collègues, rester en phase avec le locataire de l’Elysée et s’adapter sans états d’âme aux nécessités du temps.
Il lui a ainsi semblé normal de changer de religion, de loge maçonnique et — à deux reprises — de nom. Il n’est pas jusqu’au destin qu’il n’ait essayé d’embrouiller sur le tard : lors de son séjour dans un hôpital de Barcelone, on l’a tour à tour donné pour mort et pour vivant ; la date exacte de son décès reste encore sujette à caution. Cette agonie ponctuée de rumeurs et de démentis conclut, sans surprise, un règne particulièrement opaque.
Tous les témoignages évoquent avec émotion un homme plutôt ouvert, spontané, aimable et généreux. Au lieu de se laisser enfermer dans un culte de la personnalité délirant et meurtrier, Bongo avait en effet choisi de jouer la carte de la bonhomie, se donnant volontiers des airs de chef de village un peu bourru mais bienveillant. Cette perception lui a été très utile à notre époque où l’image des chefs d’Etat leur tient parfois lieu de programme de gouvernement. Il est resté fréquentable parce qu’il ne s’est jamais laissé aller à la bestiale cruauté d’un Idi Amin Dada ou d’un Joseph Mobutu. Cela a suffi pour faire oublier que, derrière des apparences débonnaires, il savait se montrer sans pitié, ainsi que l’attestent la violente répression des émeutes postélectorales de 1993 et certains meurtres politiques non élucidés.
De mémorables fâcheries avec Paris ont forgé sa réputation d’enfant terrible du pré carré. Mais, même s’il a pu obtenir le départ de deux ministres — M. Jean-Pierre Cot en 1982 et, plus récemment, M. Jean-Marie Bockel —, Bongo a surtout été l’enfant chéri de la « Françafrique ». Le maître de Libreville, qui n’était pas dupe de son propre jeu, a toujours su jusqu’où ne pas aller trop loin. Le fait de posséder des dossiers sur plusieurs politiciens français ne lui avait pas donné la grosse tête. Il connaissait parfaitement les règles : ceux d’en face ne manquaient pas de moyens de pression sur lui, bien plus définitifs.
En outre, il était, de tous les obligés de Paris, celui qui aurait eu le moins de chances d’exister sans ses parrains de l’Hexagone. MM. Idriss Déby (Tchad), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) et Blaise Compaoré (Burkina Faso) n’ont pu s’imposer qu’après de rudes batailles politiques et militaires. Il a suffi à Bongo, ancien sous-officier de l’armée de l’air chargé du renseignement, de savoir plaire aux faiseurs de rois pour que son destin fût tout tracé dès son plus jeune âge : une audience avec le général de Gaulle et un dîner chez Jacques Foccart (1) lui ont tenu lieu, selon le mot cruel d’un journaliste français, d’« entretien d’embauche ». L’Elysée l’avait pour ainsi dire nommé directeur de cabinet du fantasque président du Gabon Léon Mba avant d’en faire son successeur dans des conditions que l’on ne peut rappeler sans un sourire amusé : Mba était à l’article de la mort dans un hôpital — parisien, celui-là... — lorsque Foccart lui fit signer une révision constitutionnelle instituant un poste de vice-président taillé sur mesure pour Bongo.
Ainsi fut inventé, à partir de presque rien, l’autocrate qui allait « tenir » son pays pendant de si longues années. Les clauses de cet accord politique sont restées les mêmes : en échange du soutien peu regardant de Paris, qui peut le destituer à tout moment, Bongo met à disposition les richesses du Gabon et en particulier son pétrole et son uranium, ressources stratégiques, indispensables aux yeux du général de Gaulle à l’indépendance de... la France ! Aux Nations unies, le Gabon, comme la plupart des pays de l’ex-empire, apportera systématiquement sa voix à la France.
Pendant la guerre froide, il n’hésite pas, à l’instigation du pouvoir gaulliste, à faire de son pays une base logistique de la sanglante sécession biafraise en 1968. C’est aussi de Libreville que les mercenaires de Bob Denard se sont lancés, en une calamiteuse opération, à l’assaut du Bénin marxiste-léniniste. Dès la chute du mur de Berlin, le monde découvre le nouveau Bongo : un homme de bonne volonté, déployant une activité inlassable pour la résolution des conflits, au Tchad et en Centrafrique notamment. On a cependant vu les limites de l’exercice quand, se faisant passer pour médiateur pendant la guerre civile congolaise de 1997, il aida en sous-main M. Sassou Nguesso — son beau-père et surtout l’homme d’Elf — à renverser le président Pascal Lissouba, le président élu.
Bongo ne s’est pas laissé surprendre par ce qu’on a assez abusivement appelé le printemps démocratique africain. Son régime était de ceux que le discours de La Baule en 1990 (2) venait de condamner à mort. Mais le chef de l’Etat gabonais, qui connaissait bien le discoureur, François Mitterrand, ne s’est jamais senti menacé. Sans doute même a-t-il rigolé en douce de toute cette mise en scène. Son vieux complice n’était sûrement pas le mieux placé pour donner à qui que ce soit des leçons de vertu.
On sait que le président Mba, hostile à l’indépendance de son pays, avait proposé à la France de faire du Gabon un département d’outre-mer. De Gaulle avait très sensément décliné cette offre. Il était plus profitable de traiter avec des pays africains ayant toutes les apparences de la souveraineté tout en étant tenus en laisse. Plusieurs décennies après, on est obligé d’en convenir : le pari du général a été gagnant au-delà de toutes ses espérances. Au regard de cette insolente réussite, les députés français devraient peut-être voter un jour une loi sur les aspects positifs... de la décolonisation !
Il est significatif que la mort de Bongo ait suscité moins d’intérêt en Afrique — où on n’a guère lieu d’être fier de lui — qu’en France. Les médias français ont surtout fait état des importantes sommes d’argent distribuées par Bongo à des politiciens de gauche et de droite (3). Et on ne dit rien du procès Elf (4), qui a révélé comment, dixit Mme Christine Deviers-Joncour, on distribuait les millions « comme des caramels »...
Comment s’étonner dès lors que les énormes richesses d’un tout petit pays — pétrole, manganèse, uranium et bois précieux — ne permettent pas à ses habitants de vivre mieux ? Bongo et les siens ont amassé des fortunes colossales. Au lieu de financer des routes, des dispensaires et des écoles, cet argent a été dilapidé dans des dépenses somptuaires. Ainsi réduit-on à néant les ambitions de tout un peuple. Si des plaintes ont été déposées en décembre 2008, ne faudrait-il pas étendre cette action en justice aux hommes politiques français qui ont très largement bénéficié du même système d’enrichissement illicite ? Cela aiderait à faire reculer, dans une certaine opinion, l’idée qu’il faut imputer la misère des Africains à la paresse, au manque de rigueur et à des traditions rétrogrades. Cela aiderait l’opinion française à accepter l’évidence : la « Françafrique » est un monstre à deux têtes. Les dirigeants africains ne ruinent pas seuls leurs économies. Ils le font en parfaite complicité avec des citoyens de l’Hexagone. Ensemble, ils empêchent les enfants gabonais ou tchadiens de se soigner et de recevoir une bonne éducation.
Que peut bien faire un peuple mécontent de ses dirigeants, sinon se battre pour en mettre d’autres à leur place ? En maintes occasions, les Gabonais s’y sont essayés, par la voie électorale ou de manière moins pacifique. Ils se sont chaque fois heurtés à l’hostilité active de Paris. Cette tradition d’intervention directe remonte d’ailleurs à février 1964, lorsque Mba, renversé, est remis en selle par l’armée française. De même, lorsqu’en 1990 les Librevillois descendent dans la rue, à la suite de la mort d’un opposant, c’est Mitterrand qui envoie ses parachutistes rétablir l’ordre. Pis, quand, en 1998, Bongo est battu à la présidentielle et que des observateurs français, dont plusieurs magistrats, valident, contre espèces sonnantes et trébuchantes, le détournement du suffrage universel.
Il faut cependant être bien naïf pour croire un seul instant que c’est à Libreville que sera signé le fameux « acte de décès » de la « Françafrique », même si cette dernière se sait désormais sous surveillance et objet de tous les sarcasmes, surtout parmi les jeunes Africains. C’est du reste ce qui rend la période de transition si délicate et incertaine. Il suffit d’un rien pour que se libèrent les énergies si longtemps contenues par ceux-là mêmes qui tentent en douceur de conserver le pouvoir et leurs privilèges. »
(1) Conseiller de l’Elysée aux affaires africaines et malgaches de 1960 à 1974, considéré comme un symbole de la « Françafrique ».
(2) Lors du sommet France-Afrique de La Baule, en 1990, le président François Mitterrand annonça que la France ne soutiendrait plus les régimes africains non démocratiques.
(3) Lire par exemple Le Canard enchaîné, Paris, 17 juin 2009.
ELIMINATOIRES COUPE DU MONDE 2026 DE FOOTBALL, LE SÉNÉGAL DÉMARRE PAR LE SOUDAN DU SUD EN NOVEMBRE
Le calendrier des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 de la zone Afrique a été dévoilé hier. Logés dans le groupe B, les Lions du Sénégal démarreront leur campagne en novembre prochain au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio face à l'équipe du Soudan
Le calendrier des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 de la zone Afrique a été dévoilé hier. Logés dans le groupe B, les « Lions » du Sénégal démarreront leur campagne en novembre prochain au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio face aux « Bright Stars » du Soudan du Sud.
Pas de répit pour les champions d’Afrique en titre ! Aussitôt les éliminatoires de la Can 2024 bouclées ce 9 septembre face au Rwanda, les « Lions » du Sénégal vont démarrer au mois de novembre leur campagne des qualifications pour la prochaine Coupe du monde qui sera organisée conjointement par les États-Unis, le Canada et le Mexique en 2026. Pour décrocher leur ticket pour cette 23e édition, les hommes d’Aliou Cissé démarreront par les « Bright Stars » du Soudan du Sud au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio. Un duel que la bande à Sadio Mané, largement favorite, devrait bien négocier pour réussir au mieux leur entrée en matière dans ces éliminatoires.
Quelques jours plus tard, toujours au mois de novembre, l’équipe nationale du Sénégal va enchaîner avec la 2e journée face au Togo. Éliminés en 2005 par cette même sélection, les « Lions » retrouvent ainsi les « Éperviers » sur leur chemin vers le mondial encore une fois, avec sans doute comme ambition de laver cet affront. Pour ce deuxième tour de chauffe, le rendez-vous se tiendra à Lomé où les retrouvailles entre les deux équipes s’annoncent déjà palpitantes.
Pour rappel, le Sénégal partage le groupe B avec le Togo, le Soudan du Sud, le Soudan, la Rd Congo et la Mauritanie. La Coupe du monde 2026, se jouant à 48 équipes pour la première fois au lieu de 32, le continent africain pourra envoyer 9 à 10 représentants contre 5 auparavant. Ainsi, les 54 sélections africaines en lice sont réparties en neuf groupes de 6 équipes chacun, les premiers de chaque poule valideront leur billet pour la phase finale, tandis que les quatre meilleurs deuxièmes s’affronteront dans un mini-championnat qui permettra à son vainqueur de prendre part aux barrages intercontinentaux.
Papa Alioune NDIAYE
Programme des matches
Groupe B
1re journée : 13-21 novembre 2023
Rd Congo – Mauritanie
Sénégal -Soudan Sud
Soudan – Togo
2e journée : 13-21 novembre 2023
Soudan Sud – Mauritanie
Togo – Sénégal
Soudan – Rd Congo
3e journée : 3 – 11 juin 2024
Togo – Soudan Sud
Mauritanie – Soudan
Sénégal – Rd Congo
4e journée : 3 – 11 juin 2024
Rd Congo – Togo
Mauritanie – Sénégal
Soudan Sud – Soudan
5e journée : 17-25 mars 2025
Rd Congo – Soudan Sud
Togo – Mauritanie
Soudan – Sénégal
6e journée : 17-25 mars 2025
Mauritanie – Rd Congo
Sénégal – Togo
Soudan – Soudan Sud
7e journée : 1er – 9 septembre 2025
Mauritanie – Togo
Soudan Sud – Rd Congo
Sénégal – Soudan
8e journée : 1er – 9 septembre 2025
Rd Congo – Sénégal
Mauritanie – Soudan Sud
Togo – Soudan
9e journée : 6 – 14 octobre 2025
Soudan Sud – Sénégal
Togo – Rd Congo
Soudan – Mauritanie
10e journée : 6 – 14 octobre 2025
Rd Congo – Soudan
Soudan Sud – Togo
Sénégal – Mauritanie
ALI ET LE « BAISER FORCÉ »
Ali et ses 40 voleurs de résultats croyaient donc pouvoir récidiver. Aller encore plus haut que le Haut-Ogoué. Il ferme tout, déconnecte tout. Après ce couvre-feu, c’est libre ville pour les Gabonais.
Ali et ses 40 voleurs de résultats croyaient donc pouvoir récidiver. Aller encore plus haut que le Haut-Ogoué. Il ferme tout, déconnecte tout. Après ce couvre-feu, c’est libre ville pour les Gabonais. Ali n’est pas un gars bon. Ce baiser forcé -pas celui de Rubiales- mais de la Constitution lui a été fatal. Des résultats proclamés à des heures de crime… Mais un crime n’est jamais parfait. Et après, Ali appelle à faire du bruit. Le Sénégal pourrait faire une intervention, pas militaire, mais de « soldats » des casseroles pour rétablir le président déchu, déçu. Un message en anglais et on ne sait même pas si l’accent est nigérian ou gabonais. Pierre Péan pourra trancher.
COUP DE TAILLE
Il y a des coups d’Etat. Comme celui du Niger. Et des coups de taille. Comme celui du Gabon. Remarquez que les mots de l’Ua, de l’Onu et autres sont moins forts sur le Général Nguéma que sur le Général Tiani.
Il y a des coups d’Etat. Comme celui du Niger. Et des coups de taille. Comme celui du Gabon. Remarquez que les mots de l’Ua, de l’Onu et autres sont moins forts sur le Général Nguéma que sur le Général Tiani. Bon, à demi-mot, Ali Bongo s’est fait hara-kiri et sa retraite n’indisposait personne. C’est autrement la sempiternelle question des coups d’Etat « légitimes ». Le Conseil de paix et de sécurité de l’Ua se réunit mais ne cautionnera point une intervention militaire. Une brise pour Brice.
par Assane GUÈYE
COUP D’ÉTAT MÉDICO-LÉGAL
Les résultats des élections générales gabonaises ont été proclamés à une heure de crime. Trois heures du matin. Ali Bongo gagne sans coup férir.
Les résultats des élections générales gabonaises ont été proclamés à une heure de crime. Trois heures du matin. Ali Bongo gagne sans coup férir. Le Centre gabonais des élections, présidé par un certain Michel Stéphane Bonda, ancien conseiller spécial du père, puis du fils, a décerné à ce dernier plus de 64% des suffrages. Ce qui veut dire une popularité décuplée. Alors même qu’en 2016, il est passé ric-rac avec quelque 5000 voix de plus à l’issue d’une parodie électorale. Pour cette fois, le crime n’était pas parfait. À la minute qui a suivi les micmacs, un comité de transition et de restauration des institutions a coupé court en annulant tout.
L’élection et le régime sont mis à la poubelle. Ali Bongo l’aura bien cherché. Il faisait peine à voir depuis son AVC en 2018. La maladie parle en silence et lui a conseillé d’appuyer sur le frein. Tout homme est un malade qui s’ignore. On peut tous attraper un microbe. Mais éclopé à ce point, il est difficile de tenir le rôle surhumain de chef d’Etat. Ceux qui aiment le président déchu ne doivent pas être nombreux au point de le regarder « mourir » presque sur scène. Les militaires qui l’ont déposé l’ont aidé et sauvé. Ce coup d’Etat n’est pas une ignominie. Il est sanitaire et salutaire. Il rappelle quelque part la révolution de palais que la Tunisie a connue en 1987. Bourguiba, « le combattant suprême » a été défénestré pour cause de sénescence et de sénilité.
Les dirigeants ne sont pas transparents sur leur état de santé
En règle générale, les dirigeants ne sont pas transparents sur leur état de santé. Ils oublient qu’il existe aussi le salut. La France, un autre cas d’école, a eu de l’aversion pour l’oubli conscient de Mitterrand. « La force tranquille » se savait atteint d’un cancer de la prostate dès 1981. Ça ne l’a pas empêché de briguer et d’obtenir par deux fois la fonction suprême. Sa pathologie a été estampillée secret d’Etat pendant longtemps. Aujourd’hui encore, les Français ne digèrent pas qu’on leur ait menti à ce sujet, même si Mitterrand est à ce jour le dernier grand président de France. Le porte-parole actuel du gouvernement français Olivier Véran a lui trébuché sur le plan communicationnel en demandant à chaud le respect du résultat des élections avant d’admettre qu’il n’était pas certifié. La faute de communication relève plutôt d’une faute de goût pour l’ancien colonisateur. Son extrême dépendance aux ressources du sous-sol africain explique les louvoiements. Autres temps, autres mœurs.
L’extraterrestre parle un espéranto incompréhensible
Les potentats locaux et les marionnettes sont en voie d’extinction. Les générations nouvelles rejettent vigoureusement toute vie maritale. Qui pouvait penser que les jeunes Gabonais céderaient en 2023 aux sirènes du dégagisme après les errances de Léon M’Ba et Omar Bongo ? Le premier président s’est presque agenouillé pour demander à faire de son pays un département français. Le suivant et le plus connu a cru bon, pour sa part, de filer la métaphore automobile. Le président Africain préféré de la France Omar Bongo est l’auteur de cette phrase surréaliste : « Le Gabon sans la France, c’est une voiture sans chauffeur. La France sans le Gabon, c’est une voiture sans car- burant ». Ces mots ont été véhiculés par un monde aujourd’hui disparu. Les poubelles de l’histoire sont remplies de gens qui ont tout fait pour durer mais peu de choses pour agir en direction de la population. Peu de monde les regrette aujourd’hui. N’eût été la maladie qui le ronge à bas bruit, Ali Bongo n’aurait même pas d’âme compatis- sante. Le bruit assourdissant auquel il a appelé tombe dans l’oreille d’un sourd. C’est un extraterrestre qui venait de s’exprimer dans un espéranto que son peuple ne comprend pas.
MULTIPLE PHOTOS
MASHKANOUL CHEIKHIL KHADIM, LA RÉSIDENCE DES HÔTES DE MARQUE
La résidence Cheikhoul Khadim (Mashkanoul Cheikhil Khadim, en arabe), située en face de la grande mosquée de Touba (centre), dispose de toutes les commodités pour accueillir les personnalités et hôtes de marque, à l’occasion du grand Magal
Touba, 1 er sept (APS) – La résidence Cheikhoul Khadim (Mashkanoul Cheikhil Khadim, en arabe), située en face de la grande mosquée de Touba (centre), dispose de toutes les commodités pour accueillir les personnalités et hôtes de marque, à l’occasion du grand Magal, la manifestation religieuse qui commémore le départ en exil au Gabon du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba, en présence chaque année de millions de fidèles.
Dans la cité religieuse, au moins trois résidences dont celle située à Darou Marnane, sont dédiées à l’initiateur de cette confrérie (1853-1927), l’une des plus importantes au Sénégal.
La résidence située en face de la grande mosquée, appelée ‘’Kër Magg moom’’, celle de l’actuel khalife, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, est aujourd’hui la plus en vue, voire la plus connue. Elle doit sa notoriété à son histoire, à sa dimension mais également à sa position géographique.
Serigne Abdoul Ahad Mbacké, le troisième Khalife général des mourides (1968 à 1989), communément appelé le ‘’grand bâtisseur’’, a joué un rôle déterminant pour que son vénéré père puisse disposer d’une résidence à la mesure de sa dimension.
‘’Serigne Bassirou Mbacké, père de l’actuel Khalife Serigne Mountakha Mbacké, était le propriétaire de cette maison. Quand Serigne Abdoul Ahad Mbacké a été intronisé au califat, il a jugé nécessaire que Serigne Touba dispose de résidences dans cette ville’’, a expliqué Bassirou Niane, conservateur de la résidence Cheikhoul Khadim.
A ce moment-là, ‘’Serigne Moustapha Bassirou Mbacké était le khalife de la famille de Serigne Bassirou. Quand Serigne Abdoul Ahad lui a fait savoir qu’il veut dédier cette maison au Cheikh, Serigne Moustapha Bassirou a donné son aval’’, a précisé le conservateur, surnommé Bassirou Niane ‘’Wilaya’’.
Les clés de la résidence Cheikhoul Khadim se trouvent aujourd’hui entre les mains de cet homme depuis au moins un an, sur recommandation du patriarche de Darou Minane. Et il travaille en parfaite collaboration avec une équipe d’au moins 17 personnes.
Serigne Abdoul Ahad Mbacké, initiateur du projet de reconstruction de la résidence
Peu après avoir convaincu la famille de Serigne Bassirou Mbacké, Serigne Abdoul Ahad Mbacké, le troisième Khalife général des mourides, avait lancé un vaste chantier de reconstruction de la résidence Cheikhoul Khadim.
‘’C’est dans les années 1980 que Serigne Abdoul Ahad Mbacké a eu le projet de réhabiliter entièrement cette maison. Il avait confié le chantier à plusieurs dignitaires religieux, dont le khalife de Serigne Massamba Mbacké et la famille de Darou Salam’’, explique Bassirou Niane, très à l’aise dans sa tunique traditionnelle.
Le Khalife général des mourides d’alors, surnommé ‘’Baye Lahad’, avait montré la voie, en procédant à la construction d’un étage et d’une case dans cette résidence.
Le guide religieux avait également instruit l’homme d’affaires Djily Mbaye de lui faire le plan d’un palais qui pourrait accueillir les plus hautes personnalités, notamment le président de la République, a expliqué le conservateur. Selon lui, après avoir conçu le plan, Djily Mbaye a eu la bénédiction du Khalife pour construire ce palais.
Darou Salam, la résidence du Khalife général des mourides
La résidence Cheikhoul Khadim est dotée d’un espace disposant de toutes les commodités. Elle est réservée au Khalife général des mourides, pour lui permettre d’être dans d’excellentes conditions durant le Magal. Le site est entièrement construit par la famille de Darou Salam dont la plus haute personnalité a été toujours incarnée par Mame Cheikh Anta Mbacké dit ‘’Borom Gawane’’, fidèle compagnon du Cheikh.
‘’L’espace réservé au Khalife est aussi appelé Darou Salam. Il dispose de grandes salles où il peut recevoir certaines délégations, de salles pour recevoir de grandes personnalités et une grande salle pour recevoir les associations dites dahiras’’, précise le conservateur.
La résidence comprend d’autres espaces avec toutes les commodités, de manière à pouvoir accueillir les plus hautes personnalités, notamment le président de la République.
‘’Plusieurs personnalités ont séjourné ici. On ne peut même pas les dénombrer, notamment l’actuel président de la République Macky Sall’’, se plait à rappeler Bassirou Niane.
La résidence Cheikhoul Khadim dispose de nombreuses commodités et est d’un luxe qui n’a rien à envier aux grands hôtels.
‘’Chaque chambre dispose d’un lit, d’une armoire, d’un frigo bar, d’une salle de bain, d’une climatisation, entre autres. En termes de commodités, tout est pris en compte et la restauration aussi’’, a expliqué le conservateur de la résidence, soulignant qu’elle est aussi dotée d’un restaurant.
Le Khalife général des mourides en a confié les travaux d’entretien à Serigne Mame Thierno ibn Serigne Moustapha Bassirou Mbacké, informe le conservateur.
À l’approche de chaque Magal, des travaux de réfection sont menés dans cette résidence. Ils portent notamment sur la plomberie, l’éclairage, la menuiserie, le carrelage, entre autres, pour permettre aux hôtes de séjourner à Touba dans de bonnes conditions.
Souvent en période du grand Magal, ajoute-t-il, les personnalités religieuses sont logées ici comme il est de tradition depuis Serigne Abdoul Ahad Mbacké, troisième Khalife général des mourides.
Aujourd’hui, plusieurs activités se déroulent à la résidence Cheikhoul Khadim, notamment la vivification du mois béni du ramadan, organisée par l’association Dahira Hizbut-Tarqqiyah. Elle abrite également la cérémonie officielle du Magal de Touba.
LAMINE CAMARA ET ABDOULAYE NIAKHATE, UNE SÉLECTION MÉRITÉE
Les joueurs Lamine Camara du FC Metz (élite française) et Abdoulaye Niakhaté Ndiaye de l’ESTAC Troyes en ligue 2 française ‘’ont le potentiel d’évoluer’’ en équipe nationale A et méritent leur première convocation
Dakar, 1er sept (APS) – Les joueurs Lamine Camara du FC Metz (élite française) et Abdoulaye Niakhaté Ndiaye de l’ESTAC Troyes en ligue 2 française ‘’ont le potentiel d’évoluer’’ en équipe nationale A et méritent leur première convocation, a affirmé, vendredi, l’entraîneur du Sénégal, Aliou Cissé.
‘’Les garçons sur cette liste le méritent. Ils ont travaillé et sont compétitifs. Lamine Camara a montré ce dont il est capable avec l’équipe locale et des moins de 20 ans. Quand il a rejoint la Ligue 2 avec Metz, j’ai tout de suite était impressionné par son intégration’’, a-t-il dit.
Cissé s’exprimait lors d’un point de presse tenu à l’occasion de la publication de la liste des 25 joueurs convoqués pour prendre part au match amical contre l’Algérie, le 12 septembre prochain.
‘’En cette début de saison, c’est compliqué. C’est la Ligue 1, mais cela n’empêche qu’il faut l’appeler dans cette équipe. Il a le potentiel d’évoluer dans cette équipe’’, a-t-il estimé.
‘’C’est pareil pour Abdoulaye Niakhaté Ndiaye qui fait partie de l’équipe olympique. C’est un garçon que j’ai beaucoup apprécié à Bastia (Ligue 2 française), aujourd’hui, il est à Troyes. Il mérite d’intégrer le groupe. Ce sont des garçons qui doivent être suivis’’, a insisté Aliou Cissé.
Selon le technicien sénégalais, il était ‘’important de les faire venir pour des matchs amicaux sans enjeu. Ils vont retrouver des champions d’Afrique, des joueurs qui comptent une centaine de sélections. Mais c’est l’équipe de demain plutôt qu’ils vont intégrer, mieux ils gagneront en expérience’’.
Nampalys et Gomis sans club et absents
‘’Nampalys Mendy est un garçon très important dans notre effectif. Sa situation de joueur sans club, lui porte préjudice et nous porte préjudice aussi. J’ai préféré le laisser avec son club, parce que j’ai besoin de joueurs compétitifs’’, a encore expliqué Aliou Cissé. Il a rappelé qu' »Alfred Gomis est dans la même situation difficile avec Rennes (France)’’.
Andy Diouf et Habib Diarra, le choix de la France
Les joueurs français d’origine sénégalaise Andy Diouf de Lens (Ligue 1 française) et Habib Diarra de Strasbourg (Ligue 1 française) ont été convoqués, jeudi, par Thierry Henry en équipe de France Espoirs.
‘’Nous ne courrons derrière aucun joueur, mais nous irons chercher un joueur du Sénégal n’importe où il se trouve. Nous nous sommes rapprochés de Diarra et d’Andy. La vie est faite de choix. Ils ont fait le choix de rester avec l’équipe Espoirs. J’espère que ça ira pour eux’’’, a soutenu Aliou Cissé.
Selon lui, le staff de l’équipe du Sénégal a fait son devoir en allant vers eux pour leur vendre le projet Sénégal et leur monter l’intérêt qu’il avait pour eux. « J’ai discuté avec eux et avec leurs parents. Ils m’avaient dit de leur laisser le temps, ils ont fait leur choix’’, a-t-il reconnu.