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24 mai 2025
LA DTN SATISFAIT DU CHAMPIONNAT DE FOOTBALL
Le directeur technique national, Mayacine Mar, juge que le championnat de l’élite du football sénégalais a atteint un « bon niveau », avec l’apport de joueurs et d’entraineurs talentueux.
Le directeur technique national, Mayacine Mar, juge que le championnat de l’élite du football sénégalais a atteint un « bon niveau », avec l’apport de joueurs et d’entraineurs talentueux.
« Le championnat a un bon niveau. Je vois une équipe comme l’Union sportive de Ouakam et le Jaraaf avec des garçons techniques […]. Vraiment, il y a de la qualité », a-t-il dit dans un entretien avec des journalistes, lundi, en marge du match Jaraaf-USO en clôture de la 13e journée de la Ligue 1 de football.
« Il faut encourager et saluer le travail des entraineurs. Vous voyez vraiment de la qualité dans le jeu. Cela veut dire qu’au Sénégal, il y a de bons footballeurs et derrière il y a de bons entraineurs », s’est félicité Mayacine Mar.
Le DTN relative ailleurs le constat de certains acteurs et observateurs selon lesquels les attaquants évoluant dans le championnat sénégalais ne sont pas suffisamment efficaces. « Maintenant, tout le monde marque un but. Un défenseur, un milieu, un attaquant », a répondu Mayacine Mar.
En 13 journées, 178 buts ont été marqués en Ligue 1 sénégalaise, soit un ratio de 1,73 but par match.
Ibrahima Seck, le meilleur buteur du championnat, compte 5 buts au total. Il vient d’être transféré la semaine dernière à Raków Częstochowa (élite polonaise).
« On ne peut pas dire, parce que le meilleur buteur du championnat a 5 buts ou 6 buts, que c’est alarmant. Par contre, ce qu’on peut voir, c’est la moyenne de buts marqués par journée. Quand j’ai vu qu’en Ligue 2, nous étions à 17 buts en 8 matchs lors de la précédente journée, c’est deux buts par match, je trouve que c’est un bon ratio », a ajouté Mayacine Mar.
LE STADE DEMBA DIOP LA PRIORITE DE LA FEDERATION SENEGALAISE DE FOOTBALL
La Fédération sénégalaise de football (FSF) a retenu de terminer d’abord la reconstruction du stade Demba Diop de Dakar avant de démarrer les travaux de l’hôtel fédéral, a déclaré le directeur technique national, Mayacine Mar.
La Fédération sénégalaise de football (FSF) a retenu de terminer d’abord la reconstruction du stade Demba Diop de Dakar avant de démarrer les travaux de l’hôtel fédéral, a déclaré le directeur technique national, Mayacine Mar.
»Je pense qu’il nous faut régler le problème du Stade Demba Diop de Dakar. Tout l’argent que nous avons eu, nous l’avons mis sur Demba Diop. Quand nous finirons avec le stade Demba Diop, le projet de l’hôtel fédéral est en cours et ficelé. Nous l’avons envoyé à la FIFA dans le cadre du projet 3.0 », a-t-il dit.
Le DTN s’entretenait avec des journalistes, lundi soir, en marge de la rencontre Jaraaf-USO comptant pour la 13e journée de Ligue 1 de football.
En janvier 2021, l’Etat du Sénégal avait signé avec la FSF un protocole d’accord aux termes duquel le Stade Demba-Diop va être reversé dans le patrimoine de l’instance chargée de la gestion du football national.
Dans ce cadre, la FSF a entamé en 2023, les travaux de reconstruction de l’infrastructure sportive, fermée depuis juillet 2017, en raison d’un tragique incident survenu lors de la finale de la Coupe de la Ligue entre le stade de Mbour et US Ouakam.
La fin des travaux de reconstruction du stade situé au cœur de la capitale sénégalaise est prévue en juin 2025.
En septembre 2024, la FSF avait annoncé travailler pour l’édification d’un hôtel fédéral au profit des équipes nationales.
Selon Mayacine Mar, la FSF est en train de réfléchir sur la nécessité de l’installation de l’hôtel fédéral à Guéréo au lieu de de Toubabou Dialaw. La FIFA, affirme-t-il, apporte beaucoup plus de moyens financiers que par le passé aux pays souhaitant engager des projets de ce type.
»Aujourd’hui, tous les projets de la FIFA sont bien exploités par les pays. Cela permet d’engager énormément d’argent » et de « travailler [sur] les catégories des jeunes », explique le directeur technique national.
« En Afrique, on travaille beaucoup désormais sur les catégories jeunes, la formation des entraîneurs », a ajouté Mayacine Mar, en signalant que le Sénégal, de concert avec la FIFA, met en œuvre « beaucoup de projets », dont la détection de talents.
»Nous avons six pôles de développement. Nous avons 300 mille dollars qui nous ont été versés », sans compter que la Fédération internationale de football finance au Sénégal « un championnat inter-académies. Il y a beaucoup de choses, il y a aussi la formation de cadres », a conclu le directeur technique national.
LES CONSEQUENCES DE LA SUSPENSION DE L’AIDE PUBLIQUE AMERICAINE A LA UNE DE LA PRESSE
Les parutions de ce lundi dissèquent la décision de la nouvelle administration américaine de suspendre l’aide publique de son pays et l''impact de cette nouvelle sur les projets de développement du Sénégal
La décision de la nouvelle administration américaine de suspendre l’aide publique de son pays compte parmi les sujets les plus en exergue dans la livraison de mardi de la presse quotidienne dont plusieurs titres reviennent sur l’impact de cette nouvelle sur les projets de développement du Sénégal.
Selon Sud Quotidien citant le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko, un projet de l’Etat du Sénégal, financé par les Etats-Unis d’Amérique, « à plus de 500 millions de dollars (plus de 300 milliards de francs CFA), fait partie du lot des programmes impactés par le gel de l’aide publique américaine décidé par Donald Trump ».
Cette décision « ne manque pas d’impacter le Sénégal », a souligné Sud Quotidien. Les « coupes sombres » décidées par le président américain concernent « de nombreux projets portant sur la santé ou le développement de l’agriculture », note le journal Le Quotidien.
Il insiste sur « le gel d’un programme américain du Millenium Challenge Account (MCA) qui concerne le financement de l’électrification, d’un montant d’environ 316 milliards FCFA (500 millions de dollars) ».
« Lutte contre le terrorisme, santé, industrie extractive, électricité…Trump chamboule tout et met plusieurs organisations – publiques et privées – dans l’embarras », fait observer le quotidien Enquête.
« Même s’il dit militer pour une politique souverainiste, le Premier ministre Ousmane Sonko regrette le blocage de près de 316 milliards de francs destinés à des programmes courants », relève Walfquotidien.
« Nous ne nous développerons jamais avec l’aide extérieure »
Source A évoque le même sujet. « Coup dur pour notre électricité », titre ce quotidien à sa une avant de rapporter des déclarations du chef du gouvernement sénégalais. « A travers l’appui sur l’électricité, explique Ousmane Sonko, nous recevions plus de 500 millions de dollars, soit plus de 319 milliards de francs CFA […] », avance-t-il.
Avec la décision prise par le président américain a décidé de suspendre le programme pour une durée de trois mois, « nous avons tout perdu […] », ajoute Ousmane Sonko. Mais le Premier semble écarter dans le même temps tout fatalisme. « Nous ne nous développerons jamais avec [l’aide extérieure] », assène-t-il à la une du quotidien L’info.
Dans des propos relayés par le quotidien 24 Heures, il pointe « la nécessité de mobiliser les ressources locales, d’encourager l’industrialisation et de renforcer les capacités nationales pour ne plus dépendre des aides étrangères ».
Si l’on en croit l’économiste Pape Demba Thiam, cité par le même journal, les choses risquent de se compliquer pour « beaucoup de dirigeants-bureaucrates-politiciens occidentaux et africains », « prisonniers d’un système économique qui ne pense plus et n’a plus les moyens de se penser ».
« Un désastre pour leurs populations, parce que Donald Trump est un redoutable stratège, Ceux qui essaient de le peindre en ‘farfelu’, n’ont jamais rien compris des nouvelles dynamiques géostratégiques du 21e siècle », alerte cet économiste.
Selon Walfquotidien, les « dégâts d’une guerre commerciale » que mènerait Trump pourrait toucher également le pétrole sénégalais, d’autant que les Etats-Unis vont faire les possibles pour baisser ou faire baisser les prix des produits pétroliers dont ils sont grandement dépendants.
« Niveler les conditions d’accès à l’eau potable »
Pour le reste de l’actualité, Source A signale que la question de l’indemnisation des personnes considérées comme des victimes des violences politiques enregistrées au Sénégal entre 2021 et 2024, continue de diviser jusqu’au sein de l’Assemblée nationale.
»Indemnisation ou assistance, l’argent qui sera distribué aux ex-détenus et autres familles des personnes décédées » suite à ces violences, »divise le Parlement sénégalais », fait remarquer Source A, évoquant les »avis divergents » des députés sur la question.
L’info pointe en particulier »la charge foudroyante » du député Mbaye Dione de l’opposition, lequel »s’est joint au concert de désapprobation, en publiant un texte au vitriol. »Levée de boucliers », peut-on aussi lire, sur le même sujet, à la une du quotidien L’As.
La décision du gouvernement d’accorder une enveloppe de 5 milliards de francs CFA en guise d’assistance financières aux ex-détenus et autres victimes des manifestations politiques de la période 2021-2024 »semble souiller la loi d’amnistie souhaitée par [le Premier ministre Ousmane] Sonko et Cie », écrit L’As.
Le Soleil s’intéresse aux investissements engagés par l’Etat dans le domaine de l’hydraulique, à travers le Projet d’approvisionnement en eau potable en milieu rural, dont la deuxième phase des travaux a été lancée par le Premier ministre, hier lundi, dans le département de Kébémer.
»L’eau de l’équité », affiche le quotidien Le Soleil, selon lequel ce projet d’approvisionnement en eau »vise à niveler les conditions d’accès à l’eau potable entre le milieu rural et le milieu urbain ».
Par Samba Oumar FALL
EN MODE SUPPOSITOIRE
Certains hommes aiment chez les femmes les beaux yeux, d’autres les poitrines plantureuses, tandis que la grande majorité a un penchant pour les courbes voluptueuses, les fesses généreuses, bien proportionnées.
Des goûts et des couleurs, ça ne se discute pas. D’une personne à l’autre, les préférences esthétiques varient. Certains hommes aiment chez les femmes les beaux yeux, d’autres les poitrines plantureuses, tandis que la grande majorité a un penchant pour les courbes voluptueuses, les fesses généreuses, bien proportionnées.
Cette attirance des pygophiles pour les callipyges, s’il est souvent la conséquence d’un esprit perverti, est un phénomène que certains scientifiques ont tenté de justifier à travers des études … C’est un secret de polichinelle que Dieu a créé la femme, lui a donné la forme, la couleur et le teint qu’Il a voulus. Certaines sont nées très belles, d’autres moins belles. Donc la beauté ne se décrète pas ; c’est un don, une faveur divine. Mais aujourd’hui, nombreuses sont ces femmes qui se sentent très mal dans leurs corps. Celles qui sont belles aspirent à l’être davantage, tandis que la majorité est obsédée par une très belle ligne, un teint éclatant, de l’allure, bref, un plastique de rêve.
Dans cette course à l’éternelle beauté, les plus nanties ont souvent recours à des interventions esthétiques. Liposuccion, rhinoplastie, lifting du visage, abdominoplastie, lipofilling des seins, augmentation mammaire et vaginoplastie, tout y passe. On ne veut plus d’un visage potelé ni d’un nez épaté, crochu et on n’a que faire des poitrines tombantes, on les veut fermes ou sulfureuses. Des fesses trop plates ou trop flasques, n’en parlons même pas ; on les désire plus larges et bien rebondies pour attirer les convoitises. Au Brésil, la plastie des fesses et des implants mammaires est (presque) un sport national. Normal quand l’un des fondateurs de la chirurgie esthétique, feu le professeur Ivo Pitanguy, est Brésilien.
Surnommé le « chirurgien des stars » et considéré comme un maître incontesté du bistouri, il a opéré des dizaines de célébrités mondiales. Il s’y ajoute que le lifting brésilien des fesses, ou Brazilian Butt Lift (Bbl) est l’une des chirurgies esthétiques les plus populaires au monde. Cette intervention qui combine la technique de lipoaspiration à celle du lipomodelage permet de rehausser la forme et la taille des fesses. Si le fétichisme des fessiers est aujourd’hui répandu dans le monde, le virus n’épargne pas le Sénégal. Chez nous, les femmes ne plaisantent pas lorsqu’il s’agit de leur apparence physique.
Effet de mode ou complexe ? Ce qui est sûr, c’est que le culte du corps frise aujourd’hui l’obsession et certaines femmes, à force de vouloir être coquettes, sont prêtes à tout ; quitte même à mettre leur santé en péril. Tous les moyens sont donc bons pour s’offrir des hanches sinueuses et des fesses généreuses, en harmonie parfaite avec le reste du corps. Aujourd’hui, le bistouri n’est plus l’exclusivité des riches. Des Dr popotin à deux sous et autres experts de beauté qui ne comprennent rien de l’anatomie d’un fessier pullulent sur les réseaux sociaux, proposant en vente libre des solutions miracles pour obtenir, de manière non chirurgicale, la même silhouette que Kim Kardashian. Alima Sow alias « Alima Suppo », en référence aux suppositoires prétendument capables de faire grossir des fesses et pas du tout conformes aux normes pharmaceutiques, fait partie de ce lot.
Son stratagème marketing sur les réseaux sociaux basé sur des promesses de transformations corporelles a réussi à jouer sur les émotions de beaucoup de femmes qui n’ont pas les moyens de recourir à la chirurgie esthétique ni aux injections de graisse. Poussées par leur mal-être et en quête de solutions pour satisfaire leurs fantasmes, elles sont tombées dans le piège, loin de se douter que ces « boulettes » dangereuses, toxiques, prises par voie rectale, posent un véritable problème de santé publique. Leur utilisation, dit-on, a provoqué chez les usagers des irritations, des inflammations, des infections graves et parfois même la mort. Inconscience quand tu nous tiens ! Heureusement que la Police a mis fin à cette arnaque en démantelant la mafia de vendeurs clandestins de ce produit.
La course à l’éternelle beauté vaut-elle un tel suicide esthétique ? Avoir un fessier bombé et bien arrondi mérite-t-il d’introduire dans son corps des substances toxiques ? Que non ! Comme le disait si bien Victor Hugo : « Aucune beauté extérieure n’est complète si aucune grâce intérieure ne l’éclaire ! La beauté intérieure irradie comme une lumière mystérieuse sur la beauté du corps ». Chacun est libre de vouloir être beau, mais l’être à n’importe quel prix relève de la pure folie, d’un suicide.
Par Samba Oumar FALL
Par Ibrahima Gassama
CONSEQUENCES ET ANALYSE STRATEGIQUE DE LA FIN DE L’AIDE AU DEVELOPPEMENT DES ÉTATS-UNIS
Des programmes comme le PEPFAR (lutte contre le VIH/SIDA) et les projets d’infrastructure financés par l’USAID, dont dépendent de nombreux pays, sont menacés et pourront éventuellement disparaître.
Une seconde administration Trump, s’appuyant sur les politiques de son premier mandat, supprime l’aide au développement destinée à l’Afrique jusqu’à nouvel ordre, comme son administration vient de l’annoncer. Des programmes comme le PEPFAR (lutte contre le VIH/SIDA) et les projets d’infrastructure financés par l’USAID, dont dépendent de nombreux pays, sont menacés et pourront éventuellement disparaître.
Pour certains pays d’Afrique comme le Malawi, le Mozambique et le Soudan du Sud, où l’aide américaine représente plus de 10 % des budgets de la santé publique, ces coupes brutales pourraient fragiliser les systèmes de santé et aggraver la pauvreté. Il faut donc s’attendre à ce que dans le court terme plusieurs populations vulnérables d’Afrique, dont la prise en charge était liée à cet aide, en subissant les conséquences les plus lourdes.
Toutefois, cette nouvelle donne devrait inciter les gouvernements africains à renforcer la mobilisation de leurs ressources domestiques, en luttant contre les paradis fiscaux et les flux financiers illicites, qui coûtent au continent plus de 88 milliards de dollars, soit l’équivalent de 3,7 % de son PIB continental, selon une Rapport de la CNUCED sur le développement économique en Afrique.
De la dépendance à l’innovation : une opportunité pour l’autonomie
La réduction de l’aide américaine devrait favoriser la recherche de solutions locales de la part des gouvernements africains. Par exemple, les parcs industriels éthiopiens et la base manufacturière émergente du Nigeria démontrent un potentiel de transformation vers des industries à plus forte valeur ajoutée. Cependant, des défis demeurent : 35 % des Africains vivent encore sous le seuil de pauvreté et le chômage des jeunes dépasse 20 % dans de nombreux pays. Quand l’aide extérieure vient à disparaître, les gouvernements devront trouver un équilibre entre austérité et investissements dans l’éducation et les PME. La suppression de l’aide pourrait nous forcer à affronter les inefficacités systémiques, mais sans filets de sécurité, le risque de troubles sociaux est réel dans plusieurs pays d’Afrique.
L’activation de ZLECAf peut-elle être la solution?
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), ratifiée par 47 des 54 pays du continent, vise à faire passer le commerce intra-africain de 18 % à 50 % d’ici 2030. Dans une approche stratégique cohérente, un retrait américain de l’aide au développement devrait accélérer sa mise en œuvre par effet de substitution. En éliminant 90 % des droits de douane, la ZLECAf pourrait générer 450 milliards de dollars de croissance du PIB et sortir 30 millions de personnes de l’extrême pauvreté d’ici 2035, selon la Banque mondiale. Cependant, des lacunes en infrastructures comme des routes défaillantes, le déficit d’approvisionnement en énergie et des barrières non tarifaires, comme la lourdeur administrative, peuvent freiner les progrès recherchés. Par exemple, pour un entrepreneur africain, la ZLECAf aurait besoin de systèmes de paiement numérique et de procédures douanières simplifiées.
Donc, sur certains aspects logistiques et administratifs, la coopération régionale et internationale avec certains pays en développement (partenariat sud-sud) devient une urgence stratégique.
S’affranchir de la domination occidentale par des réalignements stratégiques
L’approche « America First » de Trump pourrait réduire l’influence politique de l’Occident, laissant à l’Afrique une marge de manœuvre pour redéfinir ses partenariats. La Chine demeure un investisseur majeur sur le continent. Elle finance 20 % des infrastructures africaines et a un besoin démesuré en ressources et en commerce pour soutenir sa croissance économique. Dans le même sillage, l’Afrique pourrait aussi renforcer ses liens avec les États du Golfe ou le Sud global. La véritable souveraineté exige de diversifier les partenariats et de rejeter les accords classiques d’exploitants sans contreparties raisonnables.
Pour cette raison, la ZLECAf doit s’accompagner de politiques industrielles pour valoriser les exportations, au moins par une première transformation sur le continent, et pas seulement les matières premières brutes.
Défis à venir : combler le vide laissé par les américains
Un retrait américain va créer un vide qui sera rempli par des puissances concurrentes, entrainant une nouvelle dynamique sur le marché mondial. Par ailleurs, la dislocation actuelle de certaines entités comme la CEDEAO, de laquelle l’AES prend son autonomie sur quasiment la moitié de sa superficie, les conflits militaires sur le continent ainsi que les barrières commerciales peuvent ralentir et menacer la réussite et l’opérationnalisation de la ZLECAf. Avec tous les enjeux à surmonter, il devient évident que sans aide au développement, les dirigeants africains doivent privilégier l’unité du continent aux gains à court terme qui sont peu durables.
De la prudence à l’optimisme
Quelque soient les innovations que les africains mettront en place pour s’adapter à la nouvelle donne, la suppression de l’aide ne suffira pas à provoquer une révolution, surtout dans le domaine de la bonne gouvernance. Dans beaucoup de pays africains, il est important de souligner que les réformes de gouvernance et de mesures anticorruption sont de véritables défis. Toutefois, cela ne devrait guère occulter le besoin d’investir massivement dans des domaines comme l’agrobusiness, les énergies renouvelables et la nouvelle économie du savoir, surtout dominée par l’intelligence artificielle. Il faudrait former de manière soutenue notre jeunesse et en faire le fer de lance de ce renouveau tant espéré.
Le retour de Trump présente une double réalité : des perturbations à court terme mais aussi des opportunités à long terme. Pour l’Afrique, la voie à suivre repose sur l’accélération du commerce à l’intérieur du continent, la promotion de l’innovation et l’exigence d’une gouvernance responsable. La nouvelle guerre commerciale qui s’annonce sous l’ère Trump nous apprend à suffisance que c’est par le commerce que les nations se développent. Comme le dit un proverbe : « Quand la musique change, il faut changer de danse. » La fin de l’aide américaine pourrait être le premier pas vers un avenir plus autonome, à condition que l’Afrique danse à son propre rythme
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ZOOM SUR UN SYSTEME D’AQUACULTURE INNOVANT PROPOSE PAR DE JEUNES ETUDIANTS SENEGALAIS
C’est, en résumé, le système d’aquaponie présenté par Mouhamed Ba et son équipe lors de la semaine de l’entrepreneuriat, qui s’est tenue du 27 au 31 janvier 2025 à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
Mariama Diémé et Moustapha Djamil Thiam |
Publication 04/02/2025
Des planches superposées, des pots de chocolat vides remplis de petites billes marron avec une variété de plantes maraîchères, un seau de 10 litres couvert d’un morceau de mousse de polystyrène blanc, et un circuit de tuyaux en plastique alimentent en eau ce système, qui se reverse dans un petit aquarium ouvert où nagent de petits poissons-chats.
C’est, en résumé, le système d’aquaponie présenté par Mouhamed Ba et son équipe lors de la semaine de l’entrepreneuriat, qui s’est tenue du 27 au 31 janvier 2025 à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
LES FEMMES DÉFIENT LES PRÉJUGÉS SOCIAUX
Là où la tradition voulait les voir confinées aux tâches ménagères, elles ont choisi la liberté des vagues. Sur les côtes dakaroises, une nouvelle génération de Sénégalaises écrit son histoire sur l'écume de l'Atlantique
Au Sénégal, la place de la femme est très souvent circonscrite dans le foyer. De ce fait leur pratique de sport est mal vue. Sur les plages dakaroises, de jeunes filles ont réussi à imprimer leurs marques dans le surf. A travers leur persévérance, elles sont devenues des modèles de réussite.
Sur les flots mouvants de la plage de la BECEAO à Yoff, un quartier de pêcheur de Dakar, à côté des Sénégalais qui viennent prendre de l’air ou profiter de la brise marine, d’autres pratiquent le sport. Les disciplines sont nombreuses ; mais l’une d’elles sort du lot : le surf. Sur les planches, de jeunes gens défient les vagues, sautent et même se perdent aux milieux de la déferlante bleue. Le surf, une discipline pas très connue au Sénégal, s’est développé sur cette plage où les écoles de formation se sont multipliées. Malika surf camp, Surf Atlantique, Black surf girl ou encore Kaay surf, entre autres cadre de formation, offrent leurs services aux amoureux de ce sport pratiqué en mer. Bravant les sérotypes qui les relèguent aux travaux domestiques, à la maternité et non à la pratique du sport, de jeunes filles s’affirment et occupent désormais une place de choix dans la pratique du surf au Sénégal.
A 18 ans et avec seulement trois (03) ans d’expérience, Déguène Thioune a décroché le titre de Championne du Sénégal en 2022 et 2023 et celui de Vice-championne d’Afrique dans la catégorie junior, parallèlement à son cursus scolaire. Cette année, elle a déjà remporté la première étape de l’Africa Tour, au Liberia. Et pourtant sa pratique du surf, ne relève que du pur hasard. «Un jour, ma petite sœur et moi devions aller faire du rugby. Elle était en retard. Quand elle est passée par la plage de la BCEAO, elle m’a dit : «j’ai vu des personnes qui dansaient sur des planches». Je lui ai demandé de me les montrer. Par la suite, en compagnie de mon coach de rugby, je me suis rapprochée d’eux. Je me suis inscrite plus tard à Malika Surf camp, une école formation gérée par Martha Imarisio, une italienne d’origine, et son mari sénégalais, Aziz Kane, depuis 2010».
Déguéne Thioune, la reine de l’océan
Victime de l’avancée de la mer, Déguéne et sa famille ont quitté Thiaroye Sur Mer, en pleine banlieue dakaroise, en 2017, pour se réinstaller à Yoff, où elle a vu pour la première fois des surfeurs. C’était en 2021. Rien, à ses débuts, ne la prédestinait à une telle carrière, à part la persévérance. «Quand je commençais, j’étais la plus nulle du groupe. Les autres arrivaient à se mettre debout sur une planche ; ce que je ne parvenais pas à faire. Mais, après une semaine, je me suis adaptée», raconte-t-elle. Elle essuyait des moqueries. «Avant, on me traitait de ‘’garçon’’, à cause des entrainements», se souvient-elle avec humour.
Des attaques et autres remarques désobligeantes sur sa passion, elle n’en a cure. Celle qui rêve d’être Tatiana Weston-Webb, une surfeuse professionnelle américano-brésilienne, n’a qu’une seule envie : «Représenter le Sénégal dans les compétitions internationales et même devenir championne du monde».
Déguene surfe sur des vagues de 2, 3 à 5m, une performance. «Déguène Thioune est la référence dans le surf actuellement», dit Oumar Séye, président de la Conférassions africaine de surf et un des pionniers du surf au Sénégal. Déguene Thioune est un challengeur. «Souvent, on nous limite à la cuisine et aux travaux domestiques. Je combats ces stéréotypes et milite pour que les femmes aient la liberté de faire toute sorte de sports». «Son point fort est une mentalité qui accepte les défis. Ce n’est pas une personne qui fuit les difficultés. C’est une faculté de progresser vite dans le sport. Si tu aimes ce que tu fais, tu as envie d’aller un peu plus loin», témoigne Martha Imarisio, son coach à Malika Surf Camp.
Le surf féminin, de l’interdit à la relève sociale
Parmi les surfeurs qui font la fierté sénégalaise figure aussi Khadija Sambe, pionnière du surf féminin au Sénégal. «Au début, mes parents s’opposaient à mon sport. Il n’y avait pas de femmes surfeurs au Sénégal. Je portais des habits traditionnels que j’enlevais une fois à la plage», raconte-t-elle. Actuellement, elle fait la fierté de ses proches. Khadija Sambe est formateur en surf. Avec son école Black Girls Surf Sénégal, elle forme de jeunes sénégalaises ayant des difficultés scolaires au surf et à l’apprentissage du français.
Le surf féminin est toujours entouré de préjugés, reconnait le président de la Confédération africaine de surf, vice-président de la Fédération sénégalaise. «Le surf féminin a toujours été mis de côté en Afrique». Cependant, la tendance est en train d’être renversée. «Quand je suis arrivé, je me suis dit que, fille comme garçon, on peut tous réussir. Les filles et les garçons sont conscients que c’est possible de réussir en Afrique, grâce au surf. Ce n’est pas que d’aller d’eau l’eau pour réussir. On peut être moniteur, monitrice, professeur, encadreur, sauveteur», souligne cette icône du surf sénégalais. En Afrique, Oumar Séye, président de la confédération, a mis en place African Woman surfing, «pour propulser les femmes». Dans le milieu du surf sénégalais, la place des femmes ne se discute plus. Les programmes de formation incluent toujours les deux sexes et, au large, le respect prime. «Même au niveau de la société, on sent de moins en moins de blocages de la part des parents pour laisser leur fille surfer», analyse Marta Imarisio. Mieux, ajoute-t-elle, «Il y a de l’intérêt chez les filles et moins de blocages».
Aly Diagne est professeur de surf à Yoff. Pour les lui, «les parents maintenant sont conscients que le sport, c’est un facteur du développement.» Sur la côte dakaroise, le surf, autrefois réservé aux étrangers, attirent de plus en plus les Sénégalais. Les natifs des zones côtières habitués à la nage, prennent plaisir à défier les vagues. Sport et divertissement, le surf est un gagne-pain pour de nombreux jeunes. En attestent les écoles de formation qui se multiplient le long de la côte. Les femmes, reléguées aux travaux domestiques, sont entrain de briser ces préjugés et affirment leur place dans cette discipline.
L’INFLUENCE GRANDISSANTE DES SÉNÉGALAIS DANS LE FOOTBALL FRANÇAIS
Le Sénégal ne se contente pas d’exporter des talents footballistiques vers la France ; il y envoie également des techniciens, des administrateurs et des dirigeants qui jouent un rôle clé dans le développement du football hexagonal.
Le Sénégal ne se contente pas d’exporter des talents footballistiques vers la France ; il y envoie également des techniciens, des administrateurs et des dirigeants qui jouent un rôle clé dans le développement du football hexagonal. Qu’ils soient entraîneurs, coordinateurs sportifs, présidents ou actionnaires, ces figures sénégalaises occupent des postes stratégiques à tous les niveaux du football français, contribuant ainsi à leur échelle à son essor
Parmi tous ces Sénégalais, des noms emblématiques tels que Habib Beye, Kader Mangane, Chérif Sadio, Omar Daf, Sadio Manéet Cheikh Sylla, ainsi que de nombreux autres acteurs qui font rayonner l’expertise sénégalaise dans l’univers du football français. Leur présence témoigne de l’influence croissante du Sénégal, non seulement sur le terrain, mais aussi dans la structuration et la gestion des clubs.Voici un aperçu de quelques personnalités sénégalaises qui participent activement ̀a cette dynamique :
LIGUE 1 HABIB BEYE ENTRAINEUR DU STADE RENNAIS
Après avoir intégrél’équipe technique de Poissy en National 2, Habib Beye a rejoint le Red Star en National 1 en tant qu’assistant avant de prendre les rênes du club. Il a ensuite décidéde ne pas renouveler son contrat après avoir été approché par des clubs de Ligue 1 après son titre de champion de National. Récemment, il était sur le point de s’engager avec le FC Nantes, mais les discussions n’ont pas abouti. Quelques semaines plus tard, il a été nommé entraîneur du Stade Rennais, succédant à Jorge Sampaoli. Il a immédiatement marqué son arrivée en remportant son premier match, redonnant espoir à un club qui peinait àretrouver le succès depuis le 15 décembre 2024.
Kader Mangane - Coordinateur sportif du RC Strasbourg
Ancien capitaine des Lions, du RC Lens, du Stade Rennais et du RC Strasbourg, Kader Mangane occupe depuis quelques années le poste de coordinateur sportif du club alsacien. Une position stratégique qui souligne l’importance de l’ancien international sénégalais, qui a su maintenir son rôle malgréle rachat du club par le propriétaire de Chelsea FC et les remaniements administratifs qui ont suivi.
LIGUE 2 Omar Daf - Entraineur d’Amiens SC
Après des débuts prometteurs au FC Sochaux, l’ex-arrière droit des Lions a pris les rênes de Dijon avant d’être limogé. Aujourd’hui àla tête de l’Amiens SC, Daf tente de maintenir son ́equipe en Ligue 2 après avoir flirté avec le podium en début de saison.
Demba Ba Directeur du football de Dunkerque
L’une des grandes révélations de la Ligue 2, Demba Ba occupe le poste de directeur du football professionnel à l’USL Dunkerque. Parallèlement, il est président d’Amitié FC (Ligue 2 sénégalaise). L’ancien attaquant de Chelsea et de Newcastle est l’un des artisans de la réussite du club nordiste cette saison.
Armand Sène - Preparateur physique du Paris FC
Doté d’une expérience pointue, Armand Sene a travaillé avec des clubs tels que le Nîmes Olympique, la Berrichonne de Châteauroux, la sélection algérienne, l’USM Alger et l’Ittihad d’Alexandrie (Egypte). Depuis 2018, il est le préparateur physique du Paris FC, un poste qu’il occupe avec succès malgré les changements d’entraîneurs.
NATIONAL 1 Abasse Ba Entraineur adjoint du FC Sochaux
Ancien joueur du Havre AC, Abasse Ba a dirigé les jeunes de son ancien club avant de rejoindre le FC Sochaux, où il assiste aujourd’hui Karim Mokeddem après avoir épaulé Oswald Tanchot.
NATIONAL 2 Sadio Mane Actionnaire du Bourges Foot 18
Considéré comme le meilleur joueur de l’histoire du Sénégal, Sadio Mané est actionnaire de Bourges Foot depuis quelques années. L’international sénégalais, également connu pour ses actions philanthropiques, investit dans divers domaines, dont l’immobilier, et envisagerait récemment l’acquisition d’un hôtel en France, apprend-on de la presse française.
Cheikh Tidiane Ndiaye - Entraineur des gardiens du Stade Briochin
Ancien gardien des Lions et du Stade Rennais, Cheikh Tidiane Ndiaye forme désormais les jeunes gardiens du Stade Briochin, partageant son expérience pour les aider à construire une carrière solide.
Lamine Sane Entraineur adjoint du Bourges Foot 18
Récemment dans le staff des U17 du Sénégal en tant que pigiste, Lamine Sané a rejoint Bourges Foot, où il occupe désormais le poste d’entraîneur adjoint, contribuant au projet ambitieux de Sadio Mané, qui souhaite positionner son entité sportive parmi les plus prometteuses en France.
Cheikh Sylla Président du Bourges Foot 18
Homme de confiance de Sadio Mané, Cheikh préside Bourges Foot depuis plusieurs années, bien avant l’arrivée de l’ancien attaquant de Liverpool dans le capital du club. Une figure respectée dans le monde du football semi- professionnel français, qui continue de positivement faire parler de lui.
Daouda Lèye - Entraineur des Voltigeurs de Chateaubriant
Véritable légende à Châteaubriant, Daouda Leye a fait monter le club à travers les divisions. Respecté comme un « roi » dans la ville française, il continue d’y écrire son histoire. Il a fasconné le club par ses qualités humaines et managériales, qui sont remarquablement saluées par les habitants de la ville qui ne cessent de magnifier sa contribution dans le rayonnement du sport dans leur localité.
NATIONAL 3 Cherif Sadio Directeur du developpement du SFC Neuilly-sur-Marne
Spécialiste de la mise en place de mécanismes économiques et sportifs, Chérif Sadio a marqué son passage au Casa Sports (Ligue 1 sénégalaise), où il a impulsé une dynamique ayant permis aux Vert et Blanc de remporter le titre de champion du Sénégal ainsi que deux coupes nationales consécutives. Aujourd’hui au SFC Neuilly-surMarne, il contribue à la montée en puissance du club francilien, qui est passé de la Régionale 2 ̀a la National 3 en trois saisons, se positionnant désormais à deux divisions de la Ligue 2 BKT.
Pape Malickou Diakhate Entraineur du FCO Strasbourg Koenigshoffen 06
Leader naturel, l’ex-capitaine des Lions a rapidement embrassé une carrière d’entraîneur. Aujourd’hui à la tête du FCO Strasbourg Koenigshoffen 06, l’exdéfenseur de l’AS Nancy Lorraine, du Dynamo Kiev, de Lyon et de Saint Etienne perfectionne son art en National 3 après son passage à l’US Vandoeuvre et à Virton en Belgique. Cette liste, bien que non exhaustive, illustre l’impact significatif du Sénégal dans la structuration du football français, où tous dignes fils suivent les traces de Mababa Pape Diouf, qui a remarquablement dirigé l’Olympique de Marseille de février 2005 à juin 2009. De plus en plus de techniciens et de dirigeants sénégalais s’illustrent dans l’encadrement des clubs, participant ainsi à l’évolution du football hexagonal tout en renforçant les liens entre les deux pays.
Cette influence entamée par feu Mababa Pape Diouf et Pape Fall (ancien international et ex-entraîneur assistant au SM Caen) ne se limite pas à la France. En Europe, on peut citer Babacar Ndiaye (Team Manager de Leipzig), Daniel Thioune (ancien entraîneur du Hambourg SV), Mbaye Leye (actuel entraîneur du FC Seraing) ou Sylvain Ndiaye (recruteur pour Liverpool FC), excellent et exportent l’expertise nationale dans les autres pays occidentaux. En Afrique, des fils du pays de la Teranga occupent également des postes clés, comme Youssouph Dabo et sa « colonie sénégalaise » (Kana Fall et Ibrahima Diop) à l’AS Vita Club en RDC, ou encore Lamine Ndiaye au Tout Puissant Mazembe. Sans oublier Cheikh Gueye au Loto Poto du Bénin et Demba Mbaye, directeur technique de la RS Berkane au Maroc.Cette montée en puissance témoigne du potentiel sénégalais au-delàdu terrain, dans la gestion et l’organisation du football professionnel et amateur comme ce fut le cas du duo Mamadou Niang - Souleymane Diawara qui étaient les actionnaires de Marseille Consolât devenu Athletico Marseille. Elle souligne également la capacité du Sénégal à exporter son savoir faire et à s’imposer comme un acteur majeur dans l’écosystème footballistique mondial.
L'HEURE DE LA REVOLUTION AGRICOLE A SONNE
Il est temps d'opérer un véritable changement de paradigme. Avec le recul, nous espérons que nous regarderons cette période comme le tournant décisif qui aura mis fin à la colonisation intellectuelle dans les sciences agronomiques.
L e nombre de personnes touchées par la faim en Afrique est alarmant et ne cesse de s'aggraver. Le rapport des Nations unies “L'État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde” révèle que l'Afrique est la région la plus touchée par l'insécurité alimentaire dans le monde. La prévalence de la sous-alimentation est de 20,4 % (environ 298,4 millions d'Africains), soit plus du double de la moyenne mondiale. Ce chiffre n'a cessé d'augmenter depuis 2015.
Le changement climatique et les conflits aggravent le problème. Mais celui-ci est plus profond : il réside dans les stratégies utilisées depuis l'ère postcoloniale pour produire de la nourriture et lutter contre la malnutrition. Bien que les taux d'insécurité alimentaire varient d'un bout à l'autre du continent, et qu'ils soient pires en Afrique centrale et occidentale, il n'en constitue pas moins un défi à l'échelle de la région.
Je suis un spécialiste de la sécurité alimentaire et de l'agriculture en Afrique. Dans un nouveau livre, Decolonising African Agriculture : Food Security, Agroecology and the Need for Radical Transformation (Décoloniser l'agriculture africaine : sécurité alimentaire, agroécologie et nécessité d'une transformation radicale), je soutiens que pour mieux nourrir l'Afrique, les décideurs et les bailleurs de fonds devraient :
• réduire l'importance accordée à la production agricole commerciale comme moyen de remédier à l'insécurité alimentaire;
• cesser de penser que le développement agricole consiste uniquement à commercialiser l'agriculture et à soutenir d'autres industries;
• adopter une approche agroécologique qui utilise les connaissances des agriculteurs et les processus écologiques naturels pour produire davantage avec moins d'intrants externes, tels que les engrais.
Les approches conventionnelles ont échoué dans divers contextes et pays. J'examine ce qui ne va pas dans la manière dont les gouvernements envisagent l'agriculture et ce sur quoi il faut plutôt se concentrer pour lutter contre la crise de la faim en Afrique.
SE CONCENTRER SUR L'AGRICULTURE DE PRODUCTION
De nombreuses idées fondamentales concernant l'agriculture remontent à l'ère coloniale. La science moderne des cultures, ou agronomie, a été développée en Europe pour servir les intérêts coloniaux. L'objectif était de produire des cultures qui profiteraient aux économies européennes. Bien que cette approche ait été critiquée, elle influence encore fortement l'agriculture aujourd'hui. Elle repose sur l'idée que produire davantage de nourriture suffira à résoudre le problème l'insécurité alimentaire.
La sécurité alimentaire comporte six dimensions. Si l'augmentation de la production alimentaire peut répondre à l'une de ces dimensions - la disponibilité des aliments - elle ne répond souvent pas aux cinq autres : l'accès, la stabilité, l'utilisation et l'autonomie des populations.
L'insécurité alimentaire n'est pas toujours liée à un manque absolu de nourriture, mais à l'incapacité des gens à se procurer la nourriture disponible. L'instabilité des prix peut être l'une des raisons. Il se peut aussi que les gens n'aient pas de combustible pour cuisiner. Les pratiques agricoles peuvent ne pas être durables. C'est souvent le cas lorsque les agriculteurs n'ont qu'un contrôle limité sur les méthodes et les produits qu'ils cultivent.
Le Mali, pays d'Afrique de l'Ouest, par exemple, s'est concentré sur les exportations de coton en pensant que cela stimulerait la croissance économique et que les cultivateurs de coton pourraient utiliser leurs nouveaux équipements et engrais pour produire plus de nourriture. Les recherches montrent cependant que cela a conduit à la destruction des ressources du sol, à l'endettement des agriculteurs et à des taux alarmants de malnutrition infantile.
Un autre exemple est celui des initiatives de réforme agraire post-apartheid de l'Afrique du Sud, qui a adopté un modèle d'agriculture commerciale à grande échelle. Ce modèle a conduit à des taux élevés d'échec des projets et n'a guère permis de lutter contre les taux élevés de malnutrition
L'AGRICULTURE COMME PREMIERE ETAPE
Le deuxième défi majeur dans la lutte contre les taux élevés de malnutrition en Afrique est que de nombreux pays et organisations internationales n'accordent pas de valeur au développement agricole en tant que tel. Il est considéré comme la première étape vers l'industrialisation
L'agriculture commerciale est devenue primordiale. Elle tend à se concentrer sur une seule culture, avec des intrants coûteux (comme les engrais) et des connexions avec des marchés lointains. Les petites exploitations, axées sur la production pour la consommation domestique et les marchés locaux, sont moins appréciées. Ces exploitations ne contribuent peutêtre pas de manière significative à la croissance économique nationale, mais elles aident les pauvres à atteindre la sécurité alimentaire
Par exemple, l'Alliance pour la révolution verte en Afrique a financé un projet de commercialisation du riz au Burkina Faso. Les agricultrices ont été encouragées à abandonner leurs pratiques traditionnelles, à acheter des intrants, à travailler avec des semences améliorées et à vendre sur des marchés urbains plus importants. Malheureusement, la recherche à laquelle j'ai participé a révélé que cela n'apportait pas de grands avantages nutritionnels aux participants.
Il y a aussi le cas du Botswana. Avec l’essor de ses exportations de diamants dans les années 1980, le pays a délaissé la quête de l’autosuffisance alimentaire, considérant que l’agriculture ne contribuait pas de manière significative à l’économie. La sécurité alimentaire des habitants ruraux les plus pauvres et des femmes s'en est trouvée compromise.
L'AGROECOLOGIE : LA VOIE A SUIVRE
Face aux échecs répétés des approches conventionnelles, il est temps d'envisager une manière différente de résoudre les problèmes de sécurité alimentaire de l'Afrique
L'agroécologie - l'agriculture en symbiose avec la nature - est une approche plus décoloniale. Elle englobe la recherche formelle des scientifiques et les connaissances informelles des agriculteurs qui expérimentent dans leurs champs.
Les agroécologistes étudient les interactions entre les différentes cultures, les cultures et les insectes, et les cultures et le sol. Cette étude peut révéler des moyens de produire davantage avec moins d'intrants externes coûteux. Il s'agit d'une option plus durable et moins coûteuse
Les exemples courants de pratiques agroécologiques dans les systèmes agricoles africains sont la polyculture, qui consiste à planter différentes cultures complémentaires dans le même champ, et l'agroforesterie, qui consiste à mélanger les arbres et les cultures. Ces systèmes diversifiés ont tendance à avoir moins de problèmes de parasites et sont plus aptes à maintenir la fertilité des sols
Aucun pays africain n'a encore pleinement adopté l'agroécologie, mais des exemples prometteurs, souvent non planifiés, témoignent de son potentiel..
Au Mali, par exemple, les agriculteurs ont brièvement abandonné la culture du coton en 2007-2008 en raison de la faiblesse des prix. Il y a alors eu une augmentation de la production de sorgho. Cela a permis au pays d'éviter les troubles sociaux et les protestations contre les prix des denrées alimentaires qui ont eu lieu dans la plupart des pays voisins.
Quelques projets de réforme agraire en Afrique du Sud ont permis de diviser les grandes exploitations en parcelles plus petites, avec un taux de réussite plus élevé et davantage de bénéfices en termes de sécurité alimentaire. Cela suggère qu'une approche différente, moins commerciale, est nécessaire.
LE DEBUT D'UNE REVOLUTION
L'agroécologie est une voie prometteuse pour faire face à l'aggravation de la crise alimentaire en Afrique
Elle est également soutenue par de nombreuses organisations de la société civile africaine, telles que l’Alliance pour une souveraineté alimentaire en Afrique et le Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles d'Afrique de l'Ouest.
Les dirigeants africains et les donateurs ont tardé reconnaître la nécessité d'une approche différente. Nous commençons cependant à voir des signes de changement. Par exemple, l'ancien ministre sénégalais de l'Agriculture, Papa Abdoulaye Seck, a suivi une formation d'agronome traditionnel. Il voit aujourd'hui l'agroécologie comme une meilleure voie à suivre pour son pays. L'Union européenne a également commencé à financer un petit nombre de programmes expérimentaux d'agroécologie.
Il est temps d'opérer un véritable changement de paradigme. Avec le recul, nous espérons que nous regarderons cette période comme le tournant décisif qui aura mis fin à la colonisation intellectuelle dans les sciences agronomiques.
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LE RESTIC PLAIDE POUR UNE REFORME URGENTE DU CNRA ET DE LA CDP
Le Rassemblement des entreprises du secteur des Technologies de l’Information et de la Communication soutient l’initiative du ministre de l’Économie numérique de mettre en place une nouvelle autorité de régulation des médias et des réseaux sociaux
Le Rassemblement des entreprises du secteur des Technologies de l’Information et de la Communication soutient l’initiative du ministre de l’Économie numérique de mettre en place une nouvelle autorité de régulation des médias et des réseaux sociaux avant la fin de l’année. L’organisation appelle également à une réforme urgente de la Commission des Données Personnelles, qui ne répond plus aux enjeux du numérique et de la cybersécurité, notamment avec l’augmentation des cyberattaques et la gestion des données sensibles, lit-on dans un communiqué du RESTRIC.
Avec l’essor de la presse électronique, des réseaux sociaux et des sites d’information, un tournant majeur a été opéré dans le paysage médiatique. En effet, selon les statistiques, plus de 75 % des audiences, toutes plateformes confondues, et 55 % en Afrique, dont le Sénégal, s’informent désormais à travers ces moyens numériques : « Un marqueur irréversible dans la presse et les médias partout à travers le monde et ici en Afrique avec la pénétration fulgurante d’internet même en zone rurale » Ce phénomène a profondément modifié la manière dont les informations sont diffusées et consommées. Aussi, Le RESTIC attire également l’attention sur la cybersécurité, avec la montée des cyberattaques qui constituent une menace croissante. Selon Business Africa, en 2023, l’Afrique a enregistré le plus grand nombre de cyberattaques hebdomadaires, toutes régions confondues : « L’Afrique est très vulnérable et investit trop peu dans la cyberdéfense et la cybersécurité, d’où l’urgence d’adapter et de mettre à jour nos législations sur les données personnelles dans le cloud notamment ». Cette situation a été renforcée par une augmentation de 70 % des cyber-extorsions touchant les entreprises, selon Security Navigator 2024.
LA NECESSITE D’UNE CONCERTATION ELARGIE
En outre, le RESTIC souligne l’importance d’une concertation élargie avec toutes les parties prenantes du secteur des médias afin de garantir que la réforme soit inclusive et bien adaptée aux besoins réels : « Le RESTIC espère que la concertation sera élargie à toutes les parties prenantes du secteur afin que le processus soit le plus inclusif possible… », précise la note. Par ailleurs, le RESTIC rappelle « l’impérieuse nécessité d’accélérer la refonte de la Commission des Données Personnelles, qui ne correspond plus aux mutations en cours dans le numérique et le digital avec l’intelligence artificielle en ligne de mire » souligne le communiqué. « Ceci est d’autant plus urgent que des centres de données privés s’installent dans nos pays au Sénégal dans un contexte de menace sur les données sensibles hébergées dans ces data centers et les cyberattaques de plus en plus récurrents avec un monde très interconnectés », conclut la note du RESTIC.