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9 août 2025
UN CONTEXTE SÉCURITAIRE COMPLEXE
Les députés ont entamé, dimanche, l’examen du projet de budget du ministère de l’Intérieur pour l’année prochaine, dans ‘’un contexte sécuritaire complexe’’ en raison de ‘’nouveaux enjeux et défis liés à l'exploitation prochaine du gaz au Sénégal’’
Les députés ont entamé, dimanche à 10 heures, l’examen du projet de budget du ministère de l’Intérieur pour l’année prochaine, dans ‘’un contexte sécuritaire complexe’’ en raison de ‘’nouveaux enjeux et défis liés à l'exploitation prochaine du pétrole et du gaz au Sénégal’’, selon le ministre chargé de ce secteur, Antoine Diome.
Les autorisations d’engagement du département ministériel chargé notamment de la sécurité publique s’élèvent à 310 milliards 847 millions 702 mille 659 francs CFA, selon un rapport de l’Assemblée nationale.
Le même document affirme que le montant des crédits de paiement dudit ministère est de 180 milliards 246 millions 552 mille 326 francs CFA.
La plénière consacrée à l’examen de ce projet de budget est dirigée par le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop. Elle se tient en présence du ministre de l’Intérieur et de son collègue chargé de la Sécurité de proximité et de la Protection civile, Birame Faye.
Les ministres des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba, et du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les institutions, Samba Sy, y prennent part.
Selon un rapport de la commission des lois à l’Assemblée nationale, le budget prévu pour le ministère de l’Intérieur est réparti en sept rubriques : le pilotage, la gestion et la coordination administrative, la sécurité publique, la sécurité civile, l’administration territoriale, la gouvernance électorale, le fonds dédié à lutte contre les incendies et le compte de commerce de police.
Il a été élaboré et examiné ‘’dans un contexte sécuritaire complexe, corrélé aux nouveaux enjeux et défis liés à l’exploitation prochaine du pétrole et du gaz au Sénégal’’, a souligné M. Diome.
L’exploitation du pétrole et du gaz découverts au Sénégal depuis plusieurs années va démarrer l’année prochaine, selon les autorités du pays.
Le ministère de l’Intérieur et les députés planchent sur le budget 2023 de la sécurité publique à un moment où l'Afrique de l'Ouest est confrontée à ‘’un environnement géopolitique sous-régional mouvementé’’, a souligné Antoine Diome.
Il fait allusion à l’instabilité de certains pays de la région, où sont survenus plusieurs coups d’Etat et attaques djihadistes.
‘’Dans le souci de faire face à l'ensemble des défis, le [ministère de l’Intérieur] entend poursuivre ses efforts de recrutement, de dotation en matériel et, surtout, renforcer ses capacités de lutte antiterroriste, de lutte contre la drogue et la criminalité’’, a assuré M. Diome.
La sécurité de proximité, la protection civile, la réforme de l’administration territoriale et la ‘’construction de la citoyenneté’’ font partie de ses priorités, a-t-il dit.
NOUS SOMMES LES CHAMPIONS D'AFRIQUE
Le premier vice-président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Abdoulaye Saydou Sow, a exhorté les Lions du Sénégal, dimanche, à Doha, à battre l’Equateur pour montrer qu’ils méritent bien le titre de champions d’Afrique
‘’Nous sommes les champions d’Afrique. Nous devons mériter ce statut face à l’Equateur. Il n’y a pas autre chose à faire que de gagner ce match’’, a soutenu M. Sow dans un entretien avec des journalistes sénégalais présents à Doha pour la Coupe du monde.
Les Lions du Sénégal vont rencontrer la Tri de l’Equateur, mardi à 15 h 00 TU, dans la capitale du Qatar, pour la dernière journée de la poule A du Mondial de football.
‘’Depuis la défaite contre les Pays-Bas, je vois des joueurs debout, des membres du staff debout (…) Nos joueurs sont prêts, ils savent que le match de mardi ne sera pas facile. Ils savent que nous allons vers une finale’’, a ajouté Abdoulaye Saydou Sow.
De l’avis du premier vice-président de la FSF et ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, tous les matchs de la Coupe du monde doivent être considérés comme une finale de ladite compétition en raison de leur importance.
‘’Le Maroc a donné le bon exemple en battant la Belgique de la plus belle des manières (…) Il faut se dire qu’il n’y a pas de petite équipe’’ à la Coupe du monde, a souligné M. Sow.
Il invite les Sénégalais à soutenir les Lions et à montrer, comme ils l’ont fait lors de la dernière édition de la Coupe d’Afrique des nations, que le Sénégal est un pays de football.
Les Lions vont jouer un match décisif contre l’Equateur, puisque seule une victoire sur l’équipe de ce pays d’Amérique du Sud leur permettra de se qualifier pour les huitièmes de finale.
L’Equateur et les Pays-Bas dominent le classement de la poule A. Le Sénégal est troisième, tandis que le Qatar, le pays hôte de la Coupe du monde, est déjà éliminé après ses deux défaites.
par l'éditorialiste de seneplus, alymana Bathily
LA LIBERTÉ D’EXPRESSION AU TEMPS DE MACKY SALL
EXCLUSIF SENEPLUS - Le journaliste emprisonné Papa Alé Niang est victime du système politique en place au Sénégal depuis Léopold Sédar Senghor et qui s’est perpétué
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 27/11/2022
Le journaliste Papa Alé Niang a été arrêté et incarcéré depuis le 6 novembre 2022 pour « divulgation d’informations de nature à nuire à la défense nationale, « recel de documents administratifs et militaires » et « diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques ».
Pour comprendre cette accusation et l’arrestation du journaliste, il faut les placer dans le contexte actuel et le situer dans le cadre de l’histoire politique du Sénégal.
Ce qu’on reproche au journaliste
Ce sont les interventions du journaliste et directeur du site Dakar-Matin relatives à la procédure judiciaire en cours pour viol contre Ousmane Sonko, le principal opposant du régime du président Macky Sall qui sont la cause de son arrestation. Il lui est reproché en particulier d’avoir porté à la connaissance du public un rapport interne de la gendarmerie faisant état d’irrégularités dans la procédure judiciaire pour incriminer Ousmane Sonko.
Il lui est reproché également d’avoir diffusé des messages confidentiels des forces de défense et de sécurité sur le dispositif sécuritaire mis en place en vue de la comparution de Sonko le 3 novembre dernier.
Le contexte politique …et économique
L’arrestation intervient dans un contexte politique spécifique caractérisé à la fois par l’affaiblissement du régime du président Macky Sall et par la volonté de plus en plus affichée du président de briguer un troisième mandat malgré la limitation constitutionnelle.
Le contexte politique est particulièrement marqué par la montée en puissance des partis d’opposition qui ont fait perdre la majorité à l’Assemblée nationale à Beno Bokk Yakar, la coalition qui soutient le président Macky Sall au sortir des élections législatives de juillet dernier.
Or c’est le parti Pastef (Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité) dirigé par Ousmane Sonko qui est la charnière de la principale coalition de ces partis d’opposition.
Il y a aussi la situation économique préoccupante pour le gouvernement avec l’augmentation considérable du coût de la vie, la persistance du chômage de masse particulièrement au sein de la jeunesse et la montée des revendications sociales qui gagnent toutes les couches de la société, des étudiants et enseignants aux travailleurs de la santé jusqu’aux paysans.
Il y a également le durcissement autocratique du régime du président Macky Sall qui s’était donné pour mission il y a plusieurs années déjà « de réduire l’opposition à sa plus simple expression » et a procédé depuis lors à réduire l’espace démocratique en mettant en prison sous des motifs divers des opposants politiques les plus en vue à l’époque à savoir M. Barthelemy Diaz alors figure de premier plan du Parti socialiste puis M. Khalifa Sall député et maire de Dakar.
Des lois désuètes pourtant soigneusement conservées dans le Code pénal, « Apologie du terrorisme », « atteinte à la sureté de l’État » et « offense au chef de l’Etat » et la sulfureuse Direction des Investigations Criminelles (DIC) sont régulièrement sollicitées pour jeter en prison tantôt des animateurs de médias sociaux comme « l’insulteur public » Assane Diouf extradé des Etats-Unis, tantôt des personnalités politiques comme l’honorable député de Touba Abdou Mbacké Bara Doly Mbacké, tantôt des lanceurs d’alerte comme le célèbre journaliste Adama Gaye, détenu avant d’être contraint ensuite à l’exil.
Le régime du président Macky Sall est en fait devenu au fil des années de plus en plus autocratique, grâce à une Assemblée nationale à sa totale dévotion jusqu’aux dernières élections législatives, un contrôle étroit sur la justice par le biais du Conseil supérieur de la magistrature qu’il préside avec son ministre de la Justice et qui décide de la carrière des juges et magistrats.
La longue lutte pour la liberté d’expression et le droit d’informer
Il faut se rappeler que de la proclamation de l’indépendance en 1960 à l’établissement de la IIème République sous la présidence de Léopold Sédar Senghor en 1963 et jusqu’en 1976, sous le règne du Parti-Etat UPS, la liberté de la presse et la liberté d’expression n’existaient pas dans les faits.
La liberté de la presse pourtant proclamée par l’article 8 de la constitution de 1963 n’est appliquée qu’à minima, la définition du statut des journalistes leur intimant d’« être dévoués aux idées du parti et de l’État»
Le président Senghor détenait alors tous les leviers du pouvoir et contrôlait tous les médias publics, Dakar-Matin qui deviendra Le Soleil en 1970, l'Agence de Presse Sénégalaise (L'APS), Radio-Sénégal et plus tard de l’Unité africaine, organe de propagande de l’UPS.
La presse indépendante n’existait pas et toute tentative d’expression médiatique ou simplement publique était vigoureusement réprimée. Les partis politiques d’opposition étant interdits, leurs journaux, Momsarew du PAI, puis Xarabi de And Jeff et Taxaw du RND sont d’abord réduits à la clandestinité et pourchassés puis mis sous surveillance policière constante et harcelés judiciairement.
Ce sont les luttes des élèves, des étudiants et des travailleurs enclenchées dès les années 1966/1967, puis la création de nouveaux syndicats d’enseignants et de travailleurs qui amèneront à la révision constitutionnelle de 1976 introduisant le multipartisme limité et de fait la liberté d’expression.
C’est seulement en 1979 que la loi autorise enfin la création de journaux d’information « sans autorisation préalable et sans dépôt de cautionnement » ce qui n’empêchera pas du reste les promoteurs des journaux indépendants comme Mame Less Dia, le Directeur de publication de Le Politicien, Boubacar Diop de Promotion et Abdourahmane Cissé de La lettre Fermée d’être harcelés régulièrement par la police quand ils n’étaient pas jetés en prison sans jugement.
Auparavant Sidi Lamine Niasse, directeur Walfadjri L’aurore avait été interpellé en 1978 d’abord, puis en 1982 pour ses « orientations idéologiques ».
Le président Abdou Diouf on le sait, consacra dès son arrivée au pouvoir en 1980 le multipartisme intégral et autorise la création du journal puis de la radio du groupe Sud Communication.
Mais la liberté de la presse reste sous surveillance et est constamment agressée. Ainsi maitre Abdoulaye Wade en sa qualité de directeur de Le Sopi l’organe du PDS est accusé de publication de fausses nouvelles et « désobéissance civile » et mis en prison pour avoir contesté dans un article les résultats officiels de l’élection présidentielle de février 1988 et publié « les véritables résultats ». Ce qui provoqua de violentes émeutes à Dakar.
On se souvient qu’en octobre 1996, Sud Quotidien est condamné pour diffamation de la Compagnie Sucrière Sénégalaise et condamné à une amende de 500 millions FCFA et à un mois de prison pour cinq de ses journalistes.
Pour la séquence Abdoulaye Wade, rappelons ici l’arrestation en 2004 de M. Madiambal Diagne, directeur de publication du Quotidien pour « publication de documents secrets », « diffusion de fausse nouvelles », « manœuvres compromettant la sécurité publique » en vertu de l’article 80 du Code pénal. Ce sont pratiquement les mêmes accusations, sur les mêmes bases juridiques qui sont portées contre Pape Alé Niang.
Les journalistes et les défenseurs de la liberté d’expression s’attendaient à ce que le président Macky Sall rompit avec les pratiques de ses prédécesseurs, lui qui déclarait en octobre 2015 : « Vous ne verrez jamais, sous ma gouvernance, un journaliste mis en prison pour un délit de presse. Le délit de presse n’est pas dépénalisé, mais les journalistes n’ont aucun risque au Sénégal, je le dis clairement et je ne serai pas démenti. »
Mais la nature oligarchique du régime avec ses accointances mafieuses et les malversations financières de ses responsables au sein de l’appareil d’État nécessitaient d’intimider les journalistes et de les réduire au silence.
De ce fait en 2013 déjà, Sidi Lamine Niasse était placé en garde-à-vue par la Section de recherches de la gendarmerie sous l’accusation d’« offense au chef de l’Etat » et de « troubles à l’ordre public ».
Puis ce fut le tour du journaliste Adama Gaye arrêté suite à des publications à travers les réseaux sociaux et accusé lui aussi « d’offense au chef de l’Etat » en sus « d’écrits contraires aux bonnes mœurs ».
Et maintenant ?
Papa Alé Niang est donc victime du système politique en place au Sénégal par Léopold Senghor et qui s’est perpétué d’Abdoulaye Wade à Abdou Diouf et à Macky Sall.
Aussi en plus de demander la libération immédiate et sans condition de Papa Alé Niang, il faudrait s’attaquer à certains des fondements de ce système pour établir durablement la liberté d’expression
On doit ainsi demander la suppression des lois liberticides, notamment celles relatives à l’offense au chef de l’Etat qui a été expurgée des législations des grandes démocraties depuis longtemps. L’article 80 du Code pénal doit en ce sens être supprimé. Quant aux lois sur le secret défense, elles doivent être formulées de manière à ne pas compromettre la liberté d’expression et les droits des journalistes.
Les journalistes et les défenseurs de la liberté d’expression doivent continuer à exiger l’adoption d’une loi d’accès à l’information qui existe maintenant dans nombre de pays africains.
Ils doivent aussi réexaminer le Code de la presse pour non pas dépénaliser les délits de presse (car les journalistes ne sont bien entendu pas au-dessus des lois) mais pour les décriminaliser. De ce fait, le délit de presse (la diffamation, l’injure publique et l’incitation au trouble de l’ordre public notamment) sera formulé de sorte qu’il ne soit qu’exceptionnellement sanctionné par une peine de prison
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TENTATIVE DE DOMESTICATION DE LA PRESSE
Le journaliste et analyste politique Momar Diongue évoque les menaces qui pèsent sur les acteurs des médias à travers le cas Pape Alé Niang, dans l'émission Objection de Sud FM ce dimanche avec Baye Omar Gueye
Le journaliste et analyste politique Momar Diongue évoque les menaces qui pèsent sur les acteurs des médias à travers le cas Pape Alé Niang, dans l'émission Objection de Sud FM ce dimanche avec Baye Omar Gueye.
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TERRAIN DE FOOTBALL FAIT DE GRAVATS ET D'ORDURES
Dans la banlieue de Dakar, le football est une passion pour les adultes comme pour les enfants. Ici, les jeunes joueurs espèrent un jour imiter leurs idoles, qui participent actuellement à la Coupe du monde de la FIFA 2022 au Qatar
Dans la banlieue de Dakar, le football est une passion pour les adultes comme pour les enfants.
Ici, les jeunes joueurs espèrent un jour imiter leurs idoles, qui participent actuellement à la Coupe du monde de la FIFA 2022 au Qatar.
Chaque après-midi, dans la ville de Diameguene Sicap Mbao, de jeunes fans se rassemblent sur un terrain de football "fait de gravats et d'ordures" pour jouer à leur jeu favori.
Diameguene Sicap Mbao est une zone fortement touchée par les pluies et les inondations qui ont frappé le Sénégal ces dernières années. Et les habitants disent que la situation s'aggrave.
Les eaux de pluie gagnent du terrain et détruisent certains terrains de jeu et de football. Afin de préserver la joie du football, la communauté a rempli les terrains de gravats provenant de maisons détruites, ainsi que de tous les débris et déchets qu'elle a pu trouver.
"Il fut un temps où ce terrain était sous l'eau", raconte Khadim Diouf, membre de l'association sportive du quartier.
"Pour le récupérer, nous avons dû le remplir d'ordures et de sable afin de pouvoir jouer ici à nouveau", raconte ce trentenaire qui, enfant, jouait dans la même zone.
En se promenant dans la zone, Diouf montre comment une partie de la région a encore de l'eau stagnante provenant des inondations qui ont touché le quartier en octobre.
"Regardez ces enfants, là où ils restent, il y a beaucoup de bouteilles cassées. Vous ne pouvez pas rester 30 minutes sans que l'un d'entre eux soit blessé", déclare Baye Modou Diop, un habitant de Diameguene Sicap Mbao. Mais Diop, qui joue normalement au football ici avec ses amis, a également mis la main à la pâte et a aidé à réparer le terrain.
"Personne ne pensait qu'un jour les enfants pourraient jouer ici, d'ailleurs, les écoliers font leurs cours de sport ici", dit-il fièrement.
Rien n'empêche les Sénégalais de profiter de leur football, l'espoir est que rien n'empêchera leur équipe nationale d'avancer dans la Coupe du monde de cet hiver au Qatar.
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COMMENT L'ÉTAT FRANÇAIS A AUTORISÉ DES ADOPTIONS ILLÉGALES D'ENFANTS AFRICAINS
L’association Rayon de soleil de l’enfant étranger est suspectée d’avoir fait adopter durant plusieurs décennies des enfants qui n’auraient pas dû l’être. Et l'Etat français n'a pas joué son rôle
C'est l'une des plus grandes affaires d'adoption litigieuses entre la France et l'Afrique de l'Ouest. L’association Rayon de soleil de l’enfant étranger est suspectée d’avoir fait adopter durant plusieurs décennies des enfants qui n’auraient pas dû l’être. Et l'Etat français n'a pas joué son rôle.
Pendant cinq ans, Le Monde a enquêté sur l’association Rayon de soleil de l’enfant étranger, l’un des plus importants organismes français à l’origine de l’adoption de plus de 7 000 enfants à travers le monde. Au Mali, mais aussi en République centrafricaine, à Madagascar, en Haïti, au Pérou et en Roumanie, RDSEE est suspectée d’avoir fait adopter des enfants qui n’auraient pas dû l’être, pour satisfaire les demandes d’adoption à l’international des couples français.
Morgane Le Cam, journaliste au Monde Afrique raconte les dessous de cette enquête réalisée avec Kaourou Magassa, journaliste pour TV5 Monde.
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LA NOBLESSE DU GRIOT S'EST ÉRODÉE DE NOS JOURS
Autrefois porteur de nombreuses valeurs, la politique et le monde moderne ont vraisemblablement corrompu la noblesse du griot d’antan. Le griot Sirifo Kouyaté, artiste et koriste basé en Espagne, ne reconnaît plus le legs de ses ancêtres aujourd’hui
Dans des sociétés ouest-africaine, la pratique du griotisme est bien répandue. Détenteur de la tradition orale, conservateur des secrets les mieux gardés, conseiller éclairé du roi, généalogiste futé et médiateur impartial, le griot était le maitre de la parole.
La parole sincère, digne, noble, transparente et déclamatoire. Mais de nos jours, cela ne semble plus être le cas. Les temps ont changé. Le griotisme aussi.
Ceux qui se disent griots, ont tourné dos, pour la plupart , à ces valeurs de Dignité, de noblesse, de sincérité et de transparence. La cupidité a pris le dessus sur tout, autre considération, l’appât du gain est passé par là. Des griots d’aujourd’hui ont troqué noblesse contre faste, bombance et exubérance.
Les valeurs de cette nouvelle race de griots c’est du fric et parfois des frasques.
Cependant d’authentiques griots sont en total désaccord sur ce qu’est devenu cette tradition ancestrale et s’en désolent. Parmi eux, un artiste plus connu au pays de Miguel de Cervantes qu’au par de Sédar Senghor.
Artiste et koriste hispano-sénégalais, Sirifo Kouyaté est descendant de griots depuis des générations. De passage à Dakar, il nous livre son analyse sur ce travestissement la mission de griot dans un entretien exclusif avec AfricaGlobe Tv.
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FÉMINISME INTERSECTIONNEL AFRODESCENDANT DANS L'HISPANOPHONIE
Noires, Blanches, Gitanes, Latines, Inuites,* Miao* ou Quechua*, toutes opprimées, reléguées au second plan. Au lieu de luttes disparates, les femmes s'organisent pour une lutte convergente afin de revendiquer leurs droits inaliénables
Enseignante-chercheure à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le professeur Odome ANGONE est spécialiste de la littérature africaine et afrodsencendante dans le monde hispanophone. Récemment, elle a animé une conférence, à l’Instituto Cervantes de Dakar, sur le « féminisme intersectionnel» articulé autour de différentes identités dans le monde hispanophone, notamment en Espagne. En marge de cette conférence, AfriaGlobe Tv l’a interviewée sur ce que c’est le féminisme intersectionnel, pourquoi le féminisme est-il rejeté par des hommes, entre autres. Ses réponse dans la vidéo ci-dessus.
L’engagement pour les droits des femmes et la lutte pour l’égalité des droits est documenté dans diverses cultures et civilisations. De plus en plus, les différentes victimes d’oppression masculines de diverses cultures veulent se rapprocher pour être plus fortes et que leur combat porte mieux. C’est à ce dessin qu’est né le féminisme intersectionnel.
Spécialiste de la littérature hispanophone, le professeur Odome Angone, a présenté lors de sa conférence des ouvrages féministes dans le monde hispanophone, au centre culturel espagnol de Dakar. Des ouvrages précisément produit par des ofrodescendantes : des journalistes, activistes, écrivaines, etc.
Elle y a présenté entre autres, le livre Hija del camino lucia de la journaliste hispano-Equato-guinéenne Lucía- Asué Mbomío Rubio, Viviendo en modo Afroféminas de l’Afro-cubaine Antoinette T. Soler, publié en 2018, Por qué no hablo con Blancos sobre racismo de la journaliste et auteure britannique de Reni Eddo-Lodge qui dit ne pas vouloir discuter de racisme avec les Blancs étant donné que ceux-ci nient l’existence d’un racisme structurel.
Le titre à la base était le titre d’un post sur son blog qui a été viral et suscité un vif débat sur le racisme. Selon Odome ANGONE, Netfle a acquis les droits d‘auteur du livre de Lucia la production d’une série sur l’histoire. Ce sera la première série avec des acteurs et actrices et afrodescendants descendants espagnols. Le professeur Angone a aussi évoqué le livre Pecadoras capitales de Patricia Ecalona.
Noires, Blanches, Gitanes, handicapées, Latines, Miao, Quechua, Afrodescendantes, Asiatiques jeunes, vieilles, racisées ou Inuites (peuples autochtones de l’Arctique)… dans presque toutes cultures, les femmes subissent une certaine discrimination. Toutes les oppressions subies par elles sont logées à la même enseigne parce qu'elles sont injustes.
Fort de cela, des femmes estiment que la lutte devraient être collectives, inclusives, aspirent à une lutte coordonnée pour revendiquer leurs droits. Chaque groupe de femmes avec ses réalités certes mais allant collectivement. C'est ce à quoi aspire le féminisme intersectionnel.
Le patriarcat est un legs de la colonisation et de la domination occidentale sur les autres peuple du monde. Partant, l’Occident n’as pas inventé le féminisme en tant que phénomène de société, mais plutôt le concept. En conséquence, dire que la lutte des femmes pour la reconnaissance de leur droit et pour l’égalité des droits pour tous, relève d’une méconnaissance des sociétés africaine.
Par analogie, les femmes occidentales n’ont rien a enseigner en matière de féminisme aux femmes africaines, dont les luttes sont antérieures au contact entre l’Occident et l’Afrique. Dit autrement, les amazones du Bénin, Ndatte Yalla, Ndjembeuth Mbodj, Aline Sitoé Diatta se sont illustrées bien avant l'engagement de Simone de Beauvoir ou Simone Veil, etc.
Miao* : une minorité chinoise viavant dans les montagne
Quechua * Peuple autochtone d'Amérique latine en retrait du monde moderne
Inuits : peuple autochtolones de l'Arctique en Amérique
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LE FRANC CFA À L'ORIGINE DES MIGRATIONS ?
La brouille diplomatique entre Paris et Rome à propos de l'Ocean Viking fait ressurgir une vidéo de 2019 de l’actuelle Première ministre italienne. Giorgia Meloni y accuse la France et la "monnaie coloniale" du franc CFA d’être à l'origine des migrations
TV5Monde |
Benjamin Beraud |
Publication 26/11/2022
La séquence remonte à 2019, mais la vidéo enflamme à nouveau les réseaux sociaux depuis le 20 novembre 2022. On y voit Giorgia Meloni, l’actuelle Première ministre italienne d’extrême-droite, montrer un billet de Franc CFA, monnaie héritée de la colonisation française et commune à quatorze pays africains répartis sur deux zones, Afrique de l'ouest et Afrique centrale. Elle accuse l’État français, à travers cette monnaie, d’être à l'origine de l'appauvrissement des populations en Afrique subsaharienne et donc de leur exil vers l'Europe.
“C'est ce qu'on appelle le franc CFA. C'est la monnaie coloniale que la France imprime pour 14 nations africaines, à laquelle elle applique le seigneuriage et en vertu de laquelle elle exploite les ressources de ces nations", déclare Giorgia Meloni, à l'époque déjà à la tête du parti d'extrême-droite italien Fratelli d'Italia.
La brouille diplomatique entre Paris et Rome à propos de l'Ocean Viking fait ressurgir une vidéo de 2019 de l’actuelle Première ministre italienne d'extrême droite. Dans celle-ci, Giorgia Meloni accuse l’État français et la "monnaie coloniale" du franc CFA d’être à l'origine des migrations venant d'Afrique subsaharienne. Décryptage.
La séquence remonte à 2019, mais la vidéo enflamme à nouveau les réseaux sociaux depuis le 20 novembre 2022. On y voit Giorgia Meloni, l’actuelle Première ministre italienne d’extrême-droite, montrer un billet de Franc CFA, monnaie héritée de la colonisation française et commune à quatorze pays africains répartis sur deux zones, Afrique de l'ouest et Afrique centrale. Elle accuse l’État français, à travers cette monnaie, d’être à l'origine de l'appauvrissement des populations en Afrique subsaharienne et donc de leur exil vers l'Europe.
“C'est ce qu'on appelle le franc CFA. C'est la monnaie coloniale que la France imprime pour 14 nations africaines, à laquelle elle applique le seigneuriage et en vertu de laquelle elle exploite les ressources de ces nations", déclare Giorgia Meloni, à l'époque déjà à la tête du parti d'extrême-droite italien Fratelli d'Italia.
"Il faut libérer l’Afrique de certains Européens qui impriment la monnaie pour quatorze nations africaines ‘souveraines”, ajoute-t-elle. Une rhétorique souvent reprise par l’extrême droite italienne. Déjà, Luigi Di Maio, en la personne du vice-Premier ministre italien, accusait le franc CFA d’être à l’origine de l’immigration en Europe.
“Les personnes qui se déplacent en Afrique subsaharienne, restent pour la majorité, sur le continent”, rappelle l'analyste économique Foly Ananou du think tank de l’Afrique des Idées. Selon un rapport des Nations Unies, en 2019, la migration internationale concerne 272 millions de personnes et seulement 8,7% d’Africains. Parmi eux, 70% restent sur le continent africain. Quand bien même, ce mouvement migratoire vers l’Europe peut-il être lié à la monnaie elle-même ? Cela reste à prouver.
Le franc CFA, facteur d’implantation d'entreprises françaises ?
Selon l’argumentaire de Giorgia Meloni, l’émigration s'explique par l'implantation d'entreprises françaises pillant les ressources de l'Afrique, poussant des gens à partir.
Il est vrai que le franc CFA constitue une opportunité pour l'implantation de ces entreprises. Le franc CFA s’aligne sur l’euro, c’est sa spécificité. Si l’euro se déprécie, le franc CFA aussi et inversement. Une entreprise française qui voudrait s’implanter en Afrique va jongler entre des euros et des francs CFA pour gérer ses finances. Si le taux de change entre les deux monnaies ne bouge pas, cela constitue une opportunité évidente pour les entreprises françaises. “Comme le taux de change ne varie pas, il n’y a pas de risques de change à supporter”, souligne Foly Ananou.
Mais pour autant, la présence d'entreprises étrangères qui exploitent les ressources naturelles peut être une opportunité, observe cet économiste. Pour Foly Ananou, tout se joue au niveau des États. Par exemple, “les pays du Golfe, comme le Qatar, ont réussi à redistribuer ces richesses à leurs populations. Le point manquant de ces pays africains, c’est la capacité des États à tirer profit de l'implantation de ces entreprises”, analyse-t-il. Or, au moment de l’établissement des contrats, “il y a quand même un manque de gouvernance économiques des États africains eux-mêmes.”
D’autre part, le franc CFA était à l'époque aligné au franc français. Seules les entreprises françaises pouvaient tirer profit de cet alignement. Aujourd’hui, tous les pays de l’Union Européenne dont la monnaie est l’euro peuvent investir sans risque de change dans ces pays concernés, y compris les entreprises italiennes. Le franc CFA n’est donc plus ce qu’il était à ses débuts.
Une monnaie forte, mais qui ne profite pas assez aux populations
L'argument défendu par la France est celui de la stabilité de cette monnaie. Selon le site de France Diplomatie, elle aurait permis de maintenir une croissance de +0,3% en 2020, en pleine pandémie de Covid-19, dans les pays de la Zone franc contre -1,7% de récession en Afrique subsaharienne (FMI, octobre 2021).
Mais cela ne veut pas dire que le franc CFA profite aux populations elles-mêmes. Co-auteur du livre "Sortir l'Afrique de la servitude monétaire : à qui profite le franc CFA", éditions La Dispute paru en 2016, l'économiste togolais Kako Nubukpo se montre particulièrement critique lors d'un entretien dans le Journal Afrique de TV5MONDE. "Cela grève la compétitivité des économies africaines, ce qui fait que nos exportations sont très faibles", souligne l'économiste. Parmi les autres désavantages de cette monnaie, il cite les difficultés dans la Zone franc à emprunter, face à des taux d'intérêt à deux chiffres, la faiblesse des échanges intra communautaires entre États de la Zone franc (autour de 15%) et enfin l'absence d'objectif de croissance dans les missions des Banques centrales. Or à travers tout cela se joue notamment l'autonomie de ces pays.
Pas d’impôt français sur le franc CFA, mais des réserves africaines dans le Trésor français jusqu’en 2019
À l'origine, après la Seconde Guerre Mondiale, le franc CFA nouvellement créé voulait dire “franc des Colonies Françaises d’Afrique”. Aujourd’hui, il signifie "Communauté financière d'Afrique." Il n’y a jamais eu de taxe ou d’impôt sur la monnaie qui bénéficierait à la France. La Présidente du Conseil italien Giorgia Meloni parle elle de “seigneuriage” et de “monnaie coloniale”, car les États africains devaient conserver 50% de leurs réserves de change des coffres de la Banque de France : c'est ce que l'on appelle le compte de garantie.
Cette contrainte a longtemps fait débat. “Le compte de garantie était comme une opération pour s’assurer que ces États ne feraient pas autre chose avec leurs devises”, argumente Foly Ananou. Ces devises ne pouvaient pas être investies dans l’économie.
Mais depuis 2019, ces comptes de garantie n’existent plus en Afrique de l'Ouest. Cette obligation a été abrogée pour les huit pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) à la suite d'une réforme annoncée par Alassane Ouattara, président de la Côte d'Ivoire et Emmanuel Macron, président français. Désormais la France n’est plus présente dans les instances de gouvernance de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Néanmoins la France continue d'imprimer le franc CFA. Les banques centrales africaines émettent les ordres d’impression de billets et pièces dans le cadre d’un contrat passé avec la Banque de France. Selon l’économiste Foly Ananou, la critique apportée à l'ingérence des pays européens en Afrique, “relève plutôt du caractère géopolitique, que de la monnaie elle-même.”
UN COUP D'ÉTAT N'EST JAMAIS SALUTAIRE
Monument du rire en Afrique francophone, Michel Gohou vient de fêter ses trente ans de carrière. Pour Jeune Afrique, il revient sur la crise sécuritaire que connaissent plusieurs pays de la sous-région et sur les tensions qui opposent Abidjan et Bamako
Jeune Afrique |
Aïssatou Diallo |
Publication 26/11/2022
Monument du rire en Afrique francophone, Michel Gohou vient de fêter ses trente ans de carrière. Pour Jeune Afrique, il revient sur la crise sécuritaire que connaissent plusieurs pays de la sous-région et sur les tensions qui opposent Abidjan et Bamako, où 46 militaires ivoiriens sont toujours détenus.
Depuis trente ans, Michel Gohou fait rire l’Afrique francophone. Ses mimiques accompagnées d’onomatopées, les aventures ubuesques et hilarantes de son personnage ont, au fil des années, installé le comédien parmi les plus populaires du continent. Des Guignols d’Abidjan, dont les familles africaines installées en France s’échangeaient les VHS dans les années 1990, à la série Ma famille, en passant par Le Parlement du rire, diffusé sur Canal+ Afrique, il a déjà une longue et riche carrière derrière lui.
Aujourd’hui âgé de 63 ans, il est à la tête de Gohou production, et c’est dans ses bureaux du quartier d’Angré, à Abidjan, qu’il nous a donné rendez-vous. Une équipe est en train de finaliser le montage de Super Gohou, une série de 104 épisodes d’une durée de 5 minutes chacun, qu’il doit livrer à la NCI, la première chaîne de télévision privée du pays. Quelques jours plus tard, il s’envolera vers la France pour son spectacle La Fête à Gohou. Le 17 décembre, il se produira à Kinshasa, en RDC, et le 24 à Pointe-Noire, au Congo-Brazzaville. C’est un Michel Gohou souriant et blagueur qui nous reçoit mais, sitôt le dictaphone lancé, il devient grave et sérieux. Interview.
Jeune Afrique : Vous tournez régulièrement des films ou jouez vos spectacles dans les pays de la sous-région. Quel impact la crise sécuritaire actuelle a-t-elle sur votre secteur ?
Michel Gohou : Il n’y a de culture que lorsqu’on a la sécurité, la tranquillité et la paix. La culture ne peut pas s’exporter dans des zones chaudes. Je prends l’exemple du Nord-Kivu, en RDC. J’étais à Goma avant la crise du Covid-19 et j’ai été accueilli avec beaucoup d’enthousiasme. Là-bas, les gens nous aiment bien et ils auraient besoin aujourd’hui d’un peu d’humour, ils ont envie de nous voir sur scène. Mais, à cause de l’insécurité, on ne peut pas s’y hasarder. C’est la même chose dans le nord du Burkina ou du Mali: la situation est telle que l’on ne peut pas s’y rendre.
Pour éviter que des groupes jihadistes ne s’installent en Côte d’Ivoire, les autorités misent sur des programmes en faveur de la jeunesse. Pensez-vous que ce soit la solution ?
Nous devons essayer toutes les approches. En général, les jeunes se font enrôler parce qu’ils n’ont rien d’autre à faire. Ils n’ont pas de travail, se tournent les pouces, traînent sur les réseaux sociaux, deviennent brouteurs… Les jihadistes leur offrent un « emploi » dans ce contexte où l’avenir semble bouché. Pensez-vous que celui qui gagnerait bien sa vie et qui arriverait à prendre en charge sa famille se laisserait séduire aussi facilement?