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16 juin 2025
ALY NGOUILLE NDIAYE PREND ACTION
Juste après sa prise de fonction au niveau de ce ministère hautement stratégique, M. Aly Ngouille Ndiaye, a organisé et présidé une concertation sur la filière arachidière, mardi 4 octobre 2022.
Dans le cadre de la lutte contre la vie chère engagé par le gouvernement dirigé par le Premier ministre Amadou Ba, sur instruction du président de la République, le ministère de l’Agriculture, de l’Équipement rural et de la Souveraineté Alimentaire n’a pas beaucoup attendu pour prendre l’initiative présidentielle à bras le corps. Juste après sa prise de fonction au niveau de ce ministère hautement stratégique, M. Aly Ngouille Ndiaye, a organisé et présidé une concertation sur la filière arachidière, mardi 4 octobre 2022. Le choix de cette filière parmi tant d’autres est loin d’être gratuit. Principale culture de rente et donc d’exportation, l’arachide a toujours rythmé la vie au Sénégal qui est en majorité rural. Quand l’arachide marche, tout marche a-t-on l’habitude de dire.
Ainsi, durant 5 heures d’horloge, les producteurs, les industriels, les banquiers, directeurs généraux et les ministères concernés et tous les acteurs, ont échangé sur les contraintes. Résultat des courses, plusieurs difficultés qui freinent le secteur ont été relevées. Des solutions sont envisagées et un suivi approprié envisagé pour remédier certaines préoccupations et consolider des acquis, lit-on sur facebook.
OUMOU NIANG TOURÉ AUX COMMANDES DE L’ASSOCIATION DES ASSUREURS DU SÉNÉGAL
Co-fondatrice et administratrice directrice générale de Askia Assurances, Mme Oumou Niang Touré a été récemment cooptée à la tête de l’Association des Assureurs du Sénégal (AAS) en marge de sa dernière assemblée générale, selon Financial Afrik.
Co-fondatrice et administratrice directrice générale de Askia Assurances, Mme Oumou Niang Touré a été récemment cooptée à la tête de l’Association des Assureurs du Sénégal (AAS) en marge de sa dernière assemblée générale, selon Financial Afrik. Le bureau présidé jusque-là par Souleymane Niane (Sonam) a vécu. Seule femme africaine propriétaire et dirigeante d’une compagnie d’assurance, la diplômée de Commerce maritime à l’université de Nantes, également titulaire d’une maîtrise en droit de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Titulaire d’un DESS en Commerce International, d’un DESS en Transport Maritime obtenus à L’Université de Nantes et d’une Maîtrise en Droit des Affaires obtenue à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Oumou Niang Touré hérite d’une association confrontée à de nombreux enjeux de visibilité et de reconnaissance par les pouvoirs publics, surtout au seuil de cette nouvelle ère de production de gaz et de pétrole du Sénégal.
Auparavant, Mme Oumou Niang Touré a été Président Directeur Général d’Alliance Assurances et, à ce titre, elle passe pour être une pionnière dans son domaine d’activité puisqu’ayant été la première femme Directrice de Compagnie d’Assurances au Sénégal. Elle est également Administrateur de Sen Assurances Vie, 3e Vice-Présidente de la Fédération Sénégalaise des Sociétés d’Assurance et Membre de la Commission Nationale de Gouvernance.
LE DEFI DE LA STABILITE MACROECONOMIQUE
Dans son dernier numéro, la publication semestrielle de la Banque mondiale Africa’s Pulse, qui analyse les perspectives économiques régionales à court terme, prévoit une décélération de la croissance en Afrique subsaharienne ...
Dans son dernier numéro, la publication semestrielle de la Banque mondiale Africa’s Pulse, qui analyse les perspectives économiques régionales à court terme, prévoit une décélération de la croissance en Afrique subsaharienne, de 4,1 % en 2021 à 3,3 % en 2022, soit une révision à la baisse de 0,3 point de pourcentage par rapport aux anticipations du mois d’avril.
Cette dégradation est principalement due au ralentissement de la croissance mondiale, et en particulier à la baisse de la demande chinoise de biens de base produits en Afrique, indique un communiqué de presse.
La guerre en Ukraine exacerbe une inflation déjà élevée et pèse sur l’activité économique en contribuant à déprimer à la fois les investissements des entreprises et la consommation des ménages. En juillet 2022, 29 des 33 pays d’Afrique subsaharienne pour lesquels des informations sont disponibles présentaient des taux d’inflation supérieurs à 5 %, tandis que 17 pays affichaient une inflation à deux chiffres, souligne la même source.
On apprend par ailleurs que la croissance économique de l’Afrique est ralentie par les vents contraires de la conjoncture mondiale tandis que les pays restent aux prises avec une inflation croissante qui freine l’avancée de la lutte contre la pauvreté. Le risque de stagflation se fait sentir alors que le haut niveau des taux d’intérêt et de la dette force les gouvernements africains à faire des choix difficiles pour réussir à protéger l’emploi, le pouvoir d’achat et les acquis du développement.
La hausse des prix de l’alimentation entraîne des difficultés aux conséquences particulièrement graves dans l’une des régions du monde où l’insécurité alimentaire est la plus forte. La sous-alimentation a fortement augmenté en Afrique subsaharienne ces dernières années, en raison des chocs économiques, des violences et des conflits ainsi que de conditions climatiques extrêmes, souligne le document .
« En Afrique, plus d’une personne sur cinq souffre de la faim et le nombre des personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë a été estimé à 140 millions en 2022, contre 120 millions en 2021, selon les indications du Rapport mondial sur les crises alimentaires actualisé en milieu d’année », relève le texte.
Ces crises étroitement liées arrivent à un moment où les gouvernements n’ont quasiment plus de marge de manœuvre budgétaire pour financer une réponse efficace. Si certains pays disposant de ressources naturelles ont pu profiter des prix élevés des matières premières pour améliorer leur bilan, beaucoup d’autres ont épuisé les réserves publiques avec les programmes précédemment mis en place pour contrer les répercussions économiques de la pandémie, rappelle le texte.
En 2022, la dette devrait rester élevée en Afrique subsaharienne, à 58,6 % du PIB. Les gouvernements africains ont consacré 16,5 % de leurs recettes au service de la dette extérieure en 2021, contre moins de 5 % en 2010. Huit des 38 pays de la région admis à bénéficier de l’aide de l’IDA sont en situation de surendettement, et 14 risquent fortement de les rejoindre. Par ailleurs, dans un contexte de coûts d’emprunt élevés, il devient difficile d’emprunter sur les marchés nationaux et internationaux, tandis que le resserrement des conditions financières mondiales affaiblit les monnaies et augmente le coût des emprunts externes pour les pays africains.
En moyenne, un dollar investi dans la recherche agricole génère, par exemple, des gains équivalents à 10 dollars. De même, les bénéfices des investissements consacrés à l’irrigation ont un fort potentiel en Afrique subsaharienne. Ce type de réorientation des priorités permet de maintenir le niveau des dépenses dans des secteurs essentiels, tout en augmentant la productivité, en renforçant la résilience aux changements climatiques et en œuvrant pour garantir la sécurité alimentaire pour tous.
L’instauration d’un environnement plus propice à la croissance de l’industrie agroalimentaire et la facilitation du commerce intra-africain sont aussi des moyens d’augmenter la sécurité alimentaire à long terme dans une région qui est très dépendante des importations de denrées alimentaires.
REFUS DE DOTATION DE GMS, LES LES PRÉCISIONS DU PREMIER QUESTEUR
Le premier questeur de l’Assemblée nationale invite le député Guy Marius Sagna à écrire avant la fin du mois pour ne plus être servi par Total ou Shell en carburant. Daouda Dia que Bés-bi a joint hier, donne des précisions sur l'affaire.
Le premier questeur de l’Assemblée nationale invite le député Guy Marius Sagna à écrire avant la fin du mois pour ne plus être servi par Total ou Shell en carburant. Daouda Dia que Bés-bi a joint hier, précise qu’il n’y a pas de contrat entre l’Assemblée nationale et une quelconque société, fournisseur de carburant.
Guy Marius Sagna a décidé de rejeter les cartes Shell et Total concernant la dotation en carburant des députés. Comment comprenez-vous son acte ?
En réalité, ce n’est pas compliqué et ce n’est pas ce qu’il (Guy) a voulu faire croire. En fait, nous avons une nouvelle directrice de la comptabilité. Et c’est d’ailleurs une formule sollicitée par plusieurs députés qui ont préféré Total et Shell, les deux ayant un maillage du territoire. Ce qui aiderait les deputés dans leurs nombreux déplacements à l’intérieur du pays. Donc, on n’a imposé à personne Shell et Total. Seulement, il se trouve que les cartes sont déjà créditées. Et il pourra choisir son fournisseur comme il veut. Mais ce sera le mois prochain. Il doit écrire à la comptabilité et ce sera réglé. Il suffisait de me contacter et je lui aurai expliqué. Il n’y a pas d’exclusivité sur les fournisseurs. Si un député ne veut pas prendre à Shell ou Total, il doit écrire avant le 15 du mois à la questure pour indiquer clairement la station choisie. On va le noter et au moment de doter les carburants, on va respecter son choix. Si on ne le fait pas, une fois à la fin du mois, au moment de donner les cartes, ça deviendra trop tard. Les cartes sont chargées et les tickets achetés bien avant la fin du mois.
Pourquoi, comme le dit Guy Marius Sagna, Shell et Total ont le monopole et non Edk et Elton par exemple ?
Le problème ne se situe pas à ce niveau. Nous avons trouvé un système que nous avons perpétué. L’Assemblée nationale existe depuis très longtemps. Au début, il n’y avait que Total, Shell et Elf. L’Assemblée nationale travaillait avec ces stations. C’est une question de continuité. Il n’y a pas de contrat d’exclusivité avec un fournisseur de carburant. Ces stations que je viens de citer étaient là avant Edk et Elton. On continue de travailler avec elles. Si Guy Marius Sagna veut tout ramener à Elton ou à Edk, il écrit avant le 15 du mois et ce sera fait.
Expliquez-nous un peu le système de cartes et de ticket ?
Il y a des cartes et des tickets. Les tickets, c’est par 10 litres. Si on fait un paquet de 10, ça fait 100 litres. Mais les stations Shell et Total ne font pas ça car ils ont le système de carte. Il s’agit de cartes magnétiques qui permettent de payer. La dotation, c’est 500 litres par député. On donne 400 litres qu’on met dans la carte et 100 litres sur les tickets comme réserve. Quand un député perd sa carte, le temps de lui en chercher une nouvelle, il dispose de 100 litres de carburant comme réserve. Je ne sais pas si Edk et Elton fonctionnent avec le système des cartes mais même s’ils en ont, on ne leur a pas demandé. C’est eux qui font des tickets parce que nous demandons en fonction de nos besoins. On avait demandé des tickets, Edk et Elton en disposent. Mais pour les cartes, on a déjà deux fournisseurs, à savoir Total et Shell. Exceptionnellement, si un député ne veut pas de carte de Total ou Shell, il peut écrire au questeur et on va s’exécuter.
KARIM SE RADICALISE
Catégoriquement opposé à une amnistie, Karim Wade, qui a toujours exigé une révision de son procès, brandit la menace de démissionner du PDS, en cas de vote du projet de loi par les députés de son parti
Catégoriquement opposé à une amnistie, Karim Wade, qui a toujours exigé une révision de son procès, brandit la menace de démissionner du PDS, en cas de vote du projet de loi par les députés de son parti et installe la psychose dans les rangs du parti de Wade.
C’est l’histoire d’un ‘’exilé’’ qui ne s’enthousiasme pas de l’aménagement des conditions de son retour au pays natal. Comme s’il se plaisait dans son pays d’accueil, autant sinon plus que dans son propre pays. Depuis que l’annonce d’une loi d’amnistie a été faite par le président de la République en Conseil des ministres, alors que beaucoup s’attendaient à le voir se réjouir de ce ‘’progrès’’, Karim Wade continue de s’emmurer dans le silence. Pour lui, c’est la révision ou rien. Il n’est nullement intéressé par une éventuelle loi d’amnistie. A ceux qui seraient tentés de se demander si ce refus est juste une opération de communication loin d’être sincère, la sortie de la secrétaire chargée de la communication, Nafi Diallo, ce week-end sur Sen TV, ne manquera pas de bousculer les certitudes.
Selon la proche de Karim, c’est avant tout une question d’honneur et de dignité pour son patron. ‘’Je vais vous dire une chose : si on (le PDS) accepte l’amnistie, Karim est prêt à abandonner la politique. L’alternative est donc simple. Soit, on accepte l’amnistie et risquer de le voir abandonner le parti et la politique, parce qu’estimant qu’on l’a humilié, soit on continue la lutte jusqu’à ce que son honneur soit complètement lavé. C’est de ça qu’il s’agit et c’est tout le sens de notre combat’’, soutient sur un ton ferme la voix du PDS.
A la journaliste qui lui demande si c’est une position personnelle ou bien celle de l’intéressé lui-même, la réponse de la responsable libérale est sans équivoque. ‘’La Nafi qui parlait avant en son nom ce n’est pas la Nafi qui parle en tant que chargée de la communication du PDS. S’il y a un seul membre du PDS qui vote pour l’amnistie, walahi il ne viendra plus. Il va laisser la politique, il va laisser le PDS. C’est une question d’honneur et de dignité pour lui. Et moi, Karim m’a dit : ‘Moi, j’ai instruit mes trois filles que même quand je ne serai plus de ce monde, même si c’est dans 20 ans, qu’elles doivent continuer le combat pour laver mon honneur. L’image de la famille Wade a été ternie en passant par moi, alors que je n’ai rien fait. Personne n’a montré que j’ai détourné un seul franc. Je l’ai prouvé devant toutes les juridictions du monde. Il faut qu’on m’enlève ce verdict des annales de l’histoire de notre pays.’’
Le ‘’testament’’ de Karim à ses trois filles…
Au sein du Parti démocratique sénégalais, les responsables ne bruissent plus que de ça. Si les uns applaudissent, d’autres estiment que Karim n’aurait jamais dû adopter une telle attitude radicale. ‘’C’est vrai qu’il a menacé de démissionner si le PDS vote la loi d’amnistie. Moi, j’estime que c’est un peu égoïste de sa part. Les grands hommes, ils savent mettre de côté leur ego, leurs intérêts personnels pour l’intérêt supérieur de leurs nations. Abdoulaye Wade a été mis en prison combien de fois ? Nelson Mandela a été mis en prison et à sa sortie, il a continué la politique et son combat… Il faut que Karim Wade sache que des hommes et des femmes ont tout abandonné depuis plus de dix ans pour se battre à ses côtés. Aujourd’hui, il n’a pas le droit de compromettre toutes ces années de lutte’’, fulmine ce responsable dépité.
Dans le parti, toutes sortes de questions sont en train d’être posées. Est-ce même que Karim veut aller à la Présidentielle de 2024 ? Comment peut-il se permettre de refuser les avantages d’une amnistie qu’il n’a jamais demandée ? ‘’Moi, je suis choqué par cette décision. Je me demande vraiment s’il veut aller aux élections. Et je ne suis pas le seul à me poser cette question. Karim ne doit pas engager le parti sur des combats personnels. On peut comprendre qu’il veuille continuer à lutter pour sa dignité et son honneur, mais pas au point d’annihiler l’avenir du parti’’, poursuit ce responsable libéral.
En tout état de cause, le PDS ne tardera pas à se prononcer de manière officielle, selon un de nos interlocuteurs. A l’en croire, il peut être prématuré de se prononcer dans un sens ou dans un autre, d’autant plus que les contours de la future loi d’amnistie ne sont pas encore rendus publics. ‘’Nous ne savons pas encore le contenu de ce projet. D’abord, de quelle date à quelle date va-t-il couvrir ? Quels sont les faits qui seront concernés ? Nous, nous ne sommes pas nés de la dernière pluie. Nous sommes des hommes politiques aguerris. Tout le monde sait que nous n’avons jamais été demandeurs d’une amnistie. De toute façon, le parti va se prononcer officiellement très prochainement’’, lance-t-il, s’excusant de ne pouvoir en dire plus.
Quand Karim Wade refusait la grâce offerte par le président
Cet épisode rappelle, à coup sûr, les circonstances de la grâce qui a fait sortir le fils de l’ancien président du Sénégal. A l’époque déjà, il y avait la polémique sur le refus catégorique de Wade fils autour de l’acceptation d’une grâce présidentielle. Dans un article de ‘’Jeune Afrique’’ en date du 21 novembre 2016, on peut encore lire ce qui suit : ‘’La donne a changé le 7 avril 2016. Un an après leur condamnation collective. Ibrahim Aboukhalil (alias Bibo Bourgi) et Alioune Samba Diassé, jusque-là en liberté sous contrôle judiciaire, sont incarcérés au pavillon spécial de l’hôpital Le Dantec, malgré un état de santé jugé préoccupant. Selon ses avocats, Karim Wade se serait refusé à mettre en danger la vie de ses coaccusés, dont il estime que le seul tort est leur relation d’amitié ou de proximité avec lui, et se serait résigné à un compromis’’, expliquait ‘’Jeune Afrique’’.
Selon le portail, les choses se sont accélérées à partir de là. Et Karim finit par accepter la grâce assortie de deux clauses principales sous la garantie de l’émir du Qatar Cheikh Tamim Ibn Hamad Al Thani, qui avait fait de sa libération une affaire personnelle. Il accepte non seulement de s’éloigner quelques mois du Sénégal et de s’abstenir provisoirement de toute forme d’expression publique.
‘’Dès 2015, rapportait ‘JA’, l’émir Al Thani a mandaté son procureur général, Ali Ibn Fetais Al Marri, pour négocier avec les autorités sénégalaises une issue honorable au feuilleton judiciaire de l’affaire Karim Wade, devenu une patate chaude pour le gouvernement sénégalais… Les deux hommes, que seulement douze années séparent, se connaissent bien et s’apprécient. Sa nomination à la tête de l’Association nationale pour l’organisation de la conférence islamique (Anoci), en 2004, avait en effet permis à Karim Wade de développer un épais carnet d’adresses dans les pétromonarchies du Golfe’’.
Un traitement princier au Qatar
D’ailleurs, certains responsables qui ont quitté le parti n’hésitaient pas à indexer ce désintérêt de Karim pour l’avenir du PDS. ‘’Karim est logé dans des résidences huppées à Doha ; les études de ses filles prises en charge dans les meilleures écoles du monde ; en sus de gagner des marchés à coups de milliards. Il ne se hâte pas pour rentrer au pays. C’est l’une des raisons avancées par certains hauts responsables au moment de quitter le parti’’.
Libéré de prison le jeudi 23 juin 2016 vers les coups de 1 h 30, Karim Wade s’est vu confectionner un passeport diplomatique la même nuit, avant de s’envoler vers le Qatar via un jet privé affrété par les autorités du Qatar, avec à son bord le procureur général de l’émirat.
Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Si au début, le régime n’a eu de cesse de brandir la mise en branle d’une contrainte par corps pour décourager toute idée de retour au bercail de l’ancien super ministre, la donne a changé depuis quelques années. Il y a eu, en effet, un vrai dégel qui fait croire que son retour serait sans effet. Mais c’est sans compter sur le principal concerné qui semble ne pas faire de son retour une priorité.
PDS, LE GRAND MALAISE
Depuis qu’une possible démission de Karim Wade a été agitée en cas de vote du projet de loi d’amnistie par ses députés, la tension est dans l’air au sein du Parti démocratique sénégalais. La grogne gagne de plus en plus du terrain
Avec un Wade affaibli par l’âge, un Karim Wade éloigné du territoire, le Parti démocratique sénégalais souffre de la léthargie de la plupart de ses instances de décision, avec des structures comme le Comité directeur qui ne se réunit presque jamais, depuis le départ d’Oumar Sarr et Cie.
Le malaise enfle au Parti démocratique sénégalais (PDS). Depuis qu’une possible démission de Karim Wade a été agitée en cas de vote du projet de loi d’amnistie par des députés du Parti démocratique sénégalais, la tension est dans l’air. La grogne gagne de plus en plus du terrain. Entre pro et anti-amnistie, l’on ne se fait plus aucun cadeau. Et chaque camp compte défendre avec véhémence sa position.
Pour les pro-amnistie, le PDS n’a aucune gêne à éprouver, du moment que ce n’est pas lui qui a émis une telle demande. Pour les anti-amnisties, accepter l’amnistie, c’est renoncer au seul combat qui vaille à leurs yeux : celle de la réhabilitation complète de leur leader.
Mais au-delà de cette opposition entre les deux camps, le PDS semble plus souffrir de la léthargie de ses instances, si l’on se fie à certains responsables qui regrettent que le Comité directeur ait cessé de se réunir depuis le départ d’Oumar Sarr et Cie. Tout semble, depuis lors, venir directement d’un homme et souvent, la plupart des responsables sont informés au même moment que tous les Sénégalais. ‘’C’est un manque de respect notoire à l’endroit des militants’’, fulmine un dignitaire libéral sous le couvert de l’anonymat.
Membre de la Commission en charge de la communication, Ngouda Dionne a essayé de s’expliquer sur le plateau de Walfadjri, hier. ‘’Il faut savoir que depuis l’avènement de la pandémie, le secrétaire général national du parti avait suspendu les activités de toutes les structures. Depuis, seule une commission se réunit régulièrement. Il s’agit de la Commission communication qui se réunit chaque semaine. Et si le secrétaire général du parti a une position à défendre, il le fait à travers la commission en charge de la communication’’.
À ceux qui seraient tentés de remettre en cause ce mode de fonctionnement où toutes les décisions semblent reposer sur la commission chargée de la commission, Ngouda Dionne rétorque : ‘’Les textes de notre parti prévoient que si les instances habilitées ne se réunissent pas, celui qui porte la parole du parti est le secrétaire général national et tout le monde l’accepte. C’est lui qui représente le parti. En tout temps et en toutes circonstances, il peut parler au nom du Parti démocratique sénégalais. Et c’est lui qui parle à travers le secrétaire national adjoint chargé de la communication qui est Nafissatou Diallo.’’
Cette position ne fera que renforcer davantage les mécontents qui estiment qu’on ne peut substituer la Commission communication au Comité directeur. ‘’Il y a un problème véritable de fonctionnement démocratique qui se pose et je pense que les militants et autres responsables ne méritent pas ça. À la limite, on est tenté de se demander si on n’est pas en train de donner raison à ceux qui sont partis, en prétendant que toutes les décisions étaient prises à partir de Doha. Il urge de remettre sur place les instances régulières du parti. C’est comme ça que le PDS a toujours fonctionné du temps où (Abdoulaye) Wade était aux commandes. Mais depuis que Karim est aux manettes, on n’a plus rien d’un parti démocratique’’, confie un responsable frustré.
Mais selon les anti-amnistie, toute cette frustration s’explique par la volonté de Karim d’être conséquent avec lui-même, de ne pas se compromettre avec un projet qu’il a toujours renié. Les militants du PDS, soutient Ngouda Dionne, doivent respecter la décision du principal concerné par l’amnistie. ‘’Il faut que les gens sachent qu’il y a le PDS d’une part, il y a Karim Wade d’autre part. Il faut distinguer les deux. Qu’on le veuille ou non, cette question concerne d’abord et avant tout Karim Wade. Quand je fais partie d’une association, si l’association doit décider d’une affaire me concernant, elle doit me consulter d’abord. Parce que même si cela peut concerner l’association, cela me concerne encore plus. Pour le cas d’espèce, Karim a toujours estimé qu’il n’a volé aucun centime de ce pays. Donc, il n’a pas causé un tort au Sénégal. Le pays n’a pas, en conséquence, à lui pardonner. Il estime que c’est la justice qui lui a causé un tort qu’elle devrait réparer’’.
Pendant ce temps, d’autres responsables fustigent avec amertume cette démarche consistant à toujours les mettre devant le fait accompli. Pour eux, c’est comme ça que beaucoup de responsables préfèrent se retirer dans leur coin et les laisser faire.
GESTION DES PRIX, LE GRAND LEURRE
Pendant que l’État mise sur le contrôle pour rendre effectives les mesures de baisse des prix des denrées de première nécessité, certains acteurs attirent l’attention sur des limites objectives qui pourraient gangréner leur mise en œuvre
Selon les nouveaux prix fixés par l’État, le riz ordinaire coûte désormais 325 F au détail contre 275 au mois de février ; 307 000 F la tonne chez l’importateur contre 260 000 F en février ; et enfin 312 000 F au niveau du grossiste contre 264 500 F en février. Pour arriver à fixer les prix de cette denrée fondamentale à ce niveau, le gouvernement a dû consentir d’énormes efforts, notamment la renonciation à la TVA et aux droits de douane.
A en croire Oumar Diallo, Président de l’Union des boutiquiers du Sénégal, comme les premières mesures prises au mois de février, les nouvelles mesures risquent de rester sans aucun effet sur le terrain. ‘’Théoriquement et pratiquement, c’est impossible pour le détaillant de vendre à ce prix, si les choses restent en l’état. Moi, je pense que les gens doivent arrêter de rester dans leurs bureaux climatisés et de nous mettre en mal avec les populations. Comment peut-on acheter le kilogramme à 330 F hors taxe et hors emballage et qu’on veuille lui faire vendre à ce prix ? En vérité, l’État a surtout essayé de régler le problème des plus forts, mais a complètement laissé en rade les détaillants. Nous pensons que des mesures correctives nécessaires vont être apportées au cours des concertations à venir’’.
Mais comment en est-on arrivé là ? En fait, en fixant les prix et les marges des uns et des autres, l’État a entendu ignorer un acteur qui, pourtant, semble incontournable dans la chaine de distribution. Il s’agit du demi-grossiste. ‘’Ils ont fixé les marges pour l’importateur, les marges pour le grossiste et ils font comme si le détaillant achète directement chez le grossiste. Or, la réalité du marché est tout autre. Moi par exemple, je suis établi à Ouakam. Là-bas, il n’y a pas de grossiste, il n’y a que de demi-grossistes et ils vendent le sac à 16 500 F. Dans certains coins, le sac est vendu même à 17 000 F. Ce qui fait que le kilogramme revient au minimum à 330 F. Et si je me hasarde à aller à la Médina pour acheter auprès du grossiste, je vais payer pour le transport entre 10 000 et 15 000 F. Et je vais perdre encore plus’’.
Voilà pourquoi, malgré les efforts de l’État, les populations n’ont eu de cesse de se plaindre. Entre avril et mai, lors des premières mesures de baisse, la Cicodev avait mené une enquête qui avait démontré qu’en fait, la baisse des prix des denrées, notamment sur le riz n’a pas été appliquée sur le terrain. Lors de la réunion présidentielle, le directeur exécutif de l’organisation, Amadou Kanouté, revenait sur les résultats de l’enquête. ‘’Sur l’effectivité de l’application de cette décision (de février), souligne-t-il, l’enquête révèle que 82,22 % des consommateurs enquêtés disent qu’elle n’est pas appliquée dans leurs différents points d’achat ; 44 % des grossistes soutiennent qu’ils ne l’appliquent pas ; 42,42 % des boutiquiers détaillants enquêtés disent ne pas être en mesure d’appliquer la décision’’.
Les détaillants achètent à 330 F hors transport et sont forcés de vendre à 323 F
De l’avis du représentant des boutiquiers détaillants, avec les dernières mesures de l’État, c’est comme si l’État leur mettait un couteau à la gorge. ‘’Nous ne pouvons pas ne pas vendre le produit, parce que nos clients qui sont nos parents nos amis en ont besoin. Si on le vend au prix fixé par l’État, nous vendons à perte. Si on vend au prix réel du marché, le contrôle va nous faire payer des amendes. Que doit-on faire ? Ils veulent que nous fermions boutique ?’’, s’interroge M. Diallo avec beaucoup de dépit. Il ajoute : ‘’Même quand nous leur montrons la preuve que ce prix est impossible à travers la facture, ils nous rétorquent qu’ils ne gèrent pas la facture. Ce qu’ils vérifient, c’est si le prix homologué est appliqué ou non.’’
A l’en croire, il devrait y avoir les assises de la distribution pour prendre définitivement en charge ces difficultés. Pour lui, cette réalité sur le riz est valable sur tous les autres produits ; et chaque région a sa propre réalité. Oumar Diallo de supplier l’État et les associations de défense des consommateurs : ‘’Arrêtez, s’il vous plait, de nous mettre en mal avec nos clients, nos amis et parents. Ce n’est pas parce que nous refusons, c’est parce que nous ne pouvons pas. Demandez plutôt à l’État de fixer des prix raisonnables. En ce moment, les sanctions auront un sens et nous serons les premiers à les soutenir. Malheureusement, nous les détaillants ne sentons l’État que quand la sanction doit tomber sur nous. Autrement, on ne le sent nulle part. Quelqu’un qui est au fond d’un puits, il faut l’aider à sortir du puits. Il ne faut pas l’accabler davantage en le sommant de sortir du puits’’.
A l’intention des hommes et femmes de médias, il demande : ‘’Parfois, ça nous fait mal d’entendre certains parler à la radio et à la télé. Ils nous jettent en pâture sans aucun fondement. On fait croire au citoyen déjà très éprouvé que si les prix sont chers, c’est à cause du boutiquier. Et personne ne pense à donner à ce boutiquier la possibilité de se défendre. Tout le monde tape sur le détaillant, sans aucune preuve. Heureusement, les Sénégalais sont très compréhensifs et on se comprend bien avec nos clients, en tout cas en ce qui me concerne et c’est valable pour ceux avec qui je discute’’.
Si les prix sont chers, le produit est jusque-là disponible sur le marché national. Déjà, sont disponibles sur le marché quelque 305 000 t, compte non tenu des plus de 100 000 t encore en rade au Port autonome de Dakar, selon le directeur du Commerce intérieur. Pour lui, le Sénégal dispose ainsi d’un stock pouvant couvrir son marché jusqu’au mois de janvier 2023.
Les mises en garde du magnat du riz Moustapha Ndiaye
Capitaine des importations en riz, le milliardaire Moustapha Ndiaye avertit que rien ne peut empêcher l’augmentation du riz, à moins que l’État casse encore sa tirelire.
Malgré ces nouvelles rassurantes, des nuages persistent sur les perspectives du riz. D’abord, il y a l’Inde et d’autres pays asiatiques qui ont commencé à édicter des mesures de rétention de leurs productions pour faire face aux chocs exogènes. A ce propos, le président Macky Sall n’a pas manqué de demander un régime de préférence pour le Sénégal. ‘’Il ne faut pas oublier que le Sénégal fournit l’Inde en acide phosphorique pour sa production d’engrais. Je pense que sur cette base, ils ont aussi besoin de nous comme nous avons besoin d’eux. Et je l’ai dit récemment aux autorités indiennes quand on était à New York’’, expliquait le chef de l’État.
L’autre gros nuage qui pèse sur l’approvisionnement du Sénégal en denrées alimentaires, particulièrement en riz, ce sont les difficultés au niveau du Port autonome de Dakar. Sur cette question, l’importateur Moustapha Ndiaye s’est voulu clair et net. Face au président de la République, il a soutenu : ‘’Aujourd’hui, je voudrais surtout parler d’un problème qui, s’il n’est pas réglé, tous les efforts du gouvernement seront nuls. Il s’agit du problème lié à l’attente des navires au port. Aujourd’hui, le temps minimal d’attente c’est 40 jours, avec un taux d’amarrage de 35 000 dollars par jour. Avant de venir, quand j’ai fait la simulation, compte tenu des bateaux que j’ai là-bas, si l’État ne met pas la main à la pâte, le riz va augmenter de 45 000 la tonne minimum. Moi, j’ai trois navires qui sont là, dont un depuis 40 jours il est rentré aujourd’hui ; un deuxième qui est là depuis 47 jours et qui n’est pas rentré. Je paie 35 000 dollars par jour. J’ai un troisième navire qui est là depuis 20 jours ; on n’en parle même pas. Et je ne suis pas le seul, c’est valable aussi pour les autres. Et ça n’a pas de limite.’’
Si on ne règle pas ce problème, menace l’importateur, même si l’État injecte des subventions, cela n’aura aucun impact. ‘’Le plus grave, c’est que si ça persiste, on risque de classer le Sénégal zone incertaine. L’armateur dit que quand je vais au Sénégal, je ne sais pas quand je vais rentrer, je ne sais donc pas quand j’aurai un autre chargement. La conséquence est qu’au lieu de payer 80, on va payer plus. Et cela va se répercuter sur le prix’’, a-t-il mis en garde. Et pour résumer tout son propos, le capitaine des importations en riz a jugé bon de trancher net le débat sur le riz. ‘’Aujourd’hui, ce qu’il faut savoir, c’est que le riz ne peut pas ne pas augmenter. Je le dis tout de suite, à moins que l’État subventionne davantage. Parce que le temps d’attente est de 45 000 F la tonne, on ne peut le supporter. On peut arrêter l’hémorragie, mais une augmentation est inévitable.’’
Quand les chiffres officiels sont démentis par la réalité du marché
Malgré les promesses d’autosuffisance en riz et les quantités énormes prononcées, les acteurs sont presque unanimes. Il y a quelque chose qui cloche dans les chiffres officiels par rapport aux productions en riz. Et cette fois, c’est le président de la République lui-même qui s’interroge sur le paradoxe entre les chiffres annoncés par ses services et les importations qui ne fléchissent presque jamais. Chez les producteurs, on se veut prudent. ‘’Clairement, nous pouvons affirmer que nous n’avons pas atteint l’objectif d’être autosuffisants. Plusieurs raisons peuvent l’expliquer. Quant aux quantités produites, on ne peut que s’en tenir aux chiffres officiels qui font état de 1 300 000 t. Nous n’avons pas les moyens de le confirmer ou l’infirmer’’, a déclaré Ousseynou Ndiaye, Président du Comité interprofessionnel sur le riz, non sans reconnaitre il y a de vrais problèmes sur les chiffres.
A l’en croire, le Sénégal a tous les atouts pour atteindre l’autosuffisance, à condition que l’État y mette les moyens. ‘’C’est juste de l’arithmétique. Notre objectif est de 1 600 000 t. Avec un rendement de 6 t/ha, il nous faut emblaver 150 000 t par an pour atteindre l’objectif. Comment faire pour mettre en valeur les 150 000 ha ? Combien va-t-il falloir ? Je pense qu’il est bien possible de relever le défi. Nous sommes encore loin de cet objectif’’.
Malgré les difficultés, le représentant des producteurs magnifie les efforts qui ont été faits, mais demande plus d’efforts pour aller vers une autosuffisance effective. Pour ce faire, il faut, selon lui, régler les problèmes d’emblavement des terres, de matériels agricoles…
A la question de savoir si les producteurs arrivent à s’en sortir avec les prix actuels d’u marché, il déclare : ‘’C’est très difficile. A un moment, le prix était fixé à 130 F. On ne pouvait s’en sortir et le transformateur ne pouvait pas non plus faire plus au risque de ne pas être compétitif. Finalement, l’État a décidé de subventionner le prix pour le porter à 160 F. Mais depuis, nous avons vendu notre production, mais l’État a mis du temps pour nous payer. Nous espérons qu’avec l’engagement du président, les choses vont se décanter.’’
Vendu au même prix que le riz importé, le riz local n’a certes rien à envier en termes de qualité, mais sa disponibilité sur le marché reste problématique, malgré les nombreuses invitations au ‘’consommer local’’.
LE DG DE SEN'CRED CONDAMNÉ À 6 MOIS FERME
Escroquerie, Issa Sawaré a créé une entreprise nommée Sen’cred. Il exerçait en toute illégalité dans le domaine de la microfinance depuis 2020.
Le directeur général de Sen'cred, issa Sawaré, n’a pas appris de son séjour carcéral. condamné pour des faits d’escroquerie, il a récidivé. Attrait hier devant la barre des flagrants délits de Dakar, le mis en cause a écopé de 6 mois de prison ferme.
Issa Sawaré a créé une entreprise nommée Sen’cred. Il exerçait en toute illégalité dans le domaine de la microfinance depuis 2020. Il a grugé plusieurs chefs d'entreprises et des commerçants à qui il promettait des financements dans un délai de 15 jours, moyennant le versement d'une caution. Pour ce motif, le prévenu a été condamné à six mois assortis de sursis pour escroquerie. Issa Sawaré a grugé quatre personnes, dont Bocar Guissé.
Propriétaire d'une entreprise basée à Dubaï, celui-ci avait sollicité un prêt de 100 millions de francs. A cet effet, il a versé une caution de 50 millions de francs. Selon ce plaignant, il devait recevoir les 100 millions de francs le 3 mars 2022. Malheureusement pour lui, le chèque est revenu impayé. Le 8 août dernier, le prévenu a encore été condamné à 6 mois de prison ferme et à payer 70 millions de francs à M. Guissé.
Extrait de sa cellule hier, le multirécidiviste a fait face à la partie civile Khardiata Dieng. Celle-ci devait recevoir un prêt de 30 millions de francs. Après avoir déposé une caution de 15 millions de francs, elle ne pouvait plus entrer en contact avec son bourreau.
Auditionné, le prévenu a avoué que sa structure ne dispose pas d'agrément. «J’avais reçu une injonction de cesser toute activité d'intermédiation financière courant 2021», a expliqué le mis en cause. Le parquet a requis trois ans ferme. L’avocat de la défense a sollicité une application bienveillante de la loi. Au finish, le prévenu a été condamné à 6 mois de prison ferme. En plus de la peine, il devra payer 12 millions francs Cfa pour la réparation du préjudice car la partie civile a reçu une avance de 3 millions francs.
«NOTRE SOCIÉTÉ EST MENACÉE»
C'est un cri du cœur d’un héraut de la justice pénale. Le Médiateur de la République, Demba Kandji, a une peur bleue des risques de dégradation de l'État de droit au Sénégal à cause de la violence qui, regrette-t-il, a pris le pas sur le dialogue
Le médiateur de la République a peur pour l'Etat de droit au Sénégal. Et pour cause, la violence verbale et physique qui, selon le juge Demba Kandji, menace notre société.
C'est un cri du cœur d’un héraut de la justice pénale. Le Médiateur de la République, Demba Kandji, jadis, célèbre juge du siège, a une peur bleue des risques de dégradation de l'État de droit au Sénégal à cause de la violence qui, regrette-t-il, a pris le pas sur le dialogue. "Si aujourd'hui notre société est menacée, c'est parce que la violence est en train de prendre le pas sur la réflexion, l'échange, le dialogue et le respect mutuel. Je ne suis pas très optimiste. Car la violence verbale et physique qui s'installe dans le commerce entre nous et nos autres citoyens à cause des réseaux sociaux risque de dégrader l'État de droit", prévient l'ancien président de la Cour d'appel de Dakar qui était le modérateur d'un panel autour du thème "Dialogue social pour l'apaisement durable du secteur de l'éducation" organisé par la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l'école publique (Cosydep).
Le juge Demba Kandji n'a fait référence dans ses propos à aucun événement.Il a sans doute noté la série de violences connues par le Sénégal notamment en milieu scolaire comme en politique ces derniers temps. Une vidéo était devenue virale l'année dernière sur les réseaux sociaux. Dans ces images amateurs tournées dans une salle de classe, des écoliers du lycée Ousmane Sembène de Yoff fêtaient la fin de l'année scolaire à leur manière. Près d'une dizaine d'élèves avaient complètement mis à sac une salle de classe. Une autre scène de violence, cette fois ci à Karang dans la région de Fatick, avait heurté la sensibilité et soulevé l’indignation des internautes. Un élève s'en était pris à son camarade de classe pour l'avoir accusé d'homosexuel. Là aussi, c'est un élève qui filmait la scène. À cela, il faut ajouter les violences de mars 2021.
«L'ECOLE PUBLIQUE EST SOUFFRANTE MAIS ELLE N'EST PAS MORTE»
Dans cette grisaille, une embellie. L'ancien président de la Cour d'appel de Dakar a chanté l’école publique. "L'école publique est souffrante mais elle n'est pas morte. Je suis un produit de l'école publique et j'en suis fier. Aujourd'hui, vers mes 70 ans, je m'apprête à soutenir une thèse de doctorat. Pour vous dire que l'école publique nous apporte une fois de plus de la richesse. Soyez fier de l'école publique. Tout le monde ne peut aller dans le privé. Dans ma petite école de Thiénaba, on ne sortait pas de cette école avec le sentiment d'avoir échoué même si on n’avait pas à la fin du cursus primaire notre diplôme", a-t-il dit avant d'ajouter : "L'école publique n'est pas une fabrique d'échecs ou de chômage. Je pense qu'on n'a pas suffisamment mis de valeurs dans ce système éducatif".
SERIGNE BASSIROU GUÈYE REBONDIT À THIÈS ET ASSANE NDIAYE À L’OFNAC
Alors que l’opinion était concentrée sur le dernier remaniement, un remue-ménage avait cours dans la magistrature en consultation à domicile
Alors que l’opinion était concentrée sur le dernier remaniement, un remue-ménage avait cours dans la magistrature en consultation à domicile, en perspective de la nomination prochaine d’un nouveau président de la cour suprême après le départ à la retraite du premier président Cheikh Tidiane Coulibaly en novembre prochain. D’après des sources de L’as, l’ancien procureur de Dakar Serigne Bassirou Guèye va à la cour d’appel de Thiès comme procureur général et le juge Assane Ndiaye va, quant à lui, rebondir à l’office national de Lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac).
Détaché à la Présidence de la République en novembre 2021, depuis son départ du poste de procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye va atterrir à la Cour d’appel de Thiès comme procureur général. De sources sûres, la consultation à domicile ayant abouti à cette décision a eu lieu deux jours avant le dernier remaniement ministériel. Des sources concordantes affirment qu’il y aurait un haut magistrat qui manœuvre d'en haut. Il faut également signaler qu’Assane Ndiaye va rebondir à l’Office national de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) après sa retraite.
LE CAS CHEIKH TIDIANE COULIBALY ?
Malgré le fait que Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly va à la retraite au mois de novembre, son remplaçant n’est pas encore connu.
Avec la loi organique portant statut des magistrats de 1992, aussitôt le poste de Premier président de la Cour Suprême vacant, le Procureur Général le remplaçait d'office sur sa demande. On peut citer le cas de Badio Camara qui était procureur général sous Pape Oumar Sakho et Cheikh T Coulibaly lui-même qui était procureur général sous Badio Camara. Ce qui veut dire que Mansour Mbaye est bien pressenti. Mais étant donné que ce n’est plus automatique en vertu du dernier statut des magistrats, l’actuel Procureur Général Mansour Mbaye devra se bagarrer ferme. Selon certaines indiscrétions, Mansour Mbaye ne serait pas opposé à la nomination de Serigne Bassirou Guèye, quoique problématique, puisqu’il y trouve des magistrats plus anciens que lui dans la hors hiérarchie.
En revanche, cela devrait permettre à M. Mbaye de renforcer son réseau pour la course à la tête de la Cour Suprême. « Cela veut dire que le Procureur Général pouvait sur sa demande remplacer le Premier Président si le Poste est vacant. C'était prévu par une disposition de la loi 92-26 portant statut de la magistrature.
Maintenant, c'est le Président de la République sur avis du CSM et non sur demande du Procureur Général qui fait valoir des arguments au même titre que ses collègues du grade Hors hiérarchie, groupe B, échelon 3, alors qu'il est assez bien placé du fait qu'il est le pendant du Premier Président au groupe C où il a un échelon unique », souffle un magistrat qui ajoute en revanche qu’au ministère de la Justice, les gens craignent son tempérament de baroudeur .