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18 juin 2025
L’UN DES PREMIERS JALONS QUE LE MINISTÈRE VA POSER SAMEDI
En vue d’oeuvrer à la modernisation de l’agriculture, le ministère de l’Agriculture, de l’Équipement Rural et de la Souveraineté Alimentaire va lancer samedi 4 février une vaste programme d'acquisition de matériels agricoles.
En vue d’oeuvrer à la modernisation de l’agriculture, le ministère de l’Agriculture, de l’Équipement Rural et de la Souveraineté Alimentaire organise une cérémonie de lancement d’un grand programme d’acquisitions de matériels agricoles, de construction de magasins de stockage, et d’entrepôts de conservation de produits horticoles. Prévue le samedi 4 février 2023 au Grand Théâtre, la cérémonie sera présidée par le Président Macky Sall.
Il s’agit d’un programme de renforcement agricole estimé à 85 milliards et comporte trois volets. La première composante concerne le matériel pour la production agricole et les technologies post-récoltes. La deuxième cible le matériel de pompage et d’irrigation, tandis que la composante 3 met le focus sur les magasins de stockage d’intrants agricoles et d’entrepôts frigorifique pour la conservation à plus ou moins longue durée de produits horticoles, de la pomme de terre et de l’oignon en particulier.
Au total, 3961 unités motorisés de matériels agricoles et 120 entrepôts agricoles vont être acquis. Ce programme s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Souveraineté Alimentaire. Les impacts positifs de ces efforts devraient se traduire par une mécanisation accrue de la production agricole, un meilleur recours à l’irrigation et une réduction significative des pertes post- agricoles.
LES VERITES DE BAMBA DIENG
Bamba Dieng a quitté l’Olympique de Marseille et s’est engagé en faveur du FC Lorient contre 10 millions d’euros. La rumeur d’un "problème" dans la visite médicale, suite à son genou qui aurait posé problème à Nice l’été dernier, avait circulé.
Bamba Dieng a quitté l’Olympique de Marseille et s’est engagé en faveur du FC Lorient contre 10 millions d’euros. La rumeur d’un "problème" dans la visite médicale, suite à son genou qui aurait posé problème à Nice l’été dernier, avait circulé. Cependant, dans un entretien avec Ouest-France, l’international Sénégalais a souhaité rétablir la vérité. "La visite médicale ? Je n’ai pas envie d’en parler. Il n’y a pas de problème et le club le sait bien" garantit le jeune buteur, "Avant, j’avais mal au genou, mais ça ne m’empêchait pas de jouer. C’est une ancienne douleur qui date de 2020. Cela ne s’était pas bien soigné. Aujourd’hui, c’est derrière moi et je n’ai plus mal".
Dans les colonnes du quotidien régional, on apprend également que Bamba Dieng n’a jamais discuté d’une potentielle prolongation avec l’OM. "Je ne regrette pas de ne pas rester à Marseille. On ne nous a pas parlé de prolongation de contrat", a-t-il confié à Ouest-France. Avec l’OM, Dieng a disputé 299 minutes TCC cette saison.
Par Assane Guèye
LE BOULEVARD DE LA RÉPUBLIQUE
Le boulevard de la République débouche sur la cour d’honneur. La République est le bien commun, l’intérêt général. Ainsi définie, elle est une idée généreuse et bienfaitrice. Mais point de béatitude. La réalité est plus terrible.
Le boulevard de la République débouche sur la cour d’honneur. La République est le bien commun, l’intérêt général. Ainsi définie, elle est une idée généreuse et bienfaitrice. Mais point de béatitude. La réalité est plus terrible. Le sens commun et l’intérêt général ne sont pas sur de bons rails. Ils sont ravagés par une nouvelle peste qui s’appelle le Mandat. Comme il y a 12 ans, le Sénégal pourrait faire figure de cluster ainsi qu’on disait du temps du covid. Comme en 2011, on pourrait être les dindons de la farce.
Le mandat présidentiel, indûment prolongé ou pas, est un facteur de tensions et d’anxiété. Un abcès qu’il est urgent et moral de crever. Il ne s’agit pas de s’arroger le rôle du professeur de morale mais de se poser en philosophe en méditant les paroles de Confucius : « examine si ce que tu promets est juste et possible. Car la promesse est une dette ». Les belles phrases sont truffées de naïveté. Les jolies paroles annoncent des actes qui le sont moins. Les pistes sont brouillées à desseins. C’est une forme d’habileté de donner du temps au temps pour éviter de scier la branche. Le romantisme ne trouve pas de place dans l’arène politique. Sauf que le mot Consécutifs introduit in extremis dans la constitution a rendu l’équation moins savante. Il s’agit bien d’un verrouillage.
Le garde-fou n’empêche pourtant pas les outrances des thuriféraires qui investissent à tour de bras. Le culte de l’homme fort et irremplaçable est compréhensible. L’ambition a été élevée au rang de crime de lèse-majesté. Toute tête qui essaie de dépasser est écrasée. À une encablure de l’échéance cruciale, on ne voit pas de velléités de transmettre le relai. Une sorte de fuite en avant. Le meilleur moyen de basculer dans l’opposition avec la perte des prébendes. Sans compter le risque de passer son tour chez le coiffeur avec les chasses aux sorcières.
Pas d’amalgame toutefois. Il ne faut pas mêler le nom du Président avec la haute trahison. C’est une pure démagogie. Il a mis en place des édifices de haute facture. Il est bâtisseur d’une ville nouvelle. Même s’il faut s’interroger sur la réalité cachée autour des infrastructures. Les perles se voient sur le collier. Comme s’accumulent les erreurs.
Tous les actes posés semblent paradoxalement le renforcer. Les micros-trottoirs des journalistes au sujet de Ousmane Sonko font souvent écho de procès en sorcellerie le visant. Le sentiment qu’on le persécute se diffuse dans la société. Il tire en partie sa popularité des bévues du camp d’en face même s’il prête lui-même beaucoup le flanc.
Les jours défilent comme des mannequins. Sur la prochaine élection, il y a un manque total de visibilité et de lisibilité. On tourne en rond. Prenons l’exemple de Khalifa Sall dont la situation n’est pas clarifiée. Il a entrepris une tournée qu’on peut aussi qualifier de tourisme. S’agissant de Karim Wade, son exil forcé s’est transformé en un cœur en exil. Les absents ont toujours tort. Un autre cas édifiant, c’est Aminata Touré dont l’éviction comporte une part de misogynie doit s’employer à briser sa solitude politique.
Les candidats déclarés affluent. Chacun veut être président pour ensuite se laisser perdre dans l’immensité de l’Etat. L’étape du débat, des propositions de nouveaux concepts sera brûlée au profit du pugilat. « Ôte-toi que je m’y mette. Je ne l’accepterai pas ». Le Président Senghor qui l’a dit n’entendait pas que l’aventure remplaçât la culture. Oui, le Sénégal manque de leaders cultivés. C’est un grave recul. Au point de confondre le boulevard de la République avec le théâtre de boulevard.
LE TRESOR PUBLIC SENEGALAIS LEVE 40,759 MILLIARDS
Le Trésor public sénégalais a obtenu 40,759 milliards de francs CFA au terme d'une émission simultanée d’adjudication de bons assimilables du trésor (BAT), a appris l'APS de l'UEMOA-Titres.
Dakar, 3 fév (APS) - Le Trésor public sénégalais a obtenu 40,759 milliards de francs CFA au terme d'une émission simultanée d’adjudication de bons assimilables du trésor (BAT), a appris l'APS de l'UEMOA-Titres.
Pour un montant de 40 milliards mis en adjudication, les soumissions globales ont atteint 51,759 milliards de francs CFA, soit un taux de couverture du montant mis en adjudication de 101,90 pour cent, précise l'agence régionale d'appui à l'émission et à la gestion des titres dans l'UEMOA, l'Union économique et monétaire ouest-africaine.
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MENACE SUR L'HUILE D'ARACHIDE
Au Sénégal, les producteurs d'huile d'arachide peinent à se procurer des graines en raison de la mauvaise récolte et de la concurrence d'exportateurs étrangers
Au Sénégal, les producteurs d'huile d'arachide peinent à se procurer des graines en raison de la mauvaise récolte et de la concurrence d'exportateurs étrangers.
LES VERITES DU PRESIDENT DE LA COMMISSION DE L'UA AU PANEL SUR LE DÉVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE
Le président de la commission de l'Union africaine Moussa Faki Mahamat n'y est pas allé de main morte hier.
Le président de la commission de l'Union africaine Moussa Faki Mahamat n'y est pas allé de main morte hier. En effet, animant un panel de haut niveau à l'occasion du sommet sur le financement des infrastructures, il a fait savoir que les programmes conçus pour sortir l'Afrique du sous-développement n'ont pas marché et ne marcheront pas.
Le président de la commission de l'Union Africaine a invité les pays africains à ne pas se faire d'illusions. En effet, Moussa Faki Mahamat est sans langue de bois s'agissant du développement de l'Afrique. Intervenant lors d'un panel de haut niveau, l'ex-Premier ministre du Tchad affirme : « Les programmes, les schémas conçus ailleurs pour sortir l'Afrique du sous-développement n'ont pas marché et ne marcheront pas. On a cru peut être naïvement à un plan Marshall mais ça ne viendra pas.»
En outre, il a fait savoir sans ambages que l’Afrique n'est pas en paix. « Quand on prend le Sahel depuis au moins dix ans, qu'est-ce qui s'est passé ? Dans ces conditions, on ne peut pas parler d'intégration, on ne peut pas parler de paix », note-t-il. Donc, pour lui, l'une des premières choses est de se convaincre soi-même, en tant que leader africain, de la nécessité de revoir complètement la façon de voir les choses.
Et, insiste-t-il, nous assumer de manière solidaire. « Il y a des possibilités », renchérit-il avant d’ajouter : « Dans un pays comme le Tchad que je connais le mieux et qui a 114 millions de têtes de bétail, il n’y a pas de fromage au Tchad, il n’y pas de lait pasteurisé au Tchad. Parce qu'il n'y a pas d'énergie, parce qu'il n'y a pas de routes », s'insurge l'ancien collaborateur du défunt président du Tchad Idriss Deby.
À l'en croire, ce sont des contradictions qui existent en Afrique, « et que nous vivons depuis l'indépendance », fustige le diplomate.
Revenant en outre sur le déficit d'infrastructures en Afrique, il déclare : «Il faut qu'on tienne compte des pays qui n'ont pas de façade maritime, les pays enclavés qui ont des ressources pour atteindre le marché, pour atteindre la mer, pour pouvoir échanger avec l'extérieur. Donc ils ont besoin de routes et de chemins de fer ».
De son avis, c'est cette situation qu'il faut prendre de manière globale. Il faut développer, d'après lui, des zones frontalières pour que les gens aient à faire du commerce pour pouvoir écouler leurs produits. Dans le même ordre d'idées, le président Moussa Faki Mahamat dont l'intervention a été hautement saluée par les participants, estime en outre qu'il faut, au-delà des slogans, au-delà des discours, aller sur des sujets bien propres. « Aujourd’hui, on nous ramène sur un débat sur la qualité des infrastructures, sur la qualité des partenariats du genre : les infrastructures chinoises sont de mauvaise qualité ... », constate-t-il.
Il se demande dans la foulée aussi quels sont les pays qui ne se sont pas endettés pour se développer. «On nous donne des limites budgétaires qui ne s'appliquent qu'à nous », s'écrie le président Faki en marge de ce sommet sur le financement des infrastructures. Et dans ce cadre il a rappelé que les infrastructures constituent le socle, le nœud gordien des problématiques de développement en Afrique. « La transformation de nos économies à travers l'accélération de l'intégration régionale et continentale, l'amélioration de la compétitivité de nos économies, l'intensification des flux commerciaux inter africains, l'augmentation de la productivité industrielle et agricole et la réduction des inégalités exigent des infrastructures modernes et de qualité », prône-t-il non sans souligner que l'état des lieux montre que l'Afrique accuse un retard considérable dans ce secteur. Ce qui, selon lui, induit un manque à gagner en termes de croissance économique.
L’INVITE DE SERIGNE SIDY AHMED SY DABAKH A UNE INTROSPECTION COLLECTIVE
Le Gamou de Diacksao de cette année se tient dans un contexte politique très chargé. Il s’y ajoute une perte des valeurs, une crise d’autorité, une rupture de confiance entre les différents acteurs
Le Gamou de Diacksao de cette année se tient dans un contexte politique très chargé. Il s’y ajoute une perte des valeurs, une crise d’autorité, une rupture de confiance entre les différents acteurs. C’est pourquoi Serigne Sidy Ahmed Sy Dabakh n’a pas occulté ces questions à l’occasion de son traditionnel message pour annoncer la tenue du Gamou. Il a invité l’ensemble des Sénégalais à une introspection collective, avant que l’irréparable ne se produise.
Diacksao est déjà dans les préparatifs de la célébration de son Gamou annuel, après 2 ans de pause liés à la pandémie de COVID-19. L’édition 2023 sera célébrée le 18 février prochain et dans son appel, Serigne Sidy Ahmed Sy Dabakh n’a pas manqué d’évoquer la situation politique très tendue dans le pays, mais aussi les crises multiformes qu’il traverse, notamment la crise des valeurs, de l’autorité, la crise de confiance entre les différents acteurs. Et c’est fort de ce constat qu’il a appelé tous les Sénégalais sans exclusive à une introspection collective.
Selon Abdou Aziz Diop petit-fils de Maodo et homonyme de Dabakh qui a lu le message du guide religieux, les Sénégalais sont invités à mettre en avant l’intérêt supérieur de la nation, au-dessus des intérêts partisans, personnels ou individuels. Pour lui, beaucoup d’incertitudes planent sur l’avenir du Sénégal, à travers des invectives, des prises de position, des diatribes venant de tous les bords ; et c’est pourquoi le guide religieux a appelé à la raison tous les acteurs, de quelque bord qu’ils se situent. Le thème du Gamou est tiré du Saint Coran, "Ne dites que du bien des gens", avec comme parrain la famille omarienne, pour magnifier la nécessité d’une concorde et d’une cohésion nationale. « Nous avons un patrimoine immatériel inestimable que les autres n'ont pas. Il urge de le préserver, car c’est le gage de notre stabilité sociale, de notre cohésion nationale.
La confiance mutuelle et le respect doivent être de mise dans l'espace public et privé », a déclaré Serigne Ahmed Sy Dabakh. Il a également posé une doléance sur la table, concernant l’approvisionnement de toute la localité en eau potable. Il y a en effet un seul forage qui date de 1982 et 40 ans après, dit-il, Diacksao souhaite avoir un second forage. Il s’y ajoute le besoin de l’érection d'une maternité. Dacksao est le fief spirituel d’El Hadji Malick Sy, son patrimoine foncier qu’il a fondé en 1904, année de naissance de Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh, défunt Khalife Général des Tidianes. C’est aussi un haut lieu d’éducation et de formation spirituelle, mais aussi d’adoration de Dieu. C’est également un lieu où El Hadji Malick Sy, entouré de ses disciples, s’adonnait aux travaux champêtres, pour vivre dignement et licitement, à la sueur de son font. Selon Abdoul Aziz Diop, Diacksao, c’est aussi un lieu de régulation sociale et la mémoire collective retient encore le nom du grand catalyseur Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh le régulateur social, l’Apôtre de la paix. En effet, Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh n’hésitait jamais à prendre son bâton de pèlerin pour éteindre les foyers de tension dans le pays et même au-delà, et le maître actuel des lieux, en l’occurrence Serigne Sidy Ahmed Sy Ibn Dabakh, est dans cette même trajectoire.
La grande salle de la maison de Serigne Abdoul Aziz Sy «Dabakh » à Diacksao est une mémoire vivante, dans le cadre de la quête perpétuelle de la paix et de la stabilité nationale. Beaucoup de crises touchant l’avenir de la nation y ont été résolues. C’estlà où le guide religieux convia tous les élèves et étudiants du Sénégal pour des consultations autour de la crise estudiantine de 1968, et c’est ce jour-là que le mot d’ordre de grève a été levé à l’époque, renseigne Abdoul Aziz Diop. C’est aussi dans la même salle que la fameuse crise énergétique avec le SUTELEC de Mademba Sock a été réglée. En ce qui concerne la crise entre le Sénégal et la Mauritanie en 1989, « Dabakh » avait pris son bâton de pèlerin pour rencontrer les deux Chefs d’Etat. Il a également joué un rôle dans la crise entre l’Iran et l’Irak et avait même écrit à Bill Clinton dans ce sens.
A l’occasion de ce Gamou, il sera question de revisiter la vie et l'œuvre du Prophète, mais le legs, les enseignements du Prophète. Il sera aussi de grands moments de prières, avec une dimension spirituelle, économique et sociale. C’est ainsi qu’il y aura des moments de communion, avec les consultations médicales gratuites sous l’égide de la commission médicale de Hadratoul Maliki et le déploiement de plus de 50 médecins spécialistes.
Par Pape Sadio THIAM
LA FRANCE, OUSMANE SONKO ET NOUS
Plus qu’une simple ingérence de la France dans l’affaire Ousmane Sonko, au Sénégal, c’est donc à une activité subversive classique que s’adonne le pays de Marianne, avec la complicité de la bourgeoisie franco-africaine qui prend en otage nos pays.
Plus qu’une simple ingérence de la France dans l’Affaire Ousmane Sonko, au Sénégal, c’est donc à une activité subversive classique que s’adonne le pays de Marianne, avec la complicité de la bourgeoisie franco-africaine qui prend en otage nos pays. Ce qui inquiète sans doute le plus l’alliance anti Sonko, c’est que ce discours « décolonisateur » fait des émules et trouve son écho dans les initiatives parallèles des congénères du leader de Pastef, comme Kémi Séba, Cabral Libi, Charles Blé-Goudé, les militaires au Mali et en Guinée, Banda Kani, les leaders de mouvements citoyens comme Y en a marre, Balai citoyen, Filimbi, Lucha, etc.
Des opposants ostracisés voire écrasés par les régimes fantoches mis en place et soutenus par les services secrets des pays occidentaux, une presse internationale qui travaille à aliéner les élites africaines par la diffusion d’informations truquées, des systèmes éducatifs sciemment extravertis dans le but de maintenir des générations entières dans le mythe de la toute-puissance immaculée de la France. Devenu culturel et psychologique, l’impérialisme occidental, principalement celui français, a pénétré tous les compartiments de la société. Dans les mentalités, dans les discours et dans les institutions politiques et économiques, la présence de l’ancienne métropole dans la démocratie sénégalais relève du constat.
S’attaquer à un système aussi robustement ancré sous la terre, dans les eaux et même dans les esprits ne peut pas être une tâche facile et sans risque. Les intérêts étrangers sont tellement entremêlés aux intérêts d’une certaine bourgeoisie politico-affairiste que la résistance sera forcément multipolaire. Etre sur plusieurs fronts face à des adversaires nombreux et parfois très mystérieux : tel a été, tel est et tel sera probablement le sort de tout révolutionnaire panafricaniste comme Ousmane Sonko
Ce discours et les initiatives qu’elle inspire sur le terrain des luttes politiques sont d’autant plus redoutés par la France et les satrapies africaines qu’il a lieu à un moment où s’accentuent les rivalités de puissance dans le contexte de la « nouvelle ruée vers l’Afrique ». D’autant plus que, précisément, pour Ousmane Sonko le contexte géostratégique mondial ainsi que l’irruption partout en Afrique et dans la diaspora d’une mobilisation citoyenne pour l’« achèvement de la décolonisation », sont des atouts majeurs que la nouvelle génération ne devrait pas vendanger
En faisant de l’exploitation économique et de la marginalisation de l’Afrique son cheval de bataille, Ousmane Sonko a peut-être exhumé un combat que menaient les pères de l’indépendance et des mouvements de libération des années 70. Ce que ces derniers ont fait avec moins de moyens modernes et de « soldats » de l’esprit, il est en train de le faire avec apparemment plus de rigueur dans le domaine de la communication et de la mobilisation.
Ousmane Sonko devenu à tort ou à raison le symbole de la lutte contre l’impérialisme au Sénégal et même en Afrique. Les thèses souverainistes que défendait Cheikh Anta Diop, les efforts politiques de Kwamé Nkrumah, la passion juvénile de Thomas Sankara, etc. que les jeunes ont entendues ou lues de façon distante voire superficielles sont enfin vulgarisées à travers des projets politiques portés par des partis politiques légalement constitués et qui ambitionnent une conquête démocratique du pouvoir.
L’analyste politique français Emmanuel Desfourneaux a proposé une analyse de la gestion électorale d’Ousmane Sonko par le régime de Macky Sall ; dans sa lecture il avance également l’argument d’une « ingérence de la France », mais en réalité il évoque bien plus qu’une simple ingérence. Selon Desfourneaux, depuis la démonstration de force du parti d’Ousmane Sonko du 17 mars 2021, en France on n’est plus certain de pouvoir compter sur Macky Sall face au cas d’Ousmane Sonko. Or Macky Sall a toujours été la « pièce maitresse » de la stratégie d’Emmanuel Macron en Afrique.
Il suffit de regarder la ferveur populaire qui accompagne les sorties du leader du Pastef pour mesurer la force de frappe d’une idée bien assimilées par des milliers de personnes qui s’y reconnaissent. Les hommes convaincus d’une cause ou d’une idée deviennent eux-mêmes les outils de cette idée et sont prêts à lui servir de levier et, s’il le faut de combustible. Si les leaders panafricanistes n’ont pratiquement pas réussi à accomplir leur mission, c’est en partie parce qu’ils n’avaient pas ce bras musclé qu’est une jeunesse ivre de foi et d’espoir.
Une analyse approfondie des stratégies du régime, des déclarations de ses plus hautes autorités, de l’attitude des grandes puissances et des organisations internationales, des hauts responsables politiques du parti et de la coalition au pouvoir Benno Bokk Yaakar, ainsi que des profils de ces acteurs permet de conclure sans difficulté que le pouvoir a pris la résolution ferme d’empêcher Ousmane Sonko de participer à une autre élection par tousles moyens
À titre d’exemple, on peut s’interroger sur les incessantes vindictes acharnées contre Sonko par les membres et alliés au régime de Macky Sall qui s’emploient tous les jours, entre panique et excès de délires paranoïaques, à diaboliser Ousmane Sonko, à lui prêter des intentions apocalyptiques, allant jusqu’à le relier à des attentats terroristes qui se prépareraient, le qualifier de « salafiste », comme si c’était illégal, de « jihadiste », de « rebelle », de « fasciste », de « nazi », à menacer sa famille, ses proches et ses collaborateurs, à harceler judiciairement et physiquement tousses alliés de l’opposition, à user de la force illégale au moyen du braconnage juridique, et récemment à le menacer publiquement de mort,sans que les auteurs de ces faits soient inquiétés.
IL FAUT QU’ON SE PARLE, SINON…
Le nouvel album de Didier Awadi s’insère dans un projet artistique multidimensionnel, allie musique, cinéma et photographie. Le rappeur sénégalais a ainsi présenté un court métrage sur l’esclavage transat-lantique en inversant les rôles. Entretien
Le nouvel album de Didier Awadi s’insère dans un projet artistique multidimensionnel, allie musique, cinéma et photographie. Le rappeur sénégalais a ainsi présenté un court métrage sur l’esclavage transat- lantique en inversant les rôles. Ce film invite surtout à la réflexion, selon le rappeur panafricaniste.
Pourquoi le choix de faire un album plus un film ?
Aujourd’hui, on est obligé d’apporter un plus à un album. Si tu fais seulement un album tu n’es pas assez visible et ce qu’on a dire est plus important et ne pourrait être traduit seulement par la musique. Je pense que le cinéma apporte une valeur ajoutée à une musique. Donc, je pense que c’est la manière de pouvoir exister et continuer notre combat en y ajoutant les outils de notre temps.
Un court-métrage acté sur l’esclavage où les rôles sont inversés. Quel message voulez-vous lancer ?
Le message est que ça peut arriver à tout le monde dans cette situation. Et si on ne veut qu’il y ait plus de domination et d’asservissement de l’homme par l’homme, il faut se lever et le dire clairement. Toute domination est à proscrire, voilà pourquoi il faut inverser les rôles pour que l’autre puisse comprendre ta douleur. Parce que, tant qu’il n’a pas vu ou ressenti ce que vous ressentez, il ne peut pas agir. Donc, je pousse les gens à la réflexion pour que demain, on puisse prend- re des actions.
Qu’est-ce qui a motivé cet album ?
C’est la situation du monde, la situation du pays. Et je pense que cette expression des bambaras quand ils vous disent « Non ». Elle est trop forte. Ce qu’il faut dire en ce moment au Sénégal et en Afrique et ce qui se dit quand on voit les populations se soulever un peu partout, c’est le Non qui revient tout le temps. Et donc, il faut le marteler et le dire clairement car on ne peut pas dire une chose en faisant le contraire. Quand on refuse on dit non.
Évidemment « quand on refuse on dit non ». Est-ce que Didier Awadi s’inscrit dans ce combat pour dire non à tout. C’est une continuité à ce que vous faites, ?
Oui, c’est clair c’est une continuité. Mes enfants souvent, ils me disent « toi tu es toujours fâché », « toi c’est toujours non » « quand est-ce que tu vas dire oui ? », « quand est-ce que tu es content ? » Je leur dis pourtant je suis très content tous les jours, je rigole tout le temps, mais ça ne m’empêche pas de regarder, de vivre avec mon temps, de voir ce qui se passe autour de moi. Je ne peux pas dire que tout va bien pour moi et faire comme si je ne voyais pas que ça ne va pas. Et à des moments il faut prendre ses responsabilités. Et c’est Mamadou Dia qui m’a aussi beaucoup inspiré. Quand Mamadou Dia disait à Senghor qui lui demande de laisser la politique et il dit à Roland Colin : « dites-lui bien je peux renoncer à tous mes droits, mais je ne renonce pas renoncer à mon devoir ». Voilà pourquoi je continue.
Qu’est-ce que vous comptez faire pour mieux vulgariser ce film ?
Nous allons tout faire pour que ce film soit projeté dans tous les festivals qui l’accepteront. Si nous avons des prix c’est bien, mais ce n’est pas ce qu’on recherche, moi je veux créer des débats c’est tout. Et le film est là pour ça.
Vous l’avez dit pour le moment c’est un album de 12 titres, peut-on s’attendre à une suite ?
Ce que je peux vous dire, c’est la première partie et d’ici le mois de juin, il y aura une deuxième partie qui, elle sera un plus sportive.
Avec la tension politique du Sénégal, comment en tant qu’artiste vous analysez cette situation ?
Oui il y a une tension politique, voilà pourquoi je dis aux gens qu’il faut parler. Vous l’avez vu dans la salle, il y avait deux camps qui aujourd’hui s’opposent farouchement. Mais j’ai voulu les faire asseoir dans une même salle et qu’ils se parlent c’est ça notre rôle. Nous allons continuer à dire aux Sénégalais parlons-nous, si on ne se parle pas, on se frappe. Et le message que je donne aux jeunes quand on refuse, on est noyé.
Par Pape Touty Makhtar SOW, A feu Khasset Cissokho
UN SERVITEUR INLASSABLE DE LA CAUSE DU PEUPLE
Khasset Cissokho est parti à la maison le jeudi 26 janvier 2023. Il y a rejoint son père feu Seydou Cissokho, figure emblématique de la gauche sénégalaise, secrétaire général du PIT (ex PAI), parti précurseur de l’indépendance nationale du Sénégal
Khasset Cissokho est parti à la maison le jeudi 26 janvier 2023. Il y a rejoint son père feu Seydou Cissokho, figure emblématique de la gauche sénégalaise, secrétaire général du PIT (ex PAI), parti précurseur de l’indépendance nationale du Sénégal.
Au Panthéon des illustres disparus de la cause révolutionnaire patriotique et démocratique, il trouvera d’éminentes figures de And Jëf/Xarebi avec lesquelles il a cheminé durant ses presque 50 ans de militantisme politique.
Après quelques années d’activisme dans le mouvement scolaire et dans les cercles marxistes-léninistes au lycée El Haj Malick Sy de Thiès, Khasset, sportif talentueux, intègre en 1976 l’organisation And Jëf/Xarebi, d’obédience maoïste. Une organisation qui était en pleine reconstruction, après la grande crise consécutive à la vive répression subie en décembre 1974 et en juin 1975. Il fallait faire montre de courage et d’esprit de sacrifices pour son pays pour courir le gros risque, dans ce contexte de la clandestinité, d’adhérer à AJ/Xarebi.
Justement Khasset Cissokho a fait partie des militants courageux, déterminés à surmonter ces moments critiques de la vie de l’organisation AJ et à assurer sa réédification aux plans idéologique, politique et structurelle. C’est ainsi qu’il a choisi de contribuer à la stratégie de formation du bloc ouvrier-paysan : la jonction entre le mouvement des cheminots de la ligne Dakar-Thiès-Bamako, ligne de conquête coloniale et de résistance patriotique et les luttes paysannes dans la zone rurale du Sénégal oriental.
C’est dans cette région particulièrement délaissée par le régime de Senghor, dans la continuité des politiques coloniales, qu’il s’installa, en qualité de révolutionnaire professionnel. Avec d’autres camarades venus s’établir, ils investissaient la campagne, s’attachaient aux émigrés de retour d’Europe, animaient le mouvement syndical, associatif, sportif et culturel et intervenaient activement dans les projets à caractère agricole et dans les organisations non gouvernementales. Cette implantation, conduite par des camarades résolus, dévoués et désintéressés, a permis à AJ/Xarebi de conquérir, dans la clandestinité, des bastions qui serviront de solides bases politiques, dans la période de l’ouverture démocratique et de participation au jeu électoral. Cet enracinement populaire a été rendu possible par la pratique de la ligne de masse fondée sur l’enquête-recherche-organisation (ERO), visant l’auto-organisation, l’aulo-développement et l’auto-défense des masses populaires.
Cadre révolutionnaire local, Khasset s’est hissé, au début des années 80, au niveau des instances de direction nationale de AJ/Xarebi grâce à ses capacités d’organisateur rigoureux et son intérêt remarqué pour les questions idéologiques. Militant de l’ombre, discret, effacé et efficace, il apportait une réflexion originale nourrie de profonde humanité. Pour lui, les valeurs humaines sont déterminantes en tout. Dans une note d’hommage, un camarade a rapporté que Khasset, dans la case où il habitait sise dans un quartier de la périphérie de Tambacounda, postait sur une planche au-dessus de sa table de travail : « dis-moi quel cadre local tu as, je te dirai quelle organisation locale tu es ».
D’ailleurs, Khasset avait fait du concept d’humanitude un leitmotiv et une base de relecture revifiante de la doctrine organisationnelle marxiste-léniniste « avec les apports de l’astrologie et de la 2 caractérologie ». Penseur, à l’instar d’Edgar Morin, de concepts d’une extrême complexité, il pouvait également faire montre d’ouverture et de tolérance, prônant en tout moment le consensus et l’unité, après l’expression vive des contradictions. Ces qualités ouvraient à Khasset les portes du dialogue avec tous les courants de la gauche et de fidélité à ses amitiés d’hier et d’aujourd’hui. Dans la vie personnelle, aîné d’une fratrie de deux garçons et de quatre filles, il a su comme un funambule rétablir les équilibres et maintenir la cohésion familiale. Il était d’une grande douceur qui pouvait même friser la timidité.
Son fils Seydou nous confiait….
Son fils Seydou nous confiait : « je ne me souviens que papa m’ait fait une fois une remontrance, ni à moi, ni à ma sœur ni à ma maman et pourtant nous n’étions pas exempts de reproche. » Khasset était un militant déclaré de la cause des femmes. Une grande sensibilité pour le genre féminin, qu’il cherchait à honorer jusqu’à l’extrême naïveté. Il avait délibérément choisi le parti des femmes. Il a été sûrement marqué par l’image d’une grand-mère tutélaire et celle d’une maman affectueuse en l’absence d’un père, toujours au front, appelé par le devoir de militant politique professionnel. Khasset avait un goût prononcé pour la lecture et disposait d’une bibliothèque variée, portant sur les sciences humaines, les sciences de la nature, la technologie.
Brillant élève de série scientifique au lycée, il reprit en Russie, durant la pause sabbatique de son parcours de révolutionnaire professionnel, des études approfondies dans le domaine des biotechnologies. Ce diplôme ne lui servit pas à dérouler une carrière professionnelle, hormis un contrat que nous lui avons négocié avec l’IFAN pour servir au laboratoire de biologie marine. Le projet auquel il tenait plus que tout, c’était d’accoucher un livre de bilan et d’hommage, une sorte d’anthologie des militants de la gauche. Il a mené ce processus d’élaboration et de publication d’un ouvrage, parallèlement à son activité militante dans Yoonu Asakan wI (YAW), issue de la crise de AJ/PADS en 2007, dont il fut un des membres fondateurs.
Deux sources de motivation qui lui ont permis de supporter les affres de la quotidienneté d’un ancien révolutionnaire professionnel d’une organisation éclatée et qui ne dispose plus d’intendance pour gérer collectivement ses militants en difficulté matérielle. C’est alors le retour dans le sein familial avec des amis restés fidèles, devenus des frères de cœur. Permettez-moi de partager avec vous quelques extraits de la présentation de l’ouvrage. « Hommage révolutionnaire et citoyen aux luttes politiques de la classe ouvrière et sa gauche organique », Khasset Cissokho, nov. 2015, Edition Njelbeen, que j’avais en charge, par amitié, d’exposer lors de la cérémonie de dédicaces, traversée par de fortes émotions, tenue en mars 2016 au West African Research Center (WARC) à Fann. « En effet, c’est avec une grande générosité que Khasset assume, dans cette publication, sa part de devoir de mémoire. C’est avec engagement et perspicacité qu’il cherche à découvrir : des camarades oubliés à tort tels Samba N’Diaye, sociologue, ou récemment commémoré comme Oumar Diop Blondin, esprit révolutionnaire précoce très tôt assassiné par le pouvoir néocolonial. Samba Ndiaye, un des premiers intellectuels dissidents du PAI aux plans idéologique et politique. Avec Hady Ndir, Wahab Diéne, Marianne d’Enerneville, Ismaila 3 Diakhate et Sam Diallo, entre autres, ils lancent l’initiative du Parti Communiste Sénégalais (PCS), comme premier embryon d’organisation maoïste au Sénégal. Khasset ne s’en limite pas là.
Elargissement du cercle de la nouvelle gauche
Il élargit le cercle aux militants de la nouvelle gauche maoïste : Amady Barro, Adama Seye, Kader Gueye, Laye Mbaye, Alioune Séne, figure remarquable du Mouvement ouvrier et syndical (MOS) de la Régie des chemins de fer, et aussi Ndongo Diagne et Moussa Diop Jileen qui auront marqué la période du M.B.C.R. de AJ/Xarebi dans la clandestinité. J’ajoute, à mon tour, quelques noms pour que la mémoire ne les efface : Jewel Daff, Alfousseyni Cisse, Abdou Salam Kane « Billy », Mamadou Seye cadre à Nestlé, et rendre hommage au premier artisan de la reprographie clandestine de AJ/RR/XAREBI Alioune Ndiaye dit « Lune ».
Pour Khasset, le devoir de mémoire est un impératif humaniste : « Chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition. » Par cet acte, il a voulu honorer des hommes et des femmes qu’il a connus directement ou indirectement ; des gens qui représentent à ses yeux la citoyenneté, l’engagement au service des autres, l’altruisme. Des anonymes disparus sont loués parce que pour lui « tous les êtres humains sont mortels et chaque mort a sa valeur. Chacune des vies a servi à quelque chose de durable et pourtant peu visible »
En effet, la mort témoigne sûrement de la fragilité de l’homme, la finitude de son vécu. Elle témoigne aussi de la puissance de l’homme qui a posé des actes louables, des actions qui finissent par s’inscrire dans la durée ici-bas et même, disons, dans l’éternité. Sa grande générosité lui a également ouvert la mémoire pour évoquer des citoyens de son quartier d’enfance, des condisciples du lycée E.M. Sy, des membres de sa propre famille dans la vivante ville ouvrière de Thiés. Les sources nourricières et les foyers de formation et d’édification du caractère de ce groupe de jeunes thiéssois nommés 76ards (soixante-seizards s dont il se réclamait fièrement Vs soixante-huitard) sont passés en revue. Tout s’y mêle : les acteurs sportifs (foot-balleurs), les cercles de lecteurs (des aventures de Blek le rock), les artistes en herbes et les apprentis musiciens (musique afro latino-américaine). Pour Khasset, la prégnance du celbé, initiateur de rite de passage, dépasse le moment de la circoncision. Son rôle initiateur et poétique couvre toute l’adolescence.
A l’action de mûrisseur de fruits précoces des celbé, s’ajoute la tendresse protectrice de l’irremplaçable grand-mère, feue Moussou Makhan Sakaliba « Nâ ». Nous avons personnellement pu mesurer l’attachement de Khasset à cette grande dame. Symboliquement, elle a été une source d’inspiration et un lien dans l’effort de construction théorique et organisationnelle prolétarienne, fondé sur l’axe ferroviaire du « train express » avec le Mali, via Tambacounda. Le chapitre 3 de l’ouvrage de Khasset nous renseigne sur l’image du père présent absent. Un dirigeant révolutionnaire, signataire du Manifeste de 57 du Parti Africain de l’Indépendance (PAI), devenu Parti pour l’Indépendance et le Travail (PIT).
Seydou Cissokho, un père marqueur, souvent appelé par le devoir militant, mais dont les présences, même ombragées, 4 éclairent sur le patrimoine familial et politique du clan Cissokho dont Khasset a été un digne héritier. Je concluais la présentation en ces termes : « Cet ouvrage est pour l’auteur, un défi physique, intellectuel et moral à lui-même, une interpellation de sa famille politique et organisationnelle, une arme de reconstitution de la famille biologique, un legs d’amour à ses enfants Inâ, Seydou, Bouba, Ass, Souleymane...
Une ode à ses amis ; et surtout et avant tout, un acte de délivrance personnelle. Une renaissance empreinte de violence sacrificielle, bref un acte de catharsis ! » Enfin, je peux témoigner qu’il a loué avec ferveur le Seigneur de lui avoir fait la faveur de pouvoir conduire à terme cette œuvre libératrice de son âme qui l'a réconcilié avec lui-même et avec sa fitra, avant que l’indésirable invitée, la maladie, ne vienne parasiter son corps.