Entre 45 et 50% des zones humides du Sénégal sont en voie de disparition, une statistique correspondant à un niveau de dégradation plus important que la moyenne mondiale qui s’établit à 35% alerte le colonel Ibrahima Guèye, conservateur de parcs nationaux
Dakar, 1er fév (APS) – Entre 45 et 50% des zones humides du Sénégal sont en voie de disparition, une statistique correspondant à un niveau de dégradation plus important que la moyenne mondiale qui s’établit à 35%, alerte le colonel Ibrahima Guèye, conservateur de parcs nationaux et spécialiste des zones humides.
"40% de la biodiversité mondiale se trouve dans les zones humides. Mais ce sont des milieux qui se dégradent de plus en plus. Les zones humides sont en état de dégradation avancée. Elles sont extrêmement menacées. 35% des zones humides disparaissent au niveau mondial. C’est encore pire au Sénégal où le niveau de disparition est estimé entre 45 et 50%", a-t-il révélé.
Le colonel Guèye, conseiller technique au ministère de l’Environnement et du Développement durable, s’entretenait avec l’APS, en prélude de la Journée mondiale des zones humides, commémorée le 2 février.
"Revitaliser et restaurer les zones humides dégradées" est le thème choisi pour l’édition de cette année, lequel vise à insister sur l'importance d'une bonne restauration de ces zones, afin qu'elles puissent être utilisées de manière rationnelle et durable.
Le Sénégal a réussi à faire enregistrer un total de neuf zones humides considérées comme des sites ayant le label Ramsar.
La convention sur les zones humides est plus connue sous le nom de convention de Ramsar, du nom de cette ville iranienne où un traité international a été signé en 1971.
Cette convention considérée comme un traité mondial porte sur la conservation et l'utilisation rationnelle des zones humides.
Le Sénégal est l’un des premiers pays africains à avoir ratifié cette convention Ramsar dès 1977.
“Environ 40% des espèces mondiales vivent ou se reproduisent dans les zones humides qui jouent un rôle important dans l’équilibre de l’écosystème et le développement économique du pays”, a souligné le colonel Ibrahima Guèye.
“Ce sont des milieux particuliers qui offrent énormément de services (…) mais ils sont très menacés”, a regretté l’expert des zones humides, donnant l’exemple du phénomène des inondations qui menace plusieurs villes dont la capitale sénégalaise.
Dakar, la capitale sénégalaise, “dispose de zones humides naturelles tout au long des Niayes, les quartiers Hann et Maristes et tant d’autres sites humides. Mais ils sont surchargés par une rangée de construction à usage d’habitation. Cela provoque des phénomènes comme les inondations”, a fait observer M. Guèye.
Evoquant les opérations d'exploitation pétrolière et gazière annoncées au Sénégal, le colonel Guèye préconise des “mesures adéquates” pour atténuer les effets de ces activités sur l’écosystème et les zones humides.
SUTSAS DE MATAM DETERRE LA HACHE DE GUERRE
L’union régionale du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (SUTSAS) de Matam (nord) a entamé mercredi une grève de soixante-douze heures pour ‘’protester contre les affectations’’ de deux de ses militants
Matam, 1er fév (APS) - L’union régionale du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (SUTSAS) de Matam (nord) a entamé mercredi une grève de soixante-douze heures pour ‘’protester contre les affectations’’ de deux de ses militants, a appris l’APS de son porte-parole, Cheikh Bouya Niang.
‘’Nous avons décidé d’observer une grève de soixante-douze heures à compter de ce mercredi. Nous allons également boycotter l’ensemble des programmes de santé, y compris le Programme élargi de vaccination’’, a dit M. Niang au cours d’une conférence de presse de la section régionale SUTSAS de Matam.
Selon lui, les professionnels de la santé membres dudit syndicat vont suspendre les activités liées au PEV, le Programme élargi de vaccination.
L’union régionale SUTSAS de Matam dénonce les affectations à Dakar de l’auxiliaire d’assainissement Youssoupha Diop, de l’hôpital de Ouorossogui, dans la région de Matam, et du technicien supérieur en biologie Amadou Lamine Sano, chef du service des soins infirmiers du même établissement de santé.
MM. Diop et Sano font partie des leaders du SUTSAS dans la région de Matam.
Ils ont été démis de leurs fonctions avant d’être affectés à Dakar à la suite de divergences avec le directeur de l’hôpital de Ouorossogui, a expliqué à l’APS le secrétaire national chargé de la formation professionnelle et syndicale du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale, Ousmane Mbaye.
Le directeur de l'hôpital de Ourossogui, Ousmane Guèye, déclare ne pas être en mesure de se prononcer sur ces affectations qui, selon lui, ont été décidées par le ministère de la Santé.
CJRS, BABACAR DIAGNE PARRAIN DU PRIX TELEVISION POUR LE CONCOURS DES MEILLEURES PRODUCTIONS JOURNALISTIQUES
La Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS) déclare avoir choisi Babacar Diagne, président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel, comme parrain du prix télévision de son concours national des meilleures productions journalistiques.
Dakar, 1er fév (APS) – La Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS) déclare avoir choisi Babacar Diagne, président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), comme parrain du prix télévision de son concours national des meilleures productions journalistiques.
A cet effet, une délégation du nouveau bureau conduite par son président, Migui Marame Ndiaye, a été reçue par le parrain, lundi dernier au siège du CNRA, précise un communiqué de la CJRS parvenu mardi à l'APS.
Le président de la CJRS a expliqué que ce choix est "naturel vu le parcours de l'homme dans les médias et le soutien indéfectible du CNRA envers la CJRS".
Babacar Diagne a adressé ''ses vives félicitations" à la Convention des jeunes reporters pour le choix de sa personne comme parrain du prix télévision.
Il l'a aussi félicitée “pour le travail abattu par l'équipe sortante, son dynamisme et l'élan de démocratie qui s'est traduite par l'élection apaisée de son septième président en dix-neuf ans d'existence".
M. Diagne a réaffirmé son “soutien permanent” à la CJRS et a tenu à manifester son vœu pour la pérennisation du partenariat entre le CNRA et la CJRS.
CAN U17, LE SENEGAL LOGE DANS LE POULE A
L’équipe du Sénégal des moins 17 ans évoluera dans le groupe A de la Coupe d’Afrique des Nations 2023 en compagnie de l’Algérie, le pays hôte, du Congo et de la Somalie, selon le résultat du tirage au sort effectué ce mercredi.
Dakar, 1er fév (APS) – L’équipe du Sénégal des moins 17 ans évoluera dans le groupe A de la Coupe d’Afrique des Nations 2023 en compagnie de l’Algérie, le pays hôte, du Congo et de la Somalie, selon le résultat du tirage au sort effectué ce mercredi.
Voici la composition des groupes :
Groupe A (Alger)
Algérie
Sénégal
Congo
Somalie
Groupe B (Constantine)
Nigeria
Maroc
Afrique du Sud
Zambie
Groupe C (Annaba)
Cameroun
Mali
Burkina Faso
Soudan du Sud
La Coupe d’Afrique des Nations des moins de 17 ans aura lieu du 29 avril au 19 mai.
LES VÉRITÉS DU PDS
Déchéance d’Aminata Touré, compagnonnage avec YAW, contact entre Karim Wade et Amadou Ba, deal avec le régime… Nafissatou Diallo, secrétaire nationale à la communication du parti libéral, rompt le silence - ENTRETIEN
Vote de la déchéance d’Aminata Touré, compagnonnage avec Yewwi Askan Wi, contact entre Karim Wade et Amadou Ba, le travail de Karim à Doha, deal avec le régime… La secrétaire nationale à la communication du PDS rompt le silence et crache ses vérités crues aux détracteurs du parti de Wade. Pour elle, le PDS ne siègera jamais dans une plateforme de l’opposition où il y a Mme Aminata Touré.
Le PDS a voté, la semaine dernière, en faveur de la déchéance de Mme Aminata Touré, demandée par la majorité. Est-ce que vous ne donnez pas raison à ceux qui estiment que vous êtes en deal avec le régime ?
Vous savez, si nous ne l’avions pas voté, votre journal et tous les journaux du Sénégal auraient titré, à juste titre, que c’est la preuve qu’en 2009, nous avions déchu Moustapha Cissé Lo et Mbaye Ndiaye dans le seul but de combattre Macky Sall. On aurait donné raison à tous ceux qui estiment que nous nous sommes comportés de la même manière que Macky Sall aujourd’hui, que nous avons utilisé la loi pour combattre des adversaires. Ce qui est archifaux. Cette loi (l’article 60 de la Constitution) dont on parle a une histoire. Elle tire un peu ses origines de l’histoire même tumultueuse du Parti démocratique sénégalais.
Vous savez, notre parcours a été truffé de défections. En 1978 (premières élections législatives du PDS, NDLR), nous avions eu 18 députés. Tous ont été débauchés par le régime socialiste de l’époque. Il en sera ainsi à toutes les élections, jusqu’en 1998. Nous avons été combattus, à chaque fois qu’on sortait d’élections législatives, pour nous empêcher d’avoir un groupe parlementaire.
Quand le président Wade est arrivé au pouvoir, au lieu d’utiliser les mêmes méthodes, il a mis dans la Constitution cette disposition, pour interdire ce genre de pratique, que nous avons vécu dans notre chair. Il faut être un grand seigneur pour penser comme ça. Le président Wade est un grand seigneur. Mieux, il a diminué le nombre de députés pour avoir un groupe parlementaire. Tout ça, c’était dans le but de renforcer l’opposition parlementaire et la démocratie.
En plus de l’avoir votée, nous avons eu à recourir à cette loi dans les cas Mbaye Ndiaye et Cissé Lo. Il faut que l’on soit juste et honnête. Si aujourd’hui, alors qu’on se trouve dans les mêmes conditions, on refuse de voter, on aurait donné raison à nos détracteurs qui ont toujours soutenu que nous combattions Macky Sall. Et vous nous l’auriez reproché à juste titre, c’est-à-dire quoi que nous fassions, les gens nous cherchent toujours la petite bête.
Mais est-ce que cette loi ne pose pas problème dans une démocratie où les députés sont supposés être des représentants du peuple et non d’un parti ?
Comme je vous l’ai dit, cette loi a une histoire ; c’était pour un objectif noble, à savoir lutter contre la transhumance des députés. À mon avis, c’est une bonne loi, dont l’objectif premier est de protéger l’opposition parlementaire, comme je l’ai expliqué. Regardez aujourd’hui, avec la configuration actuelle de l’Assemblée, qu’allions-nous dire si Macky Sall commençait à débaucher des députés de l’opposition ? Qu’allions-nous faire ? Si on a refusé de voter aujourd’hui, qu’aurions-nous fait demain ? Nous avons une bonne loi. On nous dit qu’il n’y a pas de démission. Monsieur Amar, aujourd’hui, si vous cessiez d’aller aux réunions de rédaction de ‘’EnQuête’’ et que tous les jours on vous voit écrire des articles au ‘’Soleil’’, vous n’avez pas besoin de produire une démission ; ‘’EnQuête’’ constatera que vous avez de fait démissionné. Ce sont les règles. C’est ce qu’on avait fait en 2009. Le PDS est un parti de conviction, nous avons voté parce que cette loi c’est nous qui l’avons introduite dans la Constitution, nous avons eu à l’utiliser et c’est une loi juste, c’est le contraire qui aurait dû étonner ; quelle que soit par ailleurs la personne concernée.
Comment avez-vous donc accueilli les attaques et accusations, y compris de vos amis de l’intercoalition Yewwi Askan Wi ?
Vous savez, ceux qui nous attaquent sont nés avant-hier, ils ne connaissent pas grand-chose de l’histoire politique de ce pays. Certains ignoraient même que cette loi existe et qu’elle est une garantie pour l’opposition. Cela me fait rire ; c’est de l’ignorance tout simplement. Mais ces gens (les membres de Yewwi) attaquent tout le monde ; ils attaquent le PDS en essayant coute que coute de mettre dans la tête de certains Sénégalais que nous sommes avec Macky Sall, parce qu’ils pensent que la pensée unique peut exister au Sénégal. C’est pourquoi ils essaient de peindre tout le monde comme des monstres pour s’ériger comme la seule alternative.
On a tout compris. Qu’ils comprennent que nous, on ne nous fait pas chanter. Ils peuvent écrire sur tous les murs que nous travaillons pour l’APR, on est quitte avec notre conscience. Les gens de bonne foi sauront que si on travaillait pour l’APR, Karim Wade ne serait pas encore en exil, le président Wade serait déjà dans sa maison du Point E. Il y a des choses qui n’ont même pas de sens. Et puis, si nous avions souhaité entrer dans un gouvernement, je vous assure qu’on n’allait pas s’en cacher. Quand on faisait l’entrisme dans les gouvernements de Diouf, parce que le Sénégal en avait besoin, on l’assumait. Plus récemment, quand il s’est agi d’aller à Conakry à la veille des élections de 2019, c’est nous-mêmes qui l’avons communiqué, de même que quand le président Wade devait rencontrer Macky Sall, c’était au grand jour. Nous, nous sommes transparents, nous ne sommes pas dans les petits calculs, nous ne cédons pas non plus aux chantages. Nous allons continuer à défendre nos convictions.
Avant ce vote, il y a eu la motion de censure. N’est-ce pas trop tout ça ? Ne donnez-vous pas trop d’arguments à vos détracteurs ?
D’abord, vous êtes tous au courant des conditions dans lesquelles cette motion a été préparée et déposée. Quand nous l’avons découverte au même titre que tout le monde, on s’est réuni. Sur les 27 députés de notre groupe, les 24 ont dit librement qu’ils ne vont pas voter. Si la motion avait été bien libellée avec des arguments solides, nous n’aurions aucun problème à la soutenir, même si on n’est pas associé. Mais cela n’a pas été le cas. On ne fait pas voter une motion de censure parce que le gouvernement n’a pas soumis à l’Assemblée un vote de confiance, alors que tous les ministres qui sont passés-là ne l’ont pas fait, dont nos Premiers ministres quand on était aux affaires. S’il y avait une démarche concertée, on aurait pu travailler sur un bon exposé des motifs, parce que les arguments ne manquent pas : la question de l’endettement (c’est du temps d’Amadou Ba), la richesse d’Amadou Ba, comme j’ai eu à lui signaler durant mon temps de parole, etc. Il y a tellement de choses qu’on aurait pu dire, mais pas de vote de confiance. C’est trop léger. Le PDS ne peut pas s’engager dans ces histoires.
Êtes-vous de ceux qui pensent que cette motion ne visait pas à faire tomber le gouvernement, auquel cas elle aurait dû faire l’objet d’une plus large concertation avec les autres blocs dont les libéraux et les non-inscrits ?
Moi, je pense qu’ils ont voulu le faire pour faire croire aux Sénégalais qu’ils sont les seuls opposants. Cela ne marche pas avec nous. Ce que beaucoup de membres de l’opposition et leurs affidés ne comprennent pas, c’est que le PDS est un parti qui est là depuis 1974, un parti qui a vécu les pressions les plus atroces, les persécutions, les tortures. Ce n’est pas le fait d’occuper les médias pour nous dépeindre en judas qui va nous faire reculer. Qu’on nous insulte, qu’on nous diffame, qu’ils disent tout ce qu’ils veulent, rien ne va nous dévier de notre chemin. Le PDS n’est pas un parti qu’on fait chanter. Il faut qu’ils le comprennent. S’ils pensent qu’en disant que nous sommes avec Macky, ils vont nous amener à les suivre comme des béni-oui-oui pour ne pas nous mettre à dos l’opinion, ils se trompent lourdement. La preuve, même après la motion, quand on a jugé bon de voter cette déchéance, on l’a fait, conformément à nos convictions.
Finalement, c’est quoi l’avenir de cette alliance avec Yewwi ?
Ce n’est pas une alliance politique ; c’était une alliance électorale. Vous me permettez de répondre à un de vos confrères qui a dit : C’est grâce au Pastef que nous avons 27 députés.’’ Pourquoi il n’a pas dit que c’est grâce au PDS ou à Wallu que Yewwi a eu 53 députés ? Pastef avait combien de départements au sortir des Locales ? Comment ils se sont retrouvés avec une dizaine de départements ? Les gens croient qu’ils peuvent tromper les Sénégalais comme ça avec des statuts. Il faut qu’on arrête. Cette alliance, c’était du ‘’win-win’’. Et d’ailleurs, c’est eux qui en ont le plus profité. Ils avaient 700 000 voix aux Locales, ils se sont retrouvés avec plus d’un million de voix. Nous, nous avions 459 000 voix, nous nous sommes retrouvés avec 460 000 voix. Rien n’a changé dans nos suffrages. Cela veut dire qu’il n’y a pas eu de report en notre faveur. La politique, ce sont des chiffres, ce n’est pas le buzz.
C’est pourquoi, comme me le disait avant-hier le président Wade, nous surprenons toujours. À chaque fois, nous sommes donnés pour morts ; à chaque fois, on nous voit jouer les premiers rôles. Toujours entre 500 000 et 400 000 voix, alors que nous ne sommes pas dans des mégas coalitions comme les autres. Pendant ce temps, les autres sont non seulement dans des mégas coalitions, mais ils ont des dizaines de leaders de parti et de mouvements citoyens. Yewwi comme Benno. C’est ça la réalité des urnes. Avec Yewwi, c’est une alliance électorale. Sur les grandes questions, si nous devons nous assoir pour nous entendre, nous le faisons. En revanche, il y a beaucoup de questions sur lesquelles nous n’avons pas les mêmes visions.
Pour en revenir à la déchéance de Mimi, au-delà de la constance que vous invoquez, certains estiment que c’était une sorte de revanche, après l’épisode de la traque des biens mal acquis qu’elle a eu à conduire ?
C’est normal, parce que Mimi Touré est allée au-delà de ce qu’on lui avait demandé. Vous savez, quand on a perdu le pouvoir, Macky avait lancé tous les corps de contrôle pour fouiller la gestion de Karim. Tous, ils n’ont rien eu. Madame Aminata Touré est venue dépoussiérer la Crei pour pouvoir l’atteindre. Elle s’est personnellement impliquée pour faire mal à Karim Wade, à Abdoulaye Wade et au PDS, pour avoir une promotion politique. Comme elle a eu à s’en vanter qu’elle a fait mettre en prison Karim Wade, fils du tout puissant Abdoulaye Wade, opposant historique, grand président reconnu un peu partout dans le monde, qu’elle a fait tomber Hissène Habré. Voilà ce qu’elle visait pour sa promotion personnelle. Nous qui l’avons vécu dans notre chair, avec les 71 personnes du PDS qui ont été arrêtées, nous savons quel rôle elle a eu à jouer.
N’est-ce pas un mauvais procès, si l’on sait qu’elle n’était qu’une ministre aux ordres de Macky Sall ?
À supposer même que c’est Macky qui a donné les ordres, elle a la liberté de ne pas exécuter des ordres qui ne sont pas conformes aux lois, à l’État de droit. La deuxième mise en demeure de Karim, qui était illégale, jugée par toutes les organisations internationales, même le parquet de la Crei ne voulait pas le faire. Elle s’est personnellement impliquée, je vous dis, et pour sa promotion personnelle. Il faut qu’on arrête ; il ne faut pas qu’on dénie au PDS ses droits que l’on reconnait aux autres. Cela me fait rire quand j’entends certains membres de Pastef le dire. Dans ce cas, pourquoi leur leader Ousmane Sonko parle de Serigne Bassirou Guèye ? Pourquoi nous parler du juge Maham Diallo ? Pourquoi Antoine Diome ? Ils n’ont qu’à s’arrêter à Macky Sall. C’est parce qu’il pense que ces gens sont en train de faire des choses illégales, en s’acharnant contre sa personne. S’ils reconnaissent ce droit à Sonko, ils n’ont qu’à nous laisser la latitude d’apprécier le mal que Mimi nous a fait.
Est-ce pour cette raison que vous avez dit que vous n’allez pas partager une même plateforme avec elle dans l’opposition ?
Sur cette question, on est très clair. Et ça, je le dis en tant que chargée de communication du PDS. La ligne du PDS et de la hiérarchie qui m’a instruite de le dire est très claire. Que Mimi Touré se mette à la disposition de la justice, que Macky Sall déclassifie le rapport de l’IGE, mais également, nous ne partagerons aucune table avec Mme Aminata Touré. C’est très clair à ce niveau. Nous ne serons dans aucune plateforme de l’opposition où il y a Madame la néo opposante. Les autres peuvent y aller s’ils le veulent, mais nous non. Elle ne peut pas, après avoir attaqué vertement les gens pendant toutes ces années, revenir cheminer ensemble comme si de rien n’était, parce que simplement elle n’a pas été présidente de l’Assemblée nationale.
D’ailleurs, ce n’est même pas éthique. Moi Nafissatou Diallo, le jour où je serai en contradiction avec Karim Wade ou Me Wade, je vous assure, je ne garderai pas mon poste de député. Même si je suis une députée du peuple, j’ai été portée par un parti, une bannière. Je ne peux pas aller dans un autre groupe. C’est une question de dignité et de valeur. Si elle veut avoir une virginité ou rejoindre l’opposition pour l’ériger en bouclier, parce qu’il y a un rapport contre elle, ça ne passera pas. Nous rappelons à Mme Aminata Touré ce qu’elle disait à l’époque. Quand on parlait de chasse aux sorcières, elle disait que s’il y a des sorcières, il faut les chasser.
C’est aussi simple que ça. Cette femme nous a fait tellement de mal et tout le monde le sait. Comment des gens qui se disent alliés du PDS peuvent s’allier à quelqu’un qui nous a combattus, qui a essayé de détruire le PDS, d’humilier son leader Abdoulaye Wade, détruire sa famille biologique ? Aujourd’hui, on veut qu’on s’assoie avec cette personne ! Ce n’est pas possible ! Ce ne serait pas de l’élégance de la part de nos alliés. C’est comme si des gens comme Mame Mbaye Niang, Mamour Diallo ou même Adji Sarr décidaient, d’un coup, de se battre contre le régime, parce qu’ils n’ont pas eu ce qu’ils voulaient et qu’on les accueille à bras ouverts. Je pense que ça n’allait pas plaire à quelqu’un comme Sonko. Dans la vie, on ne fait pas à l’autre, surtout à un ami, ce qu’on ne souhaite pas pour soi-même.
Cela fait quand même beaucoup de divergences avec Yewwi, de contradictions… Cela ne remet-il pas en cause la sincérité de votre alliance, si on peut parler d’alliance ?
Encore une fois, c’était une alliance électorale, pas politique. Si c’était le cas, on serait dans un même groupe parlementaire. Nous sommes des partis avec des parcours et des histoires différents. Il faut avoir l’honnêteté de le reconnaitre. Maintenant, sur certaines questions, je pense que nous avons les mêmes positions et cela fait l’ombre d’aucun doute. C’est le cas par exemple en ce qui concerne l’instrumentalisation de la justice, qu’Ousmane Sonko, Khalifa, Karim Wade, Bougane, tout le monde doit pouvoir participer à l’élection. Mais sur beaucoup de points, on n’a pas les mêmes positions. Par exemple, le cumul des mandats ; nous ne sommes pas contre alors qu’eux sont contre… Et c’est cela la démocratie. Chacun gère sa maison comme il l’entend et on se bat ensemble sur les autres points.
Où en sont les tractations pour faire recouvrer à Khalifa Sall et Karim Wade leurs droits civiques et politiques ? Est-ce que votre refus de l’amnistie ne complique pas les choses ?
Nous avons toujours été constants sur cette question. Nous n’avons jamais voulu, nous n’en voudrons jamais. Ce n’est pas aujourd’hui que Karim Wade a recouvré ses droits qu’il va courir derrière une loi d’amnistie. Depuis octobre 2020, Karim Wade n’est plus concerné. À l’époque, le juge n’avait pas prononcé la perte des droits de Karim Wade. Il est alors allé s’inscrire légalement au Koweït. C’est là qu’ils ont convoqué l’Assemblée pour changer les règles du jeu et l’empêcher d’être candidat. Sauf que dans la loi électorale, on a dit qu’ils ne peuvent perdre leurs droits pour cinq ans. Nous, la décision de la Cour suprême est sortie en octobre ou novembre 2015. C’est donc fini depuis fin 2020. En conséquence, Karim recouvre naturellement ses droits. Et le collectif des avocats avait fait un communiqué pour le rappeler. Même quand le juge prononce la perte des droits, ce n’est pas advitam aeternam ; c’est pour 10 ans maximum. Mais avec ce qu’ils ont visé pour l’exclure, c’est pour 5 ans.
Votre leader est allé quand même jusqu’à menacer de démissionner, si un député du PDS vote l’amnistie, si l’on en croit vos propres propos. Qu’est-ce qui justifie cette radicalisation ?
Vous savez, moi, quand je parle, je parle au nom du parti. Quand je dois exprimer mes positions personnelles, je le précise. Si j’ai dit ça, c’est parce que la personne concernée m’a demandé et m’a instruite de le dire et de le répéter. Il a dit et réaffirmé qu’il n’est pas question que le groupe PDS vote cette éventuelle loi, parce que lui le bénéficiaire il n’en veut pas. Quand on a parlé d’amnistie, tout de suite certains sont sortis pour nous attaquer pour dire que c’est le deal. Vous avez entendu à l’époque Mme Aminata Touré sur RFI, elle n’avait même pas parlé de Khalifa Sall, parce que son problème c’est le PDS. Depuis que nous nous sommes montrés fermes, ils ont compris que nous n’en voulons pas. D’abord, parce que c’est ce que nous avons toujours dit, mais aussi parce qu’on n’est plus concerné. Au vu de la loi, on a recouvré nos droits civiques et politiques.
Quand on regarde l’espace politique et médiatique, on a l’impression d’assister à une sorte de dualité entre Yewwi et Benno. Qu’est-ce qui l’explique, selon vous ?
C’est normal, c’est parce que nous n’avons pas de leader présent au Sénégal. Notre leader est en exil depuis six ans. Le président Wade, pas question qu’il aille en campagne, nous n’avons pas de leader, nous. C’est nous qui sommes allés à la base chercher plus de 400 000 voix, même aux Locales avant que vous ne disiez que c’est avec Yewwi. Alors qu’on avait arrêté toute activité pendant deux ans à cause du Covid ; alors que nos dernières élections remontaient à 2017. Ça veut dire que nous, on dort on se réveille et on a plus de 400 000 voix. Même en 2017, on avait 19 députés et on nous avait volé beaucoup de voix à Touba, sinon on se serait retrouvé avec 23 députés. C’est pourquoi certaines analyses nous font rire. C’est ce qui devrait étonner les gens.
C’est donc normal qu’il y ait cette dualité. Le jour où notre leader sera là, vous allez voir.
Est-ce que vous ne souffrez pas aussi du vide laissé, parce le départ de certains grands responsables comme Oumar Sarr et les autres ?
Je vous dis une chose, le PDS n’a pas de grands responsables. Le PDS, c’est l’esprit Wade. Les gens, quand ils partent, à quelques exceptions près, ils partent seuls. Regardez ce que sont devenus tous ceux qui sont partis. Les gens suivent Nafi, parce que c’est Wade qui l’a mise là. Le jour où je quitterai le PDS, je vous assure : même mon fils qui est au PDS ne me suivra pas. Voilà ce que les gens ne comprennent pas. Ces départs ne nous ont pas trop ébranlés. Dites-moi au Sénégal ou même en Afrique quel est le parti qui perd le pouvoir et qui continue d’être roi ou faiseur de rois ? Un président disait qu’il est très étonné que malgré la chute du président Wade, que le parti puisse rester 2e ou faiseur de rois. Aujourd’hui, le maitre du jeu, c’est le PDS. Si on ne gagne pas, on fait gagner.
Cheikh Yérim Seck a parlé dans son livre d’un contact entre Karim Wade et Amadou Ba, quand il faisait sa traversée du désert. Êtes-vous en mesure de le confirmer ou de l’infirmer ?
Ce que je sais, c’est qu’à l’époque, des gens avaient contacté Karim pour qu’ils se voient ; ce que Karim Wade avait formellement refusé. Il ne l’a jamais rencontré. Parce que comme je l’ai dit avec Mimi Touré, nous ne sommes l’outil de promotion de personne. Quand ça va avec Macky Sall, on nous attaque. Pour Amadou Ba, il oublie tout ce qu’il a vécu avec Karim Wade, parce qu’il était tout le temps au Micatti (ministère dirigé par Karim Wade). Maintenant, quand ça ne va pas, ils veulent l’utiliser pour leur promotion. ‘’Karim dafa am fouleu’’. Il ne l’a jamais accepté. Parce qu’il ne sera l’arme de qui que ce soit.
Vous confirmez donc qu’Amadou Ba a été membre de la Génération du concret ?
Ce que je sais, c’est que des membres de la Génération du concret nous le disent. Beaucoup qui sont là, qui étaient du cabinet de Wade, ils disent qu’il était tout le temps là-bas. Et je vous dis : vous savez, la seule fois où les organes de contrôle ont eu à demander à Karim Wade des justifications, ça avait rapport avec Amadou Ba. Parce que l’Anoci avait acheté des billets d’avion pour Amadou Ba et beaucoup de membres de la DGID pour qu’ils aillent dans le pays du Moyen-Orient pour négocier la levée de la double imposition avec le Sénégal. Cela nous avait fait gagner beaucoup de milliards. On lui demandait pourquoi l’Anoci a payé les billets. Quand il a répondu, ils ont compris. Parce que c’est l’Anoci qui en était l’initiateur. Pas le Sénégal. C’est la seule fois où on lui a demandé de se justifier sur sa gestion qui a été fouillée de fond en comble. C’est dire qu’ils se connaissaient très bien.
Certains ont estimé que Karim manque de courage, c’est pourquoi il reste se calfeutrer là-bas à Doha au lieu de revenir, quitte à braver les difficultés ?
Il le fera très bientôt. Moi, ce que j’ai appris avec le président Wade, c’est que la politique, ce n’est pas une course de vitesse ; c’est du fond ; c’est du souffle ; savoir attendre les moments propices. Quel est l’intérêt pour Karim de venir ici trainer, alors qu’il a son travail. Il travaille beaucoup pour vivre, faire vivre sa famille, soutenir son père qui est quand même un ancien président avec des charges importantes ; aider le Parti démocratique sénégalais à vivre. Il va venir en temps opportun, faire la tournée : d’abord dans les foyers religieux, au Sénégal, dans la diaspora et se présenter. Je vous assure, même s’il revient la veille de l’élection, le vote sera bouleversé. Ça, tout le monde le sait, c’est pourquoi certains membres de l’opposition s’entêtent à faire du PDS leur cible.
Vous avez été récemment au Qatar. L’avez-vous rencontré ?
Bien sûr ! J’aime certes le football, mais si je suis allée au Qatar, c’était aussi, en plus de supporter l’équipe nationale, pour rencontrer Karim Wade, discuter avec lui sur beaucoup de choses et l’accompagner dans sa première apparition publique.
Quelle est sa vie là-bas ?
Ce que je peux dire c’est qu’il travaille. Ça, il ne me l’a pas dit, mais je le sais. Il gère, pour le Fonds d’investissement qatari, tout ce qui touche aux investissements en Afrique. C’est lui qui dit OK, on peut investir ici. Quand vous le voyez là-bas, vous vous rendrez compte combien il est patriote. Moi, je lui ai dit : à votre place, je me demande si je continuerai à regarder le Sénégal. À sa place, je tourne le dos à la politique avec ces ‘’tessanté’’, ces injures, ces coups bas. Mais lui il a un nom à porter, un père dont il défend le legs et c’est un homme de conviction qui porte le Sénégal au cœur. Il a la conviction qu’il doit être au service de son pays.
Quid du président Wade. Quelles sont ses nouvelles ?
On s’est vu hier. On y est allé avec Saliou Dieng, chargé des structures. On lui a d’ailleurs vendu sa carte. Il l’a acheté à un million F CFA. Et puis on le voit maximum tous les 15 jours avec Lamine Thiam, pour discuter sur l’actualité, la position du PDS. C’est pourquoi je vous dis que tout ce que j’aurais à dire sera en droite ligne avec la ligne du président, du chargé des orientations.
LE TIKTOKEUR SAMBA KÂ CONDAMNÉ À DEUX ANS DE PRISON FERME
La star des réseaux sociaux comparaissait pour le délit de vol commis la nuit avec usage de moyen de locomotion au quartier Abattoirs, situé dans la commune de Linguère
Le célèbre tiktokeur Samba Ka, alias ‘’Rang Rang", a été condamné, mercredi, à deux ans de prison ferme et à une amende de 20.000 FCFA, par le Tribunal de grande instance (TGI) de Louga (nord), a constaté l'APS.
Samba Ka comparaissait pour le délit de vol commis la nuit avec usage de moyen de locomotion au quartier Abattoirs, situé dans la commune de Linguère.
La star des réseaux sociaux avait été identifiée dans une vidéo prise par la caméra de surveillance d'une boutique de transfert d'argent, où il apparaissait de dos et de profil en train de commettre son forfait.
"C'est la première fois que je suis mêlé à une affaire de vol. Je reconnais les faits, mais c'est une erreur que je ne vais plus commettre'', a-t-il déclaré à la barre.
Le juge a suivi à la lettre le réquisitoire du procureur, en le déclarant "coupable des faits qui lui sont reprochés".
Ainsi, comme l'avait demandé le représentant du ministère public, le tribunal l'a condamné à deux ans de prison ferme et à une amende de 20 000 FCFA.
"Samba Ka n'est pas un comédien, mais plutôt un délinquant qui a réussi à tromper les Sénégalais à travers une fausse apparence'', a estimé le procureur de la République.
Il a déclaré que "le tiktokeur va certainement comparaître à nouveau pour les mêmes faits qui lui sont reprochés aujourd'hui, parce que d'autres personnes ont porté plainte et une enquête est ouverte".
Le Sénégal entre au capital de la SETER
C’est seulement le 17 janvier 2023 que le Sénégal est entré au capital de la Seter. C’est également ce jour qu’il a signé le contrat d'exploitation maintenance avec la Senter, d’après un communiqué reçu par «L’As ». A cet effet, l'Etat du Sénégal via la Senter a confié à la Seter l'exploitation et la maintenance du Train Express Régional(Ter) de Dakar pour les 3 prochaines années. Ce contrat de service entre la société nationale sénégalaise Senter, propriétaire de l'ensemble du patrimoine du Ter de Dakar, et la Seter, filiale à 100 % du Groupe Sncf, vient couronner, d’après la même source, le travail réalisé ensemble depuis 2018. La Sncf se félicite de l'entrée à 34% de la Senter au capital de la Seter qui concrétisera la solidité de la relation et la confiance mutuelle entre les cheminots sénégalais et français. D’après le communiqué, la création de la Seter Académie en fin 2022 va permettre la poursuite et l’'accélération du transfert de compétences de façon à ancrer les meilleures pratiques et de garantir l'excellence ferroviaire. Le Groupe Sncf apportera au Sénégal tout son savoir-faire pour l'émergence de solutions industrielles et financières permettant l'acquisition de nouvelles rames.
Macky Sall en France
Le Président Macky Sall séjourne en France depuis hier. Il est l’hôte du Président français Emmanuel Macron. Selon le service de communication de la présidence, les deux chefs d’Etat ont passé en revue l’agenda bilatéral dans le cadre du renforcement des liens d’amitié et de coopération entre le Sénégal et la France. La conjoncture internationale a également été évoquée par les deux chefs d’Etat de même que le soutien réaffirmé de la France à la candidature africaine pour un siège de membre permanent au G20.
Kédougou : la vente aux enchères de biens rapporte 458 millions
La dernière vente aux enchères des biens saisis ou confisqués par les pouvoirs publics à Kédougou a rapporté 458 millions de francs CFA, renseignent nos confrères de l’ «Aps» qui citent l’Office national de recouvrement des avoirs criminels (Onrac). L’opération effectuée hier portait sur plus de 400 biens saisis ou confisqués dans le cadre de poursuites judiciaires, selon Mor Ndiaye, le directeur de l’Onrac. Des bennes, des marteaux-piqueurs, des groupes électrogènes, des panneaux solaires et des motopompes font partie des biens vendus aux enchères, a-t-il précisé. Au terme de l’opération, a constaté M. Ndiaye, les magistrats et les officiers de police judiciaire savent bien utiliser le dispositif employé par l’Etat pour la saisie ou la confiscation des biens. Les propriétaires de certains biens vendus aux enchères ont pris la fuite, a-t-il dit, en présence du procureur du tribunal de grande instance de Kédougou, Baye Thiam, et du gouverneur de la région, Mariama Traoré. Cette opération est la deuxième à être menée dans cette région par l’Onrac depuis la création de l’office de recouvrement en 2021, selon Mor Ndiaye.
Révision exceptionnelle des listes électorales
Le processus électoral en perspective de la présidentielle de 2024 est lancé. Dans un communiqué parvenu à «L’As», le ministre de l'Intérieur informe les citoyens que, conformément aux dispositions du code électoral, une révision exceptionnelle des listes électorales aura lieu en perspective de la tenue de l'élection présidentielle de 2024. Il précise que cette révision se substituera à la révision ordinaire qui devrait démarrer le 1er février 2023.AntoineDiome renseigne que le décret organisant cette révision exceptionnelle sera pris et publié. Il est prévu une campagne de communication pour mieux informer les populations.
Le décret fixant la date de la Présidentielle doit précéder…
Restons sur le processus électoral pour dire qu’on attend toujours un acte important qui devait précéder le décret organisant la révision exceptionnelle. D’ailleurs, l’expert électoral Ndiaga Sylla interpelle le Président Macky Sall et son ministre de l’Intérieur. Il leur rappelle qu’on attend toujours le décret fixant la date de l'élection présidentielle qui doit précéder celui organisant la révision exceptionnelle mentionnée dans le communiqué du ministre.
Un apprenti tôlier tue son grand frère à Touba
Âgé de 13 ans seulement, un apprenti tôlier résidant à Touba a vu sa vie basculer. Placé en garde à vue, il est accusé d’avoir tué son frère lors d’une bagarre. Selon les premiers éléments de l’enquête, ce dernier a planté un couteau sur son grand frère, après que celui-ci lui a infligé une bonne correction pour le contraindre de partir au travail. Se sentant sans doute humilié par son grand frère, il l’a pris par surprise avant de passer à l’acte. Selon les témoignages, après avoir reçu le coup fatal, le grand frère s’est mis à courir pour chercher de l’aide mais il s'est écroulé dès qu'il a franchi le seuil de la maison familiale. Les éléments du commissariat de Ndamatou, qui ont interpellé le présumé meurtrier, poursuivent l’enquête sur ce drame qui s’est produit au quartier Sékhew Ga de la ville sainte.
Drame à Guinaw Rails Nord
Une dalle s'est effondrée au quartier Darou Salam 02 A de Guinaw Rails Nord, tuant une fille âgée de 09 ans du nom de F. Sylla et blessant un autre petit garçon. Selon nos sources, le drame s'est produit le week-end dernier. Les sapeurs-pompiers ont évacué respectivement la défunte F. Sylla et le blessé dans des structures sanitaires de la place après des réquisitions de la police de Guinaw rails qui a ouvert une enquête.
Arrestation du caïd I. Ndao alias «Damba j»
Les limiers de Diamaguène Sicap Mbao ont mis fin à la cavale du caïd I. Ndao plus connu sous le sobriquet de «Damba J » dans le milieu de la pègre. Le bonhomme qui était recherché par la police depuis plusieurs mois écumait le secteur de Thiaroye, Tivaouane Diacksao et Diamaguène pour agresser d'honnêtes citoyens, en compagnie de sa bande au nombre de 08 personnes. D'ailleurs, «Damba J » et sa bande avaient agressé un jeune sur son scooter la veille de la Tabaski pour le dépouiller de son argent. Donc, cette arrestation constitue un ouf de soulagement pour les habitants de la zone.
Commune de Hann Bel Air : 09 millions de dotation en médicaments
Dans le cadre de son programme d'actions prioritaires, la municipalité de Hann Bel Air a octroyé un important lot de médicaments aux différentes structures sanitaires Chacun des deux centres de santé a reçu 3 millions Fcfa, chaque poste de santé a bénéficié d’une enveloppe de 1 million Fcfa. Tandis que la somme de 500.000 Fcfa a été octroyée à chaque infirmerie. Ce qui porte à 9 millions Fcfa la valeur de la dotation en médicaments. Une manière, selon la deuxième adjointe au maire, Altené Sow, de répondre à l'esprit de la décentralisation et de faciliter l'accès aux soins sanitaires des populations.
Guerre ouverte entre Pastef et Apr dans la banlieue
Décidément ! Entre l’Alliance pour la République (Apr) et le Pastef, les choses vont de mal en pis dans la banlieue. Après la sortie musclée des lieutenants de Sonko qui appellent à la désobéissance civile et l'installation de comités de résistance dans les quartiers, la réplique ne s'est pas fait attendre du côté des responsables du parti présidentiel. A Keur Massar, les responsables de la mouvance présidentielle appellent à la riposte à travers la mise en place d'unités de vigilance opérationnelle (Uvo) pour faire face aux Patriotes.
Le message de paix du maire de Mékhé
La commune de Mékhé a vécu ce week-end l’édition 2022 de la finale de la coupe du maire. L'événement a réuni toute la jeunesse et beaucoup de personnalités de la localité. C’était une véritable fête de la jeunesse, marquée par une belle prestation de la musique principale des forces armées. Le maire Magatte Wade en a profité pour lancer un message de paix à la jeunesse. Selon lui, le Sénégal ne peut être construit que par les Sénégalais, mais dans la paix et la discipline qui sont les gages d’une montée en puissance économique. Pour lui, le Sénégal pourrait atteindre une croissance à deux chiffres cette année, mais il faudra davantage travailler dans un climat de paix, pour consolider les acquis et viser les 12% dans des délais courts.
L’intercommunalité pour régler le déficit en tables-bancs
Avec le renchérissement des effectifs dans les écoles, beaucoup d’établissements scolaires du pays connaissent un déficit en tables-bancs. Et puisqu’il s’agit d’un intrant important, une telle situation peut impacter négativement sur les performances scolaires. Mais dans l’arrondissement de Méouane, l’arme de l’intercommunalité est utilisée pour apporter des réponses. L’initiative est de l’édile de Méouane, Cheikh Sall, par ailleurs, président de l’association des maires pour le développement de l’arrondissement de Méouane. C’est ainsi qu’après avoir reçu une dotation de 500 tables-bancs du ministère de l’Éducation Nationale, il a décidé de la partager avec l’ensemble des écoles de l’arrondissement. C’est l’hôtel de ville de Méouane qui a abrité la cérémonie de remise symbolique et les 4 lycées de l’arrondissement (Mboro, Taïba Ndiaye, Darou Khoudoss, Méouane) ont reçu leur part.
L’intercommunalité pour régler le déficit en tables-bancs (bis)
L’autre partie, dit-il, est destinée aux nouvelles salles de classe construites par la commune de Méouane pour remplacer 8 abris provisoires. Le reste sera réparti entre les différentes écoles élémentaires de la commune, en fonction de la demande en tables-bancs. Et cette opération a permis de mettre à l’aise au moins 1 500 élèves de l’arrondissement, qui étaient dans des conditions d’études difficiles, conséquemment au manque de tables-bancs. La commune de Méouane a dégagé 64 millions en un an, pour le secteur de l’éducation dont 30 millions pour la construction de classes, 25 millions pour l’érection de murs de clôture, 8 millions de Fcfa pour l’achat de fournitures scolaires et une subvention d’un million de Fcfa pour les collectifs des Directeurs d'écoles (Codec).
Université de Bambey : le Saes décrète une grève illimitée
Le Syndicat autonome des Enseignants du Supérieur de l'université Alioune Diop de Bambey (Saes-Uadb) a appelé mardi à une grève illimitée à partir de lundi prochain, pour exiger la mise en place du conseil d'administration de cette université. Le Saes-Uadb a lancé ce mot d'ordre lors d'un point de presse tenu à l'issue de son assemblée générale qui a eu lieu le même jour. Selon le professeur Issa Samb, coordonnateur du Saes-Uadb, l'élection des membres du conseil d'administration est un impératif pour le fonctionnement normal de ce temple du savoir. A ce propos, il a listé quelques mesures urgentes à prendre pour l'université, telles que l'augmentation du débit de l'Internet, la résolution du problème d'électricité dans le campus pédagogique, la mise en place d'une climatisation ou d'un système de ventilation adéquate des salles de TP, ainsi que l'équipement des salles de projecteurs et de matériels fonctionnels. M. Samb a également évoqué la nécessité d'améliorer le cadre de vie de l'université de Bambey, à travers notamment l'embellissement et la réfection des grandes artères, la réfection des bâtiments existants et la résolution du problème de salubrité occasionné par la présence des décharges au sein du campus. Il a en outre demandé, selon l’Aps, la hausse et le paiement intégral des sommes dues au titre du fonds d'impulsion à la recherche pour l'année 2021, de même que la construction d'infrastructures pédagogiques de plus grande capacité. Il a par ailleurs exigé la tenue de la conférence budgétaire de l'université et l'avancement du personnel d'enseignement et de la recherche.
LA SENTER POUR GÉRER L'EXPLOITATION DU TER
Le Sénégal a confié à la Société d’exploitation du train express régional, une filiale de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), l’exploitation et la maintenance du TER Dakar-Diamniadio pour les trois prochaines années
’Le 17 janvier dernier, l’Etat du Sénégal via la SENTER (Société nationale de gestion du patrimoine du TER) a confié à la SETER l’exploitation et la maintenance du TER de Dakar pour les trois prochaines années’’, indiquent la SNCF (France) et la SENTER dans un communiqué.
La même source souligne que ‘’ce contrat de service entre la Société nationale sénégalaise (SENTER), propriétaire de l’ensemble du patrimoine du TER de Dakar, et la SETER, filiale à 100% du groupe SNCF, vient couronner l’excellence du travail réalisé en commun depuis 2018’’ entre le Sénégal et le groupe français ‘’au service des voyageurs de la région dakaroise et d’une mobilité durable respectueuse du climat’’.
Elle ajoute que la SNCF ‘’se félicite de l’entrée à 34% de la SENTER au capital de la SETER qui concrétisera la solidité de la relation et la confiance mutuelle entre les cheminots sénégalais et français’’.
Mis en service en décembre 2021, le Train express régional (TER) assure la desserte Dakar-Diamniadio, sur une distance de 36 km, et prochainement jusqu’à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Diass.
Dans un entretien avec l’APS, le directeur général de la Société nationale de gestion du patrimoine du TER (SENTER.SA), Abdou Ndéné Sall avait confié que la première année d’exploitation du Train express régional (TER) était "un succès total sur tous les plans".
Selon les autorités, plus de 17 millions de voyageurs ont été transportés par le TER.
Dimanche, suite à un article de Le Figaro (France) pointant du doigt, entre autres, l’absence de rentabilité dans l’exploitation du TER plus d’un an après sa mise en service, le gouvernement sénégalais a déclaré avoir fait le choix d’appliquer un tarif quasi-social à l’exploitation du Train express régional (TER) dakarois, privilégiant notamment la ''rentabilité économique et sociale'' à la ''rentabilité financière''.
‘’L’Etat du Sénégal a fait le choix d’un tarif quasi social pour une infrastructure de mobilité à très fort taux de fréquentation. Le taux de régularité est ainsi supérieur à 98 % et l’objectif d’un train toutes les dix minutes atteint’’, a notamment souligné son porte-parole, Abdou Karim Fofana dans une note transmise à l’APS.
'’Nous faisons la différence entre la rentabilité financière qui procède d’une logique de retour sur investissement et la rentabilité économique et sociale qui se mesure en impacts de l’amélioration de l’accès aux transports et la mobilité sur la productivité et le bien-être’’, a fait valoir Fofana.
Il a insisté sur le fait que l’exploitation du TER n’était pas régie par un contrat de concession, dans la mesure où la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), via sa filiale SETER, ‘’est un prestataire en exploitation et maintenance, détenteur d’un contrat dont la durée n’excède pas trois ans. Le patrimoine porté par la société nationale SENTER (rames, gares trains) et les recettes appartenant à l’Etat du Sénégal’’.
Le porte-parole du gouvernement sénégalais a, dans le même temps signalé qu’avec l’injection prochaine de sept nouvelles rames déjà commandées à Alstom et l’augmentation de la fréquentation, le TER dakarois pourra rester performant tout en gardant ses bas tarifs actuels tout en garantissant une diminution prochaine du montant de la subvention de l’Etat.
par Abdourahmane Sarr
BOUBACAR CAMARA, PRÉSIDENT OU PREMIER MINISTRE ?
Boubacar Camara pourrait être le Premier ministre de ce président qui gagnerait et s’occuperait de « mettre de l’ordre » pour nous en mettant en œuvre les réformes administratives contenues dans son livre
C’est avec plaisir que nous nous sommes attelés à la lecture attentive du livre de Boubacar Camara « Construire le Sénégal du Futur ». Nous nous étions promis de lui consacrer un article du fait de notre perception de la sincérité de son auteur dans son engagement pour le Sénégal et également pour contribuer à attirer l’attention sur son importance. Son livre est effectivement paru en même temps que celui de Cheikh Yerim Seck « Macky Sall face à l’histoire » qui l’a éclipsé puisque traitant du sujet favori des Sénégalais, les intrigues politiques.
Suite à la lecture du livre, nous sommes arrivés à la conclusion que le dernier chapitre devait être le premier et la vision définie au début du livre reformulée ainsi qui suit pour être plus exacte : Un Sénégal associé à ses proches voisins dans un État fédéral libre, développé, et bien géré dans la solidarité à travers l’industrialisation financée par le troc de ressources naturelles en échange des investissements nécessaires. Nous aurions ensuite titré le livre : « Le Sénégal Leader dans une Afrique Nouvelle ».
De ce fait, au-delà de la bonne gouvernance et de la solidarité, la thèse principale de Boubacar Camara se trouve dans sa stratégie de financement par le troc de ressources naturelles qu’auraient les états fédérés et à défaut de cet état à court terme, le Sénégal qui changerait de cap. Nous disions dans des contributions précédentes que l’alternance au pouvoir dans un pays pouvait se justifier par trois facteurs : 1) Une mauvaise allocation des ressources budgétaires 2) Une gestion peu efficiente, efficace, et éthique des affaires publiques 3) une mauvaise stratégie de création de richesses, ou les trois à la fois. Pour nous, le problème principal du Sénégal se trouve dans notre stratégie de création de richesse car dans le contexte d’une grande pauvreté, une mauvaise allocation de ressources insuffisantes, le manque d’éthique et d’efficacité d’un état centralisé source de convoitises corruptrices, et l’incapacité de financer la solidarité, sont des conséquences pour les libéraux que nous sommes. Si en revanche, on est adepte d’un État stratège à travers le budget pour la création de richesse, comme semble l’être Boubacar Camara, il est normal qu’il mette l’accent sur la nécessité d’une administration développementaliste agissant avec une éthique à toute épreuve, mais surtout capable de financer sa vision. Engagé dans ce dernier paradigme et conscient de la contrainte de financement de cet état, Boubacar Camara s'est rabattu sur les ressources naturelles à échanger pour financer ses interventions.
Cependant, dans l’argumentaire, Boubacar Camara a plus convaincu sur la gouvernance et l’éthique que sur la création de richesses. En effet, il n’est pas nécessaire d’opérer un troc de nos ressources naturelles pour financer un État stratège, car que ça soit une dette non liée cash fongible ou du troc, dans les deux cas, il s’agira d’une dette garantie par des revenus potentiels y compris de l’exploitation de ressources naturelles. Il est d’ailleurs préférable dans une stratégie d’endettement à moyen terme, de ne pas se lier les mains par le troc avec des partenaires spécifiques, car nous ne pouvons pas emprunter toute la valeur actuelle de nos ressources naturelles en une fois. Même si nous le pouvions, il ne serait pas indiqué de dépenser les ressources correspondantes car l’inflation que ça générerait, au vu des capacités de production limitées à court terme, détruirait notre économie comme c’est le cas dans les pays victimes de la maladie dite « hollandaise » riches en ressources naturelles. Il est préférable d’avoir accès aux marchés financiers (en monnaie nationale ouverts aux résidents et non-résidents ou en devises) et avoir la liberté de financer comme nous le voudrions un état développementaliste en partenariat public-privé. Ces partenariats seraient ouverts à la concurrence dans un cadre macroéconomique maitrisé sans sombrer dans la dépendance vis-à-vis de partenaires spécifiques. Cette dernière façon de faire a effectivement lié les mains de plusieurs pays africains qui ont hypothéqué leurs ressources naturelles à la Chine en échange d’infrastructures. Ces pays n’ont pas nécessairement accès aux marchés financiers internationaux pour d’autres raisons. Le Sénégal n’a pas le même problème.
Ceci dit, même avec cette problématique de financement résolue par la dette fongible plutôt que le troc, il demeure qu’un état stratège financé du fait de sa solvabilité découlant de sa richesse en ressources naturelles bien exploitées, devra être efficace, efficient, et éthique dans sa gestion. De ce dernier point de vue, Boubacar Camara a convaincu.
Que Boubacar Camara nous ait plus convaincu dans le registre du management que du leadership n’est pas étonnant au vu de son parcours professionnel d’Inspecteur d’État. Il a fait un diagnostic de tous les secteurs et a fait des recommandations pour améliorer leur gestion, c’est la perspective d’un auditeur. Il a brillamment exposé la nécessité de séparer 15 fonctions ministérielles politiques de fonctions administratives dans 36 directions pourvues en personnel par le mérite sous le leadership de 9 secrétaires d’état également fonctionnaires. Ces secrétaires d’état seraient sous l’autorité hiérarchique d’un Premier Ministre. Ce Premier Ministre ne pourra en réalité être qu’un administratif et c’est de ce point de vue que nous avons titré notre article, Boubacar Camara, Président ou Premier Ministre. Il nous semble que Boubacar Camara a réussi une interview pour le poste de Premier Ministre et le Sénégal aurait gagné à l’avoir à ce poste pour mener une réforme de notre administration qui la purgerait de l’influence de la politique politicienne et de la corruption. Il en a la crédibilité.
Ainsi, s’il s’avère que le président de la République que nous élirons est adepte d’un État stratège, il aurait une administration efficace, efficiente, et travaillant dans l’éthique sous la direction d’un Premier ministre administratif. C’est ce que le Sénégal a eu sous Senghor (suite à la dualité sur la direction de l’exécutif avec son conflit avec Mamadou Dia) et également sous Abdou Diouf qui a eu à jouer le rôle de Premier Ministre administratif avant de supprimer le poste comme président. Sous sa présidence, les institutions de Bretton Woods ont pris le leadership et lui l’administration avec des Premiers ministres administratifs. La politisation de l’administration sous Abdoulaye Wade nécessite donc un retour à l’orthodoxie et sa restauration, et de ce point de vue, un Boubacar Camara aurait toute notre confiance au vu de la connaissance qu’il en a et qu’il a brillamment démontré dans son livre.
Il laisserait ainsi le débat du leadership se tenir sur, d’une part, la voie d’un État développementaliste pour le Sénégal, ou celui d’un État décentralisé faisant confiance à son secteur privé dans ses diversités locales à appuyer plutôt qu’à orienter dans des directions potentiellement contraignantes. Le troc de ressources naturelles pour des investissements qui pourraient hypothéquer notre avenir inutilement en est déjà un exemple. Une monnaie sénégalaise ou fédérale aux mains d’un État fédéral dirigiste ne serait également pas désirable. À l’échelle nationale, elle impliquerait un état déconcentré plutôt que décentralisé source de convoitises corruptrices, et à l’échelle fédérale, un consensus sur une stratégie de développement qui n’est pas imaginable à court terme. En effet, cet État fédéral serait nécessairement libéral à cette échelle, décentralisé et respectueux des diversités, et la gestion de sa banque centrale hors de portée de l’état développementaliste comme c’est le cas de notre banque centrale régionale. A défaut, son régime de change sera fixe pour que ses composantes nationales adeptes d’un état développementaliste soient contraintes par une discipline budgétaire. Cette contrainte de discipline étant réelle, cet état continuera à étouffer son secteur privé par la fiscalité intérieure ou douanière, et à s’endetter à son détriment.
Nous invitons Boubacar Camara à s’investir dans le chantier de la restauration de la dépolitisation de l’administration sénégalaise, son efficience, son efficacité, et sa probité en œuvrant pour l’élection d’un président de la République qui s’engagerait sur cette voie. S’il s’avère qu’il reste convaincu de la nécessité pour le Sénégal d’hypothéquer ses ressources naturelles et de poursuivre la voie d’un État développementaliste comme ce fut le cas en Asie mais sans les ressources nécessaires et une banque centrale, il pourrait soutenir un candidat avec les mêmes convictions. Les développements du livre ne s’éloignent pas des politiques de Macky Sall qu’il a jugées bonnes dans l’ensemble, et ne s’éloignent pas non plus sur beaucoup d’aspects des thèses d’Ousmane Sonko, s’ils arrivent tous les deux à identifier les secteurs à soutenir pouvant développer le Sénégal.
En revanche à certains endroits, Boubacar Camara semble jouer dans l’équilibrisme en disant que le rôle d’une administration de développement est d’accompagner la création de richesse, ce qui n’est pas la même chose que de définir la voie de création de richesse dans une approche collectiviste et irrespectueuse des individualités et du petit secteur privé non choisi. Nous le citons : « La vocation de l’administration publique est d’accompagner la création de richesse…Elle ne doit en aucun cas constituer un obstacle…ou retarder la mise en œuvre de projets. Elle ne doit ni s’abstenir de faire quand il faut agir, ni retarder ou hésiter à laisser faire, le cas échéant ». Si le « first best » c’est d’accompagner, c’est une administration libérale différente de celle qu’on appelle « Doomed to Choose » ou « Condamné à Choisir » donc développementaliste, bien qu’envisageable si nécessaire dans le « first best ». Boubacar Camara n’a donc pas clairement défini le cap à changer et comme nous le disions en introduction nous pensons que la vision du livre devrait être reformulée et clarifiée.
Dans tous les cas, il pourrait être le Premier ministre de ce président qui gagnerait et s’occuperait de « mettre de l’ordre » pour nous en mettant en œuvre les réformes administratives contenues dans son livre, y compris des institutions qui sont exactement les mêmes qu’actuellement, exceptée une vice-présidence à une femme que nous soutenons. On ferait ainsi d’une pierre deux coups. Il s’occuperait de la « raison », le management de toute la communauté nécessitant une décentralisation autonomisante et responsabilisante respectueuse des citoyennetés locales gages de liberté, et laisserait le « cœur », le leadership, à d’autres comme il en a fait la distinction concernant l’agent en position de service de l’État.
Nous concluons cette revue par dire que nous sommes en accord parfait avec Boubacar Camara sur un Revenu Minimum Garanti qui consacrerait la solidarité nationale donnant l’égalité d’opportunités et non l’égalité des résultats à tous les Sénégalais, tout en protégeant nos couches vulnérables. Son financement est un challenge. Nos amis libéraux sociaux apprécieront, car cette forme de solidarité développée dans le livre est libérale. De ce fait, l’idéologie dite « travail solidaire » proclamée dans le livre est ambiguë. Le fruit du travail libre et non collectif n’appartient en principe à aucune idéologie, mais la forme de la solidarité OUI. En bons libéraux, nous sommes pour la démocratie politique, économique, cultuelle et culturelle, et pour le progrès consensuel et la libre solidarité y compris décentralisée et contre le conservatisme excessif qui serait démocratiquement imposé. C’est l’objet de notre Offre Publique d’Adhésion (OPA) à un Sénégal de liberté, de patriotisme, et de progrès à la classe politique partisane.