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27 août 2025
L’INVITE DE SERIGNE SIDY AHMED SY DABAKH A UNE INTROSPECTION COLLECTIVE
Le Gamou de Diacksao de cette année se tient dans un contexte politique très chargé. Il s’y ajoute une perte des valeurs, une crise d’autorité, une rupture de confiance entre les différents acteurs
Le Gamou de Diacksao de cette année se tient dans un contexte politique très chargé. Il s’y ajoute une perte des valeurs, une crise d’autorité, une rupture de confiance entre les différents acteurs. C’est pourquoi Serigne Sidy Ahmed Sy Dabakh n’a pas occulté ces questions à l’occasion de son traditionnel message pour annoncer la tenue du Gamou. Il a invité l’ensemble des Sénégalais à une introspection collective, avant que l’irréparable ne se produise.
Diacksao est déjà dans les préparatifs de la célébration de son Gamou annuel, après 2 ans de pause liés à la pandémie de COVID-19. L’édition 2023 sera célébrée le 18 février prochain et dans son appel, Serigne Sidy Ahmed Sy Dabakh n’a pas manqué d’évoquer la situation politique très tendue dans le pays, mais aussi les crises multiformes qu’il traverse, notamment la crise des valeurs, de l’autorité, la crise de confiance entre les différents acteurs. Et c’est fort de ce constat qu’il a appelé tous les Sénégalais sans exclusive à une introspection collective.
Selon Abdou Aziz Diop petit-fils de Maodo et homonyme de Dabakh qui a lu le message du guide religieux, les Sénégalais sont invités à mettre en avant l’intérêt supérieur de la nation, au-dessus des intérêts partisans, personnels ou individuels. Pour lui, beaucoup d’incertitudes planent sur l’avenir du Sénégal, à travers des invectives, des prises de position, des diatribes venant de tous les bords ; et c’est pourquoi le guide religieux a appelé à la raison tous les acteurs, de quelque bord qu’ils se situent. Le thème du Gamou est tiré du Saint Coran, "Ne dites que du bien des gens", avec comme parrain la famille omarienne, pour magnifier la nécessité d’une concorde et d’une cohésion nationale. « Nous avons un patrimoine immatériel inestimable que les autres n'ont pas. Il urge de le préserver, car c’est le gage de notre stabilité sociale, de notre cohésion nationale.
La confiance mutuelle et le respect doivent être de mise dans l'espace public et privé », a déclaré Serigne Ahmed Sy Dabakh. Il a également posé une doléance sur la table, concernant l’approvisionnement de toute la localité en eau potable. Il y a en effet un seul forage qui date de 1982 et 40 ans après, dit-il, Diacksao souhaite avoir un second forage. Il s’y ajoute le besoin de l’érection d'une maternité. Dacksao est le fief spirituel d’El Hadji Malick Sy, son patrimoine foncier qu’il a fondé en 1904, année de naissance de Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh, défunt Khalife Général des Tidianes. C’est aussi un haut lieu d’éducation et de formation spirituelle, mais aussi d’adoration de Dieu. C’est également un lieu où El Hadji Malick Sy, entouré de ses disciples, s’adonnait aux travaux champêtres, pour vivre dignement et licitement, à la sueur de son font. Selon Abdoul Aziz Diop, Diacksao, c’est aussi un lieu de régulation sociale et la mémoire collective retient encore le nom du grand catalyseur Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh le régulateur social, l’Apôtre de la paix. En effet, Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh n’hésitait jamais à prendre son bâton de pèlerin pour éteindre les foyers de tension dans le pays et même au-delà, et le maître actuel des lieux, en l’occurrence Serigne Sidy Ahmed Sy Ibn Dabakh, est dans cette même trajectoire.
La grande salle de la maison de Serigne Abdoul Aziz Sy «Dabakh » à Diacksao est une mémoire vivante, dans le cadre de la quête perpétuelle de la paix et de la stabilité nationale. Beaucoup de crises touchant l’avenir de la nation y ont été résolues. C’estlà où le guide religieux convia tous les élèves et étudiants du Sénégal pour des consultations autour de la crise estudiantine de 1968, et c’est ce jour-là que le mot d’ordre de grève a été levé à l’époque, renseigne Abdoul Aziz Diop. C’est aussi dans la même salle que la fameuse crise énergétique avec le SUTELEC de Mademba Sock a été réglée. En ce qui concerne la crise entre le Sénégal et la Mauritanie en 1989, « Dabakh » avait pris son bâton de pèlerin pour rencontrer les deux Chefs d’Etat. Il a également joué un rôle dans la crise entre l’Iran et l’Irak et avait même écrit à Bill Clinton dans ce sens.
A l’occasion de ce Gamou, il sera question de revisiter la vie et l'œuvre du Prophète, mais le legs, les enseignements du Prophète. Il sera aussi de grands moments de prières, avec une dimension spirituelle, économique et sociale. C’est ainsi qu’il y aura des moments de communion, avec les consultations médicales gratuites sous l’égide de la commission médicale de Hadratoul Maliki et le déploiement de plus de 50 médecins spécialistes.
Par Pape Sadio THIAM
LA FRANCE, OUSMANE SONKO ET NOUS
Plus qu’une simple ingérence de la France dans l’affaire Ousmane Sonko, au Sénégal, c’est donc à une activité subversive classique que s’adonne le pays de Marianne, avec la complicité de la bourgeoisie franco-africaine qui prend en otage nos pays.
Plus qu’une simple ingérence de la France dans l’Affaire Ousmane Sonko, au Sénégal, c’est donc à une activité subversive classique que s’adonne le pays de Marianne, avec la complicité de la bourgeoisie franco-africaine qui prend en otage nos pays. Ce qui inquiète sans doute le plus l’alliance anti Sonko, c’est que ce discours « décolonisateur » fait des émules et trouve son écho dans les initiatives parallèles des congénères du leader de Pastef, comme Kémi Séba, Cabral Libi, Charles Blé-Goudé, les militaires au Mali et en Guinée, Banda Kani, les leaders de mouvements citoyens comme Y en a marre, Balai citoyen, Filimbi, Lucha, etc.
Des opposants ostracisés voire écrasés par les régimes fantoches mis en place et soutenus par les services secrets des pays occidentaux, une presse internationale qui travaille à aliéner les élites africaines par la diffusion d’informations truquées, des systèmes éducatifs sciemment extravertis dans le but de maintenir des générations entières dans le mythe de la toute-puissance immaculée de la France. Devenu culturel et psychologique, l’impérialisme occidental, principalement celui français, a pénétré tous les compartiments de la société. Dans les mentalités, dans les discours et dans les institutions politiques et économiques, la présence de l’ancienne métropole dans la démocratie sénégalais relève du constat.
S’attaquer à un système aussi robustement ancré sous la terre, dans les eaux et même dans les esprits ne peut pas être une tâche facile et sans risque. Les intérêts étrangers sont tellement entremêlés aux intérêts d’une certaine bourgeoisie politico-affairiste que la résistance sera forcément multipolaire. Etre sur plusieurs fronts face à des adversaires nombreux et parfois très mystérieux : tel a été, tel est et tel sera probablement le sort de tout révolutionnaire panafricaniste comme Ousmane Sonko
Ce discours et les initiatives qu’elle inspire sur le terrain des luttes politiques sont d’autant plus redoutés par la France et les satrapies africaines qu’il a lieu à un moment où s’accentuent les rivalités de puissance dans le contexte de la « nouvelle ruée vers l’Afrique ». D’autant plus que, précisément, pour Ousmane Sonko le contexte géostratégique mondial ainsi que l’irruption partout en Afrique et dans la diaspora d’une mobilisation citoyenne pour l’« achèvement de la décolonisation », sont des atouts majeurs que la nouvelle génération ne devrait pas vendanger
En faisant de l’exploitation économique et de la marginalisation de l’Afrique son cheval de bataille, Ousmane Sonko a peut-être exhumé un combat que menaient les pères de l’indépendance et des mouvements de libération des années 70. Ce que ces derniers ont fait avec moins de moyens modernes et de « soldats » de l’esprit, il est en train de le faire avec apparemment plus de rigueur dans le domaine de la communication et de la mobilisation.
Ousmane Sonko devenu à tort ou à raison le symbole de la lutte contre l’impérialisme au Sénégal et même en Afrique. Les thèses souverainistes que défendait Cheikh Anta Diop, les efforts politiques de Kwamé Nkrumah, la passion juvénile de Thomas Sankara, etc. que les jeunes ont entendues ou lues de façon distante voire superficielles sont enfin vulgarisées à travers des projets politiques portés par des partis politiques légalement constitués et qui ambitionnent une conquête démocratique du pouvoir.
L’analyste politique français Emmanuel Desfourneaux a proposé une analyse de la gestion électorale d’Ousmane Sonko par le régime de Macky Sall ; dans sa lecture il avance également l’argument d’une « ingérence de la France », mais en réalité il évoque bien plus qu’une simple ingérence. Selon Desfourneaux, depuis la démonstration de force du parti d’Ousmane Sonko du 17 mars 2021, en France on n’est plus certain de pouvoir compter sur Macky Sall face au cas d’Ousmane Sonko. Or Macky Sall a toujours été la « pièce maitresse » de la stratégie d’Emmanuel Macron en Afrique.
Il suffit de regarder la ferveur populaire qui accompagne les sorties du leader du Pastef pour mesurer la force de frappe d’une idée bien assimilées par des milliers de personnes qui s’y reconnaissent. Les hommes convaincus d’une cause ou d’une idée deviennent eux-mêmes les outils de cette idée et sont prêts à lui servir de levier et, s’il le faut de combustible. Si les leaders panafricanistes n’ont pratiquement pas réussi à accomplir leur mission, c’est en partie parce qu’ils n’avaient pas ce bras musclé qu’est une jeunesse ivre de foi et d’espoir.
Une analyse approfondie des stratégies du régime, des déclarations de ses plus hautes autorités, de l’attitude des grandes puissances et des organisations internationales, des hauts responsables politiques du parti et de la coalition au pouvoir Benno Bokk Yaakar, ainsi que des profils de ces acteurs permet de conclure sans difficulté que le pouvoir a pris la résolution ferme d’empêcher Ousmane Sonko de participer à une autre élection par tousles moyens
À titre d’exemple, on peut s’interroger sur les incessantes vindictes acharnées contre Sonko par les membres et alliés au régime de Macky Sall qui s’emploient tous les jours, entre panique et excès de délires paranoïaques, à diaboliser Ousmane Sonko, à lui prêter des intentions apocalyptiques, allant jusqu’à le relier à des attentats terroristes qui se prépareraient, le qualifier de « salafiste », comme si c’était illégal, de « jihadiste », de « rebelle », de « fasciste », de « nazi », à menacer sa famille, ses proches et ses collaborateurs, à harceler judiciairement et physiquement tousses alliés de l’opposition, à user de la force illégale au moyen du braconnage juridique, et récemment à le menacer publiquement de mort,sans que les auteurs de ces faits soient inquiétés.
IL FAUT QU’ON SE PARLE, SINON…
Le nouvel album de Didier Awadi s’insère dans un projet artistique multidimensionnel, allie musique, cinéma et photographie. Le rappeur sénégalais a ainsi présenté un court métrage sur l’esclavage transat-lantique en inversant les rôles. Entretien
Le nouvel album de Didier Awadi s’insère dans un projet artistique multidimensionnel, allie musique, cinéma et photographie. Le rappeur sénégalais a ainsi présenté un court métrage sur l’esclavage transat- lantique en inversant les rôles. Ce film invite surtout à la réflexion, selon le rappeur panafricaniste.
Pourquoi le choix de faire un album plus un film ?
Aujourd’hui, on est obligé d’apporter un plus à un album. Si tu fais seulement un album tu n’es pas assez visible et ce qu’on a dire est plus important et ne pourrait être traduit seulement par la musique. Je pense que le cinéma apporte une valeur ajoutée à une musique. Donc, je pense que c’est la manière de pouvoir exister et continuer notre combat en y ajoutant les outils de notre temps.
Un court-métrage acté sur l’esclavage où les rôles sont inversés. Quel message voulez-vous lancer ?
Le message est que ça peut arriver à tout le monde dans cette situation. Et si on ne veut qu’il y ait plus de domination et d’asservissement de l’homme par l’homme, il faut se lever et le dire clairement. Toute domination est à proscrire, voilà pourquoi il faut inverser les rôles pour que l’autre puisse comprendre ta douleur. Parce que, tant qu’il n’a pas vu ou ressenti ce que vous ressentez, il ne peut pas agir. Donc, je pousse les gens à la réflexion pour que demain, on puisse prend- re des actions.
Qu’est-ce qui a motivé cet album ?
C’est la situation du monde, la situation du pays. Et je pense que cette expression des bambaras quand ils vous disent « Non ». Elle est trop forte. Ce qu’il faut dire en ce moment au Sénégal et en Afrique et ce qui se dit quand on voit les populations se soulever un peu partout, c’est le Non qui revient tout le temps. Et donc, il faut le marteler et le dire clairement car on ne peut pas dire une chose en faisant le contraire. Quand on refuse on dit non.
Évidemment « quand on refuse on dit non ». Est-ce que Didier Awadi s’inscrit dans ce combat pour dire non à tout. C’est une continuité à ce que vous faites, ?
Oui, c’est clair c’est une continuité. Mes enfants souvent, ils me disent « toi tu es toujours fâché », « toi c’est toujours non » « quand est-ce que tu vas dire oui ? », « quand est-ce que tu es content ? » Je leur dis pourtant je suis très content tous les jours, je rigole tout le temps, mais ça ne m’empêche pas de regarder, de vivre avec mon temps, de voir ce qui se passe autour de moi. Je ne peux pas dire que tout va bien pour moi et faire comme si je ne voyais pas que ça ne va pas. Et à des moments il faut prendre ses responsabilités. Et c’est Mamadou Dia qui m’a aussi beaucoup inspiré. Quand Mamadou Dia disait à Senghor qui lui demande de laisser la politique et il dit à Roland Colin : « dites-lui bien je peux renoncer à tous mes droits, mais je ne renonce pas renoncer à mon devoir ». Voilà pourquoi je continue.
Qu’est-ce que vous comptez faire pour mieux vulgariser ce film ?
Nous allons tout faire pour que ce film soit projeté dans tous les festivals qui l’accepteront. Si nous avons des prix c’est bien, mais ce n’est pas ce qu’on recherche, moi je veux créer des débats c’est tout. Et le film est là pour ça.
Vous l’avez dit pour le moment c’est un album de 12 titres, peut-on s’attendre à une suite ?
Ce que je peux vous dire, c’est la première partie et d’ici le mois de juin, il y aura une deuxième partie qui, elle sera un plus sportive.
Avec la tension politique du Sénégal, comment en tant qu’artiste vous analysez cette situation ?
Oui il y a une tension politique, voilà pourquoi je dis aux gens qu’il faut parler. Vous l’avez vu dans la salle, il y avait deux camps qui aujourd’hui s’opposent farouchement. Mais j’ai voulu les faire asseoir dans une même salle et qu’ils se parlent c’est ça notre rôle. Nous allons continuer à dire aux Sénégalais parlons-nous, si on ne se parle pas, on se frappe. Et le message que je donne aux jeunes quand on refuse, on est noyé.
Par Pape Touty Makhtar SOW, A feu Khasset Cissokho
UN SERVITEUR INLASSABLE DE LA CAUSE DU PEUPLE
Khasset Cissokho est parti à la maison le jeudi 26 janvier 2023. Il y a rejoint son père feu Seydou Cissokho, figure emblématique de la gauche sénégalaise, secrétaire général du PIT (ex PAI), parti précurseur de l’indépendance nationale du Sénégal
Khasset Cissokho est parti à la maison le jeudi 26 janvier 2023. Il y a rejoint son père feu Seydou Cissokho, figure emblématique de la gauche sénégalaise, secrétaire général du PIT (ex PAI), parti précurseur de l’indépendance nationale du Sénégal.
Au Panthéon des illustres disparus de la cause révolutionnaire patriotique et démocratique, il trouvera d’éminentes figures de And Jëf/Xarebi avec lesquelles il a cheminé durant ses presque 50 ans de militantisme politique.
Après quelques années d’activisme dans le mouvement scolaire et dans les cercles marxistes-léninistes au lycée El Haj Malick Sy de Thiès, Khasset, sportif talentueux, intègre en 1976 l’organisation And Jëf/Xarebi, d’obédience maoïste. Une organisation qui était en pleine reconstruction, après la grande crise consécutive à la vive répression subie en décembre 1974 et en juin 1975. Il fallait faire montre de courage et d’esprit de sacrifices pour son pays pour courir le gros risque, dans ce contexte de la clandestinité, d’adhérer à AJ/Xarebi.
Justement Khasset Cissokho a fait partie des militants courageux, déterminés à surmonter ces moments critiques de la vie de l’organisation AJ et à assurer sa réédification aux plans idéologique, politique et structurelle. C’est ainsi qu’il a choisi de contribuer à la stratégie de formation du bloc ouvrier-paysan : la jonction entre le mouvement des cheminots de la ligne Dakar-Thiès-Bamako, ligne de conquête coloniale et de résistance patriotique et les luttes paysannes dans la zone rurale du Sénégal oriental.
C’est dans cette région particulièrement délaissée par le régime de Senghor, dans la continuité des politiques coloniales, qu’il s’installa, en qualité de révolutionnaire professionnel. Avec d’autres camarades venus s’établir, ils investissaient la campagne, s’attachaient aux émigrés de retour d’Europe, animaient le mouvement syndical, associatif, sportif et culturel et intervenaient activement dans les projets à caractère agricole et dans les organisations non gouvernementales. Cette implantation, conduite par des camarades résolus, dévoués et désintéressés, a permis à AJ/Xarebi de conquérir, dans la clandestinité, des bastions qui serviront de solides bases politiques, dans la période de l’ouverture démocratique et de participation au jeu électoral. Cet enracinement populaire a été rendu possible par la pratique de la ligne de masse fondée sur l’enquête-recherche-organisation (ERO), visant l’auto-organisation, l’aulo-développement et l’auto-défense des masses populaires.
Cadre révolutionnaire local, Khasset s’est hissé, au début des années 80, au niveau des instances de direction nationale de AJ/Xarebi grâce à ses capacités d’organisateur rigoureux et son intérêt remarqué pour les questions idéologiques. Militant de l’ombre, discret, effacé et efficace, il apportait une réflexion originale nourrie de profonde humanité. Pour lui, les valeurs humaines sont déterminantes en tout. Dans une note d’hommage, un camarade a rapporté que Khasset, dans la case où il habitait sise dans un quartier de la périphérie de Tambacounda, postait sur une planche au-dessus de sa table de travail : « dis-moi quel cadre local tu as, je te dirai quelle organisation locale tu es ».
D’ailleurs, Khasset avait fait du concept d’humanitude un leitmotiv et une base de relecture revifiante de la doctrine organisationnelle marxiste-léniniste « avec les apports de l’astrologie et de la 2 caractérologie ». Penseur, à l’instar d’Edgar Morin, de concepts d’une extrême complexité, il pouvait également faire montre d’ouverture et de tolérance, prônant en tout moment le consensus et l’unité, après l’expression vive des contradictions. Ces qualités ouvraient à Khasset les portes du dialogue avec tous les courants de la gauche et de fidélité à ses amitiés d’hier et d’aujourd’hui. Dans la vie personnelle, aîné d’une fratrie de deux garçons et de quatre filles, il a su comme un funambule rétablir les équilibres et maintenir la cohésion familiale. Il était d’une grande douceur qui pouvait même friser la timidité.
Son fils Seydou nous confiait….
Son fils Seydou nous confiait : « je ne me souviens que papa m’ait fait une fois une remontrance, ni à moi, ni à ma sœur ni à ma maman et pourtant nous n’étions pas exempts de reproche. » Khasset était un militant déclaré de la cause des femmes. Une grande sensibilité pour le genre féminin, qu’il cherchait à honorer jusqu’à l’extrême naïveté. Il avait délibérément choisi le parti des femmes. Il a été sûrement marqué par l’image d’une grand-mère tutélaire et celle d’une maman affectueuse en l’absence d’un père, toujours au front, appelé par le devoir de militant politique professionnel. Khasset avait un goût prononcé pour la lecture et disposait d’une bibliothèque variée, portant sur les sciences humaines, les sciences de la nature, la technologie.
Brillant élève de série scientifique au lycée, il reprit en Russie, durant la pause sabbatique de son parcours de révolutionnaire professionnel, des études approfondies dans le domaine des biotechnologies. Ce diplôme ne lui servit pas à dérouler une carrière professionnelle, hormis un contrat que nous lui avons négocié avec l’IFAN pour servir au laboratoire de biologie marine. Le projet auquel il tenait plus que tout, c’était d’accoucher un livre de bilan et d’hommage, une sorte d’anthologie des militants de la gauche. Il a mené ce processus d’élaboration et de publication d’un ouvrage, parallèlement à son activité militante dans Yoonu Asakan wI (YAW), issue de la crise de AJ/PADS en 2007, dont il fut un des membres fondateurs.
Deux sources de motivation qui lui ont permis de supporter les affres de la quotidienneté d’un ancien révolutionnaire professionnel d’une organisation éclatée et qui ne dispose plus d’intendance pour gérer collectivement ses militants en difficulté matérielle. C’est alors le retour dans le sein familial avec des amis restés fidèles, devenus des frères de cœur. Permettez-moi de partager avec vous quelques extraits de la présentation de l’ouvrage. « Hommage révolutionnaire et citoyen aux luttes politiques de la classe ouvrière et sa gauche organique », Khasset Cissokho, nov. 2015, Edition Njelbeen, que j’avais en charge, par amitié, d’exposer lors de la cérémonie de dédicaces, traversée par de fortes émotions, tenue en mars 2016 au West African Research Center (WARC) à Fann. « En effet, c’est avec une grande générosité que Khasset assume, dans cette publication, sa part de devoir de mémoire. C’est avec engagement et perspicacité qu’il cherche à découvrir : des camarades oubliés à tort tels Samba N’Diaye, sociologue, ou récemment commémoré comme Oumar Diop Blondin, esprit révolutionnaire précoce très tôt assassiné par le pouvoir néocolonial. Samba Ndiaye, un des premiers intellectuels dissidents du PAI aux plans idéologique et politique. Avec Hady Ndir, Wahab Diéne, Marianne d’Enerneville, Ismaila 3 Diakhate et Sam Diallo, entre autres, ils lancent l’initiative du Parti Communiste Sénégalais (PCS), comme premier embryon d’organisation maoïste au Sénégal. Khasset ne s’en limite pas là.
Elargissement du cercle de la nouvelle gauche
Il élargit le cercle aux militants de la nouvelle gauche maoïste : Amady Barro, Adama Seye, Kader Gueye, Laye Mbaye, Alioune Séne, figure remarquable du Mouvement ouvrier et syndical (MOS) de la Régie des chemins de fer, et aussi Ndongo Diagne et Moussa Diop Jileen qui auront marqué la période du M.B.C.R. de AJ/Xarebi dans la clandestinité. J’ajoute, à mon tour, quelques noms pour que la mémoire ne les efface : Jewel Daff, Alfousseyni Cisse, Abdou Salam Kane « Billy », Mamadou Seye cadre à Nestlé, et rendre hommage au premier artisan de la reprographie clandestine de AJ/RR/XAREBI Alioune Ndiaye dit « Lune ».
Pour Khasset, le devoir de mémoire est un impératif humaniste : « Chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition. » Par cet acte, il a voulu honorer des hommes et des femmes qu’il a connus directement ou indirectement ; des gens qui représentent à ses yeux la citoyenneté, l’engagement au service des autres, l’altruisme. Des anonymes disparus sont loués parce que pour lui « tous les êtres humains sont mortels et chaque mort a sa valeur. Chacune des vies a servi à quelque chose de durable et pourtant peu visible »
En effet, la mort témoigne sûrement de la fragilité de l’homme, la finitude de son vécu. Elle témoigne aussi de la puissance de l’homme qui a posé des actes louables, des actions qui finissent par s’inscrire dans la durée ici-bas et même, disons, dans l’éternité. Sa grande générosité lui a également ouvert la mémoire pour évoquer des citoyens de son quartier d’enfance, des condisciples du lycée E.M. Sy, des membres de sa propre famille dans la vivante ville ouvrière de Thiés. Les sources nourricières et les foyers de formation et d’édification du caractère de ce groupe de jeunes thiéssois nommés 76ards (soixante-seizards s dont il se réclamait fièrement Vs soixante-huitard) sont passés en revue. Tout s’y mêle : les acteurs sportifs (foot-balleurs), les cercles de lecteurs (des aventures de Blek le rock), les artistes en herbes et les apprentis musiciens (musique afro latino-américaine). Pour Khasset, la prégnance du celbé, initiateur de rite de passage, dépasse le moment de la circoncision. Son rôle initiateur et poétique couvre toute l’adolescence.
A l’action de mûrisseur de fruits précoces des celbé, s’ajoute la tendresse protectrice de l’irremplaçable grand-mère, feue Moussou Makhan Sakaliba « Nâ ». Nous avons personnellement pu mesurer l’attachement de Khasset à cette grande dame. Symboliquement, elle a été une source d’inspiration et un lien dans l’effort de construction théorique et organisationnelle prolétarienne, fondé sur l’axe ferroviaire du « train express » avec le Mali, via Tambacounda. Le chapitre 3 de l’ouvrage de Khasset nous renseigne sur l’image du père présent absent. Un dirigeant révolutionnaire, signataire du Manifeste de 57 du Parti Africain de l’Indépendance (PAI), devenu Parti pour l’Indépendance et le Travail (PIT).
Seydou Cissokho, un père marqueur, souvent appelé par le devoir militant, mais dont les présences, même ombragées, 4 éclairent sur le patrimoine familial et politique du clan Cissokho dont Khasset a été un digne héritier. Je concluais la présentation en ces termes : « Cet ouvrage est pour l’auteur, un défi physique, intellectuel et moral à lui-même, une interpellation de sa famille politique et organisationnelle, une arme de reconstitution de la famille biologique, un legs d’amour à ses enfants Inâ, Seydou, Bouba, Ass, Souleymane...
Une ode à ses amis ; et surtout et avant tout, un acte de délivrance personnelle. Une renaissance empreinte de violence sacrificielle, bref un acte de catharsis ! » Enfin, je peux témoigner qu’il a loué avec ferveur le Seigneur de lui avoir fait la faveur de pouvoir conduire à terme cette œuvre libératrice de son âme qui l'a réconcilié avec lui-même et avec sa fitra, avant que l’indésirable invitée, la maladie, ne vienne parasiter son corps.
LE GRAND STADE D’AGADIR OU LA FORTERESSE SPORTIVE DES MONTAGNES DE L’ANTI-ATLAS
Inauguré en octobre 2013, le Grand stade d’Agadir (sud-ouest du Maroc), construit à partir des déblais du site, impressionne par son architecture qui, de loin, ressemble à s’y méprendre à une forteresse médiévale construite à flanc de montagne.
Agadir, 3 fév (APS) - Inauguré en octobre 2013, le Grand stade d’Agadir (sud-ouest du Maroc), construit à partir des déblais du site, impressionne par son architecture qui, de loin, ressemble à s’y méprendre à une forteresse médiévale construite à flanc de montagne.
Situé sur le piémont des Atlas marocains, à 5 Km du centre-ville, le stade d’Agadir a une capacité de 42 000 places. De l’extérieur, les quatre projecteurs installés aux angles de l’édifice rappellent les échauguettes des forts. D’où cette confusion.
Conçu par les architectes marocain et italien, Saâd Benkirane et Vittorio Gregotti, le stade a accueilli la Coupe du monde des clubs de 2013 et plusieurs matchs internationaux du Maroc et d’autres équipes nationales comme le Mali.
Situé sur la route de l’aéroport international d’Agadir, ce stade moderne s’illustre également par la disponibilité de l’espace qui l’entoure.
‘’La construction du stade a coûté 100 millions d’euros. Le bâtiment abrite aussi des concerts, des séminaires d’entreprise et des soirées de gala. Les recettes tirées de ces activités sont réinvesties dans la maintenance de l‘édifice qui tourne autour d’un milliard d’euro par an’’, a dit le directeur, Hicham Allouli.
L’infrastructure sportive compte quatre vestiaires football, huit vestiaires pour l’athlétisme et deux vestiaires pour les arbitres. ‘’Pour les vestiaires des joueurs de football, chacun a une capacité de 23 places, mais on projette de l’étende à 28’’, a indiqué M. Allouli.
Le Grand stade d’Agadir est construit avec deux pelouses annexes, 12 loges VIP, d’une salle de conférence d’une capacité de 200 places, d’une tribune presse de 288 places avec des moniteurs et la couverture wifi.
Outre la modernité dans l’esthétique, les journalistes accrédités pourront s’inspirer de la vue imprenable sur les montagnes de l’Anti-Atlas (chaîne de montagne au sud-ouest du Maroc) ou la capitale du Souss (qui a pour chef-lieu Agadir) qui s’offre au regard.
40 SYNDICATS A L’ASSAUT DU SAEMSS ET DU CUSEMS
A partir du 06 mars prochain, les enseignants vont choisir leurs représentants à la table des négociations avec le gouvernement.
A partir du 06 mars prochain, les enseignants vont choisir leurs représentants à la table des négociations avec le gouvernement. Le Saemss et le Cusemss veulent encore garder leur rang de leaders devant la quarantaine de syndicat en lice pour ces élections de représentativité.
Les élections de représentativité syndicale dans le secteur de l’éducation et de la formation professionnelle ont été organisées pour la première fois au Sénégal en 2017. Les syndicats élus à ce moment-là, après un mandat de 5 ans, vont devoir retourner aux élections. Au total, une quarantaine de syndicats présenteront des candidats à ce scrutin prévu le 06 mars prochain. Normalement le gouvernement ne devait pas dépasser l’année 2022 pour la tenue de ces élections, d’après le secrétaire général national du Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss), El Hadj Malick Youm. Ces élections vont enfin se tenir pour la deuxième fois, mais avec quelques mois de retard.
Cette année, la bataille sera d’autant plus rude que les organisations comme le Saemss et le Cusemss veulent encore garder leur rang de leaders. Pour sa part, le secrétaire général du Cadre unitaire des syndicats de l’enseignement du moyen et secondaire du Sénégal (Cusemss), Ndongo Sarr, appelle les enseignants à une mobilisation générale pour un vote massif en faveur de son syndicat. Ce, dit-il, «pour conforter le leadership de notre organisation». Pour lui, un vote massif en faveur du Cusems va permettre à ce syndicat de «mieux défendre les intérêts matériels et moraux des enseignants, de mieux défendre l’école, le premier gisement de croissance pour reprendre une expression de Ségolène Royal». Quant à son camarade secrétaire général du Saemss, El Hadj Malick Youm, il se dit «très optimiste» par rapport à l’issue du scrutin. Sur quoi fonde-t-il son optimisme ? Le successeur de Saourou Sène pense que son syndicat a réalisé «un bilan syndical extraordinaire» qui militerait en faveur d’un vote massif «peut-être au profit de notre organisation».
Haro sur le Saemss et le Cussems !
Selon lui, en effet, le Saemss a été à l’origine de la réalisation d’une aspiration profonde de tous les enseignants du Sénégal à savoir la correction du système de rémunération. «Nous l’avons inscrite dans nos plateformes revendicatives depuis 2014, et nous y travaillons. Là où peut-être d’autres syndicats avaient pensé qu’il fallait plutôt se focaliser sur une indemnité, le Saemss a toujours été convaincu qu’il fallait procéder à la correction de la rémunération globale en passant par plusieurs indemnités. Ce qui, aujourd’hui, a été prouvé. Egalement, si nous interrogeons un peu les innovations qui sont apportées, par exemple dans le cadre de la gestion de la carrière de l’enseignant surtout en ce qui concerne les avancements paritaires, si vous prenez également le lancement du processus de la dématérialisation qui a été une forte commande sociale, tous ces éléments militent en faveur d’un vote pour notre organisation pour qu’on puisse continuer à assurer la mise en œuvre de nos politiques qui ont pour but d’améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants du Sénégal». En d’autres termes, El Hadj Malick Youm demande aux enseignants de continuer à avoir confiance au Saemss. Une organisation syndicale dont les membres, assure-t-il, savent qu’ils ont «une mission sacerdotale» à perpétuer pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants basée sur la revalorisation du statut de l’enseignant. «Tout ce qui se passe maintenant dans le landerneau syndical est lié au fait qu’il y a exactement un effritement du statut. Aujourd’hui, il faudrait revaloriser la fonction enseignante, son statut, et montrer que ce dernier est la pièce motrice du processus, et également par rapport au processus de transformation du capital humain qui est le socle de toute émergence, de tout développement. Mais l’enseignant est au cœur de l’activité ainsi que l’apprenant. A partir de ce moment, il va falloir revaloriser son statut afin qu’il puisse atteindre les objectifs qui lui sont assignés dans le cadre de la mise en œuvre de sa mission hautement importante pour l’avenir de la Nation sénégalaise», a-t-il soutenu.
L’enjeu de ces élections, comme l’explique son camarade Ndongo Sarr, secrétaire général national du Cadre unitaire des syndicats du moyen et secondaire du Sénégal (Cusemss), reste en effet la rationalisation de la table des négociations, la désignation des représentants des enseignants pour les cinq prochaines années et le portage efficace des préoccupations des militants et les problèmes du système.
Pour El Hadj Malick Youm du Saemss, «ces élections sont quelque part la réalisation d’une commande de la partie syndicale. Parce qu’il était arrivé un moment où, dans le secteur de l’éducation et de la formation, on avait une prolifération d’organisations syndicales au point qu’il était difficile de trouver une entente et d’arriver à un consensus fort lors des négociations. Tout comme il était aussi très difficile de maintenir la cohésion et l’unité syndicales. Au vu de ces constats, beaucoup d’organisations syndicales avaient jugé nécessaire d’aller vers un processus de rationalisation de la table des négociations pour avoir une idée des organisations les plus représentatives qui devaient parler et agir au nom de tous les enseignants du Sénégal. C’est ce qui a donné naissance à ces dites de représentation qui se sont traduites en actes avec l’appui du gouvernement».
LE VOTE ELECTRONIQUE ET LA DISPONIBILITE DE L’INTERNET, LES CRAINTES DES ORGANISATIONS SYNDICALES
Le dépôt de candidatures d’organisations syndicales d’enseignants et de formateurs pour les élections de représentativité syndicales du 06 au 13 mars prochain se poursuit au ministère du Travail où 31 dossiers ont été déjà reçus et validés. Mais les enseignants demandent des garanties par rapport au vote électronique — l’innovation majeure de ce scrutin —, et concernant surtout la connexion Internet.
Depuis quelques jours, des représentants de syndicats d’enseignants et d’inspecteurs de l’éducation et de la formation se succèdent au ministère du Travail pour le dépôt de leurs dossiers de candidatures pour les prochaines élections de représentativité syndicale prévues du 06 au 13 mars prochains. Sur la quarantaine de candidatures attendues, les 31 ont déjà déposé leurs dossiers. Parmi celles-là, 23 s’affronteront dans le collège du moyen-secondaire et 23 dans celui du préscolaire et de l’élémentaire. Les formateurs(principalement les inspecteurs de l’éducation) ont remis 9 dossiers. Le Cusemss et le Saemss, inscrits dans le «Collège du moyen-secondaire» en tant que syndicats d’ordre du moyen secondaire ont déposé leurs candidatures qui ont été validées depuis le 16 janvier dernier. Ce qui, selon le directeur général du Travail et de la Sécurité sociale au ministère du Travail, M. Karim Cissé, montre l’intérêt que les enseignants et leurs formateurs et contrôleurs portent à ces élections. Lesquelles sont à leur deuxième édition après la tenue des premières élections en avril 2017. Cependant, cette année, il y a une innovation de taille qui est le «vote électronique». Un vote numérique qui permet aux militants de rester chez eux et, à l’aide de leur smartphone ou ordinateur, glisser leur bulletin de manière virtuelle dans l’urne. Le secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss), El Hadj Malick Youm, pense que ce vote électronique peut être un moyen efficace de gérer le processus électoral. Toutefois, le Saemss assortit ce processus de vote électronique d’un certain nombre d’exigences. «Le vote électronique oui. Pourvu que le gouvernement puisse assurer la disponibilité de la connectivité partout où les militants devraient voter, également assurer la sécurité et la transparence du processus électoral. Qu’il n’y ait donc pas de vol. Qu’il n’y ait pas de détournement de la volonté des enseignants. Qu’il y ait surtout un dispositif de suivi qui pourra permettre à tous les syndicats d’avoir des représentants», liste El Hadj Malick Youm. Concernant le dernier point noté, le syndicaliste considère que c’est le rôle de la commission électorale nationale qui doit veiller à ce que ces élections puissent se dérouler en toute transparence. «Si ces trois exigences sont satisfaites, évidemment le Saemss milite en faveur du vote électronique. Mais il faut surtout qu’on puisse s’assurer que le dispositif mis en place sera capable de supporter le vote. Parce que le secteur de l’éducation et de la formation, c’est 100 000 enseignants. Ce n’est pas évident de faire voter tout ce monde si on n’a pas mis en place une application solide. Si tous ces gens veulent voter et qu’il y a un bon groupe, cela peut créer des bugs». Autant d’aspects techniques que l’Etat devra gérer en amont, selon Youm. Des exigences qui semblent d’autant plus fondées que «dansle Sénégal des profondeurs, il n’a pas une connectivité suffisante. Ce sans compter les défaillances techniques dans le réseau avec des applications qui buggent quelquefois», dixit le secrétaire général du Syndicat démocratique des enseignants libres du Sénégal (Sydels), Pape Mamadou Kane.
POSE DE PREMIERE PIERRE DU STADE MUNICIPAL DE CAMBERENE
Le ministre des Sports, Yankhoba Diattara, a procédé jeudi à la pause de la première pierre du stade municipal de Cambérène (région de Dakar) dont le délai de livraison est fixé à 24 mois pour un coût d'un milliard neuf cent cinquante millions de francs
Dakar, 3 fév (APS) - Le ministre des Sports, Yankhoba Diattara, a procédé jeudi à la pause de la première pierre du stade municipal de Cambérène (région de Dakar) dont le délai de livraison est fixé à 24 mois pour un coût d'un milliard neuf cent cinquante millions de francs CFA, a constaté l'APS.
"Le stade de Cambérène est une doléance de plus de trente ans des populations de Cambérène. Et le chef de l'Etat a décidé d'offrir à Cambérène un stade municipal aux normes", a déclaré Yankhoba Diattara.
“Ce sera sur 24 mois et nous allons travailler à ce que ce stade soit réalisé dans les délais réduits et raisonnables”, a insisté le ministre, soulignant que “la grande vision du chef de l'Etat pour un sport modèle et performant, c'est la réalisation d'infrastructures sportives de qualité”.
LA DECLARATION D’AGADIR ADOPTEE
Le Maroc a abrité le 31 janvier 2023, à Agadir, la deuxième session de la conférence de Haut Niveau « pour une intégration scientifique, économique et environnementale en faveur de l’économie bleue »
Le Maroc a abrité le 31 janvier 2023, à Agadir, la deuxième session de la conférence de Haut Niveau « pour une intégration scientifique, économique et environnementale en faveur de l’économie bleue ». Une conférence à laquelle a pris part notre pays, représenté par le ministre des Pêches et de l’Economie maritime, Pape Sagna Mbaye, à la tête d’une forte délégation comprenant notre ambassadrice au Maroc, le conseiller spécial du président de la République, en charge des activités de pêche, le secrétaire général du ministère, le directeur du Port de pêche de Dakar, Seydou Touré, représentant le directeur général du Port Autonome de Dakar, Mountaga Sy. Outre le Sénégal, des représentants d’autres Etats, d’organisations internationales et régionales ont pris part à cette rencontre en présence d’un représentant de la Commission européenne. Au terme des travaux présidés par Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts du Royaume du Maroc, les participants ont adopté une déclaration dite d’Agadir.
Dans cette déclaration d’Agadir dont nous avons copie, les participants saluent l’initiative prise parle Royaume du Maroc, dans le cadre de l’Agenda d’action de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, lancé lors de la CoP22 tenue à Marrakech et concrétisée par la plateforme Blue Belt. Ils encouragent la mise en place des mécanismes de promotion de l’innovation et de conception de projets durables dans le domaine de la pêche et de l’aquaculture dont l’objectif est de préserver et conserver les écosystèmes marins. Également, ils ont souligné que les océans et les activités économiques et sociales qui sont liées jouent un rôle stratégique dans l’économie bleue des pays africains et leur développement durable.
La déclaration d’Agadir a aussi constaté que les écosystèmes marins sont menacés par l’augmentation significative de l’impact cumulé, en particulier en raison du changement climatique mais aussi de la pêche, et de la pollution. Par conséquent, les participants ont réitéré la nécessité de faire aboutir les actions fixées dans l’Agenda 2030, et ses Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment l’ODD 13 sur la lutte contre les changements climatiques et particulièrement l’ODD 14 sur la vie aquatique visant la conservation et l’exploitation soutenable des océans et des mers. Ils ont ainsi confirmé leur volonté d’asseoir une coopération étroite entre les pays et les organisations internationales, régionale et sous- régionales conformément aux dispositions des articles 117 et 118 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS) qui soulignent le devoir de coopérer entre les parties tout en rappelant les conclusions alarmantes de la conférence biennale de l’ONU sur les océans (Lisbonne 2022), appelant la communauté internationale à accélérer la réalisation de l’ODD 14, pour un océan productif soutenant un approvisionnement alimentaire durable et l’économie Bleue.
Sur l’intégration des considérations climatiques et éco-systémiques dans les économies Bleues, la déclaration d’Agadir affirme que c’est un pré requis pour la sécurité alimentaire à long terme, le développement humain et l’utilisation soutenable des Océans et de leurs multiples ressources. Dans ce registre, elle a rappelé la nécessité d’un ancrage des activités maritimes, en général, et halieutiques en particulier, dans le cadre de l’économie bleue comme approche de développement intégré, source de nouvelles opportunités économiques prometteuses, valorisant le capital naturel et social.
Un océan résilient !
Pour ce qui est de l’importance vitale d’accroître la contribution du continent africain aux efforts mondiaux de renforcement des sciences océaniques, dans le cadre de la Décennie pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030), aux fins de soutenir un développement inclusif, la déclaration d’Agadir rappelle l’impérieuse nécessité d’encourager la recherche scientifique, l’expertise, l’innovation, les systèmes d’observation des océans, les partenariats multi-acteurs et les synergies pour mettre en œuvre une approche intégrée et écosystémique de tous les secteurs de l’économie bleue, basée sur la science
Les participants ont aussi partagé une vision commune notamment pour un océan résilient et un système de production alimentaire des produits de la mer durable, fondés sur la science et ont affirmé que la structuration de l’action stratégique devra se baser sur les trois piliers suivants dans le cadre de l’initiative Blue Belt. Il s’agit de développer et maintenir à long terme des observations côtières et océaniques de haute qualité ; d’intégrer l’ensemble des acteurs halieutiques dans le processus de durabilité pour aboutir à une résilience climatique et économique et, enfin, de promouvoir et soutenir des pratiques aquacoles durables et contribuer à l’adaptation et l’atténuation du changement climatique.
FINALE CHAN, LES LIONS FACE AUX FENNECS D'ALGERIE LE SAMEDI
L’équipe nationale de football du Sénégal va défier samedi en finale du Championnat des Nations des football (CHAN) celle d’Algérie, pays organisateur, de cette compétition.
Dakar, 3 fév (APS) - L’équipe nationale de football du Sénégal va défier samedi en finale du Championnat des Nations des football (CHAN) celle d’Algérie, pays organisateur, de cette compétition.
Les Lions locaux vont tenter, au stade Nelson Mandela de Baraki, d’entrer dans les annales du football sénégalais, après la première Coupe d'Afrique des Nations (CAN) remportée par l’équipe nationale A, en février 2022, au Cameroun, en battant l’Egypte.
Pour cette finale du CHAN, les Lions locaux, sous la houlette de leur entraineur Pape Thiaw, vont essayer de décrocher le premier trophée du CHAN face aux fennecs d’Algérie.
Une mission qui ne sera pas chose facile pour le milieu de terrain Lamine Camara, une des révélations du tournoi, et ses partenaires pour succéder aux Lions de l'Atlas du Maroc, vainqueur du CHAN 2020.
Les fennecs locaux d’Algérie, évoluant à domicile, vont tenter de faire oublier une année 2022 globalement douloureuse pour le football algérien, marquée par une élimination au premier tour de la dernière CAN au Cameroun et une non-participation au mondial du Qatar.
Les Lions vont essayer de surfer sur la dynamique de succès du football sénégalais depuis quelques années avec une première Coupe d'Afrique des nations et une deuxième qualification consécutive au mondial, entre autres .
Les Sénégalais auront aussi en tête d'effacer les souvenirs de la défaite des Lions seniors face aux fennecs, en finale de la CAN, en 2019 en Egypte.
La particularité du CHAN est que les équipes participantes ne peuvent aligner que des joueurs évoluant dans les clubs de leur pays. La CAF a initié cette compétition en 2009, dans le but de contribuer à la promotion du football africain.
Le palmarès du CHAN :
2020 : Maroc
2018 : Maroc
2016 : République démocratique du Congo
2014 : Libye
2011 : Tunisie
2009 : République démocratique du Congo
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL AUTORISE L’USAGE D’UN DECRET PRESIDENTIEL A LA PLACE D’UNE LOI
Accélération de la baisse des prix des loyers, Les sept Sages du Conseil constitutionnel, sous l’égide du président Badio Camara, ont été saisis par le gouvernement, le 26 janvier 2023, pour une « délégation » de la loi de 2014
Depuis son annonce au lendemain d’une rencontre sur la consommation, tenue à la présidence de la République sur convocation du chef de l’Etat Macky Sall, le samedi 5 novembre 2022, en présence des commerçants et des industriels, la baisse des prix des loyers devrait aboutir à une décision définitive. En effet, saisi d’une requête parle Premier ministre, le Conseil constitutionnel s’est dit favorable. Ainsi, le président Macky Sall peut désormais signer un décret pour accélérer et matérialiser cette décision qui reste une demande sociale
Les sept Sages du Conseil constitutionnel, sous l’égide du président Badio Camara, ont été saisis par le gouvernement, le 26 janvier 2023, pour une « délégation » de la loi de 2014.Désormais, à la place d’une loi, un décret sera adopté pour une baisse du prix des loyers visant à donner un coup de pouce aux citoyens sénégalais face à la cherté de la vie. Cette option de baisse pourrait être favorable et profitable au pouvoir d’achat des populations.
La requête du gouvernement, signée ce 01 février 2023, pourrait entraîner une baisse de 5 % sur les loyers de plus de 500.000 FCFA, de 10%sur ceux compris entre 300.000 francs et 500.000 francs et une baisse de 20 % sur les loyers inférieurs ou égaux à 300.000 FCFA. La mesure sera effective après la publication du décret présidentiel. Probablement, les Sénégalais exposés à la torture des bailleurs vont pousser un ouf de soulagement dans les prochains jours voire les prochaines heures.
Cependant des mesures d’accompagnement sont prévues parle gouvernement avec la mise en place d’une Commission de régulation du loyer à usage d’habitation. Ceci pour assurer le strict respect de la mesure de baisse des prix de loyer. Reste à savoir si les bailleurs accepteront d’appliquer cette baisse à forts relents électoralistes ! Et ça, c’est une autre paire de manches…