COMMUNIQUE DU CONSEIL DES MINISTRES DU MERCREDI 03 MAI 2023
Le Conseil des ministres s’est tenu ce mercredi 03 mai 2023 au Palais de la République, sous la présidence du Chef de l’Etat, son Excellence, Monsieur Macky SALL.
Le Conseil des ministres s’est tenu ce mercredi 03 mai 2023 au Palais de la République, sous la présidence du Chef de l’Etat, son Excellence, Monsieur Macky SALL.
A l’entame de sa communication, le Président de la République a saisi l’occasion de la célébration de la fête du Travail 2023, pour adresser ses chaleureuses félicitations au Ministre du Travail, du Dialogue social et des relations avec les Institutions, aux travailleuses et aux travailleurs, au Haut Conseil du Dialogue social et à l’Administration du travail.
Après la réception, en présence de l’ensemble du Gouvernement et des représentants du Patronat, des cahiers de doléances des centrales syndicales, le Chef de l’Etat a salué le sens des responsabilités des centrales syndicales et réaffirmé sa disponibilité à toujours renforcer le dialogue social tripartite entre l’Etat, le Patronat et les Syndicats, en vue de soutenir davantage l’entreprise, de protéger au mieux les travailleurs et d’assurer une stabilité sociale durable, propice à l’émergence du Sénégal.
Dans cet esprit, le Président de la République a indiqué au Premier Ministre, l’impératif d’assurer un suivi régulier de l’état de prise en charge des doléances sectorielles à travers une évaluation trimestrielle selon des modalités consensuelles définies avec les partenaires sociaux. Le Chef de l’Etat a, à cet effet, souligné, la nécessité d’installer des comités du dialogue social dans tous les secteurs et de désigner un point focal « dialogue social » dans chaque ministère.
Au regard des efforts notables consentis par l’Etat pour augmenter significativement les rémunérations des agents publics et atténuer les effets de la vie chère sur les ménages, le Président de la République a insisté sur l’urgence de finaliser les négociations tripartites dans le secteur privé.
Dans cette dynamique, le Chef de l’Etat a demandé au Premier Ministre de préparer avec les partenaires sociaux, un nouveau Pacte de stabilité sociale et d’émergence économique, dont la signature pourrait intervenir d’ici fin juillet 2023.
Par ailleurs, le Président de la République est revenu sur la protection sociale des travailleurs, notamment ceux relevant du secteur informel en demandant au Gouvernement d’accélérer la finalisation de la stratégie nationale de formalisation du secteur informel.
En outre, le Chef de l’Etat a demandé au Gouvernement de renforcer l’autonomisation et la protection des femmes au travail avant de souligner l’urgence d’accentuer le processus d’apurement du « Passif social » et de surveiller la situation des entreprises publiques et privées en difficulté, notamment celles relevant de l’industrie.
Le Président de la République a aussi demandé au Premier Ministre de finaliser, après étude de la neutralité de leurs impacts budgétaires et financiers, les textes réglementaires et accords d’établissement concernant des entités publiques et/ou des personnels du secteur public.
Au demeurant, le Chef de l’Etat a invité le Ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions, à poursuivre la modernisation de l’Administration du travail, dont le rôle central dans la protection des travailleurs, doit être renforcé.
Le Président de la République a notamment demandé au Ministre de la Communication de veiller au renforcement du dialogue social dans le secteur public de la presse et d’accentuer les efforts de transformation du secteur avec l’application intégrale du Code la presse.
1 Communiqué du Conseil des Ministres du 3 mai 2023
Enfin, le Chef de l’Etat a rappelé au Conseil, l’audience prochaine qu’il accordera aux organisations patronales du Sénégal dans le cadre du dialogue économique avec le secteur privé national.
Abordant la réception et de la décoration au Palais de la République, à la dignité de Grand-Croix de l’Ordre national du Lion, des neuf (9) tirailleurs, ressortissants du Sénégal, définitivement rentrés au pays, avec l’accompagnement de la République française, le Chef de l’Etat a félicité, au nom de la Nation, nos braves compatriotes de retour, qui, durant toute leur carrière, ont servi avec courage, sous les drapeaux, en ayant en bandoulière la défense de la liberté et la préservation de nos valeurs de civilisation.
A cet égard, le Chef de l’Etat a demandé au Ministre des Forces Armées de prendre toutes les mesures adéquates afin de favoriser les meilleures conditions d’installation et de suivi social au Sénégal pour ces dignes anciens combattants.
En outre, le Président de la République a demandé au Ministre des Forces Armées de renforcer l’Office national des Anciens combattants, dont le siège doit disposer de toutes les commodités modernes en vue de perpétuer la mémoire de nos compatriotes- anciens combattants.
Revenant sur l’inauguration, ce mardi 02 mai 2023, de la Zone d’activités des mécaniciens et professionnels de l’automobile (ZAMPA), le Chef de l’Etat a félicité le Ministre de l’Artisanat et de la Transformation du Secteur informel, Docteur Pape Amadou NDIAYE, l’AGETIP, l’entreprise GETRAN et l’ensemble des professionnels de la mécanique générale, pour la réalisation de cette infrastructure majeure, qui participe de son ambition de modernisation et de transformation de l’Artisanat national
Le Président de la République a ainsi demandé au Gouvernement d’engager, dans le consensus de toutes les parties prenantes, la relocalisation progressive des activités des mécaniciens et des professionnels de l’automobile au niveau de cette plateforme moderne, qui doit s’ériger en véritable centre national de développement des professions de l’Automobile.
Dans cet élan, le Chef de l’Etat, a demandé au Premier Ministre de mobiliser l’ensemble des dispositifs d’encadrement, de formation (3FPT), de financement (DER/FJ, FONGIP, PROMISE) et de promotion de l’emploi (convention Etat/employeurs), afin d’accompagner la transformation du sous-secteur de la mécanique automobile, dans lequel les artisans doivent bénéficier d’un renforcement de capacités avec le recours aux nouvelles technologies.
Le Président de la République a, enfin, demandé aux Ministres en charge de l’Urbanisme et des Collectivités territoriales, de diligenter l’élaboration d’une cartographie nationale des zones occupées par les mécaniciens et professionnels de l’automobile, afin de faciliter, dans toutes les capitales régionales, la relocalisation des activités liées à ce sous-secteur majeur, qui contribue à l’apprentissage, à la qualification professionnelle et à l’insertion des jeunes.
S’agissant de l’accélération de la phase 2 du Train express régional, le Chef de l’Etat a rappelé au Gouvernement que le TER demeure l’un des projets emblématiques du Plan Sénégal Emergent (PSE), pour lequel il attache du prix à l’exploitation optimale à la satisfaction des usagers et populations des zones desservies.
A cet égard, le Président de la République a demandé au Gouvernement de veiller en permanence sur la qualité du service offert aux clients, au regard du succès constaté dans la fréquentation du TER et à l’état d’avancement, dans les délais contractuels, des travaux, infrastructures (gares, ponts et voiries....) et installations des équipements de la phase 2, prévue sur 19 km entre Diamniadio et l’Aéroport international Blaise Diagne.
2 Communiqué du Conseil des Ministres du 3 mai 2023
Sur le climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures, le Chef de l’Etat est revenu sur les sujets suivants :
- la préparation des examens et concours 2023, en demandant au Gouvernement, en particulier aux Ministres en charge de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la formation professionnelle et des finances, de prendre, dès à présent, toutes les dispositions requises, pour l’organisation dans les meilleures conditions, des examens et concours sur l’étendue du territoire national
- l’évaluation des mesures de sécurité routière et du suivi du programme de modernisation du secteur des transports, en invitant le Premier Ministre à engager avec toutes les structures publiques et organisations de professionnels impliquées, l’évaluation de l’application des mesures de prévention des accidents et de renforcement de la sécurité routière. Le Président de la République a, en outre, demandé au Gouvernement de veiller au fonctionnement optimal du Conseil exécutif des Transports urbains durables (CETUD), au regard de l’extension de ses missions et du développement exceptionnel des transports urbains dans la région capitale avec l’exploitation combinée du TER, du BRT et d’autres systèmes publics et privés de transport.
- Dans sa communication, le Premier Ministre est revenu sur le suivi de la coordination de l’activité gouvernementale en évoquant :
sa participation à la Conférence économique internationale sur l’amélioration du ciblage des politiques publiques à l’UCAD;
· le Conseil interministériel sur la campagne agricole ;
· la réunion interministérielle sur les aéroports régionaux.·
AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES
le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait une communication sur la situation internationale ;
· le Ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement a fait une communication sur le projet de « Système de gestion intelligente du Trafic à Dakar » ;
· le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation a fait une communication sur l’état de mise en œuvre des treize (13) décisions présidentielles issues de l’audience accordée à la communauté universitaire;
· le Ministre du Commerce, de la Consommation et des PME a fait une communication sur le « Système intégré de recensement et de suivi individualisé des commerces » (SIRSIC) et un point sur la campagne de commercialisation de l’oignon et de la pomme de terre.
AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
Le Conseil a examiné et adopté :
le projet de décret portant organisation du Ministère du Développement industriel et des Petites et Moyennes Industries.·
Communiqué du Conseil des Ministres du 3 mai 2023
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
- Monsieur Amadou Abdoul SY, Economiste, précédemment Directeur général de l’Agence de Régulation des Marchés, est nommé Président du Conseil d’Administration du Laboratoire National d’Analyses et de Contrôle (LANAC), en remplacement de Monsieur Kalilou DANFA.
- Monsieur Samba SALL, Spécialiste en Management et en gestion des projets, est nommé Président du Conseil de Surveillance de l’Agence nationale de l’Etat civil (ANEC).
- Monsieur Khadim DIOP, Consultant, est nommé Président du Conseil d’Administration du Conseil exécutif des Transports urbains durables (CETUD).
- Monsieur Thierno Birahim AW, Docteur en Transport, est nommé Directeur général du Conseil exécutif des Transports urbains durables (CETUD).
- Monsieur Ansoumana SANE, Juriste, précédemment Secrétaire général de LIMAK - AIBD - SUMMA (LAS), est nommé Directeur général de l’Agence de Régulation des Marchés (ARM), en remplacement de Monsieur Amadou Abdoul SY, appelé à d’autres fonctions.
Fait à Dakar le 03 mai 2023
Le Ministre du Commerce, de la Consommation et des Petites et moyennes Entreprises, Porte-parole du Gouvernement
Abdou Karim FOFANA
Communiqué du Conseil des Ministres du 3 mai 2023
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JOURNEE MONDIALE DE LA PRESSE, LA FLAMME DU JOURNALISME ENCORE VIVE
La Journée mondiale de la liberté de la presse est célébrée le 3 mai de chaque année. Malgré les difficultés que rencontre la profession de nombreux jeunes aspirent à la pratiquer. Le constat a été fait ce mercredi 3 mai 2023 au CESTI.
La Journée mondiale de la liberté de la presse est célébrée le 3 mai de chaque année. Malgré les difficultés que rencontre la profession, notamment la précarité et la baisse du niveau, de nombreux jeunes aspirent à la pratiquer. Le constat a été fait ce mercredi 3 mai 2023 au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti). Un Institut de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), qui va porter, à la suite d’une décision prise par le chef de l’Etat, Macky Sall, le nom du regretté Mame Less Camara. Une figure majeure de la presse décédée samedi 29 avril.
L’amphithéâtre Eugénie Rokhaya Aw, en hommage à l’ancienne directrice de l’Institut universitaire, dépassé, un groupe d’étudiants est trouvé en pleines discussions, à l’entrée du bâtiment principal. Parmi eux, Paul Dacosta, étudiant en 3e année de Licence en Journalisme. Interrogé sur son choix, il explique : “Je dirai que c’est la prise de conscience d’honorer cette mission de service public, je dirai même d’intérêt général. Je pense qu’avant d’être journaliste, on est d’abord citoyen. En apportant notre pierre à l’édifice, en donnant une information avec toute la rigueur qui sied, on pourra permettre au public, dans toutes ses composantes, de répondre à ses aspirations que ce soit politique, social, économique, etc.”
Il ajoute : “C’est cette mission noble qui m’anime en tant que jeune aspirant journaliste.” Poursuivant, il insiste, toutefois, sur un “autre aspect, “celui de la qualité informationnelle.”
Pour lui, “c’est un défi pour nous autres jeunes. Car on sait l’importance que l’information a pour le débat public. On se doit de rehausser le niveau du débat. Il est tellement pollué par des créateurs de contenus qui ne sont pas des journalistes et qui font très mal le boulot. On se doit, nous qui sommes formés à bonne école, de relever ce défi-là.”
Sur ce volet, insiste-t-il, “c’est une question de volonté, il faut que les journalistes ne soient pas dans ce mutisme-là. Parce qu’ils ne parlent plus. Il faut s’asseoir et discuter des problèmes du métier. C’est un métier qui bouge. Il y a de nouvelles influences.” À ce niveau, le jeune journaliste pose “la question de l’intelligence artificielle.” Avant de s’interroger : “Qu’est-ce qu’on en fait ? Est-ce que les gens posent le débat ? La précarité ? Est-ce que les gens posent le débat pour réfléchir sur la profession ? Cette posture éthique-là n’est pas prise en compte par les journalistes eux-mêmes. Les journalistes devraient impliquer les politiques dedans. Parce que pour assainir la presse, il faut régler la question de l’accès à l’information au Sénégal. Il y a beaucoup de choses que les gens ne connaissent pas. Les journalistes ne peuvent pas accéder à ces informations-là. Les journalistes n’en parlent pas” alors qu’ils “doivent s’approprier ces questions-là et les disséquer.”
Pour son camarade de promotion, Djibril Diallo, le journalisme est l’un des métiers les plus stratégiques. Parce qu’il vous met au centre du jeu. Le journaliste est aujourd’hui entre les populations elles-mêmes mais également entre les populations et les autorités. Choisir le métier, c’est choisir de servir dignement ses concitoyens parce que vous êtes un relais d’information. Sans information, le pays est en proie à la désinformation. Je pense que ce ne sont pas des choses à encourager. La plus grande erreur qui puisse exister, c’est de penser que tous les jeunes doivent s’engager en politique. Il nous faut aujourd’hui de bons jeunes qui s’engagent dans le journalisme, de bons jeunes économistes, ingénieurs, et je pense que c’est en regroupant tout cela que nous allons construire ensemble notre pays.”
Au moment où d’autres investissent le milieu après avoir échoué ailleurs, le journalisme est une vocation donc pour Diallo. “Parce qu’avant de venir au Cesti, nous avons été formés dans d’autres domaines. Après avoir obtenu notre diplôme, nous avons tout laissé tomber pour venir faire le Concours du Cesti. Cela montre à quel point, nous sommes déterminés à servir notre pays par le biais du journalisme. Avant d’intégrer ce métier, il faut avoir de la passion et c’est comme ça qu’on va servir dignement ce métier. Ce qui fonde la pratique du métier, c’est l’éthique et la déontologie.”
Leur camarade Mahmoud Pam va plus loin : “C’est aussi un métier qui est crucial pour un pays qui se veut démocratique. C’est un maillon de la chaîne démocratique. Nous sommes le 3e sinon le 4e pouvoir.” Ainsi, à la question de savoir est-ce qu’on exerce pleinement ce rôle ? “C’est très difficile de le dire dans une époque où il y a ce foisonnement de réseaux sociaux numériques, avoue-t-il. Il y a des influenceurs, des manipulateurs, des affabulateurs mêmes. Le rôle du journaliste est encore plus primordial dans l’espace médiatique. Ce rôle doit être de donner des informations vraies, des informations vérifiées.”
Par conséquent, préconise-t-il, “le défi est au fack-checking. C’est-à-dire “de vérifier les faits.” Pam, qui se félicite d’avoir été formée à bonne école, soutient, abordant les défis à relever, que le journaliste doit “être incontournable, un homme de son temps, (qui) épouse le numérique.”
Au sein de la direction, on assure avoir anticipé sur ces écueils. “Le journaliste est un métier qui n’est pas statique. Il est évolutif. De nos jours, on parle de plus en plus des Technologies de l’information et de la communication (Tic), qui sont venues assaillir le secteur des médias, reconnaît le Directeur des études, Mouminy Camara. Au Cesti, on s’adapte à la nouvelle situation, en intégrant dans les curricula d’enseignement de nouveaux modules, qui prennent en compte cette nouvelle situation. De la 1ère à la 3e année, il y a de nouveaux modules. Au Cesti, la plus-value, c’est qu’on forme nos produits en Jri (journaliste reporter d’images). A l’issue de l’obtention de leur diplôme en tant que journaliste, tant bien même qu’ils se spécialisent en radio, télévision ou presse écrite, ils sont capables de nager entre les différents dispositifs. Au-delà de cette formation intégrale en Jri, on s’adapte au contexte contemporain. Il y a un module en lien avec le développement personnel. C’est-à-dire qu’on prépare plus ou moins l’étudiant à son insertion professionnelle. Si par malchance, ils n’ont pas pu intégrer un organe médiatique, ils peuvent eux-mêmes entreprendre et créer leur propre entreprise. On a un exemple patent au Cesti. Un étudiant, qui a fait sa formation au Cesti, a créé son organe de presse, en l’occurrence la maison des reporters de Moussa Ngom”. D’ailleurs, soutient-il, un plan stratégique permet de réfléchir sur les perspectives de l’exercice du métier.
L'IA, LES CRAINTES DE GEOFFREY HINTON
Pionnier de l'intelligence artificielle, Geoffrey Hinton est à l’origine des travaux qui ont servi au développement de systèmes tels que Chatgpt. Après 10 ans au sein de Google, il démissionne de l’entreprise et met en garde contre ses inventions.
Il est à l’origine des travaux qui ont servi au développement de systèmes d’intelligence artificielle comme Chatgpt. Geoffrey Hinton est un des pionniers de l’Intelligence Artificielle (IA) et travaille sur l’apprentissage automatique depuis les années 1970. Aujourd’hui, après 10 ans au sein de Google, il démissionne de l’entreprise et met en garde contre ses inventions.
Dans une interview accordée au New York Times, il a évoqué les risques de l’intelligence artificielle et ses regrets quant à son rôle dans sa conception. Persuadé du bien-fondé de l’IA tout au long de sa carrière académique, il admet aujourd’hui “qu’une part de lui regrette l’œuvre de sa vie”.
“Pionnier” des travaux sur les réseaux neuronaux
Britannique ayant émigré au Canada, Geoffrey Hinton a jeté les bases de la technologie de l’intelligence artificielle. En 1972, fraichement diplômé, il a commencé ses travaux sur les “réseaux neuraux”– des systèmes qui peuvent apprendre des facultés en étudiant des données, comme le machine learning. En 2012, lui et deux de ses étudiants ont sorti un système capable de reconnaître le contenu présent sur des images. Google a alors racheté la boîte pour 44 millions de dollars. Il reçoit en 2019 le Turing Award, considéré comme le prix Nobel de l’informatique, avec ses collègues Yann LeCun et Yoshua Bengio.
S’il refuse de critiquer le géant Google après sa démission, l’homme de 75 ans joue aujourd’hui les lanceurs d’alertes. Dans l’interview publiée dans le quotidien américain le lundi 1er mai, le chercheur sensibilise sur les risques liés à la course à l’intelligence artificielle et se rassure comme il peut “ Je me console avec l’excuse classique : si je ne l’avais pas fait, quelqu’un d’autre l’aurait fait”
Une possible menace pour l’humanité
En mars 2023, OpenAI de GPT4 lance une nouvelle version plus puissante du modèle du langage naturel qui opère ChatGPT. Cette interface d’IA générative est utilisée par des millions de personnes depuis quelques mois pour rédiger des dissertations, des poèmes ou encore des lignes de code informatique.
Un déploiement à toute vitesse susceptible de bouleverser de nombreux métiers et qui inquiète M. Hinton “Regardez ce qu’il en était il y a cinq ans et ce qu’il en est aujourd’hui. Prenez la différence et propagez-la vers l’avant. C’est effrayant”. Face à cette menace, M. Hinton met aussi en garde, dans le New York Times, contre la désinformation qui pourrait être générée par l’IA.
Des scientifiques contre l’IA
Geoffrey Hinton n’est pas le seul à émettre des craintes. Un peu partout dans le monde, des voix se lèvent contre le développement rapide de l’IA. Des personnalités de l’Association for the Advancement of Artificial Intelligence, une société académique, ont publié une lettre, mettant en garde contre les risques de l’IA. Eric Horvitz, chercheur en chef chez Microsoft (qui collabore étroitement avec OpenAI, développeur de ChatGPT), était par exemple un des signataires.
En début d’année, ils étaient 1000 personnalités, parmi lesquels Elon Musk et Steve Wozniak, à signer une lettre demandant à mettre en pause le développement des modèles d’IA plus performants que ce qu’ils sont aujourd’hui. Geoffrey Hinton n’a pas fait partie des signataires, mais il a affirmé au New York Times que les scientifiques ne devraient pas faire encore monter en puissance ces IA “avant de savoir s’ils sont capables de les contrôler”.