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18 juin 2025
PAR Diom Wouro Bâ
ET SI ON ARRÊTAIT DE JOUER AVEC LE FEU
Arrestations intempestives, injures, appels à la violence, menaces, défiance à l’endroit des institutions, et bien d’autres fléaux – tous imbriqués les uns aux autres - sont devenus la règle dans le champ politique sénégalais.
Arrestations intempestives, injures, appels à la violence, menaces, défiance à l’endroit des institutions, et bien d’autres fléaux – tous imbriqués les uns aux autres - sont devenus la règle dans le champ politique sénégalais. La société se fracture. Le débat d’idées cède la place à une rigide animosité entre factions.
Ce tableau sombre n’est pas nouveau : la surenchère et les dérives sont indissociables de l’histoire politique du Sénégal. En revanche, ce qui inquiète, c’est la proportion sans précédent qu’a prise la perte de confiance de beaucoup de citoyens à l’égard du système judiciaire. Banaliser un tel état de fait serait une option dangereuse puisque nier l’existence d’un problème, c’est refuser de lui trouver une solution.
On ne répétera jamais assez que la manière avec laquelle le dossier Karim Wade avait été géré, les accusations à la base de l’emprisonnement de Khalifa Sall suite à sa décision d’être candidat à la présidentielle de 2019, la vague d’arrestations actuelle de membres de l’opposition et de la société civile, sont tant de facteurs qui parasitent le jeu politique en cours. D’autant plus qu’au même moment des sympathisants du camp du pouvoir, soupçonnés d’être coupables d’infractions, ne sont pas inquiétés ou bénéficient facilement de liberté provisoire. Tout au moins, ce sont là des perceptions largement partagées.
Si on ajoute à cela des signaux qui indiquent une probabilité de candidature du Président Macky Sall en 2024, on se rend compte que le ras du vase est en passe d’être dépassé. Les thèses des tenants du pouvoir pour justifier cette candidature éventuelle sont choquantes et relèvent de l’arrogance, voire du parjure, notamment lorsque l’actuel Ministre de la Justice, légisticien de la réforme constitutionnelle de 2016, s’y met. En effet, le pacte de 2016, au cœur de la campagne de Benno Bokk Yakaar pour le Oui au référendum, disait clairement que le Chef de l’Etat ne pouvait nullement être candidat en 2024 s’il était réélu en 2019. Le concerné lui-même l’a dit aussi bien en français qu’en wolof. Dès lors, chercher des subterfuges juridiques, parler de Conseil constitutionnel ou encore invoquer le souhait de la base, sont autant de justifications inacceptables.
La jeunesse sénégalaise a besoin de repères, de modèles d’intégrité morale. Elle est en droit d’attendre le bon exemple du « premier des Sénégalais ». Et est-il besoin de rappeler que l’arbitraire engendre la révolte ?
Monsieur le Président, dites fermement aux flagorneurs qui veulent vous engager dans une voie qui va salir la « page de votre histoire » que vous n’enverrez aucun dossier de candidature au Conseil constitutionnel en 2024. C’est ce que vous aviez promis aux Sénégalais en 2016. La décision est avant tout la vôtre. Nul ne devrait pouvoir vous obliger à faire ce que vous n’avez pas envie de faire, car j’ose espérer que votre engagement de 2016 était sincère. Il y va de votre crédibilité, de la quiétude du pays et du legs que vous allez laisser à la postérité.
Quant à ce qu’il est convenu d’appeler l’« Affaire Sweet Beauté », l’on comprend parfaitement la ligne de défense adoptée par Ousmane Sonko et ses partisans, en tenant compte de tout ce qui a été rappelé plus haut. Toutefois, aucune personne de bonne foi ne peut nier que seuls les deux protagonistes savent réellement ce qui s’est passé au salon de massage. Certes, si on se fie à ce que les uns et les autres ont exhibé sur la place publique, les incohérences les plus frappantes sont du côté de Adji Sarr. Mais cela est-il une raison suffisante pour exiger d’un juge d’instruction, qui en sait sans doute plus que beaucoup d’entre nous, de rendre un non-lieu ? Le Sénégal a-t-il atteint le niveau désespérant où la rue rend les verdicts ? L’histoire a montré plusieurs fois que le manque de perspicacité d’une partie prenante d’un procès a été à la base d’erreurs judiciaires. L’intime conviction de citoyens autres que le juge ne saurait ni condamner ni acquitter un justiciable, sous peine d’installer l’anarchie, au sens le plus négatif de la doctrine.
Si l’objectif de Sonko était d’alerter, en vue d’un procès équitable, il a eu raison de le faire et l’objectif a été atteint. En revanche, il créerait un précédent dangereux s’il mettait à exécution son refus de comparaître. Adji Sarr aussi a des droits. Et le juge sait désormais que l’opinion suit et attend des conclusions claires et convaincantes.
Ce dossier a déjà versé trop de sang : quatorze jeunes Sénégalais y ont laissé la vie. Et le plus choquant est que ce drame semble être rangé aux oubliettes des faits divers. On n’en parle plus ou très peu. A-t-on le droit de sacrifier d’autres enfants de ce pays – souvent issus des milieux défavorisés -, au nom du maintien ou de la conquête du pouvoir ?
Nul n’a le droit de faire basculer ce pays dans la violence.
Par Mamadou Ndiaye
JEU DE DUPES
Travailler davantage s’impose de plus en plus à nous. Et plus d’action, entraîne moins de parole. Inversement : trop de paroles tue le verbe, l’avilit et, pour finir, l’anéantit.
Travailler davantage s’impose de plus en plus à nous. Et plus d’action, entraîne moins de parole. Inversement : trop de paroles tue le verbe, l’avilit et, pour finir, l’anéantit. Est-ce possible voire raisonnable de réduire sa vie active à des ruses avec l’effort, à des spéculations oiseuses.
Les jeunes rentrent tard sur le marché du travail. Les adultes quittent tard les emplois qu’ils occupent, surtout dans la fonction publique ou le secteur parapublic. Conséquence immédiate de cet état de fait : les actifs diminuent mais les charges augmentent. La durée effective de travail s’avère difficile à apprécier, à mesurer et à quantifier en raison justement de cette réalité fluctuante.
Autant dire que les inspections du travail ont du boulot pour la cerner. A cela s’ajoute une toute autre équation jusque-là insoluble : les emplois requérant compétence et qualification trouvent rarement des profils adéquats. Or l’entreprise rechigne à embaucher un jeune moins qualifié soulignant à juste raison que telle n’est pas sa vocation.
Non seulement elle invoque la perte de temps qu’une pareille solution induirait mais elle redoute (surtout) un net recul de productivité. Sans gain, sans profit, pas de risque d’investir. Les chefs d’entreprise fredonnent cet air déjà connu. En d’autres termes, l’entreprise recherche des talents qui, lorsqu’ils sont rares, deviennent des avantages comparatifs dans les segments de haute compétitivité.
Dans ce cas de figure, l’acquis s’obtient en amont dans une longue perspective que dessine un Etat qui, lui-même, anticipe sur les enjeux de demain en organisant, et plus encore, en régulant le marché de l’emploi. Il devrait constituer un exceptionnel vivier dans lequel puisent les entreprises en cas de besoin ou de nécessité.
Il ne s’agit plus d’évoluer en vase clos. Car le marché s’apprécie à une échelle régionale. L’Afrique de l’Ouest constitue l’espace vectoriel. Ivoiriens et Ghanéens sont, à côté des Nigérians, de redoutables concurrents qui ont compris que le « ciel est la seule limite ! » Et encore ! En ouvrant les yeux, il est facile d’observer la lente mais inexorable évolution des mœurs sociales dans ce domaine précis.
Les populations s’interpénètrent. Une certaine mixité s’installe. Et avec l’habitude, les Sénégalais s’en accommodent assez subtilement, trouvant même dans cette osmose une inépuisable source d’enrichissement. Cette proximité dissipe les peurs. Mieux, elle favorise la compréhension à travers les fréquents échanges sociaux, culturels, commerciaux et économiques.
Pour autant, les traits dominants ne s’effacent pas. Il y aura une lutte âpre de conquête de positions. Les faiblesses des uns seront exploitées par les forces dont disposent d’autres.
A cet égard, le phénomène des « influenceurs » prend des proportions inquiétantes dans une société qui s’enorgueillissait d’être pudibonde. La retenue avait du sens et constituait une valeur résiduelle. Il s’amplifie et s’oriente dans une direction peu valorisante.
Les offenses blessantes, les attaques gratuites, les humiliations, les dénigrements, les accusations et les polémiques inutiles et oisives se multiplient. Le plus curieux c’est que ces agissements répréhensibles ont leurs adeptes qui se passionnent sur la toile et s’invectivent à tue-tête via des vociférateurs d’un genre nouveau qui suscitent admiration et perplexité à a fois.
En quelques années les « artisans » sont devenus des « industriels ». Au sommet de cette renversante pyramide trônent les insulteurs qui n’épargnent personne et s’en prennent outrageusement à ceux qu’ils indexent comme des porteurs de poisse. Ils disposent d’audience qualifiée, non pas de cohorte de suiveurs simplement mais de communautés organisées pour partager les contenus. Dérives.
Ils constituent de ce fait des carrefours d’audience qui font fantasmer les politiques de tous bords. Ces derniers les courtisent. Ils établissent entre eux des connivences incestueuses allant jusqu’à tisser des liens étroits qui propulsent ces « influenceurs » au devant de la scène comme de véritables acteurs de transformation.
En clair le silence et la réserve sont déclassés. Les cadres et les intellectuels sont dévalorisés et deviennent des hurons face à des lurons qui ne doivent leur audace incongrue qu’à leur nocivité de « bobards ». Sans épaisseur intellectuelle, ils surfent sur l’extravagance et débitent sans arrêt des « nouvelles » construites, imaginées.
De leurs « laboratoires » sortent des chimères savamment libellées pour paraître vraisemblables. Triste époque. En outre, ils orchestrent les humeurs en donnant du poids aux rumeurs fantaisistes dépourvues d’éléments vérifiables. Ils n’en ont cure d’ailleurs. Ils se prennent pour des « passionnés de l’actualité » façonnés par l’impertinence, l’impatience, l’empressement et la frénésie.
En revanche, ils affichent des airs jouissifs en découvrant les vues que drainent leurs énormités et leur « crimes ». Par des « on-dit » et des supputations, ils se forgent une réputation « irréelle » et « dématérialisée » mais que prolonge le trafic des internautes qui se plaisent à leur tour d’être confortés dans leur convictions.
Dans cet enchevêtrement de lâcheté, de couardise, de fausseté et d’espoirs trahis, les influenceurs (qui ne le sont pas) ne sont que les lointains héritiers des « déambulateurs », des flâneurs et des esprits frondeurs d’une époque révolue. Cet encombrant leg, « relooké » aux heures du « tout soupçon », dégage un parfum de haine, de malveillance ou de jalousie qui révèle une étonnante vulnérabilité de ces courageux acteurs « invisibles ».
L’un d’eux en a fait récemment les frais. Basé au Canada et débitant des faussetés à la vitesse d’une kalachnikov, il vient de « périr » par les armes dont il se servait pour exécuter ces cibles. Mollah Morgan, puisque c’est de lui qu’il s’agit, prétendait détenir des « exclusivités » et des secrets sur des personnalités pour s’ériger en acteur « éminent », « distingué », « supérieur » et « hors du commun ». Ses propres lives rendaient jalouses les chaînes de télévisions médusées par les faramineux scores qu’il faisait sur sa chaîne YouTube.
Mais nu et décrié par ses dernières sorties qui frisaient une outrancière manipulation, il a été copieusement chahuté sur les réseaux sociaux. S’apercevant que l’opinion ne l’a pas suivi dans ses effets de manche, il recule pour « présenter ses excuses ». Trop tard.
A son tour il découvre les « délices » de la fachosphère et ses jacasseries. Incrédule Mollah ! Et il prétendait servir de boussole, lui l’égaré… S’ils prétendent être des « influenceurs », ils se trompent. Il leur manque la profondeur pour comprendre les mutations par ce que l’activité ne se résume pas qu’aux abus et aux excès.
Ailleurs, ils se prennent pour des « relais de croissance » courtisés par des marques qui voient en eux des entrepreneurs à « fort potentiel de productions de contenus » ces influenceurs-là portent des messages de grande portée, crédibles. Avec leur apport, ils structurent désormais une économie encore balbutiante, mais prometteuse. Le progrès par l’influence, voilà l’enjeu. Quarantaine !
INDICE MO IBRAHIM DE LA GOUVERNANCE, LE SÉNÉGAL DANS LE TOP 10 AFRICAIN
Bénéficiant d’un score de 62,4 (sur 100) en 2021 dans le rapport dressé par la fondation Mo Ibrahim, le Sénégal occupe la 9e place sur 54 pays africains, en matière de gouvernance globale.
Bénéficiant d’un score de 62,4 (sur 100) en 2021 dans le rapport dressé par la fondation Mo Ibrahim, le Sénégal occupe la 9e place sur 54 pays africains, en matière de gouvernance globale. L’Île Maurice est première suivie des Seychelles. En Afrique de l’Ouest, le Sénégal est arrivé deuxième derrière le Ghana qui vient de connaître un défaut de paiement remettant ainsi en cause les chiffres de ses performances économiques.
D’après ce rapport, le Sénégal est dans une logique de progression constante depuis 2012. « Le score de gouvernance globale du (pays) s’est amélioré ces dix dernières années (2012-2021), signale-t-on dans le rapport Mo Ibrahim. « Depuis 2012, le score du Sénégal s’est amélioré dans trois des quatre catégories, à savoir ‘’Sécurité et État de droit’’, ‘’Fondement des opportunités économiques’’ et ‘’Développement humain’’ ».
Durant la même période, le pays a amélioré son score dans neuf des seize sous-catégories ainsi que dans toutes les sous catégories de la catégorie « Développement humain ». L’Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique (Ilag), publié depuis 2007, évalue les performances de 54 pays africains en matière de gouvernance au cours des dix dernières années pour lesquelles des données sont disponibles. La Fondation Mo Ibrahim définit la gouvernance comme la fourniture de biens publics dans les domaines politique et social.
LE ROLE DE PRESSE DANS LA PROMOTION DU CONSOMMER LOCAL
Le journaliste et formateur Mamadou Kassé estime que la presse en tant qu’acteur de la vie publique peut jouer un rôle primordial dans la promotion du consommer local au Sénégal.
Dakar, 31 jan (APS) – Le journaliste et formateur Mamadou Kassé estime que la presse en tant qu’acteur de la vie publique peut jouer un rôle primordial dans la promotion du consommer local au Sénégal.
‘’La presse en tant qu’acteur de la vie publique, régulateur de la vie sociale, vitrine du Sénégal et instrument de promotion et de valorisation du made in Sénégal, a un rôle primordial à jouer dans le consommer local’’, soutient Kassé dans une contribution à l'occasion d’un webinaire organisé récemment par l’Université La Sorbonne (France) sur la problématique du consommer local.
Dans cette contribution intitulée ‘’L’agriculture urbaine et périurbaine au Sénégal, un levier pour le consommer local, passer du slogan à la réalité’’, dont l’APS a pris connaissance, l’auteur aborde le sujet à travers le jeu des acteurs et notamment la communication et les médias.
Pour le journaliste-formateur, les médias peuvent ‘’accompagner le processus d’information, d’éducation et de communication au consommer local ; assurer une bonne promotion des produits locaux dont la qualité est avérée, en insistant non seulement sur la valeur des produits mais aussi sur la qualité des emballages’’.
Selon lui, les journalistes peuvent aussi jouer un rôle primordial dans la promotion du consommer local à travers des rubriques et des programmes, des reportages sur le terrain, en faisant intervenir les acteurs locaux et en mettant en exergue les meilleures pratiques.
Dans son intervention, Mamadou Kassé appelle à la création d’une ‘’Journée phare’’ pour décerner ‘’des récompenses et distinctions’’ aux leaders des différents corps de métiers et aux organes de presse et journalistes ‘’ayant consacré les meilleurs articles ou émissions au consommer local (…)’’.
Il plaide aussi pour la création d’un réseau des journalistes sur le consommer local.
Kassé ajoute que les écoles de formation en journalisme pourraient mettre à profit leur mission pour ‘’assurer des modules sur le consommer local en interaction avec tous les autres secteurs du développement durable’’.
Selon lui, ‘’une bonne compréhension du contexte socio-économique et des acteurs de même qu’une bonne connaissance des textes de lois permettraient de réussir le pari de la formation au consommer local’’.
Mamadou Kassé a également évoqué ‘’le profit que les médias, tous secteurs confondus (écrits, audio, audiovisuels, électroniques) peuvent tirer d’une telle initiative qui permet un important retour sur investissement à travers la publicité de ces produits’’.
‘’C’est dire que la presse a tout à gagner dans la promotion du consommer local qui peut booster le marché publicitaire et permettre aux organes de presse si souvent déficitaires du fait de l’absence de produits publicitaires d’obtenir enfin des parts de marché dans l’économie sénégalaise’’, soutient le journaliste.
Il souligne la nécessité d’un partenariat entre l’Etat, les acteurs du consommer local, la recherche et la presse.
Selon lui, ‘’promouvoir le consommer local suppose nécessairement la mise en place d’un partenariat dynamique entre l’Etat, les acteurs du consommer local, la presse et la recherche qui doit assurément être réhabilitée et replacée au centre du dispositif’’.
UN ABECEDAIRE DE LA 11-EME EDITION DU FESNAC
La 11e édition du Festival national des arts et de cultures a fermé ses portes samedi 28 dernier. Entre les différentes rencontres intellectuelles et politiques, colloque et différents plateaux de danse et de théâtre, voici un récap de ses moments.
Kaffrine, 30 jan (APS) – Au quartier Escale, celui du calme des ‘’bureaux’’ et des affaires, le long boulevard qui débouche sur le siège de la gouvernance en construction porte à Kaffrine (centre, 262 Km à l’est de Dakar), le souffle d’une ville qui essaie, depuis quelques années, de se mettre au niveau de son statut de capitale régionale. En cette fin du mois de janvier, la ville offre un temps ensoleillé certes, mais doux.
Le bâtiment de la future gouvernance s’élève au cœur d’une ‘’sphère administrative’’ qui va abriter d’autres représentations d’institutions étatiques. Parce que Kaffrine, érigé en région en 2008, doit quitter le statut de commune simple pour porter les habits de capitale régionale, au cœur d’une zone qui sert de carrefour entre l’ouest (Kaolack, Dakar), l’est (Tambacounda), le nord (Diourbel, Louga), tout en donnant une ouverture sur la Gambie au sud.
De cette position de carrefour, Kaffrine a hérité aujourd’hui d’une population cosmopolite, représentative de la diversité que créent les mouvements de populations. Au grand marché de la ville, comme on en trouve au cœur de toutes les communes du Sénégal, on trouve une friperie qui a du mal à faire de l’ombre à la panoplie de produits agricoles allant du mil au maïs en passant par la patate douce, les courges, le bissab blanc et rouge, de l’arachide, du haricot…
C’est dans cette atmosphère que les populations ont accueilli du 21 au 28 janvier la 11-ème édition du Festival national des arts et cultures, manifestation-clé de l’agenda culturel sénégalais depuis que, au mois de juin 1994, universitaires, acteurs culturels, représentants des pouvoirs publics et artistes ont recommandé la tenue d’un ensemble d’activités pour illustrer et célébrer l’unité dans la diversité culturelle du pays.
Entre les différentes rencontres intellectuelles et politiques, le traditionnel colloque de la manifestation, les plateaux consacrés aux concours dans les domaines de la musique, du théâtre et de la danse, voici un abécédaire de la 11-ème édition du Festival national des arts et cultures qui s’est achevée samedi soir à Kaffrine (centre).
--ACCUEIL – Il fallait être au stade et aux alentours, le jour de l’ouverture du festival, pour constater la joie des Kaffrinois à accueillir leurs compatriotes des autres régions, venus faire de leur ville – pendant une semaine – le lieu de vie et d’expression pour des troupes et leurs propositions artistiques. A l’arrivée du Premier ministre Amadou Bâ, en début de soirée, les tribunes étaient bien garnies d’invités faisant face à une pelouse où se sont déroulés le défilé des artistes et la chorégraphie d’ouverture mise en scène par Jean Tamba et Marianne Niox.
--COLLOQUE – Moment fort de la manifestation depuis sa première édition, le colloque a tenu son rang sous la direction du professeur Ibrahima Wane, enseignant à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Axée sur le thème ‘’Patrimoine, créativité et entreprenariat’’, la rencontre a enregistré douze communications. Les participants ont, dans leurs recommandations, insisté sur la nécessité de préserver et promouvoir le patrimoine culturel du pays, pour aider à comprendre le présent et éclairer le futur.
--DAKAR – Après la prestation fort réussie de ses représentants aux concours de musique et de danse, la région de Dakar s’était positionnée comme favorite au grand prix Douta-Seck qu’elle a fini par remporter le 28 janvier, jour de clôture de l’édition de janvier 2023. En plus de ce prix, les Dakarois sont repartis avec le deuxième prix en musique, théâtre et danse.
--FEMMES – Le thème, ‘’Femmes, éducation culturelle et développement socioéconomique’’, donnait une idée de la place que le ministère et le comité d’organisation ont voulu accorder aux femmes, à leur rôle dans la création artistique et dans les activités culturelles ayant un impact sur le développement économique et social des terroirs. Le samedi 21 janvier, à l’ouverture, la directrice du festival ‘’Kaay Fecc’’, a porté dans un discours la voix des femmes. La compétition dans les trois sections (musique, danse, théâtre) a été axée sur la thématique des droits des femmes, de l’illustration de leur rôle dans le développement socioéconomique du pays.
--HEBERGEMENT – L’une des équations que devait résoudre le comité d’organisation du Fesnac concernait l’hébergement des différentes délégations et des invités. Une bonne organisation, dans une ville qui n’a pas encore les réceptifs en nombre suffisant, a permis de s’en sortir. Pour montrer l’hospitalité des populations de Kaffrine, les associations sportives et culturelles et les familles ont été mises à contribution pour faciliter le séjour des différentes délégations. C’est la référence à la province historique du Ndoucoumane et à sa tradition d’accueil qui a sous-tendu de bout en bout cette démarche.
--INTERNATIONAL – La présence de délégations ministérielles de la sous-région à l’ouverture et lors d’activités du programme du Fesnac a donné à celui-ci une dimension internationale qu’il n’a jamais connu auparavant. Le ministre de la Culture et du Patrimoine a invité ses homologues de Guinée, de Gambie, de Guinée-Bissau (venu au milieu du festival). Ils ont rehaussé de leur présence la cérémonie d’ouverture et participé le lendemain au Centre culturel régional de Kaffrine à une rencontre pour discuter de problèmes communs. Des ténors des ‘’cultures urbaines’’ ont assisté à cette cérémonie : Didier Awadi, Safouane Pindra, Fou Malade, Matador, Docta.
--KEUR PATHE – Cette édition du Fesnac avait, parmi ses innovations, une décentralisation d’une partie de son programme dans d’autres localités que la capitale régionale. C’est ainsi que Keur Pathé a enregistré vendredi, à la veille de la clôture du festival, le retour sur scène d’Abou Thiam, artiste engagé sur des questions environnementales et sociales. S’y ajoute que le Théâtre national Daniel-Sorano a présenté une pièce sur la bataille de Pathé Badiane de 1865, mise en scène par Mamadou Seyba Traoré. Le Ballet national de Guinée Bissau, composé d’une vingtaine d’artistes, s’est produit en présence d’Augusto Gomez, ministre bissau-guinéen de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, invité d’honneur de son homologue sénégalais Aliou Sow.
--WANAR – Dans le programme de la 11-ème édition du Fesnac, il y avait l’inauguration le 26 janvier du centre d'interprétation de Wanar, un site mégalithique de la région de Kaffrine inscrit depuis 2006 au patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO. Le centre, situé dans la commune de Mabo dans le département de Birkilane, est appelé à ‘’servir de médiation de la mémoire constituée autour des sites mégalithiques’’. L’Etat du Sénégal s’est inscrit dans une démarche de préservation, de valorisation et de promotion des sites du patrimoine à travers ce centre d’interprétation.
LES CLASSES PREPARATOIRES AUX GRANDES ECOLES VONT MONTER EN EFFECTIFS D’ICI A 5 ANS
Selon son coordonnateur, les capacités d'accueil des Classes préparatoires aux grandes écoles du Sénégal vont être renforcer afin de permettre à l'établissement de pouvoir accueillir jusqu'à 800 pensionnaires d'ici quelques années
Thiès, 31 janv (APS) - Les capacités d'accueil des Classes préparatoires aux grandes écoles du Sénégal vont être renforcer afin de permettre à l'établissement de pouvoir accueillir jusqu'à 800 pensionnaires d'ici à 5 ans, a annoncé le coordonnateur du programme d'installation des CPGE, le professeur Maguèye Diop.
‘’Dans les trois années à venir, nous allons monter à 300 élèves et dans les 5 ans à 800 élèves'', a-t-il déclaré lors d'un entretien avec l'APS.
‘’L’année prochaine, nous allons déjà avoir avec deux classes de 36 élèves. Ce qui fera 72 élèves plus ceux qui seront en deuxième année’’, a-t-il souligné.
‘’Nous voulons faire des émules pour que les élèves des lycées puissent profiter des perspectives de poursuite d’études en sciences. C’est pour cela que nous avons démarré avec des CGPE scientifiques et plus tard des CGPE économie, commercial et littéraire vont venir’’, a déclaré M. Diop.
Il a ajouté : ‘’Nous allons réunir les directeurs d’écoles pour voir si nous pouvons organiser l’implantation d’un concours national dans les écoles d’ingénieurs parce qu’il y a des élèves qui veulent rester même après les deux ans comme l’ESP, l’ENSA, l’EPT l’IST’’.
Il s'y ajoute que pour permettre aux élèves d’avoir d’autres débouchés, le système LMD sera appliqué, a dit le coordonnateur du programme en avançant qu'à l’issue des deux années, ils auront 120 crédits, cela va leur permettre de valider un cursus classique Licence, Master et Doctorat parce qu'il y en a qui veulent devenir des professeurs agrégés et revenir aux CGPE.
LE PROGRAMME FRANCAIS DANS LES CPGE
Le coordonnateur des Classes préparatoires aux grandes écoles (CGPE), le professeur Maguèye Diop a salué la pertinence de cette offre éducative dispensant aux élèves les mêmes programmes que celles en France.
Thiès, 30 janv (APS)- Le coordonnateur des Classes préparatoires aux grandes écoles (CGPE), le professeur Maguèye Diop a salué la pertinence de cette offre éducative dispensant aux élèves les mêmes programmes que celles en France.
‘’Nous offrons aux élèves les mêmes programmes comme s’ils étaient en France tout en restant dans leur environnement familial, s’est réjoui le coordonnateur des Classes préparatoires aux grandes écoles du Sénégal abritées provisoirement dans les locaux de l’Ecole Polytechnique de Thiès.
Le Professeur Maguèye Diop s’entretenait avec des journalistes de l’APS en prélude au conseil des ministres délocalisé prévu à Thiès officiellement du 6 au 9 février.
Selon lui, cette option d’implanter des classes préparatoires permettra dès l’année prochaine à travers un accord intergouvernemental existant entre la France et le Sénégal de faire les concours d’entrée aux Grandes écoles françaises sur place’’
‘’Nous démarrons des CGPE au Sénégal, c’est la première année, nous ne pouvons pas improviser. On s’est appuyé sur l’Accord Intergouvernemental qui existe entre la France et le Sénégal pour pouvoir disposer de ces ressources humaines permettant de bien démarrer dans de bonnes conditions (…), a indiqué le coordonnateur des CPGE.
Le professeur Maguèye Diop a relevé que la première promotion d’élèves a été choisie à l’issu d’un concours très sélectif.
Il a rappelé que quelque 514 dossiers ont été reçus, comprenant des bacheliers avec des mentions Bien et Très Bien pour les séries S1, S2 et S3.
Le professeur Maguèye Diop a souligné qu’il envisage de dupliquer le modèle pour ouvrir des options ‘’économies et commerciales’’ et littéraires, à côté des sciences de l’ingénieur en vigueur actuellement.
Nous avons démarré avec 50 élèves en octobre 2022. Nous avons recruté la crème des bacheliers, avec 5 élèves âgés de 16 ans’’, a-t-il poursuivi.
‘’Sur les 50 élèves, nous avons 16 filles, ce qui n’est pas mal’’ a-t-il relevé.
Il a dit que le processus de sélection avait démarré par un communiqué de la direction de l’enseignement supérieur et l’office du Bac qui avait envoyé le répertoire de tous les bacheliers avec les relevés des meilleurs élèves, insistant sur la ''constance'' des élèves depuis la classe de seconde jusqu’en Terminale.
En ce qui concerne le corps professoral, le coordonnateur a indiqué que ‘’il y a 3 professeurs accompagnants, (deux français et un tunisien) chargés de former les 5 professeurs sénégalais dans les matières de spécialité (mathématiques, physique, chimie).
Il a également parlé de professeurs vacataires qui interviennent dans les cours d’anglais, de français, de philosophie, d’informatique et des sports.
‘’Tout cela participe à préparer ces élèves aux grandes écoles d’ingénierie qui sont des concours d’élite’’, a-t-il souligné, se disant ‘’optimiste’’ pour les prochains concours d’entrée aux grandes écoles
THIES PRET A ACCUEILLIR LE CONSEIL DES MINISTRES DELOCALISE
La région de Thiès est fin prête pour abriter le Conseil des ministres délocalisé prévu officiellement du 6 au 9 février, a déclaré lundi, à l’APS, le gouverneur Alioune Badara Mbengue.
Thiès, 30 jan (APS) - La région de Thiès est fin prête pour abriter le Conseil des ministres délocalisé prévu officiellement du 6 au 9 février, a déclaré lundi, à l’APS, le gouverneur Alioune Badara Mbengue.
La nouvelle couche de goudron sur la route principale à l’entrée de la gouvernance, abritant pour l’occasion un imposant chapiteau, ainsi que les quelques ouvriers trouvés sur les lieux renseignent sur l’état des préparatifs de la région pour accueillir le prochain Conseil des ministres délocalisé prévu à Thiès officiellement du 6 au 9 février.
‘’Quand l’on a un hôte de marque, on met ses plus beaux habits'', a dit le gouverneur en faisant allusion au séjour du chef de l’Etat et l’ensemble du gouvernement dans la capitale du rail.
Des visites de proximités, des cérémonies d’inauguration ainsi que des lancements de grands travaux sont au menu du calendrier du président Macky Sall à Thiès, détaille le gouverneur.
Il ajoute que les infrastructures à inaugurer portent notamment sur la santé, les routes et l’énergie.
Cette visite du chef de l’Etat dont les cérémonies les plus en vues vont se dérouler à la gouvernance, devraient permettre ‘’d’évaluer l’état d’exécution des engagements qui ont été pris par le gouvernement lors du Conseil des ministres délocalisés à Thiès en mai 2014’’, souligne le gouverneur de la région de Thiès Alioune Badara Mbengue.
Elle permettra également de ‘’ressortir les besoins exprimés par les populations pour le développement économique et social de la région’’, a-t-il poursuivi.
Outre le conseil des ministres, Macky Sall va également présider un Conseil présidentiel sur le développement économique et social de la région de Thiès, renseigne le gouverneur.
Evoquant des visites dans les trois chefs-lieux de département (Thiès, Mbour, Tivaouane), le gouverneur a également annoncé que des ‘’actions prioritaires de la région seront identifiées pour les trois prochaines années’’.
QUAND LES REGLES ENTACHENT LA SCOLARITE DES FILLES
Dans certaines localités , elle ratent des cours pendant les périodes de menstrues à cause d’une précarité qui les prive d’une hygiène intime adéquate.
Le constat est unanime. Les règles entachent la scolarité des adolescentes. Au Sénégal, comme dans plusieurs pays, les menstrues constituent un frein à l’éducation des filles. Certaines d’entre elles, laissées à leur propre sort, sont emportées hors des salles de cours par le flux sanguin de la précarité.
« Quand j’ai mes règles et que je n’ai pas de serviettes hygiéniques, je suis obligée de rentrer chez moi ». Avec une voix assez timide, elle ajoute : « Cela perturbe mes études, car c’est difficile de se rattraper avec les explications de cours ». Ces propos sont de A. Diallo, élève en classe de 3e au Collège d’enseignement moyen de Kénia (CEM Kénia).
Nous sommes à Ziguinchor, région méridionale du Sénégal. Ici, certaines filles n’ont pas les moyens de se payer des serviettes hygiéniques. Elles sont alors confrontées à une situation des plus désagréables et inconfortables. Au Collège d’Enseignement Moyen (CEM) de Kénia, des jeunes filles le vivent depuis plusieurs années maintenant.
La santé et l’éducation sont des droits pour tous. Là où certains luttent pour la scolarisation des filles, d’autres se démènent pour leur maintien à l’école. A côté, il y a un tout autre phénomène qui prend de l’ampleur ; l’accès des filles à l’éducation est quelquefois limité ou menacé. Dans certaines zones, elles ratent des cours pendant un peu plus de trois jours. Cela est la conséquence d’une précarité dans laquelle elles vivent au point de ne pas pouvoir bénéficier d’une hygiène intime adéquate. Notons que les règles, c’est l’écoulement de sang qui apparait une fois par mois, chez la femme. C’est la définition qui est attribuée aux menstruations, qui d’ailleurs est une autre appellation des règles.
Des morceaux de tissu utilisés en période de menstrues
Elles sont nombreuses les filles qui font face à cette situation. A Saint-Louis du Sénégal, plus précisément à Sor, pour la plupart d’entre elles, l’étoffe est leur kit le plus accessible. Et entre les règles douloureuses et la précarité, la solution est toute trouvée afin de « se protéger ». Pour Salimata, c’est simple. « J’utilise des morceaux de tissu quand je suis en période de menstrues ». La première fois qu’elle est allée chercher de l’aide au niveau de l’administration de l’école, les surveillantes lui ont fait comprendre qu’elles n’ont malheureusement pas de serviettes à lui donner. Depuis ce jour, elle s’est rabattue sur les morceaux de tissu pour ses menstrues. Pour elle, c’est le moyen le plus adéquat pour se protéger. Elle s’y est habituée malgré les nombreux risques qui peuvent en découler.
Dr Seck, gynécologue : « Le tissu synthétique ou en polyester peut créer une réaction inflammatoire, allergique. »
Selon le Docteur Seck, gynécologue-accoucheur, ce n’est pas approprié́ d’utiliser n’importe quelle matière de tissu dans ce genre de situations. « Le tissu synthétique ou en polyester peut créer une réaction inflammatoire, allergique. Si vous avez une réaction due à l’intolérance de fibres synthétiques, ça peut créer des démangeaisons, des réactions inflammatoires avec possibilité de créer des lésions, de petites plaies qui peuvent être le nid de microbes ».
Le 28 mai est la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle, mais elle n’est pas connue de tous. Cette date dédiée à cette question semble ne figurer que dans l’agenda de certains particuliers, car nombre des filles interrogées n’ont pas connaissance de cette journée.
L’ONG Action Contre La Faim estime à 500 millions les femmes et filles qui n’auraient pas les moyens de se procurer régulièrement des protections hygiéniques, aujourd’hui dans le monde. Selon Plan International, « 2 adolescentes et femmes sur 5 dans le monde ne vont pas à l’école ou au travail parce qu’elles ont leurs règles ». Pourtant, les stratégies ne manquent pas pour réduire le taux de précarité menstruelle. Ce défi s’annonce à la fois vaste et compliqué en plus des préjugés et des tabous. Pour rappel, en septembre 2019, une jeune fille s’est suicidée au Kenya à la suite de l’humiliation qu’elle a subie de la part d’un enseignant. Elle avait ses règles et sans moyen de se protéger, elle a taché ses vêtements. C’était alors l’occasion pour l’enseignant de la traiter de « sale » avant de la renvoyer de la classe.
Toutefois, les actions menées dans plusieurs pays du monde ont donné naissance à beaucoup d’initiatives allant dans ce sens. Au Cameroun par exemple, KujaEcoPads fabrique des serviettes hygiéniques biodégradables à des prix réduits. Dans plusieurs autres pays, des plaidoyers sont faits afin de faciliter l’accès des kits hygiéniques à toutes les femmes.
Les jeunes filles du CEM de Kénia à Ziguinchor, après avoir vécu cette situation pendant plusieurs années, ont pu bénéficier de l’aide de certaines structures. Il s’agit entre autres, du Village d’enfants SOS de Ziguinchor qui, après une formation, a fourni à plusieurs filles des serviettes hygiéniques lavables. Une aubaine pour ces jeunes qui voient enfin une chance de pouvoir étudier convenablement sans rater des cours. D’ailleurs, l’une d’elles soutient que les serviettes lavables sont plus pratiques et plus sûres même si leur durée d’utilisation ne dépasse pas trois ans.
Ces jeunes filles évoluent toutes dans différents clubs mis en place par le corps professoral de leur collège. Du club Education à la Vie Familiale (EVF), en passant par le club des Jeunes Filles Leaders, elles organisent des causeries, assistent à des formations ou des sensibilisations visant à les conseiller, les guider, leur montrer comment faire face à cette situation. Toutefois, elles ne bénéficient pas d’aides venant de la mairie encore moins des autorités sanitaires ou de l’éducation nationale.
Heureusement pour elles, elles peuvent au moins compter sur Mme Bodian, surveillante au CEM Kénia, encadreuse des filles du club des Jeunes Filles Leaders. Elle est celle vers qui elles se tournent quand elles en ont besoin. Cette femme est celle qui les forme ou encore celle qui les a pris sous son aile afin de leur apporter toute l’aide et tout le soutien dont elles ont besoin. Très touchée par la cause de ces filles qui vivent dans la précarité, elle achète elle-même des serviettes hygiéniques pour elles. Parfois, avec la participation de quelques-uns de ses collègues, ils payent également des médicaments pouvant atténuer les règles douloureuses afin de leur permettre de suivre les cours sans problème.
L’administration de l’école essaie de mettre la main à la pâte. « L’école (le Principal) avait proposé à ce que l’on mette un stock de serviettes hygiéniques à la disposition des filles juste au cas où̀ elles en auraient besoin, mais jusqu’à présent rien n’a été fait ». Ces propos de Mme Bodian traduisent toute la peine qu’elle ressent en voyant la situation qui va de mal en pis sans solution concrète.
La santé de la reproduction constitue un sujet sensible et également un tabou dans certaines zones du pays. Alors, la question des menstrues, qui est parfois liée à la culture, constitue une barrière pour certaines choses. Difficile pour ces filles de s’exprimer librement sur le sujet avec n’importe qui. Aujourd’hui, la situation s’améliore même si elle n’a pas totalement changé. Avec cette condition, une meilleure implication des autorités est souhaitée par les élèves et le corps professoral afin de changer la donne.
Sur le marché, les prix des serviettes hygiéniques varient entre 500 francs CFA et 4.000 francs CFA. Elles sont ainsi un luxe pour certains parents qui préfèrent « s’occuper de choses plus importantes ». C’est ce que Mère Diaité nous fait comprendre. Cette maman de 5 enfants, dont 3 filles, est une ménagère. Le peu qu’elle gagne, elle l’investit dans l’éducation de ses enfants. Pour elle, il est impossible d’ajouter à ses dépenses d’autres frais. « Leur trouver de quoi manger et payer leurs frais de scolarité, c’est ma mission. C’est déjà dur de gérer cela donc si je dois y ajouter l’achat de serviettes hygiéniques, c’est clair qu’ils ne mangeront pas ». Ses filles se voient malheureusement se contenter des vieux t-shirts dont les voisins n’ont plus besoin.
Impact Social 221 à la rescousse des couches vulnérables
Magor Dia est un sociologue de formation, également coach en parentalité. Il a mis en place, avec d’autres collègues, une association nommée Impact Social 221 dont il est le coordinateur. En réalité, Impact social 221 est une organisation à but non lucratif, créée par des travailleurs sociaux, sociologues et psychologues pour promouvoir le développement social à travers des actions qui impactent directement la vie des personnes, des familles et des communautés. L’organisation déroule tous les deux mois une activité sociale pour apporter son soutien à la couche vulnérable. D’ailleurs, « une collecte de serviettes hygiéniques a été lancée en 2022 pour lutter contre la précarité menstruelle. Le choix de cette collecte s'est fait suite au constat que nous avons fait concernant des filles qui sont en situation de précarité menstruelle très avancée ».
Tout comme ces jeunes filles du CEM de Kénia, cette situation est vécue par plusieurs autres femmes, que cela soit à la maison, dans les prisons, mais également dans la rue, c’est partout dans le Sénégal que ce constat est fait. Cette organisation, mise en place par des jeunes à la fois dynamiques et engagés pour la bonne cause, a réussi à collecter un certain lot de serviettes hygiéniques. « Nous avons ajouté à cette collecte (de serviettes hygiéniques) une de vêtements pour toujours permettre à ces filles, en situation de vulnérabilité, de ne pas se sentir seules ».
Œuvrant pour toucher positivement le maximum de personnes vulnérables, Impact Social 221 appelle « tous les Sénégalais à faire un geste pour impacter le social ». Pour eux, « il y a des personnes qui se soucient de leurs (les personnes vulnérables) conditions de vie et qui feront tout pour les accompagner à vivre dans la dignité ».
Plus qu’un plaidoyer, c’est une question d’intérêt général, de santé publique, d’égalité et de dignité, car il s’agit de la vie des jeunes filles qui plus est une question de droit humain fondamental. Et à ce niveau, le cerveau n’a pas de genre.
MAME MOUSSA CISSE SOULIGNE L'IMPORTANCE DU SACRE DES LIONNES
Depuis quelques années, le football sénégalais enregistre de bons résultats dans différentes catégories, notamment le premier trophée continental remporté par l'équipe nationale masculine senior en février 2022, au Cameroun, a-t-il fait observer
Le sacre des Lionnes du Sénégal à la deuxième édition du tournoi de l'UFOA-A, qui a pris fin dimanche, au Cap-Vert, peut s'analyser comme une volonté de connecter le football féminin aux résultats enregistrés par les autres catégories sénégalaises au cours des dernières années, a laissé entendre Mame Moussa Cissé, le sélectionneur de l'équipe nationale féminine.
Depuis quelques années, le football sénégalais enregistre de bons résultats dans différentes catégories, notamment le premier trophée continental remporté par l'équipe nationale masculine senior en février 2022, au Cameroun, a-t-il fait observer dans un entretien avec l'APS
On peut y ajouter les performances des Lions locaux au Championnat d'Afrique des nations, qui se tient en Algérie depuis le 13 janvier. Le Sénégal va jouerles demi-finales de cette compétition, mardi.
‘’Le football féminin ne devrait pas être déconnecté de ces performances’’, a dit le sélectionneur des Lionnes en parlant de la victoire des Sénégalaises au tournoi de l'UFOA-A, la zone A de l’Union des fédérations ouest-africaines de football, dimanche, aux dépens du Cap-Vert, le pays organisateur.
Les Lionnes, en venant à bout de l'équipe capverdienne (1-0), conservent leur titre. Le Sénégal, meilleure attaque (17 buts) et meilleure défense du tournoi, avec un seul but encaissé, a réussi un parcours sans faute : cinq victoires en autant de matchs.
Sur le plan individuel, Tening Sène a été désignée meilleure gardienne du tournoi, l'attaquante Hapsatou Malado Diallo étant plébiscitée meilleure joueuse et meilleure marqueuse, avec 9 buts
Ces résultats sont le fruit d'un long travail, selon Mame Moussa Cissé.
‘’On a beaucoup travaillé avec cette équipe. Et les résultats commencent à suivre. Il y a un bon potentiel dans cette équipe. Mais tout cela n'est que le fruit du travail que nous avons effectué’’, a souligné Cissé
‘’Nous sommes très contents d'offrir au peuple sénégalais un nouveau titre, surtout dans la perspective des barrages’’ de la prochaine Coupe du monde de la catégorie prévue le 3 février prochain, a-t-il dit.
Le sélectionneur estime que ‘’c'est important pour le football féminin sénégalais de remporter des trophées’’, d’autant plus que ‘’la Fédération sénégalaise de football a fait beaucoup de sacrifices pour mettre l'équipe dans les meilleures conditions de travail’’
Les barrages de la Coupe du monde féminine auront lieu en Nouvelle-Zélande, du 17 au 23 février 2023.
Dix équipes vont se disputer les troisièmes dernières places de la compétition. Le Sénégal va rencontrer le Chili et Haïti.