SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
17 juin 2025
L'AFRIQUE TOUJOURS LOIN DU BUT
Quatre des cinq équipes africaines prenant part à la Coupe du monde de football tardent à débloquer leur compteur but, le Ghana étant sorti du lot en marquant jeudi deux fois contre le Portugal, malgré sa défaite en première journée
Les Lions du Sénégal, la première équipe africaine à jouer au Qatar, n’ont pas réussi à marquer contre les Pays-Bas.
Malgré des statistiques intéressantes, avec 15 tirs dont quatre cadrés, les joueurs d'Aliou Cissé n'ont pas su percer le mur néerlandais de l'excellent portier Noppert.
La Tunisie, très séduisante devant le Danemark, a souvent buté sur Schmeichel. Mais les Aigles de Carthage peuvent se contenter du précieux point pris dans une poule marquée par la victoire nette de la France, le champion du monde en titre, devant l'Australie.
Le Maroc n'a pas aussi réussi à marquer devant le vice-champion en titre, la Croatie.
Très attendus au Mondial, les Lions indomptables du Cameroun n'ont pas trouvé la faille devant la Suisse. Ils sont condamnés à l'exploit face à l'ogre brésilien et à la Serbie, pour leurs prochains matchs, s’ils veulent rester en compétition.
La rageuse égalisation du Ghana, avec André Ayew, et le second but signé par Bukari face au Portugal, 2-3, suscitaient de l'espoir, mais les Black Stars ont fini par s’incliner devant le Portugal de Cristiano Ronaldo.
LE GHANA PESTE CONTRE L'ARBITRAGE
Le sélectionneur de l'équipe du Ghana Otto Addo estime que le penalty sifflé pour le Portugal est un "cadeau" offert à Christiano Ronaldo. Son équipe s'est inclinée 3-2 face au Portugal lors des phases de poule du Mondial, ce 24 novembre 2022 au Qatar
"Il n'y avait pas penalty" et celui sifflé pour le Portugal est un "cadeau" offert par l'arbitre à Cristiano Ronaldo, a estimé le sélectionneur du Ghana Otto Addo, jeudi après la défaite de son équipe (3-2) au Mondial-2022.
"Quand quelqu'un marque dans cinq Coupes du monde, on ne peut que le féliciter, mais c'était vraiment un cadeau", a-t-il déclaré en conférence de presse, alors que Cristiano Ronaldo a inscrit son premier but au Qatar, après avoir marqué dans les Coupes du monde 2006, 2010, 2014 et 2018. Une première pour un joueur de foot.
"Peut-être qu'ils dormaient"
"Il n'y avait pas penalty, c'était une mauvaise décision. Je ne sais pas pourquoi la VAR n'est pas intervenue. C'est incroyable peut-être qu'ils dormaient", a ajouté le sélectionneur du Ghana.
À la 62e minute, CR7 est tombé dans la surface et l'arbitre américain Ismail Elfath n'a pas hésité en désignant le point de penalty. Trois minutes plus tard, le Portugais de 37 ans a ouvert le score.
"On jouait le ballon et il y a un contact. Je ne sais pas ce que le VAR regardait. Mais si vous revoyez l'action, on jouait la balle, c'était même en fait une faute contre nous", ajoute Otto Addo. "J’ai demandé à des gens de la Fifa si je pouvais parler un peu avec l'arbitre (une fois le match terminé, ndlr), de façon calme, mais ils m'ont dit que ce n’était pas possible", précise le sélectionneur ghanéen.
LE SORT DU FONCIER RESTANT DE LE DANTEC RESTE À DÉTERMINER
Le ministre des finances et du budget, Moustapha Bâ, a assuré mercredi que l’état n’a pris ‘’aucune décision définitive’’ pour le foncier restant de la superficie de l’hôpital Aristide Le Dantec
‘’La reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec sera faite sur une superficie de 3,42 hectares. Le processus a démarré le 19 avril 2022 avec sept manifestations d’intérêts’’, a affirmé le ministre des finances et du budget, Moustapha Bâ, en répondant aux multiples interpellations sur l’assiette foncière de la structure sanitaire.
Selon M. Ba qui a pris part au vote du budget du ministère de la santé et de l’action sociale ‘’aucune décision définitive n’est prise quant à la cession du foncier restant de l’hôpital’’.
Pour le ministre des finances, ‘’les travaux vont durer 18 mois et Le Dantec est reconstruit dans le contexte de Dakar Medical City avec comme maitre d’ouvrage délégué le Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (FONSIS)’’.
Les députés ont examiné et adopté mercredi le budget 2023 du ministère de la santé et de l’action sociale. Il est arrêté à 272 474 429 114 CFA en autorisations d’engagements et 242 474 429 117 CFA en crédits de paiements.
La séance était dirigée par le président de l’Assemblée Nationale, Amadou Mame Diop.
LES FOOTEUX ET LE PLAISIR DE L'ÉCRAN
Les ateliers de réparation et magasins de vente de postes téléviseurs sont sollicités comme jamais avec le Mondial, une compétition très suivie par le biais du petit écran. Mais les plus jeunes, branchés aux TIC, préfèrent les téléphones portables
Le rush s'observe chez les réparateurs et vendeurs de télévision depuis dimanche, jour de démarrage de la 22e édition de la coupe du monde de football Qatar2022. C'est le cas au marché Colobane de Dakar, par exemple.
De nombreux chefs de ménage trouvés dans les allées de ce marché réputé pour les bonnes affaires cherchent à s'offrir une télévision neuve. Pas mal de personnes sont aussi là pour réparer leur téléviseur tombé en panne.
Des grossistes come Ousmane Diop, gérant de conteneurs de matériels électroniques, se frottent les mains et voient leurs affaires bien marcher.
"Je vends des postes de télévision à des revendeurs. A vrai dire, depuis quelques jours, j'ai épuisé mes stocks. Mon chiffre d’affaires grimpe depuis quelques jours. Le Mondial s'annonce bien pour nous", se réjouit-il.
A quelques mètres de là, le magasin de Baye Ndiaye croule sous les téléviseurs, d'anciens modèles comme de nouveaux.
"Les télévisions LED et les écrans plats sont les plus convoitées en cette période. Certains préfèrent aussi les téléviseurs Plasma, c'est-à-dire les anciens modèles'', renseigne le commerçant. Il note toutefois qu'il restera toujours dans les magasins des téléviseurs invendus, le contexte économique n'étant pas dit-il favorable à de telles dépenses.
“A cause de la vie chère et de l'inflation, beaucoup préfèrent réparer leurs télévisions qui sont en panne que d'acheter un téléviseur neuf. Ce qui fait qu'il y a toujours des postes de télévision invendus”, explique ce commerçant originaire du Baol, région du centre du Sénégal réputée être une terre du business.
Le numérique à l'heure du Mondial
Il est donc plus simple pour beaucoup d'amateurs de foot de se rabattre sur les téléphones portables pour suivre les matchs de la coupe du monde. C'est le cas de Birane, un jeune élève qui se contente de son téléphone.
“Pratiquement, je passe la journée à l'école. Je n'ai que mon téléphone pour suivre le match en direct. C'est mieux que de se bousculer dans les fans zones”, confie ce jeune ingénieur.
Serigne Dramé, chauffeur de taxi de son état, doit aussi faire avec des contraintes, se résumant dans son cas à un manque de temps.
"Je suis tout le temps en train de conduire. Je ne peux pas garer mon taxi et suivre un match de quatre-vingt-dix minutes. Pour moi c’est une perte de temps. Je préfère toujours suivre les résultats par le biais de mon téléphone que de garer ma voiture ou d'acheter une télévision", explique-t-il.
Dans un communiqué paru à la veille du démarrage de la coupe du monde, la Radiotélévision sénégalaise (RTS, public), a informé le public détenir l’exclusivité des droits de diffusion du tournoi au Sénégal. Mais elle a précisé que seuls 28 matchs seront diffusés sur ces chaînes. Ce qui ne contente pas certains amateurs de foot.
Momar Samb, un passionné de football trouvé à la place de la nation (ex-Obélisque), a trouvé une alternative pour suivre tous les matchs.
“Je me suis abonné sur une plateforme numérique pour pouvoir regarder tous les matchs”, dit-il, assis sur sa bicyclette.
C'est dire que les férus du ballon rond sont décidés à user de tous les moyens - écran géant, petit écran, ordinateur ou même téléphone portable - pour ne rien manquer du mondial.
CONTRE LE QATAR, IL FAUT JOUER SANS CALCUL
Les Lions doivent aborder leur deuxième sortie à la Coupe du Monde contre le Qatar, vendredi, ‘’sans calcul’’ et doivent la gagner, a déclaré l’ancien sélectionneur national, Amara Traoré
‘’Il faut jouer ce match sans calcul et le gagner’’, a-t-il dit dans un entretien avec des envoyés spéciaux à Doha dont celui de l’APS.
L’ancien attaquant des Lions estime que la défaite est le seul mauvais résultat face au Qatar.
‘’Ce match, il faut attaquer en étant offensif. Tout en créant un surplus. Contre les Pays-Bas, nous l’avons mal fait. Il faut que nous gagnions ce match’’, a dit Amara Traoré.
Selon ce membre de l’encadrement de l’équipe nationale à la Coupe du monde 2002, les protégés d’Aliou Cissé seront ‘’beaucoup plus conquérants’’.
‘’Au niveau du choix des hommes lors du premier match, le sélectionneur national avait aligné trois milieux défensif (…), mais face aux Qataris nous n’allons pas faire la même chose. Il faut mettre des éléments plus offensifs et une sécurité au milieu’’, a suggéré le président de la Linguère de Saint-Louis.
Le Qatar, battu par l'Equateur à l'ouverture de la Coupe du monde, 0-2, va rencontrer le Sénégal pour son deuxième match.
Les Lions du Sénégal, pour leur part, ont été défaits sur le même score par les Pays-Bas, lors de la première journée du groupe A.
Dans ces conditions, le match Qatar-Sénégal s’annonce comme une rencontre décisive pour la qualification au deuxième tour de la Coupe du monde.
LA SUISSE D'EMBOLO DOMPTE LE CAMEROUN
La Suisse a porté un coup sévère aux rêves de qualification du Cameroun, battu (1-0) jeudi à Doha dans un groupe G du Mondial-2022 très relevé avec le Brésil et la Serbie
C'est la huitième défaite d'affilée en Coupe du monde pour les Lions Indomptables, qui se sont inclinés sur un but de l'attaquant né au Cameroun Breel Embolo, et restent coincés dans les starting-blocks, alors que Brésiliens et Serbes s'affrontent en soirée.
La "Nati", elle, reste dans la course. Au prochain match "contre le Brésil, il faudra peut-être défendre un peu plus, mais cette victoire nous donne confiance", savoure le sélectionneur Murat Yakin.
Embolo, Bâlois né à Yaoundé, a le plus modestement possible fêté son but, levant les bras au ciel pour célébrer, les paumes en avant pour demander pardon.
Ce but doit beaucoup aux anciens de la Nati: un décalage de Granit Xhaka pour Xherdan Shaqiri, dont le centre en retrait parfaitement ajusté à trouvé le buteur de l'AS Monaco (48e).
- "Maturité" -
"Nous avons joué avec beaucoup de maturité", observe Yakin, "nous sommes une équipe qui se connaît bien, qui joue ensemble depuis longtemps".
Mais les Camerounais peuvent s'en vouloir à eux-mêmes bien plus qu'à Embolo d'avoir manqué leurs occasions en première période.
Les Lions se sont créés les premières occasions, dans le dos du latéral droit Silvan Vidmer. Mais Bryan Mbeumo a mal réglé la mire (10e) et Eric-Maxim Choupo-Moting s'est fait reprendre par Manuel Akanji (14e). Puis Martin Hongla a été contré par Yann Sommer (30e).
Les attaquants camerounais n'ont pas eu l'efficacité de leur glorieux aîné Roger Milla, honoré avant le coup d'envoi comme plus vieux buteur de l'histoire de la Coupe du monde par le président de la Fifa, Gianni Infantino.
Milla avait ébloui le Mondial-1990 avec quatre buts, et marqué à 42 ans un dernier but en 1994.
Le dernier buteur des Lions en Coupe du monde reste Joël Matip, qui avait brièvement égalisé contre le Brésil (4-1) à Brasilia en 2014, avant une nouvelle défaite.
- Embolo contre son pays natal -
La Suisse elle est longtemps restée inoffensive, dangereuse surtout sur coups de pied arrêtés, avec des têtes de la charnière sur corners, Nico Elvedi (40e) puis Akanji (45e+1).
L'avant-centre du 4-2-3-1 de Murat Yakin, Breel Embolo, qui jouait contre son pays natal, a été dominé physiquement par la charnière centrale Nicolas Nkoulou-Jean-Charles Castelletto. Le Nantais a notamment réussi un tacle superbe, et risqué, pour enlever une balle de but à l'attaquant suisse (40e).
Sur son côté gauche, Bryan Mbeumo en particulier est passé à côté de son match, comme impressionné par l'évènement.
Nettement dominés en première période, les Suisses ont frappé dès le retour des vestiaires. Ils ont eu une balle de KO par Ruben Vargas, mais André Onana a réussi une parade magnifique (66e).
Après le but d'Embolo, les Camerounais n'ont guère plus été dangereux, comme les autres sélections africaines.
Pendant que l'Asie brille avec les victoires de l'Arabie Saoudite sur l'Argentine (2-1) et du Japon sur l'Allemagne (2-1), les représentants de la CAF n'ont toujours pas marqué le moindre but au Qatar, en attendant Portugal-Ghana (17h00).
Le Cameroun bénéficie toujours d'une énorme cote de sympathie depuis les pas de danse de Milla au poteau de corner, mais il n'a gagné qu'un seul match de Coupe du monde depuis cette époque.
C'était en 2002 contre l'Arabie Saoudite (1-0), avec un but de celui qui est aujourd'hui président de la Fédération (Fécafoot), Samuel Eto'o, qui a mis beaucoup de pression à son équipe en parlant de remporter la Coupe du monde. Il faudrait déjà enfin gagner le prochain match, lundi contre la Serbie...
RÉPARTITION DU TEMPS CONSACRÉ AUX TRAVAUX MÉNAGERS AU SÉNÉGAL
Une étude commanditée par le ministère de la Femme et Onu-femme, révèle que les femmes consacrent 47 heures de travail par semaine, contrairement aux hommes qui ne comptabilisent que 5 heures sur le travail domestique
Les femmes sont les véritables gardiennes des temples. Selon le rapport commandité par l’Onu-femme et le ministère de la Femme sur le Sénégal, elles consacrent plus de temps au travail domestique que les hommes. Les acteurs se réjouissent de l’existence d’un bulletin d’évaluation qui va permettre aux autorités de prendre des décisions et de corriger les inégalités et disparités entre les hommes et les femmes.
Il n’est pas exagéré de dire que ce sont les femmes qui tiennent les maisons. Leur temps de travail domestique dépasse de très loin celui des hommes. Une étude récente sur le Sénégal, par rapport au travail domestique, commanditée par le ministère de la Femme et Onu-femme, révèle qu’elles consacrent 47 heures de travail par semaine, contrairement aux hommes qui ne comptabilisent que 5 heures sur le travail domestique. «Ces chiffres montrent que le temps utilisé par les femmes pour le travail non rémunéré, notamment des soins, est supérieur à celui des hommes», reconnaît Mohamed Ndiaye. D’après le directeur de Cabinet de la ministre de la Femme, de la famille et de la protection des enfants, «ce sont des statistiques axées sur le travail non rémunéré et le leadership féminin». C’est une injustice à réparer. Vu le volume de travail non rémunéré des femmes, le manque à gagner est inestimable. «Ce temps de travail n’est pas valorisé. Nous savons tous que si c’était valorisé dans nos systèmes économiques, on allait bien percevoir l’apport de la femme dans la croissance du Pib au Sénégal et dans le monde. C’est un enjeu de taille aujourd’hui dans le monde», souligne Mohamed Ndiaye. Selon lui, ce manque à gagner peut être estimé à coup de milliards. «Je n’ai pas de données statistiques, mais c’est une évidence que c’est énorme en termes de coût si nous prenons le coût unitaire par heure d’un salarié moyen d’un pays donné, qu’on multiplie par 47 et par 30 jours, vous verrez tout de ce suite ce que cela donne. Si on multiplie par 350 jours, on a une estimation annuelle de plusieurs milliards. Cette contribution dans la croissance du Pib est incommensurable», avance-t-il. D’après M. Ndiaye, le travail non rémunéré que fait la femme pour prendre soin de la famille, de la société, est une injustice. «Il nous faut réparer cela», dit-il.
«Une injustice à réparer…»
C’est dans ce sens qu’Onu-femme a développé le programme mondial intitulé «Women count» dans 11 pays dont le Sénégal, qui vise à induire un changement radical dans la production, la disponibilité, l’accessibilité et l’utilisation des données statistiques de qualité sur les aspects-clés de l’égalité entre les sexes et l’autonomisation de la femme. C’est toute la pertinence de cet atelier de partage et de validation du rapport sur l’Objectif de développement durable (Odd) genre et bulletin statistiques portant sur la participation politique et le leadership féminin, organisé pour deux jours par les acteurs. Cet important outil initié par le ministère de la Femme, à travers sa Direction l’équité l’égalité de genre, va offrir aux acteurs de l’écosystème, aux décideurs politiques, aux chercheurs et aux partenaires techniques et financiers, un moyen qui permettrait de mettre en œuvre un certain nombre de corrections importantes sur l’égalité et genre. «Il s’agit de veiller à ce que les hommes et les femmes soient d’égale dignité face à la délivrance des politiques publiques qui sont menées dans notre pays», a fait savoir le directeur de Cabinet du ministre de la Femme.
D’après Astou Diouf Guèye, la directrice de l’Equité et du genre au ministère de la Femme, «ce bulletin va permettre de mettre en lumière les disparités de genre qui existent dans certains secteurs, notamment au niveau du travail non rémunéré, mais aussi la participation des femmes et leadership des femmes». Il peut aussi être un outil d’information pour les décideurs et d’aide à la décision. Ces données, ajoute la directrice de l’Equité et du genre, vont permettre d’aller vers le changement. «C’est en s’appuyant sur ces données que nous pourrons proposer des mesures correctives pour renforcer le positionnement des femmes et éliminer du coup les disparités et inégalités», espère-t-elle . Car même si l’on sait que le Sénégal a enregistré des progrès remarquables dans la mise en œuvre des changements pris au niveau international en matière d’égalité de sexes et d’autonomisation des femmes, il reste des efforts à faire dans l’évaluation des écarts entre hommes et femmes dans les divers aspects de développement.
L'EXPÉRIENCE POUR VAINCRE LE QATAR
Le Sélectionneur national du Sénégal, Aliou Cissé, a rappelé, jeudi, ''l’expérience’’ de son équipe dans d’autres rencontres où elle était ‘’dos au mur’’ pour aborder le match décisif face au pays hôte de la Coupe du monde
‘’Demain, c’est un match très important pour les deux équipes. Dans les compétitions de ce niveau, quand on perd son premier match, tu es dos au mur au deuxième match. Nous avons notre expérience collective, d’autres matchs que nous avons eus à jouer qui ont été à ce niveau d’intensité, de pression, d’importance et d’exigence. C’est à nous de nous rappeler tout ce que nous avons pu mettre dans le passé quand nous étions dos au mur’’, a-t-il dit.
Intervenant lors de la conférence d’avant match, Aliou Cissé a estimé que les Lions doivent se rappeler de tout ce qu’ils ont enduré dans le passé quand ils étaient dos au mur.
L’entraineur de l’équipe nationale a fait savoir que le match contre le Qatar sera différent de la rencontre perdue contre les Pays-Bas.
‘’Nous avons les qualités offensives pour marquer les buts (…). Demain, nous aurons la possibilité de marquer. Ce qui est important, c’est gagner ce match. Gagner, ça sera bien et ça nous fera avancer’’, a-t-il déclaré.
‘’Gagner nous donnera espoir pour pouvoir bien préparer le match contre l’Equateur. Demain, les attaquants auront de l’efficacité’’, a promis le technicien sénégalais.
Le Qatar, battu par l'Equateur à l'ouverture de la Coupe du monde, 0-2, va rencontrer le Sénégal pour son deuxième match.
Les Lions du Sénégal, pour leur part, ont été défaits sur le même score par les Pays-Bas, lors de leur première rencontre.
Dans ces conditions, le match Qatar-Sénégal s’annonce comme une rencontre décisive pour la qualification au deuxième tour de la Coupe du monde.
UNE VIE AU SERVICE DES ÉQUIPES NATIONALES
Abdoulaye Thiam, considéré comme le supporter numéro 1 des équipes nationales du Sénégal, reste une source de fierté pour sa famille, sa ville, Rufisque (ouest), et les membres du 12e Gaïndé dont il était le porte-étendard
Abdoulaye Thiam, considéré comme le supporter numéro 1 des équipes nationales du Sénégal, reste une source de fierté pour sa famille, sa ville, Rufisque (ouest), et les membres du 12e Gaïndé, le comité des supporters sénégalais pour toutes les disciplines sportives, dont il était le porte-étendard.
C’est sur les routes des enceintes sportives que l’homme, originaire de Linguère (nord) et surnommé Thiam 12e Gaïndé, a rendu l’âme, victime d’un accident de la route en mai 2021. Il revenait de la finale de la 12e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de beach soccer, en mai 2021, à Saly-Portudal, au Sénégal.
A la Cité Poste règne le calme. Un chantier dominé par un muret sort des terres de ce quartier de Rufisque, à côté d’un terrain de football. Il s’agit des premiers pans du monument dédié à Abdoulaye Thiam, le défunt membre et porte-drapeau du 12e Gaïndé, les supporters qui accompagnent les équipes nationales sénégalaises – celles du football notamment - aux quatre coins du monde.
En face du terrain de football inoccupé en ce moment, se dresse la maison des Thiam, dont toutes les portes sont peintes aux couleurs nationales. Même les trois arbres situés devant la demeure du défunt supporter portent le vert, le jaune et le rouge.
De son vivant, Abdoulaye Thiam, un ancien agent de La Poste, se déplaçait toujours sur une moto ou à bord d’une voiture peinte aux couleurs de la nation. Moto et voiture sont immobilisées devant la maison, sous une bâche poussiéreuse, depuis le décès des suites d’un accident de la route de leur illustre propriétaire, entre Dakar et Saly-Portudal.
Des haut-parleurs et d’autres outils de sonorisation d’Abdoulaye Thiam sont bien rangés dans une chambre depuis la disparition de l’homme connu également pour ses vêtements aux couleurs de la nation.
Le drapeau national qu’il affectionnait tant est accroché à la porte du salon, à l’intérieur de la maison. Des photos du défunt batteur en chef du 12e Gaindé sont accrochés aux murs, le montrent en train de jouer du tambour à la Coupe du monde 2002.
‘’A ce Mondial, il était surtout accompagné de Moussa Guèye, un ancien président du 12e Gaïndé et actuel président d’honneur de l’association de supporters’’, se rappelle Boubacar Bâ, dit Bill, également membre de ladite structure.
Sur l’une des photos, Abdoulaye Thiam pose aux côtés de Matar Bâ, l’ancien ministre des Sports, ou encore de l’actuel président du 12ème Gaïndé, Issa Laye Diop.
Dans la bibliothèque familiale, on découvre d’autres objets évoquant le souvenir du célèbre supporter, dont le trophée du meilleur supporter décerné au 12e Gaïndé à la CAN de football 2019, en Egypte.
Décédé avant le premier titre continental des Lions du Sénégal en 2022, au Cameroun, l’homme a eu droit à un hommage à titre posthume : les supporters ont remis à sa famille une médaille qui lui a été décernée par les autorités sportives nationales, après la CAN de football 2022.
‘’Mon père était un vrai supporter, un grand patriote. Il pouvait tout laisser tomber pour aller supporter les équipes nationales. Tout objet qu’il utilisait et tout vêtement qu’il portait étaient aux couleurs nationales. Sans cela, il n’était jamais content’’, se souvient son fils aîné, Moustapha, dit Tapha.
Gardien de but
Leur père leur a transmis cet amour et cette passion pour le pays et ses équipes nationales, témoigne Tapha.
Moustapha rappelle que son défunt père fut footballeur avant de devenir un inconditionnel des équipes nationales. ‘’Il évoluait au poste de gardien de but, à l’ODB, une équipe de Linguère’’, rappelle Tapha en parlant en larmes de son père. Un témoignage que confirme la veuve d’Abdoulaye Thiam d’un hochement de tête, gardant le silence.
Sa passion pour le sport a fait perdre son emploi au jeune Abdoulaye Thiam, selon son fils. ‘’Pendant les navétanes (le championnat populaire de football), il abandonnait son boulot pour se consacrer aux matchs de football organisés pendant les grandes vacances scolaires’’, dit Thiam fils.
‘’Ces photos, en les regardant vingt ans après leur prise, j’en ai les larmes aux yeux. C’étaient des moments forts que nous avons vécus en étant très jeunes’’, commente-t-il, concernant les photos de son père à la Coupe du monde 2002.
Employé de La Poste à cette époque-là, le leader du 12e Gaïndé ne manquait jamais les rencontres des équipes nationales du Sénégal. ‘’Il ne sollicitait personne et effectuait tous ses déplacements avec ses propres moyens’’, soutient Moustapha Thiam en parlant encore de son père.
Boubacar Bâ, dit Bill, un fidèle compagnon de feu Abdoulaye Thiam se souvient des moments passés en compagnie du défunt leader du 12e Gaïndé. Il parcourrait de nombreux quartiers, avec sa voiture équipée d’une puissante sonorisation, pour rappeler aux Sénégalais que l’équipe nationale avait un match, se souvient M. Bâ.
LE MALI A FAIT LE CHOIX DE CONQUÉRIR UNE DEUXIÈME FOIS SON INDÉPENDANCE
Transition au Mali, présidentielle de 2025 en Côte d’Ivoire, partenariat entre Bamako et la Russie… Tiken Jah Fakoly, qui revient avec un onzième album, est intarissable dès lors qu’il s’agit de politique
Jeune Afrique |
Eva Sauphie |
Publication 23/11/2022
L’auteur de Françafrique (2003) ne lâche rien. Vingt ans après la publication de cet opus, le chantre du panafricanisme ivoirien, qui préfère vivre au Mali, continue de rêver et de défendre une Afrique souveraine et unie. Mais face au recul démocratique, l’éternel optimiste s’inquiète et en appelle au réveil des populations.
Avec Braquage de pouvoir, Tiken Jah Fakoly livre sa recette gagnante et sans surprise, dans un reggae traditionnel nimbé de sonorités mandingues. Un ouvrage rassembleur sur lequel il a convié, gracieusement, les Maliens d’Amadou et Mariam, les Français Grand corps malade et Dub Inc, qu’il espère inviter à La Cigale pour son concert prévu le 3 décembre, et le Jamaïcain Winston Mcanuff.
Jeune Afrique : Braquage de pouvoir est votre onzième album. Qu’est-ce qui vous fait tenir et vous pousse encore à vous exprimer ?
Tiken Jah Fakoly : Tout simplement la situation dans laquelle se trouve l’Afrique, avec tout le paradoxe qu’elle porte. L’Afrique est l’un des continents les plus riches en termes de matières premières, mais les populations africaines sont les plus pauvres. Je ne suis pas un politique et je ne suis pas en mesure d’apporter des solutions.
Mais, avec ma musique, je peux dénoncer les injustices et les inégalités, comme celles liées également à notre indépendance, qui nous a été finalement confisquée. Puisque, jusqu’à aujourd’hui, il est difficile de se débarrasser de l’ancien colon. La plupart des hommes politiques africains des pays francophones rêvent d’avoir des liens avec la classe politique française, et c’est le cas depuis les années 1960. Ma modeste voix continue de porter, alors il faut la mettre au service de ce combat pour réveiller les populations sur la situation de l’Afrique et sur son potentiel.
En Côte d’Ivoire, vous n’avez pas toujours été bien accueilli, notamment début 2021, lorsque vous deviez interpréter les morceaux de ce nouvel album, en particulier « Gouvernement 20 ans », un titre à travers lequel vous dénoncez les dirigeants qui s’accrochent au pouvoir. Que s’est-il passé ?
J’avais en effet prévu de donner un concert dans l’un des quartiers les plus populaires d’Abidjan, à Abobo, le 3 janvier 2021. Je n’ai pas eu de refus franc, mais on m’a clairement fait comprendre de changer de site. J’ai finalement trouvé un nouveau lieu, puis on m’a dit que le concert allait paralyser la ville. Après quatre propositions de site, à chaque fois, on m’a sorti une excuse pour que le concert n’ait pas lieu, jusqu’à la veille de la représentation.
Qui vous a dit non ?
Le staff de la mairie d’Abobo. Ce n’est pas une interdiction officielle du gouvernement. Mais tout cela relève de stratégies. Le gouvernement s’est senti concerné par ce titre. Dans le morceau, je ne nomme personne, mais on dit « qui se sent morveux se mouche ». Tout cela est dommage, parce que je voulais juste offrir un concert. On aurait dû me laisser cette opportunité. L’année dernière, le motif de censure était le Covid. Comme la pandémie a ralenti, je vais réitérer la demande. J’espère revenir cette année, pourquoi pas au Femua [le festival des musiques urbaines organisé chaque année par le groupe Magic System].