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17 juin 2025
«LE DEROULEMENT DES EVENEMENTS DU FESNAC DONNE UN CARACTERISANT DE FESTIN»
Le sociologue Abdou Khadre Sanogo considère que, dans cet endroit précis où se tient le Fesnac, le déroulement des événements semble renvoyer à un festin.
Le sociologue Abdou Khadre Sanogo regrette la tenue du 11e Festival national des arts et de la culture (FESNAC) au lendemain des drames de Kaffrine et de Sakal. Selon lui, ces festivités semblent montrer l’insouciance des autorités étatiques face à ces drames et donnent l’impression que la République danse sur « les tombe » des victimes. Il trouve que c’est très maladroit de tenir ce festival à ce moment précis et dans la capitale du département où s’est produit l’accident au bilan le plus lourd !
Le sociologue Pr Sanogo considère que, dans cet endroit précis où se tient le Fesnac, le déroulement des événements semble renvoyer à un festin. « Des populations qui portent un deuil de moins d’un mois, il me paraît incongru d’organiser le Fesnac dans cette zone-là. En principe, il devrait y avoir un travail préalable de concertation avec les populations. Et, il y a un principe irréfutable qui pose l’idée selon laquelle tout ce qu’on fait pour moi, sans moi, est fait contre moi. Si on avait interpellé les populations, je ne suis pas sûre qu’elles soient d’accord qu’on puisse faire ce choix-là d’organiser ce festival à ce moment précis. Il est vrai que ça relève d’une décision étatique et que l’Etat détient le monopole de l’autorité. Cela dit, aujourd’hui il y a des réalités qui voudraient qu’en période de deuil, on puisse permettre à ceux qui le vivent et le ressentent de donner libre cours à leur souffrance un bon bout de temps », explique Pr Sanogo.
Notre interlocuteur précise que la tenue de ce Festival dans cette localité (Kaffrine) serait synonyme d’une provocation. Elle montre l’indifférence de l’Etat à la dure et pénible situation des populations. La douleur de ce drame n’a pas encore fini de se cicatriser et l’on organise un festival, c’est-à-dire des festivités, sur le lieu du drame.
Pr Sanogo se demande de quelle intelligence se prévaut le ministre de la Culture qui s’autoproclame le plus savant de toute sa génération et même de celle précédente. « Même si cet événement était déjà programmé dans le calendrier des activités culturelles à dérouler, il devrait être reporté à un moment beaucoup plus propice afin de permettre aux blessures et plaies des populations de se cicatriser », fait savoir M. Sanogo. A l’en croire c’est très gauche, maladroit, provocateur et même indigne d’une intelligence culturelle de ces autorités que de tenir ce festival. Pr Sanogo estime qu’on aurait beaucoup plus à penser et à chercher la vérité scientifique ou anthropologique de ces accidents. Mais aussi, chercher également à procéder à un certain nombre de rituels qui pourraient relever de la culture et de la religion. A défaut, l’Etat devrait penser à faire des sacrifices, des récitals de Coran, des psaumes de la Bible ou organiser une marche silencieuse avec les populations. Tous devraient s’habiller en blanc, main dans la main pour lancer un message expressif.
Du point de vue symbolique, Pr Sanogo croit que cette option devrait être beaucoup plus marquante que d’organiser des événements folkloriques. « Ça calmerait les populations, à ce niveau-là. J’aurais été conseiller du ministre ou membre du staff, je lui conseillerais de faire des actions qui arriveraient à donner un message protéiforme qui mélangerait sensibilisation, remontrances et prières. Tenir ce festival à Kaffrine en ce moment, c’est désolant et ça exprime juste le degré de culture assez limité de ceux qui dirigent ce ministère », regrette le sociologue. Transmis à Aliou Sow !
LA REPUBLIQUE DANSE SUR LES TOMBES DES VICTIMES DES ACCIDENTS
Le 11ème Festival national des arts et cultures (FESNAC) en cours à…Kaffrine est mal perçu. Les populations déplorent le timing de cet événement organisé dans la ville même où s’est produite la tragédie de Sikilo
On a comme l’impression que l’Etat se montre insouciant et insensible à la douleur des personnes disparues dans les accidents tragiques de Kaffrine et de Sakal. Deux accidents qui ont fait plus de 60 morts et des dizaines de blessés graves. Moins de 15 jours après le premier accident et à peine une semaine après le second, l’Etat, à travers son démembrement en charge de la Culture, a organisé en très grande pompe un Festival national des arts et cultures (Fesnac) à… Kaffrine, lieu du plus grave accident de la circulation jamais survenu au Sénégal avec 42 morts au total. Un accident qui, en quelque sorte, venait inaugurer la série puisque, huit jours plus tard, il était suivi par celui de Sakal où l’on a dénombré 20 morts! Et pourtant à l’annonce de la mort du premier président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, le 20 décembre 2001, l’Etat avait jugé utile d’interrompre le même festival qui se déroulait alors à Ziguinchor. Aujourd’hui, le même Etat est en train de danser joyeusement sur les corps de plus de 60 cadavres.
La République danse sur « les tombes » des victimes de Sikilo et Sakal ! Le 11ème Festival national des arts et cultures (FESNAC) qui se déroule présentement, c’est-à-dire du 21 au 28 janvier 2023, à…Kaffrine est mal perçu. Les populations déplorent la tenue de cet évènement bien avant la célébration du 40ème jour de deuil. Et dans la ville même où s’est produite la tragédie. Comme s’il s’agissait de la fêter! Selon ces populations, il est indécent d’organiser un tel évènement dans une région où 42 personnes ont perdu la vie dans un accident tragique. Ce, sans compter le drame de Sakal avec ses 22 morts et de multiples blessés graves. Alors que la tristesse et l’angoisse n’ont pas encore totalement quitté les populations sénégalaises choquées par cette série macabre, le ministre de la Culture choisit d’organiser en grande pompe un festival et dans même lieu où le drame s’est produit. On y danse, on y chante, on y déclame des poèmes, on y bat le tam-tam, on y joue de la guitare, du « riti », du balafon et du khalam, on y distribue aussi des billets de banque. Que la fête soit belle ! Surtout qu’elle est financée avec les deniers de l’Etat !
En effet, le ministère de la Culture et du Patrimoine historique a fêté au rythme des chants et danses de tous nos terroirs le FESNAC avec la participation de son homologue ministre de l’Urbanisme et… maire de la commune de Kaffrine, terre de « l’hécatombe nationale ». Abdoulaye Seydou Sow, désigné comme parrain de la 11ème édition, est pourtant celui-là même qui jouait les éplorés après le drame, lorsque le président de la République est venu dans sa bonne ville se rendre compte de lui-même de la situation, organiser les secours, présenter ses condoléances aux familles des personnes décédées, réconforter les blessés internés à l’hôpital Thierno BIrahim Ndao de Kaffrine et proclamer « plus jamais ça ! ». Moins de deux semaines après, Abdoulaye Seydou Sow a oublié tout cela et danse joyeusement ! Aujourd’hui, cette ville, tristement célèbre en tant que symbole des carnages sur nos routes, est le lieu de convergence des artistes, venus des 14 régions du Sénégal en plus des pays invités
L’insouciance du gouvernement est à ce point révoltante qu’en décembre 2001 pourtant, alors que le même festival battait son plein à Ziguinchor, les autorités de l’époque avaient interrompu l’événement qu’ils avaient reporté à une autre année pour cause de décès du président Senghor. Là, on est dans une ville où 42 personnes ont perdu la vie. Et c’est sur leurs tombes que des centaines d’artistes dansent, chantent et rigolent joyeusement. Dérangent ainsi avec insouciance le sommeil des morts et la douleur des familles qui n’ont pas encore séché leurs larmes pendant que d’autres sont dans les couloirs des hôpitaux priant pour que leurs parents blessés dans ces accidents recouvrent la santé. Beaucoup de nos interlocuteurs pensent que l’acte posé par l’Etat leur parait gauche, maladroit et provocateur. A les en croire, l’Etat devrait beaucoup plus penser à chercher la vérité scientifique ou anthropologique des accidents. Présentement, souligne-t-on, les populations attendaient plus des séances de prières pour le repos de l’âme des morts des accidents et un prompt rétablissement des blessés graves. Et même si cet événement était déjà programmé dans le calendrier des activités culturelles à dérouler, certaines personnes indiquent qu’il devrait être reporté à un moment beaucoup plus propice le temps de panser les blessures et laisser les morts reposer en paix plutôt que d’interrompre leur sommeil.
Pris dans les embouteillages de Dakar et histoire de tuer le temps, ce taximan du nom de Atoumane Ndiaye exprime sa désolation et son regret. Sa peine est d’autant plus grande qu’il habite le village où s’est produit la tragédie. « J’habite à Sikilo où ma femme vient d’accoucher de notre premier enfant. C’est un garçon, mais je ne ferai pas une cérémonie festive pour le baptême. Je vais juste faire un récital du Saint Coran et donner le nom du bébé à un enfant de mes voisins, décédé lors de cet accident qui nous a mis tous dans une tristesse sans précédent », indique ce taximan. Quant à Abdoulaye Diallo, un artiste plasticien, il estime que les populations devraient arrêter de continuer à croire que tout procède de la politique. C’est -à -dire l’art de créer des faits, de dominer en se jouant des événements et des hommes.
« Aujourd’hui, nous sommes en deuil. Nos routes sont rouges de sang », se désole-t-il. L’artiste égratigne la gestion des transports motorisés, des infrastructures, des structures de délivrance et de contrôle de permis de conduire et celles délivrant les attestations d’aptitudes à circuler (visites techniques) pour les véhicules. Il brocarde aussi les policiers et les gendarmes sur nos routes. Il estime qu’il y a des responsables à toutes ces tragédies et que les responsables devraient être sanctionnés. Aussi, déplore-t-il la tenue de ce festival à Kaffrine. Lequel, selon lui, devrait être annulé ou à tout le moins reporté, ne serait-ce que, dit-il, pour le respect des morts et des blessés de Sikilo et de Sakal. Mais allez expliqué cette décence élémentaire à nos autorités tout occupées à fêter c’est-à-dire à chanter, à danser, à faire dans les louanges. Et à se trémousser au rythme des tamtams et des « tamas ». Reusguine et Sambaye Mbayane !
LA COLERE DU BATONNIER ME MAMADOU SECK, LE SOUTIEN DE MACKY AUX MAGISTRATS
«Notre justice n’a pas été épargnée ces derniers temps, où nous avons été témoins plus généralement d’une confrontation entre les institutions et les citoyens, dont les formes comme les raisons ont pu laisser perplexes certains» a indiqué Me Mamadou Seck
Le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Mamadou Seck, a déploré le déficit de confiance et la défiance des citoyens à l’égard de la justice. Ce qui jette un soupçon sur l’institution judiciaire. Lui répondant, le président de la République, Macky Sall a enfilé une robe d’avocat pour défendre les magistrats.
« Notre justice n’a pas été épargnée ces derniers temps, où nous avons été témoins plus généralement d’une confrontation entre les institutions et les citoyens, dont les formes comme les raisons ont pu laisser perplexes certains » a indiqué Me Mamadou Seck, Bâtonnier de l’Ordre des Avocats. « Quand les réseaux sociaux cherchent à s’imposer au droit et à la justice, quand le principe même d’autorité est rejeté (…), quand les décisions sont aussitôt contestées voire vilipendées, les acteurs de la justice sont interpellés au plus haut point » a-t-il ajouté. Le bâtonnier note que « le déficit de confiance et la défiance des citoyens à l’égard de leur justice jettent de façon dommageable le soupçon sur une institution qui ne le mérite pas et qui doit être respectée ».
Face à de telles attaques, Me Mamadou Seck indique fermement que la justice doit être « protégée, défendue par ceux qui l’animent et qu’elle transcende, pour être la plus parfaite possible ». Il est d’avis que l’affaiblissement de l’autorité judiciaire procède certes de l’état d’esprit de certains citoyens, mais il est aussi « entretenu de l’intérieur de l’institution par certains comportements. Les acteurs de la justice doivent être irréprochables, les magistrats exerçant leur magistère avec indépendance et impartialité et les avocats assurant la défense dans la dignité, l’honneur, le courage et en toute indépendance ».
Très en verve, Me Mamadou Seck a invité ses confrères à « rompre » avec « la culture collective », consistant à « observer une attitude plutôt pudique à l’égard des comportements individuels inadaptés, déviants ou non conformes à nos règles car c’est l’affaire de l’institution judiciaire tout entière, laquelle pâtit dans son ensemble de la mauvaise image que certains d’entre nous donnent à la justice ». Aux justiciables, il a dit qu’ils ont le droit de demander des comptes. Cependant, rappelle le bâtonnier, ils doivent toutefois « bannir tout comportement qui entrave le bon fonctionnement de la justice qui n’est pas un service public comme un autre, mais le régulateur de l’Etat de droit ».
Macky Sall, avocat de la justice
Prenant la parole en dernier, le chef de l’Etat a promis la construction de 69 édifices judiciaires pour un coût de 250 milliards FCFA entre 2023 et 2027. Humm, quand on sait que son second mandat s’achève en 2024… Ce programme va voir le jour cette année avec “la construction de huit infrastructures de la justice, notamment des cours et tribunaux ainsi que des établissements pénitenciers”, at-il indiqué. De même, au vu du contexte social marqué par la montée en puissance des diatribes dans les différents états-majors politiques surtout à l’encontre des magistrats, Macky Sall a enfilé pour la circonstance une robe d’avocat pour s’ériger en défenseur des juges ! «La perte de confiance des citoyens en la justice n’est pas une exclusivité de notre pays. Dans un pays partenaire, une loi vient d’être votée portant restauration de la confiance des citoyens envers la justice. Donc ce n’est pas un sujet nouveau. Mais ce n’est pas une raison pour qu’on jette l’opprobre sur les acteurs de la justice et sur la justice elle-même. L’État, en ce qui le concerne, défendra avec fermeté la justice et les magistrats qui sont chargés de l’incarner «, a martelé Macky Sall. Encore faudrait-il que la justice et les magistrats refusent de se comporter en bras armés des pouvoirs en place pour liquider les oppositions!
ACCUEIL DANS LES HOPITAUX, UN MAL ENDEMIQUE
L’accueil est également source de préoccupation dans les structures sanitaires, constate le Conseiller référendaire à la Cour suprême, El Hadji Birame Faye.
L’accueil est également source de préoccupation dans les structures sanitaires, constate le Conseiller référendaire à la Cour suprême, El Hadji Birame Faye. «Point n’est besoin de convaincre que c’est le talon d’Achille de nos hôpitaux publics qui, il faut s’en offusquer, sont des lieux austères et désorganisés, souvent insalubres, où l’on peine à trouver un contact empathique ou à identifier le personnel médical, paramédical, administratif ou d’appoint», fait-il remarquer, parlant de l’accueil dans les structures sanitaires publiques du Sénégal.
Selon lui, les établissements sanitaires ne donnent pas envie d’être fréquentés. «Les risques d’infections nosocomiales sont accrus par l’état des infrastructures, souvent très vétustes, et loin de respecter les normes d’hygiène et de sécurité, aussi élémentaires que la stérilisation, le changement de draps sales, le nettoyage des toilettes et des lits entre deux passages etc. Tout autant, l’impact des coupures d’électricité, du déficit d’équipements, de la non-disponibilité des médicaments ou autres produits essentiels est inquiétant», note-t-il.
Les griefs de juge El Hadji Birame sont également que, «les hôpitaux, sans chercher à faire des bénéfices, doivent adopter une meilleure gestion, inspirée des méthodes des entreprises privées, c’est-à-dire produire le meilleur au meilleur coût. Leurs ressources proviennent principalement des honoraires supportés par les malades et de la contribution étatique, sans aucun apport privé à leur fonds de dotation constitutifs. Néanmoins, les participations insuffisantes de l’Etat qui, de surcroit, n’honore pas régulièrement sa dette, constamment alimentée par le coût des programmes de gratuité, ne favorisent pas leur équilibre budgétaire».
Le principe d’égal accès à la santé inclut les médicaments qui sont indissociables des soins, constate-t-il. Et malheureusement, «les structures publiques comptent sur la disponibilité des médicaments et autres produits dérivés pour assurer leurs obligations de soins et approvisionner leurs usagers dans des conditions abordables. Hélas, les ruptures de stocks sont persistantes, en raison de carences dans l’évaluation et la planification des besoins, de la mauvaise répartition territoriale ou structurelle des produits et surtout de l’absence d’unités de production locales».
Birame Faye souligne aussi «la souveraineté pharmaceutique qui semble utopique face à la puissance des grandes firmes. Les officines privées constituent, certes, des alternatives, mais leurs tarifs ne sont pas toujours à la portée des populations. Par la force des choses, les plus démunis sont alors les plus exposés aux médicaments illicites dont le trafic se développe dangereusement. Ces produits, sans aucune garantie d’efficacité, d’innocuité et de conformité aux normes de qualité, sont un facteur non négligeable de dégradation de la santé».
«LE THEME N’A PAS ETE RETENU POUR FAIRE UN REQUISITOIRE A CHARGE CONTRE LE SYSTEME SANITAIRE»
Le président de Macky Sall a tenu à apporter la réplique, après le Discours d’usage de la Rentrée solennelle des Cours et Tribunaux (2022-2023) prononcé par le Conseiller référendaire à la Cour Suprême,
Le président de Macky Sall a tenu à apporter la réplique, après le Discours d’usage de la Rentrée solennelle des Cours et Tribunaux (2022-2023) prononcé par le Conseiller référendaire à la Cour Suprême, El Hadji Birame Faye. Comme pour dire que tout n’est pas mauvais dans le système de santé publique, il a défendu les professionnels de la santé et est revenu sur des réalisations de son gouvernement dans le secteur.
Le président de la République, Macky Sall, n’a pas été insensible au tableau sombre peint par le Conseiller référendaire à la Cour suprême, El Hadji Birame Faye. Pour lui, si le thème sur la «Protection des usagers dans le système de santé publique», a été retenu à l’audience de Rentrée solennelle des Cours et tribunaux, «ce n’est guère pour instruire un procès d’intention, ou faire un réquisitoire à charge sur le système sanitaire».
A son avis, «il est important de faire justice aux acteurs de la santé, pour avoir pleinement pris conscience de leurs sacrifices, parfois au péril de leurs vies». Les agents de santé «sont des hauts fonctionnaires parmi les mieux qualifiés de la République, avec au moins en général 25 années de formation, qui côtoient au quotidien les risques, maladies et bactéries», ajoute-t-il. Le président de la République trouve aussi que, «les disfonctionnement ne doivent pas cacher le travail remarquable des acteurs de la santé»
Répondant toujours au Conseiller référendaire à la Cour Suprême, El Hadji Birame Faye, le chef de l’Etat, Macky Sall, affirme que la Carte d’égalité des chances pour les personnes vivant avec un handicap, la gratuité de la césarienne, la Couverture maladie universelle (Cmu) «s’inscrivent dans la dynamique de politique inclusive pour l’accès pour tous à la santé», affirme-t-il, soulignant que ces initiatives ne sont pas des cas isolés. Le président Macky Sall revient sur le plan sésame pour les personnes âgées de plus de 60 ans, la gratuité des antirétroviraux pour les personnes atteintes de VIH, les quits de dialyse pour les insuffisants rénaux, la gratuité pour les enfants de 0 à 5 ans dans les établissements publics de santé, les subventions aux malades du diabète, du paludisme, la gratuité et la prise en charge des malades de la tuberculose. Il y a aussi «les subventions aux malades du cancer notamment celui du sein et du col et la subvention de 75% de la radiothérapie pour l’ensemble des malades».
500 MILLIARDS POUR LA CONSTRUCTION D’HOPITAUX
Pour dire que la santé n’est pas le parent pauvre de sa gouvernance, le président Macky Sall a loué les efforts fournis pour accroitre le budget du département de la Santé et de l’Action sociale, qui est passé de 122 milliards en 2012 à plus 255 milliards cette année. L’Etat est en train aussi de finaliser la construction de nouveaux hôpitaux. «Au moment où je vous parle, nous avons des hôpitaux en chantier, pour un montant de 500 milliards. Ils seront livré d’ici la fin de l’année». aCes structures viennent s’ajouter à des hôpitaux déjà réalisés dans plusieurs villes et dont l’importance n’est plus à démontrer. «C’est grâce aux investissements consentis que la prise en charge des victimes de l’accident tragique de Sikilo a pu être correctement organisée sur place, au sein de l’hôpital de niveau 3 de Kaffrine. Cet évènement malheureux aurait eu des conséquences plus graves sans cette structure sanitaire moderne dotée d’équipements de dernière génération», juge-t-il.
En outre, le président Macky Sall annonce aussi que «l’allocation affectée à la formation des médecins spécialistes est passée de 383 millions de FCFA en 2012 à plus de 2 milliards en 2022». Après la Covid-19, les effectifs des personnels de santé a été renforcés de 5937 agents, dont 1122 médecins, 129 médecins chirurgiens-dentistes et 890 infirmiers d’Etat. Il faut également, dit-il, que le système de santé soit renforcé pour le rendre plus performant, en relevant ses résultats à la hauteur de nos investissements. Dans cet esprit, «l’arrêté ministériel n°2794 du 21 mars 2010 sera révisé pour rendre gratuits les IRM et scanners des personnes âgées», annonce-t-il.
TOURNOI UFOA/A DAME, LES LIONNES FONT CARTON PLEIN
L'équipe nationale féminine du Sénégal s'est imposée, ce lundi, face à la Gambie sur le score de quatre buts à un (4-1) en match comptant pour la deuxième journée de la poule B du tournoi de l'Union des fédérations Ouest-africaines Dames.
Dakar, 23 jan (APS)- L'équipe nationale féminine du Sénégal s'est imposée, ce lundi, face à la Gambie sur le score de quatre buts à un (4-1) en match comptant pour la deuxième journée de la poule B du tournoi de l'Union des fédérations Ouest-africaines Dames.
Les Lionnes enchaînent ainsi une deuxième victoire dans ce tournoi.
Hapsatou Malado Diallo, auteure d'un quadruplé 3', 49' , 71' et 82' minutes, a été la grande actrice de cette victoire du Sénégal dans ce derby sous-régional disputé à Sal, au Cap-Vert.
Elle avait déjà inscrit un doublé face à la Guinée en match d'ouverture.
Le Sénégal compte désormais 6pts et reste en tête du classement.
Dans l'autre rencontre de la poule B, la Guinée battue d'entrée par le Sénégal s'est imposée (1-0) devant la Sierra Leone.
Les joueuses du Sily ont signé leur première victoire contrairement à leur adversaire qui vient d'enchaîner une deuxième défaite après celle contre la Gambie (4-1) lors de la 1ère journée.
Les Leone Star joueront contre le Sénégal mercredi pour le compte de la 3ème journée des matchs de poule.
LE CONSEILLER REFERENDAIRE A LA COUR SUPREME EL HADJI BIRAME FAYE SANS INDULGENCE
L e Conseiller référendaire à la Cour Suprême, El Hadji Birame Faye, était chargé de prononcer le Discours d’usage hier, lundi 23 janvier 2023, à la cérémonie de Rentrée solennelle des Cours et Tribunaux (2022- 2023
Le système de santé sénégalais a plusieurs manquements qui ne riment pas avec une prise en charge correcte des citoyens. Chargé de prononcer le Discours d’usage à la cérémonie de Rentrée solennelle des Cours et Tribunaux, avec comme thème la «Protection des usagers dans le système de santé publique», El Hadji Birame Faye, Conseiller référendaire à la Cour suprême, est revenu sur plusieurs pratiques qui gangrènent le système sanitaire.
L e Conseiller référendaire à la Cour Suprême, El Hadji Birame Faye, était chargé de prononcer le Discours d’usage hier, lundi 23 janvier 2023, à la cérémonie de Rentrée solennelle des Cours et Tribunaux (2022- 2023). Abordant le thème, «Protection des usagers dans le système de santé publique», il a été impitoyable avec le système sanitaire. Il n’y est pas allé par quatre chemins pour relever, « qu’il est inadmissible, au 21ème siècle, que des personnes décèdent par manque d’infrastructures hospitalières, d’équipements ou de personnels de santé qualifiés et plus encore en raison de la mauvaise répartition de ces moyens humains et matériels sur le territoire».
Consacrer le thème de réflexion de la Rentrée solennelle des Cours et Tribunaux à la santé est donc, estime-t-il, «un enjeu majeur de société, portant en filigrane des questions de justice sociale éminemment profondes, qui interpellent toutes les sociétés contemporaines». El Hadji Birame Faye d’ajouter ainsi que, «les accidents médicaux ou liés au système de santé qui se multiplient sont les signes cliniques d’une pathologie endémique qui mérite une attention particulière».
Le regard du Conseiller référendaire sur la santé est aussi, «qu’avec la charte du malade placardée sur les murs de tous les hôpitaux, c’est à croire que les usagers ignorent leurs droits, que les services hospitaliers les négligent, et que le paternalisme médical résiste au changement, les soignants se complaisant à maintenir le malade dans l’ignorance». Malgré les efforts consentis par l’Etat, pour mailler le territoire, le résultat positif ne suit pas ; «à défaut d’un bon système d’entretien et de maintenance, les infrastructures qui existent et leurs équipements sont voués à une obsolescence programmée». Et, «pour les habitants de certaines localités, rallier une structure de santé est un calvaire, tandis que le recours à l’expertise étrangère demeure une alternative réservée à une poignée de privilégiés qui ont les moyens ou la chance de bénéficier de la générosité publique, encore que ce soit peine perdue dans certaines situations d’urgence».
El Hadji Birame Faye de constater également que, «le Sénégal est encore loin d’atteindre le ratio personnel de santé par habitant et, le nombre de médecins, qui plus est, pour certaines spécialités, est excessivement faible, sans compter la répartition inégalitaire des ressources humaines sur le territoire national et même entre le public et le privé». A cause de ce sous-effectif, conclut-il, «la charge de travail supportée par le corps médical, est humainement insoutenable. Et cela est source de beaucoup d’erreurs», note Birame Faye.
Dans son diagnostic, le juge de noter également qu’on ne peut manquer de relever ce paradoxe saisissant : «beaucoup de médecins ou autres professionnels de la santé sont au chômage. Et si nos universités offrent des spécialisations dans divers domaines de la médecine, elles accueillent rarement des médecins sénégalais qui, hormis le peu qui bénéficie d’une bourse publique, sont contraints d’y renoncer, faute de moyens».
DES SENEGALAIS RENONCENT AUX SOINS PAR MANQUE DE MOYENS
«Nous savons trop bien que, par manque de moyens, les gens renoncent à se faire soigner ou repoussent la consultation au plus tard possible. Pourtant, chacun a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé. Autrement dit, la pauvreté ou la vulnérabilité ne doit pas constituer un obstacle à l’accès aux soins», se désole-til. A l’analyse, dit El Hadji Birame Faye, «nous avons un système bismarckiens, instituant une protection sociale attachée au statut professionnel, qui bénéficie exclusivement aux agents de l’État et aux salariés du secteur privé formel. Et nonobstant plusieurs politiques publiques, il est encore très éloigné du régime universel «beveridgien». Dès lors, la majeure partie de nos concitoyens n’a aucune couverture sociale».
Dans son discours, il remarque, en outre, une gratuité qui n’existe que de nom. «Il s’avère que les bénéficiaires de gratuité supportent encore des dépenses de frais d’analyse et de médicaments et souffrent d’une certaine forme d’ostracisme. Peu de districts de santé disposent d’un centre de dialyse opérationnel et d’un répertoire contenant les données d’identification précises des patients». Plus encore, «l’accès aux centres ouverts est très limité, parce qu’à défaut de moyens suffisants, ils fonctionnent par cohorte. Imaginons un instant, la situation des insuffisants rénaux, et leurs proches, qui attendent qu’une place se libère pour être éligibles aux soins. L’effectivité des offres de services et l’accessibilité géographique restent les principales barrières pour les détenteurs de la Carte d’égalité des chances, sans oublier leur faible enrôlement dans les mutuelles de santé et les retards de remboursement des frais de prise en charge», s’offusque-t-il.
L’HOMOGENEISATION DES TARIFS, UN DEFI A RELEVER
Le syndicat des médecins privés du Sénégal a tenu dimanche son congrès à Dakar. Une occasion qui a vu les acteurs se focaliser sur la nomenclature voire l’homogénéisation des tarifs et/ou des honoraires, un défi à relever
Le syndicat des médecins privés du Sénégal a tenu dimanche son congrès à Dakar. Une occasion qui a vu les acteurs se focaliser sur la nomenclature voire l’homogénéisation des tarifs et/ou des honoraires, un défi à relever. Au cours du congrès, le docteur Abdou Kane Diop a été porté à la tête du syndicat en remplacement de son collègue Ardo Doudou Ba.
Dr Ardo Doudou Ba, président sortant du syndicat des médecins privés du Sénégal, a profité lors dudit congrès pour souligner les difficultés dans le secteur.
Selon ce dernier, le syndicat a rencontré beaucoup d’entraves dans son exercice. « C’est un secteur qui n’est pas pris à sa juste valeur » a-t-il dénoncé. Il renseigne que selon leurs dernières évaluations, le secteur privé de la santé assure au moins 50% des soins dans ce pays et dans toute l’étendue du territoire et ce sont des soins de qualité.
Revenant sur la nomenclature des actes professionnels, la blouse blanche estime que c’est un sujet important. « Elle est la base et permet d’établir les tarifs des médecins privés. Or, cette nomenclature, il faut le savoir, devait être établie par l’autorité. Nous l’avons réclamé à plusieurs reprises en vain. C’est en ce moment que le syndicat a décidé lui-même de faire une proposition de nomenclature en 2000» a-t-il fait comprendre.
Et de poursuivre : «nous avons travaillé pendant deux ans en nous réunissant tous les mardis pour proposer cette nomenclature au ministère de la Santé pour validation. Cela a été présenté à plusieurs ministres de la Santé successifs et jusque-là ce n’est pas fait ».
Aujourd’hui, Dr Ardo reste convaincu : « pour que les tarifs puissent être homogènes et que l’opinion soit informée, il faut qu’il y ait une base. Sinon chacun peut faire ce qu’il veut et ce n’est pas normal. C’est vrai que nous sommes une profession libérale et le code de déontologie précise bien que les honoraires des médecins sont libres, mais il faut les établir avec tact et mesure ».
DES EXPERTS AFFINENT LA RECHERCHE A DAKAR
La capitale sénégalaise accueille depuis hier, lundi 23 janvier, pour trois jours, un atelier sur les stratégies de mise en œuvre pour l’introduction du vaccin antipaludique RTS,S/AS01 (RTS,S) dans les pays ayant des zones de transmission à haute saison
La capitale sénégalaise accueille depuis hier, lundi 23 janvier, pour trois jours, un atelier sur les stratégies de mise en œuvre pour l’introduction du vaccin antipaludique RTS,S/AS01 (RTS,S) dans les pays ayant des zones de transmission à haute saisonnalité. L’objectif est de fournir des informations actualisées sur le vaccin, y compris des preuves de son efficacité et de son impact, ainsi que de son innocuité mais aussi de favoriser les échanges entre les pays qui introduisent le vaccin antipaludique dans les services de vaccination de routine des enfants au Ghana/Kenya/Malawi, et ceux qui envisagent de l’introduire.
L ’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé le vaccin antipaludique RTS,S/AS01 (RTS,S) pour la prévention du paludisme chez les enfants vivant dans des régions où la transmission du paludisme est modérée à élevée.
Selon les experts de l’Oms, les résultats des essais pilotes de vaccins antipaludiques au Ghana, au Kenya et au Malawi lancés en 2019 et en cours jusqu’en 2023, ainsi que d’autres preuves obtenues avec le RTS,S, ont éclairé leurs recommandations pour le premier vaccin antipaludique. Au Sénégal, les acteurs de la réponse se sont réunis hier, lundi 23 janvier pour mieux comprendre les enjeux de cette vaccination qui verra bientôt le jour dans le pays.
Ramatoulaye Diagne Mbengue, recteur de l’université Iba Mar Diop de Thiès a déclaré : « il s’agit de se réunir autour de cette question et de voir les recherches à mener pour ce type de thérapie ». Et de poursuivre : « il s’agit de marquer une rupture. Au Sénégal c’est la prise de médicament ou la chimiothérapie qui est utilisée pour la prise en charge du paludisme. Il s’agit d’opérer une rupture et d’aller vers la vaccination. Cette rencontre va nous permettre avec les autres pays qui ont déjà expérimenté ce vaccin et avec l’aide de la recherche de pouvoir affiner les stratégies pour avoir une démarche inclusive ».
Pour l’Oms, l’analyse préliminaire des résultats de la phase pilote a montré que le vaccin est facile à administrer, qu’il présente un haut niveau d’innocuité et qu’il a un impact important dans les situations réelles de vaccination des enfants. L’adoption du vaccin a été élevée dans tous les pays pilotes, ce qui montre une forte demande de la part des communautés et l’acceptation du vaccin par les agents de santé dans les communautés. Pour les pays avec des zones de transmission saisonnière comme le Sénégal, la recommandation de l’OMS reconnaît la possibilité que 5 doses soient nécessaires et que l’administration du vaccin pourrait avoir besoin d’être adaptée.
UN ASP ENLEVE PAR DES REBELLES
Porté disparu depuis dimanche matin dans la forêt de Santhiaba Manjack, Barthélémy Diatta Agent de sécurité de Proximité (ASP) est toujours introuvable.
Enlevé par des bandes armées dans la zone de Santhiaba Manjack, l’agent de sécurité de proximité ASP Barthélemy Diatta est toujours aux mains de ses ravisseurs. Ces derniers se seraient déplacés dans une autre zone inconnue avec leur otage .De quoi plonger sa famille dans la détresse et l’inquiétude. Tous les leviers « traditionnels et coutumiers » sont activés pour la libération de cet ASP dont l’enlèvement plonge déjà toute la zone dans le spectre de « Kaylou » lorsque douze démineurs avaient été kidnappés par des bandes armées. Retour sur un enlèvement « prémédité ou planifié »par des éléments rebelles.
Porté disparu depuis dimanche matin dans la forêt de Santhiaba Manjack, Barthélémy Diatta Agent de sécurité de Proximité (ASP) est toujours introuvable. L’homme serait aux mains d’éléments armés supposés appartenir au Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) si l’on en croit des sources proches de sa famille pour qui il était d’ailleurs parti pour des travaux champêtres dans la forêt de Santhiaba Manjack, localité située dans le département d’Oussouye . Le récit de son enlèvement relève d’un véritable mystère ou peut-être même d’une opération presque planifiée, préméditée si l’on se fie aux témoignages. Il était pourtant à bord de sa moto lorsqu’il est arrivé avec un de ses frères au check point tenu par des militaires de l’armée sénégalaise en faction dans la zone pour un contrôle d’identité. Isolé quelque part dans la forêt pour des besoins naturels, il ne reviendra plus. C’est lorsque les autres membres de la famille arrivés pour aller ensemble dans le champ un peu plus au fond de la forêt qu’ils constatent que Barthélémy manque à l’appel. Très vite, les militaires dans le cantonnement entament des recherches dans les environs. Aucun signe, aucune trace jusqu’à ce qu’un coup de feu tiré en l’air par les hommes armés soit entendu, un modus operandi des bandes armées lorsqu’elles opèrent à un kidnapping. C’est là que la famille s’est rendue à l’évidence de l’enlèvement de leur frère Barthélémy Diatta. La famille, plongée à la fois dans la détresse et l’inquiétude, alerte. Les autorités coutumières de la zone se mobilisent et tentent de jouer les bons offices. « Contacté, un chef rebelle d’un cantonnement sis dans la zone dégage toute responsabilité dans cet enlèvement avant d’informer que le sieur Barthélemy serait localisé dans un autre cantonnement et que les hommes de celui-ci se sont déplacés » renseignent nos sources. « L’otage » Barthélémy Diatta serait bien portant et serait bien traité par ses ravisseurs, nous confient nos sources.
Toutefois le sieur Diatta refuserait de s’alimenter, ajoute une autre source. Cet enlèvement «indispose» beaucoup les autorités coutumières de la zone qui avaient donné des gages d’assurances à l’armée pour éviter un ratissage de la zone. Un kidnapping qui rappelle bien celui des démineurs de l’entreprise Méhem, il y a quelques années dans la zone de Kaylou. D’où la psychose grandissante des populations et de la famille de Barthélémy Diatta qui craignent le pire. Les informations sur la localisation de Barthélémy Diatta dans une base rebelle font certes jaillir un mince espoir dans la famille mais l’inquiétude va toujours crescendo chez cette même famille qui s’impatiente de la libération de son parent. Pourtant cette commune de Santhiaba Manjack d’où est survenu cet enlèvement entame depuis quelques années une nouvelle ère avec la dynamique de retour de ses populations déplacées.