Une probable troisième candidature de Macky Sall suscite débat partout à travers le pays y compris au sein de la mouvance présidentielle. Au Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT), l’on a opté pour le suspense. La formation politique dirigée par Samba Sy dit réserver sa position sur cette question jusqu’au mois d’avril prochain date à laquelle elle tiendra son congrès. Le secrétaire général national du parti s’exprimait lundi dernier 22 janvier lors d’une rencontre tenue à Mbour avec des responsables communaux en vue de la préparation de ce congrès.
Au fur et à mesure que l’on s’approche de la présidentielle de 2024, le débat sur une probable candidature du président Macky Sall s’amplifie. Au sein de la mouvance présidentielle, c’est devenu presque une religion de demander au leader de la coalition Benno Bokk Yaakaar de briguer de nouveau les suffrages des Sénégalais, nonobstant les engagements pris par l’actuel président sur cette question éminemment constitutionnelle depuis 2016. Le Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT), allié indéfectible du président Macky Sall dès les premiers balbutiements de la coalition Benno Bokk Yaakaar, se démarque pour le moment de cette frénésie de soutien à tout-va à cette troisième candidature. Le parti dirigé par Samba Sy, ministre du Travail, dit réserver sa position sur cette question jusqu’au mois d’avril prochain, date à laquelle il tiendra son congrès. Le successeur de feu Amath Dansokho était à Mbour avant-hier pour présider une réunion des responsables de la coordination communale de lancement de la campagne de vente des cartes de membres du parti. Une campagne préparatoire audit congrès. « Nous, au niveau du PIT, on ne parle pas à l’emporte-pièce, nous sommes en train de nous préparer à la tenue de notre congrès et ce congrès est la plus souveraine car étant l’instance la plus relevée. Ce sera l’occasion pour nous de débattre de toutes ces questions-là et ce qui est mieux pour nous à faire est de dire aux Sénégalais la décision que nous avons prise. Nous ne voulons pas aller plus vite que la musique. Même si ce sont des questions qui intéressent les Sénégalais, nous allons en parler mais pour l’instant nous ne parlerons pas d’une manière irréfléchie » a indiqué l’actuel secrétaire général du PIT.
« Le parti doit regarder une personne idéale autour de laquelle nous pouvons nous retrouver »
A la question de savoir s’ils choisiront un candidat dans les rangs de leur parti ou s’ils soutiendront un autre candidat, Samba Sy répond ceci : « Chez nous, on ne peut pas se lever du coup et dire que je suis candidat. Si vous m’aviez demandé qu’est-ce qui est bon pour moi, je vous dirai que le parti doit regarder une personne idéale autour de laquelle nous pouvons nous retrouver. La problématique du candidat est une question importante sur laquelle il faudra que les instances du parti se penchent. Je vous dis que mon ambition n’était pas de diriger ce parti car j’ai une profession et j’ai envie d’écrire or cela demande du temps. Donc qui est-ce qui va diriger le parti et qui seront les responsables à tous les niveaux, je ne saurais le dire car ce sera une décision des militants ». Concernant la justice qui est souvent au banc des accusés dans les dossiers politico-judiciaires notamment sur le dossier Sweet Beauté, Samba Sy, par ailleurs ministre du Travail, soutient que nous avons des institutions fortes. « En tant que SG du PIT, l’expérience que j’ai eue montre que, dans notre pays, nous avons besoin des institutions pour la bonne marche de notre pays. Ces institutions doivent être crédibles car elles sont une pièce maîtresse qui maintient l’armature de notre pays. Si ces institutions s’affaissent, on risque d’entrer dans l’anarchie. Et ceci est une situation dans laquelle chacun fera ce qu’il lui plaît et, dans un tel cas de figure, tout le monde sera dans une situation regrettable. Que pouvons-nous faire ? Nous devons conforter nos institutions et les renforcer », estime-t-il. Un autre point abordé avec le SG du PIT, c’est ce qui est assimilé par une bonne frange de l’opinion nationale à une politisation du pouvoir judiciaire par l’Exécutif se manifestant par la posture que la justice adopte selon qu’il s’agisse d’ouvrir des dossiers judiciaires contre les opposants ou lorsque les rapports des corps de contrôle épinglent des membres du pouvoir. Samba Sy, dont le parti est membre de la mouvance présidentielle, ne s’est pas fait prier pour botter en touche. « C’est un angle de lecture, mais je pense que si la justice devrait être une épée de Damoclès, elle devrait l’être pour tout le monde car le principe c’est l’universalité. Maintenant, le gros problème que nous avons dans notre pays est que certaines personnes disent qu’elles sont l’alpha et l’oméga et quand on fonctionne sur ce registre-là il sera difficile de s’entendre, donc il faut s’entendre sur ce que nous faisons », a rétorqué le successeur du Pr Maguette Thiam.
LA DIASPORA VOTE ALIOUNE SARR COMME CANDIDAT DE L’AFP EN 2024
Selon ses membres établis dans la diaspora, l’Alliance des Forces du Progrès (AFP) doit avoir un candidat lors de la présidentielle de 2024.
Selon ses membres établis dans la diaspora, l’Alliance des Forces du Progrès (AFP) doit avoir un candidat lors de la présidentielle de 2024. Et la personne toute désignée, selon eux, pour porter le flambeau de leur parti, c’est l’ancien ministre Alioune Sarr, patron des cadres de l’AFP.
Après des structures de l’intérieur du pays comme les sections de Kaolack, de Mbour entre autres qui exigent une candidature de l’AFP pour la présidentielle de 2024, la diaspora « progressiste », à travers ses sections Europe, Afrique, Amérique et Asie du Nord et du Sud a déploré la léthargie du parti créé par M. Moustapha Niasse. Cette léthargie est liée essentiellement, selon ces militants établis à l’étranger, au non-renouvellement prolongé des instances de ce parti depuis plus d’une décennie, à l’absence de coordination entre la direction et les structures de base et au non-respect des textes qui régissent son fonctionnement et son organisation. Une léthargie qui, à les en croire, laisse présager ou donne raison à leurs détracteurs qui affirment que l’Afp est devenu un parti mourant. « Cette situation a eu pour conséquence : le recul du parti dans la représentation des populations dans les instances locales et départementales de manière accrue et constante depuis les élections de 2012, le recul continu de la présence de l’AFP dans les institutions tant au niveau du pouvoir exécutif que du législatif (Assemblée nationale) et une démobilisation prolongée des militants à la base» regrettent ces militants « progressistes » de la diaspora. Pour y remédier, ils exhortent l’ensemble des militants et responsables de leur parti à engager la mobilisation dans une dynamique d’animation et de massification soutenue. Ils exhortent aussi la direction de l’AFP à ouvrir dans les meilleurs délais une concertation large et inclusive entre les différentes sensibilités qui cohabitent en son sein pour, d’une part, engager le processus de renouvellement des instances et l’organisation d’un congrès démocratique et ouvert afin de permettre à leur formation politique de relever le pari de la transition générationnelle et de continuer à jouer le rôle qui est le sien dans l’édification d’une nation démocratique au service exclusif du bonheur des Sénégalaises et des Sénégalais, etc.
La directive de 2014 et la candidature de Alioune Sarr
Ces mêmes militants de la diaspora demandent à leur secrétaire général Moustapha Niasse « de mettre en œuvre la décision des instances du parti, actée lors du bureau politique du 10 mars 2014 et maintes fois réaffirmée de présenter un candidat issu de l’AFP à la présidentielle de 2024 pour faire vivre les idéaux et valeurs que porte notre organisation au service exclusif des Sénégalaises et Sénégalais ». Ne s’en arrêtant pas là, ces « progressistes » estiment, après une fine analyse de la situation et des profils, que « le seul camarade en mesure de porter la candidature de l’AFP, qui a sillonné le Pays et massifié le Parti à la demande de Moustapha Niasse, est le ministre Alioune Sarr que Moustapha Niasse a toujours choisi pour représenter le parti au sein du gouvernement pendant 9 années et 9 mois avec l’accord unanime des camarades et instances du parti » concluent les militants de l’Alliance des Forces de Progrès de la diaspora.
OUSMANE SONKO ET LA CRAINTE LÉGITIME D’ÊTRE CONDUIT À LA…SERAS JUDICIAIRE
La Crei de même que la chambre correctionnelle ou criminelle sont considérées comme de redoutables juridictions d’exception pour une certaine catégorie de prévenus et d’accusés. Notamment les opposants aux différents régimes au pouvoir
En 2019, Karim Wade et Khalifa Sall, les deux plus sérieux rivaux de Macky Sall frappés par des condamnations judiciaires, avaient été recalés à l’élection présidentielle de cette année-là par le Conseil constitutionnel. Le spectre de la « condamnabilité » plane de nouveau avec l’affaire « Sweet-Beauty » au lendemain du renvoi d’Ousmane Sonko devant la chambre criminelle qu’il qualifie d’abattoir politique. Une sorte de « Seras » où le leader de Pastef risque d’être juridiquement condamné et politiquement égorgé. D’où son appel à la résistance à la place Tahrir — pardon Yékini ! — de Keur Massar. Toutefois, un ancien magistrat (parquetier) interrogé par « Le Témoin » explique que la chambre criminelle est loin d’être un abattoir mais constitue plutôt un enclos où tout « animal » innocent peut échapper couteau égorgeur voire être acquitté. Un ancien magistrat qui prend sans doute les Sénégalais pour de grands enfants!
La Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) de même que la chambre correctionnelle ou criminelle sont considérées comme de redoutables juridictions d’exception pour une certaine catégorie de prévenus et d’accusés. Notamment les opposants aux différents régimes au pouvoir. En tout cas, tous les prétendants sérieux à l’élection présidentielle dans notre pays, du moins qui pouvaient empêcher la réélection du président Macky Sall, et qui ont été traduits par lui devant ces juridictions ont été égorgés à l’abattoir avant d’être dépecés politiquement. Ce fut le cas de Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, condamné à cinq ans de prison pour « escroquerie aux deniers publics » avant d’être radié de ses fonctions de maire et déchu de son mandat de député ! Avant lui Karim Wade, le fils de l’ex-président Abdoulaye Wade, avait écopé de six ans de prison pour « enrichissement illicite » avant d’être exilé au Qatar après avoir passé deux ans à la prison de Rebeuss. De fait, tous les deux (Karim et Khalifa) ont été recalés de la course à la présidentielle de 2019 par le Conseil constitutionnel. Motifs évoqués, la « condamnabilité ». Une doctrine de mise à mort politique qui nous rappelle l’« Ivoirité »,un concept imaginé par la Côte d’Ivoire des années du président Henri Konan Bédié pour recaler la candidature de l’alors opposant Alassane Ouattara, présenté comme étant de père burkinabé.
Toujours est-il que, dans notre pays, depuis la signature de l’ordonnance de renvoi et de mise en accusation d’Ousmane Sonko devant la chambre criminelle pour « viols répétés » et « menaces de mort », le spectre de la « condamnabilité » plane surl’affaire « Sweet Beauty ».Une chambre criminelle qualifiée de « Seras » (abattoirs) par le leader de Pastef, Ousmane Sonko lui-même, et ses partisans. Pour eux et comme pourla plupart des observateurs politiques, une éventuelle comparution d’Ousmane Sonko devant une telle juridiction seraitsynonyme de condamnation provoquant son inéligibilité à la présidentielle de 2024. D’où son appel à la résistance baptisée opération « Gatsa-Gatsa » (loi du talion) lancé depuis le terrain de Keur Massar transformé en place Tahrir. Dans sa tenue de combat à la Zelensky, Ousmane Sonko a soutenu devant une foule immense que « Macky Sall veut me traduire devant la chambre criminelle pour me faire condamner et m’empêcher d’être candidat en 2024 ». Ce qui l’a conduit à jurer face à ses milliers de partisans et de sympathisants acquis à sa cause que « Macky Sall ne se soucie pas du Sénégal. Il a tout fait, avec son régime, pour m’écarter de la course à la présidentielle. Mais, c’est peine perdue ! Parce que je sais que vous, le peuple, vous allez tenir debout pour l’en empêcher. Bilahi, je vous jure et assure que je suis prêt pour le combat. Nous avons atteint le terminus! J’ai déjà fait mon testament. Nous allons nous battre sur le terrain, avec Macky Sall, et quoi qu’il nous en coûtera » a martelé Ousmane Sonko tout en soulignant avoir fait son testament pour mourir en martyr.
De la Cour de répression de l’enrichissement illicite à la Chambre criminelle…
Comme la Crei, la chambre criminelle serait-elle un couloir de la mort politique au point que le leader de Pastef Ousmane Sonko, soutenu par ses partisans, refuse d’y comparaitre et sonne la résistance ? Pour répondre à cette question, un magistrat à la retraite nous renvoie d’abord aux différentes et dernières sessions de la Chambre criminelle du Tribunal de Grande Instance de Dakar. « Si vous regardez la liste ou le rôle de chaque session et les décisions rendues, vous verrez que plusieurs individus ou accusés ont été acquittés après avoir été jugés pour différents crimes tels que les vols à main armée, vols en réunion, meurtres, viols, assassinats, trafics de drogue etc. » a rappelé cet ancien parquetier ayant servi à la Cour d’Appel de Dakar. Qui oublie juste de souligner qu’aucun de ces malheureux accusés ou prévenus ne menaçait le pouvoir du président Macky Sall à l’instar de Karim Wade et de Khalifa Sall !
Puis, notre interlocuteur explique et argumente à la manière d’un réquisitoire : « Donc pourquoi autant de bruit pour une ordonnance de renvoi dans une affaire concernant deux Sénégalais (Ndlr : Ousmane Sonko et Adji Sarr) ? Pour ceux qui veulent savoir, cette décision du juge d’instruction Oumar Maham Diallo a une double fonction : elle met fin à la phase d’instruction entrainant par la même occasion le dessaisissement du juge d’instruction, et la saisine du tribunal correctionnel ou de la chambre criminelle chargée de juger l’affaire. Ce qui est important c’est que, durant la phase de jugement, le raisonnement du juge d’instruction ne s’impose pas au tribunal. En effet, un renvoi ne signifie nullement une déclaration de culpabilité. La culpabilité ne peut être fondée que sur des éléments de preuves produits et discutés devant le tribunal qui doit juger, c’est dire qu’on vient d’entrer dans le domaine de la preuve. La présumée victime (Adji Sarr) doit donner les éléments de fait, le procureur doit prouver l’existence d’une infraction, le prévenu ou l’accusé (Ousmane Sonko) doit se défendre et le tribunal doit trancher. Donc pourquoi autant de tension pour un simple renvoi en jugement, occasion pour l’accusé de démonter l’accusation ? Comment des professionnels du droit (avocats) peuvent-ils avec une légèreté déconcertante se mettre à la place du juge d’instruction pour décider de l’issue d’une procédure d’instruction là où les supérieurs de ce magistrat n’ont même pas leur mot à dire puisque n’ayant pas accès au dossier ? » s’est interrogé ce magistrat à la retraite joint par « Le Témoin » quotidien. Qui poursuit en disant que « s’il ne peut être interdit au citoyen de donner son avis, il faut aussi accepter que, de par la loi, seul le magistrat est habilité à rendre sa décision fondée non pas sur des commentaires venus de l’extérieur, mais sur les éléments de son dossier et rien d’autre ! » a « requis » ce parquetier à la retraite avant d’insister à l’attention des deux parties renvoyées devant une chambre criminelle : « Oui, je le rappelle ! Le raisonnement du juge d’instruction ne s’impose pas à la juridiction de jugement. L’article 414 du code de procédure pénale est le socle de la preuve devant la juridiction de jugement. Donc, je suis désolé de vous dire que la chambre criminelle est loin d’être un abattoir politique comme le prétendent certains activistes, mais plutôt un enclos d’où tout animal « innocent » peut échapper c’est-à-dire être acquitté » a rassuré notre ancien parquetier tout en soulignant qu’il parle de droit, et non de politique. Sauf que cette affaire Adji Sarr/Ousmane Sonko est éminemment politique !
Me Etienne Dione dénonce …l’échafaud
Il est vrai que comparaison n’est pas raison ! Car les nommés Khalifa Sall et Karim Wade étaient poursuivis par l’Etat tandis qu’Ousmane Sonko ou le leader de Pastef est en apparence accusé par une citoyenne nommée Adji Sarr bien que l’accusé ou le prévenu ne soit pas un citoyen comme les autres. Il est un sérieux candidat à l’élection présidentielle de 2024. Certes, la perception d’une instrumentalisation politique de la justice s’accompagne de celle d’une justice à deux vitesses. Elle repose (justice à deux vitesses), d’une part, sur la célérité « Fast track » avec laquelle les affaires impliquant des opposants politiques ou candidats à la présidentielle sont traitées et, d’autre part, par la quasi-absence des poursuites judiciaires contre des proches du pouvoir en place.
Compte tenu de ce qui précèdent, certains s’accordent à reconnaitre que le leader de Pastef, Ousmane Sonko, ne pourrait nullement survivre là où Karim Wade et Khalifa Sall ont été politiquement guillotinés. D’ailleurs, Me Etienne Dione, avocat à la Cour, semble confirmer cela en déclarant que nul ne peut évoquer ou plaider l’affaire « Sweet Beauty » dans laquelle Ousmane Sonko est injustement impliqué par Adji Sarr sans rappeler les jurisprudences Karim Meissa Wade et Khalifa Ababacar Sall. « Parce que tous les deux ont été envoyés à l’échafaud et politiquement exécutés dans les mêmes conditions et dans les mêmes périodes électorales. Mieux, Karim Wade et Khalifa Sall ont été privés de leur droit de participer à des élections présidentielles suite à des conséquences tirées des décisions correctionnelles les condamnant.
En effet, et de manière subtile, sur fond de règlement de comptes, on s’est servi de la justice pour éliminer des adversaires politiques, sérieux candidats à la présidence, qui troublaient le sommeil du régime en place. Seuls, les partisans de la mouvance présidentielle, et pour cause, pensent le contraire. Mais c’était trop gros, le fil blanc, pour qu’on ne sache pas que c’était un complot politico-judiciaire ourdi pour combattre, de manière déloyale, des prétendants au fauteuil présidentiel » s’est désolé l’avocat. Et Me Etienne Dione de poursuivre sa plaidoirie en ces termes : « Donc, vous conviendrez avec moi que Ousmane Sonko a de sérieuses raisons de croire qu’on veut en faire la prochaine et troisième victime (jamais deux sans trois) de cette pratique honteuse et non moins dégueulasse, de ceux qui détiennent le pouvoir. D’ailleurs, c’est tellement vrai qu’il n’est pas nécessaire d’être un agrégé en droit, un brillant avocat ou un excellent juge, pour dire que ce dossier ne devrait connaître qu’un seul sort : Le classement sans suite par le maître de l’opportunité des poursuites, le procureur de la République, ou bien le non lieu par le juge d’instruction prononcé. Toutes choses qui font que Sonko, malgré l’absence de charges à son encontre, nourrit des craintes légitimes par rapport au procès en vue. Bref, en sa qualité de candidat à la présidentielle de 2024, il refuse d’être envoyé à l’abattoir. Et il a parfaitement raison... » estime notre avocat donnant son avis sur l’appel de Keur Massar, une commune située dans la banlieue dakaroise.
Une chose est sûre et constatée : ces dix dernières années — sous le magistère du président Macky Sall donc ! —, le Sénégal est devenu une véritable République des abattoirs politiques (Rap) où tout sérieux candidat opposant au régime en place est conduit à la… Seras judiciaire pour être égorgé !
LE CALVAIRE DES VOYAGEURS AU FOUTA
Difficile de quitter le Fouta pour se rendre à Dakar ou vers une autre région ces jours-ci. La grève illimitée dans le secteur du transport qui, finalement a été levée hier, mardi 24 janvier est passée par là.
Décrété depuis le 17 janvier dernier, le mot d’ordre de grève des transporteurs levé hier, mardi 24 janvier a été largement suivi dans le département de Podor. Les véhicules de transport en commun ont été presque tous immobilisés. Bloqués depuis plusieurs jours, les voyageurs ont vécu un véritable calvaire.
Difficile de quitter le Fouta pour se rendre à Dakar ou vers une autre région ces jours-ci. La grève illimitée dans le secteur du transport qui, finalement a été levée hier, mardi 24 janvier est passée par là.
Les transporteurs protestaient contre les 23 mesures prises par le gouvernement lors du Conseil interministériel du 9 janvier 2023 visant à lutter contre l’insécurité routière, après l’accident de Sikilo dans la région de Kaffrine qui a coûté la vie à 42 personnes et fait beaucoup de blessés.
Dans le département de Podor, les véhicules de transport en commun ont été tous immobilisés. Seuls les «clandos», les «wopouya» ou les «jakarta» roulent. Conséquences: il est presque impossible de voyager. Pour les bus DDD qui ne font pas partie de la grève, la réservation pour aller à Dakar est saturée en ces jours-ci. Comme dit-on, l’occasion faisant le larron, des chauffeurs de véhicules particuliers ont décidé de prendre des passagers même s’il est rare d’en trouver. Et pour aller à Dakar, il faut débourser entre 15 mille et 20 mille F CFA alors qu’en temps normal, le billet était de 6000F CFA pour les mini-cars et 4000 F CFA pour les bus. Du coup, l’inquiétude est grande pour les voyageurs. «Je devais aller à Dakar depuis jeudi pour un rendez-vous médical. Mais, je suis toujours ici, faute de véhicule.
Le gouvernement doit ouvrir des négociations avec les transporteurs parce que la grève est difficilement vécue par les populations. Personne ne peut se déplacer», soutient un père de famille du nom de Thierno Sy, habitant du village de Dimath. Une autre personne exprime sa désolation. «Depuis quelques jours, je suis en train de chercher une voiture pour aller à Dakar. Finalement, j’ai eu un chauffeur d’un véhicule particulier qui me demande de payer 15000 F pour aller à Dakar ce lundi (avant-hier). Comme c’est une urgence, j’ai accepté même c’est si c’est très cher. D’ailleurs, ces véhicules ne sont même pas pour la plupart dans un bon état. Je n’ai pas de choix», déplore Fatimata Sall.
Bloqué au Fouta depuis mercredi, plus de peur que de mal pour cet étudiant qui doit passer un examen ce mercredi à Dakar. «Je pensais que j’allais rater mon examen de ce mercredi. Après avoir cherché un véhicule depuis plusieurs jours, finalement, je suis parvenue à trouver à partir de SaintLouis par le biais de mon grandfrère qui travaille là-bas et pour rallier la ville, il y a un véhicule gros-porteur qui transporte des marchandises qui va m’amener jusqu’à Saint-Louis la veille pendant la nuit pour pouvoir prendre le bus (plus de 150km). Il m’a demandé de payer 8000F. Je n’ai pas de choix. C’est donc deux voyages que je vais effectuer et ça va me coûter 12 mille F CFA», a-t-il laissé entendre.
Cette fois-ci, les transporteurs ont corsé la lutte pour faire reculer le gouvernement. «Il n’y a aucun véhicule de transport en commun qui part pour Dakar. Nous dépendons de la gare routière de Podor. Tout est à l’arrêt à cause de la grève», explique un chauffeur de mini car Dakar–Fouta. Au Fouta, dans le département de Podor, la grève des transporteurs est difficilement vécue. Beaucoup de voyageurs sont bloqués depuis plusieurs jours. Sur la RN2, de la commune de Fanaye dans le département de Podor jusqu’à Dakar, les voies sont libres. Seuls quelques véhicules qui ne font pas partie de la grève circulent. Avec la levée du mot d’ordre de grève hier, ce sera surement un ouf de soulagement pour les voyageurs.
LE RENVOI DE MIMI TOURE DE L'ASSEMBLEE A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE MERCREDI
La déchéance d’Aminata Touré de ses fonctions parlementaires est le sujet le plus commenté par les quotidiens pour leur édition de ce mercredi.
Dakar, 25 jan (APS) – La déchéance d’Aminata Touré de ses fonctions parlementaires est le sujet le plus commenté par les quotidiens pour leur édition de ce mercredi.
Les relations sont de plus en plus tendues entre Aminata Touré et l’APR, le parti de Macky Sall. Ce dernier a choisi Amadou Mame Diop pour la présidence de l’Assemblée nationale, après que l’ancienne garde des Sceaux et ex-présidente du Conseil économique, social et environnemental a dirigé la liste de la coalition présidentielle aux élections législatives du 31 juillet 2022.
L’info affirme que ‘’même si on peut en redire de la forme dans laquelle sa destitution a été prononcée, force est de reconnaître que la révocation d’Aminata Touré (…) n’est point une surprise’’.
‘’Certains ténors du régime (…) en avaient déjà annoncé la couleur’’, ajoute-t-il en reprenant des appels à sa destitution.
Tribune estime que la coalition Wallu Sénégal, dirigée par le PDS, le parti politique d’Abdoulaye Wade, a tenu à prendre sa revanche sur Mme Touré.
Les députés de ladite coalition se sont fait un plaisir de renvoyer de l’Assemblée nationale l’ancienne ministre de la Justice, affirme Tribune, ajoutant que Wallu Sénégal lui reproche d’avoir fait mener les poursuites judiciaires à l’origine de l’emprisonnement et de l’exil au Qatar de l’ancien ministre Karim Wade.
L’As partage ce point de vue en écrivant que ‘’le PDS prend sa revanche sur Aminata Touré’’.
‘’Une décision à laquelle les députés du Parti démocratique sénégalais ont largement adhéré pour se venger sans doute de l’ancienne ministre de la Justice, qui avait piloté la traque des biens mal acquis, à l’origine de l’emprisonnement de Karim Wade’’, lit-on dans L’As.
‘’Le patron (Macky Sall) m’a dit de tout casser ! Je casse tout, c’est tout !’’ fait dire le dessinateur de Tribune au président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, au volant d’un bulldozer.
Désormais, ‘’la dissidence se fera hors de l’hémicycle’’
‘’Le règlement intérieur de l’Assemblée nationale [a été] piétiné’’ avec la déchéance d’Aminata Touré de ses fonctions parlementaires, note Sud Quotidien.
Ce journal soutient que la décision concernant la tête de liste de Benno Bokk Yaakaar aux élections législatives du 31 juillet 2022 a été prise ‘’en totale violation du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, avec le soutien de Wallu Sénégal’’.
‘’Benno arrache l’écharpe d’Aminata Touré’’, titre Kritik’. Il relaye le tweet d’Aminata Touré, qui déclare avoir appris son ‘’exclusion’’ de l’Assemblée nationale, ‘’en totale violation de la loi’’ et promet de se battre contre la ‘’tentative de troisième mandat moralement et juridiquement inacceptable’’ de Macky Sall.
Le Témoin Quotidien affirme que ‘’la déchéance d’Aminata Touré de son poste parlementaire est tout simplement écœurante et inélégante’’.
Source A dit savoir comment l’éviction de Mme Touré a été menée. ‘’Les minutes de la déchéance’’, titre le journal, ajoutant que ‘’les membres du bureau [de l’Assemblée nationale] n’ont su le motif de leur convocation que lorsqu’ils sont entrés dans la salle de délibérations’’.
‘’Les députés ont été convoqués pour information, avant de savoir que l’ordre du jour était de statuer sur le mandat de Mme Aminata Touré’’, confirme EnQuête.
Le député Mamadou Lamine Diallo, membre du groupe parlementaire Wallu Sénégal, fait partie des sept voix exprimées contre la destitution de sa collègue, selon plusieurs journaux. ‘’C’est une agression contre les femmes et la démocratie’’, dit-il dans les colonnes de Vox Populi.
Désormais, ‘’la dissidence se fera hors de l’hémicycle’’, note Le Quotidien, dans lequel El Hadji Omar Youm, le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar, fait valoir que ‘’c’est une décision conforme à la pratique parlementaire’’.
Une ‘’démission de fait’’
Dans Le Soleil, M. Youm parle d’une ‘’démission de fait’’ de la députée, une raison valable, selon lui, pour la démettre de ses fonctions.
L’ancien député Alioune Souaré argue que ‘’le bureau de l’Assemblée nationale n’a pas la prérogative’’ de la renvoyer.
‘’Citée dans un rapport de l’IGE (Inspection générale d’Etat), Aminata Touré sera-t-elle livrée à la justice’’ après son éviction de l’Assemblée nationale ? s’interroge Bés Bi Le Jour.
‘’Sa détermination à se battre contre le troisième mandat de Macky Sall pourrait être son principal atout (…) L’heure n’est plus au verbe pour l’économiste, qui doit choisir entre rebondir ou disparaître de la scène politique’’, analyse L’Observateur.
‘’Le président Macky Sall est en train de poser les actes qui ont perdu son prédécesseur. C’est le cas de la troisième candidature et du traitement de l’ancienne Première ministre Aminata Touré’’, écrit WalfQuotidien.
Il rappelle que les députés Moustapha Cissé Lô et Mbaye Ndiaye, proches de Macky Sall, avaient été renvoyés de l’Assemblée nationale par le groupe parlementaire du PDS en 2009.
NICOLAS JACKSON FILE EN ANGLETERRE, MATAR SARR PROCHE DE LA LIGA, ALFRED GOMIS VEUT PARTIR
Le mercato d’hiver pourrait être celui d’un nouveau départ pour nombre de Lions annoncé sur le marché des transferts.
Les joueurs sénégalais sont encore très actifs dans le mercato d’hivernal. En attendant d’acter les transferts et de ficeler les contrats, la voie semble ouverte pour un changement de clubs de quelques Lions mondialistes. Annoncé du côté de l’Angleterre, le mondialiste sénégalais Nicolas Jackson est proche d’une signature avec le club anglais de Bournemouth où il est attendu ce mercredi. Son coéquipier Pape Matar Sarr de Tottenham pourrait prendre le chemin inverse. Le milieu de terrain intéresserait le club catalan de l'Espagnol de Barcelone. Selon les informations du mercato, Bamba Dieng , Pape Guéye qui ne sont pas dans les plans du coach de l’OM, Igor Tudor ou encore le Rennais Alfred Gomis qui ne supporte sa situation en club, le chemin du départ cet hiver n’a également jamais été aussi éminente.
Le mercato d’hiver pourrait être celui d’un nouveau départ pour nombre de Lions annoncé sur le marché des transferts. Il est allé très vite pour Nicolas Jackson qui est, selon des informations de mercato foot, prés à rallier l’Angleterre et notamment le club de Bournemouth.
Révélé sur la première partie de saison avec Villarreal (3 buts et 3 passes décisives en 24 apparitions toutes compétitions confondues) et appelé à la sélection sénégalaise pour la Coupe du monde 2022, l’attaquant international sénégalais de Villaréal (Espagne) est annoncé mercredi en Angleterre pour passer sa visite médicale et un transfert estimé à 23 millions d’euros.
Son coéquipier en sélection, Pape Matar Sarr pourrait emprunter le chemin inverse lors de ce mercato. Selon le média espagnol Relevo, Pape Matar Sarr est sur les tablettes de l’Espanyol Barcelone. Le club de la Liga envisage de recruter le jeune milieu sénégalais de Tottenham cet hiver. Et une offre a déjà été transmise aux dirigeants du club londonien. Reste à savoir si les Spurs seront à même de laisser filer leur jeune champion d'Afrique qui a commencé à gagner du temps de jeu dans le championnat de Premier League.
En France, un départ se profile pour les Mondialistes de la Ligue 1 française. Récemment réintégré à l’effectif de l’OM par l’entraineur Igor Tudor, Bamba Dieng est de plus en plus poussé vers la sortie ? Si l’international sénégalais a longtemps refusé de partir après sa dernière sortie contre le Stade Rennais en Coupe de France, sa dernière prestation n’aurait pas convaincu le coach Tudor.
Selon Foot Mercato, l’idée du président Pablo Longoria est de l’inclure dans la transaction avec Lorient pour obtenir Moffi. Cependant, d’après les informations du même site, le club d’Angleterre d’Everton est sur le coup et Bamba Dieng préférerait même quitter la Ligue 1 pour tenter sa chance en Premier League.
Rarement utilisé à l’Olympique de Marseille, Pape Gueye (13 matchs en Ligue 1 avec l’OM) pourrait également aller voir ailleurs cet hiver. Selon les informations de L’Equipe, le milieu de terrain sénégalais n’est pas considéré comme un élément indispensable par le staff marseillais. La direction de l’OM n’entend, selon la même source, pas retenir Pape Guèye au cas où une offre intéressante tombait d’ici la fin du mercato hivernal. Alfred Gomis ne doit pas également de vieux os avec Rennes.
Mis sur la touche par Bruno Genesio depuis le recrutement de Steve Mandanda et relégué au rang de troisième gardien, le portier sénégalais ne supporte plus sa situation et compte profiter de ce mercato d’hiver pour s’envoler sous d’autres cieux. « La situation ne s’explique pas. Le club a pris cette décision et en tant que joueur je l’accepte. Je ne joue pas la victime, mais j’avoue que je ne m’attendais pas à passer de tout à rien. Je ne fais plus partie du projet du club», a poursuivi le portier Sénégalais dans un entretien avec la Gazetta Dello Sport. Alors que son contrat prendra fin en juin 2025, le champion d’Afrique et mondialiste en 2022 ne manque pas de prétendants. L’ancien joueur de Torino, Salernitana ou encore Spal pourrait faire son retour en Italie où des clubs sont à la recherche de gardien de but et auraient coché le nom de Gomis. Ce dernier est partant. « Rennes m’a exclu et je ne sais pas pourquoi. Je suis sur le marché. Retourner en Italie ? Je ne me fixe aucune limite», précise-t-il.
L'ACALMIE POUR LE MAGAL DE POROKHANE
Des responsables du collectif des syndicats de transporteurs routiers a été reçu en audience hier, mardi 24 janvier, par le Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, à Porokhane, qui y réside actuellement pour les besoins du Magal
Des responsables du collectif des syndicats de transporteurs routiers a été reçu en audience hier, mardi 24 janvier, par le Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, à Porokhane, qui y réside actuellement pour les besoins du Magal de Mame Diarra Bousso (la mère de Khadimou Rassoul). Une rencontre qui a permis aux grévistes d’expliquer au guide religieux les motifs de la grève qu’ils observent depuis une semaine et l’état des négociations avec le gouvernement. L’audience intervient à moins d’une dizaine de jours du Magal de Porokhane, prévu le 2 février prochain.
Selon plusieurs sites d’information, après avoir bien écouté le guide religieux, les responsables des syndicats de transporteurs à la tête desquels se trouvent Alassane Ndoye, Gora Khouma, entre autres, ont annoncé la promesse ferme de suspendre le mot d’ordre de grève, avant le Magal de Porokhane. Pour permettre aux pèlerins d’effectuer normalement le pèlerinage dans le fief de Sokhna Mame Diarra Bousso. Toutefois, les syndicalistes annoncent qu’après le Magal, ils reviendront auprès du Khalife pour aviser sur la conduite à tenir. En attendant, les syndicalistes auraient obtenu du religieux la garantie qu’il va discuter avec les autorités pour un allégement des mesures à l’origine de ce bras de fer, notamment celle portant suppression des porte-bagages et «Versailles» des véhicules de transport public de voyageurs, dans un délai de 12 mois, celle de l’interdiction de circuler de 23 heures à 05 heures du matin.
QUAND LA TERREUR AIDE À FAIRE RESPECTER LE MOT D’ORDRE DE GRÈVE
Contrairement au satisfecit des grévistes, le «respect» du mot d’ordre de grève illimitée qui a été décrété par le collectif des syndicats des transports routiers à l’interurbain semble plutôt sous-tendu par la menace et la terreur
Au lendemain de l’accident tragique de Sikilo (Kaffrine, le 8 janvier dernier) qui a fait au moins 42 morts et 98 blessés dont certains grièvement, l’Etat a organisé un Conseil interministériel sur la sécurité routière, le lundi 9 janvier 2023, à l’issue duquel 22 mesures ont été prises pour arrêter l’hémorragie sur nos routes. Non content de certaines de ces décisions du gouvernement, un collectif de syndicats des transports routiers, avec à sa tête Alassane Ndoye et Gora Khouma, entre autres, a décrété une grève générale et illimitée depuis le mardi 17 janvier dernier à 00h. Une semaine après, force est de constater que ce mouvement d’humeur, qui n’a pas trop impacté les activités dans les grandes villes comme Dakar, continue de paralyser la mobilité des personnes et de leurs biens au niveau de l’interurbain. Avec nombre de transporteurs en commun qui ne partagent pas le mot d’ordre mais qui sont contraints d’immobiliser leurs voitures, sous la menace et l’épouvantail de la terreur.
Contrairement au satisfecit des grévistes, le «respect» du mot d’ordre de grève illimitée qui a été décrété par le collectif des syndicats des transports routiers à l’interurbain semble plutôt sous-tendu par la menace et la terreur. En ce sens que des transporteurs ont toujours fait leur propre «police» en déployant souvent des «brigades», composées d’apprentis et jeunes chauffeurs, chargées de contraindre tous ceux qui ne sont pas d’accord avec leur mot d’ordre, ceux qu’ils appellent les «défaillants», à immobiliser leurs véhicules, malgré eux, quitte à en venir aux mains et à endommager les biens de ces derniers, en cas de refus du conducteur de se conformer à leurs injonctions.
En effet, dès les premières heures de son effectivité, cette grève a connu des fortunes diverses. Si le mot d’ordre a été bien suivi dans les gares routières interurbaines et régionales, dans les grandes villes notamment Dakar, et particulièrement en banlieue, la galère des usagers n’aura été que de courte durée. Le transport urbain n’a pas été totalement paralysé, même si, dans des zones comme Keur Massar, des autocars et minibus Tata de l’Association de financement des transports urbains (AFTU, qui s’est démarquée de la grève, tout comme le Cadre unitaire des transporteurs routiers), par peur d’être pris à partie par des grévistes, n’osaient pas dépasser la gare routière des «Ndiaga-Ndiaye», située à l’entrée de la forêt classée et fief de Gora Khouma. Ils ont préféré, dans un premier temps, déverser leurs passagers au rondpoint du nouvel autopont.
UN DEPOILEMENT DISSUASIF DES FORCES DE L’ORDRE QUI SOULAGE AU NIVEAU URBAIN
Ce qui créera un spectacle indescriptible, ces voyageurs ayant du mal à continuer leur chemin sur Dakar et ses environs ou à vaquer normalement à leurs occupations dès les premières heures de la matinée. Mais, il a suffi d’un déploiement des Forces de l’ordre (Gendarmerie et Police) sur les différents axes et points stratégiques pour que ces transporteurs reprennent confiance pour se remettre dans la circulation, facilitant ainsi la mobilité des personnes et de leurs biens dans la capitale. Aux côtés des bus disponibles de la société de transport public Dakar Dem Dikk (DDD) dont les usagers réclament, de l’Etat, le renforcement du parc par l’effectivité du dépannage des centaines de bus (en panne) et l’acquisition d’autres nouveaux. Dans plusieurs villes aussi, le trafic urbain n’a pas trop souffert de ce mouvement.
N’empêche, malgré ce dispositif sécuritaire déployé pour rassurer ceux qui ne sont pas d’accord avec le mouvement d’humeur à circuler et dissuader toute velléité d’attaques et de casses, des chauffeurs ont tenté de s’en prendre à leurs camarades qui n’étaient du même camp qu’eux. C’est ainsi que 5 chauffeurs ont été interpellés par la Police de Thiaroye, le premier jour de grève, la mercredi 18 janvier. Il leur est reproché des tentatives de destruction de biens appartenant à autrui. Ailleurs, à Mbour, il y a eu des heurts entre pro et contre la grève à la gare routière, le même jour.
Aussi des bus Dakar Dem Dikk ont subi la furie de grévistes qui ont «caillassé» des cars de cette société de transport public. La matinée du samedi 21 janvier, certains de ces grévistes ont barré l’autoroute et intercepté quelques bus de Dakar Dem Dikk sur lesquels ils ont commis des actes de vandalisme. Des actes que la Direction de DDD condamne avec force. Dans un communiqué, la société nationale de transport public annonce la saisine de la justice pour que les auteurs de ce qu’elle qualifie «d’ignominie», soient traduits devant les juridictions compétentes. En attendant, des biens de plusieurs passagers ont aussi été saccagés. Toutefois, Dakar Dem Dikk assure continuer, avec les Forces de défense et de sécurité, à s’acquitter de sa mission de service public. Déjà lors de la précédente grève des transporteurs, en décembre 2021, des bus de DDD avaient été endommagés à Diourbel ; des chauffeurs ont été arrêtés, jugés et condamnés pour destruction de biens appartenant à autrui.
UNE ABSENCE DE L’ETAT A L’INTERURBAIN QUI PENALISE LES USAGERS
Autre ville, même recours à la terreur pour imposer le respect du mot d’ordre. Trois individus ont été arrêtés lors d’échauffourées à la gare routière de Thiès (70 km de Dakar), avanthier, lundi 23 janvier. Là également, des chauffeurs et apprentis ont barré la route pour, disent-ils, contraindre leurs collègues qui ne veulent pas suivre le mot d'ordre de grève à le respecter. Pis, ils s’en sont pris aussi à des chauffeurs de taxi, conduisant tranquillement, qui ont été extirpés de leurs véhicules. Il s’en est suivi des échauffourées, qui ont résulté sur l’arrestation de ces trois personnes qui ont été conduites à la Police centrale de Thiès, informent des médias. Soulignant qu’une forte mobilisation des Forces de l'ordre a été notée sur place, pour calmer les esprits.
Bref, force est de remarquer, comme à chaque mouvement d’humeur, que des syndicats des transports routiers qui s’insurgent contre les 22 mesures de l’Etat pour lutter contre les accidents de la circulation et l’insécurité routière, notamment les points sur les interdictions de circuler la nuit de 23h à 5h du matin et des porte-bagages et autres «Versailles»…, ont toujours eu recours ou ont toujours compte sur la menace et le «caillassage» des véhicules des «défaillants» pour faire respecter leur mot d’ordre. Pourtant, les gares routières interurbaines, dont les Regroupements de transporteurs assurent l’exploitation/gestion, appartiennent à l’Etat et à ses démembrements (mairies). Il appartient donc à l’autorité de donner des gages aux transporteurs interurbains, pour que ceux désireux de travailler mènent correctement leurs activités, en toute sécurité, comme c’est le cas dans certaines grandes villes dont Dakar où, avec l’aide de la Gendarmerie et la Police, les populations continuent de vaquer librement à leurs occupations, malgré la poursuite de la grève illimitée du collectif des syndicats de transports.
GUY MARIUS SAGNA PARLE DE LA FILIÈRE
La filière porcine est négligée. C’est le constat fait par Guy Marius Sagna qui a rendu visite aux éleveurs de Malicounda. Le député soupçonne « un plan de liquidation » de la filière.
La filière porcine est négligée. C’est le constat fait par Guy Marius Sagna qui a rendu visite aux éleveurs de Malicounda. Le député soupçonne « un plan de liquidation » de la filière.
Guy Marius Sagna était à Malicounda où il a apporté son soutien aux éleveurs de porcs. Pour le député de Yewwi askan wi (opposition), « la filière porcine est négligée et il y a un plan de sa liquidation » qu’il promet de combattre. « Nous sommes venus ici, à Malicounda, pour apporter notre soutien à ces éleveurs de porcs, ces braves hommes et femmes qui, dignement, veulent subvenir à leurs besoins, mais ne bénéficient d’aucun soutien de l’Etat ni de la mairie », a-t-il déclare. Il a souligné que la mairie et l’Etat ont pourtant « l’obligation » de soutenir les éleveurs de porcs. « La filière porcine doit être aussi respectée que les autres. Il doit y avoir un programme de stabulation pour éviter la divagation des porcs. En tant que député du peuple, je vais écrire une lettre au ministre de l’Elevage sur les difficultés des éleveurs en général et les éleveurs de porcs en particulier », ajoute le responsable de Frapp. En plus de la « négligence » de la filière, il estime que les éleveurs de porcs sont « victimes d’une stigmatisation ». « On l’associé à une ethnie et à une religion, ce qui est une injustice. Nous nous battrons contre un plan de liquidation de cette filière », a promis Guy Marius Sagna.
Les éleveurs rappellent au maire Maguette Sène sa promesse
Les acteurs, eux, misent encore sur un coup de pouce de l’Etat. « La filière porcine est une filière rentable mais le problème est qu’il n’y a aucune politique sur cette filière. Nous n’avons pas d’aliments de bétail, ni de programme de vaccination. Actuellement, il y a pénurie de porcs et cela est dû à une peste porcine il y a six mois de cela. Ce que nous voulons, c’est que l’Etat nous vienne en aide. Nous sommes 150 hommes et femmes à nous activer dans l’élevage et nous méritons du respect et de la considération. Nous rappelons aussi au maire Maguette Sène sa promesse de nous doter d’un site », a déclaré pour sa part Emmanuel Maxime Mendy, vice-Président du Gie Sukali Kom Agir ensemble qui regroupe les éleveurs de Malicounda.
LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE, UNE TACHE LOURDE
Le secteur de l’agriculture au Sénégal fait face à nombreuses contraintes notamment le manque de terres cultivables, de matériels agricoles adéquats et de financements
Atteindre la souveraineté alimentaire au Sénégal. C’est l’ambition du Président de la République Macky Sall et de son gouvernement. Pour y arriver, le Sénégal est en train d’élaborer une stratégie nationale de souveraineté alimentaire d’ici à 2024, pour un coût de 8,1 milliards $ sur cinq ans. L’objectif du projet est d’étendre les zones cultivées et d’augmenter la production agricole et horticole. Cependant, ce défi ne sera pas facile à relever car, le secteur de l’agriculture au Sénégal fait face à nombreuses contraintes notamment le manque de terres cultivables, de matériels agricoles adéquats et de financements.
Le Sénégal accueille à partir d’aujourd’hui le 2ème Sommet – Nourrir l’Afrique : la souveraineté alimentaire et résilience en Afrique. Un thème qui est d’actualité au Sénégal car, depuis quelques temps la question de la souveraineté alimentaire est au cœur des politiques de l’Etat. Le Président de la République Macky et son gouvernement invitent les Sénégalais à «produire ce que nous mangeons et à manger ce que nous produisons».
Macky Sall a ainsi appelé à une mobilisation générale pour la valorisation des produits alimentaires locaux afin de mieux contenir les chocs sur les prix causés par la guerre en Ukraine. A cet effet, ce programme prévoit de développer le potentiel de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche afin de favoriser la croissance économique du pays à l’horizon 2035. Cependant, cette souveraineté alimentaire visée par l’Etat ne sera pas facile à atteindre si toutefois un certain nombre de contraintes qui freinent le secteur de l’agriculture ne sont pas levées
Il s’agit, entre autres, de la non disponibilité des terres cultivables, du manque de financements et de matériels agricoles déplorés par la majeure partie des producteurs. D’ailleurs, pour arriver à cette souveraineté alimentaire, l’Etat devrait mettre plus de terres à la disposition des petits producteurs et des industriels pour la production de riz et de céréales en quantité suffisante.
S’agissant de la filière arachidière, le gouvernement devrait prendre toutes les dispositions nécessaires pour qu’il n’y ait pas beaucoup de dysfonctionnements dans le déroulement de la campagne de commercialisation de l’arachide. Si on sait qu’à chaque campagne de commercialisation du produit, les transformateurs locaux notamment les huiliers ont des difficultés à s’approvisionner correctement, parce que les exportateurs chinois ont acheté les graines à des prix supérieurs au prix plancher. Une transformation de l’Agriculture basée sur l’Agro-industrie et la Promotion du Secteur Privé de façon globale pourraient aussi engendrer des risques notamment le déclin de l’agriculture familiale qui nourrit pratiquement le monde rural. La souveraineté alimentaire du Sénégal passe donc par le maintien d’une agriculture familiale, de proximité et performante. En fin la réalisation de cette souveraineté alimentaire repose également sur le changement des habitudes de consommation des populations du Sénégal.