Invitée de l’émission «Jury du dimanche» (Jdd)hier sur «iRadio», Amsatou Sow Sidibé a alerté sur le climat politique délétère du pays. Selon la professeure agrégée de droit, aucun acteur politique ne doit refuser le dialogue vu le niveau d’insécurité, de violence et d’incitation à la haine aujourd’hui.
Elles sont nombreuses, les forces vives de la nation qui craignent que la tension politique actuelle débouche sur un climat de terreur. Qu’ils soient religieux, universitaires ou acteurs de la société civile, le discours est le même. Il faudrait désamorcer la bombe qui guette le Sénégal. La professeure agrégée en droit et présidente du mouvement Car Lenen, Amsatou Sow Sidibé, n’a pas dérogé à la règle
Invitée de l’émission Jdd sur «iRadio», elle est d’abord revenue sur le constat partagé de tous que la situation du pays est délétère. A l’en croire, cela transparaît à travers l’insécurité grandissante, l’incitation à la haine, les violences physiques et verbales de toutes sortes. «On ne sait pas sur quoi est suspendu le pays. Connaissant ce qui s’est passé ailleurs où je suis intervenue pour le retour de la paix, il est urgent d’apaiser le climat politique. Le pays va mal. Ce que je vois, c’est inquiétant », soulignet-elle
Elle estime toutefois que tous les conflits finissent autour d’une table, quel que soit le degré. «Au lieu de laisser les choses pourrir de façon définitive, que tout le monde s’asseye autour d’une table», préconise-t-elle. Elle soutient que rien ne peut se faire sans un dialogue inclusif et qu’on ne pourrait pas organiser des élections dans un environnement qui n’est pas propice à la paix. «Il faut que le président de la République invite tous les acteurs qui peuvent intervenir dans le dialogue sans exclusive», dit-elle. A Ousmane Sonko et Cie qui rejettent ces concertations politiques, la professeure Amsatou Sow Sidibé leur demande d’accepter de répondre à l’appel du chef de l’Etat pour le bien du pays.
Auparavant, Pr Amsatou Sow Sidibé a profité de l’émission Jdd pour critiquer la façon dont la politique est pratiquée au Sénégal. Il a ainsi rappelé que depuis 2016, elle prône un renouveau politique. Sa conviction, la politique telle qu’elle est pratiquée aujourd'hui est contre les populations. «C’est la politique politicienne. On est là pour des prébendes.On estlà pour son intérêt personnel, pour des intérêts particuliers, surtoutl’intérêt d’aller exercer le pouvoir en oubliant l’essentiel, c’est-à-dire les populations», regrette-t-elle.
La présidente du mouvement Car Lenen rejette ainsi la bipolarisation pouvoir-opposition. « La démarche dans ce cas de figure, c’est d’être là 24h/24, tous les ans, en train de se regarder en chiens de faïence, en train de se cogner, en train de faire la casse, en train de faire des violences physiques, des violences verbales sans penser aux populations. Et quand on y regarde de près, on se rend compte que c’est des intérêts politiciens, particuliers qui amènent les uns les autres à avoir de tels comportements», se désole-telle.
Alors, la candidate à l’élection présidentielle de 2012 pense que la troisième voie est l’alternative par rapport à ce qui existait. Selon elle, cette conception de la politique met les populations au centre au détriment des intérêts particuliers consistant à vouloir absolument accéder au pouvoir par n’importe quelle méthode, surtout en faisant fi de l’éthique. Donc, dit-elle, la troisième voie, elle n’est ni le pouvoir ni l’opposition. Poursuivant, elle affirme que la troisième voie veut bien le pouvoir mais qu’elle n’a pas le temps de faire de la politique politicienne. « Je suis triste de voir ce qui se passe aujourd’hui dans mon pays. On ne s’occupe pas de la politique au vrai sens du terme, c’est-à-dire l’art de gérer la cité. La troisième voie veut ressusciter cette conception première de la politique», a-t-elle conclu à ce propos.
Par Madiambal DIAGNE
OUSMANE SONKO, LA FUITE D’UN HOMME CERNÉ
Aura-t-il un sursaut d’orgueil, de courage ou de dignité pour oser se mettre, sans y être contraint manu militari, devant son accusatrice, Adji Sarr, dans un procès public ?
Aura-t-il un sursaut d’orgueil, de courage ou de dignité pour oser se mettre, sans y être contraint manu militari, devant son accusatrice, Adji Sarr, dans un procès public ? Ousmane Sonko a multiplié tous les subterfuges, tous les dilatoires pour repousser ce face-à-face fatidique. Il s’était résigné à se rendre au bureau du magistrat instructeur, le Doyen des juges, Oumar Maham Diallo, à l’occasion d’une séance de confrontation pour s’épargner d’être cueilli par la force publique, en exécution d’un inéluctable mandat d’amener dont la menace avait été brandie par les autorités judiciaires. La conséquence immédiate d’un refus de comparaître aurait fatalement été la révision de sa situation de contrôle judiciaire à laquelle le soumettait le juge. On sait la passivité de Ousmane Sonko, ce fameux mardi 6 décembre 2022, devant une plaignante pugnace dans le bureau du Juge d’instruction et qui a semblé avoir fini de retourner la situation pour avoir désormais un ascendant manifeste sur son présumé agresseur sexuel.
En effet, Ousmane Sonko s’autorise à parler de tout le monde, d’attaquer et insulter les magistrats, les journalistes, ses adversaires politiques, les avocats, les officiers de police et de gendarmerie, mais jamais il ne s’aventure à prononcer un mot plus haut, sur le compte de Adji Sarr qui reste pourtant la source de ses malheurs et déboires, et qui n’a de cesse de le toiser, de le défier et même de le narguer à travers les réseaux sociaux. La seule fois où il a pu prononcer le nom de Adji Sarr, c’était pour la couvrir de fleurs, d’éloges. C’est dire !
Ousmane Sonko déserte Dakar
L’homme voudrait fuir son procès du 16 mai 2023. Il avait évité d’affronter Mame Mbaye Niang à la barre du Tribunal, encore moins de sortir les éléments de preuves qu’il disait détenir. Il clamait partout être impatient de vider l’affaire Adji Sarr devant le Tribunal pour démonter le sordide complot ourdi contre sa personne. Si Mame Mbaye Niang avait été amené à ester en Justice, c’est aussi justement parce que Ousmane Sonko disait ne sortir ses preuves que devant un Tribunal pour le confondre dans l’affaire Prodac. Au début de cette affaire, Mame Mbaye semblait se suffire d’un jury d’honneur en affirmant que si «Ousmane Sonko publiait un quelconque rapport qui (l)’aurait épinglé, (il) démissionnerait de (son) poste de ministre». Au procès, Ousmane Sonko avait préféré simuler un malaise pour se faire hospitaliser et s’organiser pour ne plus se rendre à l’audience de jugement.
Dans l’affaire Adji Sarr qui doit être appelée demain 16 mai 2023, il continue de se cacher des huissiers de Justice et des agents de police, commis pour lui porter des notifications et autres actes de procédure. Il a fini par choisir la démarche la plus veule qui soit, celle de déclarer ignorer les institutions judiciaires et n’avoir pas à s’expliquer d’une façon ou d’une autre. Il a choisi la «désertion», plutôt que de laver son honneur.
Le 1er mai 2023, en tournée politique dans les localités de Mont-Rolland, Pambal et Taïba Ndiaye, Ousmane Sonko, son agenda judiciaire déjà en main avec des procès pour diffamation et faux en écritures publiques contre Mame Mbaye Niang et pour viol et sévices sexuels contre Adji Sarr, n’avait qu’un mot à la bouche : «Préparez-vous à résister, le combat, c’est à Dakar, prenez des voitures ou allez-y à pied, le combat se mène à Dakar et non à l’intérieur du pays.» Il ajouta dans la foulée, entamer une «désobéissance civile contre une Justice injuste».
Ainsi annonçait-il ne plus répondre aux convocations des institutions judiciaires et refuser toute collaboration. Il profita de l’occasion pour vouer aux gémonies les magistrats. Ils sont sans doute nombreux à avoir commencé à prendre leurs dispositions pour aller au combat final dans les rues de Dakar, le combat pour la «révolution» auquel il a appelé, pour bouter le Président Macky Sall du pouvoir. Le rendez-vous donc a été fixé pour le «Mortal Kombat». Mais le plus pitoyable dans l’affaire est que Ousmane Sonko a pris le chemin inverse, quittant Dakar, la veille de son premier procès, pour aller se réfugier à Ziguinchor, laissant ses troupes qu’il avait appelées à Dakar sans chef. Il a déjà pu constater sa vulnérabilité à Dakar car à chaque fois que les forces de police avaient voulu le prendre pour le conduire à la destination de leur choix, elles y étaient arrivées sans encombre ni grabuge.
En effet, après les dramatiques événements de mars 2021 avec leur cortège de morts, les autorités publiques ont pris leurs dispositions pour régler avec plus d’efficacité les situations de maintien de l’ordre. Aussi, en amont, des groupes ont pu être démantelés et des coups de filet efficaces opérés dans les rangs des porteurs de projets funestes de déstabilisation.
Ousmane Sonko a quitté Dakar et avait mis en scène son départ par une photo, publiée, le 2 mai 2023, à travers les réseaux sociaux, montrant qu’il était en route pour Ziguinchor. Depuis lors, il est resté dans la ville dont il est le maire (plus exactement dans la zone devrait-on dire), plus de temps qu’il n’a jamais eu à y passer auparavant.
Espérait-il trouver des foules de jeunes gaillards prêts à défendre son quartier général ? Il n’a véritablement pas de scrupule à laisser des personnes donner leur vie pour ses déclarations mensongères ou ses ébats sexuels. Il a balancé à ces jeunes dévoués à sa cause cette consigne sidérante : «Ku dé sa yaay juraat (Ndlr : si tu meurs ta maman va enfanter à nouveau).» Quel bel hommage aux victimes et quelle touchante compassion pour les familles éplorées ! Comme tous les autocrates, l’homme est un pleutre qui peut appeler les autres à donner leur vie, mais tient à la sienne. On en veut pour preuve sa course, montrée par les caméras de télévision, pour échapper à la police, le 10 novembre 2021, dans les rues de la Médina à Dakar. Il ne se souciait sans doute plus de son légendaire mal de dos. (Voir notre chronique du 15 novembre 2021 : «Dites-moi, c’est Ousmane Sonko ce sprinter ?»).
Ces derniers jours, il s’est très vite détrompé en faisant des sorties pédestres dans sa ville de Ziguinchor et constater que sa présence ne charriait plus grand monde. Au contraire, ses administrés, frustrés par la gestion de l’édile de la ville, l’ont interpellé sur des questions cruciales auxquelles il ne trouve de réponses. Ousmane Sonko ne verra que quelques badauds et quelques dames d’un certain âge faire le guet devant son domicile.
Il faut dire que l’annonce de sa bravade contre les institutions judiciaires avait fait sourire. On se disait bien que ce n’était qu’une fanfaronnade de plus, surtout qu’il s’était bien gardé de désengager ses avocats qui continuaient à aller plaider pour lui. Après sa condamnation à une peine de six mois de prison avec sursis et le paiement de 200 millions de francs à titre de réparation civile à Mame Mbaye Niang, Ousmane Sonko vient de ravaler sa bravade contre les institutions judiciaires pour se pourvoir en Cassation devant la Cour suprême. On retiendra qu’en dépit de ses insultes, bravades et menaces contre les magistrats, il a systématiquement usé de toutes les voies de recours qui s’offrent à lui, participant ainsi «aux farces judiciaires» qu’il dénonce avec véhémence. Mieux, comme s’il n’en était pas à une incohérence près, à l’issue d’une réunion d’un Conseil municipal à Ziguinchor le 8 mai 2023, il avait annoncé déposer une plainte (devant la même Justice sénégalaise) pour prévarication de deniers publics contre l’ancienne équipe municipale dirigée par Abdoulaye Baldé.
Tout cela est pour montrer que la désobéissance prônée par Ousmane Sonko n’est qu’un simple moyen de fuite, une dérobade. D’ailleurs, quand il a compris qu’il ne trouverait pas dans sa ville de Ziguinchor le bouclier humain qui pourrait empêcher les Forces de sécurité d’exécuter une éventuelle ordonnance de prise de corps afin qu’il comparaisse manu militari, Ousmane Sonko a pris les devants pour se fondre dans la nature. Il reste introuvable à Ziguinchor et fait des pérégrinations à travers divers «bois sacrés» de la région. Où se trouvera-t-il aujourd’hui 15 mai 2023 ? La loi exige qu’il se présente au greffe de la juridiction en charge de son dossier afin de confirmer sa présence le jour de l’audience. Autrement, le juge pourra délivrer une «ordonnance de prise de corps» et il pourrait être appréhendé de manière humiliante. Seulement, faudrait-il pouvoir mettre la main sur lui.
A l’occasion d’un meeting du F24 organisé le vendredi 12 mai 2023 à Dakar, l’ancien procureur de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), Alioune Ndao, avait lancé un appel public aux jeunes pour empêcher l’exécution d’une ordonnance de prise de corps à l’encontre de leur leader. Devrait-on désespérer qu’un ancien procureur, qui avait fait cueillir avec une force impressionnante Karim Wade ainsi que d’autres citoyens, au nom du principe que force doit rester à la loi, en arrive à inciter à entraver par la violence l’action de la Justice ? Franchement, l’inspecteur des Impôts et numéro 2 du parti Pastef, Bassirou Diomaye Faye, qui croupit en prison, n’a pas dit plus grave que Alioune Ndao !
Il reste que d’aucuns appréhendent qu’en se rapprochant ces derniers jours des bases du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), au risque de se faire juger par contumace, Ousmane Sonko se préparerait à une cavale et chercherait le moyen de se mettre sous la protection des rebelles indépendantistes. Assurément, fuir et prendre le maquis pour quelqu’un qui voudrait devenir président de la République en 2024, ne serait pas le meilleur présage pour ses partisans, d’autant que le cas échéant, un mandat d’arrêt serait émis contre sa personne. Pourrait-il se cacher indéfiniment ? De toute façon, on peut dire qu’il trouvera difficilement gîte et couvert dans les tranchées du Mfdc et pour cause !
Les bases rebelles du Mfdc se ferment devant lui
De nombreux responsables du Mfdc, notamment César Atoute Badiate, trouvaient en la personne de Ousmane Sonko «le leader politique qui manquait à la Casamance» indépendantiste, devrait-on dire. A travers ces colonnes, nous avions maintes fois alerté sur les liaisons dangereuses de Ousmane Sonko avec des factions du Mfdc. Il n’y a pas de plus hypocrite procès d’intention dont nous n’avions pas été l’objet pour avoir dit tout haut ce que tout le monde savait et disait tout bas. Mais, devant les ignobles assassinats et la prise en otage humiliante et dégradante de militaires sénégalais en Gambie par des éléments du chef de guerre Salif Sadio, le silence de Ousmane Sonko avait plus qu’embarrassé ceux qui voulaient encore l’absoudre de liens avec le Mfdc.
Mieux, des personnes arrêtées à l’occasion de manifestations violentes à Dakar et à Touba, organisées par le parti Pastef, en sont arrivées à revendiquer leur appartenance à la rébellion armée. Le procureur de Dakar, Amady Diouf, révéla l’arrestation le 8 juin 2022, de Ousmane Kabiline Diatta, membre du Mfdc et homme d’action d’un commando subversif de membres du parti Pastef, auteurs d’actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves.
Dans une autre conférence de presse du 28 mars 2023, le Procureur général près la Cour d’appel de Dakar, Ibrahima Bakhoum, révéla l’arrestation de Mamadou Diémé et d’un certain Goudiaby portant le sobriquet de «Rpg». Tous deux revendiquent leur appartenance au Mfdc.
Assurément, Ousmane Sonko demeure très lié à César Atoute Badiate. D’ailleurs, c’était grâce à la couverture de ce commandant du Front Sud du Mfdc que Ousmane Sonko et Barthélemy Dias avaient pu se rendre en Guinée Bissau le 21 janvier 2022.
Pour sa part, Salif Sadio ne pouvait pardonner à Ousmane Sonko ses bonnes relations avec son ennemi juré, César Atoute Badiate. Ainsi, Salif Sadio avait juré de lui faire payer cette alliance. Nous avions évoqué ces bisbilles dans une chronique en date du 21 février 2022 intitulée : «La brouille entre Ousmane Sonko et Salif Sadio.» Le maire de Ziguinchor ne voulait pas envenimer la situation et s’était donc interdit de piper un mot sur la prise d’otages des militaires perpétrée alors par des éléments de Salif Sadio. Ce silence, on l’a dit, était trop bavard. Il reste qu’il travaillera à pacifier ses relations avec le chef de guerre. C’est dans ce cadre qu’il avait été conduit, dans la nuit du 5 au 6 janvier 2023, par un groupe de 13 notables du Blouf, pour aller rencontrer Salif Sadio dans le maquis. Ironie de l’histoire, c’était au moment où les étudiants originaires de Ziguinchor avaient tenté la veille de le lyncher, le poussant à trouver refuge dans les locaux de la Gendarmerie nationale.
Un témoin raconte que Salif Sadio a eu à soumettre Ousmane Sonko à un exercice consistant à choisir un stylo parmi trois de couleurs différentes (noire, rouge et bleue) qu’il lui présenta. Ousmane Sonko choisit le stylo bleu. Salif Sadio expliqua à son interlocuteur que son choix indiquait qu’il devait être le représentant du Mfdc pour parapher un accord de paix qu’il comptait négocier avec l’Etat du Sénégal, d’autant qu’il est désormais assez conscient que le nouveau rapport de forces est trop favorable à l’Armée sénégalaise et que le Mfdc ne pouvait gagner la guerre. Salif Sadio offrit à son hôte la position de leader politique du Mfdc et lui laissa un délai de réflexion d’une semaine, au terme duquel Ousmane Sonko devait revenir pour lui dire s’il acceptait ou pas la proposition. Ce sera deux semaines plus tard que Ousmane Sonko, craignant sans doute pour sa sécurité, dépêcha le même groupe auprès de Salif Sadio avec le message qu’il ne pouvait accepter l’offre, mais souhaitait néanmoins que le chef de guerre mette à sa disposition des éléments pour participer à sa protection. Salif Sadio promit de réfléchir à la question. Ousmane Sonko ne semble plus songer remettre les pieds dans le fief de Salif Sadio.
Entretemps, d’autres factions du Mfdc, comme celle de Djakaye, dirigée par Fatoma Coly, ont fini de prendre leurs distances et signer un nouvel accord de paix, le samedi 13 mai 2023, avec l’Etat du Sénégal. Sur le Front Sud, César Atoute Badiate a beaucoup perdu de son influence en raison de profondes divisions survenues entre les différents chefs d’unité. Une rencontre entre des villages du Sénégal et de la Guinée-Bissau a eu lieu il y a quelques jours à Emaye, et la consigne qui en est sortie est d’aller dans le sens du dialogue prôné par Macky Sall. Cet appel semble être entendu par des éléments basés à Cassolol, qui détiennent en otage un Agent de sécurité de proximité (Asp) originaire de Santhiaba manjaque.
Deux particules métalliques dans la tête d’Adja Diallo
Les médecins légistes de l’hôpital Général Idrissa Pouye ont donné les résultats de l’autopsie de la fille Adja Diallo tuée lors des affrontements entre gendarmes et populations de Ngor. L’autopsie révèle la présence de deux particules métalliques mesurant 10 mm x 1mm dans l’hémisphère cérébral droit associées à des esquilles osseuses. Ainsi, le médecin légiste demande qu’on expertise ces deux particules pour savoir d’où elles viennent et par conséquent déterminer les véritables causes du décès.
Aïda Mbodj, Gakou et Dr Cheikh Tidiane Dièye à Ziguinchor
En repli à Ziguinchor, Ousmane Sonko a été rejoint hier par des responsables de l’opposition. Il s’agit d’Aïda Mbodj, Malick Gakou et Dr Cheikh Tidiane Dièye qui sont allés réitérer leur soutien au maire de Ziguinchor. Selon Dr Dièye, il faut faire sortir Sonko des griffes de Macky Sall qui cherche à le détruire politiquement et physiquement. Il faut que Macky Sall sache, dit-il, que ce qui se passe au Sénégal, ce n’est pas une révolution politique, mais plutôt sociologique de toute catégorie socioprofessionnelle qui rêve d’un Sénégal démocratique. A l’en croire, Macky Sall veut détruire la démocratie sénégalaise. Il dénonce ce qu’il appelle un simulacre de procès. A son tour, Aïda Mbodj dira que le devoir d’une maman est d’être à côté de son fils en tout temps et en toute circonstance.
Abdoulaye Khouma contre la 3e candidature de Macky Sall
Militant de première heure de l'Alliance pour la République (Apr) à Kaolack, Abdoulaye Khouma est contre la 3e candidature de Macky Sall. Lors de l’installation de son nouveau mouvement dénommé «Doomi Rewmi Samm Sa Kaddu », Abdoulaye Khouma a exprimé son désaccord sur la troisième candidature du Président Macky Sall en 2024. A l'en croire, le chef de l'Etat va tout simplement respecter sa parole en ne se présentant pas en 2024 pour l'intérêt du Sénégal. Poursuivant, rapporte «Dakaractu», M. Khouma exhorte le Président Macky Sall à ne pas écouter les responsables politiques qui l'invitent à briguer un troisième mandat, car selon lui, ces derniers veulent tout simplement sauver leur peau pour avoir trempé leurs mains dans des affaires nébuleuses
98% des gros œuvres de la Grande Mosquée de Tivaouane terminés
Le comité de pilotage de l’association mise en place par le Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, pour conduire les chantiers de la Grande Mosquée de Tivaouane a dressé hier un bilan d’étape, à la suite d’une visite guidée qui a réuni les plus grands contributeurs. Selon Serigne Hamid Sy Ibn Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, 98% des gros œuvres sont achevés et les marchés de la dernière phase sont lancés. C’est pourquoi, ditil, la contribution des fidèles, des musulmans de façon générale est plus que jamais souhaitée d’autant plus que le souhait est que l’essentiel des travaux soit achevé d’ici la fin de l’année. En termes de contribution, le mouvement «Tivaouane Ba Faw » (TBF) s’est distingué avec la remise d’une enveloppe globale de 11,015 millions Fcfa. Selon son président, l’ancien maire Mamadou Diagne Sy Mbengue, par ailleurs Directeur Général de la SN/HLM, cette contribution est le fruit de 21 jours de collecte. Et au-delà de sa contribution personnelle, il indique que tous les membres ont mis la main à la pâte, qu’ils soient travailleurs, chômeurs, hommes, femmes, jeunes, moins jeunes, sympathisants.
Régulation entre les populations et les ICS
Il y a souvent des relations heurtées entre les populations riveraines, notamment de Mboro, et les Industries Chimiques du Sénégal (ICS). C’est l’avis de l’ancien député Cheikh Tidiane Ndiaye, qui vient d’ouvrir une station radio communautaire à Mboro et qui a été inaugurée ce week-end. Selon lui, les problèmes entre les populations et les ICS relèvent souvent des questions d’environnement et d’emplois. C’est pourquoi, dit-il, la station Mboro FM 10.6 ambitionne de jouer un rôle de régulateur social, en insistant sur la sensibilisation, notamment des jeunes, pour qu’ils donnent beaucoup plus d’importance aux études et qu’ils embrassent surtout les séries scientifiques car les industries ne peuvent pas recruter des gens qui n’ont pas de métier. Il affirme que la radio mettra ainsi l’accent sur l’aspect économique, d’autant plus qu’il s’agit d’une zone à vocation horticole et agricole de manière générale.
Accident dans la commune de Missirah
La commune de Missirah est endeuillée par la disparition par accident de Habori. Polygame, le jeune Habori qui était allé cueillir du pain de singe est tombé de l’arbre. Il est mort sur le coup. Le drame a eu lieu vendredi au village de Hamdalaye Tessan dans la commune de Missirah. C’est hier que le corps a été retrouvé dans un état de putréfaction. Les sapeurs-pompiers qui ont été alertés par la population se sont rendus sur les lieux avant de procéder à l’inhumation de la dépouille sur place.
Reprise des activités de l’Apcs
L'Association de la presse culturelle du Sénégal (Apcs) a officiellement repris ses activités. L’association a en effet tenu son assemblée générale samedi dernier à la Maison de la presse. Ce nouveau bureau est installé après un long moment de léthargie à cause du rappel à Dieu du président de l’association, Ndathé Diop, le 13 mars 2022. Le défunt président de l’Apcs a été portéàla tête de l'association le 02 décembre 2020. Ce départ sur la pointe des pieds a entrainé une pause des activités. Mais la reprise des activités de l’association de la presse culturelle est actée avec la nomination d'un nouveau bureau présidé par Alioune Badara Mané
Trafic international de cyanure à Kédougou
Deux ressortissants burkinabés ont été déférés au parquet après avoir été arrêtés en possession de 800 kilos de cyanure qu’ils projetaient d’introduire dans un site d’orpaillage de Daworala, un village du département de Saraya, dans la région de Kédougou, a appris l’«Aps» de source sécuritaire. Les deux suspects arrêtés vendredi par des gendarmes de la brigade territoriale de Saraya sont notamment poursuivis pour trafic international de cyanure, a indiqué la source. Elle signale que le produit que les deux mis en cause voulaient introduire dans les sites d’orpaillage est très toxique. Il est utilisé par les orpailleurs pour séparer l’or d’autres particules, a-t-elle souligné.
3e congrès ordinaire de la Fsppa
Le Sénégal abritera le prochain congrès ordinaire de la Fédération des Syndicats des Personnels des Parlements Africains (Fsppa) en mai 2026. Auparavant le conseil fédéral se réunira à Niamey au Niger. La décision a été prise à l’issue du 3e congrès qui s’est tenu à Ouagadougou du 6 au 12 mai 2023. Ousmane Diallo, 3e vice-président, représentant Dr Ousmane Bougouma président de l'association législative de transition, a introduit le thème central de ces assises à savoir : «Contributions des syndicats des administrations parlementaires à la prévention et à la résolution des crises sécuritaires et humanitaires en Afrique ». La FSPPA qui est l'association faîtière des syndicats des parlements africains se bat pour l'harmonisation des statuts des personnels, et œuvre pour la défense des intérêts matériels et moraux des affiliés. Par ailleurs, le nouveau bureau fédéral a été installé. Il est dirigé par le secrétaire général Albert Kambiré qui remplace Adou Allico Paul Moïse. Le secrétaire général du syndicat de l'assemblée nationale du Sénégal, Djibril Sall, a été élu secrétaire général adjoint ; Mme Dia née Dr Sokhna Diagne est désignée Rapporteur et Mountaga Ndiaye prend le poste de secrétaire adjoint à la formation.
Mansour Faye dégage une ligne de crédit de 230 millions
La situation des femmes n’a pas laissé insensible le maire de la commune de Saint-Louis, Amadou Mansour Faye qui a dégagé une enveloppe de 230 millions de Fcfa. Cette enveloppe est destinée à 230 groupements de femmes de l’ancienne capitale du Sénégal. Il s’agit d’un financement à un taux de remboursement faible, sans apport ni garanti, accordé par le «GIE Diapalé Ndaw Yi » et mis en place par le maire Mansour Faye en vue d’accompagner les activités génératrices de revenus des jeunes et des femmes. Selon la coordonnatrice du GIE, Codou Thiam, les résultats obtenus ont été probants après une année d’exercice. A l’en croire, 150 jeunes ont été financés, avec 100 millions Fcfa aux commerçants de la ville. Codou Thiam était hier à la Chambre de métiers pour évaluer la dotation de 200 machines à coudre que l’édile de Saint-Louis avait offertes aux artisans. Selon Mme Thiam, l’ambition du maire est de transformer cette institution financière en une banque au profit des jeunes et des femmes. D’après Codou Thiam, une ligne de crédit est ouverte pour les personnes vivant avec handicap.
Saint-Louis : Amadou Ba rassure les populations
Le Premier ministre Amadou Ba était hier à Saint-Louis où il a visité plusieurs endroits. Dans le quartier populeux de Pikine où l’assainissement constitue une véritable préoccupation, il a réaffirmé l’engagement du gouvernement à apporter une solution définitive aux problèmes de ce quartier périphérique de près de 80 mille âmes. S’agissant des victimes de la furie de la mer, relogées à Diougop (commune de Gandon), Amadou Ba est largement revenu sur le caractère «innovant» du projet de relogement des populations de la Langue de Barbarie qui ont magnifié les efforts consentis par l’Etat et la Banque mondiale. Le Premier ministre a vivement félicité l’Agence de Développement municipal (ADM) chargée d’exécuter ce programme qui a pour ambition de « reloger 15 000 habitants ». Amadou Ba est revenu sur les infrastructures sociales de base qui y seront érigées. Le projet qui a démarré en 2021 est financé à hauteur de 16 milliards de francs par la Banque mondiale. Le chef du gouvernement a fait escale à Khar Yalla pour visiter le site qui devra abriter le futur stade Omnisport de SaintLouis.
La mémoire de Serigne Abdoul Ahad Mbacké, saluée
Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement Mansour Faye, a salué samedi à Touba, la mémoire du troisième Khalife général des mourides Serigne Abdoul Ahad Mbacké, en insistant sur son rôle de bâtisseur du fils du fondateur de la confrérie mouride, Cheikh Ahmadou Bamba.Il a visité l’exposition dédiée aux œuvres de Serigne Abdoul Ahad Mbacké. Au-delà de sa dimension spirituelle, nous avons vu les réalisations du grand bâtisseur à l’origine de l’urbanisation de la cité religieuse de Touba », a-t-il déclaré à l’Aps, après avoir visité une exposition consacrée à la vie et l’œuvre de Serigne Abdoul Ahad Mbacké. En visite dans la cité religieuse samedi, la veille de la célébration du Magal de Serigne Abdoul Ahad Mbacké dit ‘’Baye Lahad’’, sur le thème de la «paix et de l’ouverture », le ministre Mansour Faye s’est aussi entretenu avec Serigne Sidy Mbacké, Khalife de la famille du saint homme. Le Magal commémorant la naissance de Serigne Abdoul Ahad Mbacké, Khalife général des mourides de 1968 à 1989, sera célébré ce dimanche dans la cité religieuse de Touba coïncidant avec le 23e jour du mois lunaire musulman «Chawwal ». Le saint homme par ailleurs fils du fondateur du mouridisme est décrit comme étant un très grand bâtisseur.
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HEURTS À ZIGUINCHOR À LA VEILLE DU PROCÈS DE SONKO
Des jeunes ont lancé des pierres contre les forces de l'ordre, qui ont riposté avec des lacrymogènes. Sonko devrait se présenter ce lundi au greffe du tribunal en prévision de son procès. Personne ne sait s'il va comparaître
Des heurts ont opposé les forces de l'ordre et de jeunes supporteurs de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko lundi matin à Ziguinchor, en Casamance (sud), à la veille du procès pour viols prévu contre ce dernier, a constaté un correspondant de l'AFP.
Des groupes de jeunes ont lancé des pierres contre les forces de l'ordre, qui ont riposté avec des gaz lacrymogènes, a-t-il rapporté.
Les sympathisants de M. Sonko ont établi des barrages dans certaines rues à l'aide de blocs de pierre et de troncs, et brûlé des pneus.
M. Sonko, président du parti Pastef-les Patriotes, est supposé se trouver à Ziguinchor, la ville dont il est maire, alors qu'il doit être mardi à Dakar pour un procès pour viols et menaces de mort sur une employée d'un salon de beauté de la capitale.
M. Sonko se dit la cible d'un complot du pouvoir pour l'écarter de la présidentielle de 2024. Il a annoncé qu'il ne répondrait plus aux convocations de la justice, instrumentalisée selon lui. Il s'expose à être amené de force au tribunal ou à être jugé par contumace.
De nombreux supporteurs se sont regroupés dimanche soir autour de son domicile à Ziguinchor pour passer la nuit et faire un bouclier humain contre une tentative d'arrestation, ont rapporté les médias.
Lex textes stipulent que M. Sonko devrait se présenter ce lundi au greffe du tribunal en prévision de son procès.
Ni les avocats, ni le porte-parole de son parti, sollicités par l'AFP, n'ont dit s'il persistait dans son refus de comparaître. M. Sonko a toujours réfuté les viols et les menaces.
Ses rendez-vous avec la justice ont régulièrement donné lieu à des incidents ou mis Dakar sous tension. Ses adversaires l'accusent de s'en remettre à la rue pour échapper à la justice, ou d'être un agitateur fomentant un projet "insurrectionnel".
L’AFFAIRE SWEET BEAUTE ET D’AUTRES SUJETS POLITIQUES A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE LUNDI
Les parutions de ce lundi 15 mai s'intéressent à l’affaire Sweet Beauté ainsi que l’éclatement de l’alliance scellée par Khalifa Sall avec Ousmane Sonko.
Dakar, 15 mai (APS) – Les quotidiens se sont préoccupés du procès prévu mardi entre l’opposant Ousmane Sonko et Adji Sarr, la jeune dame qui accuse le chef de l’opposition de l’avoir violée menacée de mort.
‘’Tensions en vue !’’ titre EnQuête, affirmant que ‘’le procès de l’affaire Sweet Beauté’’ – du nom du salon de massage dakarois où se serait déroulé le viol présumé – s’ouvre mardi ‘’dans un contexte explosif’’.
Le chef de l’opposition est convoqué ce lundi à 8 h 30 au greffe de la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar, selon le même journal.
S’il ne se présente pas, il risque une ordonnance de prise de corps, autrement dit, le président de ladite chambre peut demander à la force publique de le faire venir, tout comme il peut opter pour le jugement par contumace, sans la présence de M. Sonko, expliquent plusieurs journaux.
L’accusé, maire de Ziguinchor (sud), la ville où il se trouve depuis plusieurs jours, a déclaré, le 7 mai, avoir pris la décision de ‘’ne plus coopérer’’ avec la justice sénégalaise.
‘’Jamais un défi de cette nature n’a été lancé à la justice. Pour la première fois, sans excuse ni autorisation, un citoyen attrait devant la justice décide de ne pas répondre’’, note Tribune.
‘’Ousmane Sonko va-t-il faire le déplacement au palais de justice de Dakar pour faire constater sa volonté de se présenter au procès ? Ou bien va-t-il continuer à désobéir tout en sachant les conséquences d’un tel acte ? La réponse sera connue dans quelques heures’’, commente Le Quotidien.
‘’Un manque de maturité politique’’
C’est ‘’un rendez-vous judiciaire qui tient en haleine tout un pays, après avoir déjà occasionné des émeutes et [des] morts, officiellement 14’’, écrit L’Observateur. Il fait allusion aux émeutes à l’origine de la mort de 14 personnes au moins, au début des accusations de viol et de menaces de mort d’Adji Sarr sur Ousmane Sonko.
L’éclatement de l’alliance scellée par Khalifa Sall avec Ousmane Sonko est commenté par plusieurs journaux, dont WalfQuotidien. C’était une ‘’alliance des contraires’’, selon le journal, qui en juge par le tempérament des deux hommes politiques.
Il estime que l’ancien maire de Dakar ‘’s’est servi de Sonko’’. ‘’La crise au sein de la coalition Yewwi Askan Wi démontre un manque de maturité politique d’Ousmane Sonko. Le maire de Ziguinchor, farouche opposant de Macky Sall, a servi d’escalier à plusieurs leaders, notamment Khalifa Sall’’, lit-on dans WalfQuotidien.
Les quotidiens ont commenté aussi la décision prise par une partie des rebelles du MFDC, le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (sud), de déposer les armes.
Selon Libération, un accord a été signé par le chef rebelle Fatouma Coly et l’amiral Papa Farba Sarr, que le journal présente comme ‘’l’homme de l’ombre’’. Il mène les négociations, au nom de l’Etat du Sénégal, avec la rébellion.
‘’Une étape à la fois décisive, historique et symbolique vient d’être franchie dans la recherche d’une paix définitive en Casamance’’, commente Sud Quotidien.
L’As considère le dépôt des armées par plus de 250 combattants du MFDC comme ‘’un tournant décisif dans la recherche de la paix en Casamance’’.
‘’Des accords ont été signés’’ entre l’Etat et la rébellion, dans le but d’‘’accompagner la réinsertion des ex-combattants et relancer l’économie de la zone longtemps éprouvée par la crise’’, ajoute-t-il.
‘’De profondes cicatrices’’
Bés Bi Le Jour parle d’un ‘’accord historique pour la paix définitive’’ dans le sud du pays où sévissent les rebelles depuis quatre décennies.
Après le renoncement d’une partie des combattants à la lutte armée, ‘’l’Etat tend la main aux autres factions du MFDC’’, affirme Le Soleil.
‘’Réputée être le plus long conflit armé actif du continent africain, la guerre en Casamance, qui dure maintenant près de quarante ans, a fait environ 5.000 morts et 60.000 déplacés’’, souligne Le Soleil.
Cette rébellion ‘’a laissé de profondes cicatrices dans la société casamançaise et au-delà’’ de la Casamance, ajoute-t-il.
Les quotidiens se réjouissent vivement de la qualification du Sénégal en finale de la CAN de football des moins de 17 ans (U17).
‘’Une finale historique !’’ jubile Record, rappelant que l’équipe sénégalaise s’est qualifiée par 5 tirs au but à 4 devant les U17 du Burkina Faso, à la suite d’un match nul, 1-1.
‘’Vendredi prochain, en finale de la 14e édition de la Coupe d’Afrique des nations des U17, [le Sénégal] tentera de décrocher sa cinquième étoile depuis 2022’’, souligne Stades en rappelant que le pays a remporté quatre trophées continentaux depuis février 2022.
HABIB DIALLO, MEILLEUR BUTEUR SÉNÉGALAIS AVEC 20 RÉALISATIONS
En marquant son quatrième doublé en Ligue 1 cette saison, Habib Diallo porte à 20 le nombre de ses réalisations, à trois journées de la fin du championnat.
L‘international sénégalais de Strasbourg (14e), Habib Diallo, est devenu le meilleur buteur sénégalais évoluant dans les grands championnats de football européens avec 20 réalisations, à la faveur du doublé qu’il a inscrit contre Nice (2-0), samedi lors de la 34e journée de ligue 1 française.
En marquant son quatrième doublé en Ligue 1 cette saison, Habib Diallo porte à 20 le nombre de ses réalisations, à trois journées de la fin du championnat. Mieux, il est à une réalisation d’égaler le record de buts marqués dans une même saison par un joueur de Strasbourg. Ce record, vieux de 45 ans, est détenu par Albert Gemmrich, qui avait mis 21 buts lors de la saison 1977- 1978. Diallo s’illustre par des buts inscrits dès l’entame des matchs, avec trois buts marqués à la première minute de jeu depuis le début de la saison. Ce samedi, l’attaquant sénégalais a ouvert le score à la 40e seconde sur une passe décisive du Français Ibrahima Cissokho avant de doubler la mise à la 59e mn sur penalty. Avec 20 réalisations en 34 matchs, le Sénégalais figure dans le quartuor de tête des meilleurs artificiers de l’élite française, à une unité de Jonathan David (Lille) et derrière Alexandre Lacazette (Lyon) et Kylian Mbappé (PSG), qui ont inscrit, respectivement, 24 et 26 buts. A trois journées de la clôture du championnat, l’international sénégalais a fait mieux que le champion du monde Lionnel Messi (PSG, 15 buts), la star Neymar (PSG, 13 buts), ou encore le buteur marseillais Alexis Sanchez (13 buts)
En Espagne, Nicolas Jackson s’est encore illustré avec Villarreal en réussissant un doublé, lors de la large victoire de son équipe (5-1) face à Athletic Bilbao, en match comptant pour la 34e journée du championnat. Le milieu de terrain sénégalais a marqué à la 37e mn puis à la 50e pour son neuvième but de la saison. Nicolas Jackson, buteur sur les quatre derniers matchs de son équipe, vient de réaliser son deuxième doublé, en moins de 15 jours. Il est le meilleur buteur de la Liga espagnole du mois d’avril 2023 avec 7 réalisations devant un certain Karim Benzéma du Réal Madrid, qui en a inscrit 6.
UN BOUCLIER HUMAIN SE FORME AU DOMICILE DU LEADER DE PASTEF
La rumeur d’une imminente arrestation du leader du Pastef Ousmane Sonko se propage à une vitesse exponentielle dans la région
La rumeur d’une imminente arrestation du leader du Pastef Ousmane Sonko se propage à une vitesse exponentielle dans la région. Et depuis quelques jours, les alentours du domicile d’Ousmane Sonko sont «bunkerisés» par de nombreux militants du Pastef, une présence très remarquée de jeunes. Ces derniers s’érigent en sentinelles devant la maison de leur leader. « Nous avons décidé de veiller ici pour protéger notre leader », lance Ousmane Diatta qui se réclame militant de Pastef-les Patriotes à Ziguinchor.
Des jeunes mobilisés tout comme des femmes parfois en tenues traditionnelles veillent devant Ousmane Sonko. « Depuis quelques jours, nous passons nos nuits ici devant la maison. Nous protégeons notre fils à notre manière. On nous dit qu’ils veulent arrêter Ousmane Sonko mais gare à eux », menace la vieille dame tout de noir vêtue assise sur un matelas avec d’autres femmes.
Si ces derniers jours, c’est une poignée de jeunes et de vieilles femmes qui veillaient devant la maison du leader de Pastef, ces dernières heures, le nombre a considérablement augmenté. Le domicile du leader du Pastef est bouclé par des militants de Pastef qui ont décidé de sonner la mobilisation, pour disent-ils, s’opposer à toute arrestation de leur leader. « Pas question de laisser notre leader aux mains des dictateurs», pestent des jeunes qui ont décidé de s’ériger en sentinelle chez Ousmane Sonko. Certains d’entre eux, trouvés devant le domicile, disent avoir même quitté des localités de la région pour venir «soutenir» Sonko.
D’ailleurs, hier dimanche, les responsables de Pastef à Ziguinchor ont organisé une rencontre avec un seul point à l’ordre du jour : mobilisation autour d’Ousmane Sonko. Cette situation notée ces dernières heures à Ziguinchor fait suite à la tenue, ce mardi 16 mai, du procès d’Ousmane Sonko dans l’affaire «Sweet Beauté».
En attendant, les militants de Pastef de Ziguinchor et ceux venus d’autres localités de la Casamance restent massés devant la maison d’Ousmane Sonko située à quelques encablures de la Compagnie de Gendarmerie de Ziguinchor. Le calme habituel des lieux a cédé la place à une ambiance de mobilisation de jeunes et personnes âgées qui se disent déterminés à s’opposer à toute arrestation de leur leader.
Par Félix NZALE
S’EXTIRPER DU CHAOS
Ceux qui sont supposés unir leurs forces contre une 3ème candidature illégale et illégitime de Macky, tiennent aux populations des discours béotiens. ils apparaissent comme de bélîtres, incapables de faire preuve d’équanimité
Les invectives, attaques crypto personnelles et déballages entre membres de l’opposition ont commencé alors que l’échéance électorale arrive à date échue. Ceux qui sont supposés unir leurs forces contre une 3ème candidature «illégale et illégitime» (sic) de l’actuel président, Macky Sall, sont ceux-là même qui, à la faveur de l’appel au dialogue de M. Sall, sont en train de tenir aux populations des discours béotiens, aux antipodes de ce dont on attend des hommes et femmes politiques qui ambitionnent de présider aux destinées de notre pays. Ce faisant, ils apparaissent comme de véritables bélîtres, incapables de faire preuve d’équanimité et d’abstraction.
C’est dire que le champ politique est devenu, pour ceux qui en doutent encore, un cimetière pour la pensée et un espace où se déploie l’arrogance de la nullité.
«Focus 2024», disent-ils. Mais comment faire focus sur l’essentiel lorsqu’on est plus enclin à se taper en dessous de la ceinture et à se vouer mutuellement aux gémonies ? Ceux qui veulent aller au dialogue sont libres d’y aller. Cela ne signifie point, a priori du moins, qu’ils s’y rendent pour vendre leur âme au diable. Et de toute façon, les Sénégalais sauront, à l’issue de cette rencontre, qui y a posé quel acte, dit, ou fait quoi. Sur ce, il y aura un tri à faire entre l’ivraie et la bonne graine. Même s’il arrive parfois que triomphent les imposteurs, les truqueurs, les arnaqueurs et les imbeciles.
Pour les néo politiciens, il leur faut savoir que débuter dans la politique par des billevesées est la pire des choses qui signe automatiquement votre «mort». Les populations ont assez souffert de mensonges et ont besoin d’hommes et de femmes, éthiquement et moralement capables de porter leur rêve : celui d’un Sénégal juste. Ils ont besoin d’hommes et de femmes pour cheminer ensemble vers plus de libertés et plus de paix. D’hommes et de femmes soucieux de la recherche de connaissances et de l’amour des existences.
Le Sénégal, et il n’est sans doute par exagéré de parler ainsi, est devenu un pays chaotique. S’extirper de ce chaos, tel doit être le projet. C’est une urgence qui s’impose avec une force suraiguë. Parce que la machine à décerveler tourne à plein régime et à un rythme affolant, déversant en flux continu les provocations, émotions et fausses informations.
Faudrait-il, sous ce rapport, ramener nos hommes politiques sur les bancs de l’enseignement de la philosophie, de la morale ou de la théologie. Si bien sûr cela est suffisant pour constituer un antidote aux tristesses des campagnes électorales, aux langues de bois, aux mensonges, à l’instrumentalisation de l’humain et au cynisme des manipulations. Mais ça, c’est tout un programme !
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MAMADOU MBODJ TIRE UN BILAN SATISFAISANT
Invité de l’émission Objection de ce dimanche 14 mai 2023, le coordonnateur du mouvement des forces vives de la nation-F24 s’est dit satisfait de la manifestation du 12 mai dernier, à la place de la nation.
Invité de l’émission Objection de ce dimanche 14 mai 2023, le coordonnateur du mouvement des forces vives de la nation-F24 s’est dit satisfait de la manifestation du 12 mai dernier, à la place de la nation. Mamadou Mbodj en veut pour preuve la forte adhésion des populations à la cause du F24. Bien que peiné de constater qu’on ait continué aujourd’hui de parler de troisième mandat, après le combat mené en 2011, M. Mbodj se dit optimiste quant à la perspective à l’issue de cette manifestation.
Un premier acte satisfaisant : c’est ce que le coordonnateur du mouvement des forces vives de la nation
« Il faut dire qu’on est satisfait de cette manifestation, parce que, ce que nous avions prévu, on l’a obtenu. C’est-à-dire une manifestation monstre, une adhésion des populations, des jeunes à la cause du F24 », a déclaré dans l’émission Objection de ce dimanche, Mamadou Mbodj, qui souligne dans le même sillage qu’« Il y a eu un constat facile à faire, la présence massive de jeunes, de femmes et de vieux qui sont venus massivement répondre à notre appel. Cela montre tout simplement qu’il y a une adhésion forte de la population sénégalaise à ce que veut le F24. »
Et Mamadou Mbodji de poursuivre : « ce que veut le F24, ce n’est pas autre chose que la paix. Ce que veut le F24, ce n’est pas autre chose que la préservation de la stabilité, la préservation de l’exception sénégalaise, la préservation de l’harmonie ethnico-religieuse. Cela veut dire tout simplement que le F24 et la population s’opposent à la violation de la Constitution, s’opposent à la politique qui consiste à emprisonner des personnes qui n’ont commis un autre délit que celui d’exprimer leur opinion… ». De même, M. Mbodj a également magnifié le comportement des leaders politiques pour leur attitude irréprochable, après les huées sur leurs camarades : « L’attitude des leaders a été irréprochable. Parce que même, lorsqu’il y a eu quelques huées, il faut l’admettre, il y a eu également des applaudissements, mais ceux qui ont fait l’objet de ces huées-là, ont été véritablement soutenus par tous les autres, encouragés, félicités par tous les autres pour leur courage d’être ensemble pour l’unité, évidemment, qu’ils prônent et qu’ils préconisent. Donc, ils sont unis dans le F24. Et ils l’ont été jusqu’à aujourd’hui, où on sent une unité, une volonté commune d’aller ensemble et de réussir ensemble. De ce point de vue-là, on est satisfait des leaders du F24. »
Toutefois, l’ancien coordonnateur du M23 se dit peiné de voir que le débat sur le troisième mandat resurgisse encore aujourd’hui. « On est très peiné. C’est avec regret qu’on constate qu’on doive aujourd’hui, encore, parler de troisième mandat. Parce que ce n’est pas seulement une répétition de l’histoire, c’est un recul démocratique, un grave recul démocratique », regrette-t-il en magnifiant l’acte posé vendredi dernier pour défendre la République.
A son avis : « Il s’agit de défendre ce qui fait que nous sommes ensemble. Ce qui fait que nous sommes ensemble, c’est la Constitution. C’est la constitution qui structure notre vivre ensemble. Donc si quelqu’un décide de violer délibérément la loi, parce que comme je l’ai dit, la constitution est très claire. Et lui-même l’a interprété de la meilleure des manières. Et nul autre le faire mieux que lui. « Nul ne peut exercer plus de deux mandat consécutif ». Cependant, à la question de savoir s’il est optimiste quant à la perspective au sortir de cette manifestation, il répond : « Optimiste, parce que moi, je crois que nous les hommes, nous sommes les sujets de l’histoire. Nous devons avoir l’intelligence sociale au Sénégal de dépasser cette situation. Nous devons avoir l’intelligence sociale de faire comprendre à Monsieur Macky Sall, que la voie qu’il a empruntée n’est pas la bonne. Que Monsieur Macky Sall et ses compagnons reviennent à la raison, comprennent que ce Sénégal-là vaut tous les sacrifices, que ce Sénégal-là vaut qu’ils renoncent à leur intention de nous en imposer».
PLUS DE 250 COMBATTANTS DE DIAKAYE ET DE IRAPA DÉPOSENT LES ARMES
Acte 3 de l’accord de paix entre l’etat du Senegal et le Mfdc, Une étape à la fois décisive, historique et symbolique vient d’être franchie dans la recherche d’une paix définitive en Casamance.
Une étape à la fois décisive, historique et symbolique vient d’être franchie dans la recherche d’une paix définitive en Casamance. Il s’agit de la signature avant-hier, samedi 13 mai 2023, à Mongone dans la commune de Djinaky (Nord Bignona), de l’acte 3 de l’accord de paix entre l’Etat du Sénégal et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), à travers les factions de Diakaye et l’Initiative pour la réunification des ailes politiques et armées du MFDC (IRAPA). Toutes les parties prenantes s’engagent à respecter la parole donnée. Les désormais ex-combattants ont officiellement déposé les armes et sollicité un accompagnement des pouvoirs publics et des partenaires. L’Etat rassure que ses efforts seront poursuivis et renforcés à leur côtés.
L ’onde de choc des sentiments de joie d’une paix retrouvée, mêlés de compassion en la mémoire des victimes du conflit armé en Casamance et le rêve d’un avenir prometteur, attestent de toute la symbolique que représentait cette cérémonie officielle de dépôt des armes. Plusieurs allocutions ont certes prononcées, mais pour une seule et unique visée : la synergie des efforts pour une paix durable.
Prenant la parole le premier, le maire de Djinaky a brièvement rappelé que sa commune a payé un lourd tribut de ce conflit armé en Casamance avec, ditil, son cortège de pertes en vies humaines, de blessés et mutilés de guerre, de populations déplacées et de réfugiées. Il s’y ajoute, déclare Alphousseyni Diémé, «le gel des activités économiques, retard dans les constructions d’infrastructures de base, élargissement de la pauvreté, recul de la scolarisation des enfants, problème d’état civil, entre autres».
L’édile de cette collectivité territoriale de l’intérieur du Fogny et de la Zone des Palmiers d’exprimer sa joie d’arriver à ces accords, après moult échecs. «Nous nous réjouissons des résultats probants ayant donné lieu à la signature de cet accord de paix sur les cendres des conclaves n’ayant point abouti à grand-chose comme ceux de Cacheu en mai 1991, de Banjul en décembre 1999, de Foundiougne en 2005, Ziguinchor, Saint-Egidio pour ne citer que ceux-là», a ainsi rappelé M. Diémé qui a exprimé sa satisfaction. Ce sont des dates qui avaient suscité un espoir incommensurable de voir la paix s’installer et qui, in extremis, ont vu «le résultat s’éloigner comme une colombe dans les cieux».
DES INVESTISSEMENTS ATTENDUS POUR SECURISER LE PROCESSUS DE PAIX
Si ces populations de la commune de Djinaky, qui obéissent aux ordres de la faction rebelle de Diakaye, acceptent volontiers de procéder au dépôt des armes suivi de la signature formelle des accords de paix, c’est qu’en retour, elles s’attendent aussi que l’Etat y engage des investissements structurants ainsi que le programme de réinsertion des ex-combattants ayant déposé les armes. A ce sujet, le maire de Djinaky a invité l’Etat du Sénégal à «prendre toutes les dispositions nécessaires pour un démarrage effectif du projet de construction etl’équipement du poste de santé deBitiBiti parle programme d’urgence de développement communautaire (PUDC) et sa dotation d’une ambulance», a relevé Alphousseyni Diémé, le maire.
Et de poursuivre, surles urgences sociales ardemment réclamées. Il s’agit, selon lui, du désenclavement de la Zone des Palmiers, de la boucle économiqueRN5de Ebinako-Kabiline (communes 1 et 2 RN5 (Kansala).
Ces accords d’une paix retrouvée aiguisent l’appétit des populations de cette contrée du Nord de Bignona de disposer d’un Schéma directeur d’aménagement urbain (SDAU), du Plan d’urbanisme de détails (PUD) et de Plans de lotissements pour les zones d’extension prioritaires, afin de lutter contre les spéculations foncières, tout en préservant les activités économiques comme l’agriculture, la pêche, l’élevage et le tourisme.
Le maire deDjinaky sollicite, dans le même temps, l’extension du réseau d’adduction d’eau, pour assouvir la forte demande sociale.
Et enfin, Alphousseyni Diémé déclare exprimer toute sa gratitude, en son nom propre ainsi qu’au nom de ses collègues de Diouloulou, de Kataba 1 et de Kafountine, l’ensemble des acteurs qui ont œuvré pour donner corps à ces accords de paix. «Je prie Dieu pour que cette présente cérémonie marque le départ d’une série d’événements similaires consacrant l’aboutissement d’un dialogue fécond entre des frères qui auront finalement accepté de semer la graine de la paix», conclut-il sur cette belle note d’espoir.
RESPECT ET SACRALITE DE LA PAROLE DONNEE, DIAKAYE ET IRAPA JURENT LA MAIN SUR LE CŒUR!
En déclarant solennellement et au nom de tous les combattants de la faction rebelle de Diakaye, le commandant de cette Zone des Palmiers a juré, la main sur le cœur, avoir définitivement tourné le dos aux visées indépendantistes, mais sollicite, à juste raison, une prise en charge en vue de leur réinsertion sociale et économique. «Je jure mourir atrocement si je dois retourner en forêt pour combattre à nouveau. Mes compagnons de guerre et moi avons définitivement déposé les armes à compter de ce jour. J’ai passé plus de trente ans dans la forêt et sans vie de famille aucune. Ma femme m’a abandonné», témoigne Fatoma Coly, le commandant de Diakaye. Et le désormais ex-chef de guerre d’interpellerles pouvoirs publics : «Nous sommes plus de 250 combattants à avoir déposé les armes. Nous sollicitons l’accompagnement de l’Etat du Sénégal sous forme de programmes de réinsertion car après plusieurs décennies dans la forêt, il nous faut une reconversion dans la vie civile. Aussi, voudrions-nous disposer d’infrastructures de désenclavement et de promotion économique pour avoir des créneaux porteurs de revenus», dit-il. De son côté, Lamine Coly, le coordonnateur de IRAPA (Initiative pour la réunification des ailes politiques et armées du Mouvement des forces démocratiques de Casamance), mise en place par Diakaye dans le cadre de sa dynamique de paix dira : «c’est une œuvre conjointe de Diakaye et de IRAPA de déposer les armes
Ils n’ont jamais été vaincus mais se sont souciés de pauvres populations victimes pour déposer les armes. Nous invitons l’Etat à renforcer les investissements dans ce secteur de Diakaye que sont les arrondissements de Kataba 1, Sindian et de Tendouck. Je salue leur courage et je demande à tout bon fils de la Casamance d’encourager ce processus de paix. Tout le monde et ensemble, cultivons la paix. Vous avez entendu nos mamans chanter en disant enfin voilà la paix. C’est historique et c’est la paix des braves», a notamment fait observer Lamine Coly, le coordonnateur de IRAPA.
L’ETAT DU SENEGAL ET SES PARTENAIRES RASSURENT
A cette cérémonie historique et officielle de dépôt des armes et de signature de l’acte 3 (acte III) des accords de paix à Mongone, étaient présents l’Amiral Papa Farba Sarr, le coordonnateur du Comité Ad-hoc et le gouverneur de la région de Ziguinchor, au nom de l’Etat du Sénégal. Le premier cité a déclaré que «cette cérémonie est historique et symbolique de la volonté de paix définitive en Casamance de la part du chef de l’Etat le président Mack Sall, des combattants de Diakaye et des populations qui aspirent à la paix des esprits et des cœurs et de tous les autres acteurs qui ont travaillé dans cette voie noble ainsi que la facilitation de HD qui travaille pour le compte de l’union européenne ici représentée par son Ambassadeur Jean Marc Pisani», a dit l’Amiral Sarr. Il ajoute, en citant le chef de l’Etat, «le président Macky Sall a dit, je cite : «pour faire la guerre il faut être courageux ; mais pour faire la paix, il faut être plus courageux». Nous devons être animés ensemble, pour consolider la paix y compris par des actions de développement à la base et dans la perspective d’une solution définitive de cette crise qui a longtemps duré». Et l’Amiral Papa Farba Sarr de conclure que «la paix est une construction de tous les jours. Sans la paix il ne saurait y avoir de développement et inversement sans le développement nous ne pouvons pas avoir la paix».
Pour sa part, le gouverneur de la région de Ziguinchor rappelle que «ceux qui ont déposé les armes aujourd’hui, vont devoir reprendre leur place dans la vie civile et réintégrer la communauté. Pour ce faire, quel que soient les souffrances ou les dommages subis, j’invite chacun et chacune au pardon et à la réconciliation. A apprendre à oublier et à regarder devant soi pour asseoir une paix sociale durable», a-t-il fortement recommandé. Et le chef de l’exécutif régional de Ziguinchor, Guédji Diouf, de rassurer : «l’Etat sera à vos côtés et conformément à la vision et aux orientations de son excellence le président Macky Sall, les efforts jusqu’ici consentis seront poursuivis et renforcer pour le développement de la zone de Diakaye et de toute la région de Ziguinchor».
LA COSCPAC, PIVOT DES NEGOCIATIONS DE LA SOUS-REGION
Enfin et au nom de tous les acteurs de la société civile, Henry Ndecky, le coordonnateur de la COSCPAC, en sa qualité de facilitateur, a apporté des témoignages, non sans écraser quelques larmes charriées par les dures épreuves vécues et la complexité des négociations ayant ainsi abouti avec succès. Cette organisation intégratrice a pesé très lourd dans la balance de cette signature des accords de paix. La COSCPAC regroupe plus de 200 structures de la société civile dont celles de la Gambie et de la Guinée-Bissau. Sans en être son trophée de guerre à elle, mais cette signature de paix à l’actif de la COSCPAC et de ses partenaires d’accompagnement lui confère une lettre de noblesse désormais imprimée dans les sables du temps. Les femmes du bois sacré, les gardiens des religions traditionnelles et des musulmans, des jeunes et de bien d’autres représentations ont rehaussé cette cérémonie de leur présence, en pleine forêt du Diakaye.