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16 août 2025
LE THÉÂTRE AU SERVICE DE LA PAIX
Ce lundi 27 mars à hauteur du théâtre Daniel Sorano, les passants et automobilistes ont assisté à un spectacle singulier. Un homme à l’aspect terrifiant, emmitouflé dans une tenue de camouflage malmène une femme sans défense.
"Le théâtre vecteur de paix et de développement". C’est le thème choisi cette année pour célébrer la journée mondiale du théâtre. Pour marquer l’occasion, acteurs, dramaturges, metteurs en scène et passionnés d’art se sont donnés rendez-vous au Théâtre National Daniel Sorano.
Ce lundi 27 mars à hauteur du théâtre Daniel Sorano, les passants et automobilistes ont assisté à un spectacle singulier. Un homme à l’aspect terrifiant, emmitouflé dans une tenue de camouflage malmène une femme sans défense. Tout de blanc vêtue, les traits de son visage expriment une grande terreur. Les larmes aux yeux et la mort dans l’âme, elle fixe sur son bourreau un regard implorant la pitié. Impassible et insensible, cette figure qui semble dénuée d’humanité continue à maltraiter la femme tout en la trainant sur la chaussée. Cette scène poignante est une mise en scène théâtrale destinée à la sensibilisation sur les horreurs de la guerre et les violences infligées aux femmes. Pour le metteur en scène, Ibrahima Mbaye Sopé, ce spectacle est une piqûre d’alerte qui appelle à la préservation de valeurs chères aux sénégalais telles que : lapaix, la compassion et le respect. Des valeurs qui semblent aujourd’hui en péril du fait du contexte socio-économique actuel émaillé de violences.
Plus qu’un moyen de divertissement, le théâtre peut servir d’instrument d’apaisement, d’où le thème choisi cette année pour célébrer la journée mondiale du théâtre : "Le théâtre vecteur de paix et de développement". Le spectacle de rue comporte aussi un volet consacré au dialogue islamo-chrétien. Ainsi, pendant près d’une heure, deux comédiens, l’un déguisé en imam et l’autre en prêtre se sont tenus côte à côte à hauteur de l’arrêt de bus. Près de ces deux personnages, des hommes et des femmes arborant fièrement une tenue traditionnelle pour représenter différentes ethnies du Sénégal. Non loin de là, on note la présence de deux artistes, muets et tout de blanc vêtus, censés symboliser des anges qui répandent la paix dans leur sillage. Plus qu’un moyen de sensibilisation, le spectacle de rue joue le rôle de publicité animée. "Ce spectacle est aussi destiné à amuser les passants et à leur faire savoir que c’est un grand jour pour le théâtre", explique Ibrahima Mbaye Sopé. Le son de la musique instrumentale traditionnelle ainsi que les tenues hautes en couleurs arborées par acteurs et invités viennent compléter ce décor de jour de fête.
Ce 27 mars fut aussi l’occasion de rappeler l’importance de cet art de la mise en scène. "Le théâtre est important pour l’équilibre d’une société. Il sert à véhiculer des messages éducatifs et à répandre différentes émotions", explique un animateur du haut de son estrade. Cependant, déplore-t-on, les personnes évoluant dans le monde du théâtre ne sont pas toujours bien loties. "Nous plaidons pour une meilleure valorisation de notre travail car, malgré tous les efforts fournis, il arrive que certains d’entre nous rencontrent des difficultés économiques", déplore Bousso, comédienne.
Pour Ibrahima Mbaye Sopé, il est urgent de mettre sur pied un fonds d’assistance en faveur des acteurs du théâtre comme cela a été fait pour le monde du hip hop. Cet argent devrait notamment servir à assurer la formation de jeunes aspirant à évoluer dans le monde du théâtre. Il espère que cette journée va aider à rappeler ce plaidoyer aux autorités.
Par Assane SAADA
LA MATURITÉ EST DANS LE CYNISME
Où s’élabore l’humeur du pays ? La notoriété de l’intellectuel ne rime plus avec l’exercice de l’influence. L’expertise ne sert plus de bouée de sauvetage. Le temps n’est pas à la sérénité. La maturité fait dans le cynisme.
Où s’élabore l’humeur du pays ? La notoriété de l’intellectuel ne rime plus avec l’exercice de l’influence. L’expertise ne sert plus de bouée de sauvetage. Le temps n’est pas à la sérénité. La maturité fait dans le cynisme. L’excitation et l’emballement assurent le spectacle. Des acteurs pris dans une ombre de cette lueur qui rayonne et abîme. Leurs insuffisances n’engloutissent pas leurs obstinations. Qui pense juste ? Qui rêve faux ? Des parangons de vertus dérapent tout en tenant une rampe de la morale. Le réel leur glisse-t-il entre les mains ? Dans cette tourmente, ne se dégage que l’angoisse des populations. Ce tumulte bouleverse sauf des émotions et des égos de politiciens qu’il est difficile de rapiécer un tissu démocratique dont des griefs viennent supplanter de beaux motifs. Chacun est convaincu d’exprimer une volonté consciente ou inconsciente d’un peuple qui, le moment venu, s’exprimera à travers des urnes.
Il faut fabriquer le vertige, fournir le fantasme, donner l’ivresse, livrer des extases excitant à participer à une étape du plan de carrière des politiciens. L’air du temps oblige. Ils sont disposés à faire alliance, recourent à une méthode triviale. Une tactique pas nouvelle. Pourvu que la stratégie paie. Mais… Que de magasins pillés, de biens vandalisés, de personnes meurtries, de morts à passer par pertes et profits… Parce qu’on aura réussi à détourner une certaine aspiration en une colère. Pensant que « l’homme n’a jamais rien produit qui témoignât en sa faveur que des actes de colère : son rêve le plus singulier est sa principale grandeur, renverser l’irréversible » (Paul Nizan, La Conspiration). Quelle irréversibilité, qu’elle irrémédiabilité ? Le Sénégal est un pays où des électeurs votent régulièrement depuis 1792 comme aimait à le répéter feu Mbaye Jacques Diop. La victoire du Bds (Bloc démocratique sénégalais) aux élections de 1951 était saluée par la presse et les acteurs politiques de l’époque comme une alternance. Deux autres changements sortiront des urnes en 2000 et en 2012.
Le mensonge apaise l’existence
Qui aime le malheur des événements qui substituent l’hideur et l’abject à l’identité de la paix ? Cette marque devenue une vanité sénégalaise. Des politiciens qui ne souffrent pas de la mauvaise image qu’ils donnent d’eux-mêmes peuvent-ils se soucier des interpellations des honnêtes gens ? Ils se sont moulés dans une désinvolture qui ne finit jamais de froisser. Ils en sont fiers. En bateleurs qui vivent à débiter des boniments, ils jouissent d’une amnésie qui favorise leurs incohérences et autres inconséquences. Aussi : « Les allers-retours entre la vérité et le mensonge jouent un rôle essentiel. Ces oscillations réalisent un mouvement subtil qui apaise notre existence. (…) Lorsqu’on s’intéresse aux comportements d’un groupe, on observe un décalage étonnant entre le désir de vérité et les comportements mis en œuvre pour la refuser. Pourquoi des personnes préfèrent-elles croire et répéter un mensonge ? Pourquoi, face à des énormités, alors que les évidences sont sous leurs yeux, restent-elles si complaisantes vis-à-vis des menteurs ? », écrit le médecin psychiatre Pr Patrick Clervoy dans l’introduction de son livre Vérité ou mensonge.
Des nombreuses observations du spécialiste Clervoy, il ressort qu’on « fait davantage confiance à un menteur démasqué et relevé de ses fautes plutôt qu’à une personne a priori intègre sur le plan moral. Un menteur est paré de vertus qui séduisent. On croit mieux le connaître. (…) On place plus facilement sa confiance en celui qui a été reconnu comme un menteur ». Ainsi en va-t-il même dans des pays dits de démocratie avancée. Donald Trump n’arrête pas de faire école. La perversité de sa méthode est dénoncée pour mieux s’en servir. Lisons encore Pr Patrick Clervoy : « En 2017, défiant les pronostics, Donald Trump fut élu quarante-cinquième président des États-Unis. En 2015, PolitiFact, un site Internet rigoureux qui surveille la véracité des déclarations des hommes politiques américains, avait honoré Donald Trump du titre de « menteur de l’année ». Cela ne lui porta pas préjudice. Durant la campagne présidentielle, il renforça la caricature du personnage médiatique qu’il était déjà. Il ne modéra ni ses outrances ni les assertions mensongères concernant ses opposants, la malignité de la presse, l’état de son pays et les relations avec les puissances étrangères. Il prouva chaque jour qu’il mentait mieux et plus fort que n’importe quel autre candidat. Pourtant, il plut suffisamment à une majorité relative pour conquérir ce poste… »
Hier comme aujourd’hui, une quête de légitimité. Des gens qui ne valent rien, des renégats, des incapables, des corrompus selon leur nomadisme politique, leur station du moment dans ce système que vitupèrent ses meilleurs prébendiers. Pour sortir de la crise de 1968, l’armée, refusant de prendre le pouvoir, avaient proposé, entre autres, au président Senghor, une suppression des salaires et autres avantages et leur remplacement par une indemnité de session pour les députés. Quel politicien dit mieux ?
FRANCE 24 INTERDIT DE DIFFUSION AU BURKINA FASO
Les militaires au pouvoir au Burkina Faso ont donné, lundi 27 mars, la suspension « sine die » de la diffusion de France 24 sur l’ensemble du territoire. Cette décision intervient après la diffusion d’une interview du «Chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique
Les militaires au pouvoir au Burkina Faso ont donné, lundi 27 mars, la suspension « sine die » de la diffusion de France 24 sur l’ensemble du territoire. Cette décision intervient après la diffusion d’une interview du « Chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI)» sur les antennes de France 24.
Les militaires disent se désoler, à travers un communiqué, de voir « le chef d’une organisation terroriste comme AQMI et reconnue comme telle par l’ensemble de la communauté internationale, puisse bénéficier des « largesses éditoriales » de France 24 pour s’exprimer longuement sur les antennes de la chaîne.
«Sans contester la liberté des choix éditoriaux de la chaîne, le Gouvernement s’interroge cependant sur l’éthique qui gouverne la pratique professionnelle du journalisme sur France 24», lit-on dans le communiqué.
Selon le gouvernement Burkinabé «en ouvrant ses antennes au premier responsable d’AQMI, France 24 offre un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine véhiculés pour assouvir les visées maléfiques de cette organisation sur le Burkina Faso».
«Le Gouvernement a donc décidé en toute responsabilité, et au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, de la suspension sine die »de la diffusion des programmes de France 24 sur l’ensemble du territoire national, tout en réaffirmant son attachement à la liberté de presse et d’opinion, il renvoie France 24 et l’ensemble des professionnels des médias à leurs responsabilités quant aux choix éditoriaux qu’ils opèrent dans le traitement de l’information sur le terrorisme», souligne le texte.
EL MALICK NDIAYE PLACÉ SOUS BRACELET ÉLECTRONIQUE
Nouveau rebondissement dans l’affaire El Malick Ndiaye, chargé de communication de Pastef/Les patriotes. Il a obtenu mardi une liberté provisoire, après son face-à-face avec le Juge d’instruction.
Nouveau rebondissement dsns l’affaire El Malick Ndiaye, chargé de communication de Pastef/Les patriotes. Il a obtenu mardi une liberté provisoire, après son face-à-face avec le Juge d’instruction. Son avocat Me Moussa Sarr, qui donne l’information, précise toutefois que son client est placé sous bracelet électronique.
Ce responsable de Pastef a été arrêté puis placé en garde vue la semaine dernière pour « diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions ».
DR BABACAR NIANG DEFERE
Selon les informations de Libération online, le Dr Babacar Niang, qui était convoqué ce lundi à la Sûreté urbaine après sa libération samedi soir, vient d’être déféré devant le procureur pour « non-assistance à personne en danger et homicide involontaire.
Selon les informations de Libération online, le Dr Babacar Niang, qui était convoqué ce lundi à la Sûreté urbaine (Su) après sa libération samedi soir, vient d’être déféré devant le procureur pour « non-assistance à personne en danger et homicide involontaire ».
Le mis en cause a été arrêté mardi dernier suite à un avis de recherche et d’arrestation émis par la Sûreté Urbaine (SU).
Sa garde à vue a été levée, samedi.
MANIFESTATIONS POLITIQUES, MARY TEUW NIANE SE DÉMARQUE
Mary Teuw Niane, candidat déclaré à la présidentielle de 2024, ne sera pas dans la rue avec la coalition Yewwi Askan Wi. Il s’est catégoriquement démarqué de cette démarche, parce qu’il prône un espace public pacifié.
Mary Teuw Niane, candidat déclaré à la Présidentielle de 2024, ne sera pas dans la rue avec la coalition Yewwi Askan Wi. Il s’est catégoriquement démarqué de cette démarche, parce qu’il prône un espace public pacifié. La nécessité du respect des libertés et la nécessité que les institutions de la République jouent leur rôle dans la défense des citoyens et des citoyennes, et en même temps que les citoyens et les citoyennes, les partis politiques en particulier jouent leur rôle d’apaisement dans leurs démarches pour la conquête du pouvoir, vont de pair, selon l’invité du « Jury du dimanche ».
L’ancien ministre de l’Enseignement supérieur a une ligne politique bien loin de l’opposition radicale incarnée par Ousmane Sonko et Cie. “Nous avons une ligne politique fondée sur trois principes. D’abord, les valeurs avec un constat au Sénégal que les valeurs sont en train de se déliter. Nous sommes en train de perdre ce que les anciens nous ont légué. Nous sommes en train de perdre ce que les religions musulmane et chrétienne nous ont légué de bonnes valeurs. Nous sommes en train de perdre ce que l’éducation, la formation auraient dû donner à la jeunesse‘’, dit-il.
Ensuite, a-t-il poursuivi, “notre deuxième principe, c’est la connaissance et la compétence. Nous sommes au siècle de l’économie de la connaissance. Nous considérons que dans ce pays, qui a produit de grands hommes religieux, mais essentiellement des hommes de connaissance comme El Hadj Oumar Foutihou Tall, El Hadj Malick Sy, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, El Hadj Ibrahima Niasse et bien d’autres, la connaissance et la compétence n’ont plus la valeur qu’elles devraient avoir”.
Dans la même dynamique, Mary Teuw affirme vouloir que la violence s’estompe. ”La paix, c’est le fondement de la construction d’un développement qui puisse avoir un impact sur les citoyens et les citoyennes. Nous travaillons avec tous ceux qui respectent ces principes. Il nous faut transformer ce pays, transformer les mentalités qui ont malheureusement changé en général dans le mauvais sens », conclut-il.
LES PROCUREURS DU SENEGAL PRENDRONT LA PAROLE MARDI
C’est un fait assez rare. Presque tous les chefs de parquet du Sénégal vont s’adresser aux Sénégalais, demain mardi, à travers des points de presse prévus à la même heure.
C’est un fait assez rare. Presque tous les chefs de parquet du Sénégal vont s’adresser aux Sénégalais, demain mardi, à travers des points de presse prévus à la même heure.
En effet, après le procureur de la République près le tribunal de Dakar, Ibrahima Bakhoum, ceux de Pikine, Saint-Louis, Thiès, Tambacounda et Ziguinchor, entre autres, ont également décidé de briser le silence.
Même si l’ordre du jour n’est pas dévoilé, l’on apprend qu’ils vont tous se prononcer sur les nombreux cas d’arrestation de membres de Yewwi Askan Wi, et particulièrement du Pastef notés depuis quelques jours à Dakar et un peu partout dans le pays, dans la foulée du procès en diffamation opposant le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang au leader du Pastef Ousmane Sonko.
D’ailleurs, parmi les personnes arrêtées lors de ces manifestations du 16 mars dernier, il y aurait des membres des «Forces occultes», dont l’objectif était de rendre le pays ingouvernable, d’après la presse de ce lundi.
PREMIER GALOP DES LIONCEAUX A BAMAKO
L’Equipe nationale du Sénégal de football U23 a effectué, dimanche, sa première séance d’entraînement, à Bamako, en perspective du match retour contre le Mali, comptant pour le dernier tour des éliminatoires de la Can de la catégorie, prévue en juin 2023
L’Equipe nationale du Sénégal de football U23 a effectué, dimanche, sa première séance d’entraînement, à Bamako, en perspective du match retour contre le Mali, comptant pour le dernier tour des éliminatoires de la Can de la catégorie, prévue en juin 2023 au Maroc. Le match est prévu ce mardi au Stade du 26-Mars à18h 00 Gmt.
Mercredi, lors de la phase aller, le Sénégal avait battu le Mali 3-1. En s’imposant à domicile, le Sénégal se trouve en pole position pour participer à la quatrième édition de la Can U23. Toutefois, les hommes de Demba Mbaye doivent réaliser un bon résultat pour s’assurer d’une qualification définitive.
La première édition s’était tenue en 2011 au Maroc. Le Sénégal a pris part à l’édition de 2011, puis à celle de 2015 qui s’était déroulée au Sénégal. Les trois premières équipes de la compétition sont qualifiées di¬rectement aux Jeux Olympiques. La dernière participation du Sénégal au tournoi de football des Jo remonte à 2012, à Lon¬dres, en s’arrêtant en quart de finale devant le Mexique (2-4).
«ON NE MONTRE PAS ASSEZ LES ARTISTES DE L’ECOLE DE DAKAR»
Il y a 4 ans que «La Galerie de mon père» a vu le jour. Pour sa fondatrice, Khady Thiam, l’objectif est de valoriser l’art africain sculptural ainsi que l’art africain moderne et contemporain, particulièrement l’Ecole de Dakar.
Il y a 4 ans que «La Galerie de mon père» a vu le jour. Pour sa fondatrice, Khady Thiam, l’objectif est de valoriser l’art africain sculptural ainsi que l’art africain moderne et contemporain, particulièrement l’Ecole de Dakar.
Cette exposition est consacrée à Mbaye Diop, comment avez-vous découvert cet artiste ?
Mbaye Diop, je l’ai découvert en même temps que la collection de mon père, il y a quel¬ques années de ça. Je l’ai dé¬couvert au travers de ses tableaux et de certains témoignages que j’ai pu avoir de mon père et d’autres amateurs d’art. Son univers, le choix des couleurs, les silhouettes, tout ça m’a captivée. Il a un univers très atypique qui est vraiment hors du commun comparé à d’autres artistes. J’aime parfois le comparer à Abou Ndiaye, je trouve qu’ils ont parfois des similitudes sur certaines œuvres. Ce sont mes deux artistes préférés, d’où le choix de deux expositions qui leur ont été consacrées, l’une à l’Atelier de céramique de Mauro Petroni dans le cadre du Partcours 9 et une à la galerie. Mbaye Diop a un univers qui m’a beaucoup frappée. Très diversifié, prolifique dans le choix des couleurs et pas forcément toujours le même univers. On trouve des choses très différentes dans son travail. Cette rétrospective, c’est justement pour montrer aux gens que de 1994 à 2012, il a eu des univers complètement différents. Maintenant pourquoi ? Est-ce que ce sont des périodes de sa vie ? On voit dans certains de ses travaux qu’il est un peu plus «dark», plus agressif je dirais, et d’autres univers où il est un peu plus doux, avec des oiseaux, des silhouettes de femmes et certaines œuvres qui ont des côtés un peu rituels. Et il se considérait aussi, sur une des œuvres qu’on a ici, qui fait presque 3 mètres de haut, comme «le fils de Dieu», donc je pense qu’il a un lien peut-être avec la divinité, les esprits, les génies, et on arrive à le ressentir dans son travail.
Vous avez un intérêt assez marqué pour l’Ecole de Dakar. Pourquoi ?
Première raison, c’est parce que la collection de mon père est essentiellement composée de l’Ecole de Dakar. J’y ai adhèré et je comprends son choix parce que l’Ecole de Dakar, les artistes qui y sont, ont des univers spécifiques, très particuliers. Et avec le temps, j’aimerais pouvoir continuer à mettre en avant l’Ecole de Dakar, remettre en lumière ces artistes qui, je trouve, on ne les montre pas assez. Alors que justement, pour savoir où on va, il faut savoir d’où l’on vient. Et c’est important de continuer à mettre en avant l’Ecole de Dakar.
C’est une époque importante pour l’art contemporain sénégalais et vous pensez que ce n’est pas assez mis en lumière ?
Pas assez. On parle beaucoup des générations actuelles, mais je ne trouve pas assez de l’Ecole de Dakar, de cette génération des années…, j’ai même remonté à 1949 en parlant de Théodore Diouf, cette génération des années 1950, la première et deuxième générations des artistes de l’Ecole de Dakar qui sont pour moi, des artistes majeurs de l’art contemporain au Sénégal, et qu’il est essentiel de ne pas oublier et à qui il faut toujours rendre hommage.
Une partie de la galerie est consacrée aux mas¬ques, représentations…
La galerie met en avant deux arts, l’art contemporain et l’art sculptural africain qui fait partie d’une passion de mon père, essentiellement composé de pièces qui viennent de la Guinée, du Mali, de la Côte d’Ivoire, d’Afrique du Sud, du Burkina Faso, avec toute une déclinaison d’objets, de mas¬ques, de tams tams, des objets rituels, d’immenses statues. C’est assez large comme collection. Mais la clientèle, qui est friande d’objets de ce genre, ce sont surtout les Américains, les Asiatiques et les Européens. Beaucoup moins les Sénégalais. Aujourd’hui, mon vœu pour la galerie, c’est déjà de trouver un plus grand espace pour montrer plus de choses et faire de plus grandes expositions.
Par Madiambal DIAGNE
HÔTEL SUMA ASSISTANCE, SWEET ET FIN
Ousmane Sonko, Dame Mbodj, Guy Marius Sagna ont assuré le mauvais spectacle en prêtant leur personne à des premiers rôles, dans des navets dignes d’être couronnés aux Razzie Awards
Dans un article du 5 décembre 2022, nous reprenions un propos de l’actrice Valérie Lemercier qui disait «qu’un acteur mauvais au cinéma, ça n’est jamais de sa faute, c’est qu’il a été mal choisi ou mal dirigé». Mais l’actualité, notamment les péripéties du procès opposant le ministre Mame Mbaye Niang au leader du parti Pastef, pour diffamation, tournent au burlesque, au loufoque, et révèlent que si les acteurs peuvent être nuls, ils le sont davantage parce que le scénario est mal écrit. C’est ainsi que Ousmane Sonko, Dame Mbodj, Guy Marius Sagna ont assuré le mauvais spectacle en prêtant leur personne à des premiers rôles, dans des navets dignes d’être couronnés aux Razzie Awards. Chaque année, les Razzie Awards élisent les pires films sortis en salle. Cette sélection, qui tourne en dérision les productions cinématographiques les plus nazes, décerne des navets d’or, d’argent et de bronze. L’avocat attitré des opposants, Me Ciré Clédor Ly, s’arrête au pied du podium.
Le Bonnet d’âne de Bronze à Guy Marius Sagna, le Bonnet d’âne d’Argent à Dame Mbodji
Le 15 mars 2023, à la veille de l’audience qui devait juger l’affaire Mame Mbaye Niang-Ousmane Sonko, Guy Marius Sagna s’était rendu au domicile du leader du parti Pastef. A l’occasion, il a eu des heurts avec un dispositif policier et s’était empressé d’afficher sur les réseaux sociaux des images qui le montraient avec une éraflure. Guy Marius Sagna se fera pourtant hospitaliser, à la clinique Suma Assistance, et se filmera lui-même pour poster des vidéos qui le montraient avec des perfusions. Il a quand même pu prendre le soin de se ceindre de son écharpe de parlementaire pour mieux poser devant les caméras. Au vu des images, on pouvait s’imaginer que le jeune député était mal en point et cela n’a pas manqué d’émouvoir du monde, quelques âmes pleurnichardes qui voulaient sans doute se convaincre de leur propre émotion. Des personnes ont voulu exprimer leur indignation devant les mauvais traitements qui auraient été infligés au député. C’est ainsi qu’on aura noté la réaction particulièrement indignée de sa nouvelle amie, l’ancienne Première ministre, Aminata Touré, qui lui manifestait sa solidarité et criait sa colère de le voir traité de la sorte. Comment peut-on aduler tant, ce qu’on avait le plus abhorré naguère ? C’est peut-être, en psychologie, l’antonymie du dépit amoureux.
Mais la supercherie était manifeste. Et le lendemain matin, on n’a pas été trop surpris de voir le même Guy Marius Sagna, fringant, sans la moindre trace de ses bobos, accompagner Ousmane Sonko qui devait se rendre au Tribunal. Mieux, Guy Marius Sagna avait fait montre de hargne pour houspiller les policiers qui cherchaient à détourner leur cortège vers un autre itinéraire. Lui, le malade et hospitalisé moins de 24 heures auparavant, se battait comme un lion pour protéger Ousmane Sonko. Ces scènes ont fait oublier le prétendu passage à tabac !
Le syndicaliste enseignant, Dame Mbodji, fera découvrir de mauvais talents de bonimenteur en jouant à la victime d’une tentative d’assassinat. Le jeudi 16 mars 2023, dans une vidéo largement diffusée, Dame Mbodj a prétendu révéler qu’il a été victime d’une tentative d’assassinat du fait de sbires du régime de Macky Sall. Il a ainsi montré environ sept impacts de balle sur son véhicule, provoqués par des hommes à moto, armés de fusils à rafales, qui l’auraient suivi la veille, sur la Corniche de Dakar, au sortir d’une émission nocturne sur la chaîne Tfm. L’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, radical et farouche opposant du régime de Macky Sall, se fendit d’une réaction outrée, «exigeant que toute la lumière soit faite dans cette ignoble tentative d’assassinat». Il fallait véritablement vouloir prendre des vessies pour des lanternes que de chercher à donner une once de crédit aux révélations de Dame Mbodji. D’abord qu’est-ce que représenterait Dame Mbodji sur l’échiquier politique ou quel pourrait-être l’enjeu qui justifierait une tentative d’assassinat ? Ensuite, les constatations visibles ne pouvaient tromper la plus crédule des personnes. Les impacts de balle étaient visibles sur tous les côtés du véhicule, et manifestement, les tireurs auraient fait le tour du véhicule plutôt que de tirer sur une cible mouvante, alors qu’aux dires de la cible épargnée comme par miracle, ils seraient eux aussi sur une moto en déplacement. La plus grande aberration restera que les impacts de balle sont de part et d’autre, placés sur les mêmes endroits, et encore sur des zones dont les frais de réparation ne devraient pas trop coûter. De plus, «l’ami» Dame Mbodj, après ce grave incident qu’il relate, était allé dormir tranquillement chez lui, au lieu d’aller se réfugier au premier poste de police ou de gendarmerie pour échapper à ses assaillants. En effet, Abdoul Mbaye a parfaitement raison, une enquête exhaustive doit être diligentée sur cette affaire, pour ne plus laisser prospérer des accusations gratuites de tentative d’assassinat brandies systématiquement et sans la moindre preuve.
De la même façon qu’une enquête est en cours pour élucider les circonstances de l’hospitalisation de Ousmane Sonko à la clinique Suma Assistance. Des personnalités publiques candides (?) avaient cherché à acculer les autorités de l’Etat, reprenant la thèse d’une tentative d’empoisonnement de Ousmane Sonko, et surtout préconisaient son évacuation à l’étranger. Cependant, on peut se demander si cette demande ne relève pas d’une certaine perfidie pour pousser à mener ces investigations afin de mettre à nu la supercherie. Epargnez-moi de mes amis !
Le Bonnet d’âne d’Or à Ousmane Sonko
«Il est rare quand on ment, que tout s’accorde : le regard, la voix et l’attitude.» (Madeleine Ferron). Ousmane Sonko et son conseil Me Ciré Clédor Ly ont réussi à faire prospérer leur demande de renvoi du procès, qui devait se tenir le 16 mars 2023, à la date du 30 mars 2023. On a découvert par la suite, avec les vagues d’arrestations opérées par la police dans les rangs du «commando de Pastef», que la demande de renvoi ne cachait pas moins qu’une volonté sournoise de donner du temps à des fauteurs de troubles pour mieux se préparer à semer le chaos toujours annoncé. Mais là n’est pas le propos !
Ousmane Sonko avait affirmé à l’audience être pris d’un malaise, pour affirmer avoir été victime d’une tentative d’empoisonnement avec un liquide toxique qui lui aurait été versé par un élément des Forces de sécurité. Sur le coup, des images, qui ne pouvaient permettre d’identifier le coupable, avaient fait le tour des réseaux sociaux et, dans les rangs du parti Pastef, on se promettait une chasse à l’homme. C’était sans savoir que la personne qui avait versé un liquide sur Ousmane Sonko avait immédiatement été interpellée. Il s’avéra paradoxalement que le quidam est un de ses proches et, pour essayer d’expliquer son geste, il affirma aux enquêteurs qu’il avait juste voulu asperger son leader d’une substance pour le protéger des inhalations des gaz lacrymogènes. Il est à noter que l’avocat qui était assis aux côtés de Ousmane Sonko ne s’est jamais plaint d’inhalations toxiques ou de tentative d’empoisonnement. En prenant l’avion le lendemain même des événements, Me Ciré Clédor Ly avait embarqué à l’aide d’un fauteuil roulant, mais on le retrouvera arrivé à Paris, après un vol de 5 heures, sur ses deux jambes, pour aller prendre tranquillement un café.
Par ailleurs, personne d’autre dans le véhicule (Guy Marius Sagna, le chauffeur ou les agents de sécurité) n’a eu à déplorer une inhalation toxique. Qu’à cela ne tienne, Ousmane Sonko se fera admettre à la clinique Suma Assistance. Mais le plus stupide est à venir. L’enquête ouverte par la police établira qu’aucun acte médical n’a été posé sur le patient.
Le Docteur Ousmane Cissé, médecin personnel et de famille de Ousmane Sonko, du reste encarté militant de son parti, et qui avait été appelé en urgence au Palais de justice pour établir un diagnostic de l’état de santé du prévenu qui disait être pris de malaise, confiera aux enquêteurs n’avoir posé aucun acte médical sur le «patient», depuis son hospitalisation à Suma Assistance.
Selon lui, c’est une équipe de spécialistes dont il n’a pas révélé les identités, qui s’occupe de l’interné. Il a renseigné qu’il a juste accompagné Ousmane Sonko à la clinique, mais ne s’occupe pas de son état.
Ainsi, il dit ignorer la pathologie dont il souffrirait, encore moins s’il avait été exposé à une substance toxique. D’autres membres du personnel médical de Suma Assistance, entendus par la police, ont pour leur part déclaré qu’ils n’ont pas accès à lui, suite aux instructions du patron de la clinique, le Docteur Babacar Niang. Ce dernier, urgentiste de son état, suite à un avis de recherche émis par la police, s’est fait alpaguer, bien loin de sa clinique, au village de Médina Ndiathbé, à plus de 500 kilomètres de son lieu de travail et de sa résidence habituelle. L’enquête n’a pas encore dit où le Docteur Niang cherchait à se rendre mais, transféré à Dakar, il a déclaré que c’est à la demande du patient qu’une ambulance était allée à son domicile, le chercher pour le conduire à la clinique Suma Assistance. Seulement, il précisa que Ousmane Sonko était suivi par son propre staff médical, en l’occurrence les docteurs Cissé et Ndoye ainsi que leur infirmier.
En d’autres termes, il a soutenu que Suma Assistance n’a pas diagnostiqué le malade et n’a posé aucun acte médical sur sa personne. D’ailleurs, le Dr Niang affirme que sa clinique est ouverte à des spécialistes indépendants qui peuvent y amener leurs patients et les traiter sur place, sans que la clinique n’ait le moindre contrôle sur le patient. On ne savait pas jusqu’ici que Suma Assistance pouvait servir en quelque sorte d’hôtel ! En tout état de cause, Suma Assistance ne pourra lui délivrer un certificat médical car ne l’ayant pas traité au plan médical. Au cours de son troisième interrogatoire, le Dr Niang a quand même pu en dire un peu plus sur les circonstances de l’hospitalisation. Il a pu expliquer que le fameux patient avait été reçu et examiné par le Docteur A. Bangbola, de nationalité béninoise, qui a procédé à son hospitalisation. Or, il se trouve que ce médecin est une gynécologue. (Le sujet est trop sérieux pour qu’on en rie à gorge déployée !). Prise de panique pour avoir été entraînée à son corps défendant dans une histoire rocambolesque, Dr Bangbola a vite couru au consulat du Bénin à Dakar, pour demander la protection consulaire, expliquant avoir juste reçu un patient qui lui affirmait se plaindre de contusions multiples et qu’elle ne lui aurait administré qu’un vulgaire sédatif, du paracétamol. Assurément, on est bien loin de la thèse de l’empoisonnement qui nécessiterait une évacuation sanitaire à l’étranger comme l’avaient demandé, à cor et à cri, les responsables du parti Pastef et le «droit-de-l’hommiste», Alioune Tine, ainsi que de nombreux autres leaders de l’opposition. Il reste que tout ce beau monde est subitement devenu circonspect ou même habité par un silence gêné, depuis qu’ils ont vu le «patient», qu’on présentait comme mourant, faire un «live» de plus d’une heure, trois jours après son hospitalisation, pour continuer, avec verve et vigueur, d’accuser le régime de Macky Sall de toutes les forfaitures et d’haranguer le peuple de militants du parti Pastef à se mobiliser pour lui servir de bouclier. D’aucuns s’étaient d’ailleurs amusés, en se demandant si Ousmane Sonko aurait emprunté à Guy Marius Sagna sa drôle de perfusion pour s’en parer. Mais la supercherie était encore plus visible aux yeux des spécialistes des actes de santé. Nombre d’entre eux ont réagi après avoir visionné la déclaration, pour se gausser que «la solution dans le flacon est de l’hydrosol poly-vitaminé, raison de sa couleur jaunâtre, et que si la perfusion était normale, la tubulure qui relie le flacon à la veine devait avoir la même couleur. En conclusion, la perfusion est fausse, le liquide jaunâtre est absent de la tubulure et, pour une première dans l’histoire de la médecine, une perfusion est faite sur un patient sans cathéter veineux». Il n’y a plus de doute, encore une fois, Ousmane Sonko s’est fait confondre dans ses mensonges et actes de manipulation. Les personnes qui exigeaient son évacuation sanitaire à l’étranger se sont résignées à crier au scandale, qu’une enquête soit ouverte et que des médecins soient ainsi entendus par la police. Maintenant elles invoquent le secret médical !
Au demeurant, Ousmane Sonko est désormais assigné au silence, d’autant que chacune de ses sorties devient catastrophique et ruine ce qui lui resterait de crédibilité. Il reste à savoir pendant combien de temps pourra-t-il supporter le supplice du silence ? Des nouvelles de Me Ciré Clédor Ly ? Un communiqué censé provenir de sa famille affirme qu’il irait bien mieux et on croit savoir par ailleurs qu’il devrait, cette semaine, être à Nouakchott pour plaider dans l’affaire des poursuites pénales intentées contre l’ancien Président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Quid de sa participation au procès de Ousmane Sonko prévu le 30 mars 2023 ?
Une plainte est également instruite contre l’équipe de Suma Assistance pour non-assistance à personne en danger. Doudou Fall, agent municipal, a succombé à ses graves blessures lors des échauffourées du 16 mars 2023 et le maire de la Medina soutient que son collaborateur n’avait pas été convenablement pris en charge par les équipes médicales, du fait qu’il n’était pas du parti Pastef. Dans des pays démocratiques, les cas du Dr Niang et de Me Ciré Clédor Ly auraient interpellé leurs corporations respectives qui s’assureraient, à tout le moins, du respect des règles éthiques et déontologiques.
*Le titre est emprunté du titre du film, excellent celui-là, «Hôtel Rwanda», tourné en témoignage du génocide de 1994. Paul Rusesabagina dont l’histoire a inspiré ce film, vient d’être libéré de prison par le Président Paul Kagame.