Mansour Faye reçoit Alassane Ndoye et Cie lundi
Le mot d’ordre de grève illimitée décrété par l’intersyndicale des travailleurs des transports routiers est bien suivi au niveau de l’interurbain. Alassane Ndoye, Gora Khouma et Pape Mamadou Ndiaye maintiennent la dynamique jusqu’à satisfaction de leurs doléances. Selon nos sources, la rencontre avec les grévistes convoquée hier par le ministre des Infrastructures et des Transports Mansour Faye, à 11 heures, n’a pas pu se tenir. Pour cause, Alassane Ndoye et compagnie tenaient une assemblée générale extraordinaire pour discuter avec leurs bases des points de revendications. L’assemblée générale qui a tiré en longueur s’est terminée vers 14 heures. Finalement, le ministre Mansour Faye a repoussé la rencontre jusqu’à lundi prochain. En attendant, les transporteurs poursuivent leur mouvement d’humeur.
5 chauffeurs grévistes déférés au parquet
Restons avec le mouvement d’humeur des transporteurs pour dire que les 05 chauffeurs qui s’opposaient au trafic urbain suite au mot d’ordre de grève de l’intersyndicale des travailleurs des transports routiers ont été finalement déférés au parquet hier. M. Diop, F. Guèye, M. Guèye, M. Thiam, M. Tall sont poursuivis pour, entre autres délits, actes de vandalisme et tentative de destruction de biens appartenant à autrui, troubles à l’ordre public et attroupement.
Keur Massar : les cars «Ndiaga Ndiaye» toujours immobilisés
L’intersyndicale du secteur du transport regroupant le Syndicat national des travailleurs des transports routiers du Sénégal (Snttrs), l’Union des Routiers du Sénégal (Urs) et le Syndicat des Acteurs du Transport Routier et Transnational du Sénégal (Satrans) a observé, hier, son deuxième jour de grève. A l’image de certaines gares routières du pays, à Keur Massar, les cars «Ndiaga Ndiaye» sont toujours immobilisés. En effet, leurs propriétaires ont décidé de maintenir le mot d'ordre de grève. A en croire le chef de la gare, Baye Saliou, les chauffeurs ont décidé d’attendre l’issue de la rencontre entre le ministre Mansour Faye et les responsables de l’intersyndicale pour voir la suite à donner à ce mouvement d’humeur. C’est pourquoi, indique-t-il, aucun chauffeur ne s’est inscrit et aucun véhicule n’a transporté de passagers.
Litige foncier à Malika
Le feu couve à Malika. Ce, à cause d’un litige foncier qui oppose le maire Momar Talla Gadiaga et les victimes du lotissement Birane Sylla. Ces derniers qui ont gagné leur procès contre le maire et le promoteur, s’indignent des lenteurs administratives par rapport à l'application de la décision de justice. Ils promettent de mobiliser tous les moyens légaux pour récupérer leurs terres d’une superficie de 37 hectares.
Arrestation de fumeurs de chanvre indien
Les limiers de Médina ont interpellé et déféré au parquet ElH.O. Diop, pêcheur de profession et Y. Ndiaye mécanicien. Habitant à la Médina, les mis en cause ont été surpris à la Rue 25 en train de griller tranquillement leurs joints de chanvre indien. Dès qu’ils ont aperçu les limiers, ils ont jeté le joint par terre pour se tirer d’affaire. Ce qui n’a pas empêché les limiers de les conduire sous bonne escorte à la police de Médina avant de les déférer pour détention et usage collectif de chanvre indien.
240 millions pour la formation de femmes en énergie solaire
L'Ong Barefoot College International (BCI) a obtenu une subvention de 240 millions FCFA de DP World pour former des femmes sénégalaises à devenir des techniciennes en énergie solaire. D’après le communiqué reçu à «L’As», ce don couvrira le recrutement et la formation de neuf femmes pour une durée de six mois en plus des frais de fonctionnement annuels. Ainsi, chaque bénéficiaire pourra électrifier de plus de 50 foyers dans sa communauté locale. La formation comprend un volet autonomisation qui est composé de modules de formation théorique et pratique sur des sujets tels que la santé et la nutrition, l'inclusion financière, l'alphabétisation numérique, la gestion de l'environnement, les moyens de subsistance durables ainsi que le développement du leadership. Ainsi, les participantes auront la capacité de devenir des leaders dans leurs communautés, ce qui leur permettra de former d'autres femmes, d’augmenter la portée et l'impact de la formation et de contribue à créer des communautés plus égalitaires.
141 milliards seront alloués aux Collectivités Territoriales
Le bureau de l’Association des Maires du Sénégal (AMS) a tenu hier sa première réunion élargie en présence du ministre des Collectivités Territoriales, Mamadou Talla. Revenant sur l’engagement du gouvernement d’accompagner les Collectivités Territoriales, le ministre a indiqué que la subvention de l’État a été portée à 141 milliards Fcfa. A l’en croire, cette subvention permettra à l’Association de renforcer son accompagnement dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de décentralisation
Le Rappeur Nit Dof sera présenté au procureur aujourd’hui
Le Rappeur Mor Tallah Guèye alias Nit Dof a passé sa deuxième nuit en garde à vue dans les locaux du commissariat central de police de Dakar. Ce militant de Pastef sera déféré au parquet aujourd’hui. Il est poursuivi des chefs d’accusation d’appel à l'insurrection, outrage à magistrats, appel à la violence, appel à la désobéissance aux institutions, menaces de mort à l'encontre des autorités judiciaires, injures publiques.
Tambacounda : les taximen réclament la libération de leurs collègues
Les chauffeurs de taxis ont organisé un vaste rassemblement hier à la place Soweto en face de la préfecture pour manifester leur mécontentement, suite à l’arrestation par la police de Tambacounda de 4 de leurs collègues accusés d'entrave à la libre circulation. En plus, ils dénoncent les nombreuses tracasseries dont ils font l’objet de la part de la police en sortant de la ville. Ils comptent aller en grève dans les jours à venir si leurs camarades ne sont pas libérés, renseignent nos confrères de «Seneweb». Abdou Ndiaye et ses camarades interpellent le ministre Sidiki Kaba pour trouver une solution à leur problème.
Un jeune Sénégalais vendu aux enchères en Libye
Il se nomme Thierno Mamadou et est originaire de Kodiam, dans la commune de Missirah (Département de Tamba). Parti à l'aventure, il y a juste un mois, le jeune garçon s'est retrouvé en Libye. C’est le début de son calvaire. Thierno est détenu par des personnes jusque-là non identifiées. Sur une vidéo envoyée à sa famille, on entend la voix d'un homme, mais ses propos ne sont pas audibles. Il menace de le tuer. Pieds et mains liés, notre compatriote supplie ses ravisseurs de l'épargner. «C' était un conducteur de moto Jakarta dans notre commune. Ses ravisseurs réclament trois (3) millions Fcfa et sa famille n'a pas les moyens pour le faire libérer. Nous sollicitons une large diffusion afin que ce jeune soit sauvé», informe celui qui nous a filé la vidéo.
Retrouvailles de la famille socialiste
Le Secrétariat exécutif national (Sen) du Parti Socialiste (Ps) s’est réuni hier, sous la présidence de son secrétaire général Aminata Mbengue Ndiaye. Plusieurs questions étaient à l’ordre du jour, mais celle qui était le plus attendue par les médias n’a pas été évoquée. D’après le porte-parole, Abdoulaye Wilane, la question de la candidature socialiste à la présidentielle de 2024 n’a pas été discutée. A l’en croire, le secrétariat pense qu’il est prématuré de parler de candidature ou d’élection pour ne pas mettre le pays en campagne électorale. En plus, dit-il, aucun leader de Benno Bokk Yakaar (Bby) n’a déclaré sa candidature à la présidentielle. A l’en croire, le Ps réitère son ancrage au sein de Bby. Toutefois, il a réitéré son propos sur les deux 2 mandats du Président Macky Sall. Par ailleurs, le Sen œuvre pour des retrouvailles de la famille socialiste. A cet effet, Abdoulaye Wilane soutient que le parti tend la main à tous les socialistes qui sont ailleurs. Il soutient que certains ont commencé à revenir.
Pr Moussa Baldé au colloque international sur Amilcar Cabral
Le ministre de l’Enseignement Supérieur, de l’Innovation et de la Recherche a présidé hier, la cérémonie d’ouverture du colloque international sur le fondateur du Parti africain de l’Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (Paigc), Amilcar Cabral. La rencontre qui se tient à l’Université Assane Seck de Ziguinchor marque le 50ème anniversaire du combattant de la libération de la Guinée Bissau. Le choix porté sur Ziguinchor pour abriter cette manifestation scientifique internationale n’est pas fortuit. L’Université Assane Seck s’est, en effet, illustrée dès sa création comme une université à vocation internationale en accueillant plusieurs compatriotes africains dont des étudiants originaires de la Guinée Bissau, qui constituent aujourd’hui la cohorte d’étrangers la plus importante au sein de cette institution. Selon Pr Moussa Baldé, le choix de Ziguinchor pour accueillir cette manifestation scientifique est d’autant plus pertinent et justifié que la ville de Ziguinchor fut une importante plateforme de déploiement de l’action politique et militaire de Amilcar Cabral pendant la guerre de libération du Paigc. A l’en croire, Cabral et ses compagnons trouvèrent des soutiens inconditionnels de la part des populations et des autorités qui payaient inévitablement le tribut de guerre. Il indique que son département ministériel accorde un intérêt particulier aux rencontres scientifiques et inter-universitaires qui sont une occasion pour les chercheurs de travailler ensemble, de partager leurs connaissances et de porter au plus haut niveau le développement de notre système d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation.
Casamance : Environ 1 million 500 mille m2 de terres à déminer
Environ 1,5 million de mètres carrés de terres restent encore à déminer dans les départements de Goudomp, Oussouye, Ziguinchor et Bignona (sud), a révélé, jeudi, le directeur du Centre national d'actions anti-mines du Sénégal (Cnams), Barham Thiam. «Aujourd'hui, dans le cadre du déminage, nous avons une cible de 116 localités réparties dans les départements de Goudomp, d'Oussouye, de Ziguinchor et de Bignona. Ce qui couvre une superficie moyenne estimée à 1,5 million de mètres carrés » a-t-il précisé à l’«Aps».Il a fait cette révélation lors d'un comité régional de développement (Crd) sur le bilan d'étape du déminage en Casamance. A ce jour, a-t-il indiqué, environ 2 millions 147 mètres carrés de terres ont déjà été déminés dans les régions de Sédhiou et Ziguinchor. «Nous allons poursuivre les efforts. Nous avons un rendez-vous pour un Sénégal sans mines anti-personnel, à l'horizon 2026 », a rappelé Barham Thiam, ajoutant que ce travail se fera de concert avec des partenaires et l'État du Sénégal. Il rappelle que l'Union européenne a offert récemment à l'État du Sénégal 1,5 million d'euros (983.935.500 Fcfa) pour le déminage de ces zones. «Nous attendons d'autres partenaires et compagnies. Le déminage est une activité qui coûte très cher », a fait observer le directeur du Cnams. Il a signalé que l'État du Sénégal est en train d'investir pour le déminage des terres infestées.
L’INSPECTEUR DES IMPOTS SERIGNE MOUSSA DIOP BLANCHI PAR LA JUSTICE SEPT ANS APRES
L’inspecteur des Impôts et des Domaines Serigne Moussa Diop, conservateur de Ngor Almadies, a obtenu une ordonnance de non-lieu le 06 janvier 2023 dans l’affaire du titre foncier 15206/NGA.
L’inspecteur des Impôts et des Domaines Serigne Moussa Diop, conservateur de Ngor Almadies, a obtenu une ordonnance de non-lieu le 06 janvier 2023 dans l’affaire du titre foncier 15206/NGA. Il avait été attrait devant la justice en août 2016 par Cheikh Mohamed Ndir agissant au nom de sa famille. Ce dernier accusait l’inspecteur et son associé Mamadou Seck, conseiller immobilier, d’avoir permis à des tiers d’occuper ledit titre foncier. Finalement, après une procédure de sept ans, Serigne Moussa Diop et son co-accusé ont obtenu un non-lieu.
Serigne Moussa Diop, Mamadou Seck et Mansour Mbengue étaient accusés d’occupation illégale de terrain appartenant à autrui, faux et usage de faux en écritures privées et publiques, association de malfaiteurs. Le cadre des Impôts et des Domaines a vécu une telle épreuve comme une tâche noire dans sa carrière. Pendant près de sept ans, il s’est battu pour le triomphe de la vérité à travers une procédure judiciaire gérée par le juge d’instruction Augustin Alibo Manga du 7ème cabinet au tribunal de grande instance hors classe de Dakar. En août 2016, Cheikh Mohamed Ndir avait porté plainte avec constitution de partie civile contre Serigne Moussa Diop, Mamadou Seck et Mansour Mbengue. Selon lui, la parcelle objet du TF 15206/NGA était occupée par des tiers avec la complicité des susnommés.
Devant la justice, Cheikh Mohamed Ndir avait expliqué que l’assiette concernée avait été héritée par sa famille de leur défunt grand-père et que feu son frère Mohamed Amar Ndir avait, en 2011, saisi le Receveur des Domaines à l’époque, Serigne Moussa Diop, d’une demande de régularisation par voie de bail. C’est au décès de son frère que des baux individuels avaient été établis pour des tiers faussement considérés comme des acquéreurs des héritiers de la famille Ndir. Selon le plaignant, c’est une fausse attestation coutumière portant le numéro 18 par modification de l’attestation numéro 13 qui ne correspondait pas à leur terrain qui a été communiquée par le receveur à la CCOD (Commission de contrôle des opérations domaniales) pour l’obtention d’avis favorables de baux au profit des familles Ndiama Mbengue, Alla Mbengue et Cheikh Ndir.
Suite à une nouvelle plainte en date du 09/09 2020, la partie civile a évoqué des faits de faux, d’occupation illégale de terrain et d’association de malfaiteurs à l’encontre de Serigne Moussa Diop. Selon Cheikh Ndir, son nom a été usurpé par cet inspecteur des Impôts et des Domaines pour régulariser un terrain appartenant à sa famille. Par la suite, on a assisté à un coup de théâtre puisque, en cours d’instruction, Cheikh Mouhamed Ndir, représentant de la famille Ndir, a déposé une lettre pour informer qu’il s’est désisté de ses deux plaintes.
Le juge peu convaincu des arguments du plaignant
Les arguments du plaignant n’ont pas convaincu le juge Augustin Aliba Manga. Lequel avait constaté que l’exposé sur les baux est une reprise du rapport dressé par le directeur des Domaines qui a été examiné et délibéré par la CCOD sous forme d’avis qui autorise la délivrance de baux individuels par l’administration des Domaines, que c’est donc le rapport dressé par le directeur des Domaines qui a été repris dans ces baux. « Qu’en réalité, le bail est un contrat signé entre l’Etat du Sénégal représenté par le Gouverneur, et tout autre personne physique ou morale. Que devant cette situation, la présence de Serigne Moussa Diop en tant que cosignataire se justifie par sa qualité d’assistant technique du gouverneur de la région, qu’ainsi on ne saurait parler de faux, dès l’instant où les mentions contenues dans l’exposé sont tirées du rapport du directeur des Domaines » a argumenté le juge Manga. Avant de démonter le fait que Serigne Moussa Diop, déjà Receveur des Domaines en février 2013, ne saurait se transmettre lui-même une correspondance et que l’attestation numéro 37 jointe par Mamadou Seck transmise par le sous-préfet des Almadies à l’Administration a été délivrée par la Commission domaniale des freys de Yoff le 26 juillet 2003. Selon toujours le juge Manga, il s’agissait d’une assiette globale d’une superficie de 3.314 m2, selon le Cadastre, que toutefois l’immatriculation a évolué et a donné lieu au TF 15.206, que cette attestation objet de la procédure n’a jamais fait l’objet d’une surcharge ou d’une altération.
Le juge Augustin Aliba Manga conclura qu’ « au regard de ces observations, les charges contre les inculpés demeurent insuffisantes pour les traduire devant la juridiction de jugement ». Sur l’association de malfaiteurs, il a estimé qu’ « attendu qu’en définitive, il ne résulte pas de l’information des charges suffisantes contre personne non dénommée contre Serigne Moussa Diop et Mamadou Seck d’avoir commis des infractions d’occupation illégale de terrain appartenant à autrui, de faux et usage de faux en écriture publique et privée, d’association de malfaiteurs. Disons n’y avoir lieu à suivre davantage contre X… , Serigne Moussa Diop et Mamadou Seck de tous les chefs d’inculpation ». Après un marathon judiciaire de sept ans, l’inspecteur des Impôts et Domaines Serigne Moussa Diop pouvait donc pousser un ouf de soulagement…
Par Ousseynou FALL
POURQUOI UN SYNDICAT D’AVOCATS AU SENEGAL
L’idée de syndicat n’est pas nouvelle au Sénégal, le SAS a mis le justiciable au cœur de ses préoccupations en militant pour une justice plus saine, plus démocratique et plus humaniste.
Le dernier congrès du syndicat des Avocats de France SAF qui s’est tenu dans l’enceinte des bâtiments datant de l’ère médiévale de la prestigieuse faculté de droit de la ville de Montpelier, m’a convaincu de la nécessité de la création d’un syndicat d’avocats au Sénégal ;
Si on devait mesurer la réussite ou le succès d’un évènement à l’aune de la participation, de l’affluence et de la qualité desdits participants, on pourrait affirmer sans risque de nous tromper et d’être démenti que ce 49ème congrès du SAF organisé par la Section locale de Montpellier aura tenu toutes ses promesses.
‘JUSTICE SABORDEE, CHANGEONS DE CAP’
On n’aurait pas trouvé meilleur slogan si on devait procéder à un état des lieux de notre milieu judiciaire sans complaisance pour ne pas dire sans circonstances atténuantes.
On a pu dire :
« c’est une justice de statistiques, dure, expéditive, violente qui n’a pas le temps de juger »
« voilà ce que la chancellerie demande aux juges :
Il faut juger vite et très vite pour faire baisser les stocks et ce par tous les moyens!! »
« Juger n’importe quoi, soulever n’importe quoi pour ne pas avoir à juger, alors qu’on oublie que dans chaque dossier, il y’a dedans ou derrière un homme, une femme, un enfant qui aimerait y croire ».
Lors de ce Congrès, le Syndicat des Avocats de France a incontestablement dressé un constat alarmant mais réaliste du secteur judiciaire : “ Une justice maltraitée devenue maltraitante vis-à-vis des justiciables et des acteurs de justice’’.
POURQUOI UN SYNDICAT D’AVOCATS AU SENEGAL ?
L’idée de syndicat n’est pas nouvelle au Sénégal
D’illustres confrères, comme feu Elimane KANE et tant d’autres l’ont en effet prônée avant moi. Des syndicats d’avocats, il en a toujours existé dans le monde. Au Bénin, Maître Marc GUILLANEUF, avocat honoraire français, ancien président du SAF que j’ai rencontré lors de votre congrès m’a informé qu’il a été l’initiateur du premier syndicat d’avocats béninois. Ce syndicat n’a malheureusement pas survécu après son départ. En France, nous pouvons donner l’exemple du SAF, Syndicat des Avocats de France fondé en 1974 et qui nous a notamment inspiré.
Comme le SAF, le SAS a mis le justiciable au cœur de ses préoccupations en militant pour une justice plus saine, plus démocratique et plus humaniste.
Ainsi donc nous autres avocats nous devons être les premiers défenseurs et garants de cette justice en assumant ainsi pleinement notre rôle.
Cependant beaucoup de nos concitoyens nous reprochent notre passivité pour le moins déplorable dans la mesure où beaucoup de lois votées par notre parlement l’ont été à notre insu.
Un ancien Premier Ministre du Sénégal a ainsi pu dire :
Votre profession est en effet trop absente du débat sur la justice. Elle doit être impliquée dès le projet ou la proposition de loi scélérate parce que remettant en cause des principes fondamentaux du droit et des libertés.
Elle doit être présente dans le débat pour remettre en cause des évolutions contraires enregistrées avec votre passivité »
Quelques exemples
La loi portant modification de la loi pénale au Sénégal
La loi sur le blanchiment de l’argent sale
Ces lois en effet, contiennent des dispositions attentatoires à l’exercice de notre profession d’avocat dans toute sa plénitude
IL est en effet incontestable que le secret professionnel de l’avocat et l’inviolabilité de nos cabinets constituent les piliers essentiels et fondamentaux pour ne pas dire la pierre angulaire de notre profession.
Les dispositions permettant au juge d’instruction de perquisitionner nos cabinets sans notre consentement et sans l’autorisation du Bâtonnier et qui demandent aux avocats de trahir leur serment du respect du secret professionnel, en les obligeant à dénoncer leurs clients, portent en effet atteinte gravement à la dignité et à l’indépendance des avocats.
Ce combat pour une justice plus saine, plus démocratique et plus humaniste est aussi celui de l’Union des Magistrats du Sénégal (UMS) qui estime que cet objectif ne peut être atteint dans le cadre d’une justice sinistrée.
« Nous, membres de l’UMS, avons choisi une troisième voix : celle de la liberté et de la dignité
Dans l’intérêt des magistrats, des citoyens et de la justice toute entière, l’UMS doit continuer et continuera à faire entendre la voix des magistrats et de tous ceux qui ont fait le choix de faire prévaloir la vérité sur le faux, la justice sur l’arbitraire. »
A l’instar des valeureux juges de l’UMS, nous autres avocats, devons aussi faire entendre notre voix et nous rappeler nos illustres prédécesseurs, à l’image de feu le Bâtonnier Fadilou Diop qui a recueilli ma prestation de serment, de feus Waldiodio Ndiaye, Ogo Kane Diallo, Ely Ousmane Sarr, Babacar Niang malheureusement tous arrachés à notre affection.
Lors de la cérémonie d’hommage 35 ans après la mort de Feu le Bâtonnier Fadilou Diop, l’éminent Professeur Bathily a pu dire : « Il était dans toutes les causes où la liberté et la dignité des hommes étaient bafouées ». Pour le Professeur Bathily, le Bâtonnier Fadilou DIOP était un homme de refus. Il me plait de le citer souvent à l’occasion de mes plaidoiries.
Notre Ordre, aussi ancien que le jour où s’est révélée une liberté à défendre, nous permet d’exercer une profession qui a pour fondement un droit naturel. Appelés à éclairer la justice, vous êtes, chers confrères, héritiers d’une tradition d’honneur et de vertu. Vous, vous êtes imposé des règles de conduite en ne dépendant de personne et en ne rendant compte qu’à votre seule conscience.
Si vous commettez des fautes, c’est un conseil élu par vous-même qui les censure. Et nous ne manquerons jamais d’autorité, pour imposer avec fermeté, le respect dû à notre déontologie qui assure la noblesse de notre profession.
Mais nous ne manquerons pas non plus de ferme détermination pour vous protéger au besoin jusqu’au sacrifice lorsque vous serez injustement attaqués et lorsque l’honneur, la dignité et l’indépendance du barreau seront menacés.
Mes chers confrères, pour pouvoir regarder les autres en face, sans baisser les yeux, il nous faut être « propre ». Et je veillerai donc à ce que notre propreté morale soit sans tâche, car tolérée, la faute de chaque avocat rejaillirait sur le barreau tout entier et ternirait sa réputation.
Dans vos rapports constants avec les magistrats, vous ne devez jamais donner prise à un regard ironique.
L’étymologie du nom par lequel nous sommes appelés, révèle ce que nous sommes.
L’Avocat est « ad -vocatus », c’est-à-dire celui qui est appelé au secours.
Plus que le magistrat, parce que plus près du justiciable, nous avons le devoir d’être humanistes, c’est-à-dire de comprendre et d’être émus par tout ce qui touche à l’homme, donc à ses biens.
Or, le premier bien de l’être, c’est sa liberté.
Ces valeurs fondamentales de liberté et de dignité, nous devons par conséquent les ressusciter pour mettre fin à cette passivité ou à cette léthargie qui ne dit pas son nom en assumant pleinement notre rôle de défenseurs et de garants et pour ce faire refuser et résister contre le tout répressif et faire aussi entendre notre voix en combattant avec nos moyens que sont la défense et les recours les condamnations d’opposants, de journalistes, bref de tous les justiciables dont les droits sont menacés.
Faire entendre notre voix c’est exercer des recours contre les décisions du Conseil Constitutionnel.
Faire entendre notre voix c’est exercer des recours contre les décrets ou toutes les décisions pouvant porter atteintes aux droits fondamentaux.
Faire entendre notre voix c’est aussi analyser les projets de lois et faire connaitre nos positions notamment par la rédaction de contributions sur les projets de réformes, des auditions par les parlementaires ou encore des communiqués de presse ou des lettres ouvertes sur les sujets d’actualité qui touchent au fonctionnement de la justice, aux libertés et la défense de la profession.
Ces objectifs certes ambitieux mais louables et légitimes ne pourront évidemment se faire qu’avec l’adhésion de tous les avocats et ce sans exclusive.
Pour ce faire le SAS, le Syndicat des Avocats du Sénégal devra refléter toutes les sensibilités de nos confrères. Car c’est seulement ensemble que nous réussirons tel est notre crédo.
Faire entendre notre voix, c’est enfin susciter et mettre en place avec l’ensemble de nos confrères un rapport de forces significatif pour jouer pleinement et efficacement notre rôle de garants d’une bonne justice.
En effet, nous ne réussirons qu’avec l’adhésion de tous nos confrères tel est notre credo.
« Ensemble nous réussirons »
Ainsi les statuts du SAS prévoient :
Le syndicat s’engage à accepter en son sein tous les avocats de l’un ou de l’autre sexe, sans distinction quelles que soient leurs opinions politiques, philosophiques ou religieuses, désireux de défendre leurs intérêts individuels et collectifs, matériels, économiques et professionnels. La démocratie syndicale assure à chaque avocat la garantie qu’il peut, à l’intérieur du syndicat, défendre librement son point de vue sur toutes les questions intéressant la vie et le développement de la société sénégalaise.
Aucun adhérent ne saurait être inquiété pour la manifestation de ses opinions en dehors de l’organisation syndicale, exception faite pour la xénophobie, le racisme
La liberté d’opinion et le jeu de la démocratie, prévus et assurés par les principes fondamentaux du syndicalisme, ne sauraient justifier ni tolérer la constitution d’organismes agissant dans le syndicat comme fraction, dans le but d’influencer et de fausser le jeu de la démocratie dans son sein.
Le syndicat qui, par sa nature même et sa composition, rassemble les avocats d’opinions diverses, fait preuve de l’esprit le plus large pour maintenir son unité.
Aucun syndiqué ne saurait être inquiété pour les mandats politiques et électifs qu’il détient de la confiance des citoyens. Partant de ce principe, tous les membres peuvent accéder aux différentes fonctions de direction syndicale »
On peut conclure en accord avec notre cher confrère, Claire DUJARDIN Présidente du SAF que « la justice est l’affaire de toutes et tous, et ne peut être laissée aux seuls politiques mais il est parfois difficile de se faire entendre. Il devient pourtant urgent de redresser la barre, car il serait illusoire de croire comme l’a énoncé Jean-Marc SAUVE “ que la justice seule peut préserver son office et garantir son indépendance ’’».
Ousseynou FALL
Diplômé de l’OMPI et l’OAPI, Docteur en droit
Avocat à la Cour
Par Abdoul Aly KANE
DIALOGUER POUR DECRISPER
Jamais la situation politique du Sénégal n’avait été aussi crispée et porteuse d’un avenir chargé de violences que ces temps-ci. Notre pays sort des rails posés par ses présidents successifs.
Jamais la situation politique du Sénégal n’avait été aussi crispée et porteuse d’un avenir chargé de violences que ces temps-ci. Notre pays sort des rails posés par ses présidents successifs. L’esprit de dialogue pacifique qui caractérisait le champ politique et social a cédé le terrain au monologue et à la confrontation.
Sous Macky Sall, la prison est devenue un lieu de passage que les politiciens les plus en vue ne craignent plus de fréquenter. Nous avons le sentiment que, sous Abdou Diouf puis Abdoulaye Wade, l’emprisonnement politique était l’exception. A présent, la privation de liberté est devenue la règle. Les leaders et militants de l’opposition qui se succèdent dans nos geôles à un rythme jamais atteint auparavant, commencent à en connaître les moindres recoins.
Abdou Diouf, qui gouverna le Sénégal durant une vingtaine d’années, n’aura pas eu la main aussi lourde que Senghor, adepte du monopartisme et du présidentialisme. Rappelons qu’avec la liquidation politique de Mamadou Dia et l’ingestion du PRA Sénégal, Senghor avait fait entrer notre pays dans une période de glaciation politique d’une dizaine d’années, durant laquelle le parti UPS régnait en maître.
Il faut rendre à César ce qui appartient à César, notre démocratie politique telle que nous la vivons, au-delà des entités politiques comme le PRA/Sénégal, le PAI, les syndicats et les mouvements de jeunes à l’avant-garde de la lutte pour l’indépendance, a été ancrée dansla pratique politique de notre pays par la volonté d’hommes politiques comme Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, mais aussi avec la participation des leaders politiques de gauche.
Arrivé au pouvoir en 1981, Abdou Diouf se garda bien de revenir au parti unique, et, l’eût-il voulu, Abdoulaye Wade avait bien fermé la porte à un tout repli démocratique par sa stratégie efficace, voire exceptionnelle, de mobilisation des masses, son sens de la communication politique et sa souplesse dans la mise en œuvre de ses principes.
Parlant de souplesse, n’oublions pas qu’Abdoulaye Wade a, si l’on peut dire, « dribblé » Senghor en présentant le PDS comme un parti de contribution et non d’opposition (au pouvoir de Senghor), ce qui a certainement mis le président Senghor dans une confiance qui le poussera par la suite à étendre l’ouverture démocratique à d’autres partis, avec la réforme instituant la « loi sur les courants de pensée ». C’est au congrès de l’OUA à Mogadiscio, en 1974, que l’avocat avait fait part au poète-président de sa volonté de créer un parti politique.
Les présidents Diouf et Wade ont permis l’instauration du multipartisme intégral au Sénégal, dans un contexte qui n’était pas forcément favorable, si l’on se rapporte à ce qui prévalait à l’époque en Afrique où les allers/retours démocratiques, ponctués de coups d’Etat étaient, et deviennent hélas depuis quelques années, encore la règle.
Le duo DIOUF/WADE a été une grande avancée dans la consolidation de la démocratie politique au Sénégal. Ces deux hommes politiques ont été aidés en cela par des leaders de gauche comme Amath Dansokho, Abdoulaye Bathily, Landing Savané qui avaient gardé une liberté de ton apte à leur assurer l’oreille attentive du duo.
Ils n’hésitaient donc pas à servir d’interface lorsque la situation politique devait être décrispée pour le bien du pays.
Ces leaders de gauche étaient vraisemblablement les visiteurs du soir dont parlait François Mitterrand, ayant pour rôle de dire la vérité au Prince sur l’état réel du pays et aider à l’identification et à la formulation de solutions.
Pour être efficaces, ceux-là ne devaient donc pas appartenir au premier cercle réunissant courtisans et autres laudateurs, ni tenir à la conservation de leurs privilèges en cas de désaccord.
Malgré les violences et emprisonnements qui ont ponctué le déroulement de leurs mandats, Diouf et Wade ont tenu à ne pas franchir les lignes rouges de leur propre gré.
Sous leurs magistères, on avait le sentiment qu’un mouvement de balancier permettant un retour à l’équilibre s’opérait dès que les bords du précipice étaient atteints. Ce balancier, on a le diffus sentiment de l’avoir perdu, ce qui nous fait entrevoir le précipice. Ces temps-ci, le « jusqu’au boutisme » prend le dessus sur la préoccupation de préserver l’essentiel.
Abdoulaye Wade savait, en son temps, « poser des bombes » et les désamorcer en cas de nécessité. On a souvenance du fameux mot d’ordre d’accueillir Abdou Diouf, devant rentrer de voyage et atterrir à l’aéroport, tout le long du parcours Yoff/Palais de la République, que les jeunes avaient décidé d’appliquer à la lettre.
Informé des dangers encourus, Abdoulaye Wade aurait annoncé l’annulation du mot d’ordre pour cause de discussions avec Abdou Diouf sur des modalités de partage du pouvoir, ce que Abdou Diouf démentira par la suite.
L’entrée d’Abdoulaye Wade dans le gouvernement de majorité présidentielle élargie d’Abdou Diouf porta un coup au parti présidentiel que les caciques eurent du mal à accepter. Le sens du repli stratégique de Wade, la volonté d’Abdou Diouf de s’entourer d’une majorité lui permettant de partager le poids social de la politique d’ajustement structurel, vieille d’une dizaine d’années, créèrent les conditions de la participation du PDS, de la LD et du PIT au gouvernement d’Abdou Diouf.
La proximité des deux hommes dans la gestion du pouvoir expliquera par la suite les inflexions dans la tendance à l’affrontement qui caractérisait leurs rapports, et le caractère pacifique de la passation de pouvoir en 2000.
Abdoulaye WADE avait d’entrée de jeu agité la menace de la prison pour les dirigeants du PS vaincu, mais on comprit plustard que l’objectif était plutôt de s’appuyer sur eux pour élargir les bases politiques d’un PDS en réalité minoritaire dans le pays.
Les « transhumants », non seulement migrèrent du PS vers le nouveau pouvoir mais encore durent mettre la main à la poche pour financer les campagnes politiques. Le revers de cette stratégie fût le dévoiement de la rupture politique attendue et le retour aux affaires de ceux qui symbolisaient les affres de la gestion PS.
Avec l’arrivée de Macky Sall, la radicalité dans le traitement de l’opposition aura primé sur toute autre considération. Nul n’est besoin de s’y appesantir. Il faut juste constater la propension effrénée du pouvoir actuel à conduire ses opposants en prison.
Le dialogue politique, notre marque de fabrique, est jeté aux oubliettes. Il est remplacé par le fameux « Force restera à la loi ».
Réduire les opposants par la force et non par la conviction est devenu la règle. Une opposition qu’il faut réduire à sa plus simple expression.
Les institutions comme l’Assemblée nationale sont devenues des lieux d’invectives, de bagarres, de tractations politiques pour faire basculer des majorités acquises par les urnes
Présentement, la question qui interpelle est celle du sort réservé à la candidature d’Ousmane Sonko à la présidentielle de 2024 au regard de sa situation judiciaire, et la position définitive du Président actuel sur sa propre candidature.
Cette consultation électorale va intervenir dans un contexte défavorable pour le parti au pouvoir, marqué par la hausse insupportable du coût de la vie consécutive à aux crises alimentaire et énergétique mondiales, à l’échec des politiques d’emplois et d’auto-emploi jusque-là mises en œuvre, à l’origine de la radicalité de la jeunesse et à la mal gouvernance ambiante faite de scandales financiers de tous ordres demeurés impunis. S’ils ne sont pas encouragés.
Concernant le 3ème mandat, il faut convenir qu’au-delà des réformes constitutionnelles engagées à son initiative, le président Macky Sall s’est clairement exprimé en tous lieux pour préciser que son dernier mandat est celui qui va de 2019 à 2024.
Dans notre société traditionnelle, la parole donnée est sacrée, et on ne peut que s’y fier
A mon humble avis, la parole du président de la République prime sur les dispositions de la Constitution, dont il a été prouvé que le champ des interprétations pouvait être vaste, au vu des commentaires des spécialistes sur la question.
Aussi, faudrait-il laisser au président Macky Sall le choix du moment approprié qui, de toutes façons, ne saurait aller au-delà des délais requis en matière électorale.
Pour ce qui concerne Ousmane Sonko, il faut déplorer la lenteur de la machine judiciaire qui, telle un sablier, prend son temps pour boucler son cycle. Le revers d’une telle lenteur est que le dossier est devenu public.
Le peuple s’en est emparé avec ses propres procureurs, juges, enquêteurs, avocats, ses influenceurs, s’appuyant sur des audios, des publications d’informations sensibles ou secrètes comme des rapports d’enquêtes, déclarations d’avocats, déclarations de médecin etc.
Ce qu’il faut en retenir, c’est qu’avec cette procédure populaire, cette affaire qui empoisonne la vie du pays depuis près de deux ans a fini par forger, chez chacun d’entre nous, une intime conviction qu’aucune décision judiciaire ne pourra effacer ou modifier.
La jeunesse a pris fait et cause pour Sonko si l’on en juge par la détermination, la capacité de mobilisation, le suivi de mots d’ordres, les levées de fonds dont elle fait montre.
Pour sortir de l’embrouillamini actuel, il faut restaurer le dialogue et mettre la force de côté. Les adversaires politiques doivent se rencontrer
Des hommes de valeur crédités d’un haut sens de la vertu et du patriotisme doivent s’impliquer pour arriver à des consensus forts et éloignés de la compromission.
Par ailleurs, les discours politiques doivent être vidés de leur virulence et les attaques ad hominem bannies. La vie privée d’autrui doit être respectée.
Laisser filer les choses selon la formule politicienne « on va suivre… » ne ferait que reculer l’échéance. Il n’y a aucun intérêt à gérer le pouvoir dans le chaos ou sur des décombres. Le Sénégal vaut mieux que cela.
Nous sommes au bord du précipice, il faut reculer et se parler pendant qu’il est encore temps !
JE N’ÉPROUVE QUE DE LA PITIÉ POUR UN PÈRE DE FAMILLE ET EPOUX COMME SONKO
Accusée dans l’affaire « Sweet Beauty » que le leader de Pastef Ousmane Sonko qualifie de complot d’Etat, Me Dior Diagne sort de sa réserve pour la première fois. Ce, à travers un communiqué parvenu au « Témoin »
Accusée dans l’affaire « Sweet Beauty » que le leader de Pastef Ousmane Sonko qualifie de complot d’Etat, Me Dior Diagne sort de sa réserve pour la première fois. Ce, à travers un communiqué parvenu au « Témoin »
A l’entame de son communiqué, Me Dior Diagne invoque Dieu-Allah, histoire de prouver la force de la foi lui permettant d’affronter les épreuves de la vie. « Le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur Lui) a dit : « Veillez à dire vrai car cela conduit à la piété, qui, à son tour, conduit au paradis. L’on ne cesse de dire vrai, de privilégier un langage de vérité, jusqu’à ce qu’Allah nous prenne pour véridique. Veillez à éviter le mensonge car il fait basculer dans la débauche et, celle-ci conduit à l’enfer. En effet, à force de s’habituer au mensonge, on finira par être pris par Allah pour un menteur invétéré ».
Toujours dans son communiqué, Me Dior Diagne tient à rappeler qu’Ousmane Sonko n’a cessé de la citer comme faisant partie d’un « complot » dont il ferait l’objet dans l’accusation de viol dont il est l’objet de la part d’Adji Sarr. Et tient à dire publiquement ceci au leader de Pastef : « Qu’il sait de science certaine que je ne connais aucun des protagonistes qu’il cite dans ces accusations de viol. Ousmane Sonko sait bien que je ne l’ai jamais vu ni connu, encore moins Adji Sarr, Ndèye Khady Ndiaye, Sidy Ahmed Mbaye, le capitaine Touré, le Docteur Gaye, bref tous ceux qu’il cite en boucle dans cette affaire » a-t-elle expliqué.
Poursuivant, la célèbre avocate soutient qu’ « Ousmane Sonko sait également que j’ai saisi Monsieur le Bâtonnier de l’Ordre afin que toute la lumière soit faite sur ce SMS qu’il brandit à tout va, sachant pertinemment que je n’en suis pas l’auteure, pour que tout confrère fautif l’ayant partagé soit poursuivi sur le plan disciplinaire » rappelle Me Dior Diagne.
« Je suis l’épouse d’Antoine Félix Diome dit-il, et alors ? »
Ensuite, la fille du défunt grand patron et chef du Conseil supérieur khadrya pour l’Afrique, Cheikh Ousmane Diagne, prend au mot le leader de Pastef dans un défi : « Ousmane Sonko sait même que jamais des réquisitions téléphoniques qu’il évoque n’ont signalé un appel téléphonique venant de, ou allant vers, moi ;Outre le fait de mentir sciemment à mon sujet, je constate son comportement pathologique à martyriser les femmes. Rien que cette passion obsessionnelle envers moi devrait l’amener à accepter de se faire traiter sur le plan psychique. Parce que, dit il, je suis l’épouse de Monsieur Antoine Félix Diome ? Et alors ? » persifle, dans son communiqué, Me Dior Diagne, histoire de faire circuler ses détracteurs. Et d’enchaîner une série de questions à l’endroit du leader de Pastef: « Est-ce suffisant pour s’acharner sur ma personne comme il le fait, et se réfugier de manière aussi lâche et éhontée derrière un prétendu complot que j’aurais orchestré ? Et si vraiment j’ai comploté contre sa minable personne, pourquoi ne m’a-t-il pas incluse dans sa plainte déposée contre les prétendus comploteurs ? En ne portant pas plainte contre moi, n’administre-t-il pas la meilleure preuve à la face du monde que je ne suis pour rien dans ses virées salaces au salon Sweet beauty la nuit durant la période de couvre-feu et de Covid ou à l’heure de l’appel du muezzin selon ses pulsions ? Quelle serait, selon Ousmane Sonko, la preuve de mon implication dans le fameux « complot » ? Un SMS dont il sait très bien, lui mais aussi ses avocats, que je n’en suis pas l’auteure ? Et je le mets au défi de sortir la capture d’écran du message, pour qu’on en finisse une bonne fois pour toutes avec ses délires me concernant ; Qu’il me dise aussi en passant, comment ce fameux SMS, tel un GPS, l’a conduit au salon Sweet Beauty ; Après deux années de silence, malgré les invectives, les insanités et les mensonges, il faut que Ousmane Sonko se le tienne pour dit et définitivement » a tenu à expliquer l’avocate pour justifier sa sortie du silence dans lequel elle s’était volontairement emmurée depuis l’éclatement de cette affaire.
Poursuivant son communiqué, Me Dior Diagne défie Ousmane Sonko en guise de réplique : « Aujourd’hui, demain ou dans 14 mois, il fera toujours face à cette femme digne et déterminée que je suis, qui s’est battue toute sa vie pour exister par elle-même, qui n’a pas besoin d’être l’épouse de ou l’amie de, pour se salir les mains dans de quelconques basses besognes, encore moins contre un type de son acabit; Ses accusations mensongères ne resteront pas impunies en dépit de mon mépris pour ce lâche qui n’honore pas son statut d’époux, de père de famille, ou même de leader politique » a faits avoir Me Dior Diagne avocate au barreau de Dakar quelques heures après la conférence de presse d’Ousmane Sonko renvoyé devant une chambre criminelle.
LE MALI RECEPTIONNE DES AVIONS DE COMBAT RUSSES
Les autorités militaires maliennes ont reçu jeudi de nouveaux avions de guerres et hélicoptères de la part de la Russie. La cérémonie de réception était en présence de l’ambassadeur russe Igor Gromyko et du président de la transition malienne
(Africanews.com)- Les autorités militaires maliennes ont reçu jeudi de nouveaux avions de guerres et hélicoptères de la part de la Russie.
A cette occasion une cérémonie en présence de l’ambassadeur russe Igor Gromyko et du président de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta a été organisée à l’aéroport international Modibo-Keïta de Bamako la capitale.
« La volonté de moderniser et d’équiper notre armée n’est pas uniquement liée à la crise sécuritaire. Bien sûr, celle-ci en a montré l’urgence. Mais elle répond avant tout à un besoin fondamental, sans lequel aucune entreprise initiée par le Mali ne saurait prétendre au succès. Assurer la sécurité de sa population n’est pas un luxe mais une nécessité. » a déclaréleColonel Sadio Camara , Ministre de la défense.
Il s’agit de la dernière d’une série de livraisons similaires d’équipements militaires russes, après d’autres en mars et août 2022.
Les responsables maliens n’ont pas donné de détail sur le nombre d’appareils livrés et, s’ils affirment avoir acheté les armes, ils n’ont fourni aucun détail sur les transactions.
L’armée malienne a toutefois déclaré que la cargaison comprenait des avions d’attaque Sukhoi Su-25, conçus pour soutenir les troupes au sol, et des Albatros L-39 de conception tchèque.
Les L-39, bien qu’initialement conçus à des fins de formation, ont également été utilisés comme avions d’attaque.
Bamako a également reçu des Mi-8, un hélicoptère de transport russe de conception soviétique.
« Les forces de défense et de sécurité du Mali, de nouveau debout et autonome, inspire désormais le respect et présente une image positive du Mali à tous les partenaires. N’en déplaise aux nostalgiques d’un ordre révolu qui voulaient que cette vaillante armée reste confinée à un rôle d’éternel assisté. » a ajouté le Colonel Sadio Camara.
Selon de multiples sources, le Mali a commencé à faire appel à des paramilitaires du groupe russe Wagner à partir de la fin 2021, ce qui a suscité des critiques de la part de plusieurs pays.
Les dirigeants militaires ont nié ces allégations, affirmant qu’ils ont simplement renoué des liens de longue date avec la Russie et son armée.
MASSATA DIACK DEMONTE LES ACCUSATIONS «FALLACIEUSES» DE DETOURNEMENT
Dans un communiqué reçu hier, le président de Pamodzi, fait aussi la genèse des accusations de la justice française sur la gestion du Président Lamine Diack et l’acharnement sur sa propre personne.
Soupçonné d’avoir été au centre d’un système de corruption visant à cacher des cas de dopage en Russie en 2011 et appelé à comparaître vendredi 13 janvier dernier, devant la cour d’appel de Paris, Pape Massata Diack est monté au créneau pour démonter toutes accusations de détournement principalement sur les revenus sponsoring appartenant l’IAAF. Dans un rappel historique, il a fait une chronologie de sa collaboration avec l’instance mondiale d’athlétisme et son rôle dans l’exécution des contrats de marketing qui, selon lui, ont contribué à augmenter les revenus à 18 millions USD. Dans un communiqué reçu hier, le président de Pamodzi, fait aussi la genèse des accusations de la justice française sur la gestion du Président Lamine Diack et l’acharnement sur sa propre personne.
Jugé par défaut en appel pour corruption dans le scandale du dopage russe et appelé à comparaître ce vendredi dans l’affaire, et soupçonné d’avoir organisé un système de corruption et de détournement d'environ 15 millions d’euros grâce à des commissions jugées «exorbitantes», Pape Massata Diack (PMD) a démonté toutes les accusations de détournement de revenus appartenant à l’IAAF.
Dans un document publié ce mercredi, à deux jours de son appel à comparaître ce vendredi, l'ancien chargé du marketing à la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) et président de la société Pamodzi a énergiquement récusé les soupçons de qui pèsent en son encontre sur les contrats sponsorings de l’IAAF. L’agent marketing a tenu à revenir largement sur sa collaboration avec l’instance mondiale d’athlétisme et les différentes transactions avec la société Dentsu retenue comme agence officielle 2001-2009.
18 MILLIONS D'EUROS PAR AN, L'APPORT DE PAMODZI
«Il faut aussi rappeler qu’avant que Papa Massata Diack ne soit sous contrat, l’IAAF recevait 9,3 millions USD de Dentsu. Son travail de consultance a permis à la structure de récolter 18 millions USD par an. Le mandat officiel et le contrat pour vendre des contrats sponsoring (signés avec Dentsu) à des sponsors ont bénéficié à l’Iaaf qui pourtant, n’est ni signataire ni exécutante», a-t-il indiqué, avant de faire un rappel historique sur les circonstances de sa collaboration avec l'IAAF et qui ont conduit à introduction de ladite agence. «Les raisons de ma collaboration avec l’IAAF découlent d’abord d’une participation au groupe de travail interne présidé par Helmut Diegel entre Mai et Septembre 2001, suite à la faillite d’ISL Marketing AG. Cela a abouti aux droits de Dentsu comme Agence officielle 2001–2009 avec un MG de 94 millions de dollars. Participation ponctuelle à la Commission Marketing & Promotion en Juillet 2006 avec la présence de Lamine Diack, Helmut Digel, Sebastian Coe, Jung-Ki Park, Valentin Balakhnichev, Isiah Kiplagat, Dahlan Al Hamad, Mynos Kyriakou, Pierre Weiss, Anti Philakoski. Denstu était attaqué pour son incapacité à trouver d’autres sponsors que des sociétés japonaises (TDK, SEIKO, MIZUNO, EPSON, TBS, TOYOTA)", explique-t-il avant de poursuivre : «Pape Massata Diack a suggéré à la Commission d’orientation la prospection vers les pays émergents du BRICS, en Corée du Sud, au Mexique, en Afrique du Nord/Sud et aux Caraïbes. Mandat avait été donné par Lamine Diack et Pierre Weiss de trouver des sponsors au niveau local et d’introduire Dentsu/AMS pour les présentations commerciales. Valentin Balakhnichev a été le plus réactif en invitant à Moscou dès le mois de Septembre 2006, mais personne ne voulait y aller !!! Il semblait que l’IAAF et Denstu n’avaient pas appréhendé les nouvelles réalités de l’économie mondiale. En plus de cela, ces pays avaient un besoin de reconnaissance sur leurs réussites soudainement acquises ».
CES ACCUSATIONS FALLACIEUSES SUR LA GESTION DE LAMINE DIACK
Pape Massata Diack estime que les accusations de la justice française portées sur la gestion de son défunt père Lamine Diack, ancien président de l’IAAF était une manière de jeter l’opprobre sur la gestion du Président Lamine Diack. «Il semble important, au vu des accusations de la justice française et du nouveau leadership de l’IAAF, qui semble vouloir jeter l’opprobre sur la gestion de Lamine Diack entre 2001 et 2015, alors qu’il était membre de la Commission Marketing & Promotion (2003 - 2007), présidée par le VicePrésident allemand Helmut Diegel) et Vice-Président depuis 2007 jusqu’en 2015 et Lord Sebastian Coe, l’actuel président. Qui plus est, gérant d’une agence de marketing et relations publiques CSM (Chime Sport Marketing) rattaché au groupe WPP (Martin Sorell) qui connaît bien le monde du Marketing Sportif. Il a validé personnellement tous les rapports présentés en Commission Exécutive, en Conseil et au Congrès de l’IAAF entre 2003 et 2015 », explique t-il.
CET ACHARNEMENT CONTRE PAPE MASSATA DIACK
Pape Massata Diack affirme et démontre également avoir été l’objet d’un acharnement. «Je pense que cet acharnement contre ma personne est un problème personnel car M. Coe a fait toutes les tentatives, à travers Feu Jean Marie Weber (ex PDG d’ISL Marketing AG), Helmut Diegel et surtout Nick Davies (ex Directeur de la Communication et Secrétaire Général Adjoint de l’IAAF) pour se rapprocher de moi en vue de sa campagne présidentielle de 2014/2015. Il est venu me rencontrer à trois reprises en mai 2014 à Shanghai (avec Helmut Diegel et Nick Davies lors du Meeting IAAF Diamond League), à Pékin (lors du Conseil de l’IAAF au Shanghai en Avril 2015), et finalement aux Bahamas (il est venu personnellement dans ma chambre pour solliciter mon soutien et une copie du rapport présenté à la Commission Marketing IAAF le 03 mai 2015 sur demande de Helmut Digel». «C’est dire, poursuit celui qui a eu à travailler comme Manager African Project à ISL Marketing (Lucerne, Suisse) de 1990 à 1996, en charge des compétitions d’athlétisme et du football à partir de Septembre 1995 (en Afrique du Sud)».
Pape Massata Diack a organisé plus de 45 compétitions en Afrique et a levé plus de 12 millions d’euros pour la Confédération Africaine d’Athlétisme, présidée par Lamine Diack (1973 – 2003). Revenant, avec toutes les justificatifs et pièces comptables sur le contrat avec Dentsu, Pape Massata Diack considère que ce serait «une accusation fallacieuse et mensongère» que dire de qu’il était le « tout puissant patron du marketing». «Je me suis rendu compte, après avoir lu le contrat IAAF/Dentsu 2001-2009 qui a été négocié et signé par Helmut Digel le 16 septembre 2001 à Tokyo, que l’IAAF ne détenait plus de droits commerciaux & TV. Tout appartenait à Dentsu. Mon rôle se limitait à ouvrir à AMS et à organiser des réunions. Helmut Digel et Pierre Weiss représentaient l’IAAF au sein du Steering Board avec Dentsu et EBU (European Broadcasting Union).
Après avoir démarché aux frais de l’IAAF entre 2007 et 2009, j’ai exigé la signature d’un contrat de «Sales Consultancy Agreement» entre Dentsu et une société Pamodzi Sports Consulting car l’IAAF ne m’avait jamais payé de commissions alors qu’elle avait vu deux nouveaux contrats VTB Bank et Samsung Electronics pour les World Athletics Séries, pour ses Championnats du monde Daegu 2011, et Moscou 2013.
En décembre 2006, l’IAAF avait embauché un Directeur Commercial & Marketing, de nationalité suisse, Luis Angel Carulla, qui rendait compte au Président et au Secrétaire Général. Il a été en fonction jusqu’en Mars 2012», précise-t-il ajoute que tous les contrats encaissés par Dentsu et AMS ont fait l’objet de tableau financier discuté avec le Vice-Président, en charge du marketing, Helmut Diegel, le Secrétaire Général Pierre Weiss (1997/2011) et Essar Gabriel (2011/2015), le Directeur Marketing Luis Carulla et la Directrice Financière Charline Hering. «Tous les contrats encaissés par Dentsu et AMS ont fait l’objet de tableau financier discuté avec le Vice-Président, en charge du marketing, Helmut Diegel, le Secrétaire Général Pierre Weiss (1997/2011) et Essar Gabriel (2011/2015), le Directeur Marketing Luis Carulla et la Directrice Financière Charline Hering. Pamodzi n’a jamais participé à cette réconciliation comptable car c’était à Monaco et n’a jamais encaissé les sommes, à part le contrat VTB 2007/2015, signé pour des raisons fiscales et de paiement de commissions», rappelle l’administrateur de Pamodzi.
«LES DEFIS SECURITAIRES SONT SUSCEPTIBLES DE CONDUIRE A DES RISQUES D’INSTABILITE ET AU CHAOS»
Cette alerte est du ministre des Forces Armées, Sidiki Kaba. Il présidait hier, jeudi 19 janvier 2023, la rentrée académique du Centre des hautes études de défense et de sécurité (Cheds).
Les crises sécuritaires sont à l’origine d’une violence qui risque de plonger les pays africains dans une instabilité politique. Cette alerte est du ministre des Forces Armées, Sidiki Kaba. Il présidait hier, jeudi 19 janvier 2023, la rentrée académique du Centre des hautes études de défense et de sécurité (Cheds).
L e ministre des Forces Armées, Sidiki Kaba, a présidé hier, jeudi 19 janvier, la rentrée académique 2022- 2023 du Centre des hautes études de défense et de sécurité (Cheds). Le thème de la cérémonie était axé sur: «La lutte contre le terrorisme au Sahel: Symbiose entre l’Etat et les autres acteurs de la sécurité». Sidiki Kaba a dit, «qu’il cadre bien avec le contexte actuel où les enjeux sécuritaires constituent des défis pour le monde, le continent africain et la sous-région ouest africaine». Ces défis, a-t-il relevé, «sont susceptibles de conduire à des situations difficiles pouvant exposer les pays de la sous-région, de façon permanente, au risque d’instabilité politique et au chaos socio-économique».
Le ministre des Forces Armées d’ajouter : «la situation sécuritaire dans le monde, et particulièrement en Afrique, est dominée par une violence inouïe et entretenue, aux conséquences négatives sur le développement économique et social de nos pays». Pour preuve, explique-t-il, «dans la région sahélo-saharienne, elle se caractérise par la persistance de la menace des groupes extrémistes, dont les actions affectent considérablement la paix et la sécurité, ralentissant ainsi le développement économique et social des pays de la région». La situation sécuritaire étant devenue l’une des principales préoccupations des populations et des Etats, «les réponses intégrées à apporter à cette question requièrent une synergie d’acteurs ayant un savoir et un savoir-faire à la dimension des nouveaux défis», avance Sidiki Kaba.
Par ailleurs, ajoute-t-il, «l’examen de la carte sécuritaire actuelle du continent permet de constater clairement que l’action violente s’est beaucoup répandue en Afrique de l’Est et de l’Ouest. Qu’elle soit d’origine locale, nationale ou transnationale, elle ne cesse d’enrôler de nouveaux acteurs et de consolider son lien avec la grande criminalité, tout en essayant de tirer le maximum de profit des frustrations diverses d’ordre politique, économique ou social».
Face à cette violence complexe et évolutive, les Etats réalisent que la seule réponse militaire est insuffisante et qu’une solution plus globale et plus inclusive constitue une nécessité absolue. Ainsi, pour être efficace, «la lutte contre l’extrémisme violent doit se fonder à la fois sur l’action et, surtout, la prévention, par un diagnostic lucide des causes socioculturelles, économiques et politiques de la violence», a trouvé le ministre. Il ajoute ainsi que les réponses qui doivent être apportées vont au-delà des seules actions des Forces de défense et de sécurité et requièrent des ressources humaines bien préparées aux nouveaux défis.
45 récipiendaires du Master en Sécurité Nationale et du Master Défense, Sécurité et Paix ont suivi avec succès la formation. Le programme de formation du Cheds vise à former des nationaux et des ressortissants de l’Afrique francophone, sur les questions et problématiques de défense et de sécurité, dans le but de créer progressivement un vivier d’acteurs aptes à proposer des réponses efficientes aux menaces et défis sécuritaires nationaux, sous régionaux et continentaux.
PAR MAHMOUDOU IBRA KANE
LA DÉMOCRATIE DES BOULES PUANTES
« Viol et menaces de mort ». Après avoir instruit à charge et à décharge la célèbre affaire Sweet Beauty, le doyen des juges a décidé. Pour Oumar Maham Diallo, les charges contre Ousmane Sonko sont suffisantes pour le renvoyer devant une chambre criminell
« Viol et menaces de mort ». Après avoir instruit à charge et à décharge la célèbre affaire Sweet Beauty, le doyen des juges a décidé. Pour Oumar Maham Diallo, les charges contre Ousmane Sonko sont suffisantes pour le renvoyer devant une chambre criminelle pour jugement. Il s’agit, pour être précis, de la Chambre criminelle du Tribunal de Grande Instance hors classe de Dakar, la seule juridiction hors classe du pays. Ainsi donc, le président du parti, Patriotes africains du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité, ira fatalement en procès avec son accusatrice, Adji Sarr. L’ordonnance de renvoi du juge d’instruction est en effet insusceptible de recours en appel pour l’inculpé. Autrement dit, dans le cas d’espèce, Ousmane Sonko ne pourra pas saisir la chambre d’accusation de la Cour d’Appel aux fins d’annulation de la décision du juge Diallo. Le procès étant désormais inévitable, place aux enjeux pour l’opposant.
Le premier enjeu, et c’est une curiosité pour l’opinion, est lié à la stratégie du silence adoptée par Monsieur Sonko notamment sa posture face aux questions qu’il juge infamantes. A titre d’exemple, devant le procureur comme devant le magistrat instructeur, Ousmane Sonko a systématiquement refusé de répondre aux interrogations sur les relations sexuelles qu’il aurait entretenues avec la masseuse Adji Sarr. Il n’a pas non plus accepté de se soumettre à un test ADN. Un silence pour l’instant non payant pour l’inculpé parce qu’il ne lui a pas permis d’obtenir ce qu’il voulait : un non-lieu. La parole est d’argent, le silence est d’or. Tout l’enjeu est de savoir si l’adage jouera en faveur ou en défaveur du chef de l’opposition devant la Chambre criminelle.
Un autre enjeu, et non des moindres, c’est l’ampleur de la publicité qui sera faite autour du procès. La Chambre criminelle qui a remplacé la Cour d’Assises, va-t-elle ou non organiser un procès public ? La décision appartient à la juridiction, et à elle seule. Dans un procès où il sera question de sexe, de sodomie et de toutes les salacités liées à une histoire de massage qui aurait mal tournée, on devine aisément que la décision du président de la Chambre criminelle sera lourde de conséquences. Dans le scénario d’un procès public, si la jeune masseuse de Sweet Beauty a tout à gagner, l’accusé Ousmane Sonko a, en revanche, tout à perdre. Son image, sa crédibilité et son crédit pèseront lourd sur la balance de la justice. D’où l’enjeu de la candidature déjà déclarée du leader de Pastef à l’élection présidentielle de 2024.
L’opposant Sonko le sait mieux que quiconque : une condamnation ferme, un sursis ou même un acquittement au bénéfice du doute ruinerait ses chances de participation ou de succès à l’échéance électorale majeure prévue dans 12 mois. A l’inverse, un acquittement pur et simple lui ouvrirait grand les portes du palais présidentiel. Entre la prison et le palais, on le sait, il n’y a qu’un pas. Scénario surréaliste en direction de la prochaine Présidentielle au Sénégal : incertitude sur le sort judiciaire d’Ousmane Sonko, incertitude sur les inéligibilités de Khalifa Sall et Karim Wade, incertitude sur la candidature ou non du président sortant Macky Sall lui-même. En un mot, incertitude sur tous, incertitude sur tout.
Le Sénégal, pour conclure, donne l’image d’un pays qui a réinventé la démocratie en une transformation nauséabonde : la démocratie des boules puantes. Un grand homme d’Etat du siècle dernier avait prévenu : « Ceux qui lancent les boules puantes, finissent par sentir plus mauvais que ceux qui les reçoivent ».
« LA GREVE DES TRANSPORTS AURA UN IMPACT REEL SUR LE PIB, L’INFORMEL ET LA FISCALITE»
Selon l’économiste El Hadji Mansour Samb, cette grève, même si elle n’est pas totalement suivie, pourrait se ressentir à trois niveaux de l'économie, notamment sur le Produit intérieur brut (PIB), l’informel et la fiscalité de l’Etat. Explications !
La grève illimitée déclenchée par le secteur des transports depuis mercredi aura forcément des conséquences négatives sur l’économie du pays. Selon l’économiste ElHadji Mansour Samb, cette grève, même si elle n’est pas totalement suivie, pourrait se ressentir à trois niveaux de notre économie, notamment sur le Produit intérieur brut(Pib), sur l’informel et sur la fiscalité de l’Etat.
Depuis deux jours, certains syndicats du secteur des transports ont déclenché une grève illimitée sur toute l’étendue du territoire national. Même si ce mouvement n’est pas suivi à 100% par les transporteurs, il n’est pas sans conséquences sur l’économie de notre pays, car le secteur du transport occupe une place importante sur le Produit intérieur brut (Pib).
Selon l’économiste El Hadji Mansour Samb, cette grève des transports peut impacter l’économie nationale à trois niveaux. D’abord, indique-t-il, elle aura des répercussions sur le Pib. « Pour mesurer une économie qui marche, on utilise le Produit intérieur brut (Pib). Il est l’indicateur qui mesure la production dans un pays. Parce qu’il est l’ensemble des biens et services produits dans un pays pendant une année. Ce sont les entreprises qui produisent. Donc s’il y a une grève des transports et que les travailleurs ne se déplacent pas, il aura automatiquement un ralentissement de la production. En effet, ce sont les transporteurs qui déplacent ceux qui travaillent dans les entreprises. Donc, s’il y a une grève du transport, il y aura un ralentissement de l’économie. Ce qui se répercute dur le Pib qui est calculé pendant 365 jours », explique-t-il.
Aussi, poursuit l’économiste, la grève du secteur des transports peut avoir des conséquences économiques sur l’informel qui représente plus de 42% du Pib. « Les acteurs de l’informel notamment les commerçants, les artisans et les clients se déplacent en masse par le biais des transports publics. Donc s’il n’y a pas de transports publics pendant deux ou trois jours, le secteur informel ne pourra pas marcher », soutient-il. Et enfin, signale M Samb, la grève aura une répercussion sur la fiscalité de l’Etat qui taxe les activités économiques surtout celles du secteur l’informel.