EXCLUSIF SENEPLUS - "Le plus grand intellectuel vivant", le célèbre philosophe américain vient de joindre sa signature à celle de Makhily Gassama, Kader Boye, Pierre Sané et Didier Awadi pour dénoncer l’instrumentalisation de la Justice au Sénégal
Alors que la tribune "Revenir à la raison" a une résonance dans les quatre coins de la planète, une nouvelle signature de taille vient s’ajouter à la liste de ceux qui dénoncent "une violation flagrante, répétée et disproportionnée des droits des citoyens mais aussi la perpétuation d’un effort constant d’instrumentalisation politique du système judiciaire par l’administration du président Macky Sall".
Ce 5 avril 2023, le grand penseur Noam Chomsky vient d’exprimer son désir de signer cette tribune publiée sur SenePlus le 21 mars 2023. Ce geste met clairement en lumière l’universalité de l’appel à la raison pour le respect des droits et de la dignité humaine, y compris celle de toutes les Sénégalaises et de tous les Sénégalais, au moment où le pays bat des records historiques d’emprisonnement politique.
Noam Chomsky est un philosophe considéré comme l’un des plus grands penseurs américains XXè siècle. Il est professeur émérite à M.I.T. (Massachusetts Institute of Technology), fondateur de la linguistique générative considérée comme la théorie la plus importante de ces derniers siècles dans le domaine de la linguistique théorique. Père de la "Révolution chomskienne", ses travaux influencent de manière significative toutes les recherches mondiales dans le domaine de la psychologie. Il a travaillé en particulier sur l’apprentissage du langage par les enfants ainsi que les outils d’apprentissage du langage.
De la cinquantaine d’ouvrages qu’il a écrits, rappelons que c’est en 1967 durant la guerre du Vietnam qu’il publie "Responsabilités des intellectuels" pour s’en prendre à la classe intellectuelle qui en majorité reste attachée à la cause de l’État américain dans une guerre injuste et de terreur contre des civils. Il considère que les intellectuels, en raison de leur accès privilégié à la connaissance, ne peuvent que s’engager dans tous les combats et cela dans tous les pays du monde. Noam Chomsky prône la résistance face aux formes d'autorité illégitimes.
Plusieurs fois poursuivi en justice pour son engagement militant, Chomsky est considéré comme le "plus grand intellectuel vivant" selon un sondage organisé et publié en 2005 par le magazine britannique Prospect et la revue américaine Foreign Policy. Membre de l'Académie américaine des arts et des sciences, il est aussi membre de l'Académie nationale américaine des sciences et de la Société américaine de philosophie.
L’appel des 104 ne cesse de prendre de l’ampleur. Plus d’une centaine de nouvelles signatures sont venues s’ajouter à celles particulièrement remarquée de Wole Soyinka, Cornel West, Ngũgĩ wa Thiong'o, Anthony Appiah sans compter les nouvelles signatures de grande importance du critique littéraire Makhily Gassama, de l’ancien recteur de l’UCAD Kader Boye, de l'ancien sécrétaire général d'Amnesty International Pierre Sané ou encore du musicien et artiste Didier Awadi.
Les agents municipaux de la mairie de Ziguinchor ont décliné, ce matin, leur plan d’action de lutte pour obtenir la revalorisation de leur salaire.
Aujourd’hui, ils ont tenu un sit-in jusqu’à 11 heur es. Ils prévoient d’observer un débrayage le jeudi 06 avril 2023, à partir de 10 heures.
Les travailleurs des collectivités territoriales de Ziguinchor exigent l’application de la nouvelle grille salariale.
« Le président en rapport avec le ministre des collectivités territoriales ont sorti une lettre circulaire pour montrer à tous les maires et à tous les président de conseil de département qu’ils doivent s’acquitter de ces augmentations. A Ziguinchor, ils n’ont pas respecté cet avis » a indiqué sur les ondes de Sud Fm le porte-parole de la section communale de l’intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales.
MONDIAL U17, LA FIFA RETIRE L'ORGANISATION AU PEROU
La FIFA, qui a retiré l'organisation de la Coupe du monde U20 à l'Indonésie la semaine passée sur fond de conflit entre la fédération d'Israël et le gouverneur de l'île de Bali, a fait pareil au Pérou pour la Coupe du monde U17.
La FIFA, qui a retiré l'organisation de la Coupe du monde U20 à l'Indonésie la semaine passée sur fond de conflit entre la fédération d'Israël et le gouverneur de l'île de Bali, a retiré ce lundi l'accueil de la Coupe du monde U17 au Pérou en raison d'un manque d'infrastructures. Pour rappel, le Mondial U17 de 2023 doit se dérouler du 10 novembre au 2 décembre.
Le bureau du conseil de la FIFA doit désigner un nouvel hôte pour la compétition ‘’dans les meilleurs délais’’, est-il expliqué dans un communiqué. Le gouvernement mondial du football a évoqué ‘’l'incapacité du Pérou à tenir ses engagements dans la préparation des infrastructures indispensables à la bonne tenue de l'épreuve’’. Elle souligne néanmoins avoir ‘’de très bonnes relations’’ avec la fédération péruvienne (FPF), remerciée pour ses efforts, et demeure ‘’naturellement ouverte à la tenue d'une compétition dans ce pays à l'avenir’’.
L’ALERTE DE LA BANQUE MONDIALE
Dans un rapport publié mercredi 5 avril, la Banque mondiale a analysé la croissance économique des pays africains. Selon l’institution financière, les gouvernements africains doivent mettre sur pied des solutions rapides contre une économie en baisse.
Dans un rapport publié mercredi 5 avril, la Banque mondiale a analysé la croissance économique des pays africains. Selon l’institution financière, les gouvernements africains doivent mettre sur pied des solutions au plus vite pour lutter contre une économie « tirée vers le bas » par de nombreux facteurs, sous peine de faire face à un phénomène de pauvreté de plus en plus répandu et extrême.
Selon les chiffres de la Banque mondiale, la croissance économique du continent africain a baissé, passant de 3,6% en 2022 à 3,1% en 2023. La faute selon l’organisation à « l’incertitude de l’économie mondiale, la sous-performance des plus grandes économies du continent, une inflation élevée et une forte décélération de la croissance de l’investissement ». L’Afrique paie ainsi les pots cassés du coup de mou économique mondial, alors qu’elle est déjà le continent le plus en difficulté sur ce point. Ce n’est pourtant pas faute de ressources et de possibilités. Selon James Cust, économiste principal à la Banque mondiale, la décarbonisation du monde moderne est une aubaine pour l’Afrique. « Les métaux et les minéraux seront nécessaires en plus grandes quantités pour les technologies à faible teneur en carbone telles que les batteries ». Des ressources dont le continent africain ne manque pas et qui pourraient lui apporter une résurgence économique importante dans les années à venir.
Tout cela, cependant, ne sera possible qu’à condition que les décideurs des pays africains mettent en place des plans d’actions dans ce sens. « Si de bonnes politiques sont mises en place, ces ressources pourraient augmenter les recettes fiscales, accroître les opportunités pour les chaînes de valeur régionales qui créent de l’emploi, et accélérer la transformation économique », déclare James Crust.
Andrew Dabalen, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique est du même avis. Selon lui « les décideurs politiques doivent redoubler d’efforts pour freiner l’inflation, stimuler la mobilisation des ressources intérieures et adopter des réformes favorables à la croissance, tout en continuant à aider les ménages les plus pauvres à faire face à l’augmentation du coût de la vie ». L’Afrique fait face à un défi économique de taille. Mais, comme le précise la Banque mondiale, les possibilités ne manquent pas et « les gouvernements riches en ressources ont la possibilité de mieux tirer parti des ressources naturelles pour financer leurs programmes publics, diversifier leur économie et élargir l’accès à l’énergie » afin d’offrir un niveau de vie bien meilleure aux populations africaines.
par l'éditorialiste de seneplus, ada pouye
LE CRÉPUSCULE DES LIBERTÉS
EXCLUSIF SENEPLUS - Les déterminants de la crise actuelle sont multiples certes, mais ils ont un fond commun : la reproduction des pratiques coloniales
Le Sénégal célèbre le 4 avril 2023 ses 63 ans d’indépendance. C’est la fête des libertés. Celle de rappeler que le peuple du Sénégal s’est de tout temps et en tout lieu, illustré dans la lutte pour les libertés fondamentales et contre toute forme de domination. L’historiographie en atteste. Les reliques des hauts faits d’arme des résistants d’hier à l’oppression, se sont transmises de génération en génération.
Archivées dans les consciences collectives, ces épopées glorieuses ont surmonté la traversée du fleuve de l’oubli. Les générations actuelles ont retenu la leçon de Marx : « L’histoire se répète, tout d’abord comme une tragédie, après comme une farce ».
Les générations actuelles ne veulent ni d’une tragédie, ni d’une farce, encore moins d’un crépuscule des libertés, plus d’un demi-siècle après l’inestimable tribut payé pour le droit de décider librement de son destin et celui d’exercer toutes libertés citoyennes sans entraves.
Le crépuscule, on le sait, est un moment interstitiel. Une transition entre la lumière et les ténèbres. C’est le passage clouté vers la terreur. C’est cette séquence temporelle angoissante que le peuple du Sénégal est paradoxalement entrain de franchir.
Le crépuscule des libertés dans un Etat, c’est le basculement du peuple dans les abysses de l’affliction et de la démesure. Le crépuscule des libertés dans un Etat, c’est aussi le bâillonnement des juges et le dépérissement de la justice.
Sans nul doute, le peuple du Sénégal est en train de toucher du doigt, l’une des saisons les plus mélancoliques de son histoire. Le régime finissant actuel joue son joker : la carte d’une « solution finale » pour désagréger et confisquer la volonté du peuple.
Non ! l’Afrique, encore moins le Sénégal, n’a point besoin d’institutions fortes. L’Afrique a tout simplement besoin d’institutions légitimes. C’est la légitimité, et elle seule, qui confère une force aux institutions. Pas le contraire.
Les institutions tout comme les hommes, n’échappent pas au paradigme rousseauiste. Pour demeurer fortes, elles doivent transformer la force que le peuple leur a délégué en droit, promouvoir le primat de l’intérêt général sur celui des gouvernants, protéger les personnes débarrassées de toutes leurs appartenances, et surtout, dans un pays exsangue comme le Sénégal, surveiller comme du lait sur le feu, les ressources et les deniers publics.
Ce n’est pas pour rien, que Max Weber, dont la pensée n’a jamais été aussi travestie par les néophytes de la pensée sociologique du pouvoir, ce n’est pas pour rien, disions-nous, que Max Weber a ajouté l’adjectif « légitime » à la violence étatique pour bien montrer qu’elle dérive exclusivement du bon vouloir des peuples.
La violence étatique actuellement offerte en spectacle au monde et infligée aux libertés est illégitime. Ce n’est pas celle dont parlait Max Weber. Ce n’est point l’Etat en tant qu’entité ontologique qui légitimise la violence, c’est sa reconnaissance par le peuple et son acceptation par le peuple qui lui confèrent le monopole de la violence. Un Etat dont la légitimité est contestée par le peuple ne saurait se prévaloir d’une quelconque violence. Qui plus est, même la violence exercée dans la guerre a des limites.
Jamais au Sénégal l’Etat n’a fait face à une vague de défiance d’une telle ampleur. Qu’est-ce que cela signifie ? Pour paraphraser Camus, la défiance d’un peuple s’installe lorsque l’Etat étend sa violence « au-delà d’une frontière à partir de laquelle un autre droit lui face et le limite[1] ».
Cette défiance inédite du peuple du Sénégal, est un résultat. Celui de la confiscation des libertés. Elle matérialise un sentiment de révolte qui transcende les acteurs politiques. C’est tout simplement le refus de l’oppression. C’est un élan de défense des libertés et des opprimés.
Les déterminants de la crise actuelle sont multiples certes, mais ils ont un fond commun : la reproduction des pratiques coloniales.
La liste des femmes et des hommes sacrifiés sur l’autel de la patrimonialisation du pouvoir et de la domination doit-elle paradoxalement continuer à s’allonger après les indépendances par le fait des africains eux-mêmes ou celui de leur instrumentalisation ? Combien de nouveaux Patrice Lumumba, de Ruben Um Nyobe, de Thomas Sankara et de Omar Blondin Diop faudrait-il encore avant de s’arrêter ?
Les déportations continuent. La rhétorique complotiste prolifère. La pensée divergente est criminalisée. Le corpus axiologique des Sénégalais est foulé au pied. Les libertés publiques sont ruinées. Le pouvoir judiciaire est assujetti. Les journalistes sont persécutés. L’impunité est promue. La prison est une arme politique de destruction massive. Les organes de contrôle sont muselés. Les opposants sont diabolisés et surveillés par Big Brother. L’arbitraire prend des proportions nouvelles avec l’émergence de la séquestration d’Etat. Les morts dans l’exercice des libertés publiques se comptent par dizaines. Des disparitions mystérieuses voient le jour. Les agressions physiques se multiplient. L’appartenance politique fait des milliardaires d’un bord et des persécutés de l’autre. L’interdit est devenu la règle et la liberté l’exception.
Ce tableau sinistre est celui du Sénégal d’aujourd’hui.
Un peuple ne se conquière pas avec des ponts et des chaussées. Il se nourrit de liberté, de savoirs, de culture, de considération, de justice sociale et de bien-être. C’est la séquence inaugurale vers un développement durable. Rien de pérenne sans les libertés. Le trauma des privations de liberté affligées aux africains à travers les dominations exercées sur eux tout au long de l’histoire en administre la preuve à suffisance.
[1] Albert Camus, L’homme révolté, Editions Gallimard, 1951, p.27.
LES NOMINATIONS AU CONSEIL DES MINISTRES DU 5 AVRIL
SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du mercredi 5 avril 2023.
"AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes : Pour le Ministère des Finances et du Budget : Monsieur El Hadji Amar LO, Titulaire d’un Exécutive Master en Administration des Affaires, est nommé Président de la Commission de Supervision de la Haute Autorité du Waqf.
Monsieur Pape Adama CISSE, Expert-Comptable, est nommé Secrétaire général de la Haute Autorité du Waqf. Pour le Ministère de l’Agriculture, de l’Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire :
Monsieur Mamadou BADIANE, Ingénieur agronome, précédemment Directeur régional du Développement rural de Fatick, est nommé Directeur régional du Développement rural de Kaffrine, en remplacement de Monsieur Samba Ndao TALL appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Samba Ndao TALL, Ingénieur agronome, précédemment Directeur régional du Développement rural de Kaffrine, est nommé Directeur régional du Développement rural de Kaolack, en remplacement de Monsieur Souleymane DIOP appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Souleymane DIOP, Ingénieur agronome, précédemment Directeur régional du Développement rural de Kaolack, est nommé Directeur régional du Développement rural de Diourbel, en remplacement de Monsieur Pierre DIOUF, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.