Hausse des tarifs sur le réseau de l'Aftu
Depuis la hausse du prix du carburant, certains transporteurs du réseau de l'Aftu tentent d’augmenter les tarifs. Le directeur général du Cetud, Dr Thierno Birahim Aw, a eu écho que certaines lignes du réseau de transport appliquent une hausse des tarifs sans le consentement de son service. A cet effet, il a saisi les présidents des Gie de l’Aftu pour leur signifier que cette pratique viole les termes de la convention d'exploitation et entre en contradiction avec la démarche concertée en cours, sous la supervision du ministère en charge des Transports terrestres. M. Aw met en demeure les présidents des Gie de prendre immédiatement les mesures idoines pour demander à leurs membres de respecter les tarifs en vigueur. Le directeur général du Cetud menace de retirer les autorisations de transport aux opérateurs qui persisteront dans cette modification unilatérale des tarifs en cours. M. Aw rappelle, par ailleurs, que les travaux du comité mis en place à l'effet de formuler des recommandations sur les modalités de financement de l'impact du réajustement des prix du carburant sur le transport urbain sont finalisés et doivent suivre un processus de validation.
Des photos de Serigne Touba acquises à 40 millions FCFA
Des photographies originales de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké ont été mises aux enchères hier, à la maison De Baecque et Associés de Lyon (France). Mais la communauté mouride n’a pas lésiné sur les moyens pour acquérir les photos du guide religieux. Le collectif composé de disciples mourides (Dahiras, dignitaires religieux, chercheurs, professionnels, etc.), en lien avec l’ambassade du Sénégal en France informe, dans un communiqué reçu à «L’As», l’acquisition de 06 photographies originales de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké mises aux enchères à la maison De Baecque et Associés de Lyon. Selon le Collectif, ces photos historiques représentent la pose de la première pierre de la mosquée de Diourbel en 1918. Ainsi, elles deviennent de facto un patrimoine commun et inaliénable de la communauté mouride. Les photos seront remises officiellement et en dernier ressort aux autorités mourides qui en détermineront les modalités de conservation, indique la même source. D’après le Collectif, ces photos (composant le lot 93) ont été adjugées, à l’issue des enchères, à 48 000 euros, auxquels s’ajoutent des frais estimés à environ 12 000 euros. Ce qui porte leur valeur finale à 60 000 d’euros, environ 40 millions de FCFA. En plus de ces six photos, ajoute le collectif, toutes les autres photographies et supports figurant dans le même album (lot 94), ont été également acquis
Défis de la révolution numérique
A l’instar des autres services, les femmes du ministère de l’Intérieur ont célébré la journée internationale de la femme. Représentant le ministre de l’Intérieur, Alioune Aïdara Ndiaye, secrétaire général du ministère, a invité les femmes à réfléchir davantage sur les nouveaux défis de la révolution numérique fracturée au détriment des femmes qui demeurent encore largement des «laissées pour compte» face au phénomène persistant de violence basée sur le genre qui accroît leur vulnérabilité. Il rassure qu’à l’image de la Communauté internationale, le gouvernement du Sénégal accorde une importance particulière à la situation des femmes qui est prise en compte dans tous les aspects du processus d’émergence, de développement humain, de la promotion de la paix et de la sécurité. C’est tout le sens, dit-il, de la stratégie d’équité et de genre adoptée sur l’horizon 2015-2025 en vue de rétablir les équilibres entre les hommes et les femmes en cohérence avec les ambitions du Plan Sénégal Émergent.
RSF demande la libération de Pape Ndiaye
Reporters Sans Frontières (RSF) dénonce l’arrestation du journaliste de Walfadjri Tv, Pape Ndiaye. Dans une note, l’organisation déplore une décision disproportionnée vis-à-vis d'une information donnée de bonne foi et appelle à sa libération. Pour rappel, le chroniqueur judiciaire qui est placé sous mandat de dépôt est poursuivi pour provocation d'un attroupement, outrage à magistrat, intimidation et représailles contre un membre de la justice, discours portant discrédit sur un acte juridictionnel, diffusion de fausses nouvelles et mise en danger de la vie d'autrui.
Comité national de médiation et de conciliation
Après l’installation du président et du secrétaire général, le ministre de la Justice a complété la liste des membres du Comité national de Médiation et de Conciliation. Deux magistrats sont comptés, en l’occurrence Mbaye Pouye, président de Chambre à la Cour d'Appel de Thiès et Ibou Sarr, juge au Tribunal de Commerce de Dakar. Le secteur privé est représenté par Ibrahima Sow et Mamadou Lamine Latouff, tous des juges consulaires. Les deux représentants des organismes de médiation ou de conciliation par les pouvoirs publics : Thierno Diallo du Centre d'Arbitrage et de médiation et Ndèye Coura Sèye de l’Observatoire de la Qualité des Services Financiers. L’économiste du Comité estle Professeur agrégé Chérif Sidy Kane. Les autres membres sont : Laffon Mbaye administrateur de société ; Pr Mohamed Bachir Niang représentant des Universités, Maître Siaka Doumbia de la Chambre des Notaires et Me Moussa Félix Sow de l'Ordre national des Avocats:
La révision exceptionnelle des listes électorales
Les populations attendent avec impatience l’ouverture de la révision exceptionnelle des listes électorales. Déjà que certains partis sont en train de faire le tour des quartiers pour recenser les gens qui ne sont pas inscrits sur les listes électorales. En conseil des ministres hier, le chef de l’Etat a demandé au ministre de l’Intérieur en charge des élections, d’accomplir toutes les diligences nécessaires au bon déroulement de la révision exceptionnelle des listes électorales en vue de l’élection présidentielle du 25 février 2024, sur l’étendue du territoire national et à l’étranger pour le vote des Sénégalais de l’extérieur.
Félicitation aux Lions U20 en finale
Restons avec le chef de l’Etat qui a profité de la tribune qu’est le conseil des ministres pour féliciter le ministre des Sports, la Fédération sénégalaise de Football, les joueurs de l’équipe nationale U20 et leur encadrement pour la brillante qualification du Sénégal à la phase ultime de cette compétition.
Daaka de Médina Gounass
Ne quittons pas la rencontre hebdomadaire du gouvernement sans rappeler les instructions du chef de l’Etat pour le renforcement des investissements à Médina Gounass pour une meilleure organisation du Daaka. A cet effet, le Président Macky Sall a demandé au gouvernement de poursuivre les efforts consentis en matière d’aménagement et d’équipement de la commune de Médina Gounass, collectivité territoriale qui connaît un développement urbain accéléré. Il a adressé ses remerciements au Khalife Thierno Amadou Tidiane Ba, pour son accueil chaleureux et les prières formulées avec les fidèles pour la paix, la stabilité et le progrès économique et social du Sénégal
Mouvements au ministère de la Microfinance
Le président de la République a secoué hier le ministère de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire. Il a promu Mme NicoleOlga Edith Mansis, jusquelà Conseiller technique au cabinet du ministre de la Microfinance, au poste de Directeur général du Fonds National de la Microfinance, en remplacement de Amadou Boudia Guèye. Docteur en Économie, Mohamet Diop dévient Directeur des Stratégies et de la Prospective au ministère de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire. Amadou Aliou Sarr, expert en microfinance, est nommé Directeur de la Microfinance et de l’Inclusion financière.
Mame Diarra Diouf nouvelle directrice des Loisirs
Le chef de l’Etat a opéré également un changement à la tête de la Direction des Loisirs. Mame Diarra Diouf, spécialiste en Marketing et gestion commerciale, est nommée Directeur des Loisirs, en remplacement de Astou Bèye. Par ailleurs, Ousmane Sall, enseignant chercheur, accède au grade de Professeur titulaire, spécialité informatique à l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane.
Jamm a gën 3eme mandat» reçu par l'Archevêque de Dakar
Le collectif jamm a gën 3ème mandat a bouclé ses rencontres avec les acteurs de la classe politique pour la mise en place d’une large plateforme contre la troisième candidature du Président Macky Sall en 2024. Maintenant, c’est au tour des religieux. A ce propos, une délégation du collectif a été reçue hier par l’Archevêque de Dakar, Mgr Benjamin Ndiaye. La délégation de «Jamm a Gën 3ème mandat» conduite par le coordonnateur Mamadou Mbodj a présenté «l’initiative qui est avant tout une démarche de paix et de prévention» à l’Archevêque. Mamadou Mbodji et compagnie ont échangé avec Mgr Benjamin Ndiaye sur la situation politique nationale, sous régionale et africaine. Dans une note reçue à «L’As », l’Archevêque de Dakar s’est félicité de l’engagement citoyen, du souci de la protection du bien public et de la nécessité de cultiver la paix notés dans le discours de la délégation avant de prier pour la délégation composée de Aisha Dabo de Africtivistes, Senghane Senghor de la Raddho, Denis Ndour de la Ligue sénégalaise des droits humains/section Kaffrine.
Soutien de Khalifa Sall à Cheikh Aguibou Soumaré
Comme beaucoup de Sénégalais, Khalifa Sall est surpris de la convocation de l’ancien Premier ministre Cheikh Aguibou Soumaré à la Sûreté urbaine (Su). L’ancien maire de Dakar rappelle qu’il est de coutume, dans une démocratie, qu’un citoyen interpelle ses dirigeants, au moyen d’une lettre ouverte, sur des questions d’intérêt national. Il est donc inconcevable en l’absence de réponse, dit-il, de chercher à passer par une porte dérobée en activant la justice. M. Sall condamne fermement cette tentative de musellement d’Aguibou Soumaré et apporte son soutien à l’ancien chef de gouvernement.
Un vigile retrouvé mort calciné au CEM de Grand Yoff
Scène d’horreur au CEM de Grand Yoff. Le corps sans vie et calciné du vigile de l’établissement a été découvert hier dans la matinée. L’homme s’est brûlé alors qu’il tentait d’allumer un fourneau, selon les premiers éléments de l’enquête. Les cours ont été suspendus au sein de l’établissement pour faciliter le travail de la police, rapporte «Seneweb». Le corps sans vie du vigile a été acheminé à la morgue de l’hôpital général de Grand Yoff.
Ndorna : un incendie ravage des habitations
Ndorna, ce village chef-lieu de commune dans le département de Médina Yoro Foulah, a été en proie aux flammes hier. Un violent incendie a ravagé une bonne partie des habitations. Les populations, y compris les enseignants, ont essayé ensemble d'éteindre le feu. Mais c’était sans compter avec le vent violent qui souffle ces derniers jours. Les flammes ont réduit en cendres tous les logements des enseignants. Vêtements, bonbonnes de gaz, lits, matelas, et autres… rien n'a été épargné par les flammes. Une situation qui a plongé les enseignants dans une désolation. A en croire Ousmane Coly, Principal du CEM de Ndorna, tout est allé très vite devant l'impuissance des populations qui se battaient avec les moyens du bord pour circonscrire le feu. Des enseignants sont venus d'autres localités pour prêter main forte à leurs collègues de Ndorna dans le combat contre l’incendie. Les sapeurs-pompiers qui ont quitté Kolda sont arrivés tard sur les lieux du sinistre pour éteindre certains foyers où le feu restait actif sous l'effet du vent, renseigne «Seneweb». Il faut signaler que le département de Médina Yoro Foulah ne dispose pas d’une caserne de sapeurs-pompiers. Les victimes sollicitent le soutien de l'État afin de permettre aux enseignants de continuer leurs missions dans de bonnes conditions à quelques mois de la fin de l'année scolaire
«L’ACCES ET LE CONTROLE D’UN FONCIER SECURISE PAR LES FEMMES EST DE NATURE A AMELIORER LA RESILIENCE DE LEURS FAMILLES»
Selon l’expert foncier Kader Fanta Ngom, Les femmes doivent être mieux accompagnées afin qu’elles puissent jouer leur partition dans l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Les femmes doivent être mieux accompagnées afin qu’elles puissent jouer leur partition dans l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Parmi les mesures à prendre pour cela, il faut, selon l’expert foncier Kader Fanta Ngom, commencer par une forte vulgarisation des avancées juridiques de promotion des droits fonciers de la femme.
Alors que l’Etat semble être à fond dans sa volonté/politique d’autosuffisance alimentaire, qui peine encore à produire les résultats escomptés, force est de constater que plus de la moitié de la population (les femmes) éprouve d’énormes difficultés à accéder à la terre. Quelle est la place des femmes dans l’agriculture au Sénégal ?
La place de la femme dans l’accès au foncier agricole est ambivalente. La femme peut avoir physiquement accès au foncier, mais ne le gère pas et n’a aucune maitrise sur ces terres. Cela me rappelle cette fameuse citation du président Julius Nyerere qui disait qu’en Afrique : «la femme trime toute sa vie sur une terre qu’elle ne possède pas pour produire ce qu’elle ne contrôle pas. Et si son mariage se termine par un divorce ou la mort de son mari, elle peut être renvoyée les mains vides.»Or, il n’est plus à démontrer la place fondamentale de la femme dans la production agricole notamment en zone rurale. Selon le Plan d’action national de la femme, les femmes constituent 60% de la force de travail et assurent environ 70% de la production vivrière. Cela veut dire qu’en réalité, c’est la femme qui nourrit le monde. Ce constat se vérifie aussi au niveau international. Une étude de la FAO (2010) avait déjà publié des statistiques selon lesquelles «les femmes produisent 60 à 80% des aliments et sont responsables de la moitié de la production alimentaire mondiale». Malheureusement, elles ne tirent pas, proportionnellement à cette production, les retombées économiques adéquates. Les femmes sont en général des ouvrières et non propriétaires de ces exploitations agricoles. Elles ne maitrisent pas le principal facteur de production, à savoir la terre qu’elles mettent en valeur. Et pourtant, elles sont fortement impliquées au Sénégal dans toute la chaine de valeur agricole (transformation, commercialisation…). L’accès et le contrôle d’un foncier sécurisé par les femmes est de nature à améliorer la résilience de leurs familles respectives et de la communauté en général. La faible maitrise des principales sources de production (terres, eau à usage agricole, etc.) rend les femmes dépendantes des hommes, eux-mêmes confrontés aujourd’hui au rétrécissement du foncier dû aux accaparements fonciers et à la poussée démographique. Pour contribuer efficacement à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire, les femmes doivent être appuyées à dépasser ces activités de subsistance pour la satisfaction de leurs besoins élémentaires et embrasser des activités économiques consistantes. Pour ce faire, la femme doit avoir accès à un foncier sécurisé et aménagé dans le cadre d’une production à grande échelle et une autonomisation économique pérenne. Enfin, le renforcement de la participation des femmes dans les activités agricoles et l’amélioration de leurs accès aux terres contribuent largement au développement et à la sécurité alimentaire et nutritionnelle ; d’où la pertinence de l’adoption de mesures de discrimination positive à leur égard.
Qu’est-ce qui explique que les femmes ont des difficultés à accéder à la terre au Sénégal notamment en milieu rural ?
En réalité, deux séries de difficultés peuvent être notées. Premièrement, il s’agit de la faible (voir absence) mise en application des textes juridiques favorables à l’égalité d’accès entre homme et femme et d’autre part de la persistance des pesanteurs socioculturelles. Le Sénégal a non seulement ratifié les instruments internationaux relatifs à la protection et à la promotion des droits fonciers de la femme, mais a adopté, au niveau national, un cadrage politique très favorable aux droits de la femme ainsi que des textes juridiques progressistes. Le PSE, par exemple, fait la promotion de «l’équité et de l’égalité de genre» et prévoit la prise en compte des questions de genre considéré comme un enjeu transversal pour l’ensemble des programmes de développement national. Quant à la Constitution, elle proclame, dès son préambule, le rejet et l’élimination, sous toutes leurs formes, de l’injustice, des inégalités et des discriminations. L’article 15 de la Constitution dispose que«l’homme et la femme ont également le droit d’accéder à la possession et à la propriété de la terre dans les conditions déterminées par la loi». Cela veut dire que l’accès à la possession et à la propriété foncière est érigé au Sénégal en règle constitutionnelle. Concernant la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale (loi n°2004- 16), elle institue même une discrimination positive en faveur de la femme. Aux termes de son article 54, l’Etat doit assurer «la parité des droits des femmes et des hommes en milieu rural, en particulier dans l’exploitation agricole. En outre, des facilités d’accès au foncier et au crédit sont accordées aux femmes». Le cadre juridique interdit toute forme de discrimination envers les femmes. Les textes en vigueur donnent ainsi aux femmes des droits d’accès à la terre égaux à ceux des hommes. Malgré toutes ces avancées, la réalité de terrain est tout autre. Ces textes et visions politiques ne se traduisent pas en actes concrets dans la réalité. Cette volonté d’opérationnaliser l’équité et l’égalité de genre dans la distribution foncière n’a toujours pas permis de lever toutes les contraintes relatives à la question. Les statistiques révèlent que les femmes ne possèdent que 4% des terres agricoles au niveau national (IRD, 2018). L’autre série de difficultés est la persistance des pesanteurs socioculturelles qui constituent les contraintes majeures auxquelles les femmes sont confrontées dans le contrôle du foncier. Dans beaucoup de localités rurales au Sénégal, la femme accède au foncier par le canal d’un homme (mari, frère, père etc.). C’est pourquoi, on dit que la femme est encore placée sous «tutelle foncière». Son accès au foncier dépend de la volonté et des grâces d’un homme et non de la législation ou autre document de vision politique officielle. Certains, pour rejeter les droits fonciers de la femme, considère celle-ci comme une cible mobile qui peut, à tout moment, quitter le village pour aller rejoindre le domicile conjugal qui peut se trouver dans une autre localité. Donc, elle n’a pas droit là où elle habite, mais là où elle doit vivre avec son mari. Or, la famille d’accueil, également, rétorque que ce sont ses enfants qui ont droit au patrimoine foncier du mari et non la femme qui pourrait, demain (en cas de divorce ou de décès du mari), avoir un autre mari d’une autre localité. Ce ballotage de la femme est constant en zone rurale. Pour rejeter ces droits, il est dit que la femme est une cible mobile alors que le foncier est une cible fixe, donc les deux ne peuvent aller de pair. Tout ce contexte fait que les femmes sont en général exclues des assemblées où on discute des questions foncières. Pour justifier cette marginalisation foncière de la femme, des idées mystiques sont même développées, telles que la femme ne doit pas assister à ces séances au risque qu’un malheur ne s’abatte sur elle et ses enfants. Il faut quand-même avouer que certains maires développent de bonnes pratiques de promotion des droits fonciers de la femme (Toubacouta, Mbadakhoune, Tattaguine etc.), mais il ne faut pas aussi perdre de vue l’impuissance des communes rurales face au poids des coutumes portées par certains propriétaires fonciers coutumiers ou autres notabilités encore réticentes à la promotion des droits fonciers de la femme. En effet, les communes rurales, malgré leurs prérogatives d’affecter et de désaffecter, sont obligées de négocier avec les chefs de villages, les notables et/ou les propriétaires terriens, pour obtenir des parcelles à affecter aux GIE de femmes. La situation est encore plus difficile pour les femmes individuelles qui souhaitent s’investir dans la production agricole puisque, contrairement aux GIE de femmes, elles bénéficient rarement du soutien des propriétaires terriens.
La culture et l’interprétation de la religion (favorable aux hommes) n’ont-elles pas une grande part de responsabilité dans cette donne ?
A la place de la religion, je parlerais plutôt de certaines coutumes. Car, selon le système successoral musulman, la femme hérite la moitié de ce qu’hérite l’homme. Mais cette règle ne saurait s’appliquer sur les terres du Domaine National. En effet, la règlementation sur le Domaine Nation (l’essentiel des terres du Sénégal), interdit toute transaction sur ces terres dont l’héritage (art. 3 décret 72/1288). Les entraves auxquelles les femmes sont confrontées sont effectivement d’ordre social avec ces pesanteurs socioculturelles très ancrées dans le monde rural ainsi que la réticence encore manifeste de certains hommes. Dans ce même ordre d’idées, nous pouvons citer la conception patriarcale qui se définit comme l’accès prioritaire des hommes aux moyens de production et dans les prises de décisions. Ce sont donc les représentations sociales qui accordent aux hommes le maximum de chances pour accéder aux ressources, dès lors qu’ils doivent supporter les dépenses familiales.
Les textes et lois en vigueur sur le foncier favorisent-ils un accès équitable à la terre?
Sur ce plan, le Sénégal a enregistré des avancées salutaires. Les textes juridiques en vigueur sur le foncier favorisent effectivement un accès équitable à la terre. Les instruments internationaux (CEDEF, Protocole de Maputo…), sont ratifiés pour la promotion de l’accès et du contrôle par les femmes des ressources productives telles que la terre. Au niveau national, au-delà des textes fondamentaux et référentiels politiques (Constitution PSE…), plusieurs textes vont dans ce sens. La loi n°2010-11 du 28 mai 2010 sur la parité absolue Homme-Femme et son décret d’application instituent la parité dans les Institutions municipales ainsi que les Commissions techniques dont la Commission domaniale. C’est important, parce que l’essentiel des terres du Sénégal relève du Domaine National et la gestion de ces terres est confiée aux Collectivités territoriales. Malheureusement, si le respect de la parité au niveau de l’Institution municipale est acquis, tel n’est pas le cas au niveau de la Commission domaniale qui est le bras technique de la commune sur toutes les questions foncières, en termes d’investigation, d’enquête et de préparation des décisions foncières de la commune. L’objectif de cette disposition était de renforcer la participation égalitaire des femmes dans le processus décisionnel. En outre, en 2018, le ministre de l’Agriculture avait pris une importante circulaire portant réduction des inégalités genre au niveau des activités agricoles, en accordant aux femmes 15% des parcelles dans les aménagements, 20% des engrais subventionnés, 20% de semences certifiées, 10% des tracteurs subventionnés, 40% du financement et 20% de taux de représentation. Même si l’application laisse à désirer, je la considère comme une bonne initiative. Globalement, le cadre juridique interdit toute forme de discrimination envers les femmes, même si certaines dispositions devraient être revues. Par exemple, l’article 7 du décret 72/1288 dispose qu’une nouvelle demande de réaffectation de la parcelle doit être adressée au maire, dans un délai de trois mois qui suivent le décès du précédent affectataire (par exemple le mari). Les femmes jugent que ce délai est très court, en ce sens qu’il coïncide avec la période de veuvage. Et, socialement, la femme serait mal vue par la société, si elle s’occupait de telles formalités administratives pendant cette période. Ensuite, aux termes de l’article 18 du décret 64-573 portant application de la loi 64-46 sur le Domaine National, la cessation de résidence sur le terroir est une cause de désaffectation. Or, par nature, la femme est mobile et pourrait quitter le terroir pour rejoindre le domicile conjugal. Cette disposition est alors en défaveur de la femme qui serait ainsi dans une insécurité foncière constante.
Quelle politique foncière pour corriger un tel préjudice à l’égard des femmes ?
Plusieurs leviers peuvent être actionnés. Il faudra commencer par la forte vulgarisation/médiatisation des avancées juridiques de promotion des droits fonciers de la femme. Dans certains milieux en zone rurale, l’ignorance de ces textes est patente. Il faudra les traduire en termes très simples et en langues locales et tenir des émissions dans les radios locales, avec la participation de toutes les parties prenantes (élus, autorités administratives, notabilités religieuses et coutumières, chefs de village etc.). Ce qui permettra de faciliter progressivement la réduction des pratiques discriminatoires à l’égard des femmes dans la distribution foncière. Dès l’instant que le foncier est une compétence transférée, les maires ont un grand rôle à jouer dans cette dynamique. Et je magnifie, au passage, les bonnes stratégies locales. Je pense notamment aux vastes campagnes de délivrance de délibérations foncières aux femmes dans certaines communes, où des négociations ont été d’abord organisées dans les ménages et auprès des autorités coutumières, dans le cadre d’un dialogue communautaire, pour recueillir les accords des différentes parties prenantes. La stratégie consistait à mettre le focus sur les arrangements locaux. Certaines communes également, pour faciliter cet accès juridique, procèdent à l’allégement ou à la gratuité des frais de bornage, pour faire sauter toute contrainte d’ordre financier dans l’accès au foncier pour les femmes. A Matam, un Projet (SAED/Coopération française) a mené des caravanes de sensibilisation auprès des chefs religieux et des autorités coutumières sur la promotion des droits fonciers de la femme rurale. Les messages positifs et de soutien ont été enregistrés et ont fait, par la suite, objet de large diffusion au niveau des radios locales. Le renforcement de l’adhésion des leaders d’opinion (coutumiers et religieux) à la reconnaissance des droits fonciers des femmes est fondamental. Ces résultats ont «libéré» les maires qui ont, par la suite, facilité les processus d’attribution de titres aux femmes. Ce qui a fait dire à certains experts, qu’il n’y a pas de problème d’accès des femmes au foncier, mais plutôt un problème d’approche. Par ailleurs, les représentants de l’Etat, de leur côté, doivent veiller à ce que la réglementation sur la parité soit rigoureusement appliquée, afin d’améliorer la gestion inclusive et paritaire du foncier, avec une bonne implication des femmes. En résumé, la politique foncière devra aussi promouvoir des sessions de formation massive sur les procédures foncières. Une étude réalisée en 2018 montre que les femmes déposent rarement des demandes au niveau des communes. Or, le dépôt d’une demande foncière est une condition substantielle avant toute délibération foncière. Je suis aussi de ceux qui pensent que la promotion des droits fonciers de la femme ne doit pas se faire avec les femmes exclusivement. Il faudra mobiliser et engager les hommes, pour un soutien et un meilleur plaidoyer des droits fonciers de la femme. Il est constaté, également, un faible taux d’alphabétisation des femmes. Ceci ne favorise pas la maitrise des procédures foncières et des voies de recours. Le taux d’analphabétisme est de 54,6% au Sénégal dont 62% de femmes (RGPHAE 2013). Cette situation réduit forcément l’accès à l’information sur les droits fonciers de la femme ainsi que les procédures pour accéder à la terre. Pour une durabilité de l’activité économique, l’accès au foncier ne doit pas être considéré comme une fin en soi. Il y a aussi des entraves d’ordre technique, avec le manque de moyens de production (équipements agricoles modernes), sans oublier les entraves financières marquées par des difficultés d’accès au crédit et enfin les entraves organisationnelles qu’il faudra corriger par un meilleur niveau d’organisation et d’encadrement des femmes. Une fois l’accès au foncier est acquis, les autres accès doivent suivre, par exemple l’accès au financement adéquat, l’accès aux équipements, l’accès au marché etc.
Considérant que l’agriculture au Sénégal est essentiellement familiale et que les revenus des femmes servent grandement à nourrir la famille et entretenir les enfants, le fait qu’elles n’aient pas accès au foncier n’accentue-t-il pas les récurrentes menaces d’insécurité alimentaire dans certaines régions du pays ?
Au Sénégal des enquêtes de terrain, portant sur l’affectation des revenus des femmes chefs de ménage, ont révélé que : - 50% de leurs ressources sont destinées aux dépenses alimentaires, 15% aux dépenses de santé, 15% à l’éducation des enfants, 10% à l’habitat, 10% aux dépenses vestimentaires (habillement et parure). Sachant que le foncier constitue le principal facteur de production pour les femmes, le fait qu’elles n’aient pas accès à cette ressource constitue naturellement un sérieux frein à l’autonomisation économique des femmes que le président de République surnomme les «héroïnes au quotidien». L’insécurité foncière ou parfois la dépossession foncière que vivent les femmes, enfonce celles-ci dans une situation de vulnérabilité, ce qui constitue une menace d’insécurité alimentaire pour toute la communauté.
Le fait qu’elles soient mises à l’écart ou presque des politiques agricoles, parce que n’ayant pas accès au foncier, n’impacte-t-il pas négativement à l’atteinte de l’autosuffisance ?
Vous me donnez ici l’occasion de saluer l’approche du PSE qui intègre les questions de genre de façon transversale dans tous les programmes publics. Cette approche est utilisée pour faire en sorte que les exigences et la situation des femmes, comme celles des hommes, soient prises en compte dans toutes les actions, dans le but d’améliorer la gouvernance foncière. Cette approche permet notamment de combattre la marginalisation foncière de la femme. Cette marginalisation impacte effectivement et négativement l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire. La femme constitue une part très importante de la main d’œuvre agricole ; il est alors fondamental de mobiliser et de mettre cette main d’œuvre dans de bonnes conditions de production. Je crois que l’appui à la sécurisation foncière de cette main d’œuvre féminine est nécessaire dans la stratégie de l’autosuffisance alimentaire. Cet objectif pourrait être atteint avec la mise en place, à l’échelle nationale, de fermes agricoles génératrices d’emplois. Il faut, par contre, déplorer le fait d’affecter un lopin de un à deux hectares à un GIE composé d’un nombre important de femmes. Chaque femme se retrouve, après morcellement, avec une parcelle de taille peu viable et non rentable. Ainsi, les gains obtenus sont très en deçà des efforts fournis et cela hypothèque très souvent la pérennisation de l’investissement et entraine des abandons. Les revenus tirés de ces lopins sont très faibles pour ne pas dire nuls. Tous ces facteurs impactent négativement à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire.
Les changements climatiques ont des conséquences sur la rentabilité des productions agricoles. Pensez- vous que les femmes qui n’ont pas accès à la bonne terre peuvent développer dans ce contexte une activité qui garantira leur indépendance financière ?
Le contexte actuel n’est pas favorable, ce qui justifie la nécessité pour l’Etat d’accorder une attention toute particulière à l’autonomisation économique de la femme. Dans certaines localités, la nappe baisse, ce qui complique l’accès à l’eau au niveau des exploitations agricoles des femmes. Dans d’autres sites, c’est la salinisation qui progresse ou l’érosion côtière qui amenuise par exemple les terres utilisées par les femmes transformatrices de produits halieutiques. L’érosion côtière a réduit, dans la plupart des sites, leurs aires de travail. Bref, la dégradation de l’environnement et le changement climatique réduisent la disponibilité des ressources en terres et rendent encore plus vulnérables les femmes, déjà socialement et économiquement marginalisées. Ces conditions sont aggravées parfois par l’attribution aux femmes de terres éloignées du village, d’accès difficile et de moindre qualité. Ce qui entraine leur abandon de l’activité agricole. Il est clair que, dans ces conditions générales, la femme ne pourrait développer une activité qui garantira son indépendance économique ou financière. Ce contexte a même obligé bon nombre de femmes à se repositionner dans le segment de commercialisation de produits agricoles produits par d’autres ou à exploiter d’autres opportunités économiques qui n’offrent pas des gains importants.
LA DISCRIMINATION, L’ANALPHABETISME ET LA PAUVRETE FONT LE BOULEVARD DU MAL !
L ’accès à la terre n’est toujours pas facile pour les femmes de la région de Sédhiou. Les raisons sont à chercher dans plusieurs facteurs socio-culturels et, dans une moindre mesure, institutionnels
Très peu de femmes ont accès à la terre dans les régions du Sud et de l’Est du pays. C’est du moins ce qui ressort d’une Enquête du projet Femmes et agriculture résilientes (FAR), qui situe à seulement 13% le nombre de femmes ayant accès au foncier dans le Sud et l’Est du pays. C’est le résultat d’une discrimination dans la répartition des parcelles, sur l’autel de pratiques culturelles obsolètes, et l’analphabétisation chronique qui les éloigne du cadre législatif à en exiger de droit.
L ’accès à la terre n’est toujours pas facile pour les femmes de la région de Sédhiou. Les raisons sont à chercher dans plusieurs facteurs socio-culturels et, dans une moindre mesure, institutionnels. En réalité, en milieu mandingue traditionnel, la croyance populaire a répandu dans la conscience collective que «la femme est appelée à se marier, parfois très loin de ses parents. Donc, lui attribuer des terres qu’elle va laisser derrière est dénudé de tout sens et de bon sens», dit-on dans le cercle des sages mandingues.
Dans la zone du Pakao, l’approche culturelle dans la répartition des terres n’autorise pas la femme de disposer de parcelles. L’ancien maire de Oudoucar, Sankoung Sagna, explique qu’«en milieu mandingue, on considère que la terre appartient à la famille dans son sens large. Et la femme qui arrive pour les besoins de lien conjugal, intègre le cercle et peut avoir accès à une parcelle à usage d’exploitation agricole. Cela, pour éviter de morceler le foncier et qui va sans doute fragiliser l’approche communautaire dans la gestion des terres», a-t-il souligné avec force.
Et l’ancien édile de ce gros bourg de l’Est de Sédhiou d’ajouter : «en réalité, les femmes, chez nous, ont la possibilité d’exploiter une parcelle, une fois qu’elles intègrent la concession. Mais, par mesure de prudence, on se garde de lui faire des titres d’attribution, pour éviter que l’assiette foncière ne se brise entre les membres d’une même et grande famille et le tout dans un contexte de polygamie »
UNE OPTION OBSOLETE ET DISCRIMINATOIRE !
Selon les organisations de femmes de la région de Sédhiou, aidée par la classe d’intellectuels en puissance, cette option est jugée obsolète et discriminatoire car elle exclut les femmes de la course au foncier. «Les droits humains encouragent les femmes à disposer de la terre, à égale dignité avec les hommes. Il faut progressivement se départir des pratiques vieilles de plusieurs siècles et qui sont vraiment rétrogrades et facteurs de pauvreté féminine», se désole Mme Khady Mané, ancienne parlementaire de Sédhiou.
Comme pour conforter ses allégations, le projet FAR(Femmes et agriculture résilientes au Sénégal), qui intervient dans les régions de Sédhiou et Tambacounda en faveur de l’amélioration des conditions sociales et économiques des jeunes et des femmes, promeut l’accès à la terre. Lors d’un atelier organisé par ce projet mis en œuvre par le GADEC, il est ressorti des débats «la problématique de la divagation des animaux dans la région de Sédhiou, l’égalité hommes-femmes notamment dans le Pakao où il est établi qu’il faut un plaidoyer fort envers les hommes pour qu’ils comprennent qu’il ne s’agit pas de leur ôter leur pouvoir social, mais de donner aux femmes ce qui leur revient de droit »
SEULS 13% DES FEMMES ONT ACCES A LA TERRE
Dans ce contexte potentiellement défavorable pour les femmes, il apparait dans une Enquête menée par le projet FAR que seuls 13% des femmes ont accès à la terre dans le Sud et l’Est du pays. Ce qui dénote assurément la dépendance de la femme à l’agenda de l’homme mais aussi les pesanteurs qui astreignent son élan d’autonomisation économique. «Les femmes exploitent les terres qui ne leur appartiennent pas. Et, généralement, ce sont des parcelles familiales difficiles à valoriser»,reconnait Sankoung Sagna, l’édile de sortant de Oudoucar. Les contraintes sont nombreuses et multiformes. D’abord l’analphabétisme chronique qui fait que rares sont celles qui peuvent lever le bout du doigt pour en formuler la demande, au risque de se faire congédier pour activité fractionniste. Toutefois, cette considération tend à disparaitre.
L’IMPACT DE LA SENSIBILISATION DE AJWS EN MILIEU RURALE
De concert avec son partenaire traditionnel de mis en œuvre dans la région de Sédhiou, l’association «Le Gabou», la fondation AJWS (American Jewish world service) a accompagné les communautés de plusieurs collectivités territoriales de Sédhiou, notamment la cible féminine, à connaitre leurs prérogatives en matière d’accès à la terre. Ainsi et à titre d’exemple, avec les rencontres de partage plusieurs fois organisées à Diendé, les femmes sont passées de 05% à plus de 10% de demandes officielles d’attribution de parcelles, selon le registre de la Sous-Préfecture.
La solution durable passe nécessairement par la volonté politique manifeste de l’Etat à mettre en œuvre l’égalité des chances entre homme et femme et la lutte contre la féminisation de la pauvreté au Sénégal. En attendant, généralement, les femmes sont aussi victimes de surcharge des travaux domestiques, de manque de temps et de violences qui freinent leur autonomisation. A cela s’ajoute l’analphabétisme des femmes, avec un taux jugé élevé de 93% contre 70% chez les hommes, si l’on en croit le projet FAR. Au demeurant, le renforcement du leadership des femmes apparait comme la meilleure intégration dans les processus décisionnels.
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NÉGROPHOBIE : KAÏS SAÏED DOIT S'EXCUSER ET PRENDRE LA PORTE
En marge du concert, qu’elle a donné samedi dernier à l’Agence TRAMES de Dakar, la chanteuse Corinna Fiora d’origine italienne et viscéralement africaine, s’est indignée sur la dérive oratoire du président tunisien Kaïs Saïed, à propos des émigrés
En marge du concert, qu’elle a donné samedi dernier à l’Agence TRAMES de Dakar, la chanteuse Corinna Fiora d’origine italienne et viscéralement africaine, s’est indignée sur la dérive oratoire du président tunisien Kaïs Saïed, à propos des émigrés d'Afrique subsaharienne présents sur le sol tunisien.
Que fait donc encore Kaïs Saïed à la tête de la Tunisie après ses propos racistes et profondément négrophobes qui ont heurté les habitants d’Afrique subsaharienne ?
En tout cas pour l’artiste Italo-africaine Corinna Fiora qui a profondément le continent à cœur, non seulement le président tunisien doit présenter des excuses pour cette offense, mais il doit rendre le tablier.
En d’autres termes, Kaïsd Saïed n’est plus qualifié pour présider aux destinées du pays de Habib Bourguiba. Démission pure et simple. L’intérêt d’AfricaGlobe tv on ne peut pas pour des intérêts politiciens immédiats se permettre diviser un continent. Le séparatisme ce n’est pas pour l’Afrique.
Le président tunisien se doit de comprendre que les présidents (politiciens) passent mais le peuple reste. Attention donc à ce genre de dérives. Pour Corinna, cette sortie malvenue n’est qu’une diversion puisque Kaïs Saïed fait face à une grogne interne dans le pays. Face à son incapacité à apporter de réponses adéquates et à apaiser son peuple, il se trouve un bouc émissaire en la personne de migrants subsahariens. Monsieur le président Saïed, le séparatisme, ce n’est pas pour l’Afrique !
Pour mémoire, le 21 février, M. Saied a affirmé que la présence de « hordes » d’immigrés clandestins provenant d’Afrique subsaharienne était source de « violence et de crimes » et relevait d’une « entreprise criminelle » visant à « changer la composition démographique » du pays. Des propos racistes qui ont indigné beaucoup de citoyens africains.
Corinna Fiora est née en Egypte, mariée à un Gambien, elle vit au Sénégal depuis 17 ans où elle développe ses projets artistiques.
DÉCÈS DE MAÎTRE OUSMANE SÈYE
L'avocat à la Cour est mort ce jeudi à Dakar des suites d’une maladie. Inscrit au Barreau depuis 1985, cette éminente figure du prétoire était également le leader du parti Front républicain, membre de la coalition présidentielle, Benno Bokk Yaakaar
Lesoleil.sn a appris le décès jeudi matin de Maître Ousmane Seye, avocat à la Cour, des suites d’une maladie, qui l’avait éloigné de la scène médiatique à son retour de la Mecque. Une grande perte pour la justice mais aussi pour la classe politique sénégalaise. Car, Me Seye, inscrit au Barreau depuis 1985, était également le leader du parti Front républicain, membre de la coalition présidentielle, Benno bokk yaakaar (BBY).
Avocat de l’Etat pendant plusieurs années, le défunt donnait toujours ses avis tranchés sur des questions de l’actualité judiciaire.
PAR GUIMBA KONATÉ
LE DISCOURS DE LA HONTE DU PRESIDENT TUNISIEN
Depuis la nuit des temps et l’apparition de l’Homme, l’homme NOIR démange, dérange et enrage parce qu’il est NOIR . Ce qui ne semble pas NORMAL pour les AUTRES Tous les AUTRES . Le Blanc n’aime pas le Noir, le Rouge n’aime pas le Noir, le Jaune ...
Dans un discours à consommation nationale, Monsieur KAÏS SAÏED ci-devant Président de la Tunisie a cru devoir déverser toute sa bile sur les NOIRS africains qui seraient à l’origine de tous les maux de sa chère Tunisie : Vols, agressions , assassinats et j’en passe. BIGRE !
C’est qu’il n’y est pas allé de main morte pour ne pas dire de «voix morte» ce NAAR. Ce faisant, il exprime tout haut ce que nombre d’arabes et de Blancs pensent du NOIR en général et expose ces derniers à la chasse à courre dans son pays. Pour cela et malgré ses rétropédalages de circonstance, il sera tenu pour RESPONSABLE de tout ce qui arrivera aux africains de Tunisie et d’ailleurs car le discours a été plutôt bien accueilli par presque toute la planète blanche. Vous en doutez ? Dites-moi quelles autres réactions énergiques et indignées ont été enregistrées à part celles des africains Noirs ? Aucun grand pays dit de démocratie et de Droits de l’Homme n’a émis la plus petite condamnation, même pas de circonstance contre ces propos haineux, véritable appel au meurtre des Noirs. AUCUN .
Ils se sont tous emmurés dans un silence d’autruche qui vaut tacite approbation. Car « qui ne dit mot, consent » nous rappelle l’adage. QUELLE HONTE !!! AH ! si c’était sur les LGBTS ou le GENRE ou autres calembredaines occidentales que n’aurait-on enregistré de réactions bruyantes et très indignées et de dénonciations véhémentes de la société des « bien pensant » blancs qui auraient réduit le Président tunisien en une charpie médiatique pour de tels propos homophobes. Mais puisqu’il s’agit des NOIRS, bof , on peut se cacher derrière son petit doigt et se taire . QUELLE HYPOCRISIE qui met à nu le RACISME ANTI-NOIR qui est dans l’ADN du BLANC. On se souvient du célèbre mot de Nadine MORANO éphémère ministre française qui disait après un dérapage raciste : « je n’ai pas à m’excuser car je suis blanche » . Vous avez bien lu et le VAR est là pour…
En tenant du haut de sa station de Chef d’Etat, de tels propos ouvertement racistes quelque soit l’onguent sémantique dont on voudrait les oindre pour les édulcorer, le Président tunisien a fait la sale besogne de TOUS les racistes du monde et particulièrement du monde arabe où la situation des NOIRS malgré le partage de la religion musulmane se passe de commentaires. Tenez , dans l’Hagiographie islamique, on ne parle presque jamais de BILAL , fidèle compagnon du Prophète et premier muezzin de l’Islam. Pourquoi ? Parce qu’il était NOIR. CQFD. C’est Tout dire ! Passons.
Le discours de la Honte du Président tunisien a déclamé une véritable fatwa contre les NOIRS de son pays et va donner des idées à tous les autres pour avoir le courage de sonner ouvertement l’hallali contre les NOIRS . C’est pourquoi, au nom de TOUS LES MIENS , Monsieur le Président , sauf votre Honneur, je vous tiendrai personnellement RESPONSABLE de TOUT ce qui arrivera aux NOIRS à travers le Monde et cela devant DIEU et devant les Hommes . BILLAHII.
En réalité, le NOIR dérange PARTOUT et fera toujours l’objet de dérives calculées et de persécutions programmées. Et le discours haineux du Président tunisien n’est que le n-ième épisode des éruptions racistes cycliques anti-noirs qui caractérisent le monde des Blancs. Ce n’est donc ni plus ni moins qu’un nième épisode sordide d’une équation INSOLUBLE que pose la QUESTION NOIRE pour l’Humanité toute entière.
Depuis la nuit des temps et l’apparition de l’Homme, l’homme NOIR démange, dérange et enrage parce qu’il est NOIR . Ce qui ne semble pas NORMAL pour les AUTRES Tous les AUTRES . Le Blanc n’aime pas le Noir, le Rouge n’aime pas le Noir, le Jaune n’aime pas le Noir et même - n’ayons pas peur de le dire- certains Noirs n’aiment pas le NOIR . Pourquoi ? Personne ne pourra vous donner une raison valable, une SEULE qui puisse -non pas justifier ce qui est impossible -mais seulement expliquer cet état de fait. La HAINE envers le NOIR trouve sa source dans l’incapacité de l’autre, de voir et d’admettre qu’il existe UNE PERSONNE de peau noire, faite de chair et d’os et dans les veines de laquelle coule le même sang fait d’hémoglobine, de plasma et de sérum avec les mêmes groupes sanguins A ; B ; AB ; O et des globules blancs et rouges etc. et qui parle, chante , pleure et pire… pour les Autres ose PENSER . Non, c’est justement cela qui n’est pas concevable dans l’esprit des RACISTES. N’est- ce pas l’illustre Montesquieu Précurseur adulé de « l’Esprit des Lois » qui s’écriait : « Comment DIEU a -t-il pu mettre une AME dans une peau aussi noire ? ». C’est TOUT DIRE. Non ! çà ne passe pas .Voilà toute la problématique du Blanc et de tous les autres envers le NOIR.
En 2020, au lendemain du lâche assassinat de Georges FLOYD aux USA j’avais publié un article d’indignation et j’avais écrit ceci, je me cite : « Ils peuvent voir un taureau blanc et un taureau noir, un bel alezan noir et un cheval blanc ; un coq blanc et un coq noir , des chats, des chiens noirs et les aimer à la folie . Mais une personne NOIRE ? NON …çà ne passe pas. Pour certains Blancs et ils sont malheureusement de plus en plus nombreux qui développent une véritable mélanophobie ; le Noir n’est bon qu’en saltimbanque, danseur, chanteur, amuseur public et autres boules de muscles violents mais pas en citoyens libres d’égale dignité et méritant de vivre AVEC le Blanc. NON . çà les rend FOUS . Et beaucoup d’entre eux pour pas dire presque tous notamment en France et dans beaucoup d’autres pays du monde, ne se privent plus comme le Président tunisien, de proférer ouvertement des propos racistes dévoilant le tréfonds de leur âme de Raciste pour ensuite se rétracter gauchement pour s’amender sous les tollés des gens.» Fin de citation.
TOUS à l’instar du Président tunisien ont eu -en diverses occasions – à dévoiler leur mépris du Noir par des propos insultants et publics. On pourra citer à l’envi des propos ouvertement racistes proférés par d’éminentes personnalités françaises sur les NOIRS jusqu’aux illustres écrivains comme Voltaire ou Hugo. Chacun y est allé de ses commentaires insultants envers le Noir. La VAR est là.
Ma conviction est que foncièrement le Blanc est Raciste et n’aime pas le Noir. J’en suis tellement convaincu que je sais que par exemple et jusqu’à la nuit des temps, un Noir ne deviendra jamais PAPE de la Chrétienté quand bien même il existerait chez les Papabiles des cardinaux noirs de très haut niveau . Ce serait l’implosion de l’Eglise Romaine. De même, un Noir ne sera jamais Grand Imam à la Mosquée de la Mecque ou à AL AZAR.
Un noir ne sera JAMAIS Directeur Général de la Banque Mondiale. JAMAIS. Ce n’est pas acceptable pour le Blanc. Il ne faut pas se faire d’illusion. Certes, on me dira qu’un Noir a été SG de l’ONU et Président des USA. Pour OBAMA ; c’est un accident de l’histoire qui ne risque pas de se reproduire de sitôt et pour l’ONU, des mesures cosmétiques pour donner un semblant d’ouverture aux pays membres. La reprise en mains est déjà bien amorcée pour que cela n’arrive plus. Suivons.
Les effroyables épisodes des différents et nombreux massacres et autres pogroms perpétrés durant toute l’histoire contre les NOIRS pour les éradiquer complètement de la vue des blancs et des autres et dont certains sont remis au goût de jour de façon virale sur le NET, n’ont toujours pas permis aux autres de comprendre et de reconnaitre que le Blanc est Là parce que le NOIR est à côté. Dans leur rage contre le Créateur qui aurait eu à leurs yeux l’outrecuidance (ASTAFIROULAH 3 fois) d’avoir crée des hommes NOIRS, ils s’évertuent à vouloir supprimer par tous les moyens possibles et imaginables, les NOIRS de la surface de la terre. TERRIBLE. L’esclavage, la traite négrière, la guerre de sécession, les guerres mondiales, la colonisation, l’Apartheid, n’y ont rien pu faire, « le NEGRE » comme ils aiment fulminer, est là, Toujours là vivant, respirant, chantant, dansant, travaillant, s’habillant et surtout toujours PLUS NOMBREUX, de plus en plus fortunés, instruits et très ambitieux.
Ils ont institué la différenciation pour ne pas dire la stigmatisation par des catégorisations sémantiques qui ne font qu’édulcorer leur Haine de devoir supporter la présence des NOIRS à leurs côtés.
Ainsi, dans leurs vaines tentatives de toujours dévaloriser et de rabaisser les NOIRS ; les américains noirs deviennent des afro-américains pour bien les différencier des Américains blancs dont on ne dira jamais euro-américains mais américains quand bien même nombre de Noirs sont sur place depuis des siècles bien avant beaucoup d’entre ces WASP. En Europe notamment en France, un Noir quand bien même il aurait été de par ses parents, en place depuis trois à quatre générations, restera Toujours un Français d’origine africaine. Là où un français d’origine slave, polonaise, hongroise, roumaine etc. est UN Français tout simplement. N’’est ce pas Monsieur Philipe DIALLO Président intérimaire de la FFF ?
Malgré tout, tout et tout, « ces sales nègres » comme ils aiment à éructer- sont toujours là, souriants, insouciants et évoluant dans une résilience hors du commun. Çà énerve, çà enrage et Ils paniquent et optent pour la violence quotidienne permanente pernicieuse et atroce pour assouvir leur haine du NOIR. Jusqu’à quand ? Des scènes d’horreur qu’on avait pensé ne jamais revoir que dans des fictions cinématographiques, se jouent au quotidien contre les NOIRS dans presque Tous les pays du monde sans que cela n’émeuve grand monde. C’est la force du NOIR d’être fait de souffrances, de douleurs, d’endurance, de mépris, d’injustice et de TOUJOURS Rester DEBOUT .
Les pogroms nazis contre les juifs qui auraient fait six millions de victimes parmi les Juifs ont tellement horrifié les Blancs qu’ils se sont juré de ne plus vivre un tel cataclysme pour quelque race Blanche. Et ils ont créé Israél de toutes pièces sur le territoire des autres pour leur faire de la place et les protéger plus que tout autre.
Au point qu’un mot déplacé, un SEUL, sera taxé d’antisémite et son auteur recevra les foudres rageuses et vengeresses d’une meute de chiens de garde commis à cet effet et très vigilants sur la question juive. Parce que les Juifs sont des BLANCS. Pourtant bien avant les guerres mondiales et jusqu’à ce jour, des cruautés hors de l’imaginable se jouent contre les NOIRS partout dans le monde et cela n’entraine –s’il y’en a -que des condamnations de façade, des regrets diplomatiques et autres contritions philosophiques léonines jusqu’au prochain épisode d’un massacre voulu et planifié des NOIRS. Jusqu’au discours de haine d’un Président tunisien. La malédiction du NOIR qu’ils refusent d’accepter comme une personne humaine continuera toujours à les hanter quoiqu’ils fassent. RIEN n’y fera. Car ils ont conscience que dans un à deux siècles au plus, les NOIRS seront -nolens volens - aux commandes du Monde après le siècle chinois. Ils n’y peuvent RIEN . C’est la logique tout simplement ; il n’est point besoin d’avoir des agrégations et autres doctorats d’Université pour savoir que l’avenir appartient aux NOIRS.
Et ce ne sont pas des actes ignobles de « genoux sur le cou» de Georges Floyd ou de discours haineux d’un Président vomi par son propre peuple et d’autres dénigrements orchestrés et encouragés chaque jour dans les médiats surtout français où des racistes déclarés -en service commandé comme BHL ou Eric ZEMOUR passent leur temps à cracher leur venin immonde contre les NOIRS qui va arrêter la déferlante NOIRE. Elle est déjà en route et arrivera à maturité dans deux siècles au maximum.
La question NOIRE pour ne pas dire le problème du NOIR dans le monde est du domaine DIVIN -pour ceux qui y croient- et DIEU est le SEUL à y trouver REPONSE.
Tout le reste n’est que flatulences fétides d’un monde Blanc en pleine déconfiture et en agonie avancée.
Et puis, le monde n’est-il pas assez vaste pour tout le monde, les blancs, les jaunes, les rouges, et surtout LES NOIRS ? Alors daignez nous faire de la place SVP. « We just want to breathe » Pour parler comme Georges FLOYD à ses tortionnaires qui l’étouffaient.
Pour terminer Monsieur le Président, Regardez-vous un peu dans la glace et sauf votre honneur, vous ressemblez beaucoup plus à un ALBINOS qu’à un arabe de souche. Cela devrait vous amener à tourner votre langue quatorze fois ( 2 fois 7) dans votre bouche avant de dire « ce qu’un Président ne doit pas dire » . WA SALAM.
DIEU NOUS GARDE DES RACISTES DE TOUT BORD ET CONTINUE DE PRESERVER TOUJOURS LA RACE NOIRE. AMINE.
Guimba KONATE
DAKAR guimba.konate@gmail.com
LA GRANDE EPINE DANS LES PIEDS DES FEMMES
Ziguinchor- Problème d’accès a la terre - Seules 2% des femmes ont accès au foncier dans la région de Ziguinchor
Seules 2% des femmes ont accès au foncier dans la région de Ziguinchor. Un faible niveau d’accès des femmes au foncier qui illustre toutes les difficultés que rencontrent ces femmes dans leurs activités agricoles. Les principales contraintes qui freinent l’accès des femmes au foncier tournent autour de considérations coutumières. Une problématique que tentent de transcender ces femmes dans une région où les pesanteurs socioculturelles ne plaident pas souvent en leur faveur.
Elles sont dans les rizières, dans les champs. Mais elles sont confrontées au problème du foncier. Elles, se sont ces femmes de la Casamance, actrices du développement, qui vivent une disparité dans l’accès au foncier. «Nous travaillons dans ces terres ; mais nous n’avons aucun droit sur celles-ci», se désole Madame Sadio Thioune, présidente régional des Groupements de Promotions féminines qui étale les difficultés qu’ont les femmes de la Casamance à disposer de ces terres. «Les pesanteurs socioculturelles restent des contraintes majeures. Nous n’avons pas le droit d’hériter de ces terres, ni d’en être les propriétaires. Ces terres nous sont léguées, juste le temps de nos activités…», lance avec dépit Madame Thioune.
STEREOTYPES ET AUTRES PESANTEURS SOCIOCULTU- RELLE ET ECONOMIQUE, EN STATISTIQUES
Seuls 2% des femmes disposent de terre ; une disparité que déplore cette actrice au développement qui fait porter le chapeau de la responsabilité aux hommes et aux autorités. Des réalités coutumières qui plombent le développement des activités culturales dans plusieurs localités de la Casamance. Dans le Kassa, les femmes qui s’illustrent dans la riziculture peinent à s’approprier les terres qu’elles exploitent... Les hommes héritent des terres de leur père qu’ils s’approprient. Par contre, les femmes exploitent les rizières que leur attribuent leurs belles-mères, mais elles n’en deviennent pas effectivement propriétaires. Ces rizières restent en leur possession, aussi longtemps qu’elles demeurent dans le ménage, nous confie une dame habitante d’Oussouye. Toutefois, le phénomène d’accès au foncier des femmes est moins sévère dans le Blouf. A Thionkessyl, certaines femmes ont pu transcender cette difficulté, disposant de terres à la faveur d’une «lutte». Les résultats d’une Etude, finalisée dans un Rapport sectoriel, sont formelles. Les femmes sont réellement confrontées à ces difficultés, même si 48,7% des enquêtés de cette zone ont répondu que les femmes n’ont pas de contraintes d’accès à la terre. Les principales contraintes qui freinent l’accès des femmes au foncier, sont coutumières : 26,3% (persistance des tenures traditionnelles), économiques (8%) et les contraintes relatives au manque d’équipements agricoles (7%).
A CAUSE DE L’HERITAGE, LES FEMMES ONT UN ACCES INDIRECT AU FONCIER, PAR LE MARI OU LE FRERE OU LEURS ENFANTS OU PAR LE GROUPEMENT
En instaurant une disparité entre homme et femme, l’héritage, qui est le mode d’appropriation du foncier le plus courant, est une des principales contraintes à l’accès au foncier identifiée par les acteurs. Même si les femmes ne sont pas exclues ipso facto de l’héritage, elles n’ont généralement qu’un accès indirect, par l’intermédiaire du mari ou du frère ou par l’héritage de leurs enfants etc. ou un accès collectif par le groupement. C’est ce que souligne cette femme leader d’organisation de groupement féminin. «La femme n’hérite pas de terres (…). Ce sont les frères qui héritent, ils peuvent décider ou non de prêter à leurs sœurs (…) La femme travaille dans les champs de son mari, mais une fois qu’elle quitte le ménage, abandonne temporaire son domicile conjugale ou si elle divorce, elle n’y a plus accès», précise Mme Thioune, qui fait un plaidoyer aux allures de cri de cœur : «Nous demandons à nos maris, à nos frères de nous céder ces terres. Les pesanteurs socioculturelles ne nous permettent pas d’avoir la terre. Les hommes doivent avoir pitié des femmes, pour disposer de terres», plaide-t-elle.
LA SALINISATION DES TERRES RIZICOLES, L’AUTRE FREIN
Cependant, ces femmes ne sont pas exemptes de reproche sur cette situation. La majorité des femmes ignorent leur droit sur le foncier, un véritable handicap pour l’accès au foncier de ces femmes. D’où l’urgence d’une sensibilisation accrue pour inverser la tendance et permettre à ces femmes de disposer des mêmes droits que les hommes. A cette panoplie de difficultés liées à l’accès au foncier, il faut adjoindre d’autres difficultés liées à la salinisation des terres. Une véritable contrainte qui freinent le développement agricole et les ambitions de ces femmes à la fois mère et actrices de développement dans une région où les considérations culturelles, coutumières continuent de peser sur la question de l’accès des femmes au foncier.
CHEIKH HADJIBOU SOUMARE DEVANT LA SURETE URBAINE, CE MATIN
Affaire des 7,9 milliards donnes à une personnalité politique française, Candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle, l’ancien Premier ministre, Cheikh Hadjibou Soumaré est convoqué aujourd’hui, jeudi 9 mars, à 10 heures, au Commissariat
Candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle, l’ancien Premier ministre, Cheikh Hadjibou Soumaré est convoqué aujourd’hui, jeudi 9 mars, à 10 heures, au Commissariat central, par le Chef de la Sureté Urbaine. Cette convocation intervient cinq (5) jours après sa lettre ouverte adressée au Chef de l’Etat, Macky Sall, et dans laquelle il interpellait ce dernier sur un montant «de 12 millions d’euros, soit 7,9 milliards, argent d’un pays catalogué Pays Pauvre Très Endetté, donné à une personnalité politique française».
Le gouvernement du Sénégal met sa menace contre l’ancien Premier ministre, Cheikh Hadjibou Soumaré, non moins président du mouvement «Démocratie et République», à exécution. Trois (3) jours après le démenti signé par son porte-parole, le ministre Abdou Karim Fofana, et dans lequel, il avait précisé «qu’il se réserve le droit de donner toute suite qu’il juge appropriée à ces insinuations fallacieuses, malveillantes et indignes de quelqu’un qui a occupé de hautes fonctions étatiques», le gouvernement a mis la justice aux trousses de l’ancien Premier ministre.
En effet, ce dernier a reçu hier, mercredi 8 mars, une convocation du Commissaire de Police, Chef de la Sureté Urbaine, l’invitant à se présenter aujourd’hui, jeudi 9 mars à 10 heures au Commissariat central de Dakar sis à la rue Saint Michel (Ex Dr Thèze) abritant les locaux de ladite de la Sureté Urbaine.
Dans ce document de convocation, l’officier de Police a rappelé à l’ancien Premier ministre, Cheikh Hadjibou Soumaré, président du mouvement «Démocratie et République» et candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle du 25 février 2024, qu’il peut se faire assister par un avocat de son choix inscris au tableau (de l’Ordre des avocats) ou admis en stage.
Pour rappel, dans une lettre ouverte adressée au Chef de l’Etat, publiée le samedi 4 mars dernier, Cheikh Hadjibou Soumaré, par ailleurs ancien président de la Commission de l’Uemoa, avait interpellé Macky Sall sur un montant «de 12 millions d’euros, soit 7,9 milliards, argent d’un pays catalogué Pays Pauvre Très Endetté, donné (de l’argent) à une personnalité politique française». «Avez-vous donné récemment de l’argent à une personnalité politique française ? Dans l’affirmative, est-ce un montant de 12 millions d’euros ; soit environ 7,9 milliards, argent d’un pays catalogué pays pauvre très endetté. Surtout quand on sait que la haine et le rejet de l’autre, ont toujours été utilisés par le parti, comme véhicule d’une ascension politique ? », a martelé l’ancien Premier ministre.
Et d’ajouter : «Lui avez-vous envoyé à l’issue de votre rencontre, une note revêtue de votre sceau ? » «Si par extraordinaire tout cela était avéré, éclairez le Peuple Sénégalais avoir agi ès qualité de Président de la République du Sénégal ou de Chef de Parti politique et avec quel ARGENT ? », insiste encore le président du mouvement «Démocratie et République», qui souligne que les sommes en cause couvrent très largement, dans le budget 2023, les programmes prévus pour les jeunes. Il s’agit notamment, selon lui, des programmes Éducation à la Citoyenneté (3,5 milliards), Protection sociale et gestion de leur regroupement (1,0 milliard), Pilotage, coordination et gestion administrative (3,4 milliards) qui font au total 7,9 milliards.
Le lundi 6 mars dernier, le gouvernement a publié un communiqué, signé par son porte-parole, le ministre Abdou Karim Fofana, et dans lequel, il «rejette et condamne fermement de telles insinuations, lâches et sans fondement, qui témoignent manifestement d’une volonté maléfique de jeter le discrédit sur la personne du Président de la République, porter atteinte à l’Institution qu’il incarne et nuire aux relations entre le Sénégal et une puissance étrangère». Loin de s’en tenir là, le gouvernement, toujours à travers ce document, avait aussi tenu à prévenir «qu’il se réserve le droit de donner toute suite qu’il juge appropriée à ces insinuations fallacieuses, malveillantes et indignes de quelqu’un qui a occupé de hautes fonctions étatiques»
En réaction à cette sortie musclée du gouvernement, Birahim Seck, Coordonnateur Forum Civil, section sénégalaise de Transparency International, a partagé un message dans son compte tweeter pour dire : «Il n’y a pas lieu de menacer qui que ce soit. Monsieur Soumaré a posé des questions. Le gouvernement a répondu. Il faut juste laisser les citoyens et l’avenir en juger, au lieu de vouloir judiciariser ce qui doit rester un débat sur la gouvernance».
SOUVERAINETE ALIMENTAIRE COMPRISE !
Après plusieurs projets et programmes qui n’ont pas donné des résultats satisfaisants, le Sénégal s’est encore engagé dans la voie d’une souveraineté alimentaire. Radioscopie des réalités sur le terrain
Après plusieurs projets et programmes qui n’ont pas donné des résultats satisfaisants, le Sénégal s’est encore engagé dans la voie d’une souveraineté alimentaire. Sous la direction du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rurale, Aly Ngouille Ndiaye, diverses stratégies sont mises en œuvre afin d’arriver à ce résultat. Cependant, la faible implication des femmes (52% de la population) aux activités agricoles, peut être nuisible à ce projet. Ces dernières, très importante dans la production vivrière, ne disposent pas très souvent de terres pour mener convenablement leurs activités, alors que la majorité des femmes vivent dans le monde rural.
Le Sénégal s’est engagé encore une fois dans une politique d’atteinte de sa souveraineté alimentaire. Sous la direction du ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural, les autorités en charge d’atteindre cet objectif, multiplient les rencontres, affinent les réponses. Toutefois, il ne semble pas trop de dire que ce nouveau souhait de l’Etat risque de subir le même sort que les anciens efforts fournis pour que le Sénégalais puisse produire ce qu’il consomme. En effet, arriver à une autosuffisance alimentaire mérite que de nombreux écueils soient levés ; parmi ceux-ci figure le fait de donner la possibilité aux femmes de mener convenablement leurs activités agricoles.
Ce qui n’est pas possible, pour le moment, car elles n’ont pas accès au foncier. Alors que le contexte de cherté des prix notamment des denrées alimentaires, à cause de la guerre en Ukraine, mettant à nu la vulnérabilité des pays pauvres et en développement, surtout en Afrique qui dépend de l’extérieur pour se nourrir malgré son énorme réserve de terres arables, n’épargne pas le Sénégal qui, un peu plus d’un mois, a accueilli le deuxième sommet de Dakar sur la Souveraineté alimentaire et la Résilience (Dakar II, du 25 au 27 janvier 2023), organisé sous le thème «Nourrir l’Afrique : souveraineté alimentaire et résilience».
L’Etude sur la Contribution de l’entreprenariat et du leadership féminins à la valeur ajoutée de l’économie sénégalaise d’Onu-Femmes, publiée en août 2022 et réalisée par la Direction des Statistiques économiques et de la comptabilité nationale (Dsecn) de l’Ansd, montre que les femmes qui s’activent dans l’agriculture informelle occupent 11.242 parcelles, soit 15,7% du nombre total. Selon toujours les données de cette enquête, les femmes sont plus représentées dans les cultures de fruits, avec un pourcentage de détention de parcelle de 55,9%. Dans les autres types de culture, une part prépondérante des hommes (88,0%) est notée notamment sur l’arachide et autres cultures d’oléagineux (sauf graine de coton). Ceci ne fait qu’attester la difficulté qu’elles ont à accéder à la terre.
Des organisations comme l’Initiative prospective agricole etrurale (Ipar) ou encore Cicodev Afrique fustigent ce déséquilibre. Selon Cicodev, avec 52% de femmes au Sénégal, seuls 11% ont accès à des terres. Cicodev qui milite pour plus d’accès des femmes à la terre, en initiant la campagne «Stand for her land» (Debout pour les droits fonciers des femmes, en anglais).
AVEC SEULS 11 % D’ACCÈS À DES TERRES, LES FEMMES CONTRIBUENT À HAUTEUR DE 458, 4 MILLIARDS DE FCFA DE VALEUR AJOUTÉE; SOIT 27,3% DE LA RICHESSE CRÉÉE DANS LE SECTEUR AGRICOLE
L’enquête sur la Contribution de l’entreprenariat et du leadership féminins à la valeur ajoutée de l’économie sénégalaise d’Onu-Femmes signale qu’en milieu rural, elles dirigent de plus en plus leurs propres entreprises. Et pourtant, leurs apports socio-économiques et leur potentiel de création d’entreprises demeurent largement non reconnus et inexploités. Elles sont concentrées dans des activités de très petite taille, de faible productivité, de faible rendement et opérant dans l’économie informelle. Selon toujours l’enquête, dans le secteur agricole informel au sens large, les femmes contribuent à hauteur de 458,4 milliards de FCFA, en termes de valeur ajoutée ; soit 27,3% de la richesse créée dans ce secteur. Au Sénégal, la petite de terre dont disposent les femmes, n’est souvent pas de bonne qualité. Elles occupent des parcelles déjà utilisées et peu productives. La salinisation des terres portent atteinte à leurs activités dans la région de Fatick et en Casamance. Dans la zone des Niayes, la prédation foncière réduit leur chance d’avoir un lopin de terre. Elles louent ou empruntent des surfaces cultivables.
Dans la Vallée du Fleuve Sénégal, elles ne sont pas aussi mieux loties. Elles peinent à s’imposer, face à la rude concurrence des firmes agricoles. Alors qu’elles n’ont accès qu’à une infirme partie du foncier, les femmes ne parviennent à exploiter la terre qu’à travers des groupements. Cheffes de ménages à qui revient la charge de bouillir la marmite dans beaucoup de zones, c’est à peine qu’elles arrivent à sortir la tête de l’eau. La survie au Sénégal est fortement dépendante des exploitations familiales dont les tenanciers sont parfois des femmes. Ce mode d’agriculture, confronté à plusieurs difficultés, tend à disparaitre. Tous ces facteurs, parmi tant d’autres, font qu’il est difficile d’envisager un Sénégal où les produits de la consommation quotidienne proviendraient entièrement et exclusivement de la récolte des producteurs locaux.
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