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24 mai 2025
L'HEURE DE LA REVOLUTION AGRICOLE A SONNE
Il est temps d'opérer un véritable changement de paradigme. Avec le recul, nous espérons que nous regarderons cette période comme le tournant décisif qui aura mis fin à la colonisation intellectuelle dans les sciences agronomiques.
L e nombre de personnes touchées par la faim en Afrique est alarmant et ne cesse de s'aggraver. Le rapport des Nations unies “L'État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde” révèle que l'Afrique est la région la plus touchée par l'insécurité alimentaire dans le monde. La prévalence de la sous-alimentation est de 20,4 % (environ 298,4 millions d'Africains), soit plus du double de la moyenne mondiale. Ce chiffre n'a cessé d'augmenter depuis 2015.
Le changement climatique et les conflits aggravent le problème. Mais celui-ci est plus profond : il réside dans les stratégies utilisées depuis l'ère postcoloniale pour produire de la nourriture et lutter contre la malnutrition. Bien que les taux d'insécurité alimentaire varient d'un bout à l'autre du continent, et qu'ils soient pires en Afrique centrale et occidentale, il n'en constitue pas moins un défi à l'échelle de la région.
Je suis un spécialiste de la sécurité alimentaire et de l'agriculture en Afrique. Dans un nouveau livre, Decolonising African Agriculture : Food Security, Agroecology and the Need for Radical Transformation (Décoloniser l'agriculture africaine : sécurité alimentaire, agroécologie et nécessité d'une transformation radicale), je soutiens que pour mieux nourrir l'Afrique, les décideurs et les bailleurs de fonds devraient :
• réduire l'importance accordée à la production agricole commerciale comme moyen de remédier à l'insécurité alimentaire;
• cesser de penser que le développement agricole consiste uniquement à commercialiser l'agriculture et à soutenir d'autres industries;
• adopter une approche agroécologique qui utilise les connaissances des agriculteurs et les processus écologiques naturels pour produire davantage avec moins d'intrants externes, tels que les engrais.
Les approches conventionnelles ont échoué dans divers contextes et pays. J'examine ce qui ne va pas dans la manière dont les gouvernements envisagent l'agriculture et ce sur quoi il faut plutôt se concentrer pour lutter contre la crise de la faim en Afrique.
SE CONCENTRER SUR L'AGRICULTURE DE PRODUCTION
De nombreuses idées fondamentales concernant l'agriculture remontent à l'ère coloniale. La science moderne des cultures, ou agronomie, a été développée en Europe pour servir les intérêts coloniaux. L'objectif était de produire des cultures qui profiteraient aux économies européennes. Bien que cette approche ait été critiquée, elle influence encore fortement l'agriculture aujourd'hui. Elle repose sur l'idée que produire davantage de nourriture suffira à résoudre le problème l'insécurité alimentaire.
La sécurité alimentaire comporte six dimensions. Si l'augmentation de la production alimentaire peut répondre à l'une de ces dimensions - la disponibilité des aliments - elle ne répond souvent pas aux cinq autres : l'accès, la stabilité, l'utilisation et l'autonomie des populations.
L'insécurité alimentaire n'est pas toujours liée à un manque absolu de nourriture, mais à l'incapacité des gens à se procurer la nourriture disponible. L'instabilité des prix peut être l'une des raisons. Il se peut aussi que les gens n'aient pas de combustible pour cuisiner. Les pratiques agricoles peuvent ne pas être durables. C'est souvent le cas lorsque les agriculteurs n'ont qu'un contrôle limité sur les méthodes et les produits qu'ils cultivent.
Le Mali, pays d'Afrique de l'Ouest, par exemple, s'est concentré sur les exportations de coton en pensant que cela stimulerait la croissance économique et que les cultivateurs de coton pourraient utiliser leurs nouveaux équipements et engrais pour produire plus de nourriture. Les recherches montrent cependant que cela a conduit à la destruction des ressources du sol, à l'endettement des agriculteurs et à des taux alarmants de malnutrition infantile.
Un autre exemple est celui des initiatives de réforme agraire post-apartheid de l'Afrique du Sud, qui a adopté un modèle d'agriculture commerciale à grande échelle. Ce modèle a conduit à des taux élevés d'échec des projets et n'a guère permis de lutter contre les taux élevés de malnutrition
L'AGRICULTURE COMME PREMIERE ETAPE
Le deuxième défi majeur dans la lutte contre les taux élevés de malnutrition en Afrique est que de nombreux pays et organisations internationales n'accordent pas de valeur au développement agricole en tant que tel. Il est considéré comme la première étape vers l'industrialisation
L'agriculture commerciale est devenue primordiale. Elle tend à se concentrer sur une seule culture, avec des intrants coûteux (comme les engrais) et des connexions avec des marchés lointains. Les petites exploitations, axées sur la production pour la consommation domestique et les marchés locaux, sont moins appréciées. Ces exploitations ne contribuent peutêtre pas de manière significative à la croissance économique nationale, mais elles aident les pauvres à atteindre la sécurité alimentaire
Par exemple, l'Alliance pour la révolution verte en Afrique a financé un projet de commercialisation du riz au Burkina Faso. Les agricultrices ont été encouragées à abandonner leurs pratiques traditionnelles, à acheter des intrants, à travailler avec des semences améliorées et à vendre sur des marchés urbains plus importants. Malheureusement, la recherche à laquelle j'ai participé a révélé que cela n'apportait pas de grands avantages nutritionnels aux participants.
Il y a aussi le cas du Botswana. Avec l’essor de ses exportations de diamants dans les années 1980, le pays a délaissé la quête de l’autosuffisance alimentaire, considérant que l’agriculture ne contribuait pas de manière significative à l’économie. La sécurité alimentaire des habitants ruraux les plus pauvres et des femmes s'en est trouvée compromise.
L'AGROECOLOGIE : LA VOIE A SUIVRE
Face aux échecs répétés des approches conventionnelles, il est temps d'envisager une manière différente de résoudre les problèmes de sécurité alimentaire de l'Afrique
L'agroécologie - l'agriculture en symbiose avec la nature - est une approche plus décoloniale. Elle englobe la recherche formelle des scientifiques et les connaissances informelles des agriculteurs qui expérimentent dans leurs champs.
Les agroécologistes étudient les interactions entre les différentes cultures, les cultures et les insectes, et les cultures et le sol. Cette étude peut révéler des moyens de produire davantage avec moins d'intrants externes coûteux. Il s'agit d'une option plus durable et moins coûteuse
Les exemples courants de pratiques agroécologiques dans les systèmes agricoles africains sont la polyculture, qui consiste à planter différentes cultures complémentaires dans le même champ, et l'agroforesterie, qui consiste à mélanger les arbres et les cultures. Ces systèmes diversifiés ont tendance à avoir moins de problèmes de parasites et sont plus aptes à maintenir la fertilité des sols
Aucun pays africain n'a encore pleinement adopté l'agroécologie, mais des exemples prometteurs, souvent non planifiés, témoignent de son potentiel..
Au Mali, par exemple, les agriculteurs ont brièvement abandonné la culture du coton en 2007-2008 en raison de la faiblesse des prix. Il y a alors eu une augmentation de la production de sorgho. Cela a permis au pays d'éviter les troubles sociaux et les protestations contre les prix des denrées alimentaires qui ont eu lieu dans la plupart des pays voisins.
Quelques projets de réforme agraire en Afrique du Sud ont permis de diviser les grandes exploitations en parcelles plus petites, avec un taux de réussite plus élevé et davantage de bénéfices en termes de sécurité alimentaire. Cela suggère qu'une approche différente, moins commerciale, est nécessaire.
LE DEBUT D'UNE REVOLUTION
L'agroécologie est une voie prometteuse pour faire face à l'aggravation de la crise alimentaire en Afrique
Elle est également soutenue par de nombreuses organisations de la société civile africaine, telles que l’Alliance pour une souveraineté alimentaire en Afrique et le Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles d'Afrique de l'Ouest.
Les dirigeants africains et les donateurs ont tardé reconnaître la nécessité d'une approche différente. Nous commençons cependant à voir des signes de changement. Par exemple, l'ancien ministre sénégalais de l'Agriculture, Papa Abdoulaye Seck, a suivi une formation d'agronome traditionnel. Il voit aujourd'hui l'agroécologie comme une meilleure voie à suivre pour son pays. L'Union européenne a également commencé à financer un petit nombre de programmes expérimentaux d'agroécologie.
Il est temps d'opérer un véritable changement de paradigme. Avec le recul, nous espérons que nous regarderons cette période comme le tournant décisif qui aura mis fin à la colonisation intellectuelle dans les sciences agronomiques.
THECONVERSATION.ORG
LE RESTIC PLAIDE POUR UNE REFORME URGENTE DU CNRA ET DE LA CDP
Le Rassemblement des entreprises du secteur des Technologies de l’Information et de la Communication soutient l’initiative du ministre de l’Économie numérique de mettre en place une nouvelle autorité de régulation des médias et des réseaux sociaux
Le Rassemblement des entreprises du secteur des Technologies de l’Information et de la Communication soutient l’initiative du ministre de l’Économie numérique de mettre en place une nouvelle autorité de régulation des médias et des réseaux sociaux avant la fin de l’année. L’organisation appelle également à une réforme urgente de la Commission des Données Personnelles, qui ne répond plus aux enjeux du numérique et de la cybersécurité, notamment avec l’augmentation des cyberattaques et la gestion des données sensibles, lit-on dans un communiqué du RESTRIC.
Avec l’essor de la presse électronique, des réseaux sociaux et des sites d’information, un tournant majeur a été opéré dans le paysage médiatique. En effet, selon les statistiques, plus de 75 % des audiences, toutes plateformes confondues, et 55 % en Afrique, dont le Sénégal, s’informent désormais à travers ces moyens numériques : « Un marqueur irréversible dans la presse et les médias partout à travers le monde et ici en Afrique avec la pénétration fulgurante d’internet même en zone rurale » Ce phénomène a profondément modifié la manière dont les informations sont diffusées et consommées. Aussi, Le RESTIC attire également l’attention sur la cybersécurité, avec la montée des cyberattaques qui constituent une menace croissante. Selon Business Africa, en 2023, l’Afrique a enregistré le plus grand nombre de cyberattaques hebdomadaires, toutes régions confondues : « L’Afrique est très vulnérable et investit trop peu dans la cyberdéfense et la cybersécurité, d’où l’urgence d’adapter et de mettre à jour nos législations sur les données personnelles dans le cloud notamment ». Cette situation a été renforcée par une augmentation de 70 % des cyber-extorsions touchant les entreprises, selon Security Navigator 2024.
LA NECESSITE D’UNE CONCERTATION ELARGIE
En outre, le RESTIC souligne l’importance d’une concertation élargie avec toutes les parties prenantes du secteur des médias afin de garantir que la réforme soit inclusive et bien adaptée aux besoins réels : « Le RESTIC espère que la concertation sera élargie à toutes les parties prenantes du secteur afin que le processus soit le plus inclusif possible… », précise la note. Par ailleurs, le RESTIC rappelle « l’impérieuse nécessité d’accélérer la refonte de la Commission des Données Personnelles, qui ne correspond plus aux mutations en cours dans le numérique et le digital avec l’intelligence artificielle en ligne de mire » souligne le communiqué. « Ceci est d’autant plus urgent que des centres de données privés s’installent dans nos pays au Sénégal dans un contexte de menace sur les données sensibles hébergées dans ces data centers et les cyberattaques de plus en plus récurrents avec un monde très interconnectés », conclut la note du RESTIC.
UN MASSACRE AUX IMPLICATIONS RACIALES ET COLONIALES
Placée sous le thème "Thiaroye 44: requalification des faits, état des lieux des chiffres et importance", cette rencontre a réuni des historiens, des chercheurs et des experts pour revisiter l'un des épisodes les plus sombres de l'histoire coloniale
Samedi dernier, le Musée des Civilisations Noires (MCN) a accueilli une conférence de grande envergure dans le cadre de la commémoration de « Thiaroye 44 ». Placée sous le thème "Thiaroye 44: requalification des faits, état des lieux des chiffres et importance", cette rencontre a réuni des historiens, des chercheurs et des experts pour revisiter l'un des épisodes les plus sombres de l'histoire coloniale française : le massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye, en 1944. Parmi les intervenants figuraient le Professeur Mamadou Fall et Mouhamed Mbodj, dont les présentations ont apporté un éclairage approfondi sur les enjeux historiques, juridiques et mémoriels de cet événement.
L e Professeur Mouhamed Mbodj a ouvert la conférence en soulignant la dimension raciale des crimes de guerre, notamment ceux commis pendant les deux guerres mondiales. Il a rappelé que, bien que la question raciale n'ait pas toujours été explicitement au cœur des conflits, elle a souvent influencé les récits historiques et les jugements portés sur les soldats coloniaux. Par exemple, il a évoqué les accusations de crimes sexuels portées contre les soldats noirs en Europe, en particulier pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale. Ces accusations, souvent basées sur des stéréotypes racistes, ont servi à délégitimer les troupes coloniales et à justifier des violences systémiques. Le Professeur Mbodj a également mentionné les travaux récents qui ont revisité les archives militaires, révélant que sur 150 dossiers de crimes sexuels instruits pendant la Seconde Guerre mondiale, 129 concernaient des soldats noirs. Parmi les 29 soldats exécutés, 25 étaient des Noirs, ce qui souligne une discrimination raciale flagrante dans l'application de la justice militaire. Ces faits, longtemps ignorés ou minimisés, appellent aujourd'hui à une requalification des crimes commis contre les troupes coloniales. Mouhamed Mbodj a ensuite pris la parole pour approfondir le cas spécifique de Thiaroye.
Le 1er décembre 1944, des tirailleurs sénégalais, anciens prisonniers de guerre libérés des camps allemands, ont été massacrés par l'armée française à Thiaroye, près de Dakar. Ces soldats réclamaient simplement le paiement de leurs soldes, dues après leur participation à la libération de la France. Au lieu de les entendre, les autorités coloniales ont répondu par la violence, tuant des dizaines de tirailleurs et en emprisonnant d'autres.
. Mbodj a insisté sur la nécessité de requalifier ces événements comme un crime racial et colonial. Il a rappelé que, selon le droit international, les crimes raciaux ne se prescrivent pas et peuvent être requalifiés même des décennies après les faits. Cette requalification permettrait non seulement de rendre justice aux victimes, mais aussi de réécrire une histoire souvent dominée par le récit des vainqueurs.
ENJEUX DE LA REQUALIFICATION : ENTRE HISTOIRE ET JUSTICE
La conférence a également abordé les défis méthodologiques et juridiques liés à la requalification des faits historiques. Comme l'a souligné un intervenant, requalifier un crime implique de revisiter les archives, de croiser les témoignages et de contextualiser les événements dans leur époque. Cela nécessite une collaboration entre historiens, juristes et archivistes pour établir une vérité à la fois historique et judiciaire.
Le Professeur Fall a rappelé que l'historien ne juge pas, mais qu'il a pour mission de reconstruire le passé avec rigueur et impartialité. Cependant, cette reconstruction peut influencer les procédures judiciaires, notamment dans les cas de crimes contre l'humanité ou de génocides. Ainsi, la requalification de Thiaroye 44 comme crime racial pourrait ouvrir la voie à des réparations symboliques et matérielles pour les descendants des victimes.
Enfin, la conférence a mis en lumière l'importance de revisiter des événements comme Thiaroye 44 pour mieux comprendre les dynamiques coloniales et raciales qui ont marqué le XXe siècle. Les interventions du Professeur Mamadou Fall et de Mouhamed Mbodj ont montré que la requalification des faits n'est pas seulement un acte juridique, mais aussi un acte de mémoire. Elle permet de rendre justice aux victimes, de réhabiliter leur histoire et de contribuer à une mémoire collective plus inclusive et apaisée.
AHMED LAMINE ATHIE VEUT FAIRE DE LA HAW UN ACTEUR MAJEUR
Le nouveau directeur général de la Haute Autorité du Waqf (HAW), Ahmed Lamine Athie, a fait part, lundi, de son ambition de faire de cet instrument de la finance islamique un acteur majeur du financement des politiques sociales de l’Etat.
Le nouveau directeur général de la Haute Autorité du Waqf (HAW), Ahmed Lamine Athie, a fait part, lundi, de son ambition de faire de cet instrument de la finance islamique un acteur majeur du financement des politiques sociales de l’Etat. ‘’La mission d’investissement pour le développement des Waqfs publics sera au cœur de nos actions stratégiques, dans le seul but de soulager les couches vulnérables. Notre ambition est de positionner la HAW en tant qu’acteur majeur du financement des politiques sociales de l’État’’, a-t-il déclaré lors de son installation officielle à la tête de la Haute Autorité du Waqf.
Ahmed Lamine Athie a indiqué que cette vision s’inscrit ‘’parfaitement’’ dans la dynamique de la stratégie nationale de développement Sénégal 2050, notamment dans son axe 2 : capital humain de qualité et équité sociale. Ce volet, a-t-il expliqué vise, entre autres, ‘’à construire un système de protection sociale inclusif et efficient et à renforcer l’accès aux services sociaux de base’’. M. Athie s’est également engagé ‘’fermement’’ à promouvoir un ‘’environnement de travail sain et inclusif, basé sur l’équité, la participation de tous et une dynamique d’équipe performante’’.
‘’Nous sommes une administration de mission et notre défi quotidien sera axé sur la recherche de résultats en harmonie avec nos valeurs, nos missions et le respect du cadre juridique en vigueur’’, a-t-il souligné. Il a promis de travailler à fixer de nouveaux objectifs pour la HAW, à consolider les acquis, à améliorer et à booster les projets pertinents en cours.
En adoptant une approche inclusive et participative, nous veillerons à mettre en place un cadre de concertation dynamique, regroupant l’ensemble des acteurs de l’écosystème du Waqf, notamment les démembrements de l’État, les collectivités territoriales, les autorités religieuses, le secteur privé et la société civile’’, a fait savoir le nouveau directeur général de la Haute Autorité du Waqf. Racine Ba, le directeur général sortant, en poste depuis février 2021, a assuré avoir réalisé avec son équipe des ‘’avancées significatives’’
‘’Nous avons réussi à lever des fonds auprès de bailleurs prestigieux, tels que la Banque islamique de développement et la Banque arabe pour le développement économique en Afrique. Parmi ces initiatives concluantes, je citerai la signature de l’accord de financement de 20 millions de dollars du waqf public immobilier « Daara moderne »’’, a-t-il répertorié.
LE PRDC_VFS ET LA SAED SIGNENT UNE CONVENTION DE PARTENARIAT
Ce partenariat permettra de faire une cartographie des chaines de valeur, de créer une plateforme de chaines de valeur résilientes au climat mais aussi de développer des plans d’amélioration, de la résilience et d’inclusion
Les responsables en charge de la coordination du Projet de Résilience et de Développement Communautaire (PRDC_VFS), ont signé hier, lundi 03 février, une convention de partenariat avec la Direction générale de la Société d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED). Cela s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la sous-composante 2 de ce projet mis en place par l’État du Sénégal sur financement de la Banque Mondiale pour une durée de 05 ans. Cette souscomposante 2 est relative aux moyens de subsistance et aux opportunités économiques pour le développement local.
L’objectif de cette sous composante du Projet de Résilience et de Développement Communautaire de la Vallée du Fleuve Sénégal (PRDC_VFS) a pour but d’accompagner des activités visant à promouvoir des opportunités économiques et de subsistance avec un accent particulier mis sur l’inclusion des femmes et des jeunes dans les principales chaines de valeur transfrontalières. Cela en vue de renforcer la résilience des communautés face aux chocs climatiques et conflictuels de ces derniers temps. « Cette convention de partenariat vise à impliquer les acteurs stratégiques au niveau de la région Nord pour une mise en œuvre efficace du programme qui veut accompagner le nouveau référentiel des politiques publiques « Sénégal horizon 2050 ».
La SAED, en tant qu’intervenant majeur dans la Vallée du Fleuve Sénégal jouera un rôle important dans l’accompagnement de l’étude mais aussi dans la facilitation de la mise en œuvre du plan d’accompagnement. Le PRDC_VFS s’inscrit parfaitement dans la perspective de durabilité de ses interventions, c’est pourquoi il a opté résolument de nouer des partenariats stratégiques et efficaces avec les structures pérennes de l’État dont la SAED pour la réussite dudit projet », a fait savoir Mamadou Diédhiou, Coordonnateur du PRDV_VFS.
Un accompagnement dont s’est engagé à apporter le Directeur général de la SAED, Alassane Bâ qui a rappelé que ce partenariat permettra de faire une cartographie des chaines de valeur, de créer une plateforme de chaines de valeur résilientes au climat mais aussi de développer des plans d’amélioration, de la résilience et d’inclusion. « La SAED ne ménagera aucun effort pour la réussite de cette convention de partenariat », at-il conclu.
MULTIPLE PHOTOS
LES UNES DE LA PRESSE DE CE MARDI 4 FEVRIER 2025
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil
CARBURANTS D’AVIATION DURABLES, LE SÉNÉGAL SÉLECTIONNÉ POUR UNE ÉTUDE DE FAISABILITÉ
Un atelier régional se tient à Dakar pour sensibiliser les parties prenantes et préparer l’intégration de ces carburants dans le cadre du programme CORSIA, visant à réduire les émissions de CO2 du secteur aérien.
Le Sénégal a été sélectionné parmi dix Etats membres de l’Organisation de l’Aviation civile internationale (OACI) pour une étude de faisabilité de la production de carburants d’aviation durables (SAF) en 2026, a-t-on appris lundi de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM).
Pour préparer ‘’les prochaines étapes de la production de carburants éligibles au Programme de compensation et de réduction des émissions de carbone pour l’aviation internationale (CORSIA), notamment les SAF, un atelier régional pour sensibiliser toutes les parties prenantes, se tient, les 03 et 04 février, à la Direction générale de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM), point focal CORSIA au Sénégal’’, indique un communiqué transmis à l’APS.
La même source souligne que »plusieurs entités, comme les ministères des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, de l’Environnement et de la Transition écologique, des Energies, du Pétrole et des Mines, ainsi que les compagnies aériennes nationales et les gestionnaires d’aéroports comme LAS (Limak-Aibd-Summa) et AIBD SA ou encore la société de manutention de carburants aviation (SMCADY) et la société de handling 2AS, participent à la rencontre en présentiel et en ligne’’.
Elle ajoute qu’une délégation venue du Togo, composée de représentants de l’Agence nationale de l’Aviation civile du Togo, de la Direction des hydrocarbures et du ministère de l’Environnement de ce pays, participe également aux travaux.
Selon le communiqué, ‘’le Directeur général de l’ANACIM, Dr Diaga Basse, a rappelé qu’en 2019, l’aviation civile »représentait environ 2 % des émissions mondiales de CO2′ »‘.
‘’Ce pourcentage, a-t-il déclaré, devrait évoluer dans les années à venir avec l’augmentation du trafic aérien’’, tandis que ‘’les SAF peuvent permettre une réduction significative jusqu’à 80% des émissions de CO2 sur leur cycle de vie complet, s’ils respectent les critères de durabilité, contrairement aux carburants fossiles traditionnels’’.
Ouvert lundi à Dakar, l’atelier qui prend fin mardi, se tient dans le cadre du Programme de renforcement des capacités pour l’atténuation des émissions de CO2 de l’aviation internationale en Afrique et dans les Caraïbes, financé par l’Union Européenne et mis en œuvre par l’Agence de l’Union européenne pour la sécurité aérienne (EASA).
PAR OUMAR NDIAYE
IMPLICATION NORMALE ET NATURELLE DU SÉNÉGAL
"D’abord, sur le terrain militaire, 13 soldats sud-africains, trois Malawiens, deux Tanzaniens et un Uruguayen sont morts au cours d’affrontements récents dans l’est de la République démocratique du Congo."
Le président Bassirou Diomaye Faye a eu, samedi dernier, des entretiens, qu’il juge « fructueux », avec ses homologues congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagamé sur la situation qui sévit actuellement dans la zone des Grands Lacs. Le Sénégal doit naturellement et normalement s’investir dans la recherche de solution pour apaiser la tension pour plusieurs raisons. D’abord, sur le terrain militaire, 13 soldats sud-africains, trois Malawiens, deux Tanzaniens et un Uruguayen sont morts au cours d’affrontements récents dans l’est de la République démocratique du Congo.
Ces militaires sont membres de deux missions internationales qui sont actuellement déployées dans ce pays, à savoir la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) et celle de la Communauté de développement de l’Afrique australe en Rdc (Samidrc).
La Monusco a en son sein plusieurs éléments sénégalais. D’ailleurs, l’actuel commandant par intérim de la force militaire est Sénégalais, le général Khar Diouf. Ce dernier a eu même des prédécesseurs sénégalais à ce poste. C’est le cas des généraux Bacacar Gaye et Mountaga Diallo. Ainsi, si la situation de tension sécuritaire perdure, la vie des soldats sénégalais peut être en danger, étant entendu que la Monusco, en vertu de la résolution 2765 (2024) du Conseil de sécurité, qui a renouvelé son mandat d’une année, peut être une force d’interposition en appuyant les Forces armées de la République démocratique du Congo (Fardc) dans leurs efforts pour stopper l’expansion territoriale du groupe armé « Mouvement du 23 mars » (M23) dans la province du Nord-Kivu. Ensuite, les relations bilatérales entre le Sénégal et le Rwanda se sont densifiées ces dernières décennies eu égard à la participation, sous bannière des Nations unies, de militaires sénégalais au Rwanda.
L’histoire du capitaine Mbaye Diagne, un officier sénégalais ayant sauvé beaucoup de vie lors du génocide tutsi en 1994, jusqu’à y perdre la vie, est toujours présente dans la mémoire collective. Ainsi, depuis 1994, les échanges ont continué à solidifier la relation entre Dakar et Kigali avec des visites fréquentes de leurs dirigeants de haut niveau. Paul Kagamé a été le premier chef d’État à venir au Sénégal, du 11 au 13 mai dernier, après l’accession au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye.
Une visite durant laquelle plusieurs pistes de coopération ont été abordées. Le Sénégal a ainsi plusieurs atouts à mettre en avant pour s’impliquer davantage dans cette crise qui, à la longue, risque de créer un désastre humanitaire énorme et une instabilité sécuritaire qui sera difficile à juguler.
LANCEMENT D’UNE IA POUR LA SURVEILLANCE DES ZOONOSES
Le projet valorise l’idée que les solutions technologiques aux problèmes de santé ne peuvent fonctionner que lorsqu’elles sont inclusives, et impliquent les utilisateurs des connaissances et les parties prenantes locales.
Au Sénégal, l’intelligence artificielle va être mise au service de la santé. Le Laboratoire de Sociologie, d’Anthropologie et de Psychologie (LASAP) de I’Université Cheikh Anta Di0p de Dakar, en collaboration avec le ministère de la Santé et de l’Action Sociale, le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Elevage, le ministère de l’Environnement et de la Transition écologique, va officiellement lancer une IA.
Cette dernière va permettre « la surveillance à base communautaire des maladies zoonotiques au Sénégal », annonce le communiqué de A14DECLIC SN. La plateforme sera accessible sur la plateforme ia fitłps://www.p/oteformeãsoneżieolłfi.sn/. Pour rappel, les maladies zoonotiques sont les maladies infectieuses qui passent de l’animal à l’Homme.
Le projet est soutenu par le Centre de Recherches pour le développement International (CRDI) Canada, et le Foreign, Commonwealth and development Office (FCDO) du Royaume-Uni.
« Le projet valorise l’idée que les solutions technologiques aux problèmes de santé ne peuvent fonctionner que lorsqu’elles sont inclusives, et impliquent, par une démarche de cocréation, les utilisateurs des connaissances et les parties prenantes locales, à chaque étape de leur conception, développement et évaluation, en tant que co-chercheurs et non de simples bénéficiaires », ajoute le communiqué.