Montée des périls,des leaders de l’opposition en renfort et des facilitateurs à l’œuvre
UN MOIS CHRONO POUR DENOMBRER LES SENEGALAIS ET LEURS ACTIVITES ECONOMIQUES
Le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Madame Oulimata Sarr, a officiellement donné le coup d’envoi du cinquième (5ème) Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH-5), hier lundi.
Le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Madame Oulimata Sarr, a officiellement donné le coup d’envoi du cinquième (5ème) Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH-5), hier lundi. Cette opération qui va consister à collecter, en vue de grouper, évaluer, analyser, publier et diffuser, des données démographiques, économiques et sociales se rapportant à tous les habitants du Sénégal, se déroulera du 15 mai au 14 juin. L’Agence Nationale de Statistique et de la Démographie (ANSD) a enrôlé et formé 32.000 agents recenseurs pour la réussite du RGPH qui se fait tous les 10 ans.
C’est parti pour le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH). Il consiste à recueillir, à grouper, à évaluer, à analyser, à publier et à diffuser des données démographiques, économiques et sociales se rapportant, à un moment donné, à tous les habitants d’un pays. Le top départ de cet exercice, le cinquième (5ème ) du genre (RGPH-5), prévu du 15 mai au 14 juin, a été donné par le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Madame Oulimata Sarr, hier lundi.
Selon l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), en charge de ce recensement qui se fait par 10 ans, 32.000 agents recenseur ont été recrutés et formés pour sillonner le Sénégal pendant 1 mois pour recenser tous les ménages. Chaque agent recenseur est muni d’une tablette sur laquelle il saisit les données. Les données du RGPH permettent aux autorités de planifier et d’évaluer les politiques et programmes de développement sociaux et économiques du niveau national au niveau local. Abdou Diouf, Directeur général adjoint de l’ANSD explique : «nous avons mobilisés 32.000 agents recenseur qui ont été formés pendant 10 jours. Et, de ces 32.000 agents recenseur, nous avons pu sortir 4000 qui serons des contrôleurs donc, à l’issu des tests qui ont été effectués à post-formation et 22.000 serons considérés comme agents recenseurs ; le reste va constituer la réserve et ils devront également faire le recensement des personnes comptées à part c’est à dire les universités, hôpitaux et les Maisons d’arrêt et de correction».
Il a rajouté que le budget global de l’opération, sur les 4 années, et de 23 milliards de FCFA. «Il faut comprendre que le recensement a débuté depuis 2021 avec un ensemble d’opérations de sensibilisation, de communication, la conception des outils techniques qui a été suivi, en 2022, par la phase cartographie qui nous a permis de sillonner l’ensemble du territoire national, de partitionner les 557 communes que compte le Sénégal en district de recensement c’est-à-dire l’aire géographique de travail de l’agent recenseurs. Et tout cela a été par la suite intégrer dans les tablettes, avec les opérations informatiques et les applications qui ont été développées. Et c’est tout cela qui constitue un budget de 23 milliards qui va consacrer également une partie en 2024, pour ce qui est de la rédaction des documents et de la conception de certains documents».
Revenant sur le dernier recensement qui remonte en 2013, M. Diouf «nous étions à 13 millions 500 mille habitants. Les projections dermographiques issues de ce recensement situe la population du Sénégal, en 2023, à 18 millions 200 mille habitants, à peu près. Maintenant, les résultats qui sortiront de ce recensement vers lequel nous allons vont permettre d’ajuster et corriger, s’il y a lieu donc, les données de populations. Et nous donnera des chiffres beaucoup plus précis au niveau de chaque collectivité territoriale au niveau national».
2023, ANNEE 3 CHANTIERS POUR L’ECONOMIE ET LA PLANIFICATION POUR LE SENEGAL
Madame Oulimata Sarr, ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, trouve que «cette année est une année de chantiers pour le Sénégal : 3 chantiers pour l’économie et la planification dont le plus important c’est le recensement des populations qui est un chantier extrêmement important ; le 2ème chantier, le recalcule du PIB du Sénégal avec comme année de référence 2023 ; le 3ème chantier de notre planification, c’est le PAP 3 (3ème Plan d’actions prioritaires)». Plusieurs recommandations ont été faites à l’endroit des populations notamment pour aider les agents de recensement à bien faire leur travail, donner les bonnes informations, être ouverte. Le RGPH-5 collectera, pour la première fois, des données liées à des maladies non transmissibles, comme le diabète et l’hypertension artérielle. «Nous (de l’ANSD) avons introduit, pour la première fois, une variable qui va collecter des données sur les maladies endémiques non-transmissibles que nous connaissons maintenant (comme) le diabète, l’hypertension, etc.», avait annoncé, à Thiès, Aboubacar Sédikh Bèye, Directeur général de l’ANSD.
SONKO ET LE PRIX DE LA DÉSOBEISSANCE CIVILE
Le leader de Pastef va-t-il se présenter à la justice ce mardi dans le cadre du procès pour viols l’opposant à Adji Raby Sarr ? L'accusé risque une arrestation le cas contraire. Mais le dernier mot revient au président de la chambre criminelle
Ousmane Sonko va-t-il déférer à la convocation de la justice ce mardi 16 mai dans le cadre du procès pour viols l’opposant à la masseuse Adji Raby Sarr ? En tout cas s’il respecte sa politique de «désobéissance civile», le leader du parti Pastef risque une arrestation, d’après la loi. Le dernier mot revient au président de la chambre criminelle.
C’est ce mardi 16 mai devant la chambre criminelle du tribunal de Dakar que s’ouvre le procès pour viols du président du parti Pastef Ousmane Sonko face à Adji Sarr. Accusé de viols répétés par la masseuse, le maire de Ziguinchor placé sous contrôle judiciaire dans cette affaire depuis mars 2021 a décidé de ne plus répondre à la justice dont il accuse certains magistrats de partialité et d’être à la solde du président de la République, Macky Sall.
L’opposant a d’ailleurs engagé une «campagne de désobéissance civile». «Ce n’est plus de la justice mais du banditisme judiciaire. J’ai décidé dans le cadre de ma campagne de désobéissance civile de ne plus collaborer avec la justice. Si la justice ne peut pas m’assurerla sécurité, je ne répondrai pas à la convocation. J’ai pris cette décision ferme et je l’assume», avait déclaré le maire Ziguinchor. Toutefois, avait-il dit averti : «prendre cette décision ne signifie pas qu’on donne un blanc-seing à la justice ou à quelconque magistrat dire comme il n’est pas venu répondre, on fera ce qu’on veut». Cette forme de «résistance» a fait qu’il ne s’est pas présenté au tribunal lors du procès en appel pour diffamation l’opposant à l’ancien ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang où il a été condamné à six mois de prison avec sursis et à une amende 200 millions de F CFA. Tout de même, il faut noter que presque toutes les convocations du leader du parti Pastef au tribunal ont été émaillées de violences où parfois il est exfiltré de son véhicule par les forces de l’ordre.
Va-t-il ce jour déférer à la convocation de la justice ? Visiblement non ! Mais puisque le viol a été criminalisé depuis 2020 au Sénégal, Ousmane Sonko a l’obligation de répondre présent. Selon l’article 238 alinéa 3 du code de procédure : «l’accusé qui n’a jamais été détenu se présente au plus tard la veille de l’audience au greffe qui s’assure de sa représentation en justice. L’ordonnance de prise de corps est exécutée si dûment convoqué par voie administrative au greffe de la chambre criminelle et sans motif légitime d’excuse, l’accusé ne se présente pas au jour fixé pour être interrogé par le président de la chambre criminelle. L’ordonnance de prise de corps est également exécutée sur décision motivée du président de la chambre criminelle lorsqu’il estime que la détention de l’accusé est nécessaire. Cette décision est sans recours.»
Autrement dit, Ousmane Sonko risque à tout moment d’être arrêté s’il ne se présente pas au tribunal.
En effet, depuis la semaine dernière, le leader du parti Pastef s’est retranché à Ziguinchor. Craignant une arrestation de leur leader à tout moment, les militants veillent les nuits devant son domicile, pour le «protéger», disent-ils. Hier, des échauffourées ont éclaté entre eux et les forces de l’ordre pendant toute la journée. Des faits qui rappellent les émeutes de mars 2021 suite à l’arrestation d’Ousmane Sonko dans le cadre de cette même affaire de viols. 14 personnes y avaient trouvé la mort. Sans oublier les destructions et pillages de stations d’essence et de commerces.
«J’ai déjà fait mon testament. Nous allons nous battre sur le terrain avec Macky Sall, quoi qu’il puisse nous en coûter», avait lancé Ousmane Sonko lors du meeting de la coalition Yewwi Askan Wi aux Parcelles assainies. Comme pour dire que le risque d’escalade est grand.
UN PROCES, MILLE PERIPETIES
Renvoi de l’affaire Sweet Beaute devant la chambre criminelle, ce 16 mai. Le Sénégal retient son souffle
Le Sénégal retient son souffle. Plus de deux ans après la série de manifestations du 3 au 8 mars 2021, la procédure judiciaire pour « viols répétés » et « menaces de mort » ouverte contre le leader de Pastef, Ousmane Sonko, à l’origine de ces émeutes qui se sont soldées par la mort de 14 jeunes dans des conditions non encore élucidées par la justice, est à nouveau au-devant de l’actualité. En effet, c’est en jour que la Chambre criminelle du Tribunal de Grande instance Hors classe de Dakar va statuer sur cette affaire. La décision du leader de Pastef et maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, de ne plus déférer à la convocation de la justice au nom de la désobéissance civile renforce le spectre de nouvelles tensions autour de cette affaire qui a déjà provoqué beaucoup de dégâts depuis mars 2021. Retour sur quelques étapes de cette rocambolesque affaire de viol.
C’est le 5 février 2021 que cette affaire est portée à la connaissance du public sénégalais. Dans un article publié le même jour, nos confrères du journal « Les Échos » ont annoncé qu’une employée d’un salon de beauté, Adji Sarr, a déposé une plainte pour « viols répétés et menaces de mort » contre le leader de Pastef, Ousmane Sonko, alors député de la 13e législature qui est entendu, le lundi 8 février, à la Section de recherche de la Gendarmerie nationale. Toute la journée et le jour suivant, cette affaire a été au cœur des débats obligeant ainsi le leader de Pastef à convoquer une conférence de presse le dimanche 7 février à son domicile pour donner sa version des faits sur cette rocambolesque affaire.
Dans son récit, il a reconnu avoir fréquenté le salon en question sur recommandation de son médecin pour des séances de massage en vue de soulager des douleurs. Cependant, il a nié en bloc les accusations de viols en criant au complot ourdi selon lui, par le président Macky Sall et son régime. « Il y avait deux filles dans la salle pour s’occuper de moi. Je n’ai jamais été seul avec l’une d’elles. Pis, je ne suis jamais venu sur les lieux avec des armes. Comment je peux violer une fille à quatre reprises alors qu’il y a des caméras de surveillance dans les couloirs de l’Institut », a-t-il martelé avant d’accuser. « Je voudrais dire aux Sénégalais que c’est un complot ourdi par Macky Sall, son ministre de l’Intérieur et le Procureur de la République ».
Poursuivant sa déclaration, Ousmane Sonko a toutefois annoncé qu’il ne répondra pas à la convocation des Gendarmes de la Section de Recherches de Colobane, ce lundi matin-là, à 11 heures tant que la procédure de levée de l’immunité parlementaire n’est pas respectée.
LA FUITE DES PREMIERS ELEMENTS D’AUDITION FRAGILISE L’ACCUSATION D’ADJI SARR
Comme dans toutes les affaires d’enquête impliquant des personnalités, la Section de Recherches de Colobane n’a pas pu préserver le secret des premières auditions qu’elle a réalisées dans le cadre de cette affaire. Puisque dès le lundi 8 février, la presse a commencé à publier les premiers procès verbaux de synthèse d’enquêteurs, de la plaignante et des témoins. Parmi eux, se trouve la propriétaire du salon de beauté, Ndeye Khady Ndiaye, également visée dans le cadre de cette affaire et placée en garde à vue à la Section de Recherches, pour incitation à la débauche et diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs, malgré la santé fragile de son bébé né prématuré et placé sous surveillance à l’hôpital d’enfant, Albert Royer de Fann. La presse fait ainsi état de plusieurs contradictions relevées par les enquêteurs dans les déclarations d’Adji Sarrlors de son audition. A cela s’ajoute également les divergences de ses déclarations avec celles de l’autre fille avec qui elle a fait le massage à Ousmane Sonko la nuit du 2 février, jour des faits.
En effet, entendue en qualité de témoin, Aïsssata Ba puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a déclaré n’avoir rien observé d’inhabituel ou entendu aucun bruit qui puisse laisser penser à un viol le jour des faits. Mieux, elle a fait remarquer aux enquêteurs qu’Adji Sarr lui a proposé 100 000 F contre son silence.
Entendue de son coté, Ndeye Khady Ndiaye soulignant qu’Ousmane Sonko fréquentait souvent son salon pour des massages, a toutefois précisé qu’il ne s’est, à sa connaissance, « jamais mal comporté ».
Abondant dans le même sens, son époux Ibrahima Coulibaly qui était présent le jour supposé du viol le 2 février dit rester « sceptique sur un possible viol dans les locaux de l’institut de beauté » puisqu’il n’a entendu aucun bruit mais aussi rien constaté d’inhabituel sur la personne d’Adji ».
QUAND LE CERTIFICAT MEDICAL CONTREDIT LA THESE DU VIOL!
Sollicité par une réquisition de la Gendarmerie le 3 février, Dr Alfousseyni Gaye, médecin gynécologue en service à l’hôpital Général Idrissa Pouye de Grand Yoff (ex-Cto) a reçu en consultation Adji Sarr conformément à la procédure relative au viol en vue de l’établissement d’un certificat médical. Seulement, dans son rapport, le professionnel de la santé a commencé par faire remarquer que « lors de la consultation, la victime (Adji Sarr) semblait sereine et ne présentait aucune trace de violence ». Poursuivant, Dr Gaye a par la suite précisé dans le certificat médical qu’il a dressé qu’ « aucune lésion n’a été décelée dans les parties génitales de la victime supposée dans les heures qui ont suivi le viol allégué ». Autrement dit, entre le jour des faits à 21 heures et le lendemain à 16 heures 15 mn, heure à laquelle, il a reçu Adji Sarr en consultation.
Auditionné par la Gendarmerie, Dr Gaye a confirmé le contenu de son rapport médical, versé dans le dossier d’enquête. Mieux, il a révélé avoir « reçu un appel de Me Papa Samba Sow dit « Gaby » et beau-frère de Mamour Diallo, ex-DG des Domaines lui demandant s’il ne comptait pas bouger de Dakar. Poursuivant, il a indiqué que le même avocat l’a appelé, le lendemain, pour lui dire qu’il était avec une fille violée.
L’OPPOSITION PARLEMENTAIRE REFUSE DE CAUTIONNER LA LEVEE DE L’IMMUNITE PARLEMENTAIRE DU DEPUTE OUSMANE SONKO
Saisi parle ministère de la Justice, le bureau de l’Assemblée nationale s’est réuni le jeudi 11 février pour statuer sur la demande de levée de l’immunité parlementaire de leur collègue député, Ousmane Sonko. Sans surprise, cette demande a été tout simplement validée par les membres du bureau de l’Assemblée nationale de la treizième législature qui ont dans la foulée convoquée pour le 17 février en plénière pour la validation de la liste des membres de la commission ah doc chargée d’auditionner Sonko et dresser un rapport.
Réunie le 22 février sans la présence d’Ousmane Sonko et de son représentant et collègue député, Cheikh Bamba Dièye, mais aussi de Moustapha Mamba Guirassy, un des représentants du groupe parlementaire des libéraux qui a démissionné, la commission ad hoc a annoncé la saisine de la plénière de l’Assemblée nationale le 26 février pour approuver la levée de l’immunité parlementaire. Pour leur part, les députés de l’opposition et leurs collègues non-inscrits dénonçant « plusieurs vices de formes dans la procédure » et le « manque d’indépendance de l’Assemblée nationale » avaient voté contre cette levée de l’immunité parlementaire qui est finalement adoptée par les 125 députés de la majorité sur 165 que compte l’Assemblée nationale.
LE CAPITAINE DE GENDARMERIE NATIONALE, SEYDINA OUMAR TOURE, EMPORTE PAR L’AFFAIRE
Jeune et brillant gradé de la Gendarmerie, le capitaine Seydina Oumar Touré qui avait en charge de l’enquête dans cette affaire Adji Sarr- Ousmane Sonko est la première victime. Soupçonné par les autorités d’être à l’origine de la fuite des procès-verbaux d’enquêtes, il a été contraint à renoncer à sa tenue de Gendarmerie après plusieurs jours d’épreuve et de pression qu’il a lui-même dénoncé lors d’un entretien exclusif accordé à nos confrères de SenTv (groupe Dmédia). Lors de ce face-à-face, l’officier de police judiciaire a révélé que la Section de recherche a bâclé l’enquête qui devait se faire à charge et à décharge à cause de la pression exercée par Serigne Bassirou Guèye qui était procureur de la République au moment des faits.
LES EMEUTES DU MOIS DE MARS QUI ONT FAILLI FAIRE BASCULER LE REGIME DU PRESIDENT SALL
Convoqué par le juge du 8ème Cabinet d’instruction, le 3 mars, Ousmane Sonko qui était accompagné par une foule de militants au tribunal a été arrêté sur ordre du procureur Serigne Bassirou Guèye pour « troubles à l’ordre public et participation à une manifestation non autorisée ». Transporté dans les locaux de la Section de recherche sis à la Caserne de Gendarmerie Samba Diery Diallo de Colobane, il est placé en garde à vue dans cet endroit ; ce qui a déclenché six jours de violentes émeutes à Dakar et dans plusieurs régions du pays. Face à l’ampleur de la tension et leur lot de dégâts, l’armée a été réquisitionnée pour assurer la sécurité des lieux stratégiques à Dakar comme le Palais de la République. C’est ainsi que le Khalife général des Mourides afin d’éviter que l’irréparable se produise, a initié une mission de médiation auprès des autorités et des responsables du Mouvement de défense de la démocratie (M2D) qui soutient Ousmane Sonko. Cette mission a abouti à la libération de Sonko le 8 mars 2021 après son placement sous contrôle judiciaire par le défunt Doyen des juges qui a hérité de cette affaire après le désistement du juge du 8ème Cabinet. Et à la décrispation de la tension même si les responsables du M2D ne cessaient de dénoncer le non-respect par le pouvoir en place des engagements qu’il avait pris.
LES 14 MORTS QUE L’ETAT DU SENEGAL TENTE DE FAIRE OUBLIER
Lors de cette série de manifestations qui s’était déroulée du 3 au 8 mars 2021 suite à l’arrestation de Ousmane Sonko, 14 victimes âgées de 12, 16 et 17 ans dont 12 tuées par balles ont été dénombrés à Dakar, Bignona et à Diaobé. Dans un rapport 512 pages relatif à ces événements, l’Ong Amnesty International accuse les forces de l’ordre et de défense d’être responsables de ces 14 morts des émeutes de mars 2021. De son côté, lors d’une conférence de presse tenue au mois d’avril 2021, le gouvernement du Sénégal avait annoncé la mise en place d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur ces événements malheureux. Commission d’enquête qui tarde encore à voir le jour.
LA DECISION SURPRENANTE DU DOYEN DES JUGES MAHAM DIALLO DE RENVOYER CETTE AFFAIRE EN CHAMBRE CRIMINELLE
Nommé au mois de novembre 2021 pour remplacer l’ex-Doyen des juges d’instruction, feu Samba Sall, décédé au mois d’avril dernier, c’est Oumar Maham Diallo qui a finalement conduit à terme la procédure d’instruction de ce dossier. Dans un avis d’ordonnance de règlement définitif signé le mardi 17 janvier dernier, adressé aux avocats des différentes parties prenantes de cette affaire, l’ex président de chambre à la Cour d’appel de Ziguinchor a informé sa décision de «renvoi et de mise en accusation » contre Ousmane Sonko et Ndèye Khady Ndiaye. Ces derniers étaient inculpés de viol et menaces de mort et placés sous contrôle judiciaires depuis mars 2021. Par ailleurs, le Doyen des juges d’instruction, Oumar Maham Diallo, a indiqué que le procès dont il n’a pas précisé la date, se tiendra à la Chambre criminelle de Dakar. Avec cette décision de renvoi, le Doyen des juges d’instruction a suivi le Parquet qui, dans son réquisitoire à charge, avait non seulement demandé une mise en accusation d’Ousmane Sonko mais aussi son renvoi devant la Chambre criminelle, pour viols et menaces de mort
UN «RENVOI ET MISE EN ACCUSATION» SI LOIN DE LA DEPOSITION DES TEMOINS
Cités pour la plupart par les avocats de Sonko, la majorité des témoins à l’exception de Sidy Ahmed Mbaye, (neveu de Maodo Malick Mbaye, responsable de l’Apr) accusé d’avoir transporté la jeune dame à la Gendarmerie pour déposer sa plainte, ont plutôt fait des dépositions à charge lors de leur audition par le doyen des juges. Dernier à être entendu après l’ex-Capitaine de la gendarmerie nationale, Seydina Oumar Touré qui avait entendu Adji Sarr après le dépôt de sa plainte qui a mouillé l’ancien procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, le jeune marabout, Baye Mbaye Niasse a déclaré à la sortie de son face-à-face avec le magistrat avoir remis à ce dernier une clé Usb contenant des enregistrements audios d’une conversation de la plaignante avec Mamour Diallo (directeur général de l’ONAS) attestant la thèse d’un complot. Des audios qui seront par la suite largement diffusés sur les réseaux sociaux.
OUMAR MAHAM DIALLO, SOURD A LA VOIX DES UNIVERSITAIRES
Outre la déposition des témoins, plusieurs personnalités du monde universitaire ont également pris position sur cette affaire de « viol et menaces de mort ». Dernière en date, la sortie de l’ancien Recteur et ancien Doyen de la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Ucad, le professeur Kader Boye, et son collègue Pr Penda Mbow. Dans une tribune publiée à la Une de Sud quotidien le 12 janvier dernier, l’ancien Doyen de la Faculté de Droit de l’Ucad, le professeur Kader Boye citant les « circonstances de lieu et de temps de la prétendue commission de l’infraction décrites par la plaignante même sur un plateau de télévision », a invité le doyen des juges Maham Diallo à « rendre une ordonnance qui, dans notre entendement de juriste, ne saurait être qu’un non-lieu... » « Contrairement à ce qui est dit, le juge ne prend pas sa décision uniquement sur la base de son intime conviction. Mais sur les éléments probants qui pourraient caractériser l’infraction et sur l’ensemble des faits attestés qui entourent cette affaire. L’on se demande toujours comment cette affaire a pu franchir l’obstacle de l’enquête préliminaire », s’était-il demandé.
Auparavant, c’est l’historienne et ancienne ministre de la Culture Pr Penda Mbow, très engagée dans le combat pour la défense de la cause féminine qui était montée au créneau pour fustiger l’instrumentalisation de la jeune Adji Sarr par des hommes politiques. « Pour la première fois dans l’histoire politique du Sénégal et dans les institutions, une femme est devenue un instrument entre les mains d’hommes politiques. Et cet instrument entre les mains d’hommes politiques est manipulé. On l’a transformée, non plus en tant que citoyenne, mais en tant qu’objet pour des objectifs purement politiques. Et c’est la plus grave forme de violence qu’on puisse exercer sur la femme ».
ZIGUINCHOR,TOUT FEU TOUT FLAMME !
Un policier mortellement fauché par le dragon de police, des blessés et des arrestations : c’est le bilan de violents affrontements entre manifestants pro Sonko et forces de l’ordre.
Un policier mortellement fauché par le dragon de police, des blessés et des arrestations : c’est le bilan de violents affrontements entre manifestants pro Sonko et forces de l’ordre. La mort de l’agent de police Khassime Diedhiou a été confirmée par un communiqué de la police. Une situation tendue toute la journée à Ziguinchor où le gaz lacrymogène se mêlait à la fumée des pneus brûlés par les manifestants qui ont barricadé la quasi-totalité des axes routiers de la ville.
Ala volonté des partisans du leader de Pastef de s’ériger en bouclier devant son domicile, la police et la gendarmerie ont déployé des hommes sur le terrain pour casser cette dynamique des jeunes manifestants. La situation a vite dégénéré avec des fronts ouverts un peu partout par les jeunes dans la ville. Les alentours du domicile d’Ousmane Sonko, épicentre des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, la tension est restée vive toute la journée du lundi. Un policier a été mortellement fauché par le « dragon » de police, un autre blessé par le même véhicule de police est interné à l’hôpital. Une dizaines de blessés et des arrestations sont également à adjoindre à ce lourd bilan de la journée. Les nuages de fumée attestent bien de la situation tendue qui a régné hier, lundi, dans la capitale du sud. Les blessés parmi lesquels certains grièvement ont été évacués à l’hôpital. .
Au centre-ville, ce sont les militaires qui ont été déployés dans certaines artères pour seconder la police Les forces de l’ordre ont d’ailleurs eu du mal à déloger les manifestants massés devant le domicile de leader du Pastef Ousmane Sonko. Les renforts de la gendarmerie n’y ont rien fait. Les « protecteurs » de Sonko sont restés devant le domicile déterminés, disent-ils, à protéger leur leader. Point d’apparition d’Ousmane Sonko.
Les manifestants ont maintenu la cadence jusqu’en soirée plongeant Ziguinchor et sa ville dans une tension vive qui rappelle les manifestations de Mars 2021. La vive tension a plongé Ziguinchor dans une paralysie du système éducatif. Pas de cours, la plupart des commerces ont fermé. Et la ville présentait l’image d’une ville morte.
Par Me Ciré Clédor Ly
LA CPI DEVRAIT DÉPÊCHER DES EXPERTS ET ENQUÊTEURS À ZIGUINCHOR
Rester inactif au nom de la non-ingérence est une forme de complicité active et de refus de défendre l’idéal de démocratie et de respect des droits humains dans le contexte et la situation présente du pays
Deuxième alerte à la communauté nationale et internationale sur la situation au Sénégal.
Depuis le mois de Mars 2021, le climat social s’est de plus en plus détérioré avec des centaines de détenus politiques, de blessés et plus de 15 morts dans des affrontement entre forces de défense et de sécurité et, une société qui n’a comme seule exigence le respect des libertés démocratiques ainsi que des droits et libertés garantis par la constitution et les conventions internationales dûment ratifiées par le Sénégal.
Les images diffusées par la presse nationale et internationale, montrent à la présente heure et de par le passé, un usage disproportionné de la force sur une population civile et qui pourrait dégénérer au crime contre l’humanité si ceux qui ont le pouvoir d’y mettre fin s’abstiennent de le faire.
L’organisation des nations unies et la cour pénale internationale sont alertées pour qu’elles dépêchent des experts et des enquêteurs à Ziguinchor et qu’il y ait une mise en garde ferme d’arrêter dans l’immédiat l’usage de la force disproportionnée et sans précédent, sur l’ensemble du territoire national.
Cette alerte est aussi faite à l’adresse de l’Union Africaine, du parlement Américain, de l’Union Européenne et de son parlement, de la CEDEAO et de toutes les organisations internationales qui disposent de mécanismes de préventions et de règlements des conflits internes, ou ayant des intérêts pour la préservation de la paix et de la sécurité au Sénégal ou dans la sous région.
Les violences et atteintes graves aux droits politiques et civils du président Ousmane Sonko ne concourent qu’à empêcher ce dernier de renverser par les urnes un potentiel candidat à sa propre succession aux élections en vue.
Rester inactif au nom de la non-ingérence est une forme de complicité active et de refus de défendre l’idéal de démocratie et de respect des droits humains dans le contexte et la situation présente du pays.
La situation est grave et désormais, nul n’est censé l’ignorer.