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17 juin 2025
SOMMET AGRICULTURE, L'APPEL FORT DE L'ONU
Le potentiel agricole africain doit être libéré pour faire face aux crises multiformes et lutter contre la pauvreté des jeunes et des femmes sur le continent
Diamniadio, 25 jan (APS) – Le potentiel agricole africain doit être libéré pour faire face aux crises multiformes et lutter contre la pauvreté des jeunes et des femmes sur le continent, a plaidé mercredi à Diamniadio (Dakar), Siaka Coulibaly, le représentant du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies au sommet de Dakar consacré à l’agriculture.
‘’Il y a un énorme potentiel dans le domaine agricole à libérer. Cela permettra de lutter contre la crise du marché, la hausse et le manque d’engrais et la pénurie mondiale alimentaire’’, a dit M. Coulibaly.
Il lisait le message du secrétaire général de l’Onu Antonio Guiterez à l’ouverture de la deuxième édition du sommet de Dakar sur l’agriculture ouvert mercredi au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio.
‘’Nourrir l’Afrique : Souveraineté alimentaire et résilience" est le thème du sommet, qui réunit plus de 1500 personnes, avec la participation de chefs d’Etats et de gouvernement, de ministres chargés de l’Economie et des Finances, de ministres d’Agriculture et des secteurs connexes, des gouverneurs de Banques centrales, des experts, des représentants d’organisations de production entre autres.
Il a fait part du ‘’soutient total’’ des Nations unies aux initiatives visant à relever les défis liés à la sécurité alimentaire.
‘’L’Afrique est une puissance alimentaire mondiale. Il suffit de libérer son potentiel agricole pour investir les marchés, notamment la Zone de libre échange africain (ZLECA) pour développer le commerce intra africain’’, a estimé le secrétaire général de l’Onu.
Il a évoqué une ‘’nécessaire transformation du système agricole pour combattre la pauvreté et aider les femmes et les jeunes africains’’.
LA BAD S'ENGAGE EN FAVEUR DE LA SOUVERAINETE ALIMENTAIRE
Le Banque africaine de développement (BAD), s’est, par la voix de son président, Akinwumi Adesina, engagée, mercredi, à Dakar, à financer jusqu’à hauteur de 10 milliards de dollars le développement agricole et la souveraineté alimentaire du continent
Dakar, 25 jan (APS) – Le Banque africaine de développement (BAD), s’est, par la voix de son président, Akinwumi Adesina, engagée, mercredi, à Dakar, à financer jusqu’à hauteur de 10 milliards de dollars le développement agricole et la souveraineté alimentaire du continent africain.
"L'Afrique peut et devrait contribuer à nourrir le monde. Le potentiel est important, mais personne ne mange cela. Il est temps pour le continent d'être appuyé afin de contribuer à nourrir le monde. La BAD s'engagera à hauteur de 10 milliards de dollars américains en faveur de l'Afrique au cours des prochaines années’’, a notamment déclaré le président de BAD.
Intervenant au 2e Forum de Dakar sur la souveraineté alimentaire et la résilience, le Nigérian a précisé que ce financement allait s’articuler autour d’un appui direct dans la livraison d’intrants agricoles et alimentaire.
‘’Le temps de l’action est venu’’, a commenté le président de la BAD initiatrice de cette rencontre internationale à laquelle une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement participent aux côtés d’autres acteurs du secteur financier et agricole entre autres.
‘’L’heure est venue pour la souveraineté et la résilience pour l'Afrique. Ce que l’Afrique fera dans l'agriculture déterminera l'alimentation du monde. Le reste du monde va soutenir pour aider l'Afrique à atteindre ses objectifs", a-t-il dit.
Pour Akinwumi Adesina, le sommet de Dakar doit consacrer "un nouveau départ vers une nouvelle destination''.
Il a rappelé que 65% des terres arables du monde sont en Afrique tout en regrettant la dépendance du continent à l'importation et le fait que des millions d'africains aillent au lit dans la faim.
Il faut, selon lui, ‘’passer du court terme aux productions à long terme pour sécuriser l'agriculture africaine''.
‘’Nos Nations sont nos mères. Elles nous portent pour que nous nous développions. Nous devons relever la barre et relever nos ambitions et nous dire qu'il est temps de nourrir l'Afrique. Et cela est possible", a-t-il fait valoir.
Pour aller vers ‘’des actions décisives'', Akinwumi Adesina, ancien ministre nigérian de l'Agriculture, a souligné que la technologie seule ne suffisait pas et qu'il fallait aussi des infrastructures routières, des politiques favorables et des financements.
‘’Il nous faut mettre en place des moyens adéquats et durables afin de rendre l'agriculture attrayant pour les jeunes. Nous devons soutenir les agriculteurs surtout les petits exploitants agricoles dont la majorité dont des femmes et impliquer les jeunes. L'Agriculture doit devenir le nouveau pétrole de l'Afrique", a-t-il préconisé en insistant particulièrement sur la nécessité de libérer le potentiel de production agricole de l’Afrique.
LES PROPRIÉTAIRES DES BUS IMPLIQUÉS DANS L'ACCIDENT DE SIKILO CONDAMNÉS
La justice a condamné mercredi à une peine de deux ans avec sursis les deux individus. Le tribunal de Kaolack a en outre condamné les deux prévenus à payer chacun une amende de 106 000 FCFA
La justice sénégalaise a condamné mercredi à une peine de deux ans avec sursis les deux propriétaires des deux bus dont la collision a fait plus de 40 morts le 8 janvier dans le centre du pays, a appris l'AFP auprès de la défense.
Le tribunal de Kaolack (centre) a en outre condamné les deux prévenus à payer chacun une amende de 106.000 FCFA (environ 163 euros), a déclaré à l'AFP l'avocat Me Abdy Nar Ndiaye. Le parquet avait requis deux ans dont un an ferme contre l'un des propriétaires et un an dont six mois ferme à l'encontre de l'autre lors du procès le 18 janvier. Les prévenus, écroués le 13 janvier, étaient notamment poursuivis pour "mise en danger de la vie d'autrui et défaut d'assurance pour l'un et pneumatiques défectueux pour l'autre".
Par ailleurs, une partie des transporteurs, en grève depuis une semaine pour protester contre une vingtaine de mesures décidées par le gouvernement après l'accident du 8 janvier, ont annoncé avoir suspendu leur mouvement mercredi après une demande du khalife général de la confrérie des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, guide religieux très influent dans ce pays musulman à plus de 95%. Les transporteurs décriaient nombre de ces mesures, par exemple l'interdiction faite aux bus et minibus de circuler la nuit, ou l'interdiction d'importer des pneus usagés.
L'accident du 8 janvier à Sikilo (centre), causé par l'éclatement d'un pneu ayant provoqué la collision des deux bus, a fait 42 morts, selon un dernier bilan. Il a été suivi le 16 janvier par un autre accident ayant fait 22 morts dans le nord du pays.
Les accidents de la route tuent officiellement 700 personnes chaque année au Sénégal, pays de plus de 17 millions d'habitants. Le Sénégal accusait en 2019 une mortalité sur les routes de 24 pour 100 000 habitants, et l'Afrique subsaharienne de 27 pour 100 000, pour un taux de 6 pour 100 000 dans l'Union européenne et de 2 en Suisse, selon la Banque mondiale.
LA REMPLAÇANTE DE MIMI TOURÉ À L'ASSEMBLÉE NATIONALE EST CONNUE
L’ancienne Première ministre Aminata Touré a été remplacée par l’adjointe au maire de la ville de Pikine, Aïda Sougou
Partisane de l’Alliance pour la République, elle est de la diaspora sénégalaise vivant au pays de l’oncle Sam. Elle aime se souvenir, dans ses sorties médiatiques, des premiers instants consécutifs à la création de l’Apr où Macky Sall veillait à la massification des bases du parti au-delà de nos frontières. Toutefois, le dernier renouvellement du bureau du conseil économique, social et environnemental ne lui a pas beaucoup réussi.
Aida Sougou est la sixième vice-présidente du Cese, alors qu’elle en était la deuxième lors de la précédente élection. La conseillère est adjointe à la mairie de Pikine-Ouest et responsable de l’Apr dans la même localité.
LE PDS PREND SA REVANCHE SUR MIMI
En réunion d’urgence hier à la demande de la BBY, le bureau de l’Assemblée nationale a déchu Aminata Touré de son poste de députée. Une décision à laquelle les députés du Parti démocratique sénégalais ont largement adhéré
En réunion d’urgence hier à la demande de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby), le bureau de l’Assemblée nationale a déchu Aminata Touré de son poste de député. Une décision à laquelle les députés du parti démocratique sénégalais (pds) ont largement adhéré pour se venger sans doute de l’ancienne ministre de la justice qui avait piloté la traque des biens mal acquis, ayant conduit à l’emprisonnement de Karim Wade.
Aminata Touré n’est plus députée. Elle a été déchue hier de son poste par le bureau de l’Assemblée nationale (10 contre 6) qui était convoqué en réunion d’urgence à la demande de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby). «C’est aujourd’hui que le bureau de l’Assemblée nationale s’est réuni pour constater la déchéance de Mme Aminata Touré de son mandat de député. Elle sera remplacée à la prochaine session plénière de l’Assemblée nationale. Je pense que c’est une dame de Pikine qui s’appelle Aida Sougou qui va la remplacer. C’estle parti, le secrétariat exécutif national, qui a saisi le président du groupe parlementaire. Celui-ci a saisi le président de l’Assemblée nationale pour lui demander de tirer les conséquences de cette saisine. Le secrétariat national, à sa réunion du 07 janvier, a pris acte de la démission de Mme Aminata Touré. Conformément à la loi, au règlement intérieur, à la Constitution, le bureau de l’Assemblée nationale a pris acte de cette démission. Et donc, en a tiré les conséquences», a réagi le président du groupe parlementaire de Bby contacté par «L’As»
Poursuivant, Me Oumar Youm a précisé qu’une «démission n’est pas forcément un acte écrit. C’est tout acte matériel susceptible de considérer que la personne concernée s’est déchargée de ses fonctions et de ses responsabilités. Les actes qu’elle a posés, ça doit être posé par un opposant. D’ailleurs, en saisissant le Conseil constitutionnel, c’est ensemble avec Guy Marius Sagna qu’elle a déposé une requête. Donc, ces faits sont des faits d’une certaine gravité et montrent qu’elle est plus sur une logique d’action personnelle que de défense des intérêts collectifs de la coalition et du parti. L’Assemblée nationale n’est pas une instance qui va apprécier les problèmes internes liés au parti ou au fonctionnement d’un parti. C’est une institution politique».
L’éviction de Mimi Touré est visiblement une revanche du Parti démocratique sénégalais (Pds) sur l’ancienne ministre de la Justice. Car le groupe parlementaire «Liberté et Démocratie» a été en phase pour cette décision parlementaire validée par le bureau. Ce qui n’est pas une surprise. Selon certaines sources, quand le président Macky Sall avait voulu la désigner comme présidente de l’Assemblée Nationale, les députés qui étaient du PDS avaient menacé de ne pas voter pour elle. Malgré la jurisprudence Mbaye Ndiaye et Moustapha Cissé Lo, cela montre que la formation politique dirigée par Abdoulaye Wade garde en travers de la gorge l’emprisonnement de Karim Wade dans la traque des biens mal acquis.
Il faut souligner que le député Mamadou Lamine Diallo qui a participé au vote de déchéance, a expliqué : «Comme anticipé, le coup fourré de Bby au Bureau de l’AN s’est produit. J’ai voté contre la déchéance de Mimi Touré de son poste de député, qui est une agression contre les femmes etla démocratie».
Réagissant, l’ancien député Aliou Souaré estime que la décision viole «l'art.60 de la Constitution etl'art.7 du règlement intérieur» de l’Assemblée nationale. «Le bureau de l'Assemblée nationale n'a pas le pouvoir de démettre un député de son mandat. C'est l'art.17 qui régit le pouvoir du Bureau de l'Assemblée nationale et il ne figure nulle part dans cette disposition une possibilité donnée pour pouvoir renvoyer un député. Sur les délibérations du bureau, aucun texte ne dit que la procédure de prise de décision doit être réglée par un vote ou un consensus ; il n'y a que l'usage de la pratique parlementaire», a-t-indiqué.
«ON NE PEUT PAS S’APPUYER SUR UNE PRATIQUE PARLEMENTAIRE POLITIQUE POUR DEMETTRE UN DEPUTE»
Le bureau de l'Assemblée a acté la destitution d’Aminata Touré de son poste de député en se fondant sur une supposée « démission » de l’ancienne tête de liste nationale de BBY aux législatives de 2022. Une violation flagrante de la loi, selon Ndiogou Sarr
Le bureau de l'Assemblée nationale a acté hier la destitution d’Aminata Touré de son poste de député suite à la demande du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY). Cela a été fait en se basant sur une supposée « démission » de l’ancienne tête de liste nationale de la coalition présidentielle aux élections législatives de 2022. Ce que l’enseignant en droit public, pr Ndiogou Sarr, considère comme une violation flagrante de la loi.
La destitution de Mimi Touré de son poste de député n’a pas de base légale. Joint hier au téléphone, l’enseignant en Droit public, le Professeur Ndiogou Sarr, a indiqué que cette affaire est purement politique. A l’en croire, si on se fie au droit, la Constitution dit en son article 60 que tout député qui démissionne, en cours de législature, de son parti est automatiquement déchu de son mandat.
Poursuivant, il précise que le règlement intérieur dit que le député est libre d’intégrer un groupe parlementaire selon les affinités politiques, et qu’un député qui démissionne d’un groupe parlementaire, en cours de législature, ne peut s’affilier à un autre groupe parlementaire. Or, affirme-t-il, d’après les informations, Madame Aminata Touré, même si elle a quitté le groupe parlementaire BBY, n’a pas intégré un autre groupe parce que la loi le lui interdit ça. En plus, ajoute-t-il, en droit, la démission est un acte volontaire écrit. «On entre dans l’hémicycle par le canal d’un parti ou d’une coalition de partis. Et la démission de cette institution doit se faire par un acte volontaire écrit. Elle ne saurait nullement être reposée sur la défiance par rapport à la ligne d’un parti. Dans les formations politiques, on trouve souvent des gens qui ne suivent pas la ligne de l’entité. Et ce n’est pas pour autant qu’ils soient démissionnaires du parti », explique-t-il.
Tout ceci étant, le professeur Ndiogou Sarr estime que cette destitution est une violation manifeste de la loi. «On ne peut pas s’appuyer sur une pratique parlementaire politique pour dire que quelqu’un n’est plus en phase avec la ligne interne du parti et qu’il faut le démettre », soutient monsieur Sarr.
Par ailleurs, il indique tout de même que le député peut tirer les conséquences au plan politique pour dire qu’il n’est plus en phase avec la formation qui l’a porté à l’Assemblée nationale. Par conséquent, souligne-t-il, il peut démissionner. «Macky Sall l’avait fait à l’époque quand on l’avait destitué de son poste de Président de l’Assemblée nationale. Il avait démissionné aussi bien du PDS que de son mandat de député et de maire», dit-il. Et dans le cas d’espèce, ajoute-t-il, Aminata Touré n’a pas encore démissionné de son poste de député. Et ce n’est pas quelque chose qu’on peut sous-entendre, renchérit-il.
Le professeur Ndiogou Sarr rappelle en outre que sous le magistère d’Abdoulaye Wade, des députés, en l’occurrence Khoureychi Thiam, avait refusé de voter un projet de loi présenté par la majorité. Et on ne l’avait pas déchu de son poste à l’époque, se remémore-t-il. Non sans préciser que «la représentation parlementaire est une représentation nationale et ce n’est pas une représentation impérative ». Par conséquent, répète-t-il, la déchéance de Mimi Touré est une violation flagrante de la loi.
LA JURISPRUDENCE «DETHIE FALL» FACE A LA JURISPRUDENCE «MBAYE NDIAYE ET MOUSTAPHA CISSE LO»
L’enseignant en Droit public n’a pas manqué de faire appel à la jurisprudence Déthié Fall dont on disait à l’époque que son comportement n’était plus en phase avec la ligne du parti Rewmi mais qui avait gardé son mandat jusqu’à la fin de la législature parce qu’il avait été élu sur la base d’une coalition, en l’occurrence Taxawu Sénégal. De la même manière, monsieur Sarr estime que madame Aminata Touré est élue sur la base de la coalition BBY et qu’il est incongru que le bureau de l’Assemblée nationale donne suite à la lettre du groupe parlementaire BBY demandant sa destitution. «C’est une fausseté. On a violé la loi. Et c’est du n’importe quoi », conclut-il.
Pendant ce temps, Mimi Touré et cie se sont montrées très zen devant ce qu’elles considèrent comme une violation totale de la loi. Aminata Touré de dire qu’elle reste plus que jamais déterminée à poursuivre son combat pour l’enracinement de la démocratie sénégalaise et contre la tentative de troisième mandat de Macky Sall moralement et juridiquement inacceptable.
Quant au député Guy Marius Sagna, il n’a pas également tardé à réagir. Il faut se rappeler qu’il avait porté avec Aminata Touré la saisine du Conseil constitutionnel pour exiger une question d’actualité au gouvernement suite aux scandales révélés par le rapport de la Cour des comptes sur la gestion du fonds Force Covid-19. Furieux de cette destitution, monsieur Sagna a déclaré que Macky Sall n'a toujours pas compris que la vengeance, les complots politiques, les règlements de comptes politiques, les tentatives de liquidation politique ne se mangent pas par les populations. «Ils ne vont pas sortir le Sénégal du stade peu enviable de 20e pays le plus pauvre de la planète », a-t-il laissé entendre. Avant de témoigner sa solidarité avec sa collègue député Aminata Touré. Il faut se rappeler en définitive que le groupe parlementaire s’est inspiré de la jurisprudence Moustapha Cissé Lô et Mbaye Ndiaye qui, en janvier 2009, avaient été remplacés par Lamine Dia, maire de la commune de Biscuiterie et Amadou Fall de Mbacké pour la place de Moustapha Cissé Lô. Leur seul tort, leur soutien à Macky Sall qui avait été injustement démis de ses fonctions de Président de l’Assemblée nationale. Ils avaient été contraints de quitter l’hémicycle même s’ils n’avaient cessé urbi et orbi de clamer leur appartenance au PDS en refusant une quelconque démission de leur part.
La Marine nationale saisit 805 kg de cocaïne
La Marine nationale, qui a célébré hier son 48e anniversaire, a mis hors d'état de nuire des trafiquants internationaux de drogue. En fait, le patrouilleur de haute mer, Kédougou, a intercepté un navire avec 805 kilogrammes de cocaïne à 335 km au large de Dakar. L'opération a été effectuée avec l'appui de l'avion de patrouille maritime français Falcon 50 stationné à Dakar. Il s’agit du bateau battant pavillon gambien, Mamsini Sonko Faye. Le coût de la marchandise est estimé à plus de 64 milliards. Fin octobre 2022, à Kidira, la douane sénégalaise avait procédé saisi 300 kg de cocaïne d'une valeur estimée à 24 milliards FCFA. l s’agit ainsi de l’une des plus grosses saisies jamais réalisées.
Amadou Ba sommé de se secouer
C’est un secret de Polichinelle, Dakar a échappé à la mouvance présidentielle depuis fort longtemps. Battus aux Locales par la coalition de l’opposition, Benno n’a pas non plus échappé à la razzia de Yewwi Askan Wi aux Législatives. Ce qui est pourtant curieux, c’est que malgré tout, en dehors du renforcement par la nomination de plusieurs ministres, Benno ne semble pas suffisamment prête à inverser la tendance, en perspective des élections à venir. Même la nomination d’Amadou Ba comme Premier ministre ne semble pas les galvaniser. C’est donc pourquoi le Président Macky Sall aurait dit à son chef de gouvernement de secouer Dakar à travers un programme dense de redynamisation. D’après nos sources, c’est en réponse à cette instruction claire que le Premier ministre a reçu le week-end dernier tous les commissaires politiques de la capitale, en les enjoignant de mettre en place leur propre comité, avant de formuler la même demande aux responsables qu'il a reçus également. Le Pm a promis lui-même de présider des activités politiques dans les jours à venir, une manière d’annoncer la reconquête de Dakar qui risque de ne pas être une promenade de santé
Diop Sy et Aida Diallo mariés !
La rumeur circule depuis quelque temps sans que personne ne la démente. Beaucoup même commençaient à croire que le député maire de Tivaouane proche de la famille Tidiane de la ville de Maodo a capté en plein vol la très charmante et tonitruante épouse de feu Cheikh Béthio Thioune. Que non ! Diop Sy himself s’est fendu d’un communiqué pour dire que la rumeur a été apprise avec amusement au sein de sa famille. L’homme d’affaires dément donc formellement cette “infaux” dont il dit ignorer les motivations des auteurs. Le parlementaire dit regretter en revanche que le nom de Aida Diallo soit mêlé à des telles rumeurs.
Nit Doff en prison
Après six jours de garde-à-vue au commissariat central de police de Dakar, le rappeur Mor Talla Guèye alias Nitt Doff a rejoint la citadelle du silence après son déferrement hier pour la troisième fois. En effet, le parquet a confié son dossier au doyen des juges, Oumar Maham Diallo. Ce dernier a placé sous mandat de dépôt l’artiste sympathisant de Sonko. Nitt Doff est inculpé par le doyen des juges pour diffusion de fausses nouvelles, outrage aux magistrats, menaces de mort sur les autorités judiciaires. Pour rappel, Nit Doff a été interpellé par les éléments de la sûreté urbaine après un live qu'il avait fait sur les réseaux sociaux
Des sbires de Serigne Mboup agresse «Dakaractu» à Kaolack
Le correspondant de «Dakaractu» à Kaolack, Moussa Fall, a été agressé hier, dans l’enceinte de la mairie. L’Association des Editeurs et Professionnels de la Presse en Ligne (APPEL) accuse les sbires du maire Serigne Mbour qui sont formellement identifiés. Ces derniers, de l’avis du président de l’APPEL (Ibrahima Lissa Faye), se sont jetés sur le journaliste pour le faire sortir de force de la salle où se tenait la rencontre du Conseil municipal pour une seconde lecture du projet de budget. Selon un communiqué de l’APPEL, la victime s’en est tirée avec un traumatisme à la tête et des blessures attestés par un certificat médical. L’APPEL, qui suit depuis décembre 2021 la tension latente entre «Dakaractu» et Serigne Mboup, tient à alerter les autorités sur les dérives autoritaires et anachroniques de cet opérateur économique qui prend les journalistes pour ses sujets et qui cherche à disposer des journaux, radios, presse en ligne à sa guise. A cet effet, l’APPEL a saisi les ministres de l’Intérieur et de la Communication pour que M. Mboup soit rappelé à l’ordre. Une plainte a été déposée hier par «Dakaractu Kaolack» contre les trois «gorilles » qui ont cherché à attenter à la vie de Moussa Fall.
Recrutement en vue de 4000 policiers
Le ministre de l’Intérieur a présidé hier la cérémonie de sortie de la 46e promotion de l'École Nationale de Police. Constituée de 1256 fonctionnaires de police, la promotion commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle, Seydou Bocar Yague, a fait le serment de servir la loi avec honneur et loyauté. Selon le ministre de l'Intérieur, cette promotion entre dans le cadre du programme de montée en puissance de la politique sécuritaire nationale. Ce projet des hautes autorités de l’Etat est poursuivi par la 47e promotion qui compte 1385 et dont la formation est présentement en cours à l'École Nationale de Police. Il est également prévu, selon Antoine Diome, très prochainement un recrutement de plus de 4000 autres agents en vue de renforcer davantage les moyens humains de la Police. A cela, s’ajoutent l’acquisition de matériels et la construction de nombreux services de Police à travers le pays. Des efforts qui, dit-il, visent à accompagner les forces de Police nationale à la sécurisation des citoyens et de leurs biens
Marche de Pastef Guédiawaye
Les militants du parti Pastef-Les Patriotes du département de Guédiawaye qui exigent la libération sans condition de leur sœur de parti Aminata Dia dite «Nabi» envisagent d’organiser une marche samedi dans les rues de leur localité. Ils ont tenu hier un point de presse au siège de leur parti à Gounass. Le coordonnateur du parti dans cette commune, Mactar Gassama, dénonce l’arrestation arbitraire de Nabi. A l’en croire, la lettre d’information est déjà déposée sur la table du préfet de Guédiawaye. Les patriotes de Guédiawaye ont par la même occasion manifesté leur soutien à leur leader Ousmane Sonko. Ils pensent que son appel à la résistance lancé depuis Keur Massar est légitime pour mettre fin à la dictature du pouvoir de Macky Sall qui, depuis 2012, traquent les opposants pour des raisons politiques.
Meurtre à Dieuppeul
Les enquêteurs de la police de Dieuppeul poursuivent l’enquête sur les circonstances de la mort tragique de S. A. Kh. Lo âgé de 27 ans, tué à coups de couteau par son oncle El H. F. Lo âgé de 53 ans à la suite d’une altercation. Nos sources renseignent que la police de Dieuppeul poursuit les auditions avec le présumé meurtrier en attendant les résultats de l’autopsie pour déterminer les causes exactes de ce drame qui s’est produit à Dieuppeul au domicile de feue Aida Ndiaye Bada Lo.
Saint-Louis : BP offre une ambulance à Ndiébène-Gandiol
Dans le cadre de la Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE), la compagnie British Petroleum (BP) a offert une ambulance médicalisée d'une valeur de 35 millions Fcfa au poste de santé de Tassinère Gandiol, un village de la commune de Ndiébène-Gandiol. Le maire, Pape Ndiaga Fall a réceptionné l’ambulance en présence des représentants de BP et du sous-préfet de l’arrondissement de Rao. Ce don va soulager les habitants des 23 villages de la commune où la prise en charge médicale constitue un véritable casse-tête. Les populations étaient toujours obligées de se rendre au district sanitaire de Saint-Louis pour une prise en charge médicale. Le maire Pape Ndiaga Fall a remercié les partenaires avant de s’engager à prendre en charge le carburant, à assurer l’entretien de l’ambulance et à recruter un chauffeur. Thierno Alassane Sall dénonce «le guet-apens» contre Mimi Le leader de la République des Valeurs dénonce la déchéance de Aminata Touré de son poste de député. Selon Thierno Alassane Sall, l'exclusion de Mimi Touré de l'Assemblée nationale par un bureau réuni en catimini constitue un guet-apens dans la pire tradition des démocratures. A l’en croire, exclure une personne, sans même l'avoir entendue, est d'une indignité totale de la part de députés qui sont des géniteurs du droit.
Pr Moustapha Sourang et l’ISEP de Thiès
Dans l’une de nos précédentes éditions, l’Alliance pour la Solidarité (AS), par la voix de son président, Papa Latyr Ndaye, avait proposé que l’Institut Supérieur d’Enseignement Professionnel (ISEP) de Thiès soit baptisé au nom du Pr Mouhamadou Moustapha Sourang. Papa Latyr Ndiaye a eu des retours incalculables d’approbation de cette initiative, venant de Sénégalais de toutes confessions et de toutes catégories socio-professionnelles. Dans ce cadre, il indique que beaucoup d’autres ont estimé que le Professeur Sourang mérite plus, vu son parcours d’ancien doyen, ancien recteur, ancien ministre, même s’il est vrai que l’ISEP est un institut de haut rang. D’où à ses yeux, la nécessité de viser plus haut afin de hisser le professeur Sourang à un rang digne de sa dimension.
Surdité infantile au Sénégal
Débuté le 1er janvier 2022, le projet de lutte contre la malentendance infantile au Sénégal a plusieurs objectifs, notamment l’amélioration du trajet de santé des enfants généré par la mise en place d’un dispositif efficace continu de dépistage des enfants de 4 à 12 ans au sein des établissements scolaires. Ainsi, une phase pilote de ces activités de dépistage se déroule du 23 au 27 janvier. Lors de cette 1ère phase, un échantillon de 2000 enfants regroupés au sein de plusieurs établissements scolaires de la région de Dakar sera ciblé. Médecin Orl à l’hôpital d’enfant Albert Royer, Dr Fallou Niang estime que le but est de dépister la malentendance dans les écoles. Ainsi, 2000 élèves seront dépistés pour tester leur degré auditif. La pertinence surtout par rapport à cette cible, c’est que la malentendance constitue un problème de santé publique. A l’en croire, dans le monde, il y a 1,5 milliard de malentendants dont 6% souffrent de déficience auditive handicapante. Chef de la division du contrôle médical scolaire au ministère de l’Éducation nationale, Dr Aliou Dia soutient que le dépistage pour lutter contre la malentendance infantile fait partie de la mission de la Division du contrôle médical scolaire.
Khalifa Sall dénonce cette forfaiture contre Aminata Touré
En tournée à l’intérieur du pays, Khalifa Sall considère la déchéance de Aminata Touré comme une balafre faite à la démocratie. Pour le leader de Taxawu Sénégal, la déchéance de Mimi Touré de son mandat de député constitue une énième violation de la loi qui sape les fondements de l'équilibre des pouvoirs. Ce coup de force du régime pour se constituer une majorité fictive fait davantage de l’Assemblée nationale une zone de non droit, se désole l’ancien maire de Dakar. «Qui eût cru que le parti Apr instruit de l'injustice vécue par les députés Moustapha Cissé Lo et Mbaye Ndiaye en janvier 2009 puiserait dans la même fontaine de l’illégalité pour étancher sa soif de pouvoir. Seulement, il y a rien de surprenant au regard de la posture anticonstitutionnelle adoptée par le Président Macky Sall sur la question du troisième mandat qui, en 2012 était un combat commun». Toutefois, il indique que face à l’audace des fossoyeurs de notre démocratie, la détermination de ceux qui incarnent la raison constitue la seule réponse efficace. La démocratie, dit-il, c’est des règles et chaque pouvoir doit conformer son action àla Constitution et aux normes de droit afin de préserver le socle de la République.Au demeurant, il dénonce vigoureusement cette forfaiture et apporte son soutien total au député Aminata Touré.
par Momar Dieng
MIMI VICTIME DE LA VENGEANCE DE MACKY ET DES WADE
Aminata Touré restait sous la menace. Celle du président à qui elle a compliqué la tâche en devenant non inscrite et celle de son prédécesseur qui ne lui pardonnera jamais d’avoir contribué à mettre son fils en prison
Celle qui avait conduit la liste nationale de la coalition présidentielle Benno Bokk Yaakaar (BBY) aux élections législatives du 31 juillet 2022 n’est plus…députée. Aminata Touré vient d’être déchue de son mandat de parlementaire par le Bureau de l’Assemblée nationale réunie en session d’urgence cet après-midi. C’est le « coup fourré » senti par Mamadou Lamine Diallo à l’annonce de cette rencontre imprévue au calendrier. Sur les 16 membres du Bureau, 10 ont voté pour le retrait de son mandat (Benno et Wallu) contre sept. Diallo a dit avoir voté contre l'exclusion.
Sur son compte Twitter, Aminata Touré a réagi en ces termes : « Je viens d’apprendre mon exclusion de l’Assemblée nationale par @Macky Sall en totale violation de la loi. Je reste plus que jamais déterminée à poursuivre mon combat pour l’enracinement de la Démocratie sénégalaise et contre sa tentative de 3e mandat moralement et juridiquement inacceptable. »
Aminata Touré va sans doute saisir les juridictions compétentes pour invalider son exclusion de l’Assemblée nationale. Mais au vu du traitement des affaires politiques par la justice sénégalaise, il est plus que probable qu'elle n'obtiendra pas gain de cause sauf miracle.
Selon plusieurs médias Aminata Touré a été victime des membres BBY du Bureau mais aussi et surtout de certains de ses collègues de la coalition Wallu dominée par le Parti démocratique sénégalais (PDS) de l’ancien président Abdoulaye Wade.
Au lendemain des législatives, ne souhaitant plus rester dans le groupe parlementaire Benno, elle avait choisi de devenir députée non inscrite en adressant une correspondance dans ce sens au président de l’Assemblée nationale le 9 octobre 2022, tout en se gardant de parler de « démission ». En effet, selon l’article 60 de la Constitution, « Tout député qui démissionne de son parti en cours de législature est automatiquement déchu de son mandat. »
Le camp présidentiel n’a jamais digéré le revirement d’Aminata Touré. Une colère renforcée d’ailleurs par l’extrême faiblesse de la marge de manœuvre de Benno dans une Assemblée nationale où les rapports de forces sont légèrement en défaveur de Yewwi Askan Wi. Et à plusieurs reprises, Oumar Youm, président du groupe parlementaire BBY, et d’autres responsables ont théorisé le principe de la « démission » de l’ex tête de liste nationale sans aller plus loin. Apparemment, le dossier était en « instruction » ! Certains diraient que la vengeance est un plat qui se mange froid.
Du côté du Pds, il n’a jamais été pardonné à Aminata Touré son « rôle » dans la descente aux enfers de Karim Wade après la chute de Me Wade en 2012. Les libéraux considèrent en effet l’ancienne Première ministre comme l’artisan du procès dit des « biens mal acquis » au terme duquel Karim Wade avait été condamné à six ans de prison et à 138 milliards de francs CFA d’amende. Après quelques mois en prison, il avait été nuitamment exilé au Qatar en 2015, déchu de ses droits politiques. Depuis, il n’a plus remis les pieds au Sénégal en dépit de plusieurs effets d’annonce restés sans lendemain.
Pour rappel, il y a les jurisprudences Mbaye Ndiaye et Moustapha Cissé Lô. Députés de la mouvance présidentielle wadiste en 2008, ils avaient rejoint l’opposant Macky Sall en rupture avec son mentor. Le Bureau de l’Assemblée nationale les avait alors déchus de leur mandat en dépit des protestations de…Macky Sall. Celui-ci, arrivé au pouvoir en 2012, formalisa leur statut de député et ordonna le paiement rétroactif de leurs salaires et indemnités…
VIDEO
SADIO MANE REPREND LA COURSE
Le Bayern Munich a publié sur ses comptes sociaux, une vidéo du Sénégalais courant sur la pelouse de son centre d'entraînement avec en légende : ‘’Heureux de te voir reprendre la course au Säbener’’.
L’attaquant international sénégalais du Bayern Munich (championnat allemand) Sadio Mané a repris, mardi, la course individuelle sur la pelouse du Säbener Strasse, centre d'entraînement du club, plusieurs semaines après son opération du genou.
Le Bayern Munich a publié sur ses comptes sociaux, une vidéo du Sénégalais courant sur la pelouse de son centre d'entraînement avec en légende : ‘’Heureux de te voir reprendre la course au Säbener’’. Dans la vidéo, Sadio Mané a exprimé sa joie ‘’ de retrouver la pelouse après de belles et longue vacances’’.
Le 12 janvier, l’entraineur du Bayern Julian Nagelsmann avait déclaré que l'international sénégalais était en "bonne voie" de guérison. Il avait ajouté que Mané pourrait faire son retour en février, à l'occasion du match de huitièmes de finale de Ligue des champions contre le Paris-Saint Germain (PSG), si ‘’tout se passe très bien’’
L'entraineur avait cependant prévu qu’il y avait encore un petit risque’’ de ne pas le voir jouer.
Plusieurs médias étrangers et sénégalais ont évoqué, mardi matin, avant la publication de la vidéo, un possible forfait du numéro 17 du Bayern en février contre le PSG. Le club n’a pas encore communiqué sur cet éventuel forfait.
Par Bamba Niakhal
LA FACE HIDEUSE DU JOURNALISME
La dernière parution de Cheikh Yerim Seck a suscité de nombreuses réactions teintées d’indignation dans le landernau journalistique et politique.
La dernière parution de Cheikh Yerim Seck a suscité de nombreuses réactions teintées d’indignation dans le landernau journalistique et politique. La controverse se poursuit dans les réseaux sociaux sous un angle particulier, avec comme trame de fond l’accusation portée sur le leader du PASTEF, dans un contexte politique particulièrement tendu, obstrué par la sordide affaire Adji Sarr, dont le traitement juridique défie la raison et tous les fondements du droit positif et naturel. Concrètement, que nous révèle cet ouvrage ?
En l’entame de ses propos, l’auteur se tresse des lauriers sur l’effigie qu’il s’est lui-même dressé en s’arrogeant la capacité d’influer sur le cours de l’histoire sénégalaise. Rien que cela ! Avec assurance, Il nous laisse entendre qu’il nous livre le must de ce que la profession journalistique est à même de produire dans ce pays. Et, dans la phase de promotion de son ouvrage, il anticipait sur les réactions du public, qui serait forcément de nature ad personam, à défaut de pouvoir lui opposer des arguments à la hauteur de son travail « scientifique », comme si ces propos aux allures incantatoires pouvaient conjurer et museler la critique légitime de son ouvrage.
Rien que dans la partie introductive de l’ouvrage, se brosse le portrait d’un personnage suffisant, prétentieux, hâbleur, peu soucieux de cohérence, en vérité le prototype accompli de l’homosenegalensis qu’il dénonce comme une émanation du règne de Macky Sall.
Passons rapidement sur la forme de l’ouvrage qui laisse apparaitre des insuffisances notoires, un travail décousu, des propos hasardeux suffisamment relayer par la presse, en particulier par Cheikh Bara Ndiaye qu’il traite « d’analphabète » pour n’être pas allé à l’école dite française. C’est pourtant cette personne, dont le parcours devrait plutôt nous interpeller sur la valeur de notre système éducatif, qui lui fait la leçon magistrale sur la déontologie et l’éthique journalistique, qui exige au minimum d’observer le sacrosaint principe de la double-vérification de l’information. Pour quelqu’un qui prétend effleurer les cimes de l’excellence, on découvre un personnage téméraire aux propos fortement mâtinés d’esbroufes.
Aucune révélation inédite
Sur le fond de l’ouvrage, Cheikh Yerim Seck nous parle de révélations inédites, d’un travail d’investigation approfondie qui lui a permis d’amasser cette somme « impressionnante » d’informations qu’il nous livre généreusement, comme un effort consenti au nom d’un patriotisme désintéressé.
Même en scrutant à la loupe, avec toute l’attention de l’entomologiste, c’est en vain qu’on trouverait une révélation sur les sujets qu’il aborde. Tous, à l’exception de l’’accusation portée contre Sonko, ont suffisamment été traités avec un professionnalisme remarquable par la presse libre et les acteurs de la société civile, qui portent avec honneur et dignité le combat contre la mal-gouvernance encore récemment pointée du doigt par le rapport accablant de la cour des comptes, et contre les dérives autocratiques et policières d’un pouvoir à la confiance érodée.
Au contraire. Cheikh Yerim Seck s’empare des révélations déjà connues et fortement documentées, non pas pour les étayer de nouveaux éclairages, mais plutôt pour les relativiser, les édulcorer en embouchant la ritournelle gouvernementale sur les réalisations économiques de Macky Sall, avec une emphase particulière mise sur les infrastructures. La fibre sociale vantée du Président, qu’il associe à ses origines modestes, est présentée à travers une série de mesures à caractère social. Prises individuellement, toutes ces mesures n’ont pas eu d’impact significatif sur la société et leur réussite reste fort contestée. A titre d’exemple, l’instauration de la Couverture Maladie Universelle (CMU), qui devait répondre à une demande sociale pressante, n’a pas eu les effets escomptés. Outre l’insuffisance des ressources allouées, comme en atteste la dette persistante de l’Etat auprès des institutions de santé, les carences du plateau sanitaire constituent la véritable entrave à l’offre sanitaire. Les populations rurales marginalisées par les politiques discriminatoires étatiques, restent les enfants pauvres d’une mesure qui se veut pourtant universelle. Au-delà des effets d’annonces de ces mesures nécessaires, c’est le mimétisme, l’impréparation et la gestion approximative qui les caractérisent. Ces dysfonctionnements sont révélateurs de l’absence d’une vision stratégique intégrée, arrimée à un véritable sentiment patriotique, qui place les bonnes personnes à la bonne place et confère à l’action publique toute la détermination requise pour relever les défis inhérents à la conduite des reformes. Au final, comment peut-on véritablement parler de fibre sociale lorsqu’on s’accommode d’une gouvernance peu vertueuse des deniers publics, lorsqu’on promeut le népotisme et le clientélisme par essence discriminatoires, lorsqu’on se complait dans la posture de subordination, en livrant à la prédation des multinationales les ressources stratégiques nationales, toute chose qui obère les finances publiques et compromet structurellement le développement économique et social du pays.
Un livre dépourvu de révélations
De révélations, l’ouvrage en est complètement dépourvu, à l’exception de l’accusation à la fois gratuite, mensongère et inopportune portée à l’encontre de Sonko ; accusation introduite de manière sibylline, au détour d’une argumentation visant à disculper le Président Macky Sall d’être l’instigateur de la cabale montée contre le Président du PASTEF dans l’affaire Adji Sarr. C’est la seule information de l’ouvrage méconnue du grand public, comme le montrent la convergence des réactionssur ce point particulier. On reste tout de même abasourdi par l’outrecuidance de cet individu au passif outrageusement accablant qui ose évoquer une question de mœurs à l’encontre d’autrui, en l’altérant de surcroit.
La lame de fond supposée destructive de cette accusation intervient à un moment où l’acharnement judiciaire de la magistrature, inféodée au pouvoir exécutif, s’essoufflait sous le poids des évidences portées à la connaissance du public, disculpantsans ambagesle Chef de l’opposition sénégalaise. Espérait-il ainsi redonner une nouvelle vigueur à l’acharnement d’un gouvernement enlisé dans ses propres turpitudes ? Ce procédé couard d’éliminer de la compétition électorale présidentielle tout adversaire redouté, inauguré sous l’ère Macky, laisse apparaitre une psychologie assez singulière, une pathologie caractéristique des républiques bananières. La vénalité et la haine ont la caractéristique d’être aveuglantes. Elles inhibent l’intelligence et étouffent la raison. Comment Cheikh Yerim Seck a-t-il pu espérer que cette accusation grossière, montée de toute pièce, pouvait prospérer, à moins d’adhérer au principe cynique évoqué par Bacon « calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose », ou tout simplement d’être sous l’emprise enivrante de l’appât du gain, la rançon promise aux flibustiers.
Formé à la bonne école de Jeune Afrique, officine vénale de la françafrique, il en a hérité les méthodes et la pratique mercantile, où les hagiographies sur commande, des sections entières du journal consacrées à la propagande se monnayaient à prix d’or, au mépris de toute déontologie. On est bien loin de l’épopée de ces chevaliers de la plume, ces héros intrépides de l’information, au professionnalisme irréprochable, qui sillonnaient les maquis africains au péril de leur vie pour accompagner les mouvements des luttes d’indépendance : la ZANU au Zimbabwe, le FRELIMO au Mozambique, la SWAPO en Namibie, le MPLA en Angola, l’ANC en Afrique du Sud, le FLN en Algérie et à quelques encablures de chez nous, le PAIGC en Guinée Bissau et au Cap-Vert.
Un livre qui porte l’empreinte d’un travail commandité
En vérité, ce livre porte grossièrement l’empreinte d’un travail commandité. C’est une pièce du puzzle élaboré à dessein pour l’élimination d’un candidat encombrant. Mais en persévérant à vouloir récidiver la tentative avortée de mars 2021, Macky Sall fait courir au pays un risque majeur de déstabilisation, dont l’onde de choc n’épargnera pas sa propre personne et ses affidés. Une fois l’effet de surprise passé, ce livre aura la longévité d’un feu de paille, une existence éphémère déjà éclipsée par la sortie de Sonko du 19 janvier, qui redonne le tempo et recadre le débat sur les priorités du moment et la mobilisation nécessaire face aux échéances à venir.
Macky Sall et ses conspirateurs sont pris dans un engrenage suicidaire, une furie sans limite qui les conduira inéluctablement à la déchéance, dont les signes annonciateurs sont nombreux et palpables pour tout esprit lucide. Les regards sont aujourd’hui rivés sur les Chefs religieux qui ont joué un rôle décisif d’apaisement, au moment de l’insurrection populaire qui avait fortement ébranlé le pouvoir en mars 2021. Parallèlement aux conciliabules qui se mènent certainement en coulisse, leur intervention publique pourrait être rassurant et apaiser les esprits survoltés à la perspective d’un procès unanimement jugé comme injuste, tant les preuves, les témoignages et aveux accumulés convergent pour disculper Sonko.
Les risques d’embrasement du pays sont réels. Au sentiment d’injustice ressenti, s’ajoutent les frustrations d’une jeunesse laissée en déshérence, victime collatérale des politiques iniques gouvernementales, enlisée dans la mal-gouvernance, incapables de relever les défis du développement, malgré les nombreux atouts du pays. Les Chefs religieux tiennent leur légitimité de l’héritage légué par leurs vaillants ascendants, qui ont incarné, à un moment donné de l’histoire, le sens de l’honneur et de la dignité, dont les épopées nous sont toujours contées. L’alliance potentielle du trône et du minbar à laquelle s’attèle le pouvoir actuel porte les germes d’une profonde fracture sociale, dont les conséquences néfastes pourraient être préjudiciables au pouvoir religieux. Cheikh Ahmadou Bamba nous en conjurait lorsqu’il donna l’exemple dans ses rapports avec les souverains de l’époque ; posture consignée dans le mémorable opuscule, khalou liyarkham, dont la résonnance contemporaine nous rappelle l’attitude à observer face à un pouvoir désemparé, déployant tous azimuts sa puissance corruptrice, comme seul rempart à la dérive annoncée. Serigne Rafahi Mbacké, Imam aux prêches mémorables et salvateurs, rappelait l’actualité du message du Cheikh, qui balise les rapports entre le spirituel et le temporel.
A défaut de toute intervention dans ces moments de fortes turbulences sociales, le silence des guides religieux pourrait être compris comme une bienveillance à l’égard des autorités actuelles. Par la grâce de Dieu, le candidat Sonko, qui a suffisamment enduré les vexations d’une justice instrumentalisée, de plus en plus décrédibilisée, forcé d’avaler le calice amer de l’humiliation jusqu’à la lie, sortira grandi et vainqueur de cette confrontation. Et ce ne sont ni les rites sacrificiels des prêtes brahmanes de Delhi ou de Bombay, ni les milliers d’offrandes propitiatoires livrées aux esprits maléfiques d’ici ou d’ailleurs qui déjoueront la décision déjà écrite, jalousement consignée dans la tablette bien gardée. Le peuple sénégalais lui est déjà reconnaissant d’avoir susciter une vive espérance, non pas par la faconde d’un discours aguicheur et fallacieux, bien connu des sophistes politiciens, mais par une éthique, une praxis fondée sur une vision, un projet de transformation sociale qui s’enracine dans une tradition de refus de la soumission et de la compromission (Cheikh Anta Diop, NKwame Nkrumah, Amilcar Cabral, Thomas Sankara, etc.), mais aussi de grandeur et d’humilité, résolument tournés vers notre commun accomplissement.