LE COSCE DEMANDE D’ALLONGERLA PERIODE DE REVISION DES LISTES ELECTORALES ET APPELLE LES ACTEURS A LA PAIX !
Le Collectif des organisations de la société civile pour des élections (Cosce) a tenu une conférence de presse pour se prononcer sur la révision exceptionnelle des listes électorales ainsi que sur le contexte politique national.

Le Collectif des organisations de la société civile pour des élections (Cosce) a tenu une conférence de presse pour se prononcer sur la révision exceptionnelle des listes électorales ainsi que sur le contexte politique national. A onze mois de la présidentielle 2024, Pr Babacar Guèye et ses amis ont interpellé l’Etat, l’invitant à rallonger le délai de la révision exceptionnelle des listes d’un mois pour permettre aux primo-votants et à ceux désirant effectuer une modification de leur adresse électorale d’avoir cette possibilité. La société civile regrette les manifestations du 16 mars dernier lors du procès en diffamation opposant le ministre Mame Mbaye Niang au leader de Pastef. Tout en appelant à un apaisement entre les acteurs politiques, le Cosce condamne avec fermeté le traitement que les forces de l’ordre ont fait subir à Ousmane Sonko. A en croire les membres de ce Collectif, cette violence est d’autant plus incompréhensible et inacceptable que ces Fds n’avaient ni mandat d’amener ni mandat d’arrêt.
La société civile monte au créneau ! Au cours d’une conférence de presse tenue hier, le Cosce a estimé que la période d’un mois accordée à la révision exceptionnelle des listes électorales est trop courte. Rappelant à l’État que les élections sont le procédé démocratique par lequel le peuple souverain désigne ses représentants, Alassane Seck, le secrétaire général de la Ligue sénégalaise des droits humains, une organisation membre du Cosce, a souligné la nécessité, pour qu’il soit crédible, de faire en sorte que tout le processus électoral repose sur un contrôle citoyen qui en garantisse la transparence. « Ce contrôle citoyen s’exprime à travers la participation citoyenne qui permet de renforcer la légitimité des dirigeants élus. En vue d’assurer une participation qualitative et quantitative des citoyens au scrutin présidentiel, le Cosce demande à l’État de rallonger le délai de révision des listes électorales afin de permettre une inscription massive des citoyens sénégalais » a indiqué le porte-parole du jour Alassane Seck de la LSDH.
Pr Babacar Guèye et ses amis des organisations de la société civile pour les élections sont préoccupés par la tension politique qui prévaut actuellement le pays. Ils disent avoir constaté que « depuis les événements de mars 2021, le Sénégal est en proie à une tension politique persistante qui menace gravement la paix et la cohésion sociale. La rivalité entre le pouvoir et l’opposition est passée de l’adversité à l’animosité » a relevé pour le déplorer Alassane Seck. Qui a mentionné les troubles du 16 mars dans plusieurs localités du pays conduisant à deux morts (Médina et Bignona) et de nombreux blessés.
Les responsabilités partagées!
Voulant jouer un rôle dans le climat tendu qui caractérise la situation politique actuelle, le Cosce dit avoir condamné les actes de violences de tous bords ainsi que les dégradations de biens d’autrui occasionnées pas les manifestations. Il dit en effet avoir constaté qu’à onze mois de la présidentielle de février 2024, les appels à la résistance face aux forces de l’ordre et à l’institution judiciaire se multiplient qui risquent d’installer une instabilité politique, sociale et économique durable. La justice n’est pas en reste « qui fait l’objet de suspicions graves de partialité du fait des contentieux politico-judiciaires, et une escalade répressive continuelle et un usage excessif et inapproprié de la force légale » a encore souligné M. Alassane Seck.
Procès Mame Mbaye Niang-Ousmane Sonko : La société civile réclame l’impartialité de l’État !
L’impartialité de l’État dans le procès en diffamation qui oppose le ministre Mame Mbaye Niang au leader du Pastef, Ousmane Sonko. C’est ce que souhaite le collectif des organisations de la société civile pour les élections. Le Cosce a tenu à rappeler à l’État «son rôle de garant de l’équilibre et de l’impartialité dans le dossier judiciaire qui oppose le maire Ousmane Sonko et le ministre Mame Mbaye Niang. Les Sénégalais ont choisi l’État de droit et la démocratie pour vivre ensemble. Cela requiert un État juste et une institution judiciaire impartiale. Cette condition est essentielle au rétablissement de la confiance entre la justice et les justiciables » estiment Alassane Seck et Cie. Ils appellent à l’apaisement et interpellent les acteurs politiques au sens élevé de la responsabilité pour préserver la démocratie, la paix et la cohésion sociale dans notre pays. Le Cosce exhorte les acteurs politiques « à se retrouver autour d’une table pour renouer le fil du dialogue afin de créer les conditions d’une présidentielle crédible et apaisée en 2024 », a déclaré le patron de la LSDH.
Troisième mandat, Pr Babacar Guèye clarifie encore sa position de 2017 !
Prenant la parole, le Pr Babacar Guèye a clarifié sa position d’alerte qu’il avait exprimée en 2017 sur une possibilité d’un troisième mandat présidentiel. Face aux journalistes, le constitutionnaliste a précisé qu’il s’agissait d’alerter, et non d’un droit à un troisième mandat pour l’actuel locataire du Palais, telle qu’a été rédigée. «Quand j’ai parlé pour la première fois en mars 2017 sur la question du troisième mandat, j’alertais sur ce qui pourrait se produire si on ne prenait pas suffisamment de précautions pour assurer une plus grande sécurité. A l’époque, on nous disait que le Gouvernement avait verrouillé. Qu’il n’est pas possible de faire plus de deux mandats successifs» rappelle Pr Babacar Gueye. L’histoire semble lui avoir donné raison. Pr Babacar Gueye ne croyait pas si bien dire à l’époque étant donné le contexte qui prévaut actuellement à la veille de la présidentielle de 2024 avec la question du troisième mandat qui déchaîne les passions. Selon la plupart des observateurs politiques, le président Sall est en train de poser des jalons qui laissent croire qu’il briguera un troisième mandat. Néanmoins, le constitutionnaliste Pr Babacar Guèye est de ceux qui pensent que Macky est à son dernier mandat. « À l’époque, je disais attention, il faut verrouiller encore davantage en ajoutant une disposition transitoire. Mais je n’ai jamais dit que la loi, telle que rédigée, permettait un troisième mandat. J’alertais sur ce qui est en train de se produire en ce moment. Le président de la République est en train de faire son deuxième et dernier mandat», a tranché Pr Babacar Guèye. Qui précise que des démarches pour la recherche d’un dialogue entre le pouvoir et l’opposition ont été entamées pour un apaisement du climat politique dans notre pays.