Les Lions ont battu le Qatar grâce au collectif, a déclaré le sélectionneur national, Aliou Cissé, lors d’une conférence de presse donnée peu après la victoire obtenue aux dépens du pays hôte, pour la deuxième journée de la poule A de la Coupe du monde
‘’Aujourd’hui, nous avons gagné collectivement, et lundi nous avions perdu collectivement’’, a-t-il dit en faisant allusion à la défaite du Sénégal devant les Pays-Bas, lors de l'entrée en lice des Lions dans ce Mondial.
‘’Si nous avons gagné aujourd’hui, c’est parce que les garçons qui ont débuté la rencontre ont fait du bon boulot, et les autres, les remplaçants, ont continué le travail’’, a dit le technicien sénégalais.
Les Lions du Sénégal, après avoir raté leur entrée en lice dans la Coupe du monde, ont relancé leur participation en battant le Qatar.
‘’Les individualités ne sont pas importantes. Aujourd’hui, c’est le collectif qui a gagné’’, a insisté Aliou Cissé, disant être ‘’satisfait’’ de la victoire obtenue contre le Qatar.
Mais ce résultat, même positif, ‘’n’est pas une fin en soi’’, a souligné le sélectionneur du Sénégal.
‘’Notre objectif, c’est de sortir de ce groupe-là. Chaque match est une finale pour nous’’, a-t-il soutenu, laissant entendre que le Sénégal a joué ses deux premiers matchs avec cet état d'esprit, même si les Lions n'ont pas été, selon lui, récompensés de leurs efforts contre les Pays-Bas.
‘’Gagner ce match-là donne un sens à notre travail et motive les garçons à travailler’’, a insisté Aliou Cissé en parlant de la victoire sur le Qatar.
Selon lui, les Lions ont déjà tourné la page et préparent désormais le dernier match de poule prévu mardi, contre l’Equateur.
par Amadou Tidiane Wone
REDÉFINIR NOS TRAJECTOIRES ET ALLER DE L'AVANT
Rien de vraiment définitif ne nous lie au modèle de production mondial où nous comptons pour si peu. Ayons le courage de tenter une nouvelle aventure humaine autour des valeurs spirituelles et culturelles dont nos peuples regorgent
Le modèle de « développement » que nous impose l'Occident, à pas forcés, depuis notre rencontre brutale il y a plusieurs siècles, repose sur l'esprit de compétition. La quête effrénée de scores et de performances pour soi, mais surtout au détriment des autres ! Cet état d’esprit dans la réalité, est violent dans son essence. Il mine et détruit les relations sociales interpersonnelles. Il rend conflictuelles les rapports politiques et corrompt les échanges économiques. A plus ou moins long terme, et sous ce modèle, la vie en société redevient une jungle et la loi du plus fort reprend progressivement le dessus.
Or, l’histoire de l’humanité allait dans le sens d’une maitrise de la violence, par la mise en œuvre de lois et de règlements de plus en plus raffinés pour protéger l’espèce humaine de sa propre folie. Il semble hélas, que par une négligence coupable, les forces de l’esprit se sont laissées progressivement dominer par « la bête » ou, tout simplement, la bêtise ! De l’antiquité à nos jours, l’évolution des rapports sociaux a connu des hauts, avec l’édification d’aires de civilisation majeures sur tous les continents. Celles-ci ont apporté à l’humanité des œuvres culturelles inscrites dans la mémoire universelle. Mais aussi des chefs-d’œuvre artistiques intemporels dont certains sont versés au patrimoine mondial de l’Humanité. Mais parfois, l’Histoire a connu des bas, des balbutiements qui se traduisent par des guerres, des famines, des ruines et de la désolation. Il semble que nous soyons au bord d’une telle abîme en ce début du troisième millénaire et du 21ème siècle pourtant porteurs de tant de rêves pour l’homme et pour tous les hommes.
Que nous arrive-t-il donc au point où, ce soit les marchands de canons, les industriels de la guerre qui inspirent et suscitent le devenir du monde ?
Car, à y regarder de près, les gouvernements des pays les plus puissants du monde agissent sur commande des conglomérats industriels et militaires ! La notion de sécurité intérieure déborde les frontières de territoires donnés pour se jouer sur les territoires d’autrui. Ainsi, la lutte contre le terrorisme en Amérique et en Europe se joue au Sahel, en golfe de Guinée ou au moyen Orient. Une forme d’exportation de la violence et de l’expérimentation d’armes nouvelles semble trouver un lieu de légitimation juridique et moral (?) à travers les nombreuses résolutions des Nations-Unies qui semblent de moins en moins efficientes.
Ainsi, les terroristes sont devenus des employés, d’une puissance contre une autre, pour exercer impunément sur le sol d’un pays tiers, généralement riche en ressources stratégiques. Grosse la ficelle ! Car, comment comprendre, qu’un simple groupe armé puisse résister, pendant des années, face à une armée nationale. Surtout lorsque celle-ci bénéficie du « soutien de la communauté internationale ? »
Quelque chose ne tourne pas rond dans ces affaires là…
Pour dire, tout simplement, que l’hypocrisie est devenue la règle. Soutenue par une lâcheté collective et immorale des dirigeants du monde attachés à leurs privilèges au mépris du bien-être de l’espèce humaine.
Devenir meilleur pour soi-même, en fournissant des efforts sur soi, d’abord, me semble être la meilleure voie pour réinventer un avenir pour l’espèce humaine. Il est encore temps de faire demi-tour ! Récuser de toutes nos forces le modèle destructeur de la planète qu’aucune COP, de la 21ème à la 27ème, ne parvient à freiner. Des fausses solutions sont proposées face à de sérieux problèmes. Des experts en tous genres, des politiciens sans inspiration, bavardent pendant quelques jours et prennent rendez-vous pour la session prochaine pour dire les mêmes choses. Sur les mêmes sujets…Et ça tourne en rond, en perdiems consistants, pendant que la terre agonise et que les humains souffrent.. Infiniment !
Il est encore temps de redéfinir nos trajectoires humaines et nous, pays pauvres, en serions les premiers capables au vu de notre déconnexion du modèle dominant dont nous ne sommes que les victimes. Rien que des victimes. Trop consentantes cependant.
Rien n’est irréversible pour des pays où presque rien n’est vraiment engagé. Rien de vraiment définitif ne nous lie au modèle de production mondial où nous comptons pour si peu. Ayons le courage de tenter une nouvelle aventure humaine autour des valeurs spirituelles et culturelles dont nos peuples regorgent. Il suffit, pour cela de retirer les œillères de l’école occidentale et de ses sous-entendus cruels, pour voir le monde autrement ! Vivre et grandir différemment.
EXCLUSIF SENEPLUS - La justice ne peut pas être absente lorsqu’il s’agit de liberté d’expression. Le lancement d’alerte existe partout, le Sénégal ne peut pas s’en affranchir. Certains juges devraient se demander à quoi servent ces incarcérations ...
Molière a mis ces propos dans la bouche de son faux dévot Tartuffe saay saay invétéré accro du voyeurisme sexuel.
Le voyeurisme existe aussi dans la vie politique et sociale, exercé de façon noble par les journalistes d’investigation qui font des révélations sur de "coupables pensées". Ici, les Tartuffe sont des dirigeants politiques indignes, des crapules détourneurs de deniers publics et celles de la finance internationale qui se parent du manteau de la respectabilité pour couvrir au public leurs "coupables pensées", c’est-à-dire leurs méfaits.
C’est au 19ème siècle aux États-Unis que l’on fait remonter l’origine du journalisme d’investigation (ou d’enquête), avec Josef Pulitzer citoyen américain d’origine hongroise. Il exhortait ses disciples à exposer au grand jour auprès de l’opinion tout ce qui est sale coup, escroquerie, dissimulé sous le manteau du secret. Il crée en 1904 le Prix Pulitzer de récompense des citoyens américains qui s’illustrent dans cette voie.
C’est ainsi que le journalisme d’investigation s’est mis à traquer toutes les opérations de corruption politique et financière, de dissimulation, de mensonge et manipulation, etc. Bref, le journaliste d’investigation s’inscrit de plain-pied dans les valeurs éthiques et intellectuelles de vérité, raison et justice. Ce qui implique un travail de longue haleine sur des semaines, des mois, pour la recherche et la consultation de documents estampillés « Secret » pour protéger des personnalités d’influence, mais utiles pour le public qui doit savoir. Il n’est pas déshonorant d’accéder à ces documents en regardant par le trou de la serrure et par recours à des informateurs. C’est une des facettes de toute démocratie. La règle d’or du journaliste d’investigation est de ne jamais divulguer ses sources. Homme d’honneur, mais pas homme donneur. Le journaliste d’investigation n’est pas obligatoirement un journaliste professionnel sorti d’une école de journalisme, travaillant avec des dépêches d’agences. De grands journalistes n’ont jamais mis les pieds dans une école de journalisme.
Cela dit, on pourrait écrire des livres sur les cas de scandales révélés par des journalistes d’investigation dans le monde.
Aux Etats-Unis
Rien qu’aux Etats-Unis, citons ces deux exemples.
En 1904, Ida Tardelle, ancienne enseignante passée au journalisme d’investigation écrit un livre véritable brulot Histoire de Standard Oil Company dans lequel elle a le cran de dénoncer les pratiques de son propriétaire, un des hommes les plus riches des Etats-Unis, John D. Rockefeller qui ne respecte pas la loi anti-trust. Ce qui lui vaut d’être sanctionné. Elle sera considérée comme une héroïne.
Le cas le plus connu parce que plus récent et politique est le Watergate. En 1972, deux journalistes du Washington Post Bob Woodward and Carl Bernstein révèlent que dans la nuit du 17 juin, des membres du Parti Républicain du président Richard Nixon sont entrés dans le local du Parti Démocrate dans l’immeuble Watergate à Washington pour y installer des écoutes téléphoniques. Accusé d’avoir entravé l’action de la Commission d’enquête du Sénat sur l’affaire, Nixon a été obligé de démissionner le 8 août 1974.
Dans ce pays, le journalisme d’investigation est bien vu tant qu’il s’agit d’affaires domestiques. Mais lorsque des scandales sont révélés au niveau de la politique étrangère du gouvernement, le journaliste d’investigation est vite accusé d’espionnage, ce qui le situe sur un registre autre que celui de la liberté d’expression garantie par la Constitution. Des citoyens américains comme Edward Snowden en ont été victimes. Le cas le plus connu est celui de l’Australien Julian Assange fondateur du site Wikileaks (leaks signifiant fuites) révélant, entre autres, les tueries de civils perpétrées par l’armée américaine en Irak dans les années 1990, les tortures sur les prisonniers irakiens à la prison d'Abu Ghraib…
En Europe
On peut s’en tenir ici à deux pays : France et Belgique.
En France aussi le journalisme d’investigation a contribué à la chute de chefs d’État. Giscard d’Estaing a perdu sa réélection en 1981 à la suite de la révélation de ‘’L’Affaire des diamants’’ (diamants qui lui ont été remis par Bokassa). Le scandale a été divulgué par le journaliste d’enquête le plus connu du pays, Pierre Péan, en collaboration avec l’hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné. Pierre Péan s’est illustré aussi dans la dénonciation de la Françafrique avec les pratiques ténébreuses de Jacques Foccart.
Le site Mediapart est créé en 2008 par un groupe de journalistes français pour faire du journalisme d’enquête. Ses articles sont lus sur abonnement en ligne. Leurs révélations ont été à l’origine de démissions de ministres et ont contribué à la non réélection de Sarkozy en 2012 pour avoir reçu des fonds de Khadafi en financement de sa campagne électorale, et d’avoir dépassé les montants autorisés. Du fait de ces révélations, Sarkozy n’en a pas encore fini avec la justice française.
En 2019, Mediapart divulgue la vente d’armes par la France à l’Arabie Saoudite et aux Émirats Arabes-Unis au moment où leurs armées bombardent le Yémen, tuant des civils. Le ministère des Armées dépose une plainte en invoquant une « compromission du secret de la défense nationale ».
Le groupe a souvent été traduit en justice par des mis en cause, avec ces accusations : « dérapages très graves », « méthodes totalement anti-démocratiques », « méthodes fascistes », « faux et usages de faux », « recel de faux », « publication de fausses nouvelles », « diffamation ». Cette panoplie constitue le leitmotiv sempiternellement brandi dans tous les pays où l’on cherche à réfuter et à réprimer des journalistes d’investigation.
Mais dans le cas de Mediapart, le Parquet de Paris n’engage aucune poursuite contre le média qui en 2021 déclare n’avoir perdu que cinq procès sur 200 contre des particuliers.
Le journalisme d’investigation se poursuit dans le pays avec des journaux comme Le Canard Enchaîné et Le Monde, l’émission TV Cash Investigation de France 2.
En Belgique, Michel Collon se présente comme le journaliste de la désinformation, de la réinformation, pourfendeur du médiamensonge. Il a créé le collectif indépendant Investig’Action. Il s’est beaucoup investi dans la lutte contre la diabolisation de Khadafi, révélant toutes les preuves de son innocence dans les attentats dont il était accusé.
Internationalisation du journalisme d’investigation
Le journalisme d’investigation s’est internationalisé avec la création de structures mettant en rapport des acteurs de différents pays, financées par des fondations philanthropiques.
En 1997 est créé le Consortium international des journalistes d’investigation employant 280 journalistes collaborant sur une centaine de pays. Le siège est à Washington avec des bureaux dans des pays européens. La structure d’origine est le Centre d’intégrité publique (‘’Center for Public Integrity’’) engagé dans le crime international et la corruption.
Le Consortium collabore avec des organes de presse nationaux comme Washington Post, New York Times aux Etats-Unis, The Guardian au Royaume Uni, Süddeutsche Zeitung en Allemagne, Le Monde en France.
Des révélations sont faites sur le phénomène d’évasion fiscale des multinationales dans les paradis fiscaux dont les victimes sont des pays occidentaux mais aussi des pays du tiers monde. Des publications comme Panama Papers, Pandora Papers, Paradise Papers… sont maintenant dans le domaine public. En Afrique, l’enrichissement de la fille de l’ancien président d’Angola est une de leurs révélations.
Le journalisme d’investigation intervient aussi beaucoup sur le terrain social et humain en dénonçant des pratiques alimentaires préjudiciables à la santé des populations, les dégâts causés par les prothèses et implants médicaux, les conditions de travail inhumaines dans certains pays d’Asie, le travail d’enfants en Afrique …etc.
Les organisations internationales (Commission des droits humains et Comité des droits humains de l’Onu, Unesco) et régionales (Conseil de l’Europe, Commission africaine des droits humains) s’activent dans la défense de la liberté d’expression. Unesco a publié un Manuel du journalisme d’investigation dans lequel il est dit que la mission est d’exposer des sujets qui sont cachés délibérément par quelqu’un en position de pouvoir ou accidentellement.
Journaliste d’investigation et lanceur d’alerte.
Le terme whistleblower vient des Etats-Unis, rendu en français par lanceur d’alerte. Le lanceur d’alerte est un individu homme ou femme, qui dans son lieu de travail (public ou privé), constate des irrégularités, des injustices, des actes répréhensibles qui le choquent. N’y pouvant rien, animé par ses valeurs éthiques et son patriotisme, il entre en dissidence, met la main sur des documents compromettants qu’il transmet à l’extérieur à des médiats influents ou à des journalistes d’investigation de renom, pour en informer le public. Le journaliste d’investigation collabore étroitement avec le lanceur d’alerte qui est souvent son fournisseur. Les deux fonctions peuvent aussi être réunies dans la même personne.
Avec ces révélations qui s’attaquent à de gros intérêts, ils sont tous deux exposés aux foudres des États et à des agressions physiques. A la suite de l’assassinat d’une lanceuse d’alerte indienne révélant des scandales financiers de grosses huiles de son pays, des organisations spécifiques ont vu le jour en 2018 : Whistleblower International Network en Ecosse, Maison des lanceurs d’alerte en France où prennent part des groupes comme Attac, Greenpeace, Mediapart, Transparency International, des syndicats. Il s’agit d’accompagner les lanceurs d’alerte et d’améliorer leur protection, de leur proposer des conseils juridiques pour faire valoir leurs droits, de leur donner un accompagnement psychologique.
L’accent est mis sur le principe sacro-saint de non divulgation des sources des journalistes, caractéristique essentielle du droit à l’information. Demander à un journaliste l’identité de son informateur est une violation de la liberté d’expression. Cela est mentionné expressément dans la Résolution 33/2du Conseil des Droits Humains de l’Onu adoptée le 29/09/2016 par des pays comme le Sénégal.
Liberté d’expression et répression
Une brève revisite de l’histoire intellectuelle s’impose ici. En 1926 le premier théoricien de l’Intellectuel, l’Italien Antonio Gramsci est condamné dans son pays à une peine de prison de 20 ans, 4 mois et 5 jours, avec ce mot du procureur : Pour vingt ans nous devons empêcher le fonctionnement de ce cerveau. C’est en prison que Gramsci a rédigé l’essentiel de son œuvre : 2248 pages de réflexions sur la société, consignées dans Cahiers de prison.
Le général de Gaulle, président de la République française, avait retenu la leçon. Dans un entretien avec Charles Desjardins, il reconnaît que lors des troubles occasionnés par la guerre d’Algérie, pressé par son entourage pour faire arrêter Jean Paul Sartre, il a répondu : On n’emprisonne pas Voltaire. Et d’ajouter :
Sartre, à l'image de Villon, Voltaire et Romain Rolland en leurs temps, causa bien des tracas aux pouvoirs publics, mais il n'en est pas moins indispensable que la liberté de pensée et d'expression des intellectuels demeure respectée dans toute la mesure compatible avec l'obéissance aux lois de l'État et avec le souci de l'unité de la nation.
De Gaulle raconte aussi que lorsqu’il reçoit de Sartre une lettre à propos du Tribunal de Stockholm contre les crimes de guerre, il commence sa réponse par « Mon cher maître ».
Le cas Sénégal
Le journalisme d’investigation se veut l’œil public, le chien de garde, le défenseur de la liberté d’expression, le révélateur de ce qu’on cache et que le public veut et doit savoir. Ce que les autorités sénégalaises tardent à comprendre après avoir signé les conventions internationales qui en assurent la garantie.
Certains juges qui ont une propension frénétique, mais sélective, à emprisonner devraient se ressaisir et se demander à quoi servent ces incarcérations intempestives. Les deux Sénégalais les plus incarcérés sous ce régime, sont de par la volonté des populations, devenus depuis quelques mois députés, en plus l’un maire de la capitale. N'est-il pas arrivé ici et ailleurs que quelqu’un passe de la prison au palais présidentiel ? Le sens inverse aussi. Il est des emprisonnements dont on sort et parle la tête haute, parce que ne relevant pas de l’infamie.
Le journaliste Mamadou Oumar Ndiaye dans une intervention récente (Le Témoin, 8/11/2022) nous rafraîchit la mémoire sur son arrestation en 1989 à la suite d’un article écrit lors du conflit Sénégal – Mauritanie. Arrêté sur ordre du procureur, il dut sa libération à deux magistrats d’honneur Laity Kama et Maguette Diop. Des magistrats de cette trempe, insoumis, respectueux de leur serment sont légion dans l’appareil judiciaire sénégalais, faisant figure de majorité silencieuse, non nommés à des postes ‘’stratégiques’’. La justice ne peut pas être absente lorsqu’il s’agit de liberté d’expression.
Aucun régime ne peut museler les Sénégalais. Senghor, avec son régime de parti unique et d’Info unique (Dakar-Matin puis Le Soleil) pensait avoir tout verrouillé. Mais à son grand dam, des tracts circulaient régulièrement de mains en mains, révélant tout ce que faisait et cachait son gouvernement. Désabusé, il se résolut à ironiser sur ce qu’il appelait Radio Cancan, pour tenter de faire croire, mais en vain, que ce médiat de fortune ne débitait que des sornettes. Des lanceurs d’alerte proches de lui étaient passés par là, à son insu.
Le lancement d’alerte, qui va de pair avec la liberté d’expression, existe partout dans le monde, tapi dans toutes les structures des États. Un microcosme comme le Sénégal ne peut pas s’en affranchir.
Pape Alé Niang est de la race des grands journalistes d’investigation. Ce que le régime actuel ne lui pardonne pas, c’est d’avoir durant des années, révélé des crimes économiques impunis de membres du pouvoir, des directeurs bien-pensants ayant dépassé l’âge de la retraie maintenus à leurs postes, des vidéos de réécoute de propos de Macky Sall montrant qu’il a de terribles problèmes avec la parole donnée et ses accointances avec certains magistrats soumis, etc. Il est arrêté (kidnappé, ce qui est un crime), pour avoir diffusé un document dont on a du mal à trouver quelque rapport avec les accusations portées par le procureur.
Le document en question a l’allure d’un feuilleton dans lequel défilent différentes personnes (des officiers gendarmes). Mais tout ce remue-ménage tourne autour d’une toile de fond : L’affaire de la « violée » du salon de massage. Le document dont l’authenticité n’est pas contestée, montre l’implication de hautes personnalités de l’État dans ce qui ne peut pas être une affaire privée entre un citoyen et une citoyenne. Jusque-là le public ne disposait que d’indices du complot d’État pour éliminer un opposant politique, compte tenu des agissements maladroits et visibles de petits politiciens du pouvoir envoyés au charbon. Il n’est plus besoin d’être grand clerc pour constater la preuve du complot d’État, aussi visible que le nez au milieu du visage.
Ce que le document met à nu c’est la substantifique moelle, terme que nous devons à l’écrivain du 16ème siècle François Rabelais. L’auteur du roman Gargantua donnait au lecteur une leçon de lecture d’un texte : par une lecture attentive et une méditation assidue, rompre l'os pour sucer la substantifique moelle. Ce qu’il appelle ‘’substantifique moelle’’, c’est la quintessence du texte, le noyau dur. Les anglophones l’appellent nitty gritty .
Pape Alé Niang une fois sorti de prison, devra tout de même faire preuve de reconnaissance en remerciant ce régime gaffeur et maladroit pour lui avoir rendu un hommage incommensurable : l’auréole du martyr. Avec une audience nationale et internationale assortie d’une désormais peu honorable réputation pour ses persécuteurs.
JOUER POUR LE SÉNÉGAL A ÉTÉ UNE DÉCISION DU CŒUR
Il y a un an, Ismaïl Jakobs, natif de Cologne et âgé de 23 ans jouait les U21 allemands. Aujoud'hui, il défend les couleurs du Sénégal au mondial. Pourtant le matin même, il n’était pas qualifié. C'est à quelques heures qu'il a été autorisé.
En remplaçant Abdou Diallo à une demi-heure de la fin contre les Pays-Bas, Ismaïl Jakobs, natif de Cologne et âgé de 23 ans, a joué au plus haut niveau dès sa troisième sélection avec le Sénégal, après deux matchs amicaux en septembre. Pourtant le matin même, il n’était pas qualifié. Mais la lettre tant attendue de la Fédération internationale est arrivée avant le match. Avant le Mondial, le joueur de l’AS Monaco avait évoqué pour Ligue 1.fr les raisons de son choix de passer de l’Allemagne au Sénégal et de l’importance de représenter les Lions.
Il y a un an vous étiez encore avec les U21 allemands. Et aujourd’hui, vous allez disputer la Coupe du Monde avec le Sénégal. Pouvez-vous expliquer ce choix ?
Il s’est fait en concertation avec ma famille, mais aussi avec les conseils de mon entourage et de mon agent. Le sélectionneur (Aliou Cissé) est venu un jour me voir pour m’en parler. Ma décision de jouer pour le Sénégal a été celle du cœur et pas influencée par l’idée que cela me permettrait de jouer la Coupe du Monde 2022. Avant tout, j’aime ce pays. Il y a beaucoup de fierté à défendre les couleurs du Sénégal. C’est un rêve pour moi et pour tout joueur. La Coupe du Monde est la plus grande des compétitions. Je suis fier d’avoir la possibilité de la disputer.
Quels éléments sont entrés en ligne de compte pour vous tourner vers la sélection sénégalaise ?
Depuis que je suis jeune, je savais que j’aurai la possibilité de jouer pour l’un de ces deux pays. Je trouve que le Sénégal a quelque chose de spécial, car tous les Sénégalais sont unis derrière les Lions, qui est « la » grande équipe du pays, quand en Allemagne, les supporters sont aussi très tournés vers les clubs. Je ressens un soutien total des Sénégalais. Peu importe dans quel club vous évoluez ou dans quel pays vous jouez, les supporters sont toujours avec vous.
« Aucun souci d’intégration »
Parlez-nous de cette double culture, allemande et sénégalaise.
Je prends cela comme une chance et une force. Je n’ai aucun mal à m’adapter à ces deux cultures, car j’ai grandi au contact des deux. Si j’ai commencé avec la sélection allemande chez les jeunes, passer avec le Sénégal s’est fait sans problème pour moi.
Votre premier rassemblement en septembre dernier s’est donc déroulé sans problème ?
Tout le monde a été génial avec moi ! Je n’ai eu aucun souci d’intégration. Finalement, le fait de ne pas bien parler le français n’a pas été trop un problème pour moi. L’ambiance au sein de la sélection est très familiale, donc je m’y suis rapidement bien senti.
Enfin, vous avez l’opportunité d’avoir une place dans le onze-type d’Aliou Cissé. Est-ce un objectif lors de la Coupe du Monde ?
Je viens d’arriver dans l’équipe, donc c’est compliqué de parler de ma place ou de réclamer quelque chose. Je veux d’abord être avec le Sénégal et donner mon meilleur. Évidemment, j’ai l’ambition d’être sur le terrain, mais ma position est résolument celle de latéral gauche dans cette équipe, et pas plus haut sur le terrain. Normalement, il n’y a donc aucune chance pour que je joue à une autre place.
MATCH SÉNÉGAL- QATAR EN RÉSUMÉ
Les Lions du football, après avoir raté leur entrée en lice dans la Coupe du monde, se sont relancés en venant à bout (3-1) du Qatar, vendredi, en match comptant pour la deuxième journée de la Coupe du monde
Doha (Qatar), 25 nov (APS) - Les Lions du football, après avoir raté leur entrée en lice dans la Coupe du monde, se sont relancés en venant à bout (3-1) du Qatar, vendredi, en match comptant pour la deuxième journée de la Coupe du monde
Fiche technique du match :
Qatar-Sénégal
Stade : Al-Thumam
Arbitres : Antonio Mateu Lahoz, Pau Cebrian et Roberto Diaz (Espagne)
Score : 3-1 pour le Sénégal
Buteurs : Boulaye Dia (41-ème mn), Famara Diédhiou-48-ème mn) Bamba Dieng (84-ème mn) et Muntari (78-ème mn)
Avertissements : I. Mohammad, A. Hassan, A. Modibo (Qatar), Boulaye Dia), Krépin Diatta, Pape Abdou Cissé (Sénégal)
Qatar : M. Barsham, Ro. Ro (M. Waad), I. Mohammad, B. Khoukhi, A. Hassan, H. Ahmed, K. Boudiaf (A. Hatem), H. Al-Haydos (M. Muntari), A. Madibo, A. Ali, A. Arif.
Entraineur : Felix Sanchez
Après un début de match timide, round d'observation oblige, les deux équipes sont petit à petit sortis de leur confort, le Sénégal profitant des changements apportés dans le dispositif d'attaque des Lions avec la titularisation de Famara Diédhiou pour porter les premiers coups.
Suite à une combinaison avec Yousouph Sabaly, Ismaïla Sarr enchaine par une frappe mais son ballon échoue sur le filet du portier qatari.
Très entreprenante, l’équipe sénégalaise déroule. Et les Lions de multiplier les attaques par Idrissa Gana Guèye (24e mn), Ismaïla Sarr (30-ème mn et 35-ème mn) dont les tentatives sont restées sans succès.
A la 41e minute, sur une énième attaque sénégalaise, la défense qatarie rate son dégagement. Boulaye Dia hérite du ballon pour un tir qui termine sa course au fond des filets adverses.
Le score ne va plus bouger jusqu'à la mi-temps.
Au retour des vestiaires, Famara Diédhiou réussit à placer une jolie tête pour reprendre à la 48e minute un corner exécuté par Ismail Jakobs. Le Sénégal double le score et pense s'être mis à l'abri mais c'est sans compter avec leur public qui redonne de la voix pour encourager l'équipe locale.
Cela a eu le mérite de faire réagir les joueurs qataris. Sollicité à deux reprises, à la 63e minute puis à 66e mn, Edouard Mendy, le portier sénégalais restait vigilant.
Les protégés de l’entraineur espagnol Felix Sanchez continue malgré tout de mettre la pression. Aliou Cissé réagit de son côté en faisant entrer plusieurs joueurs, Bamba Dieng, Iliman Ndiaye, Pathé Ciss, Pape Matar Sarr et Pape Abou Cissé.
Mais à la 78e mn, sur une longue passe transversale, Mohammad déclenche un centre qui trouve Muntari qui saute plus haut que les défenseurs sénégalais pour placer une tête et réduire le score.
Un avertissement pour les Lions qui se réveillent avec Iliman Ndiaye qui fait la différence sur une contre-attaque avant de servir Bamba Dieng qui marque le troisième but sénégalais du plat du pied.
Les Lions résistent jusqu'au bout pour conserver leur avance de deux buts au tableau d'affichage.
Avec cette victoire, les Lions se relancent après leur défaite lors de la première journée face aux Pays-Bas, 2-0.
Mardi, Kalidou Koulibaly et ses partenaires vont tenter d'arracher la qualification au second tour face à l’Equateur.
De son côté, le Qatar, pays organisateur, est presque éliminé avec deux défaites.
MINE ET HYDROCARBURES, LA CEDEAO ENGAGÉE DANS L'HARMONISATION DES POLITIQUES SECTORIELLES
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a élaboré de "nouveaux textes communautaires" en vue d'harmoniser les politiques sectorielles et d’initiation des stratégies régionales dans le domaine des mines et des hydrocarbures
Dakar, 25 nov (APS) - La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a élaboré de "nouveaux textes communautaires" en vue d'harmoniser les politiques sectorielles et d’initiation des stratégies régionales dans le domaine des mines et des hydrocarbures, a-t-on appris du Commissaire chargé des infrastructures, de l'énergie et de la digitalisation de cette organisation, Sédiko Douka.
Les textes en question ont été présentés vendredi à Dakar, à l'ouverture de la deuxième réunion conjointe des ministres des secteurs des mines et des hydrocarbures de l'espace sous-régional.
La ministre sénégalaise de l'Économie, du Plan et de la Coopération internationale, Oulimata Sarr, et sa collègue Aïssatou Sophie Gladima (Pétrole et Energies), ont pris part à cette rencontre au nom du gouvernement du Sénégal.
"Pour donner suite à ces efforts d’harmonisation, la Commission de la CEDEAO et ses membres viennent d’élaborer de nouveaux textes communautaires à soumettre à la présente réunion des ministres", a annoncé Sédiko Douka.
Il s'agit d'un projet de Code minier et pétrolier régional, ainsi qu'un un "projet de règlement" de la CEDEAO sur l’exploitation minière artisanale et à petite échelle et la stratégie de sa mise en œuvre, a-t-il précisé.
Les deux autres projets concernent un rapport d’étude sur la stratégie régionale de développement des matières premières et intrants minéraux stratégiques de la CEDEAO et un projet d’Acte additionnel sur la fusion du projet d’extension du gazoduc de l’Afrique de l’Ouest et celui du Maroc-Nigéria en un projet régional unique, a signalé Sédiko Douka.
La CEDEAO dit-il "mise beaucoup sur l’utilisation à grande échelle du gaz, aussi bien dans la production électrique que l’usage domestique", avant de déplorer le fait que les pays concernés ne parviennent pas à satisfaire la demande en électricité en raison d'un déficit de moyens de production.
Le Commissaire aux Infrastructures, à l'énergie et à la digitalisation de la CEDEAO) a salué "l’approche du Sénégal" consistant à mettre en place "un cadre institutionnel et règlementaire" pour l’exploitation imminente du pétrole et du gaz.
Selon lui, le Sénégal a fait "le bon choix" en décidant de s’inspirer des exemples de bonnes pratiques dans le domaine des hydrocarbures.
AFFAIRE PAPE ALE NIANG, LE CAP FRANCHIT UN GRAND PAS
Dans un communiqué, la Coordination des associations de Presse (Cap) annonce avoir convaincu la tutelle sur l'urgence de travailler ensemble pour la libération de Pape Alé Niang
La Coordination des associations de Presse (Cap) a été reçue en audience par le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique, Moussa Bocar Thiam, en présence de son Directeur de Cabinet, Madame Fatou Bintou Sall, et du Directeur de la Communication, Ousseynou Dieng, indique un communiqué de la Cap. Sur l’affaire Pape Alé Niang, les responsables de la presse ont « convaincu la tutelle de l’urgence de travailler ensemble pour la libération » du journaliste et directeur de publication de Dakarmatin.com. « Cette affaire a freiné tous les efforts déployés pour la tenue des Assises de la presse qui visent à réunir les conditions d’une presse professionnelle, libre et responsable », renseigne le communiqué de la Cap. Le ministre et la délégation de la Cap ont, dans ce contexte, convenu qu’il faut aller vers l’apaisement et la décrispation à propos de cette affaire.
LA STATION SOLAIRE DE SEFA FONCTIONNELLE
Le Coordonnateur du Programme des domaines agricoles communautaires (PRODAC), Djimo Souaré et le chef du service économique de l’Ambassade de France au Sénégal, Christophe Morchoine ont procédé, jeudi au lancement de la Station solaire de Séfa
Dakar, 24 nov (APS) - Le Coordonnateur du Programme des domaines agricoles communautaires (PRODAC), Djimo Souaré et le chef du service économique de l’Ambassade de France au Sénégal, Christophe Morchoine ont procédé, jeudi au lancement de la Station solaire construite, à Séfa, près de Sédhiou, qui ‘’permettra de réduire des charges et de l’empreinte du CO2 et de participer au développement économique en créant des emplois pour les jeunes’’.
Cette station solaire permettra de réduire les charges et limiter l’empreinte du CO2 tout en participant au développement économique par la création d’emplois pour les jeunes, ont expliqué les initiateurs lors d’une conférence de presse organisée à l’ambassade de France à Dakar, jeudi.
‘’Cette centrale permettra au Domaine agricole communautaires (DAC) de Séfa d’économiser environ 10 millions de francs CFA par an, d’améliorer ses capacités d’investissement dans les infrastructures et impacter le niveau de vie des personnes qui y travaillent’’, a dit Xavier Juin, le directeur du développement de Tysilio qui construit la station.
Cette infrastructure a été mise en place avec l’accompagnement du Fonds d’étude et d’aide au secteur privé (FASEP Innovation Verte) et de la Direction générale du Trésor du ministère français de l’Economie.
Pour le responsable de Tysilio, l’infrastructure va avoir un impact économique avec la réduction des coûts, un impact social avec la sécurisation des emplois de la part des entrepreneurs.
L’impact écologique aura comme conséquence le retrait de 17 000 litres de diésel, soit 170 000 kilomètres, l’équivalent de 2 allers-retours Dakar-Sédhiou.
‘’Le projet est encore dans sa phase pilote. L’idée est de faire des choses encore plus grandes en accompagnant les cinq autres DAC du Sénégal dans cette transition plus propre, plus économique et plus efficace pour atteindre la souveraineté alimentaire’’, a fait savoir Juin.
De son côté, le coordonnateur du PRODAC, Djimo Souaré, a rappelé que l’objectif était de faire du mix énergétique une réalité dans les autres DAC.
‘’Le coût du diésel grève beaucoup les budgets des Domaines agricoles communautaires. Ce projet est un premier pas vers l’installation de ce type d’infrastructure dans les autres DAC. En termes d’économie, cela va permettre d’économiser beaucoup d’argent’’, a fait valoir Souaré.
LE CORPS DU SERGENT FULBERT SAMBOU IDENTIFIÉ
Selon plusieurs médias, le corps sans vie repêché mercredi au large du Cap Manuel est bien celui du sergent Fulbert Sambou porté disparu depuis samedi dernier. Il a été identifié par sa famille
Le corps sans vie repêché mercredi au large du Cap Manuel est bien celui du sergent Fulbert Sambou porté disparu depuis samedi dernier. Il a été identifié par sa famille, selon plusieurs médias.
Une triste nouvelle pour les proches du soldat qui ont fait face à la presse hier pour lancer un cri de détresse. La famille de l’adjudant-chef Didier Badji, qui était en compagnie du sergent Fulbert Sambou, était également présente. Il est toujours porté disparu.
L’enquête est confiée à la Brigade prévôtale de la Gendarmerie nationale.