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14 août 2025
LA JUSTICE AFFIRME AVOIR DÉJOUÉ UNE TENTATIVE D'INSURRECTION
Le procureur général de la République Ibrahima Bakhoum a annoncé mardi avoir arrêté des membres d'un groupe qui visait à "semer le chaos" dans le pays pour "empêcher" le procès jeudi à Dakar d'Ousmane Sonko, poursuivi en diffamation par Mame Mbaye Niang
Des investigations ont établi des "faits mettant en jeu la stabilité du pays. L'intention (de ce groupe) était de mener des actes subversifs et de porter atteinte à des personnalités publiques dans la justice, l'appareil d'Etat, dans les milieux religieux et la presse", a affirmé le procureur général de la République Ibrahima Bakhoum, lors d'une rencontre avec la presse. Elles ont permis de découvrir "la confection" par ce groupe "de produits explosifs, de fumigènes, de cocktails Molotov et de herses" et un déplacement de ses membres pour se procurer des armes dans un marché sous-régional proche de la Guinée, a dit M. Bakhoum.
Quatre personnes ont été interpellées pour "association de malfaiteurs, actes et manoeuvres de nature à troubler l'ordre public, incendie criminel" et 19 sont recherchées, selon le procureur général. Un des individus arrêtés "se réclame du MFDC (la rébellion indépendantiste en Casamance) et serait l'organisateur de toutes les manifestations violentes de Pastef (le parti de M. Sonko) à Bignona", un fief de M. Sonko dans le sud où un jeune a été tué le 20 mars lors de heurts entre manifestants et forces de l'ordre. Cet individu se "présente comme le responsable des affaires mystiques de Sonko", a précisé le procureur.
Au moins une autre personne avait été tuée dans des heurts à Dakar le 16 mars, jour du début du procès de M. Sonko qui avait été renvoyé à jeudi. Le gouvernement avait en juin 2022 annoncé l'arrestation à Dakar de rebelles de Casamance lors d'une manifestation de l'opposition, ce qui avait été réfuté par M. Sonko.
Le Sénégal, pays réputé comme un rare îlot de stabilité dans une région d'Afrique de l'Ouest troublée, entame une nouvelle semaine de tensions avec la reprise du procès pour diffamation contre M. Sonko jeudi, et des appels de l'opposition à manifester mercredi et jeudi, ainsi que le 3 avril.
Le préfet de Dakar Mor Talla Tine a interdit les marches prévues mercredi et jeudi dans la capitale en invoquant des "menaces réelles de troubles à l'ordre public". M. Sonko et ses supporteurs accusent le pouvoir d'instrumentaliser la justice pour l'empêcher de se présenter à la présidentielle de février 2024. Le camp présidentiel accuse de son côté M. Sonko, également inculpé dans une affaire de viols présumés qu'il nie, de se servir de la rue pour échapper à la justice.
YAW MET LE POUVOIR AU DÉFI
La coalition d'opposition a annoncé mardi qu'elle maintenait des manifestations à risques mercredi et jeudi à Dakar malgré leur interdiction par les autorités, avant le procès jeudi d'un du leader de Pastef Ousmane Sonko
La coalition Yewwi Askan wi (YAW, Libérons le peuple en langue ouolof) a appelé les Sénégalais à se joindre à une marche pacifique mercredi après-midi à Dakar, veille du procès programmé de l'opposant Ousmane Sonko, poursuivi par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, un responsable du parti présidentiel, pour "diffamation, injures et faux".
M. Sonko et ses supporteurs accusent le pouvoir d'instrumentaliser la justice pour l'empêcher de se présenter à la présidentielle de février 2024. Le parti présidentiel accuse M. Sonko de vouloir paralyser le pays et de se servir de la rue pour échapper à la justice. Le préfet de Dakar a interdit les manifestations de mercredi et jeudi dans la capitale en invoquant des "menaces réelles de troubles à l'ordre public". En prévision d'éventuels troubles, l'Université de Dakar et les écoles sénégalaises ont avancé le début des vacances de Pâques à mardi, au lieu respectivement du 1er avril et du 31 mars.
La justice a par ailleurs annoncé mardi avoir arrêté des membres d'un groupe qui visait, selon eux, à "semer le chaos et l'insurrection" dans le pays pour empêcher le procès jeudi à Dakar de M. Sonko. Des investigations ont établi des "faits mettant en jeu la stabilité du pays. L'intention (de ce groupe) était de mener des actes subversifs et de porter atteinte à des personnalités publiques dans la justice, l'appareil d'Etat, dans les milieux religieux et la presse", a affirmé le procureur général de la République Ibrahima Bakhoum, lors d'une rencontre avec la presse. Elles ont permis de découvrir "la confection" par ce groupe "de produits explosifs, de fumigènes, de cocktails Molotov et de herses" et un déplacement de ses membres pour se procurer des armes dans un marché sous-régional proche de la Guinée, a dit M. Bakhoum.
Quatre personnes ont été interpellées pour "association de malfaiteurs, actes et manoeuvres de nature à troubler l'ordre public, incendie criminel" et 19 sont recherchées, selon le procureur général. Un des individus arrêtés "se réclame du MFDC (la rébellion indépendantiste en Casamance) et serait l'organisateur de toutes les manifestations violentes de Pastef (le parti de M. Sonko) à Bignona", un fief de M. Sonko dans le sud où un jeune a été tué le 20 mars lors de heurts entre manifestants et forces de l'ordre. Cet individu se "présente comme le responsable des affaires mystiques de Sonko", a précisé le procureur.
Au moins une autre personne avait été tuée dans des heurts à Dakar le 16 mars, jour du début du procès de M. Sonko qui avait été renvoyé à jeudi. Le gouvernement avait en juin 2022 annoncé l'arrestation à Dakar de rebelles de Casamance lors d'une manifestation de l'opposition, ce qui avait été réfuté par M. Sonko.
DENRÉES ALIMENTAIRES, ENTRE HAUSSE DES PRIX ET PÉNURIE
Sucre, œuf, loyer... Les ménages sont confrontés à un éternel recommencement, malgré les multiples annonces du gouvernement rarement suivies d’effets. Quand ce n’est pas des hausses tous azimuts, c’est des pénuries qui viennent perturber les consommateurs
C’est à grand renfort médiatique que le gouvernement avait annoncé au mois de novembre dernier un ensemble de mesures portant baisse des prix des denrées de première nécessité. Plus de quatre mois plus tard, cela reste presque sans incidence sur le panier de la ménagère.
Pour la plupart des produits concernés, c’est comme si le gouvernement n’avait jamais pris de dispositions. Sur le marché, les ménages n’ont de cesse de se plaindre face à la cherté du coût de la vie. Mais dans cette myriade de difficultés, c’est le sucre en poudre qui inquiète le plus, en ce moment. Il est devenu introuvable dans beaucoup de secteurs. Dans d’autres, son prix est tout simplement monté en flèche. ‘’Je l’ai acheté à 800 F au boutiquier du coin, alors qu’auparavant, c’était à 600 F le kilo. C’est vraiment exagéré’’, rouspète cette ménagère d’une trentaine d’années.
Chez les boutiquiers, on accuse l’État, les industriels et les intermédiaires d’être à l’origine de ces tensions ayant abouti à des hausses de ce produit très sollicité en ce mois de ramadan et bientôt de Pâques.
Président de l’Association des détaillants et boutiquiers, Omar Diallo n’a pas le sucre en produit depuis plusieurs semaines. Il proteste : ‘’Nous sommes entre le marteau et l’enclume. Quand tu achètes le sucre au prix du marché, il est impossible de le vendre au prix homologué par l’État (575 F). Alors, l’alternative est simple : soit tu décides d’acheter et de vendre à un prix supérieur pour t’en sortir, mais c’est à tes risques et périls. Soit tu renonces simplement à vendre au grand dam de tes clients.’’
Selon lui, ce n’est pas facile, parce que souvent, certains les accusent de faire de la rétention, alors qu’ils n’ont même pas les moyens de le faire. ‘’Les détaillants n’ont pas les capacités financières nécessaires pour acheter en quantité et garder un produit. Nous n’avons ni les moyens ni les possibilités de le faire’’, insiste-t-il, demandant aux uns et aux autres de se tourner vers les industriels et autres intermédiaires.
En fait, d’après les boutiquiers, actuellement, le sac s’échange entre 30 000 et 32 000 F sur le marché, soit entre 600 et 620 F le kilo. Sans compter les frais de transport et d’emballage. Ce qui fait qu’ils ne sauraient vendre au prix exigé par l’État. ‘’Comme vous le savez, quand un produit est rare, naturellement, il y a des hausses. C’est indépendant de notre volonté. Nous sommes victimes autant que les clients, car nous n’avons aucune maitrise sur le prix. Il faut que les gens le sachent’’, se défend ce boutiquier conscient de commettre une infraction en n’appliquant pas les prix homologués.
D’après lui, c’est parce qu’il n’a pas de choix. ‘’C’est mieux que de ne pouvoir en disposer pour mes clients. L’État doit le comprendre, parce qu’il sait à combien nous l’achetons. Les amendes sont injustes et exorbitantes. Quand on se fait prendre, on peut payer jusqu’à 50 000 F. Or, même si je vends plus de 20 sacs, je n’ai pas 50 000 F de bénéfices. Vous imaginez le risque que je prends juste pour satisfaire mes clients qui, eux, ont compris ? Les gens ne frappent que sur nous parce que nous sommes les plus faibles.’’
À côté du sucre, il y a aussi le prix des œufs qui ont explosé ces derniers jours. Introuvables à certains endroits, les œufs sont vendus au prix d’or aux boutiquiers qui ont du mal, là aussi, à respecter les directives gouvernementales. Omar Diallo : ‘’Moi, par exemple, j’ai acheté la tablette à 3 000 F, soit 100 F l’unité. Or, le prix fixé par l’État est de 100 francs. Je pense qu’il faut une application intelligente de la loi. L’objectif de l’État, c’est de protéger le client et de lui faciliter la vie, non le contraire. Si je n’achète pas le produit pour vendre à un prix raisonnable, le produit va se raréfier. Et les spéculateurs risquent de s’en emparer pour le vendre à des prix exorbitants. La loi, au lieu de protéger, expose dans ce cas le consommateur et ce n’est pas le but recherché, je crois.’’
Une homologation en questions
Malheureusement, regrette le président des commerçants détaillants, les contrôleurs ne veulent rien comprendre. ‘’Tu as beau leur présenter toutes tes factures, ils te disent carrément de ne pas vendre, s’il n’est pas possible de respecter les prix homologués. Je pense que ce n’est pas une communication responsable. Il faut plutôt trouver des solutions qui arrangent tout le monde et qui permettront de rendre le produit disponible’’, exhorte-t-il. Pour lui, l’homologation n’est pas toujours la meilleure solution, dans la mesure où la concurrence peut se charger toute seule de cette mission de réguler les prix.
‘’Par exemple, souligne-t-il, sur les produits comme la pomme de terre, l’oignon et l’huile, on est revenu aux réalités du marché. Et pourtant c’est vendu à des prix raisonnables. Quand le produit est disponible, personne n’a intérêt à vendre cher, parce que les gens vont te laisser et aller acheter chez le moins-disant. Le défi, c’est donc de rendre le produit accessible sur le marché’’.
Revenant sur le riz non parfumé homologué, il estime qu’il y a moins de problèmes, parce que ce n’est pas la denrée la plus sollicitée dans certains centres urbains comme Ouakam où il se trouve. Actuellement, les prix tournent autour de 325 (prix de l’État) et 350 F CFA.
Pendant ce temps, bailleurs et locataires continuent de se regarder en chiens de faïence, en ce qui concerne la baisse des prix du loyer.
Un dépôt de la CSS à Dakar pour approvisionner directement les détaillants et grossistes
En ce qui concerne la pénurie de sucre, la grogne des détaillants ne semble pas tomber dans l’oreille d’un sourd. A en croire les services du ministère du Commerce, des solutions sont en passe d’être mises en place pour régler le problème de l’approvisionnement du marché. À partir de ce lundi, annonçait le chef du Service régional du Commerce Serigne Diaw, la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) va ouvrit un dépôt à Hann Bel-Air pour ne plus laisser les détaillants à la merci des grands commerçants.
‘’Nous avons essayé de regrouper ces détaillants pour qu’ils puissent acheter directement auprès de la CSS. Nous avons tenu deux réunions pour les aider à disposer du sucre, mais ils n’avaient pas les capacités financières requises. Dès lundi, la CSS va ouvrir un dépôt à Dakar pour approvisionner les détaillants et les demi-grossistes’’, souligne-t-il dans le journal ‘’Le Soleil’’, non sans rappeler que les capacités de l’entreprise ont été sensiblement augmentées.
*Reste à savoir si l’ouverture d’un dépôt à Dakar va permettre de résoudre toutes les difficultés.
CRISE ECONOMIQUE, LE SENEGAL TOUCHE
La note de conjoncture de la DPEE revient sur la situation économique du dernier trimestre de l’année 2022. Les ménages et les travailleurs du primaire n’ont pas été à la fête.
La note de conjoncture de la DPEE revient sur la situation économique du dernier trimestre de l’année 2022. Les ménages et les travailleurs du primaire n’ont pas été à la fête.
La crise économique internationale affecte les ménages sénégalais. Les conséquences de la pandémie de la Covid-19 et de la guerre en Ukraine sur les cours mondiaux ont haussé l’inflation qui a atteint 11 % en juillet 2022.
Selon les statistiques du Fonds monétaire international (FMI), ‘’l'inflation moyenne (en 2022) a atteint 9,7 %, son plus haut niveau depuis plusieurs décennies, en grande partie du fait de la flambée des prix des denrées alimentaires’’. L’impact de ces chiffres a été mesuré par la Direction de la prévision des études économiques (DPEE) dans la note de conjoncture économique du quatrième trimestre 2022. L’enquête de perception de la conjoncture par les ménages (EPCM) fait ressortir qu’à Dakar, ‘’un peu plus de la moitié des familles enquêtées (51,90 %) assurent trois repas par jour au quatrième trimestre, contre 66,0 % au trimestre précédent, soit une baisse de 14,1 points en variation trimestrielle’’.
En d’autres termes, seul un ménage sur deux assure les trois repas quotidiens. Une situation beaucoup plus alarmante pour 15,8 % d’autres familles.
En effet, le document indique qu’il s’agit de la proportion de ménages qui n’assurent qu’un seul repas par jour. Par déduction, ceci correspond à 32,3 % des ménages qui ne prennent que deux repas par jour.
Dans toutes ces familles, la hausse des dépenses alimentaires constitue le plus gros choc à encaisser. Et malgré les subventions de l’énergie réalisées par le gouvernement au cours de l’année, 64,1 % des foyers ont noté une hausse entre leurs deux dernières factures d’électricité.
Une bonne campagne agricole 2022-2023
Les prévisions établies par les économistes au cours du dernier trimestre 2022, tablent sur une campagne agricole 2022-2023 meilleure que celle de l’année précédente.
En effet, une hausse des récoltes de céréales est attendue, malgré un recul des superficies cultivées : ‘’La production céréalière, au titre de la campagne agricole 2022-2023, devrait s’établir à 3 663 690,2 t, en hausse de 5,3 % par rapport à la précédente, malgré une légère baisse des superficies (-0,5 %).’’
Dans le détail, ces statistiques devraient s’appliquer à travers les hausses enregistrées au niveau de la production de riz (+6,2 %), de mil (+5,5 %), de maïs (+4,4 %) et de sorgho (+3,0 %) avec des quantités respectives de 1 409 120 t, 1 097 033 t, 787 750 t et 363 164 t.
Concernant le riz, l’accroissement serait essentiellement lié aux performances relevées dans le Sud, notamment dans les départements de Kolda (+4,3 %), Bignona (+165,4 %) et Goudomp (+29,1 %) avec des productions respectives de 156 709 t, 130 806 t et 126 377 t. Ces progressions, analysent les économistes, résulteraient d’une hausse des surfaces exploitées de 7,2 % à Kolda, 101,3 % à Bignona et 3,5 % à Goudomp.
Par contre, la production dans le département de Dagana s’est établie à 276 279 t, en baisse de 24,6 %, suite au fort repli des superficies mises en valeur (-26,6 %).
Les bonnes performances attribuées au mil sont plus notables dans le centre du pays, entre Foundiougne (+11,3 %), Koungheul (+20,6 %) et Kaffrine (+19,7 %) et, d’autre part, Fatick (-6,1 %) et Nioro du Rip (-18,1 %). S’agissant du maïs, le renforcement de la production (+4,4 %) reflète les performances enregistrées à Vélingara (+5,1 %) et à Nioro du Rip (+7,5 %), malgré le recul noté à Sédhiou (-10,5 %).
Une pluviométrie abondante
Selon le document partagé par la DPEE, la hausse des productions est également la conséquence d’une pluviométrie excédentaire sur l’ensemble des zones concernées. Les activités pluvieuses ont été plus abondantes dans pratiquement tout le pays, avec des hausses de 48,4 % au Sud, 37,9 % au Centre, 19,5 % à l’Est, 24,8 % au Nord et 41,2 % à l’Ouest.
Tout ne sera pas rose dans les perspectives de la fin de la campagne 2022-2023. Les économistes précisent que les cultures destinées à l’industrie et/ou aux exportations présentent un bilan agricole négatif sur la plupart des spéculations.
En effet, la production arachidière a baissé de 10,5 % (1 501 498 t), le fruit des contreperformances notées, en particulier à Nioro du Rip (-4,9 %), à Médina Yoro (-21,8 %) et à Foundiougne (-15,2 %) avec des quantités respectives de 108 090 t, 95 985 t et 80 517 t.
De plus, les superficies cultivées ont été réduites de 11,3 %. D’autres fléchissements ont été relevés sur le niébé (- 36,4 %), la pastèque (-7,4 %) et le manioc (-0,5 %) avec des quantités respectives de 152 211 t, 1 492 625 t et 1 322 803 t.
Par contre, la production de sésame a progressé de 7,5 %, s’établissant à 40 401 t.
La fin d’année 2022 s’est également illustrée par un recul de prises dans la pêche artisanale. Celle-ci a reculé de 2,2 % par rapport au trimestre précédent, en liaison avec le retrait des débarquements dans les régions de Thiès (-6,0 %), Dakar (-6,7 %) et Louga (-14,5 %). Dans ces différentes régions, explique la DPEE, les contreperformances sont imputables aux changements climatiques, à l’arrêt de la pêche nocturne et à la rareté progressive des ressources halieutiques.
Recul des prises de la pêche artisanale
Sur un an, l’activité de pêche s’est repliée de 12,4 % au quatrième trimestre 2022, sous l’effet de la contraction de sa composante artisanale (-23,4 %). Le recul de cette dernière reflète les mauvais résultats enregistrés dans les régions de Dakar (-34,3 %), Thiès (-26,9 %), Saint-Louis (-16,6 %) et Ziguinchor (-29,0 %), suite au prolongement de la saison des pluies et au démarrage tardif de l’upwelling.
Toutefois, ces contreperformances sont minorées par les prises de la pêche industrielle qui ont connu une hausse de 26,8 % de la production au quatrième trimestre 2022, en rythme trimestriel. Sur l’année 2022, une contraction de 4,7 % de la pêche est notée, portée aussi bien par la pêche industrielle (-3,0 %) que celle artisanale (-5,7 %). Pour cette dernière, le repli enregistré est consécutif à la baisse des captures dans les régions de Dakar (-14,5 %) et Thiès (-16,3 %), dans un contexte de rareté progressive des espèces. Pour sa part, le recul de la pêche industrielle, sur la période, est en liaison avec la diminution des entrées de bateaux au niveau du port de Dakar (3 473 navires sur l’année 2022, contre 3 699 navires sur l’année 2021).
LE PASTEF S'EMIETTE
Des membres qui se disent fondateurs du parti Pastef déclarent être déçus par la mutation actuelle dudit parti. Ils ont procédé, hier, au lancement officiel du mouvement dénommé Rassemblement des patriotes du Sénégal.
Des membres qui se disent fondateurs du parti Pastef déclarent être déçus par la mutation actuelle dudit parti. Ils ont procédé, hier, au lancement officiel du mouvement dénommé Rassemblement des patriotes du Sénégal.
Serait-on en face d’une dissolution du parti Pastef/Les patriotes ? Hier, face à la presse, certains membres, qui affirment faire partie des fondateurs de ce parti, ont lancé un nouveau mouvement. Il est dirigé par le coordinateur du Front pour le départ de Macky Sall, Cheikh Ahmed Tidiane Sall.
Face à la presse à Dakar, ils ont confirmé leur fin de compagnonnage avec Ousmane Sonko et ont lancé officiellement leur mouvement dénommé Rassemblement des patriotes du Sénégal. "Nous sommes plusieurs membres fondateurs du Pastef qui sommes déçus du comportement d’Ousmane Sonko. En effet, nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude et il est évident que depuis l'éclatement de l'affaire Sweet Beauté, il est dans une stratégie qui consiste à déplacer ses problèmes personnels dans la sphère politique en leur conférant des relents politiques factices", déplore M. Sall.
Dans la même veine, il indique que ‘’l'affaire Mame Mbaye Niang est venue confirmer définitivement qu’Ousmane utilise son rôle d'homme politique afin de se disculper de la justice où il est attrait pour diffamation. Fort de ce constat et malgré leur présence dans l'opposition, dit-il, il est de leur devoir de tirer la sonnette d'alarme face à la montée des périls qui pourrait conduire le pays vers des lendemains incertains. Les membres du Rassemblement des patriotes du Sénégal appellent tous les patriotes d'ici et d'ailleurs à s'ériger en bouclier autour de la République qui est commune et à sécuriser leur quartier, les villes et villages et de ne pas céder face à ce qu'on pourrait appeler un syndrome de lâcheté.
"Nous mettons en garde contre toutes tentatives de faire basculer notre pays dans la violence. Nous condamnons également tous les appels à la violence d'où qu'ils viennent et appelons au sens de la responsabilité des acteurs politiques. Nous invitons aussi les Sénégalaises et les Sénégalais à nous rejoindre afin de construire un vaste rassemblement autour de l'essentiel, car seul le Sénégal compte", met en garde Cheikh Ahmed Tidiane Sall.
En outre, il soutient que le parti Pastef n'est plus dans le champ de la politique, mais plutôt dans le champ de la rébellion et de la violence. "Je ne suis plus avec Ousmane Sonko, pour le manque de respect qu'il voue envers nos institutions. Quelqu'un qui prétend être patriote ne va jamais vouloir brûler son pays. On ne peut être du parti Pastef et être patriote, et faire certaines choses. Aujourd'hui, on assiste à une dictature de la pensée unique initiée par le leader du Pastef", lance-t-il, avant de saluer le professionnalisme des forces sénégalaises de défense et de sécurité. ’’Ce qui se passe au Sénégal, lors des manifestations, si c'était ailleurs, on allait noter des centaines de victimes’’, souligne-t-il.
Par Mamadou Ndiaye
OPACITÉ
L’Amérique veille au salut de l’Afrique. Tu parles… ! Washington s’épanche très peu sur le continent noir perçu comme un sac de nœuds voire un univers clos où rien ne paraît simple.
L’Amérique veille au salut de l’Afrique. Tu parles… ! Washington s’épanche très peu sur le continent noir perçu comme un sac de nœuds voire un univers clos où rien ne paraît simple.
Au contraire tout y est compliqué voire complexe comme l’Orient ! Erigée en doctrine, cette méfiance se double d’un désintérêt fondé sur un préjugé aussi tenace qu’un atome.
C’est à croire qu’un principe abstrait gouverne l’esprit de tout pouvoir qui s’installe à la Maison Blanche. Le mystère n’a jamais été percé. Le sera-t-il un jour ? Dieu seul sait. Il règne ainsi une sorte d’opacité transmise de générations en génération. Peut-être qu’un jour pas lointain, l’Afrique cessera d’être un « lieu vide » pour redevenir une destination fréquentable parce que digne d’intérêt.
Pour toute chose, les Américains raisonnent en termes d’avantage. Ils ont horreur du préjudice. Ils détestent les contraintes, à moins d’y être… contraints. Or il y a bien longtemps que le « rocher bien placé ne modifie plus le tracé du fleuve ».
Les Etats-Unis restent encore forts et puissants. Mais ils ne règnent plus en maître absolu du monde. Tout redevient relatif. Car entretemps, d’autres puissances montantes leur contestent ce monopole et, de concessions en perte d’influence, le « jeu » s’équilibre ou se rééquilibre avec de nouveaux enjeux qui redistribuent les cartes du leadership mondial.
Pour s’éviter des soucis et ainsi échapper au chaos qui se profile, l’Amérique se redéploie en Afrique où se dessinent de nouvelles perspectives. Bien évidemment, ce regain d’intérêt est synonyme d’appétence avec une folle envie de convoiter des ressources et des positions dites stratégiques sur un fluctuant théâtre d’opérations.
Les hésitations de Washington lui coûtent cher. La lointaine Chine marque des points et offre une alternative que les Africains examinent non sans intérêt. La différence d’approche, même si elle n’est pas très lisible, s’apprécie mieux par l’offre qu’elle présente et qui repose sur le séduisant crédo du « gagnant-gagnant ».
Certes, le concept présente une ambiguïté. Mais celle-ci est vite balayée par des résultats « palpables » obtenus dans des délais relativement courts. Pas de longs ni coûteux préalables. Lesquels ne sont, aux yeux des Africains, qu’une « sèche perte de temps » et pire, une volonté surnoise de dissimuler des sentiments dans une intention somme toute malveillante.
Kamala Harris, la vice-présidente américaine arrive en Afrique dans ce contexte de doute et de soupçons. Elle visite des pays qu’elle a bien connus dans une précédente vie. Sûrement ce vécu antérieur en Tanzanie et en Zambie la prédispose à jouer la carte de proximité pour espérer grapiller des dividendes politiques, diplomatiques et économiques. Pourquoi pas même militaires pendant qu’on y est !
Dans le fond, Washington s’est toujours méfié des dirigeants africains post indépendance. Ils ne trouvent pas grâce aux Etats-Unis qui les considèrent comme des dictatures, des autocrates, des phallocrates, en un mot, des jouisseurs…
Dans l’esprit des dirigeants américains, les régimes africains méprisent l’économie qu’ils ont pliée à l’idéologie et à leurs fantasmes au détriment des peuples maintenus dans l’arriération, le dénuement, la paupérisation et avec les conflits, une errance sans fin notamment dans la partie orientale du continent où se rend justement la vice-présidente US avec un ciblage circonstancié des centres d’intérêt. Kamala Harris va ainsi découvrir un continent qui se change.
Par un effet générationnel, de nouvelles forces émergent, une nouvelle lecture de la marche du monde se décline. Les jeunes d’Afrique constituent une force d’appoint, un socle de transformation et un atout majeur dans les dynamiques démographiques qui s’annoncent.
Combiné aux richesses, l’atout-jeune sera déterminant dans l’ordre des priorités si la formation à bonne école est planifiée avec plus d’aptitude à prendre son destin en main, plus de compétence technique pour rivaliser avec d’autres aires géographiques et plus d’assurance parce que les jeunes seront ainsi biberonnés à l‘amour de l’Afrique à la fois « mère et sève nourricière ». Plus que d’autres puissances étrangères, les Etats-Unis auraient pu revendiquer plus d’attachement au continent noir en misant sur sa communauté afro-américaine.
A l’image des Américains d’origine irlandaise, italienne, anglaise, écossaise, allemande ou française, les Afro-Américains représentent une force de légitimation du soutien à l’Afrique. Marshall a donné son nom au Plan qui a permis à l’Europe, à genoux, de se redresser au lendemain de la seconde guerre mondiale. Le passé esclavagiste de l’Amérique n’aide pas le pays à se surpasser en se débarrassant de ses lourdeurs historiques.
En outre la culture anglo-saxonne, nourrie de suprémacisme, appréhende le rapprochement avec l‘Afrique comme la renaissance (si ce n’est la réhabilitation) de l’Africain-Américain qui découvre par ce biais sa profondeur historique et une lancinante base de reconquête d’une fierté enfouie.
A ce sujet, la Présidence Obama a été correcte et rectiligne. Sans relief toutefois. Il lui a manqué de l’audace pour percer le rideau et aller à l’assaut des immobilismes. Son passage a certes marqué les esprits au plan symbolique, mais il a fait moins que Clinton et Bush Junior qui ont impulsé des dynamiques ayant valu des progrès tangibles tant dans la croissance (Agoa) que dans la santé avec le Plan Malaria.
La société américaine est traversée de lignes de démarcation identitaires. Elles fragilisent une nation déjà traumatisée par des violences inouïes souvent d’ordre racial. Sa démocratie elle-même vacille à force de concessions faites à des catégories de populations au détriment d’autres qui se sentent lésées, donc marginalisées. Conséquence : la violence explose !
Vis-à-vis de l’Afrique, les Etats-Unis sont dépourvus de vision cohérente. En d’autres termes, il manque à ce grand pays des visionnaires de la trempe de Jefferson, de Lincoln, de Martin Luther King. Mais quand on eu Trump, il ne faut pas espérer une Amérique des « Nouvelles frontières », une projection bien kennedienne en pleine guerre froide.
Trump a été un joueur de comédie de boulevard. Egoïste, il ne pense qu’à lui en premier. Jamais aux autres. Sa politique de courte vue a privé les Etats-Unis de l’internationalisme, terrain sur lequel excellaient de prestigieux diplomates américains : Henry Kissinger, Colin Powell, Condoleeza Rice, John Kerry, Hilary Clinton et maintenant Anthony Blinken, pour ne citer que ceux-là. En outre Trump Donald a ruiné l’image de l’Amérique en sapant et sa notoriété et son prestige.
Ce rang dégradé profite quelque peu à la Chine qui avance partout des pions : route de la soie, technologies, communication, connectivité, espace, diplomatie active, investissements et indiscutable puissance financière. Pékin travaille son attractivité et ne lésine pas sur les moyens pour davantage séduire.
Quelle Amérique vient à la rencontre de l’Afrique ? Difficile de le deviner dès lors que persiste l’illisibilité de sa démarche.
CAN 2024, LES LIONS DECROCHENT LEURS TICKETS
Le Sénégal s'est qualifié pour la prochaine Coupe d'Afrique des nations (CAN) prévue en janvier prochain en Côte d'Ivoire, après avoir battu le Mozambique, 1-0, mardi, en match comptant pour la 4e journée des éliminatoires de cette compétition.
Dakar, 28 mars (APS) - Le Sénégal s'est qualifié pour la prochaine Coupe d'Afrique des nations (CAN) prévue en janvier prochain en Côte d'Ivoire, après avoir battu le Mozambique, 1-0, mardi, en match comptant pour la 4e journée des éliminatoires de cette compétition.
Les Lions rejoignent l'Algérie, l'Afrique du Sud, la Côte d'Ivoire et le Maroc, les premiers à valider leur ticket avant la fin des matchs des éliminatoires.
Contre le Mozambique, le Sénégal a largement dominé les débats lors de la première période. Les Lions ont mis la pression dès l'entame du match sur des Mambas qui semblaient un peu passifs.
Après plusieurs occasions nettes de but ratées dans le premier quart d'heure, le Sénégal est récompensé de ses efforts à la 19e mn grâce à Boulaye Dia qui ouvre le score sur une passe décisive de Sadio Mané.
Les joueurs sénégalais vont un peu baisser de rythme après l'ouverture du score, relâchement qui va profiter à leurs adversaires du jour. Ils vont s'employer à revenir au score en vain. Le score restera en faveur du Sénégal à la pause.
Les Lions, pressés par une équipe mozambicaine déterminée à revenir à hauteur de son adversaire, vont rendre une copie moins brillante en seconde période.
Les Lions ont donc souffert mais ont réussi à préserver jusqu'au bout leur avantage synonyme de qualification. Ils auraient pu même doubler le score si Sadio Mané et certains de ses coéquipiers avaient fait preuve de plus d'inspiration sur un ou deux actions en toute fin de match.
L'essentiel était de gagner pour se qualifier. Les Lions ont souffert en deuxième période mais ont tenu leur rang et leur qualification pour Côte d'Ivoire 2024.
BABA HAMDY VEND LES RÉALISATIONS CINÉMATOGRAPHIQUES DE SON PAYS
Les acteurs culturels sont la vitrine d’un pays. Des ambassadeurs pour vendre la destination du pays. Surnommé l’homme des innovations et des défis, l’artiste Baba Hamdy Diawara est encore sorti des sentiers battus.
Les acteurs culturels sont la vitrine d’un pays. Des ambassadeurs pour vendre la destination du pays. Surnommé l’homme des innovations et des défis, l’artiste Baba Hamdy Diawara, par ailleurs initiateur du Mouvement du Renouveau de la Culture Sénégalaise (RECUS), est encore sorti des sentiers battus. En effet, il était en Gambie du 16 au 18 mars pour des échanges culturels entre ces deux pays « frères ». Ce, pour mieux mettre en lumière les réalisations culturelles et infrastructurelles du Sénégal.
Les 16, 17 et 18 mars dernier la culture sénégalaise et de la Gambie étaient à l’honneur. C’était à l’occasion des échanges culturels, un projet qui a été mis sur pied l’auteur compositeur, producteur, Baba Hamdy Diawara, également président du Mouvement du Renouveau de la Culture Sénégalaise (RECUS). D’emblée, il précise que ces échanges n’ont rien n’à voir avec les foires, avant de renseigner que c’est des échanges culturels qui doivent relier le Sénégal et la Gambie, « deux pays frères » qui ne sont pas encore touchés par ce qui se passe aujourd’hui dans la sous-région.
« Le Sénégal est un pays en voie de développement sur beaucoup de plan. Et nous acteurs culturels devons jouer le rôle d’ambassadeurs pour montrer la culture, les us et les coutumes de notre pays », explique-t-il dans un entretien téléphonique. Parce que, estime Baba Hamdy, « les acteurs culturels sont des dignes ambassadeurs de leur pays et ça vend la destination du pays. Nous démontrons que la culture est le moyen le plus sûr pour rapprocher les peuples. Les échanges culturels peuvent être compris comme des idées, des valeurs, des coutumes entre les personnes de différents horizons. Et ils offrent à chaque individu la possibilité d’élargir la compréhension des différentes culturelles et de développer une perspective globale ».
L’auteur de « Love of my life » rappelle que les pâtes et les pizzas ont permis de vendre la destination Italie. Du coup, il est important à ses yeux que cela favorise forcement la compréhension et la communication interculturelles pour construire une société « harmonieuse ».
« Vendre la destination Sénégal, l’expertise Sénégalaise... »
« C’est grâce aux échanges culturels que les gens peuvent comprendre les défis et les opportunités qui existent dans chaque pays. Mais si on ne fait pas d’échanges, on ne se comprend pas et ça accentue les risques de malentendus. Les échanges favorisent au moins la connaissance réciproque et le respect mutuel. Et ce respect doit exister entre nous, pays frontaliers, entre nous et le reste du monde », confie-t-il.
Pour lui, cela permet de tisser des liens durables, de coopération entre les professionnels de la culture du Mouvement RECUS et des homologues étrangers à s’enrichir mutuellement. « C’est encourager l’échange d’informations et d’expertises, de favoriser le dialogue des cultures, dans le but de favoriser la compréhension mutuelle, la cohésion sociale et la consécration des principes de tolérance, de solidarité et d’ouverture sur les autres cultures », indique le producteur de 1000 Mélodies.
Ce projet ambitieux est lourd en termes de charges. Mais il estime qu’ils ont ce qu’on appelle « une solidarité volontaire et agissante ». Car, le Mouvement RECUS s’est inspiré du modèle du Mouridisme basé sur l’entraide entre acteurs culturels. « C’est sur fonds propres, nous n’avions aucun sponsor pour nous accompagner. Mais c’est notre rôle en tant qu’acteurs culturels de jouer notre partition pour mieux vendre la destination du Sénégal, l’expertise Sénégalaise, montrer nos infrastructures routières, aéroportuaire, etc… Montrer également le cinéma sénégalais, l’écriture, notre plat national le « Ceebu Jeen », qui vient d’être admis au patrimoine de l’Unesco, entre autres. Car, le Sénégal regorge de potentialités et nous allons également découvrir la culture gambienne dans toutes ces facettes. C’est ça l’intérêt des échanges culturels », conclut-il.
LA RADDHO SE POSITIONNE CONTRE UN TROISIÈME MANDAT
La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho) appelle Macky Sall à ne pas se présenter en 2024 et à abroger les articles de la Constitution qui privent les personnes condamnées, de leurs droits civils et politiques.
La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho) appelle Macky Sall à ne pas se présenter en 2024 et à abroger les articles de la Constitution qui privent les personnes condamnées, de leurs droits civils et politiques. Ce sont là quelques-unes des revendications exprimées par la Raddho au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue dans leurs locaux.
La Raddho, par la voix de son Secrétaire Général, exprime ses vives préoccupations concernant les agitations sociales et politiques qui secouent le pays. Une situation d’effervescence qui serait liée "aux ennuis judiciaires de l’un des leaders de l’opposition et aux intentions prêtées au Président Macky Sall de vouloir briguer un troisième mandat à la tête du pays". Or, tient à rappeler M. Sadikh Niass, l’article 27 de la Constitution affirme clairement qu’aucun Président ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs".
Selon l’organisation, ces points de tension sont à l’origine de manifestations interdites
qui ont abouti à des vagues d’arrestations de citoyens dont "la plupart ne faisait qu’exercer leur droit constitutionnel de manifester". la Raddho se dit fermement opposée "aux arrestations tous azimuts, la pratique des retours de parquets sans base légale ainsi que les traitement inhumains et dégradants subis par les personnes interpellées". Des pratiques contribuent à aggraver le surpeuplement carcéral.
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Une autre grave conséquence de ces pratiques serait le recours par l’opposition à la défiance des institutions comme moyen de résistance. Pour faire face à toutes ces menaces qui pèsent sur "la paix civile, la cohésion sociale et la survie de la démocratie sénégalaise", M. Sadikh Niass fait un certain nombre rappel et de revendications.
La Raddho appelle le Président Macky Sall au respect de la Constitution et de la parole donnée. L’organisation milite également pour l’abrogation des articles L29 et L30 qui font de la déchéance civile et politique une conséquence directe de la condamnation.
Les forces de défense et de sécurités sont appelés à respecter les règles des Nations Unies en matière de maintien de l’ordre. Aussi, pour la Raddho, il est important de rappeler que la démocratie se nourrit de contradictions et de dialogues. Pour la Raddho, il est plus qu’urgent d’instaurer un dialogue entre pouvoir et opposition. A ce titre, l’organisation demande aux guides religieux et à la communauté internationale d’agir auprès du président afin que des pourparlers soient inities entre tous les acteurs politiques.
AFFAIRE COVID, L'ENQUETE EN BONNE VOIE
L’enquête judiciaire sur la gestion des fonds publics destinés à la lutte contre la pandémie de Covid-19 ‘’suit son cours avec toute la diligence’’ nécessaire, a assuré, mardi, à Dakar, le procureur général de la cour d’appel de Dakar, Ibrahima Bakhoum.
Dakar, 28 mars (APS) - L’enquête judiciaire sur la gestion des fonds publics destinés à la lutte contre la pandémie de Covid-19 ‘’suit son cours avec toute la diligence’’ nécessaire, a assuré, mardi, à Dakar, le procureur général de la cour d’appel de Dakar, Ibrahima Bakhoum.
‘’Concernant [le] rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds Covid-19, la Division des investigations criminelles a fait des auditions. L’enquête suit son cours avec toute la diligence’’ qu’il faut, a déclaré M. Bakhoum lors d’un point de presse.
Des agents des ministères concernés par la gestion des fonds publics destinés à éradiquer la pandémie de coronavirus ont été auditionnés par les enquêteurs, selon le procureur général de la cour d’appel de Dakar.
Il s’agit notamment de fonctionnaires s’occupant de l’administration générale et de l’équipement dans les ministères chargés de la Famille, des Sports, du Développement communautaire, des Petites et moyennes entreprises.
Ibrahima Bakhoum affirme que des responsables d’entreprises privées ayant fourni des services et des équipements aux ministères ont également été entendus.
‘’Soyez rassurés qu’un travail d’enquête et d’investigation très poussées est en train d’être fait par les enquêteurs saisis de toute l’étendue du rapport’’ de la Cour des comptes, a-t-il assuré.
La Cour des comptes a signalé des malversations dans l’utilisation des fonds publics destinés à l’achat d’équipements de prévention de la maladie à coronavirus et à l’approvisionnement de denrées alimentaires et d’autres biens pour les populations affectées économiquement par la pandémie.