Le milieu de terrain des Lions, Idrissa Gana Guèye, titularisé d'entrée, vendredi, face au Mozambique en match comptant pour les éliminatoires de la CAN 2024, livre son 100e match avec l'équipe nationale de football du Sénégal, battant du coup le record que détenait jusque-là Henri Camara.
Au stade Abdoulaye-Wade de Diamniadio, situé à une trentaine de kilomètres de Dakar, contre le Mozambique en éliminatoires de la 34e Coupe d'Afrique des nations (CAN) prévue en 2024 en Côte d'Ivoire, Gueye a franchi d’une unité le record que détenait depuis longtemps Camara avec 99 matchs.
L’actuel vice-capitaine des Lions du Sénégal a été sélectionné pour la première fois en équipe nationale A en 2011. En 2012, il a été appelé à jouer les Jeux olympiques de Londres avec l’équipe nationale des moins de 23 ans.
Trois ans plus tard, Idrissa Gana Gueye participera pour la première fois à une phase finale de la CAN, celle de 2015. En juin 2017, après avoir joué la CAN de la même année, il inscrit son premier but en équipe nationale pour les éliminatoires de la CAN 2019, contre la Guinée équatoriale.
Gueye a participé avec le Sénégal à la Coupe du monde de football 2018, en Russie. L'année suivante, il est finaliste la CAN 2019, remportée par l'Algérie (0-1), et est désigné membre de l’équipe-type de cette édition de la compétition africaine.
Vainqueur de la 33e édition de la CAN, le 6 février 2022, il participe ensuite à la Coupe du monde de la même année, au Qatar. Le Sénégal a été éliminé en huitièmes de finale par l'Angleterre (0-3).
Formé à partir de 2003 à l'Institut Diambars, un club de Ligue 1 sénégalaise, il rejoindra Lille (Ligue 1 française) en 2007. Après huit années passées dans ce club, il s'engage en 2015 avec Aston Villa (Premier League anglaise) pour quatre saisons. Gueye a joué 176 matchs avec Lille et a marqué six buts.
Le milieu de terrain sénégalais ne passe qu'une saison avant Aston Villa et signe un contrat en 2016 avec Everton (Premier League anglaise). Après trois années passées chez les Toffees, Gueye rejoint le Paris Saint-Germain.
Il quitte le club de la capitale française en septembre 2022 et retourne à Everton avec un statut de finaliste de la Ligue des champions (2020), contre le Bayern Munich.
A 33 ans, l'actuel vice-capitaine de l'équipe nationale du Sénégal s'est engagé avec le club anglais pour deux ans.
Le sélectionneur des Lions du Sénégal, Aliou Cissé, s’est réjoui de la ‘’longue carrière’’ d’Idrissa Gana Gueye en équipe nationale. Il a contribué au développement du football sénégalais, selon Cissé.
‘’C’est un modèle pour tous les jeunes Sénégalais qui aspirent à devenir des footballeurs professionnels. C’est un grand professionnel et un véritable gagneur’’, a reconnu le sélectionneur national lors d’une conférence de presse, avant le match contre le Mozambique.
‘’Idrissa Gana Gueye est un pur produit sénégalais’’, a dit Cissé en faisant allusion à la longue carrière en équipe nationale du champion d’Afrique.
par Amadou Tidiane Wone
APPEL DES QUATRE COINS DU MONDE
Les 104 premiers signataires de l’appel lancé à Macky Sall à « Revenir à la raison » font le pari qu’il en est suffisamment doté. Il serait dommage qu’ils perdent ce pari. Entendez le mugissement de la colère populaire avant qu’il ne soit trop tard
Les Professeurs Abdoulaye Elimane Kane, Boubacar Barry, Abdel Kader Boye, Fatou Sow, les journalistes et écrivains Sophie Bessis, Boubacar Boris Diop, et tant d’autres personnalités influentes, ont unis leurs voix pour lancer une alerte face à ce qui semble relever d’une judiciarisation de la vie politique au Sénégal.
Un appel de cette nature suppose et attend une réponse et ne doit, surtout pas tomber dans une polémique stérile qui ne ferait que creuser, davantage, un fossé d’incompréhension. Nous espérons que le Sénégal, ses dirigeants et son vaillant peuple, sauront apporter encore une fois de plus, des raisons d’espérer à l’Afrique toute entière par le dialogue et le respect mutuel.
Plus généralement. L'une des beautés de l’avènement des réseaux sociaux est l’effacement des frontières devant la solidarité agissante des esprits. La communion des cœurs, sur des causes justes, défie le temps et l'espace. La solidarité humaine transfrontalière retrouve ainsi du sens. Elle va, résolument, à l'assaut d'un ordre ancien qui semble perdre pied. Inéluctablement. Malgré les dérives langagières qui essaiment, par-ci par-là, les réseaux sociaux offrent des raccourcis pour rebâtir des digues solides en vue de contenir les dérives autoritaires d’où qu’elles puissent venir.
La signature d'un appel, par plus d'une centaine, et bientôt plus de deux cent personnalités d'origines diverses, unis par l'urgence de se tenir debout pour sauver le meilleur de la démocratie sénégalaise, nous touche profondément. La prise de conscience de devoir jouer une partition dans la préservation du modèle démocratique sénégalais, par tant de nationalités différentes, est un signal fort qui mériterait d’être entendu, avec lucidité et bienveillance, par les autorités sénégalaises, certes. Mais ce signal s’adresse, aussi, à l’ensemble des acteurs de la classe politique de tous les pays du continent africain. Pour leur dire que le combat pour la démocratie et la défense des droits humains, au sens large, doit rester au-dessus des clivages partisans ou claniques. Il se situe au-delà des mandats électifs, de leur durée et de leur nombre. Il s’inscrit dans l’ordre de l’Éternité des Nations…
Rassembler sur un texte collectif autant de sommités mondiales est encourageant. Cela préfigure de lendemains radieux pour une Afrique nouvelle, décomplexée et mieux organisée. La mission de veille et d’alerte des intellectuels, universitaires et penseurs de tous les pays doit, désormais, se doter de tous les outils de transmission et de partage d’informations fiables et pertinentes en temps réel. A l’ère des fake news et autres manipulations par l’intelligence artificielle, les intelligences humaines doivent mutualiser leurs ressources pour minimiser les risques de désordre…organisé.
Les 104 premiers signataires de l’appel lancé au président Macky Sall à « REVENIR À LA RAISON » font le pari qu’il en est suffisamment doté ! Il serait dommage qu’ils perdent ce pari. Ils semblent lancer, comme une bouée de sauvetage, à l’ensemble des collaborateurs proches du chef de l’État du Sénégal, pour leur éviter la noyade dans l’ivresse du pouvoir. Nous en connaissons quelques-uns qui ne mériteraient pas le sort infâme d’une réduction à la poussière dans les catacombes de l’histoire ! Le sort, déjà vu et peu enviable, de tous les despotes non éclairés… Alors, à ces hommes et femmes au bord de la tentation de la déraison, nous disons avec des mots simples : entendez le mugissement de la colère populaire avant qu’il ne soit trop tard… Nul ne peut contenir la mer avec ses bras. La déferlante de la jeunesse est une exigence d’avenir. Un avenir qui leur appartient. Définitivement.
CAN 2024, LES LIONS SE REGALENT AVEC LE MOZAMBIQUE
Le Sénégal a battu le Mozambique, 5-1, vendredi, en match comptant pour la troisième journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations prévue en Côte d’Ivoire en 2025.
Diamniadio, 24 mars (APS) – Le Sénégal a battu le Mozambique, 5-1, vendredi, en match comptant pour la troisième journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations prévue en Côte d’Ivoire en 2025.
La rencontre s’est déroulée au stade Me Abdoulaye Wade de Diamniadio, dans le département de Rufisque.
Les buts sénégalais ont été inscrits par Youssouf Sabaly (10e mn), Sadio Mané (15e mn), Ilimane Ndiaye (30e mn), Boulaye Dia (35e mn) et Habib Diallo (88e mn).
Les Mozambicains ont réduit le score par Gilclo Vilanculos à la 47e mn.
LE DOCTEUR DES CONTESTATAIRES
Le 16 mars, dans un bref entretien réalisé dans l’enceinte de sa clinique où affluaient les manifestants blessés, Babacar Diop contait Suma Assistance, fondée il y a 36 ans. Portrait !
En 2011-2012, il a été au chevet de Macky Sall, de Cheikh Bamba Dièye, d’autres personnalités comme d’illustres anonymes, à l’instar de Mamadou Diop emporté par le dragon de la police. Le 16 mars, dans un bref entretien réalisé dans l’enceinte de sa clinique où affluaient les manifestants blessés, il nous contait Suma Assistance, fondée il y a 36 ans, qui n’est rien d’autre que ‘’ce qui m’appartient’’. Pas à lui, mais à chaque Sénégalais.
C’est un Babacar Niang très souriant qu’on avait quitté ce jour-là, le 16 mars dernier, dans l’enceinte même de sa clinique Suma Assistance. Il venait juste d’arriver, n’était même pas encore sorti de son véhicule. Accroché, il s’est prêté volontiers aux questions. Sur l’affluence des manifestants dont certains avaient fini de faire de l’établissement un lieu de refuge, il répondait : ‘’D’abord, je pense que c’est dû simplement à un problème de voisinage ; ce qu’on appelle ‘aakhou deukeundo’. Quand on a un bon voisin qui se trouve dans des difficultés, en bon citoyen, en bon être humain, on se doit de l’assister. C’est un devoir.’’
Les impacts, il n’est pas le seul à les ressentir. Même les patients en souffrent dans leur chair. La fumée et l’odeur des grenades lacrymogènes les rejoignaient jusque dans les chambres, se plaignait-il déjà. ‘’J’ai eu à téléphoner au commissaire de Dieuppeul, à chaque manifestation, pour lui dire de penser aux gens qui sont là, d’informer les gens que nous sommes dans un hôpital. Aujourd’hui, j’ai failli mettre deux barrages d’ambulances dans la rue, avec des tenues blanches, pour leur montrer que c’est une zone de soins….’’, avait-il dit à ‘’EnQuête’’, lors de l’entretien qui a eu lieu vers les coups de 19 h.
Son message semble être tombé dans l’oreille d’un sourd. Il faut, en effet, demander aux députés de Yewwi Askan Wi et à certains journalistes qui ont été gazés devant la clinique. Résultat : certains clients fuient son établissement à cause des désagréments. D’autres, qui auraient pu venir, tentent de l’éviter. Tout en s’excusant auprès des pensionnaires, l’urgentiste reste droit dans ses bottes et compte poursuivre le seul combat qui l’intéresse : porter assistance aux gens qui n’en sont pas pourvus. Ce qui date bien avant l’affaire Ousmane Sonko et l’implantation à la cité Keur Gorgui.
En 2011-2012, alors que Suma était sur l’avenue Cheikh Anta Diop de Dakar, il était déjà le préféré de beaucoup de personnalités et des manifestants victimes de la répression policière. Comme par prémonition, lors de l’entretien, il prenait à témoin le président de la République et Cheikh Bamba Dièye. À la question de savoir pourquoi sa proximité avec l’opposition, il répond : ‘’Ce qui se passe aujourd’hui se passait en 2011-2012. L’actuel président lui-même venait à Suma avec des blessés. Vous pouvez aussi appeler l’ancien maire de Saint-Louis, M. Dièye, qui a eu un traumatisme crânien et qui était passé chez nous… C’est en l’accompagnant dans nos locaux, à l’époque, que Macky Sall lui-même avait interpellé le président Wade en lui disant que si ça continue, il va déposer une plainte à la Cour de La Haye… Je me demande parfois si l’homme a une mémoire.’’
Né il y a près de 67 ans, grandi à Ngor, le Dr Niang est rentré au Sénégal au milieu des années 1980 et a fondé ce qui est devenu une référence en matière de couverture médicale de certains grands événements. Suma, comme il le définit, est un mot wolof qui signifie ce qui m’appartient. ‘’Suma appartient aux Sénégalais. C’est pourquoi nous sommes partout où se trouvent les Sénégalais. Pas seulement dans les manifestations politiques. Ça fait 36 ans depuis qu’on a commencé à couvrir le Magal de Touba, pour assister les gens gratuitement pendant cinq à six jours. On fait la même chose à Tivaouane et à Popenguine. On a donc une envergure nationale. Comme je l’ai dit, on est partout où on peut trouver les Sénégalais. Et on reçoit toutes sortes de malades. Aujourd’hui même, on a reçu des conducteurs de moto, un monsieur qui avait son pousse-pousse et qui a été blessé… On est là pour les Sénégalais’’.
Covidgate
En tout cas, pour ce qui est de la couverture des rassemblements politiques de l’opposition, Suma est devenu un leader incontestable et incontesté. À chaque fois, explique son fondateur, il y a un dispositif spécial composé d’un médecin, d’un infirmier, d’un ambulancier et d’une ambulance, ainsi que d’autres qui sont en alerte, prêts à se déployer en cas de nécessité. Pour lui, cela n’est pas propre aux manifestations politiques. ‘’Quand il y a eu les événements du stade Demba Diop, c’est nous qui étions sur place. C’est nous qui avions informé le Samu et SOS Médecins. C’est ce dispositif que nous appelons la couverture médicale chez nous. On a aussi notre système qui est basé sur les abonnements. On pense qu’à chaque fois qu’il y a une population, il y a un abonné parmi eux. Pour ces abonnés, on s’est engagé à être avec eux partout où il peut y avoir des problèmes. Tout ce qui nous intéresse, c’est l’être humain, c’est de le soulager et de le laisser partir’’.
Pour lui, le Suma s’aligne ainsi sur les standards internationaux. En Europe, explique-t-il, partout où il y a des groupements de plus de 50-100 personnes, le préfet doit mettre en place des systèmes de secours pour tout le monde. ‘’Ici, même les gens en tenue, quand ils se blessent, il n’y a personne pour les assister. On voit de beaux camions d’intervention, mais rien pour secourir. Le ministère de l’Intérieur devait mettre quelques véhicules de secours pour tous. Pas seulement pour les hommes de tenue’’, alerte le spécialiste qui n’a pas manqué de s’interroger sur l’absence des pompiers et du Samu dans la couverture des manifestations politiques.
‘’J’ai une fois demandé pourquoi. Il semblerait qu’il y a une législation qui le leur interdit. Avant, on disait que ce sont les manifestations non autorisées qui ne sont pas couvertes. Mais la vérité est qu’il y a des manifestations autorisées et on ne les voit pas’’.
Révélé au grand public par la Covidgate, le docteur Babacar Niang s’est toujours battu contre les injustices, aux côtés des faibles. Aux Législatives de 2022, il a été investi sur la liste nationale de Jammi Gox Yi dirigée par Fadel Barro. Selon les proches de Doudou Sène, agent à la mairie de Médina tué lors des manifestations alors qu’il défendait sa mairie, Suma l’aurait négligé, parce que, dénoncent-ils, c’est une clinique qui donne la priorité aux partisans du Pastef. Ce que le médecin urgentiste réfute catégoriquement.
Revenant sur l’intervention qui l’a le plus marqué, l’urgentiste déclare sans hésiter : ‘’C’est Mamadou Diop écrasé par le dragon. On avait d’ailleurs donné son nom à une ambulance.’’
Mobilisation, depuis son arrestation
Depuis son arrestation, ses collègues médecins semblent se mobiliser pour lui porter assistance. Pour Boubacar Signaté qui ne semble pas toujours en phase avec lui, il faut reconnaitre au médecin ses qualités. Sur sa page Facebook, il déclare : ‘’Si certains me voient défendre le Dr Babacar Niang, ils seront sans doute étonnés et d’autres se diront, c’est parce que ça concerne Sonko (il semble être proche ou membre de Pastef, NDLR). Rien à voir. Je reste sur des principes. Ceux de défendre mon collègue, un confrère et un aîné, celui dont on parle dans mon sermon et dans mon Code de déontologie médicale. C’est un homme difficile, caractériel. J’avais des relations très heurtées avec lui et le personnel de Suma Assistance, y compris sur les réseaux sociaux. Sur le plan humain, il a des qualités, des défauts, il fait de très bonnes choses et de moins bonnes choses. En somme, c’est une personne normale.’’
Sur le plan médical, rappelle M. Signaté, le directeur de Suma est le premier des médecins urgentistes du Sénégal, un entrepreneur médical et un grand professionnel. À en croire le médecin, le Dr Niang peut aussi être un excellent diplomate. Comme fatigué par les critiques de son jeune frère, il le fit appeler un jour dans son bureau. Il lui dit, rapporte Boubacar dans son témoignage élogieux : ‘’Boubacar, on va faire une chose : Tout ce qui concerne Suma Assistance que tu veux dénoncer de bonne foi, que tu veux critiquer de façon objective, fais-le, comme tu le fais avec d’autres, comme tu le fais avec le ministère ou avec notre système de santé en général. Si tu veux m’en parler avant, ce serait bien, mais tu n’es pas obligé. Suma Assistance, ce n’est pas pour moi, c’est pour tout le monde. Donc, tu as aussi un droit de regard sur ce qui s’y fait.’’
Maintenant, pour tout ce qui concerne le docteur Babacar Niang, enchainait-il, ‘’lui c’est ton grand frère, tu viens toquer à ma porte ou tu viens à la maison et tu m’en parles. Parce que si je t’entends encore parler de moi, SOS Médecins ‘laa lay fek’ ou bien je débarque chez toi et tu verras que ‘douma sa morome’. Et on a rigolé, je suis parti. Depuis, si jamais, je passe aux Almadies à côté de chez lui, qu’il me voit passer sans m’arrêter et lui dire bonjour, c’est des histoires. ‘Lolou la sekheu ak grand bi’’’, rapporte le jeune médecin à l’endroit de celui qu’il présente comme son grand.
Par Assane Guèye
DÉMOCRATIE SANS DÉMOCRATES
Dans un monde qui bascule dans l’irrationnel, ce qu’on définit par « gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple » vire à la caricature du totalitarisme.
« La démocratie n’est pas le consensus mais l’art de gérer les différends sans conflits et de manière civilisée ». Le philosophe Jankélévitch poursuit ici un idéal de plus en plus illusoire. Dans un monde qui bascule dans l’irrationnel, ce qu’on définit par « gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple » vire à la caricature du totalitarisme. Pire encore, telle qu’elle est pratiquée dans de nombreuses contrées, cette démocratie n’est plus qu’un gadget. Les projets de braquage qui fusent de toutes parts la rapetissent sans cesse. Pour ce qui nous touche plus directement, la réputation d’exception sénégalaise n’est certes pas usurpée. Mais ce n’est pas demain la veille l’âge d’or pour notre modèle démocratique. Loin s’en faut, celui-ci traverse une fort mauvaise période qui est le résultat du manque de probité et d’hygiène morale. Il est commode de brandir des slogans et des mots-valises. Patrie avant le parti, patriotes, libéraux, socialistes et consorts ne sont plus que tromperie sur la marchandise. Ceux qui les portent n’ont pas de dilection particulière pour le pays.
Candidature à dose homéopathique
La douche froide est terrible suite à la candidature insinuée, expresse et à dose homéopathique dans un hebdomadaire français. C’est un pas dans la mauvaise direction. Loin de nous l’idée de jouer au juge des élégances. Gardons-nous donc de délivrer la moindre leçon. Le bon sens fera la suite. On ne peut être plus royaliste que le roi ni vouloir le bien d’autrui contre son propre gré. Le refus d’entrer dans la légende, le rejet du panthéon national, c’est aussi une liberté. On va seulement déplorer que le recul de la raison ait globalement pignon sur rue. Il ne restera alors plus qu’une issue. C’est de se préparer à une levée de boucliers qui va tourner en boucle. Comme en 2011, la cacophonie fera siffler les oreilles. Comme il y a dix ans, on pourrait être la risée du monde.
Des gélules pour la démocratie
Beaucoup en rient et pointent une simulation sanitaire et une maladie diplomatique. De l’autre côté, les symptômes sont tout aussi délirants. Il faut des gélules pour les soigner. L’hypocondrie est venue s’ajouter au mal de dos. À force de vouloir monopoliser la douleur, on peut finir comme un légume ou une salade fatiguée. Quant à cette histoire d’évacuation ou de tourisme sanitaire, il semble bien que ce soit une automutilation générale et un aveu d’échec cuisant. Les soins médicaux dépaysés dans les hôpitaux parisiens et marocains ont une signification toute simple. Ça veut dire que l’on vit dans un désert médical où il vaut mieux ne pas tomber malade. Ils sont de plus en plus nombreux ces compatriotes qui traînent des pathologies qu’ils ont du mal à soigner faute de moyens. Et dire que les premiers médecins africains étaient d’abord Sénégalais rend notre cas encore plus désespérant. C’est donc en auscultant nos politiciens remplis de rouerie et d’amateurisme qu’on cerne le mieux l’obscurité de l’âme humaine. Leurs calculs médiocres font des prouesses en matière de transformation de larges franges de concitoyens en gueux.
Les Sénégalais dénaturés
D’habitude si jovial et épris de paix, le Sénégalais est tenaillé par le pessimisme et la colère. Il n’est pas besoin d’aller loin pour comprendre le pourquoi on en est arrivés là. Aucune pilule du bonheur ne peut enrayer le trop-plein de stress. Qui est donc capable de placer le bonheur collectif au-dessus de tout ? Un tunnel interminable s’ouvre devant nous tous. C’est la cohue. Le panel des candidats potentiels n’est guère enthousiasmant. Il y a du tout dans les cortèges. On voit les arrogants, les bretteurs, les incompétents, les prétentieux, les inconséquents, les figurants et une flopée de saltimbanques. La panne de la démocratie nous dit que le pays est en panne de leaders charismatiques et méthodiques. L’anarchie qu’on confond avec la démocratie balaie tout sur son passage.
LE LION QUI DORT, UN LION BLESSÉ
Dans ce Mortal Kombat entre Macky Sall et Sonko, on a l’impression que c’est la saison 2 du film de 2021 qui se joue. Sonko, aidé par « l’armée » de la rue avait secoué la République. Presque à genou. Pouvoir vacillant, justice affaiblie.
Dans ce Mortal Kombat entre Macky Sall et Sonko, on a l’impression que c’est la saison 2 du film de 2021 qui se joue. Sonko, aidé par « l’armée » de la rue avait secoué la République. Presque à genou. Pouvoir vacillant, justice affaiblie... religieux en sauveurs. Mars 2023, on dirait que les choses semblent inversées. Le « Lion qui dort » est réveillé. Et c’est la hargne d’un Lion blessé, qui remue la crinière et prêt à bondir sur sa proie. Pouvoir requinqué, Sonko affaibli, Pastef en démantèlement. La défiance dans les réseaux sociaux cède à la méfiance pour éviter Rebeuss. Mais qui peut jurer du dénouement de ce film ?
YAW DÉCLENCHE UN NOUVEAU PLAN D’ACTIONS
Le Sénégal est sous haute tension. La coalition Yewwi Askan Wi déclenche un nouveau plan d’actions. Dans une déclaration faite ce vendredi 24 mars, Déthié Fall, a annoncé une marche prévue le 29 mars prochain, veille du procès opposant Mame Mbaye et Sonko
Le Sénégal est sous haute tension. La coalition Yewwi Askan Wi (Yaw) déclenche un nouveau plan d’actions. Dans une déclaration faite ce vendredi après-midi, 24 mars, Déthié Fall, l’un des responsables de la coalition d’une frange de l’opposition, a annoncé la tenue d’une marche prévue le 29 mars prochain, la veille du procès en diffamation opposant le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, au leader de Pastef, Ousmane Sonko.
“Quelles que soient ses intentions, ses moyens de répression, nous continuerons de lui faire face. Il s’agit de notre démocratie, de la défense des libertés”, a menacé l’opposant.
L’objectif ultime, a-t-il souligné, “c’est le départ du Président Macky Sall le 25 février 2024 et la participation de tous les candidats” qui le souhaitent.
L’ex-collaborateur d’Idrissa Seck, qui a commencé par dénoncer les arrestations tous azimuts et consécutives aux événements du 16 mars 2023, a tenu à “rassurer” les militants et sympathisants des partis de Yaw sur “la détermination” des leaders.
Poursuivant, le président du Parti républicain pour le progrès (Prp) a ajouté, concernant la marche, que celle-ci devrait s’ébranler du Rond-point de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) jusqu’à la Médina. A l’en croire, la demande d’autorisation a déjà été introduite par le député Abass Fall.
Déthié Fall d’enchainer : “(Yaw) a commencé à travailler à travers ses bases, dans les 46 départements du Sénégal, pour des marches le 30 mars.” Ce n’est pas fini. Puisqu’a-t-il annoncé d’autres manifestations prévues, sur l’ensemble du territoire national, le 3 avril prochain, veille de la célébration de l’Indépendance du Sénégal.
“Notre pays vit des moments sombres de son histoire avec des arrestations arbitraires, des violations systématiques des droits de l’homme, des entorses à la démocratie et des emprisonnements tous azimuts, de toute idée contraire aux idées du pouvoir et de la majorité. Cette situation extrêmement compliquée nous renvoie à la nécessité pour l’opposition de se battre pour sauvegarder les acquis démocratiques et l’État de droit”, a renchéri Malick Gakou.
Le patron du Grand parti (Gp) d’expliquer : “C’est tout cela qui fait que la coalition (Yaw) mue par cette détermination absolue de ne ménager aucun effort a décidé d’adopter ce plan d’actions”.
Les affrontements entre les partisans de Ousmane Sonko et les forces de l’ordre ont fait au moins trois morts depuis le 16 mars dernier.
par El Hadji Omar Youm
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RÉPONSE AUX DÉPUTÉS ANDRÉ CHASSAIGNE ET JEAN PAUL LECOQ
EXCLUSIF SENEPLUS - Le réflexe néocolonial est têtu. Je ne savais pas que le Conseil constitutionnel du Sénégal avait un bureau siégeant en France. Les droits d'Adji Sarr et de Mame Mbaye Niang ont-ils moins de valeur que ceux de votre protégé Sonko ?
Votre lettre du 17 mars 2023, adressée à madame Catherine Colonna, la ministre française de l'Europe et des Affaires étrangères donc au gouvernement de la République française, révèle malheureusement, encore une fois, la difficulté d’une certaine partie de la classe politique française à se départir du transcendantal colonial.
Par votre courrier susmentionné, vous étalez à la face du monde votre totale ignorance des réalités politiques du Sénégal sur un fond de mépris clivant qui fait, ce qui est inadmissible, la promotion des mouvements facétieux et factieux dont l'objectif irréfutable est de mettre à terre notre système institutionnel et démocratique.
N'eut-été le caractère escamoteur de votre message, pernicieusement fuite pour lui donner une dimension internationale, les contre-vérités y contenues, le mépris manifeste à l'égard de la crédibilité de nos institutions ainsi que la désinvolture affichée à l'égard de notre souveraineté en tant que peuple libre ayant toujours hissé, par des mécanismes internes performants, notre démocratie au rang des grandes, votre écrit captieux n'aurait suscité aucune réaction de notre part sauf à demander son classement au musée des bêtisiers de certains acteurs politiques indigne d'un héritage riche de ses brillants leaders dont le plus contemporain Georges Marchais.
Chers députés,
Avant d'en venir sur le fond de votre insipide lettre, je me dois de relever la formelle contradiction de votre démarche sarcastique par laquelle vous dénoncez la politique africaine de la France, marquée par l’ingérence dans les affaires intérieures des pays africains, tout en sollicitant l’intervention de la ministre française des Affaires étrangères afin que les questions politiques internes au Sénégal soient inscrites à l'agenda du dialogue entre le gouvernent de la France et celui du Sénégal.
Le réflexe néocolonial est têtu...
Mieux, vous dénoncez une présumée ingérence du président Macky Sall dans la politique intérieure française, relayant, de manière grossière, des rumeurs d'une générosité du président sénégalais à l'endroit de madame Marine Le Pen.
Ce que vous demandez au gouvernement français si ce n'est de l'ingérence s'appelle comment ? De l'immixtion dans les affaires relevant de la politique intérieure d'un Etat souverain.
Vous vous permettez même de sélectionner, nûment, les candidatures validées et celles qui doivent être écartées lors de l’élection présidentielle de février 2024.
Je ne savais pas que le Conseil constitutionnel du Sénégal avait un bureau siégeant en France dans un cadre infantile d'un groupe parlementaire dirigé par un enragé dont la cécité intellectuelle est mêlée au préjugé néocolonial.
Quant au fond, votre lettre est I'exemple de la légèreté, pour ne pas dire de la lâcheté avec les faits et la vérité.
C'est pourquoi, je me dois de vous préciser les points ci-après :
1. pays souverain, le Sénégal modèle de démocratie s'est doté, très tôt, d'institutions indépendantes, animées par des femmes et des hommes de qualité dont l'expertise et la rigueur sont saluées partout.
Ce n'est pas à vous, ni à qui que ce soit, même si vous êtes nés avant les indépendances des pays africains, par réflexe congénital, de dire le droit à la place de nos institutions judiciaires qui s'acquittent de leur exaltante mission au nom exclusif du peuple sénégalais souverain.
La participation aux élections est encadrée par la loi et il n'appartient à personne de la dire autres que les institutions que le Sénégal s'est librement choisies.
2. II n'y a aucun problème entre le président Macky Sall et l'opposition sénégalaise. Réformateur confirmé, le président Sall a apporté de nombreux changements pour la modernisation de la démocratie sénégalaise.
Notre pays est une démocratie majeure où personne n'est inquiétée pour ses opinions. Les libertés publiques et individuelles sont garanties sans réserve en dépit de dérives graves notées chaque jour contre les institutions.
Pourquoi, de toute I'opposition sénégalaise, il n'y a que monsieur Ousmane Sonko qui soit empêtré dans des dossiers judiciaires? La vérité est pourtant toute simple et limpide.
Monsieur Sonko a été accusé de viols répétés et de menaces de mort par une jeune fille officiant dans un salon de message que l'accusé fréquentait. Ce dossier est devant la justice. Comblen d'hommes politiques en France ont eu maille à partir avec la justice pour divers motifs ?
Messieurs les députés vous pensez, sans doute, que lorsqu'il s'agit de votre pays, votre justice qui a condamné Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Fillon, Jérôme Cahuzac, Bernard Tapie, Claude Guéant est une justice libre et indépendante et que pour nos pauvres pays africains, en l'occurrence le Sénégal, nous n'avons que des « machins» au service du pouvoir exécutif servant à réprimer des opposants... Je vous pardonne cet affront sur fond de préjugé néocolonial qui jette manifestement le discrédit sur notre institution judiciaire incarnée par des hommes crédibles, compétents et professionnels.
Messieurs les députés,
Devons-nous considérer la période pré-électorale comme une période d'impunité offrant une immunité absolue aux acteurs politiques notamment les candidats déclarés pour qui aucun acte ne sera suffisamment grave pour mériter d'être examiné par la Justice ou devons-nous être des militants de la justice pour tous, en considérant que nul n'est au-dessus de la loi conformément à notre pacte républicain ?
Les droits des plaignants notamment Adji Sarr pour viol et menaces de mort et Mame Mbaye Niang pour diffamation ont-ils moins de valeur que ceux de votre protégé Ousmane Sonko ? Pourquoi la liberté de diffamer prévaudrait-elle sur la dignité d'autrui ?
Pourtant vous vous gardez, soigneusement, de dénoncer les fuites en avant de votre chouchou qui verse dans le dilatoire et la provocation, défiant les institutions de la République, la justice et les forces de défense et de sécurité notamment.
Pis, monsieur Sonko a fait des appels répétés à l'insurrection, provoquant des dégâts matériels et des pertes en vies humaines à travers le parrainage assumé de manifestations violentes.
Pourquoi l'intégrité des institutions et la sécurité des Sénégalais seraient-elles moins dignes d'intérêt que la liberté de monsieur Sonko d'appeler à la violence et d'inciter à la destruction des biens publics et privés ?
En tout état de cause, I'Etat du Sénégal, garant des droits, des libertés et de la sécurité des Sénégalais et des hôtes étrangers vivant parmi nous ne saurait tolérer Iimpunité et l'outrage systématique aux institutions, oeuvre d'acteurs politiques dont la doctrine populiste est fondée sur la démagogie, I'extrémisme et l'intolérance.
3. Il est curieux que des députés, censés représenter le peuple, soumis à l'obligation de vérité mais surtout de réserve concernant les affaires intérieures d'un pays étranger se soient réduits à être de simples colporteurs de rumeurs.
Un ancien Premier ministre, reconverti en opposant politique, a porté cette grave accusation d'une somme de douze millions d'euros (¬12 millions) remis à madame Marine Le Pen par le président Sall.
Lui-même dit clairement ne pas détenir de preuve de ses fausses allégations.
Vous vous faites l'écho de cette accusation mensongère qui n'honore ni votre statut ni celui de son auteur.
En s'abstenant de faire preuve de discernement, vous vous invitez, bruyamment et tristement, dans ce tintamarre de rumeurs, de fausses informations et d'allégations biscornues qui rabaisse dans les caniveaux de la médiocrité et de la médisance gratuite.
Ce manque de rigueur manifeste informe amplement sur la difficulté de certains, voire leur refus, de rompre avec une certaine culture du tutorat.
Ce temps, pour vous qui avez « une haute idée de la France », est révolu !
Toutefois, je note que vous avez choisi votre camp, celui de l'extrémisme violent, de l'intolérance, du radicalisme qui menace notre République, sa stabilité et sa cohésion sociale.
Vous avez choisi le camp du chaos systémique qui cherche l'effondrement de notre démocratie.
Demain si le Sénégal bascule dans la tourmente vous en serez responsables par cette forme de parrainage incitatif à l'impunité et à la violence.
J'espère que ce qui vous reste de dignité humaine survivra...
EL MALICK NDIAYE RETOURNE CHEZ LE PROCUREUR CE VENDREDI
Le Secrétaire national à la Communication du parti Pastef/Les Patriotes, El Malick Ndiaye, est retourné au Commissariat central de Dakar après avoir été déféré au parquet ce jeudi.
Le Secrétaire national à la Communication du parti Pastef/Les Patriotes, El Malick Ndiaye, est retourné au Commissariat central de Dakar après avoir été déféré au parquet ce jeudi.
Le responsable de Pastef sera de nouveau devant le procureur de la République, ce vendredi pour une nouvelle audition.
El Malick Ndiaye est accusé de diffusion de fausses nouvelles. Il est visé par un de ses posts sur les réseaux sociaux le jour de l’acheminement mouvementé de Sonko au tribunal. Le responsable de la Communication du Pastef avait déclaré qu’un « individu habillé aux uniformes de la BIP a aspergé d’une substance inconnue le président Sonko ».
DÈS MON TRÈS JEUNE ÂGE, J’ESPÉRAIS JOUER POUR LE SÉNÉGAL
Fils de la légende sénégalaise Khalilou Fadiga, Noah a fait part de sa joie immense de rejoindre la sélection nationale du Sénégal. Le latéral droit du Stade Brestois a confié son désir d’enfance de jouer pour le pays de la Teranga.
Fils de la légende sénégalaise Khalilou Fadiga, Noah a fait part de sa joie immense de rejoindre la sélection nationale du Sénégal. Le latéral droit du Stade Brestois a confié son désir d’enfance de jouer pour le pays de la Teranga.
Appelé pour la première fois en septembre 2022 mais sans être en mesure d’honorer sa sélection, Noah Fadiga a bien rejoint la Tanière cette fois-ci. Content de rejoindre de groupe de Cissé, le Brestois a fait part de sa fierté. « C’est une grande fierté pour moi de rejoindre ce groupe, parmi ces grands joueurs et le grand staff. Je suis extrêmement content et ravi de rejoindre le groupe. Dès mon très jeune âge, j’espérais jouer pour l’Équipe nationale du Sénégal », a déclaré le fils de Khalilou Fadiga dans les colonnes de L’Observateur, repris par Igfm
Le fils de Khali’ a sous-entendu qu’il s’attendait à cette nouvelle convocation d’une certaine manière, au regard de ses performances en club. « Quand tu donnes tout en club, il y a une possibilité de jouer en équipe nationale. Ce sont de supers gars, ils m’ont bien accueilli, ils sont gentils. Je suis très content d’être avec eux », a ajouté le joueur de Brest.