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9 août 2025
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TERRAIN DE FOOTBALL FAIT DE GRAVATS ET D'ORDURES
Dans la banlieue de Dakar, le football est une passion pour les adultes comme pour les enfants. Ici, les jeunes joueurs espèrent un jour imiter leurs idoles, qui participent actuellement à la Coupe du monde de la FIFA 2022 au Qatar
Dans la banlieue de Dakar, le football est une passion pour les adultes comme pour les enfants.
Ici, les jeunes joueurs espèrent un jour imiter leurs idoles, qui participent actuellement à la Coupe du monde de la FIFA 2022 au Qatar.
Chaque après-midi, dans la ville de Diameguene Sicap Mbao, de jeunes fans se rassemblent sur un terrain de football "fait de gravats et d'ordures" pour jouer à leur jeu favori.
Diameguene Sicap Mbao est une zone fortement touchée par les pluies et les inondations qui ont frappé le Sénégal ces dernières années. Et les habitants disent que la situation s'aggrave.
Les eaux de pluie gagnent du terrain et détruisent certains terrains de jeu et de football. Afin de préserver la joie du football, la communauté a rempli les terrains de gravats provenant de maisons détruites, ainsi que de tous les débris et déchets qu'elle a pu trouver.
"Il fut un temps où ce terrain était sous l'eau", raconte Khadim Diouf, membre de l'association sportive du quartier.
"Pour le récupérer, nous avons dû le remplir d'ordures et de sable afin de pouvoir jouer ici à nouveau", raconte ce trentenaire qui, enfant, jouait dans la même zone.
En se promenant dans la zone, Diouf montre comment une partie de la région a encore de l'eau stagnante provenant des inondations qui ont touché le quartier en octobre.
"Regardez ces enfants, là où ils restent, il y a beaucoup de bouteilles cassées. Vous ne pouvez pas rester 30 minutes sans que l'un d'entre eux soit blessé", déclare Baye Modou Diop, un habitant de Diameguene Sicap Mbao. Mais Diop, qui joue normalement au football ici avec ses amis, a également mis la main à la pâte et a aidé à réparer le terrain.
"Personne ne pensait qu'un jour les enfants pourraient jouer ici, d'ailleurs, les écoliers font leurs cours de sport ici", dit-il fièrement.
Rien n'empêche les Sénégalais de profiter de leur football, l'espoir est que rien n'empêchera leur équipe nationale d'avancer dans la Coupe du monde de cet hiver au Qatar.
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COMMENT L'ÉTAT FRANÇAIS A AUTORISÉ DES ADOPTIONS ILLÉGALES D'ENFANTS AFRICAINS
L’association Rayon de soleil de l’enfant étranger est suspectée d’avoir fait adopter durant plusieurs décennies des enfants qui n’auraient pas dû l’être. Et l'Etat français n'a pas joué son rôle
C'est l'une des plus grandes affaires d'adoption litigieuses entre la France et l'Afrique de l'Ouest. L’association Rayon de soleil de l’enfant étranger est suspectée d’avoir fait adopter durant plusieurs décennies des enfants qui n’auraient pas dû l’être. Et l'Etat français n'a pas joué son rôle.
Pendant cinq ans, Le Monde a enquêté sur l’association Rayon de soleil de l’enfant étranger, l’un des plus importants organismes français à l’origine de l’adoption de plus de 7 000 enfants à travers le monde. Au Mali, mais aussi en République centrafricaine, à Madagascar, en Haïti, au Pérou et en Roumanie, RDSEE est suspectée d’avoir fait adopter des enfants qui n’auraient pas dû l’être, pour satisfaire les demandes d’adoption à l’international des couples français.
Morgane Le Cam, journaliste au Monde Afrique raconte les dessous de cette enquête réalisée avec Kaourou Magassa, journaliste pour TV5 Monde.
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LA NOBLESSE DU GRIOT S'EST ÉRODÉE DE NOS JOURS
Autrefois porteur de nombreuses valeurs, la politique et le monde moderne ont vraisemblablement corrompu la noblesse du griot d’antan. Le griot Sirifo Kouyaté, artiste et koriste basé en Espagne, ne reconnaît plus le legs de ses ancêtres aujourd’hui
Dans des sociétés ouest-africaine, la pratique du griotisme est bien répandue. Détenteur de la tradition orale, conservateur des secrets les mieux gardés, conseiller éclairé du roi, généalogiste futé et médiateur impartial, le griot était le maitre de la parole.
La parole sincère, digne, noble, transparente et déclamatoire. Mais de nos jours, cela ne semble plus être le cas. Les temps ont changé. Le griotisme aussi.
Ceux qui se disent griots, ont tourné dos, pour la plupart , à ces valeurs de Dignité, de noblesse, de sincérité et de transparence. La cupidité a pris le dessus sur tout, autre considération, l’appât du gain est passé par là. Des griots d’aujourd’hui ont troqué noblesse contre faste, bombance et exubérance.
Les valeurs de cette nouvelle race de griots c’est du fric et parfois des frasques.
Cependant d’authentiques griots sont en total désaccord sur ce qu’est devenu cette tradition ancestrale et s’en désolent. Parmi eux, un artiste plus connu au pays de Miguel de Cervantes qu’au par de Sédar Senghor.
Artiste et koriste hispano-sénégalais, Sirifo Kouyaté est descendant de griots depuis des générations. De passage à Dakar, il nous livre son analyse sur ce travestissement la mission de griot dans un entretien exclusif avec AfricaGlobe Tv.
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FÉMINISME INTERSECTIONNEL AFRODESCENDANT DANS L'HISPANOPHONIE
Noires, Blanches, Gitanes, Latines, Inuites,* Miao* ou Quechua*, toutes opprimées, reléguées au second plan. Au lieu de luttes disparates, les femmes s'organisent pour une lutte convergente afin de revendiquer leurs droits inaliénables
Enseignante-chercheure à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le professeur Odome ANGONE est spécialiste de la littérature africaine et afrodsencendante dans le monde hispanophone. Récemment, elle a animé une conférence, à l’Instituto Cervantes de Dakar, sur le « féminisme intersectionnel» articulé autour de différentes identités dans le monde hispanophone, notamment en Espagne. En marge de cette conférence, AfriaGlobe Tv l’a interviewée sur ce que c’est le féminisme intersectionnel, pourquoi le féminisme est-il rejeté par des hommes, entre autres. Ses réponse dans la vidéo ci-dessus.
L’engagement pour les droits des femmes et la lutte pour l’égalité des droits est documenté dans diverses cultures et civilisations. De plus en plus, les différentes victimes d’oppression masculines de diverses cultures veulent se rapprocher pour être plus fortes et que leur combat porte mieux. C’est à ce dessin qu’est né le féminisme intersectionnel.
Spécialiste de la littérature hispanophone, le professeur Odome Angone, a présenté lors de sa conférence des ouvrages féministes dans le monde hispanophone, au centre culturel espagnol de Dakar. Des ouvrages précisément produit par des ofrodescendantes : des journalistes, activistes, écrivaines, etc.
Elle y a présenté entre autres, le livre Hija del camino lucia de la journaliste hispano-Equato-guinéenne Lucía- Asué Mbomío Rubio, Viviendo en modo Afroféminas de l’Afro-cubaine Antoinette T. Soler, publié en 2018, Por qué no hablo con Blancos sobre racismo de la journaliste et auteure britannique de Reni Eddo-Lodge qui dit ne pas vouloir discuter de racisme avec les Blancs étant donné que ceux-ci nient l’existence d’un racisme structurel.
Le titre à la base était le titre d’un post sur son blog qui a été viral et suscité un vif débat sur le racisme. Selon Odome ANGONE, Netfle a acquis les droits d‘auteur du livre de Lucia la production d’une série sur l’histoire. Ce sera la première série avec des acteurs et actrices et afrodescendants descendants espagnols. Le professeur Angone a aussi évoqué le livre Pecadoras capitales de Patricia Ecalona.
Noires, Blanches, Gitanes, handicapées, Latines, Miao, Quechua, Afrodescendantes, Asiatiques jeunes, vieilles, racisées ou Inuites (peuples autochtones de l’Arctique)… dans presque toutes cultures, les femmes subissent une certaine discrimination. Toutes les oppressions subies par elles sont logées à la même enseigne parce qu'elles sont injustes.
Fort de cela, des femmes estiment que la lutte devraient être collectives, inclusives, aspirent à une lutte coordonnée pour revendiquer leurs droits. Chaque groupe de femmes avec ses réalités certes mais allant collectivement. C'est ce à quoi aspire le féminisme intersectionnel.
Le patriarcat est un legs de la colonisation et de la domination occidentale sur les autres peuple du monde. Partant, l’Occident n’as pas inventé le féminisme en tant que phénomène de société, mais plutôt le concept. En conséquence, dire que la lutte des femmes pour la reconnaissance de leur droit et pour l’égalité des droits pour tous, relève d’une méconnaissance des sociétés africaine.
Par analogie, les femmes occidentales n’ont rien a enseigner en matière de féminisme aux femmes africaines, dont les luttes sont antérieures au contact entre l’Occident et l’Afrique. Dit autrement, les amazones du Bénin, Ndatte Yalla, Ndjembeuth Mbodj, Aline Sitoé Diatta se sont illustrées bien avant l'engagement de Simone de Beauvoir ou Simone Veil, etc.
Miao* : une minorité chinoise viavant dans les montagne
Quechua * Peuple autochtone d'Amérique latine en retrait du monde moderne
Inuits : peuple autochtolones de l'Arctique en Amérique
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LE FRANC CFA À L'ORIGINE DES MIGRATIONS ?
La brouille diplomatique entre Paris et Rome à propos de l'Ocean Viking fait ressurgir une vidéo de 2019 de l’actuelle Première ministre italienne. Giorgia Meloni y accuse la France et la "monnaie coloniale" du franc CFA d’être à l'origine des migrations
TV5Monde |
Benjamin Beraud |
Publication 26/11/2022
La séquence remonte à 2019, mais la vidéo enflamme à nouveau les réseaux sociaux depuis le 20 novembre 2022. On y voit Giorgia Meloni, l’actuelle Première ministre italienne d’extrême-droite, montrer un billet de Franc CFA, monnaie héritée de la colonisation française et commune à quatorze pays africains répartis sur deux zones, Afrique de l'ouest et Afrique centrale. Elle accuse l’État français, à travers cette monnaie, d’être à l'origine de l'appauvrissement des populations en Afrique subsaharienne et donc de leur exil vers l'Europe.
“C'est ce qu'on appelle le franc CFA. C'est la monnaie coloniale que la France imprime pour 14 nations africaines, à laquelle elle applique le seigneuriage et en vertu de laquelle elle exploite les ressources de ces nations", déclare Giorgia Meloni, à l'époque déjà à la tête du parti d'extrême-droite italien Fratelli d'Italia.
La brouille diplomatique entre Paris et Rome à propos de l'Ocean Viking fait ressurgir une vidéo de 2019 de l’actuelle Première ministre italienne d'extrême droite. Dans celle-ci, Giorgia Meloni accuse l’État français et la "monnaie coloniale" du franc CFA d’être à l'origine des migrations venant d'Afrique subsaharienne. Décryptage.
La séquence remonte à 2019, mais la vidéo enflamme à nouveau les réseaux sociaux depuis le 20 novembre 2022. On y voit Giorgia Meloni, l’actuelle Première ministre italienne d’extrême-droite, montrer un billet de Franc CFA, monnaie héritée de la colonisation française et commune à quatorze pays africains répartis sur deux zones, Afrique de l'ouest et Afrique centrale. Elle accuse l’État français, à travers cette monnaie, d’être à l'origine de l'appauvrissement des populations en Afrique subsaharienne et donc de leur exil vers l'Europe.
“C'est ce qu'on appelle le franc CFA. C'est la monnaie coloniale que la France imprime pour 14 nations africaines, à laquelle elle applique le seigneuriage et en vertu de laquelle elle exploite les ressources de ces nations", déclare Giorgia Meloni, à l'époque déjà à la tête du parti d'extrême-droite italien Fratelli d'Italia.
"Il faut libérer l’Afrique de certains Européens qui impriment la monnaie pour quatorze nations africaines ‘souveraines”, ajoute-t-elle. Une rhétorique souvent reprise par l’extrême droite italienne. Déjà, Luigi Di Maio, en la personne du vice-Premier ministre italien, accusait le franc CFA d’être à l’origine de l’immigration en Europe.
“Les personnes qui se déplacent en Afrique subsaharienne, restent pour la majorité, sur le continent”, rappelle l'analyste économique Foly Ananou du think tank de l’Afrique des Idées. Selon un rapport des Nations Unies, en 2019, la migration internationale concerne 272 millions de personnes et seulement 8,7% d’Africains. Parmi eux, 70% restent sur le continent africain. Quand bien même, ce mouvement migratoire vers l’Europe peut-il être lié à la monnaie elle-même ? Cela reste à prouver.
Le franc CFA, facteur d’implantation d'entreprises françaises ?
Selon l’argumentaire de Giorgia Meloni, l’émigration s'explique par l'implantation d'entreprises françaises pillant les ressources de l'Afrique, poussant des gens à partir.
Il est vrai que le franc CFA constitue une opportunité pour l'implantation de ces entreprises. Le franc CFA s’aligne sur l’euro, c’est sa spécificité. Si l’euro se déprécie, le franc CFA aussi et inversement. Une entreprise française qui voudrait s’implanter en Afrique va jongler entre des euros et des francs CFA pour gérer ses finances. Si le taux de change entre les deux monnaies ne bouge pas, cela constitue une opportunité évidente pour les entreprises françaises. “Comme le taux de change ne varie pas, il n’y a pas de risques de change à supporter”, souligne Foly Ananou.
Mais pour autant, la présence d'entreprises étrangères qui exploitent les ressources naturelles peut être une opportunité, observe cet économiste. Pour Foly Ananou, tout se joue au niveau des États. Par exemple, “les pays du Golfe, comme le Qatar, ont réussi à redistribuer ces richesses à leurs populations. Le point manquant de ces pays africains, c’est la capacité des États à tirer profit de l'implantation de ces entreprises”, analyse-t-il. Or, au moment de l’établissement des contrats, “il y a quand même un manque de gouvernance économiques des États africains eux-mêmes.”
D’autre part, le franc CFA était à l'époque aligné au franc français. Seules les entreprises françaises pouvaient tirer profit de cet alignement. Aujourd’hui, tous les pays de l’Union Européenne dont la monnaie est l’euro peuvent investir sans risque de change dans ces pays concernés, y compris les entreprises italiennes. Le franc CFA n’est donc plus ce qu’il était à ses débuts.
Une monnaie forte, mais qui ne profite pas assez aux populations
L'argument défendu par la France est celui de la stabilité de cette monnaie. Selon le site de France Diplomatie, elle aurait permis de maintenir une croissance de +0,3% en 2020, en pleine pandémie de Covid-19, dans les pays de la Zone franc contre -1,7% de récession en Afrique subsaharienne (FMI, octobre 2021).
Mais cela ne veut pas dire que le franc CFA profite aux populations elles-mêmes. Co-auteur du livre "Sortir l'Afrique de la servitude monétaire : à qui profite le franc CFA", éditions La Dispute paru en 2016, l'économiste togolais Kako Nubukpo se montre particulièrement critique lors d'un entretien dans le Journal Afrique de TV5MONDE. "Cela grève la compétitivité des économies africaines, ce qui fait que nos exportations sont très faibles", souligne l'économiste. Parmi les autres désavantages de cette monnaie, il cite les difficultés dans la Zone franc à emprunter, face à des taux d'intérêt à deux chiffres, la faiblesse des échanges intra communautaires entre États de la Zone franc (autour de 15%) et enfin l'absence d'objectif de croissance dans les missions des Banques centrales. Or à travers tout cela se joue notamment l'autonomie de ces pays.
Pas d’impôt français sur le franc CFA, mais des réserves africaines dans le Trésor français jusqu’en 2019
À l'origine, après la Seconde Guerre Mondiale, le franc CFA nouvellement créé voulait dire “franc des Colonies Françaises d’Afrique”. Aujourd’hui, il signifie "Communauté financière d'Afrique." Il n’y a jamais eu de taxe ou d’impôt sur la monnaie qui bénéficierait à la France. La Présidente du Conseil italien Giorgia Meloni parle elle de “seigneuriage” et de “monnaie coloniale”, car les États africains devaient conserver 50% de leurs réserves de change des coffres de la Banque de France : c'est ce que l'on appelle le compte de garantie.
Cette contrainte a longtemps fait débat. “Le compte de garantie était comme une opération pour s’assurer que ces États ne feraient pas autre chose avec leurs devises”, argumente Foly Ananou. Ces devises ne pouvaient pas être investies dans l’économie.
Mais depuis 2019, ces comptes de garantie n’existent plus en Afrique de l'Ouest. Cette obligation a été abrogée pour les huit pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) à la suite d'une réforme annoncée par Alassane Ouattara, président de la Côte d'Ivoire et Emmanuel Macron, président français. Désormais la France n’est plus présente dans les instances de gouvernance de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Néanmoins la France continue d'imprimer le franc CFA. Les banques centrales africaines émettent les ordres d’impression de billets et pièces dans le cadre d’un contrat passé avec la Banque de France. Selon l’économiste Foly Ananou, la critique apportée à l'ingérence des pays européens en Afrique, “relève plutôt du caractère géopolitique, que de la monnaie elle-même.”
UN COUP D'ÉTAT N'EST JAMAIS SALUTAIRE
Monument du rire en Afrique francophone, Michel Gohou vient de fêter ses trente ans de carrière. Pour Jeune Afrique, il revient sur la crise sécuritaire que connaissent plusieurs pays de la sous-région et sur les tensions qui opposent Abidjan et Bamako
Jeune Afrique |
Aïssatou Diallo |
Publication 26/11/2022
Monument du rire en Afrique francophone, Michel Gohou vient de fêter ses trente ans de carrière. Pour Jeune Afrique, il revient sur la crise sécuritaire que connaissent plusieurs pays de la sous-région et sur les tensions qui opposent Abidjan et Bamako, où 46 militaires ivoiriens sont toujours détenus.
Depuis trente ans, Michel Gohou fait rire l’Afrique francophone. Ses mimiques accompagnées d’onomatopées, les aventures ubuesques et hilarantes de son personnage ont, au fil des années, installé le comédien parmi les plus populaires du continent. Des Guignols d’Abidjan, dont les familles africaines installées en France s’échangeaient les VHS dans les années 1990, à la série Ma famille, en passant par Le Parlement du rire, diffusé sur Canal+ Afrique, il a déjà une longue et riche carrière derrière lui.
Aujourd’hui âgé de 63 ans, il est à la tête de Gohou production, et c’est dans ses bureaux du quartier d’Angré, à Abidjan, qu’il nous a donné rendez-vous. Une équipe est en train de finaliser le montage de Super Gohou, une série de 104 épisodes d’une durée de 5 minutes chacun, qu’il doit livrer à la NCI, la première chaîne de télévision privée du pays. Quelques jours plus tard, il s’envolera vers la France pour son spectacle La Fête à Gohou. Le 17 décembre, il se produira à Kinshasa, en RDC, et le 24 à Pointe-Noire, au Congo-Brazzaville. C’est un Michel Gohou souriant et blagueur qui nous reçoit mais, sitôt le dictaphone lancé, il devient grave et sérieux. Interview.
Jeune Afrique : Vous tournez régulièrement des films ou jouez vos spectacles dans les pays de la sous-région. Quel impact la crise sécuritaire actuelle a-t-elle sur votre secteur ?
Michel Gohou : Il n’y a de culture que lorsqu’on a la sécurité, la tranquillité et la paix. La culture ne peut pas s’exporter dans des zones chaudes. Je prends l’exemple du Nord-Kivu, en RDC. J’étais à Goma avant la crise du Covid-19 et j’ai été accueilli avec beaucoup d’enthousiasme. Là-bas, les gens nous aiment bien et ils auraient besoin aujourd’hui d’un peu d’humour, ils ont envie de nous voir sur scène. Mais, à cause de l’insécurité, on ne peut pas s’y hasarder. C’est la même chose dans le nord du Burkina ou du Mali: la situation est telle que l’on ne peut pas s’y rendre.
Pour éviter que des groupes jihadistes ne s’installent en Côte d’Ivoire, les autorités misent sur des programmes en faveur de la jeunesse. Pensez-vous que ce soit la solution ?
Nous devons essayer toutes les approches. En général, les jeunes se font enrôler parce qu’ils n’ont rien d’autre à faire. Ils n’ont pas de travail, se tournent les pouces, traînent sur les réseaux sociaux, deviennent brouteurs… Les jihadistes leur offrent un « emploi » dans ce contexte où l’avenir semble bouché. Pensez-vous que celui qui gagnerait bien sa vie et qui arriverait à prendre en charge sa famille se laisserait séduire aussi facilement?
Beaucoup pensent que Mbeubeuss profite aux riverains grâce aux activités de récupération qui y sont pratiquées. Dommage que cela ne soit que des préjugés, estiment les responsables des quartiers environnants contraints de respirer un air pollué par la fumée. Mbeubeuss constitue plutôt, disent-ils, un désastre écologique et sanitaire.
Mbeubeuss, le dépotoir d’ordures de tous les habitants de Dakar, est une «catastrophe écologique et une bombe sanitaire pour les riverains». Mais comment ? Chaque jour, ce sont des centaines de camions qui entrent dans Mbeubeuss. A bord, des déchets en tous genres. Ces immondices sont déversées sur le site autour duquel se sont implantées des populations ayant fui, pour certains, la cherté de l’habitat de la capitale. «Chaque jour, c’est cette calamité environnementale et surtout sanitaire que nous vivons. A cause de Mbeubeuss, notre quartier peine à décoller», déclare, outré, Baye Diop. Ces dernières années, de nouvelles cités sont sorties de terre pour décongestionner Keur Massar. Sans se soucier de la dégradation de l’environnement, notamment la détérioration de la qualité de l’air.
Malgré une proximité géographique que certains quartiers entretiennent avec la décharge d’ordures de Mbeubeuss, il n’existe quasiment pas d’infrastructures sociales de base pour couvrir les populations des dangers que représente Mbeubeuss, à en croire nos interlocuteurs. Des analyses et enquêtes ont montré que l’air, dans les environs de Mbeubeuss, reste très pollué à cause de la fumée insoutenable que dégage le feu, alors qu’il continue d’accueillir chaque jour des centaines de camions, camions-bennes, charrettes venus déverser toutes sortes d’ordures. Des ordures qui ont fini d’envahir notamment les quartiers de Diamalaye 2 et de Todba. Dans ces localités aux multiples doléances, les habitants ne cessent de déplorer le «manque de soutien de l’Etat» vis-à-vis des populations. «Depuis trente-huit ans, nous sommes là et nous vivons dans ces conditions très précaires. Vous ne verrez presqu’aucune infrastructure sociale de base dans le quartier. Pas de route, pas de voirie, le centre de santé est prêt depuis plus de deux ans, mais jusqu’au moment où je vous parle, On ne l’a pas inauguré», peste Ibrahima Sow, délégué de quartier de Diamalaye 2.
Sur le long de la décharge, gargotiers, boutiquiers et tabliers, installés à l’entrée du site et le long des quartiers, expriment leur inquiétude quant à la situation. Bien que tirant une partie de leur revenu de ces activités pratiquées dans et aux alentours Mbeubeuss, ces gens craignent tout de même des dangers de cette vidange d’ordures liés à leur santé. Des enfants ne quittent pas la décharge, insouciants et inconscients des risques sanitaires qui pèsent sur eux. «Presque tout le quartier est malade, à commencer par moi. Je suis asthmatique, je tousse tout le temps avec tous les dangers de respirer l’air pollué», déplore le délégué de quartier Diamalaye 2. Des problèmes liés à la respiration à cause de l’air pollué par la fumée, et l’eau consommée potentiellement liée à la pollution de la nappe phréatique sont fréquemment diagnostiqués. «Souvent quand les populations viennent pour des consultations, on constate que certaines d’entre elles ont des problèmes pulmonaires, c’est-à-dire des maladies respiratoires comme l’asthme, et des problèmes diarrhéiques» avait estimé, sur le site marocain d’informations Le 360, Saliou Thiam, infirmier-chef de poste de santé de Malika, commune abritant la décharge de Mbeubeuss.
Mbeubeuss, une zone d’insécurité
Au-delà des risques liés à la vie sanitaire de ses habitants, les quartiers Diamalaye et Todba sont souvent décrits comme des zones d’insécurité. La décharge serait un refuge pour «délinquants» qui ne manquent pas de commettre des forfaits quand l’occasion se présente. «Todba est issu de Diamalaye 2. C’était un gigantesque quartier. Mais je peux vous dire qu’on a eu à constater très souvent des actes de vol, d’agression et autres. Nous sommes dans une zone d’insécurité à cause de la décharge», déclare Ibrahima Sow. «Toutes sortes de bandits vivent sur ce site», corrobore Fatou, une habitante de Todba. «Les retombées liées à l’activité des récupérateurs cachent mal les difficultés auxquelles nos populations sont confrontées. La situation sécuritaire est aussi préoccupante. Le banditisme juvénile émerge dans les quartiers de Todba et de Diamalaye, et ce sont les populations qui en paient les frais», complète Dame. Avant de poursuivre: «Ce déficit d’infrastructures fait qu’une grande partie de la population engage et paie des charretiers pour jeter les déchets ménagers. Même les salles classe de notre unique école sont saturées. L’éclairage public est défectueux ou inexistant dans certains coins des quartiers et souvent les taximen sont très réticents à l’idée de circuler la nuit dans le coin à cause de l’insécurité grandissante.» «Avant, quand nous avions un malade, on le mettait sur une charrette pour l’évacuer avec tous les risques que cela entraîne. Mais depuis quelque temps, le délégué a réceptionné un véhicule pour permettre de faire les courses urgentes. Les plus démunis ne paient même pas le gasoil. Nous n’avons, pour le moment, reçu aucun accompagnement de la part de la mairie ou de l’Etat, pourtant informés de nos mauvaises conditions de vie», confie une habitante de la localité rencontrée aux abords de la décharge.
En attendant l’arrivée chez eux, des œuvres sociales des pouvoirs publics, les populations de Diamalaye 2 et de Todba vont devoir prendre leur mal en patience… Trouvé au domicile du chef de quartier, en cette matinée du 15 novembre, Baye Diop, par ailleurs adjoint du délégué de quartier de Diamalaye 2, collé à Mbeubeuss, narre : «Le président et toute une délégation sont venus ici lancer ce fameux Promoged. Pour les prises de parole, notre délégué de quartier a même été zappé. Tout le monde a parlé de ses doléances et magnifier le projet, sauf nous les habitants de Diamalaye. Mais depuis lors, rien n’a changé. On vit toujours avec les ordures et leur odeur ambiante. D’ailleurs, dans une grande partie des quartiers, on engage et paie des charretiers pour jeter nos déchets ménagers, alors que toutes les ordures de Dakar sont acheminées à nos portes. C’est injuste. Le problème en est qu’ils ne disent pas la vérité au président de la République».
Une bombe sanitaire et un frein au développement du quartier
Dans le but de cerner l’épineuse question de la gestion des ordures, le chef de l’Etat a, lui-même, lancé sur le site de Mbeubeuss, en juin 2021, le projet de Promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides (Promoged) dont l’objectif principal reste la consolidation de la gouvernance locale des déchets et l’amélioration de la gestion des déchets solides. Seulement dans les quartiers aux environs de Mbeubeuss, à Diamalaye et Todba, la réalité reste inchangée. Les structures chargées de la gestion des ordures et de l’amélioration du cadre de vie n’ont eu, pour le moment, aucun impact sur la vie des populations.
Il faut savoir que c’est en 1968 que l’Etat du Sénégal a décidé de mettre un site de dépotoir provisoire d’ordures dans la région de Dakar, précisément à Mbeubeuss, dans la commune-arrondissement de Malika, située dans le département de Keur Massar. Plusieurs décennies après, Mbeubeuss continue d’accueillir les déchets solides, managers et industriels de plus de trois millions de personnes vivant dans la capitale sénégalaise. Au fil des années, la décharge de Mbeubeuss a ôté pas moins de cent hectares de superficie au lac du même nom. Ainsi, en 2015, le gouvernement a enterré l’idée d’une délocalisation de cette montagne d’ordures, pourtant émise depuis plusieurs années. Il va s’agir plutôt de trier, recycler et composter les déchets. Dès lors, l’Unité de la coordination de la gestion des déchets solides (Ucg), structure visant à remplir cette mission, est mise en place en 2011, suscitant ainsi beaucoup d’espoir de la part des écologistes et populations riveraines. Elle est suppléée en juin dernier par la Société nationale de gestion intégrée des déchets (Sonaged).
LA TUNISIE AU BORD DE L'ÉLIMINATION
Pour espérer encore se qualifier pour les 8e de finale, les "Aigles de Carthage", qui ne comptent qu'un seul point, devront impérativement battre la France, championne du monde en titre
Stérile offensivement, la Tunisie s'est mise dans une situation très délicate au Mondial en s'inclinant samedi 1-0 contre l'Australie, victorieuse grâce à un but de Mitchell Duke au stade Al-Janoub de Doha.
Pour espérer encore se qualifier pour les 8e de finale, les "Aigles de Carthage", qui ne comptent qu'un seul point, devront impérativement battre la France, championne du monde en titre, lors de leur troisième match, et espérer une conjoncture favorable dans le groupe.
L'Australie en revanche peut continuer à rêver, puisqu'une victoire contre le Danemark lui ouvrirait les portes de la phase à élimination directe.
Après 20 premières minutes soporifiques, où l'Australie a monopolisé le ballon mais sans jamais porter le danger vers le but d'Aymen Dahmen, les "Socceroos" ont été les premiers à trouver l'ouverture.
Sur un contre, Mitchell Duke a repris victorieusement de la tête un ballon en profondeur de Craig Goodwin, l'homme qui avait marqué l'unique but australien contre la France (4-1).
Ce but n'a pas vraiment réveillé les Tunisiens, certes présents dans l'engagement physique, mais longtemps dénués d'inspiration dès lors qu'ils récupéraient le ballon. Il a fallu attendre la 38e minute pour voir la première action intéressante des Aigles de Carthage, lorsque leur capitaine Youssef Msakni a tenté de s'infiltrer dans la défense adverse, en vain.
Les Tunisiens, qui avaient montré d'autres qualités lors de leur entame de compétition contre le Danemark (0-0), ont ensuite eu un temps fort, avec deux occasions franches: Mohamed Dräger, à la conclusion d'un contre, a d'abord obligé le gardien australien Mathew Ryan à une belle parade (41e), avant que Msakni, encore lui, ne se retrouve en position idéale pour une reprise sans contrôle face au but, à la réception d'un centre d'Issam Jebali (45e+3).
Manque de buteur
Mais le capitaine des Aigles n'a pas cadré, et c'est l'Australie qui est rentrée aux vestiaires avec un but d'avance, au grand désarroi des quelques 20.000 supporteurs tunisiens venus encourager leur équipe, tout de rouge vêtus.
Les Tunisiens sont revenus après la pause avec de bien meilleures intentions. Possession, tentative de percussion, utilisation des couloirs. Tout y était? Non, car l'efficacité devant le but a fait défaut jusqu'au bout aux Nord-Africains: Jebali s'est enferré dans la défense (52e), Msakni a échoué sur le gardien Mathew Ryan, juste avant de tenter un tir de loin encore capté par le portier australien (72e).
Ni Msakni, qui à 32 ans revient de blessure et a peu joué dans son club qatari de tout le mois d’octobre, ni le Montpelliérain Wahbi Khazri, entré en fin de match pour tenter de sauver son équipe, n'ont réussi à faire oublier l'absence lors de ce Mondial d'un véritable buteur tunisien.
En face, les Socceroos ont joué les contres à fond pour tenter le KO, et Mathieu Leckie a échoué de justesse sur le gardien Aymen Dahmen (71e). Mais le score n'a plus évolué. Les Tunisiens regarderont sans doute avec intérêt le France-Danemark de 17h00. Si les Bleus gagnent, ils seront déjà qualifiés, et Didier Deschamps pourrait ménager ses cadres pour le dernier match de la poule.
PAR Jean-Baptiste Placca
POUR SIMPLEMENT BRILLER
Les désillusions qui guettent l’Afrique dans ce Mondial commandent une réflexion de fond. Pourquoi les fédérations nationales révulsent tant de footballeurs parmi les meilleurs originaires de leur pays ?
Pourquoi donc les sélections africaines peinent tant à briller à l'édition 2022 de la Coupe du monde de football ? Et comment expliquer que, plutôt que de jouer pour la sélection de leur pays d'origine, tant de footballeurs talentueux d'origine africaine préfèrent leur « autre pays » ou patrie d'adoption ? Que faire, pour que ceux qui choisissent de jouer sous le maillot d’une nation africaine trouvent un cadre propice, pour rehausser le niveau des sélections africaines ?
Avec sa victoire sur le Qatar, le Sénégal semble s’être quelque peu rassuré. Peut-on, du coup, estimer qu’elles sont exagérées, les inquiétudes quant aux chances des équipes africaines de se qualifier à l’issue de la phase de groupe ?
Ce n’est, certes, pas que parmi les seules nations d’Afrique engagées dans cette compétition que l’on a vécu de retentissantes contreperformances. Mais, si l’on est inquiet, c’est parce que certaines équipes africaines nous ont donné l’impression de jouer en division inférieure. Par lucidité, il nous faut l’admettre : ce ne sera pas facile. Ce sera même très dur, et il est à craindre que toutes les nations africaines rentrent au bercail, sans atteindre la phase à élimination directe. Tel président de fédération peut toujours clamer urbi et orbi qu’il est au Qatar pour rapporter la Coupe dans son pays, vanité et auto persuasion n’y changeront rien.
Chaque Africain, d’où qu’il soit, vibre pour chacune des équipes africaines présentes au Qatar. Tous souffrent avec les joueurs, lorsque ceux-ci balbutient leur football. La peine de ceux qui prendraient au sérieux les rêves grandiloquents de tel dirigeant ne sera que plus grande, en cas d’un retour prématuré à la maison…
Le Premier ministre du Sénégal, Amadou Ba, a présidé à Dakar hier, jeudi, l’ouverture du symposium marquant le soixantième anniversaire de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’oues
Le Premier ministre du Sénégal, Amadou Ba, a présidé à Dakar hier, jeudi, l’ouverture du symposium marquant le soixantième anniversaire de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest. A cette occasion, il a insisté sur la nécessité de la Banque centrale à prendre compte de la dimension inflation qui risque de saper les efforts de croissance des Etats de cette Union.
Devant une assistance notable de gouverneurs, vice-gouverneurs d’Afrique et d’Europe, d’experts, d’universitaires, de banquiers et financiers, d’opérateurs économiques et autres, le Premier ministre du Sénégal, Amadou Ba, a adressé le message du chef de l’Etat.
Prenant la parole, il a d’emblée précisé qu’il lit le message personnel du président Macky Sall, à travers lequel il invite la Banque centrale (Bc) à prendre à bras-le-corps la question de l’inflation qui sape la dynamique de croissance des Etats respectifs de l’Union monétaire ouest africaine (Umoa). « Dans un contexte où les Etats et les Bceao sont confrontés à des défis de plus en plus complexes, l’inflation galopante constitue le principal facteur d’incertitude sur les perspectives économiques mondiales, il s’agit d’une préoccupation majeure puisqu’elle érode le pouvoir d’achat des ménages et crée un surcoût pour l’investissement », a-t-il relevé.
Pour la Bceao dont le mandat reste essentiellement lié au maintien de la stabilité des prix. « Ce défi fondamental doit être relevé », a-t-il clairement fait savoir aux économistes de la politique monétaire. A cet effet, poursuit-il : « la Banque doit poursuivre ses ambitieux chantiers de réformes en mettant l’accent sur les efforts de modernisation du cadre de la politique monétaire ». Pour y arriver, « la Bc pourrait également s’inspirer de l’expérience internationale des politiques innovantes qui ont fait leurs preuves dans la lutte contre l’inflation », a dit le PM citant le message du le chef de l’Etat.
S’agissant des gouvernements respectifs, il pense qu’ils doivent continuer d’intensifier leurs efforts en vue d’améliorer la productivité des facteurs, d’élargir et de diversifier les bases de production de tous les secteurs, qu’ils soient publics ou privés. Sur ce, dira-t-il : « Le financement de nos économies constitue également, une préoccupation majeure. Comment concilier la nécessité d’une stabilité macroéconomique et monétaire renforcée avec l’impératif du maintien des dépenses sociales essentielles et l’urgence de la relance économique ».
A ce sujet, le Pm préconise quelques axes de réflexion en vue de favoriser un meilleur financement adéquat de nos économies et renforcer la crédibilité de notre monnaie commune. Au nombre de ces axes, il liste en premier « le renforcement de la coordination entre les politiques budgétaires et la politique monétaire commune qui contribue à la stabilité des prix et au soutien à la croissance, bien entendu que, la soutenabilité budgétaire exige une capacité de réaction commune pour faire face à la vulnérabilité des chocs ». Qui plus est, face aux défis de changement climatique, la Bceao pourrait également contribuer à mieux identifier les risques financiers liés au climat sur le marché.
A cet effet, « elle doit veiller à la prise en compte de ces risques d’une manière adéquate, en agissant en tant que catalyseur pour la transition verte du système financier », argumente-t-il. De ce fait, elle pourrait soutenir la politique climatique sans courir le risque de dépasser le cadre de son mandat. Et enfin, la diversification des sources de financements des économies constitue une source à explorer. Dans ce cadre, « la finance islamique offre des opportunités importantes pour répondre aux besoins de financement des Etats », soutient-il.
Evoquant les perspectives économiques, le Pm dira qu’elles s’annoncent sous de bons auspices pour les Etats de l’Uemoa dont certains prévoient des taux de croissance à deux chiffres dans un futur proche. « Le maintien de cet élan est indispensable dans un environnement où la demande sociale est forte avec une frange encore plus importante de nos concitoyens dont le relèvement du niveau de vie reste une priorité »