Le geste de Macky Sall n’est intelligible qu’à la lumière de sa situation politique. En recevant la chef du Rassemblement national, le président prouve qu’il ne recule devant aucune abjection pour tenter de s’offrir une nouvelle alliée à l’international
Pendant que les Français manifestaient par milliers aux quatre coins du pays contre la réforme des retraites du gouvernement Borne, Marine Le Pen (MLP) était au Sénégal. Du lundi 16 janvier au jeudi 19 janvier 2023, elle a sillonné le nord-ouest du pays de la Teranga[1]. Cette visite officielle l’a conduite à Richard Toll dans une exploitation agro-industrielle appartenant au milliardaire franco-sénégalais et résidant suisse Jean Claude Mimran ; à Saint-Louis puis à Dakar où elle s’est rendue au quartier général des éléments français du Sénégal [2] et dans le plus grand Centre hospitalier universitaire (CHU) du pays. Le point d’orgue de ce déplacement a été l’audience que lui a accordée le président sénégalais, Macky Sall, au palais de la République de l’avenue Léopold Sédar Senghor à Dakar. L’échange en tête-à-tête qui a duré une heure est une première. Jamais un président sénégalais n’avait jusqu’à ce jour accepté une rencontre avec les représentants de l’extrême droite française. Macky Sall rejoint ainsi le feu autocrate Idriss Deby qui avait reçu MLP en 2017 et Félix Houphouët-Boigny qui avait reçu Jean-Marie Le Pen en 1987, pour ne parler que de ceux-là. Dans le passé, les nombreuses tentatives de mettre en œuvre ce type de rencontres au Sénégal ont lamentablement échoué. Faisant le compte rendu de cette rencontre dans une interview exclusive au directeur du groupe de presse privé sénégalais Emedia (radio, télévision, quotidien et site internet), madame Le Pen a dit avoir eu des « convergences » avec un « homme charmant » grâce à leur attachement commun à la « souveraineté ».
Le voyage de MLP a été préparé dans la plus grande discrétion et n’a été annoncé par le quotidien français l’Opinion que le 16 janvier, jour de son départ de France. Dans l’article qui en parle, le séjour au Sénégal est décrit comme une étape dans sa préparation à « l’exercice du pouvoir ». Dans ce même journal, dans une tribune, elle a décrit les objectifs de sa visite, les thèmes à aborder et ses réflexions sur les relations franco-africaines. Le diagnostic et les propositions sur la situation économique et sociale du continent africain et du Sénégal en particulier que fait Marine Le Pen ne présentent pas une grande originalité. Elle dénonce l’insertion primaire de l’Afrique dans le commerce international, les rapports de domination entre l’Union européenne et les pays Afrique Caraïbes et Pacifique (ACP). Elle préconise pour le continent une industrialisation, plus de respect, une place de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU et qui sera occupé par le Sénégal. À l’instar de ses prises de position en France où elle déclare être contre la réforme actuelle des retraites, elle est vent debout contre les actions des salariés et de leurs syndicats qui la contestent, elle promet monts et merveilles en matière de politique africaine de la France tout en maintenant les instruments de la politique impérialiste française actuelle (opérations militaires, franc CFA/ECO, francophonie francocentrée…). Rappelons également que MLP avait proposé, parmi d’autres mesures abjectes, d’interrompre l’Aide publique au développement versée au Mali en rétorsion aux agissements du pouvoir de ce pays. Cette proposition avait d’ailleurs été reprise par Emmanuel Macron.
Macky Sall a franchi le Rubicon en recevant Marine Le Pen. Les diatribes xénophobes dirigées notamment contre les musulmans de la chef du Rassemblement national l’ont définitivement rendue infréquentable pour de nombreux Sénégalais dans la diaspora comme à l’intérieur du pays. Le geste du président sénégalais n’est intelligible qu’à la lumière de sa situation politique. Après dix ans de pouvoir, il a ruiné son crédit et peine à impulser une mobilisation populaire autour de sa personne et de ses mots d’ordre. Malgré cet isolement, il veut imposer en violation de l’esprit et la lettre de la Constitution, sa candidature à l’élection présidentielle de 2024. Pour ce faire, il gouverne dans la répression. Les journalistes, les militants associatifs et politiques sont ses cibles privilégiées. Ils sont des dizaines à croupir en prison pour des motifs qui sont la marque des régimes autoritaires. En recevant la chef du Rassemblement national, le président sénégalais prouve qu’il ne recule devant aucune abjection pour tenter de s’offrir une nouvelle alliée à l’international. Les amis étrangers ne sont jamais assez nombreux quand il faut réprimer les populations dans le silence de la communauté internationale. Les communistes profitent de cette occasion d’ailleurs pour renouveler leur soutien aux forces démocratiques et progressistes en lutte contre les abus précités.
Avec cette visite, Marine Le Pen et l’extrême droite française franchissent un nouveau cap. Ceci est sans doute la résultante de ralliements de milieux économiques en France et en Afrique. Philippe Bohn, ex-monsieur Afrique d’Airbus, ancien président d’Air Sénégal et condamné en 2021 par la justice française au sujet d’une affaire concernant la compagnie Aigle Azur est l’expression concrète de ce rapprochement. Bien qu’Emmanuel Macron et les réseaux qui lui sont proches sont restées d’un mutisme assourdissant à ce sujet, il est certain que le pouvoir français a été informé en amont de cette visite. Dans ce cas comme sur d’autres sujets, cela pourrait être motivé par des calculs politiciens sordides participants à continuer à faire de l’extrême droite son « meilleur ennemi » tout en reprenant une partie de son programme. C’est extrêmement dangereux. Il est du devoir des communistes et des autres forces de gauche et démocratiques de nos deux continents de mettre fin à ce jeu de dupes et de faire grandir la perspective d’un véritable changement de société prenant en charge les défis économiques, sociaux et environnementaux.
SENEGAL POLITICS HEAT UP AS PRESIDENT SALL STAYS MUM ABOUT THIRD TERM
Senegal’s former prime minister Aminata Toure says she will keep fighting against a possible third term for her former boss, president Macky Sall, who remains silent on his intentions regarding the 2024 presidential election
voanews.com |
Abdourahmane Dia |
Publication 26/01/2023
Senegal’s former prime minister Aminata Toure says she will keep fighting against a possible third term for her former boss, President Macky Sall, who remains silent on his intentions regarding the 2024 presidential election.
Toure was stripped of her seat in parliament this week — a move she says is based solely on her decision to oppose to a potential candidacy by President Sall.
“I believe President Macky Sall should not run for a third term. We both campaigned for the 2016 constitution which clearly says that no one can run for more than two consecutive terms,” Toure told VOA French to Africa in an interview this week.
The president’s supporters say the 2016 constitution allows him to run again, while his critics say it does not.
In removing Toure from parliament, Senegal’s ruling coalition cited her decision to leave the party, under which she was elected.
Toure told VOA that her former colleagues violated article 60 of the constitution by not notifying her in advance and not organizing a hearing. “I heard it from the radio,” she said, calling the decision illegal.
Toure has been highly critical of the ruling party since her bid to lead the parliament failed in September, and she has accused President Sall of failing to support her.
Toure, who has announced her candidacy for the 2024 presidential election, says President Sall is attempting to keep his main opponents from running.
Opposition member Ousmane Sonko, who also has announced his candidacy for the election, is facing rape charges, and a judge has ruled that he should stand trial. Sonko denied the accusations and told VOA French-to-Africa Monday that the charges are a political conspiracy aimed at keeping him from running.
“Macky Sall must come to his senses,” he told VOA.
The president has not said publicly whether he will run again or not. His supporters say Sonko’s legal troubles are a private matter and the government has nothing to do with it.
Many political observers say a third run for President Sall could rock a country that has been considered a beacon of democracy and stability in a West African region plagued by coups and militant attacks.
MEURTRE DE L'ETUDIANT BASSIROU FAYE, LE POLICIER MEURTRIER LIBRE
Sidy Mouhamed Boughaleb est libre, selon « Source A ». L’ancien policier, condamné à 10 ans de prison ferme par la Cours d’appel de Dakar pour le meurtre de Bassirou Faye, l’étudiant mort lors des manifestations du 15 août 2014, a recouvert sa liberté
Sidy Mouhamed Boughaleb est libre, selon les information de « Source A ». L’ancien policier, condamné à 10 ans de prison ferme par la Cours d’appel de Dakar pour le meurtre de Bassirou Faye, l’étudiant mort lors des manifestations du 15 août 2014, a recouvert la liberté hier mercredi.
Boughaleb a été reconnu coupable du meurtre de Bassirou Faye. Condamné en première instance à 20 ans de travaux forcés assortis d’une amende de 50 millions par la Chambre criminelle de Dakar, il avait interjeté appel. Et, la chambre criminelle de la cours d’appel a réduit sa peine et l’a condamné à 10 ans de prison.
Pour rappel, c’était au cours d’une manifestation à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), qui a dégénéré en un violent affrontement avec les forces de l’ordre. Bassirou Faye avait été alors atteint par balle. Et dans un premier temps, l’enquête avait mis en cause le policier Tombong Oualy, avant qu’il ne soit innocenté et Boughaleb mis en détention.
Cependant, lors du procès tenu le 24 juin 2016, l’accusé a pu compter sur le témoignage à décharge de Doudou Faye, témoin oculaire des faits. «La personne que j’ai vu ce jour-là, n’était pas Boughaleb. Il n’avait pas de bouclier, ni de casque et était de teint clair», a dit Faye à la barre.
Mais comme lui, beaucoup de témoins ont défilé à la barre, sans pouvoir réellement éclairer la lanterne des juges. L’accusé a en tout cas nié vigoureusement les faits. « Je ne suis pas l’auteur des faits et les déclarations de Seth Diagne ne sont pas fondées, car il n’a aucune preuve», s’est défendu Boughaleb, pour démonter la base de l’accusation, à savoir le fait que Seth Diagne, le voisin de chambre de la victime, l’a décrit comme étant l’auteur du coup de feu mortel.
Aussi, est-il revenu largement sur son emploi du temps pour tenter de se disculper. Le policier a ainsi dit qu’il ne pouvait pas être l’auteur du crime. Puisqu’il avait été blessé dans les affrontements et se trouvait à l’infirmerie de l’Ecole de police, puis à celle du Camp Abdou Diassé vers 13 heures, avant de rentrer chez lui après avoir informé ses supérieurs.
Pour ce qui est de son arme de service, Boughaleb a déclaré avoir reçu au Camp Abdou Diassé un pistolet automatique i0150 max 50 à 20 heures 30. Quant aux munitions, il a dit que c’est Jean Paul Napocan qui les a livrés. Sauf que ce dernier a affirmé avoir remis sur bon le pistolet automatique, mais jamais il ne lui a remis des munitions. L’accusé a affirmé avoir rendu l’arme et les 5 minutions qu’il avait reçues.
Pourtant, dans le relevé, il est indiqué que l’arme qui a tiré sur Bassirou Faye n’est pas celle que détenait Boughaleb.
Lors du procès, les avocats de la partie civile, Mes Adama Fall et Assane Dioma Ndiaye, avaient parlé de falsification de registres et pointe du doigt l’Etat comme étant le principal responsable.
Selon ces robes noires, après qu’on a présenté Tombong Waly comme l’agneau d’un sacrifice, est qu’il a réussi a prouvé son innocence, voilà qu’on veut faire de Sidi Mohamed Boughaleb le coupable désigné. Aussi, pour Me Fall, il n’y a même pas dans le dossier les éléments nécessaires pour l’inculper. Ils ont dénoncé le fait qu’on a falsifié le registre de rotation de la police pour masquer les coupables et qu’on ait refusé de leur donner le rapport de la balistique.
Malgré ces allégations de la partie civile, Boughaleb a été reconnu coupable du meurtre de l’étudiant Bassirou Faye.
PAR Courani DIARRA
INTÉGRATION
Depuis leur apparition, nous ne nous en privons plus : les réseaux sociaux ! On y trouve presque de tout : anniversaire, rumeur, fait de société, ici ou ailleurs… Encore et toujours les réseaux sociaux !
Depuis leur apparition, nous ne nous en privons plus : les réseaux sociaux ! On y trouve presque de tout : anniversaire, rumeur, fait de société, ici ou ailleurs… Encore et toujours les réseaux sociaux ! C’est par ce canal que j’ai reçu le clip intitulé « Refus d’accueil au Cap-Vert, deux Sénégalaises refoulées », diffusé sur YouTube. Dans ce clip d’un peu plus de cinq minutes, une compatriote, accompagnée d’une autre personne, raconte son refoulement de la capitale de l’archipel situé juste en face de Dakar.
Après visualisation, quelques sentiments et questionnements m’animent. Tout en gardant à l’esprit que seule une partie s’exprime dans cette vidéo, la Sénégalaise et membre de la Cedeao que je suis ne peut pas échapper à une certaine indignation ni s’empêcher de se poser les questions qui suivent : Comment pareille déconvenue est possible entre le Sénégal et le Cap-Vert, distants seulement de 450 km ? Comment cette mésaventure est-elle possible entre deux pays comptant la présence de deux fortes communautés de part et d’autre dans une proximité célébrée depuis tant de décennies ? Comment cela est-il possible entre deux états membres de la Cedeao ?
Les textes que partagent les 15 Etats membres de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) consacrent la libre circulation des citoyens dans cet espace. Autrement dit, tout ressortissant de la Communauté a le droit de se déplacer librement d’un Etat à un autre sans entrave. L’article 2 du Protocole A/P1/5/79 de Dakar du 25 mai 1979 sur la libre circulation des personnes, le droit de résidence et d’établissement, en ses principes généraux, disposait déjà : « Les citoyens de la Communauté ont le droit d’entrer, de réaliser et de s’établir sur le territoire des Etats membres. Le droit d’entrée, de résidence et d’établissement mentionné sera établi progressivement, au cours d’une période maximum de quinze (15) ans, à compter de l’entrée en vigueur définitive du présent protocole, par l’abolition de tous les obstacles à la libre circulation des personnes et au droit de résidence et d’établissement ». L’instauration de la carte d’identité biométrique depuis la 46e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la Cedeao, tenue à Abuja le 15 décembre 2014, stipule sa mise en circulation à partir de 2016. Cette carte d’identité biométrique sert également de document de voyage dans l’espace Cedeao.
Ne pas diviser ce que la géographie et l’histoire ont uni
Revenons sur le clip. Au-delà d’attirer l’attention des followers de YouTube et autres médias sociaux, il soulève un problème - qui reste à vérifier - à savoir la fréquence de ces interdictions d’entrée de Sénégalais sur le territoire cap-verdien. De quoi pousser les autorités du Sénégal et du Cap-Vert à se pencher sur la question afin que la population puisse être dûment informée sur les conditions d’entrée sur la base de leurs relations bilatérales et les textes de la communauté ouest-africaine.
Le problème de certains discours actuels ou de prises de parole publique est hélas une tendance à la généralisation. Il devient facile de traiter de brebis galeuses tout un troupeau alors que seule une chèvre a brouté dans le champ du voisin. On ne peut donc rester insensible quand le terme raciste est utilisé pour qualifier les Cap-Verdiens. L’intervieweur l’a fort heureusement compris et a cherché à le faire comprendre à la victime. Aujourd’hui plus qu’hier, il faut veiller au contenu de nos messages. Alerter, attirer l’attention oui, tout en évitant de diffuser quelques paroles susceptibles de diviser ce que la géographie, l’histoire et les relations ont uni.
Tout Cap-verdien, qui se respecte et connaît l’histoire de son peuple, est ouvert au monde. Le métissage et la diversité sont inscrits dans les gènes de ces Iliens dont l’un des ancêtres serait un roi wolof, dont l’embarcation à la dérive, se serait échouée sur les côtes de l’île de Santiago où se trouve Praia…
ALPHA BLONDY ANNONCE UNE ANNÉE SABBATIQUE
La star de reggae Alpha Blondy a annoncé son retrait de la scène musicale, pour au moins un an, après une intervention chirurgicale.
La star de reggae Alpha Blondy a annoncé son retrait de la scène musicale, pour au moins un an, après une intervention chirurgicale. D’après un communiqué parvenu à Abidjan.net, l’artiste a dû subir « une petite opération » au niveau d’une corde vocale et qui « s’est très bien passée ». « Et petit à petit, ma voix retrouve sa pleine capacité », rassure l’artiste qui ne manque pas de remercier « Dieu ». Toutefois, dit-il, « mes médecins me conseillent de me reposer encore quelques mois, j’ai donc décidé de poursuivre ma convalescence en prenant une année sabbatique ». « J’étais enthousiaste à l’idée de vous faire découvrir mon dernier album ‘’Eternity’’ mais ce n’est que partie remise pour partager ensemble ces moments précieux », a promis Jagger. Alpha Blondy a sorti en mai 2022 son vingtième album baptisé « Eternity ».
La chanteuse sénégalaise, Coumba Gawlo Seck aussi, a été contraint de se retirer de la scène musicale pour des raisons identiques. Après avoir eu des soucis aux cordes vocales, elle commence à retrouver la voix.
par l'éditorialiste de seneplus, tidiane sow
LE SÉNÉGAL SE MEURT, TROUBLEZ SON AGONIE MESSIEURS
EXCLUSIF SENEPLUS - Une belle opportunité s’offre à Niasse, Aminata Mbengue et à Idy de se démarquer de Macky. Tous les tenants de ce troisième mandat seront bientôt des individus méprisés, ballotés dans l’impénétrable cosmos de l’oubli
Vos mots sont nos maux, oui comme dirait Y. Moix « Votre parole est à la réalité, ce que la vie est à la taxidermie ». Tous ces nuages noirs qui planent sur la République ne sont dus qu’à la volonté d’un seul homme de vouloir confisquer le pouvoir. Nous ne devons pas accepter cela.
Nous découvrons chaque jour un peu plus, que lui et sa clique nous avaient menti. En 2019, ils faisaient l’apologie des deux mandats, c’était juste pour obtenir un second mandat. Aujourd’hui, par des détours de sémantiques obscures, par une hypocrisie sans nom, ils nous mentent à nouveau en justifiant un troisième mandat. Et à chaque fois, ils clament de dire la vérité. « Pour eux dire la vérité, c‘est juste changer de mensonge ». Ils versent alors pour soutenir leur argumentation dans des salmigondis qui ne laissent de doute sur leur degré de culture et la place qu’ils accordent à la démocratie.
Ils parcourent le pays avec des mallettes d’argent avec lesquelles ils humilient nos braves populations sevrées de tout, en leur donnant quelques liasses de billets qui insultent leur honneur. Là où ils massifient leur parti en vendant des cartes, l’opposition organise un « Nemekkou tour » où elle collecte des sommes considérables pour sa campagne future. Les dynamiques ne sont assurément pas les mêmes. Là on arrose pour se maintenir, là on collecte pour conquérir.
Pierre Mendès France, mon héros socialiste, disait qu’un homme politique a le devoir de dire ce qu’il pense, quoi qu’il lui en coûte. « Le peuple a besoin d’entendre le pour et le contre pour pouvoir juger », aimait-il à répéter avant d’ajouter « En démocratie rien n’est plus important que la vérité ».
Les soutiens de Benno doivent dire la vérité et se désolidariser du projet du président Sall de vouloir être candidat à un troisième mandat. Une belle opportunité s’offre à Niasse, Aminata Mbengue et à Idy, eux qui avaient combattu le dessein pernicieux de Wade, de parachever leur carrière politique en se démarquant de Macky et l’amener à renoncer à son projet. Wilane avait pourtant osé le pas de coté dans une émission du dimanche avant de se retrouver, dès le lendemain, rappelé à l’ordre par la meute apeurée du PS et, revenir dans le rang. Les échappées solitaires en politique demandent du courage que beaucoup n’ont pas. Ce qu’il leur en coûte semble plus important à leurs yeux que leur dignité. A partir de là, la plupart d’entre eux abdiquent.
C’est cette candidature illicite, dont l’issue pour le parti au pouvoir ne pourrait être que la victoire, qui donne lieu à cette rocambolesque histoire de viol. Voilà maintenant qu’un procès est annoncé, suite à l’instruction d’un dossier éminemment vide. Tout le monde sait que cette sordide histoire ne tient pas la route. Sonko sait qu’aller au procès, ce serait se jeter dans la gueule du loup. Il ne le fera pas. Il aura mille fois raison. Il lui faudra se battre avec ses armes sinon il connaitra la même fin que les Khalifa Sall et Karim Wade.
Sonko aurait-il fait une erreur en mars 2021 en ne poussant pas son avantage jusqu’à bouter Macky hors du palais ? Il avait appelé ses ouailles à respecter les institutions alors que le pouvoir était à la rue. Il y avait du Mohammed Ali dans ce geste. Souvenez-vous de cette droite retenue qu’il n’asséna pas à Foreman quand ce dernier s’affaissait sur le tapis lors d’une soirée de boxe torride au Congo.
Macky fait-il une grosse erreur d’appréciation en pensant que son plan se déroulera cette fois comme prévu, que les débordements de mars 2021 seront contenus et que, ce qui avait marché dans le passé marchera dans le futur ?
Une chose est sure en tout cas : s’il essaye de mettre la main sur Sonko, il brûlera ce pays et lui avec. Qui pour le raisonner ?
Je blâme ses compagnons qui le laissent faire tout en sachant que c’est la mauvaise voie. Il est encore temps qu’ils arrêtent de tourner autour d’eux mêmes juste pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs dont ils emplissent leurs âmes comme dirait Tocqueville. Ils ne peuvent plus rester dans leur coin et encourager le président dans son projet funeste, car la destinée de tous les autres est en péril. L’AFP, le PS, la LD, le PIT et tous les autres alliés dans sa coalition, doivent prendre leurs responsabilités, et dire au président de lâcher l’affaire. Qu’ils n’oublient pas qu’ils sont « les héritiers de ce qu’ils laissent faire, ce faisant, ils font ! » L’histoire les jugera au même titre que les protagonistes de premier rang.
Oui des hommes et des femmes de la société civile, des « neutres » tentent de rapprocher les positions mais ce ne sera pas facile cette fois. Babacar Ngom et Alioune Tine nous avaient sortis du mauvais pas lors des législatives passées. Ils étaient allés chercher un allié de taille ailleurs. Sonko et ses camarades avaient cédé face aux décisions contestables de la Cour constitutionnelle. Qui cette fois pour nous sortir de cette voie dangereuse à sens unique dans laquelle nous a engagés l’APR ? À qui d’autres faut-il parler pour désamorcer cette bombe ? Quand les gens sont acculés et que les enjeux sont importants, la négociation est plus ardue, les portes de sortie ténues. Il ne faudrait pas que ces bonnes volontés « deviennent des pompiers des cendres, quand il convient d’éteindre les flammes. »
Tous les tenants de ce troisième mandat seront un jour, pas très lointain, des individus oubliés sinon méprisés, sans importance, ballotés dans l’impénétrable cosmos de l’oubli. C’est à cette triste fin que leur destine leur aveuglement d’aujourd’hui. Que sont devenus les Farba Senghor, Ousmane Ngom et autres ?
Qu’ils arrêtent de se parer de grands airs de vertus ; « nous sommes un État de droit », « la justice suivra son cours », « le Conseil constitutionnel tranchera », glosent-ils ; alors qu’ils ne sont que dans l’exercice de leurs vices favoris, celui de contrefaire les sens des mots et de faire accroire des vérités qui n’en sont pas. Ils savent eux mêmes que ces grands mots, ces grandes poses ne servent qu’à masquer des canailleries mesquines. A-t-on vu un ministre ou un DG démis de ses fonctions ou jugé pour une affaire de mauvaise gestion ?
« Les hommes de génie sont des météores destinés à brûler pour éclairer leur siècle »*, parait-il. Nous en Afrique, il faut croire que nos chefs d’État ne sont pas des génies. Ils veulent des troisièmes mandats !
Pourtant le Sénégal, dans le concert des nations africaines est un pays dont la parole était attendue et les comportements observés. Il nous faut être à niveau. Pour la parole on sait ce qu’elle est advenue. Elle a été galvaudée. Gageons que nos comportements ne suivront pas ce même triste chemin.
Dr Tidiane Sow est coach en Communication politique.
Notes :
M. Barrés : Cahiers, 1899
Y. Moix : Dehors, 2018
A. Tocqueville : De la Démocratie en Amérique, 1835
N. Bonaparte : Discours de Lyon, 1791
L’AMBASSADEUR DE FRANCE AU BURKINA RAPPELÉ À PARIS POUR "CONSULTATIONS"
Le Quai d’Orsay a annoncé, jeudi 26 janvier, avoir rappelé l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade pour "consultations", au lendemain de l’annonce du retrait des troupes françaises du pays d’ici un mois.
Le Quai d’Orsay a annoncé, jeudi 26 janvier, avoir rappelé l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade pour "consultations", au lendemain de l’annonce du retrait des troupes françaises du pays d’ici un mois.
"Dans le contexte des derniers développements intervenus au Burkina Faso, nous avons décidé de rappeler notre ambassadeur à Paris, pour mener des consultations sur l’état et les perspectives de notre coopération bilatérale", a annoncé le ministère des Affaires étrangères, selon France 24.
Paris a pris acte de la décision du gouvernement burkinabè, confirmée lundi, de mettre fin à un accord de défense de 2018 avec la France.
LES PRIX DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION EN REPLI DE 0, 5 % EN DECEMBRE (ANSD)
Les prix des matériaux de construction ont enregistré en décembre dernier une baisse de 0, 5 % comparativement à leur niveau du mois précédent, a-t-on appris jeudi de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).
Dakar, 26 jan (APS) – Les prix des matériaux de construction ont enregistré en décembre dernier une baisse de 0, 5 % comparativement à leur niveau du mois précédent, a-t-on appris jeudi de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).
Cette baisse est en lien avec celle constatée sur les prix des matériaux de plomberie et sanitaire (-1, 1 %), des matériaux de base (-0,9%), des matériaux pour le revêtement des murs et sols (-0,5%) ainsi que ceux des matériaux pour étanchéité (-0,1%), a indiqué la structure.
Dans une note flash consacrée à l’Indice des prix des matériaux de construction (IMC) rendue publique le même jour, l’ANSD signale toutefois que cette tendance baissière avait été limitée par la hausse de 0, 7 % des coûts des matériaux de menuiserie.
En variation annuelle, les prix des matériaux de construction ont bondi de 8,5%, a fait savoir la source.
LE GROUPE MUSICAL MANANTALI ANNONCE SON COME-BACK
Le groupe musical '‘Manantali'' devenu ‘’Super Manantali'' sera en concert en février à Matam, soit 29 ans après sa dernière prestation, a-t-on appris jeudi du chanteur-guitariste Abdoul Diallo, un de ses membres.
Matam, 26 jan (APS) – Le groupe musical '‘Manantali'' devenu ‘’Super Manantali'' sera en concert en février à Matam, soit 29 ans après sa dernière prestation, a-t-on appris jeudi du chanteur-guitariste Abdoul Diallo, un de ses membres.
‘’A travers ce concert prévu au mois de février à Matam, nous voulons relancer le groupe de musique Manantali, dont la dernière prestation remonte à l’année 1994’’, a dit dans un entretien, M. Diallo, un des membres du groupe Manantali originel.
Le groupe sera en concert les 10 et 11 février à Gourel Défa, un quartier de la commune de Matam, a-t-il précisé.
Le musicien a annoncé que des jeunes chanteurs et instrumentalistes de la région seront invités ‘’en vue d’assurer la relève et de relancer le groupe''. Parmi ces jeunes talents, il a cité Amadou Mbaye de Sinthiou Bamambé et les membres du groupe Funébé (Les jumeaux).
Abdoul Diallo a dénoncé ‘’le manque de soutien'' des autorités locales au secteur de la Culture.
‘’La culture, selon lui, est le parent pauvre dans cette région où aucun festival n’est inscrit dans l’agenda culturel’’.
Le groupe ‘’Manantali'', créé en 1992, a rencontré des difficultés deux années après, ce qui a mis fin à l'aventure.
‘’Aujourd’hui, a-t-il souligné, parmi les dix musiciens fondateurs du groupe originel, il n’en reste que deux, Seydou Guèye et moi, et notre manager, Mamoudou Mbow dit Gnilel dans cette nouvelle version appelée Super Manantali’’.
Après l’éclatement du groupe musical ‘’Manantali'', Abdoul Diallo dit avoir débuté ‘’une carrière solo avec une dizaine de musiciens et un staff’’.
En 1994, il part en tournée avec le guitariste Jeannot Oliveira dans le département de Podor.
Dans sa carrière solo, le chanteur-guitariste Abdoul Diallo a sorti trois albums. Le premier sorti en 2002 est intitulé ‘’Thierno Samassa'' du nom du chef religieux de Matam. Il y a eu ensuite les album ‘’Maayo'' (fleuve) ‘’Dialtaabé'' (maître pêcheur).
Agé de plus de 60 ans, le chanteur-guitariste Abdoul Diallo habite Soubalo, un quartier populaire de la commune de Matam.
En dehors de la musique, il s’adonne à la peinture, métier, qu'il dit avoir a appris aux côtés du guitariste Jeannot Oliveira.