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17 août 2025
par Fassou David Condé et Dimitri M'Bama
DERRIÈRE L'EXPRESSION SENTIMENT "ANTI-FRANÇAIS", LE MÉPRIS DES ÉLITES DE L'HEXAGONE
Les mouvements de contestation sont portés avec des revendications claires. Que l’on soit en désaccord avec elles est concevable, mais que l’on voit dans leur démarche l’expression d’un sentiment rappelle ce que Fanon appelait "le syndrome nord-africain"
Jeune Afrique |
Fassou David Condé et Dimitri M'Bama |
Publication 26/03/2023
La veille de la dernière tournée d’Emmanuel Macron en Afrique centrale, Radio France internationale (RFI) consacrait une émission à « la montée d’un sentiment anti-français ». Le 13 janvier, Politique Magazine publiait un article du même titre. Le 4 janvier, c’était au tour d’un groupe de réflexion libéral de se fendre d’une analyse intitulée « sentiment anti-français en Afrique de l’Ouest, reflet de la confrontation autoritaire contre l’Occident collectif ».
Mais existe-t-il vraiment un sentiment anti-français en Afrique ? Nous répondons par la négative. Pour une raison toute simple : il n’a rien à voir avec la réalité, le phénomène auquel on s’efforce de l’arrimer, qui procède non pas de l’émotion, mais, bien au contraire, d’un choix raisonné — certes dérangeant pour les intérêts de la politique de coopération française en Afrique.
Stratégie de disqualification
Derrière l’utilisation de l’expression « sentiment anti-français », alors, nous entrevoyons un mépris et une insulte à l’égard des populations africaines, et particulièrement des plus jeunes, investies dans des mouvements de contestation. Elles sont présentées là comme irrationnelles et facilement manipulables – jadis par la France, mais désormais par la Russie ou la Chine –, incapables d’opérer des choix rationnels, fondés sur des calculs entre les coûts et les bénéfices de la coopération de leurs pays avec tel ou tel pays partenaire – dans quelque secteur qu’il soit.
WOLE SOYINKA REJOINT LA MOUVANCE QUI MET EN GARDE MACKY SALL
Le célèbre écrivain et metteur en scène nigérian, lauréat du prix Nobel de la Littérature en 1986, a demandé aux initiateurs de la pétition à être rajouté parmi les signataires de la tribune publiée par SenePlus
Wole Soyinka a signé la pétition et partage la tribune de la centaine d’intellectuels africains qui mettent Macky Sall en garde. Selon nos informations, le célèbre écrivain et metteur en scène nigérian, lauréat du prix Nobel de la Littérature en 1986, a demandé aux initiateurs de la pétition à être rajouté parmi les signataires de la tribune publiée le 21 mars dernier par SenePlus.
Soucieux de la situation du Sénégal entre “violation des droits et instrumentalisation de la justice”, plus de 100 intellectuels du Sénégal et d’ailleurs ont partagé une pétition avec une interpellation commune à l’endroit du président de la République, Macky Sall. Ils sont enseignants, journalistes, stylistes, sociologues, membres du mouvement associatif sportif, entre autres. Ces intellectuels sont montés au créneau, demandant au chef de l’État sénégalais de revenir à la raison.
Le lauréat du prix Nobel de littérature en 1986, premier auteur noir à en être honoré, le Nigérian Wole Soyinka a confirmé aux initiateurs son souhait de signer cette déclaration. « Étant en voyage, il n’avait pas reçu la demande de signature à temps et ce n’est qu’hier qu’il a pu la lire et a immédiatement demandé à être rajouté parmi les signataires de cette tribune », précise un des initiateurs.
Depuis l’annonce d’un nouveau face-à-face entre Ousmane Sonko et la justice, le phénomène semble avoir pris de l’ampleur. On en parle presque un peu partout. Et des noms sont avancés çà et là comme étant les agents recruteurs du pouvoir
Hommes de main, voyous, bandits, gros bras, tous ces termes peuvent servir à désigner ceux qui sont communément appelés ‘’nervis’’. Dans le milieu des gardes rapprochées professionnelles, la tendance est plutôt de considérer comme nervi toute personne qui s’adonne à des activités liées à la sécurité des personnes ou des biens, sans carte professionnelle. En ces périodes de troubles politiques, c’est plutôt du pain béni pour ces malfaiteurs sans foi ni loi.
14 + 04 + 03 = 21 morts. Voilà le bilan macabre depuis l’éclatement de ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire Ousmane Sonko, au mois de mars 2021. Certains, d’après des organisations non gouvernementales, sont imputables aux forces de l’ordre. D’autres, jusque-là non élucidés. Dans ce contexte, l’on parle de plus en plus de l’utilisation de nervis par le camp du pouvoir pour faire face aux manifestants de l’opposition. ‘’Les gars que j’ai entendus semblent déterminés à en découdre, cette fois. Certains n’ont pas hésité à menacer d’aller brûler la maison de responsables de l’opposition en cas d’attaques contre des dignitaires du régime. Ils semblent bien préparés cette fois et se disent prêts au combat’’, souffle une source bien informée.
Ainsi, tout porte à croire que des gens ont été recrutés pour contrecarrer les actions des manifestants.
Dans une vidéo devenue virale, l’on peut apercevoir un pick-up rempli de gros bras qui fonçait sur une foule de manifestants et qui a fini par heurter la tête d’un homme qui fuyait et qui a fini par tomber, après avoir trébuché. Il finira par succomber à ses blessures. Étaient-ce des nervis ? Tout porte à le croire, même si, pour le moment, aucune version officielle n’a été servie.
La présence de ces gros bras communément appelés ‘’nervis’’ ne date pas des événements actuels. Déjà, au mois de mars 2021, il avait beaucoup été question de ces chasseurs de primes. À l’époque, certains dénonçaient un laxisme des forces de défense et de sécurité qui les laissaient opérer librement. Interpellé, cet officier de police confie : ‘’D’abord, il faut prouver qu’ils sont effectivement des nervis. Cela dit, à supposer qu’ils soient des nervis, essayez de vous mettre à la place du policier ou du gendarme. Vous avez en face quelqu’un qui pourrait même vous tuer s’il en a l’occasion. Un autre dont la proie reste celui-là qui vous jette des pierres ou qui essaie de vous tuer. Qu’auriez-vous fait ? Du point de vue de la légalité et de l’orthodoxie, on peut en discuter. Mais parfois, le pragmatisme et le bon sens tout simplement peuvent amener à fermer les yeux. Cela ne veut pas dire qu’on laisse commettre des exactions’’.
Depuis l’annonce d’un nouveau face-à-face entre Ousmane Sonko et la justice, le phénomène semble avoir pris de l’ampleur. On en parle presque un peu partout. Et des noms sont avancés çà et là comme étant les agents recruteurs du pouvoir. Souvent, ce sont les lutteurs qui sont les principales cibles des différents protagonistes.
Dans une sortie récente, le lutteur Gouy Gui, tout en invitant les uns et les autres à ne pas confondre lutteur-nervi et lutteur-garde rapprochée, reconnait l’existence du phénomène. Il déclare : ‘’Il faut savoir que la majorité des lutteurs ont fait une formation en garde rapprochée. Ils ont des attestations signées par le ministre compétent. Même le garde du corps de Sonko, Limousine, en fait partie. D’autres sont avec le pouvoir et il y en a même qui sont avec des chefs religieux. Là, il s’agit des professionnels qui font leur job. Maintenant, à côté de ceux-là, il y a des lutteurs-nervis que l’on recrute pour faire le sale boulot. Moi, je les qualifierais plutôt de ‘deukheuteu’. Il ne faut pas confondre ‘deukheuteu’ et lutteur’’, témoigne-t-il, non sans révéler que lui-même a été approché par quelqu’un qui lui disait qu’il voulait des ‘’boys’’. ‘’C’est le terme qu’il a utilisé, pas celui de nervi, mais j’ai compris que c’est ce qu’il voulait’’.
Si son témoignage a été spontané, d’autres lutteurs ont été nommément cités parmi les agents recruteurs du pouvoir. Parmi eux, il y a Papa Sow, Siteu et Zarco. D’après l’accusation, ils auraient été payés par le fils du président pour faire le nécessaire. Ailleurs, il se dit que ce sont des gens qui sont plutôt rémunérés pour la défense de leur quartier. Tout est ainsi dans la sémantique. Et selon le bord où l’on se trouve.
Depuis Grand-Yoff, le lutteur Zarco reconnait le contact avec le fils du président, mais dément formellement toute idée de recrutement de nervis. ‘’Nous, la seule chose qui nous intéresse, c’est le développement de Grand-Yoff, rien de plus. C’est le seul ‘gatsa-gatsa’ qui nous intéresse. Amadou Sall est effectivement venu ici et est en train d’aider les jeunes de Grand-Yoff. N’a-t-il pas le droit ? Et nous, jeunes de Grand-Yoff, ne méritons-nous pas de recevoir l’appui des autorités de ce pays ? Pourquoi cela ne dérange que quand c’est Grand-Yoff ? Quiconque viendra ici pour nous aider, nous sommes preneurs. Les gens peuvent dire ce qu’ils veulent. Il n’a jamais été question d’être des nervis de qui que ce soit’’.
Cela dit, Zarco soutient qu’il est hors de question de laisser des gens venir à Grand-Yoff pour semer le chaos. ‘’Si Ousmane Sonko veut des gens qui se battent pour lui, il n’a qu’à aller prendre ses enfants. Nous, nous nous battons pour le développement de Grand-Yoff. Pourquoi ils ont laissé toutes les localités pour venir semer le bordel à Grand-Yoff ? Parce que c’est ici que se trouvent les clochards et les vauriens ? Nous n’allons pas accepter d’être les clochards et les vauriens de qui que ce soit. Nous n’allons pas laisser les gens venir ici semer le bordel, parce que ce sont nos mères et nos enfants qui vont en pâtir’’.
Mais est-ce que les nervis sont uniquement du côté du pouvoir ? Comment qualifier ces manifestants qui détruisent et pillent les biens appartenant à d’autres privés, Sénégalais comme non Sénégalais ? Ceux qui ont tué Doudou Fall dans sa mairie à la Médina, ne sont-ils pas aussi criminels que les gros bras qui étaient dans le pick-up et qui ont tué Gora ?
En tout cas, pour Zarco, les voleurs et les agresseurs sont à chercher dans le camp d’Ousmane Sonko. ‘’C’est Sonko qui est avec les voleurs et des agresseurs. C’est pourquoi ils veulent coute que coute semer le chaos pour mener leur forfait. Grand-Yoff ne peut pas en faire partie. Nous ne sommes ni des voleurs ni des agresseurs et nous n’avons pas besoin de nervis chez nous. S’ils veulent se battre et brûler, ils n’ont qu’à utiliser leurs enfants et aller le faire ailleurs. S’ils veulent marcher en paix, ils peuvent le faire librement’’.
‘’On peut considérer comme nervi toute personne qui fait de la sécurité sans formation et sans carte professionnelle’’
Garde rapprochée, cet agent qui préfère maintenant accompagner les artistes où il y a moins de risques, s’est voulu plus précis dans la définition même qu’il faut donner au concept de nervi. Il déclare : ‘’Il y a beaucoup d’amalgames. Tout le monde parle de nervi sans savoir ce que c’est. Or, on peut considérer comme nervi toute personne qui fait de la sécurité sans formation, ni carte professionnelle. Voilà les nervis et ce sont eux les sources de certains débordements. Quand on est bien formé et qu’on a notre carte, on ne peut tout se permettre.’’
À la question de savoir qui du pouvoir ou de l’opposition recrute des nervis, il rétorque : ‘’Tout le monde peut en recruter. Je t’ai dit que depuis quelque temps, je ne travaille plus avec les politiques, mais seulement avec des artistes. Certains recrutent parce qu’ils ont un événement ; d’autres recrutent pour contrecarrer leurs adversaires. Selon l’objectif que l'on recherche, on peut privilégier soit des professionnels soit des nervis. Tout le monde sait comment marche ce pays.’’
HALTE AUX DÉRIVES AUTORITAIRES DE MACKY SALL
Ce qui a choqué plus d’un, c’est la violence inouïe abattue sur monsieur Sonko, maire de Ziguinchor et candidat aux élections présidentielles du 25 février 2024 - COMMUNIQUÉ DU COMITÉ CULTUREL POUR LA DÉMOCRATIE AU BÉNIN
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Comité culturel pour la démocratie au Bénin, reçu samedi 26 mars, relatif à la situation sociopolitique nationale.
« Les informations qui nous sont parvenues ces derniers temps du Sénégal ne sont pas rassurantes. Des atteintes graves aux libertés fondamentales ont été commises. Alors que des dizaines de milliers de Sénégalais se rassemblent pour soutenir leur leaders, le pouvoir néocolonial de Macky Sall a opéré des arrestations au sein de l’opposition dont des journalistes accusés de mettre en cause l’impartialité de la justice sénégalaise dans le dossier Ousmane Sonko. Mais ce qui a choqué plus d’un, c’est la violence inouïe abattue sur monsieur Sonko, maire de Ziguinchor et candidat aux élections présidentielles du 25 février 2024.
En effet, c’est en direct que tout le monde a suivi sur les réseaux sociaux la violence avec laquelle le chef de l’opposition sénégalaise a été extrait de force par les unités d’élite de la police nationale et de la gendarmerie en brisant les vitres de sa voiture.
- sa maison est assiégée
- la liberté de culte lui est interdite ainsi que celle de circuler librement
- ses meetings sont interdits.
- on empêche ses enfants d’aller à l’école et son épouse d’aller au travail.
Par ce communiqué, le CCDB
- dénonce avec la dernière rigueur les dérives autoritaires du pouvoir dictatorial de Maky Sall
- apporte tout son soutien au peuple sénégalais dans la défense de ses droits fondamentaux ainsi qu’au chef de l’opposition Monsieur Ousmane Sonko.
Aux démocrates et aux patriotes sénégalais, le CCDB leur adresse un message de solidarité et de courage dans leur combat pour la sauvegarde et la consolidation des acquis démocratiques dans leur pays.
Non à l’instrumentalisation de la justice
Le peuple sénégalais vaincra"
VIDEO
MULTIPLE PHOTOS
MBOUGAR SARR DANS L'ITALOPHONIE
La littérature africaine en général, et sénégalaise, en particulier, a connu le faste en 2021 si l’on en juge par des Prix littéraires qui ont été remportés au cours de la seule année par trois écrivains dont deux Sénégalais.
La littérature africaine en général, et sénégalaise, en particulier, a connu le faste en 2021 si l’on en juge par des Prix littéraires qui ont été remportés au cours de la seule année par le romancier tanzanien Abdulrazak Gurnah, puis les Sénégalais Boubacar Boris Diop et Mbougar Sarr.
Ce rayonnement mondial de la culture à travers la littérature africaine ne laisse pas indifférents des centres culturels européens. Pour preuve, l’Institut culturel italien de Dakar a décidé d’honorer ces artistes africains et afro descendants, aussi bien ceux connus comme moins connus à travers une exposition dans laquelle Mohamed Mbougar Sarr figure en bonne place.
L’exposition a lieu dans l’enceinte de l’institut cultuel à Fann Résidence. En marge du vernissage de l’exposition en présence de l’artiste, AfricaGlobe a interrogé, Serena Cinquegrana, la directrice de l’Institut culturel sur cette exposition réalisé par qui explique le sens et la portée de cette exposition.
Pour mémoire, le 3 novembre 2021, le prestigieux Prix littéraire Goncourt a été attribué au jeune écrivain Mohamed Mbougar Sarr pour son livre «La plus secrète mémoire des hommes», (448 pages), coédité par Philippe Rey (France) et Jimsaan (Sénégal).
Quelques jours plus tôt le 26 octobre le vétéran Boubacar Boris Diop, journaliste et écrivain a, lui, remporté le prix international de littérature Neustadt, pour son livre-témoignage sur les cent jours du génocide rwandais, «Murambi, le livre des ossements» (220 pages), publié par les éditions Zulma en 2014.
La même année et quelques semaines avant Boris Diop, sur le plan africain, c’est le romancier tanzanien Abdulrazak Gurnah qui remporte le prix Nobel de littérature, pour sa narration « empathique et sans compromis des effets du colonialisme et du destin des réfugiés pris entre les cultures et les continents’’. Il est auteur d’une dizaine de romans, dont « Paradise » et « Près de la mer ».
Les Africains ne peuvent que se réjouir de cette performance alors que trop de problèmes minent le contient et que l’on a tendance à penser que tout va toujours mal et partout. C’est pour changer cette approche que Medici con l’Africa l’ONG italienne s’est associé à l’institut italien pour présenter cette exposition en hommage à ces belles plumes d’Afrique, mais aussi des plumes beaucoup moins célèbres, mais pertinentes, voire percutantes.
MON ART EST TOTAL
Écrivain, musicien, professeur de lettres et humoriste, Pape Samba Sow ''Zoumba'' se définit comme un artiste pluriel. Essentiellement conteur, le président du Cocon est l'actuel meilleur conteur international et Prix Unesco. ENTRETIEN
Écrivain, musicien, professeur de lettres et humoriste, Pape Samba Sow ''Zoumba'' se définit comme un artiste pluriel. Essentiellement conteur, le président du Cocon (compagnons-conteurs du Nord/Sénégal), est l'actuel meilleur conteur international et Prix Unesco. Entretien avec ce Très Humain vivant !
Pape Samba Sow, vous êtes poète, conteur, et romancier. Parlez-nous de vos écrits ?
Mes premiers écrits sont de la critique théâtrale. J'ai publié dans les ouvrages anthologiques ''Le théâtre nu: le théâtre se ressource en Afrique''. Le théâtre dévêtu est le théâtre pur. Je parle de ce qui est pratiqué ici. Sans moyen. Pour vous dire que c'est possible. Le slam c'est du théâtre sans moyen. Le conte aussi. Ce n'est pas nécessaire de mettre des milliards comme au cinéma, pour produire une œuvre d'art. C'est le théâtre nu qui peut être très vrai. Après, mon premier roman, je l'ai publié en 2009: “Les anges blessés''. Il parle des phénomènes de société à savoir les accusations de sorcellerie ''Dëm''.
On regarde quelqu'un et dit qu'il est un paria. Ce livre montre que dans toutes les sociétés du monde, il existe des catégories de gens. En Inde, ce sont les intouchables. Ici aussi ça existe. Il y a les femmes qui n'ont pas les mêmes droits que les hommes, des enfants '' talibé'' qui errent dans les rues, etc. Il y a toujours des gens qu'on ne respecte pas. Alors, j'ai monté une fiction romanesque sur ça avec beaucoup de poésies.
Et j'ai aussi écrit un recueil de poèmes, ''Arc-en fleuve, essentiellement centré sur la beauté de la ville de Saint-Louis : la courbe qui fait son fleuve faisant un large arc-en-ciel. Mon livre de contes est titré ''Le petit Filao''. C'est l'image de ma mère qui est le grand filao et moi le petit arbre. Un long conte serti de poèmes. Il me fallait publier un livre de contes. Je suis le meilleur conteur international. L’Unesco, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture m'a décerné ce prix. Et par la même occasion, j'ai été déclaré Trésor humain vivant.
Moi, j'ai été formé comme comédien et metteur en scène au Conservatoire. Je suis major de la 14ème promotion (1999). J'ai été metteur en scène de la troupe lauréate, championne du Sénégal du théâtre. Donc, c'est le théâtre que je connais le plus. Et je suis humoriste. Ma pièce ''Rêve de France'', je l'ai jouée dans quarante pays différents. Et elle est encore demandée, parce que c'est une pièce qui parle de l'émigration clandestine.
Alors pourquoi avez-vous effectué un virement du théâtre au conte ?
C'est d'abord un souci matériel. Des problèmes de moyens. Parce que, quand je joue au théâtre, j'ai besoin de la musique. Je suis aussi musicien, chef d'orchestre. J'amenais mon pianiste, deux guitaristes, et mon batteur de tam-tam qui a beaucoup voyagé avec moi. Mais c'est de plus en plus difficile. Maintenant, les producteurs donnent un billet d'avion seulement. C'est un cachet et une chambre d'hôtel. Alors, si vous voulez avoir un groupe avec beaucoup de personnes, vous vous créez des problèmes. Donc, j'ai décidé de travailler en solo. Il m'arrive de voyager (en Belgique, en France ou Maroc) et d'amener un musicien. Mais, c'est toujours compliqué. Si je répète avec un musicien et au dernier moment, on me dit qu'il n'y a qu'un seul billet d'avion et une chambre d'hôtel, je suis obligé, sur scène, de mettre de la musique off. Mais ça dénature mon œuvre. Mon art est total. Moi, je fais du théâtre total. J'ai décidé de travailler avec un instrument de musique à tout faire, tout seul, sans l'aide de personne. C'est pour cela que j'utilise le mélodica ou la kalimba. Et je chante et je danse. Je joue du balafon, mais c'est trop grand.
Qu'est-ce qui vous permet de porter toutes ces casquettes ?
Le véritable artiste sénégalais, voir africain, est pluriel. Jules Romain, je le connais danseur. Je suis absolument sûr qu'il n'est pas seulement danseur. En Afrique, c'est ça qui nous définit. Nous sommes comme ça. Au-delà de la circularité de notre art africain, il y a sa pluralité. Donc, je suis obligé de toucher à tous les instruments.
Je suis d'abord fils de musicien. Mon père était un grand musicien du Star Jazz. Un très clarinettiste devant l'éternel. Ma défunte mère était connue comme directrice d'école et comme grande romancière, Amina Sow Mbaye. Elle jouait aussi de la guitare. Elle chantait et dansait. Donc, j'ai grandi dans un environnement où on chante et danse. Tous les dimanches, on joue de la musique. On nous a appris à faire ça. Mais j'ai aussi appris à jouer de la musique au Conservatoire, sans être formé comme musicien. Imaginez : je suis dans une école où je suis formé au théâtre, mais dans les mêmes bâtiments il y a des gens qui apprennent la musique. J'y trouve des instruments de musique. Je les utilise. Je ne sais pas lire et écrire de la musique, mais mes musiciens savent le faire.
Qui sont vos auteurs sénégalais ?
Ma mère est ma première auteure. Ce n'est pas du favoritisme. Elle a une très belle plume. Après, comme auteur Saint Louisien, c'est Louis Camara, quelqu'un qui est habité par la plume. Moi, je suis plutôt poète, ce n'est pas le récit qui m'intéresse, mais la force des symboles. Donc, je suis Senghorien. A l'étranger, je préfère Césaire. Son dynamisme et sa récolte m'habite. Mais la sensibilité et la beauté des textes de Senghor m'interpellent. Senghor c'est un manuel, un peintre. Quand il chante la femme, tu as l'impression qu'il a déshabillé la femme et qu'il la regarde. C'est la force des symboles. Et puisque j'aime Senghor, je suis obligé d'aimer Amadou Lamine Sall qui est vraiment le porteur du message de Senghor. J'aime tout ce qui est écrit par des Sénégalais. Et j'apprécie la plume de nouvelle génération. La Slam, je l'adore. Un conteur ne peut pas ne pas aimer le slam.
LES EXIGENCES DES PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ
Les professionnels de la santé se sont réunis sous forme d’intersyndicale pour défendre leur confrère Babacar Niang sous les liens de la détention. Affectés par sa situation, ils préviennent ne plus «tolérer les privations abusives des liberté ».
Les professionnels de la santé se sont réunis sous forme d’intersyndicale pour défendre leur confrère Babacar Niang sous les liens de la détention. Affectés par sa situation, devant la presse, ils préviennent ne plus « tolérer que leur confrère continue à être abusivement privé de liberté ».
Abdou Kane Diop secrétaire général du Syndicat des médecins privés du Sénégal (Sympes) a indiqué : « Le médecin répondra toujours présent à l’appel de la justice parce qu’il est avant tout un citoyen comme les autres. Mais gardons à l’esprit qu’il n’est un ennemi pour personne, mais plutôt un partenaire de vie à la recherche permanente de vies à sauver ».
Sous ce rapport, l’intersyndicale appelle tout un chacun à la « mesure et au discernement dans l’appréciation du rôle du médecin » au Sénégal dont le statut doit être légalement fixé pour lui permettre d’exercer sa mission en toute quiétude et sans intimidation.
Fort de tout cela, « l’intersyndicale ne saurait tolérer que notre camarade et confrère continue à être abusivement privé de liberté ».
D’après le docteur Diop, la place de tout médecin est auprès de ses malades dans le seul but de soulager leurs souffrances en les soignants. Au travers de ses actions médicales, le médecin met un point d’honneur à rétablir, préserver ou promouvoir la santé dans tous ses éléments physiques et mentaux individuels et sociaux.
Avant de préciser : « Dans l’exercice de sa mission, le médecin est apolitique et a l’obligation de soigner tout malade se présentant à lui quelle que soit son appartenance sociale, religieuse ou politique ».
Se voulant plus clair à ce sujet, il renchérit le médecin travaille selon des procédures de prise en charge médicales et non politiques.
A l’image du bandeau recouvrant les yeux de Thémis pour représenter l’objectivité de la justice, « la vue du médecin n’est concernée que par le soulagement des maux des patients ».
Décidé à défendre leur collègue, le docteur Gueye renseigne aussi bien dans le public que dans le privé, « le médecin respecte des procédures qui l’amènent, en recevant un patient, à l’assister dans le but de le stabiliser, en prenant en charge le risque vital de ce dernier ».
Avant de déplorer le traitement dont ils font objet. « Nous avons noté des pléthores de cas où le médecin est considéré comme un délinquant ou un meurtrier, menotté et incarcéré dès qu’un patient décède ou lors d’affrontements, occultant le fait que le médecin n’est pas Divin mais a une obligation de moyens qu’il déploie au maximum pour sauver des vies », s’est offusqué les professionnels de la santé.
UN NOUVEAU CALENDRIER DÉVOILÉ POUR LES VACANCES
Initialement prévues du 31 Mars au 12 Avril 2023, les vacances pour les fêtes de Pâques seront anticipées. C’est du moins ce que renseigne une note transmise.
Initialement prévues du 31 Mars au 12 Avril 2023, les vacances pour les fêtes de Pâques seront anticipées. C’est du moins ce que renseigne une note transmise. Elles sont désormais reprogrammés du mardi 28 Mars au mercredi 12 Avril 2023 à 8 heures. Il faut dire que la note n’a pas donné les raisons de ce changement.
SCÈNES ET MISES EN SCÈNE
Il y a eu des manifestations à la veille de l’audience Sonko-Mame Mbaye Niang du 16 mars. Sonko envoyé chez Ardo (Dr Niang) qui, lui-même, a fini dans un violon, loin de sa clinique. Il y a eu aussi des morts, des blessés et... une balade.
Il y a eu des manifestations à la veille de l’audience Sonko-Mame Mbaye Niang du 16 mars. Sonko envoyé chez Ardo (Dr Niang) qui, lui-même, a fini dans un violon, loin de sa clinique. Il y a eu aussi des morts, des blessés et... une balade. Des scènes de violence et des mises en scène. Comme dans un film ! Alors, Yewwi a décidé de rejouer le scénario avec une série de manifestations à la veille du procès de Sonko, le 30 mars. Mais attention, on n’est jamais sûr du résultat de ce scénario. Surtout si l’acteur principal attendu dans le synopsis sera disponible ce jour-là. Quand il n’y a plus de débats, bonjour les dégâts.
TIK TOK POURSUIVI AU SENEGAL
Une plainte est déposée contre Tik Tok devant la Commission de protection des données personnelles (Cdp). C’est l’information donnée par le Rassemblement des entreprises du secteur des technologies de l’information et de la communication (Restic).
Une plainte est déposée contre Tik Tok devant la Commission de protection des données personnelles (Cdp). C’est l’information donnée par le Rassemblement des entreprises du secteur des technologies de l’information et de la communication (Restic) dans un communiqué. Il reproche au réseau social d’origine chinoise de ne pas respecter «la législation du Sénégal sur les données personnelles, notamment les enfants et mineurs qui constituent une audience et une cible pour la société chinoise ».
Le Restic, sur avis de ses conseillers juridiques, compte également «assigner la société Bytedance (officiellement enregistrée aux îles Caïmans), qui gère la plateforme Tik Tok, pour stockage de contenus d’autrui dans des serveurs situés hors du territoire sénégalais, des données qui peuvent être utilisées à d’autres fins, notamment aux fins d’espionnage».
Dans la même dynamique, l’organisation voudrait contraindre la société «à adapter ses contenus et algorithmes à nos législations sur les enfants et mineurs». Ce, afin d’avoir «une protection effective des données des citoyens contre toute utilisation à des fins autres que celles pour lesquelles leurs auteurs les ont publiées».
Par ailleurs, le Restic a dans son communiqué défendu Seydou Ba, membre du Fintech Koppar Express, arrêté depuis le 27 février et poursuivi pour «financement d’activités de nature à compromettre la sécurité publique, fraude fiscale et blanchiment d’argent». Les membres de cette organisation, qui estiment que «Koppar Express est une vitrine dans notre écosystème des fintechs, et ses dirigeants et fondateurs des entreprenants et innovateurs qu’il faut incuber, financer et protéger dans le respect des lois vigueur dans notre pays», demandent «aux plus hautes autorités, l’élargissement des fondateurs de Koppar Express».
Ils souhaitent aussi «un meilleur cadre législatif qui protège les entrepreneurs du digital et du numérique pour le développement de leur business model autour de l’innovation financière et technologique». Poursuivant leur plaidoyer, ils font savoir que les Tic, «avec les communications électroniques, contribuent à hauteur de 15% de notre Pib, les fintechs contribuent à fluidifier les flux de transaction et à l’inclusion financière des populations». C’est donc, d’après eux, «un maillon essentiel pour notre économie».