SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
8 août 2025
LES RIVERAINS DU QUARTIER DE SONKO CRIENT LEUR RAS-LE-BOL
Des dizaines de barrières policières érigées, des véhicules remplis d’éléments de la Gendarmerie, du Groupement d’Intervention Mobile (Gmi) et de la Brigade d'Intervention de la Police (Bip) stationnés devant toutes les voies menant à la cité Keur Gorgui.
C'est dans un contexte particulier que le leader de Pastef, Ousmane Sonko, a comparu hier devant le doyen des juges d’instruction (Dji), Oumar Maham Diallo. En plus d’un important dispositif sécuritaire déployé dans les artères de la capitale, toutes les rues menant à la cité Keur Gorgui , plus particulièrement au domicile de Ousmane Sonko, ont été barricadées par les forces de sécurité, perturbant ainsi les déplacements des populations. Déplorant cette situation, de nombreux riverains ont crié leur ras-le bol et appelé la justice à vider le plus rapidement possible le dossier Sonko-Adji Sarr.
Des dizaines de barrières policières érigées, des véhicules remplis d’éléments de la Gendarmerie, du Groupement d’Intervention Mobile (Gmi) et de la Brigade d'Intervention de la Police (Bip) stationnés devant toutes les voies menant à la cité Keur Gorgui. C’est ce décor qui a prévalu hier dans toutes les rues et ruelles de la cité Keur Gorgui. Armées jusqu’aux dents, les forces de défense et de sécurité, appuyées par des Asp, font des patrouilles dans les principales artères de la capitale. Elles ont reçu l'ordre d'éviter tout attroupement et surtout de ne laisser personne accéder à la maison du leader de Pastef. Une instruction jugée sévère par certains riverains à l’image de Khadim Guèye. Employé à la «Brioche Dorée» située à moins de 100 mètres du domicile du maire de Ziguinchor, le jeune homme dénonce l’excès de zèle des forces de l'ordre. Depuis 7h du matin, il peine à rejoindre son poste. «J'ai fait plus de 6 rotations, je n'arrive toujours pas à accéder à mon lieu de travail. Je me suis même présenté à leur chef, mais il refuse de m’écouter», se désole Khadim qui juge inutile le déploiement de tout ce dispositif pour une simple audition. «Toute cette mobilisation pour une seule personne, c’est inutile ! On dirait qu'ils sont venus cueillir un criminel. Une convocation ne devrait pas ameuter toute la population, jusqu’à empêcher certains de vaquer à leurs occupations, d’autant que cette personne avait carrément demandé à ses partisans de ne pas sortir», fulmine Khadim Guèye
Embouchant la même trompette, Alassane Cissé a exhorté les hommes politiques à avoir raison garder. «Les acteurs politiques nous pompent l’air, ils nous prennent en otages pour leurs propres intérêts. A cause d’une affaire privée, ils ont bloqué tout le pays, beaucoup de nos concitoyens ne sont pas allés travailler. Même les devantures de nos maisons ont été bloquées et nos enfants ont peur de sortir», tonne M .Cissé qui invite la justice à vider une bonne fois ce dossier pour que les Sénégalais dépassent cette affaire qui «a été politisée par les deux camps (pouvoir et opposition). Les priorités devraient être ailleurs. Aujourd’hui, les familles peinent à joindre les deux bouts. Au lieu de se focaliser sur ces questions, nos hommes politiques préfèrent nous servir des sujets futiles», clame-t-il.
Un avis que partage Ndèye Dieng Diop. En compagnie de ses deux fils âgés respectivement de 8 et 10 ans, elle est obligée de rebrousser chemin. D’ailleurs, elle craint que la situation ne dégénère comme lors des évènements de mars 2021. «Je suis là pour déposer mes enfants à l'école, mais avec ce décor, je n'ai pas l'esprit tranquille en les laissant ici. C'est pourquoi je préfère les ramener à la maison jusqu’à ce que la situation revienne à la normale», peste-t-elle en appelant les acteurs politiques à plus de sérénité afin de ne pas semer le chaos dans le pays. «Nous sommes un Etat très respecté dans le monde, particulièrement dans la sous-région, c’est pourquoi, nous devons être vigilants et continuer surtout de prôner la paix. Malheureusement, on a l’impression que certains Sénégalais ne veulent pas de cette paix. On est devenu violents et arrogants», se désole Madame Diop.
«LES EVENEMENTS DE MARS DE 2021 NE DEVRAIENT PLUS SE REPRODUIRE»
A l’image de la cité Keur Gorgui, l’université Cheikh Anta Diop est sous forte surveillance policière. En plus de deux camions remplis d’éléments du GMI, deux véhicules blindés sont garés sur le rond-point de l’avenue Cheikh Anta Diop. A l’entrée de la grande porte, des dizaines d’éléments de sécurité du Centre des Œuvres Universitaires de Dakar (Coud) veillent au grain. Seuls les étudiants et les personnels sont autorisés à accéder à l’intérieur des campus. Une décision que jugent salutaire certains étudiants. Parmi eux, Seydina Dièye, étudiant en Licence 3 à la Faculté des Lettres. Assis juste devant le vendeur du café, il trouve très normal que les autorités déploient cet important dispositif sécuritaire. «Les étudiants ne devraient pas être de la chair à canon pour les hommes politiques. C’est normal que l’Etat prenne les devants, parce que les événements de mars 2021 ne devraient plus se reproduire. Et l’Etat ne l’a pas fait pour ou contre Ousmane Sonko, mais pour sécuriser les Sénégalais afin qu’ils puissent vaquer librement à leurs occupations et renter chez eux sans être inquiétés», affirme Seydina Dièye, étudiant en L3.
LE CAMPUS DE FATICK DÉPOURVU DE TOUT
Dans ce temple du savoir, le simple fait de se désaltérer ou de se laver relève d’un luxe pour beaucoup d’étudiants. Une situation à laquelle il faut remédier au plus vite, selon le directeur du Centre des œuvres universitaires du Sine Saloum
Les étudiants et agents du campus de Fatick de l’Université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass (Ussein) vivent et travaillent dans des conditions particulièrement difficiles. Dans ce temple du savoir, le simple fait de se désaltérer ou de se laver relève d’un luxe pour beaucoup d’étudiants. Une situation à laquelle il faut remédier au plus vite, selon le directeur du Centre des œuvres universitaires du Sine Saloum, Dr Ousseynou Diop qui était hier au campus de Fatick.
Quelques jours après son installation, le nouveau directeur du Centre des Œuvres Universitaires de l’Université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass (Ussein) a effectué une visite de terrain, au campus de Fatick. «Nous avons senti la nécessité de venir constater ce qui a été relaté au cours de la passation, voire aussi l’état réel des conditions d’existence et de travail de nos étudiants et agents», a souligné Dr Ousseynou Diop après avoir rencontré le personnel et les étudiants. A l’en croire, beaucoup de préoccupations ont été notées. «Nous sommes confrontés à des défis énormes allant dans le sens d’améliorer les conditions d’existence et d’études des étudiants, les conditions de travail des agents aussi. Il s’agit entre autres problèmes du manque de logistiques, d’équipements et d’intrants»
Après le bloc administratif, le directeur du Crous a visité les résidences des étudiants. «Là également, nous avons noté plusieurs manquements comme la connexion d’internet, le déficit d’équipements, surtout en lits et matelas», dit-il. Au niveau des sites d’hébergement, des efforts considérables sont à faire par rapport à la qualité des résidences. «Dans chaque chambre, il y a six étudiants. Or, les chambres sont tellement étroites qu’il est impossible même de prier à deux à l’intérieur de la chambre», dénonce un étudiant qui estime que leur préoccupation majeure constitue l’approvisionnement en eau. «Nous pouvons rester 24h sans eau dans notre résidence. L’eau n’est disponible que de 22h à 3h du matin. Parfois, on ne voit pas d’eau. On achète des bidons de vingt litres à 200 Fcfa», a indiqué le responsable des étudiants de la résidence 3. Une situation à laquelle le directeur du Crous compte apporter des solutions immédiates. «Nous allons, dès demain, entamer des démarches nécessaires pour soulager les étudiants. Il est inconcevable de laisser une résidence contenant une centaine d’étudiants sans eau. Nous allons trouver une solution transitoire. Le Crous avait déjà posé des jalons pour l’installation de bâches à eau qui étaient ravitaillées par des citernes. Avec l’hivernage, la bâche à eau n’était plus utilisable, mais il est possible d’avoir des réservoirs à la place des bâches à eau qui vont permettre un approvisionnement correct en eau aux étudiants», souligne le maire de Sibassor.
Les étudiants ont aussi évoqué leurs difficultés à se déplacer de leurs résidences aux restaurants et autres lieux où ils font cours. Les résidences sont distantes les unes des autres. «Donc, nous devons les accompagner dans le transport en attendant d’avoir notre propre campus. Déjà, des contrats de prestations ont été signés avec des transporteurs. Nous allons réactualiser ces contrats».
Convaincu que ces solutions provisoires ne sauraient amoindrir la situation, le directeur du Crous s’engage à suivre de près le niveau d’exécution des travaux du campus. «La réception de notre campus universitaire résoudra définitivement les maux évoqués par les étudiants». Interpellé sur les inégalités notées dans la masse salariale, Dr Diop a soutenu qu’il va procéder à un audit à la suite duquel des disparités seront corrigées. «L’essentiel pour nous est que les agents effectuant le même travail et ayant le même statut puissent avoir le même traitement. Nous allons faire un audit, dégager le profil du personnel, voir ce qu’il faut adapter par rapport à notre organigramme», indique le directeur du Crous.
Des poursuites contre Condé et 187 ministres et cadres
La junte au pouvoir en Guinée a ordonné jeudi 3 octobre d’engager des poursuites judiciaires contre l’ancien Président Alpha Condé qu’elle a renversé par un coup d’Etat en 2021 et plus de 180 hauts cadres ou ex-ministres, notamment pour des faits présumés de corruption. Les militaires, qui ont pris le pouvoir par la force il y a plus d’un an, ont fait de la lutte contre la corruption réputée endémique en Guinée l’un de leurs grands combats proclamés et de nombreux anciens responsables sont déjà détenus dans ce cadre. Mais dans sa lettre publique adressée jeudi aux procureurs généraux, le ministre de la justice franchit une nouvelle étape parce qu’il vise nommément l’ancien chef de l’Etat (de 2010 à 2021) et un grand nombre de ses cadres lorsqu’il était au pouvoir, rapporte Le Monde. Parmi eux, l’ancien premier ministre Ibrahima Kassory Fofana et une quarantaine d’anciens ministres, comme Mohamed Diané à la défense, Mamady Camara à l’économie ou Mariama Camara au commerce. Un certain nombre de conseillers à la présidence sous le régime Condé sont également cités. Au total, le ministre de la justice Alphonse Charles Wright donne une liste de 188 noms, dont certains sont déjà en prison et d’autres cités plusieurs fois. Leurs comptes sont gelés, indique le document.
Mbour : la brigade de gendarmerie de Saly bunkerisée
La brigade de gendarmerie de Saly a été bunkerisée dès l’arrivée des éléments de sécurité de Ousmane Sonko. Des éléments du Groupement d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (Gign) ont été appelés en renfort ainsi que des éléments du Groupement Mobile d’Intervention (Gmi) de la Police. Les autorités redoutaient une visite d’Ousmane Sonko à ses gardes du corps après la fin de son audition. Les cinq éléments de sécurité du leader de Pastef seront auditionnés par la section de recherches de Mbour logée à la brigade de Saly. Les agents de sécurité de Sonko sont arrêtés dans l’affaire des affrontements à Tchiky lors du Nemeku Tour.
Déthié Fall interdit d’accès chez Sonko
Il était impossible hier aux responsables de l’opposition de rendre visite à Ousmane Sonko avant qu’il n’aille répondre à la convocation du doyen des juges. Les forces de défense et de sécurité avaient des instructions fermes de refuser tout accès chez Ousmane Sonko. Et le président du Parti Républicain pour le Progrès (PRP), Déthié Fall, l’a vérifié à ses dépens. Membre de la conférence des leaders de Yewwi Askan wi (Yaw), M. Fall qui a écourté sa tournée politique en France s’est vu refuser d’aller voir Sonko pour lui témoigner son soutien. Pour Déthié Fall, c’est la preuve que la démocratie sous Macky Sall a beaucoup reculé. «Les luttes que nous menons, c’est pour la consolidation de la démocratie», dit-il avant de prévenir Macky Sall que sa stratégie de choisir ses propres adversaires aux élections est révolue.
Barthelemy Dias bloqué
Restons à la cité Keur Gorgui bunkerisée par les forces de défense et de sécurité pour dire que le maire de Dakar n’avait pas pu voir le leader de Pastef chez lui avant son départ pour le Palais de Justice. Barthélémy Dias a pu franchir certaines barrières de la police, mais il s’est vu opposer un niet par la police. Finalement, il est revenu chez le leader de Pastef après son audition. Pour l’édile de Dakar, les batailles de la vie ne sont jamais gagnées par les plus forts ou par les plus rapides, mais par ceux qui n'abandonnent jamais.
Mairie de Fatick : la Cour suprême ordonne la reprise de l’élection du bureau municipal
Dans un arrêt qu’elle a rendue hier jeudi, la Cour suprême a ordonné jeudi la reprise de l’élection complémentaire des membres du bureau du Conseil municipal de Fatick, selon nos confrères de l’«Aps». En effet, le 27 octobre dernier, la Cour suprême avait publié un premier arrêt pour procéder à l’annulation du bureau municipal de Fatick élu au lendemain des élections territoriales de janvier 2022. Ce bureau ne respectait pas la loi sur la parité, Birame Faye étant le premier adjoint au maire élu, Matar Ba. C’est ainsi que la coalition Yewwi askan wi (YAW, opposition) avait introduit un recours pour dénoncer le manquement au respect de l’alternance des personnes des deux sexes en vertu de la loi instituant la parité dans les institutions totalement ou partiellement électives.
Y en a marre dénonce le terrorisme politique
Restons avec l’arrestation des éléments de sécurité de Ousmane Sonko dont la manière a suscité une vague d’indignations. Le coordonnateur national du mouvement Y en a marre qui dénonce ce terrorisme d’Etat pense qu’une simple convocation aurait suffi. Aliou Sané condamne l’arrestation des éléments de la garde rapprochée de l'opposant Ousmane Sonko par un corps d'élite de la gendarmerie nationale, avec toute la diligence qui sied, et sous une forme frisant la provocation et surtout l'intimidation... là où une simple convocation aurait suffi dans le cadre des événements survenus à Tchiky. Pourtant, rappelle l’activiste, dans le même département, Guy Marius Sagné s'est vu interdire d'entrer dans une localité du territoire (Malicounda) avant de se faire agresser par des nervis sous le regard passif d'éléments de gendarmerie...sans aucune suite judiciaire, malgré la plainte déposée par les victimes avec des preuves matérielles à l'appui. Le monde entier s'est ému des images tragiques de forces de l'ordre tirant sur des citoyens sénégalais lors de manifestations, causant de nombreuses pertes en vies humaines et ces crimes sont restés non élucidés à ce jour, fulmine le Y en a marriste qui n’a pas omis la terreur semée par des nervis du pouvoir lors de la tournée du Président Macky Sall au Fouta sous le regard des forces de l'ordre, sans qu’une action judiciaire ne soit intentée. Au regard de ces faits et tant d’autres, Aliou Sané pense qu’on ne parle même plus de justice à deux vitesses, mais de terrorisme politique pour intimider les opposants, les activistes et tous ceux qui se lèvent contre les pratiques dictatoriales du régime de Macky Sall. Mais c'est peine perdue, prévient-il.
Le procureur de Mbour ne pouvait-il pas les convoquer…
Le Procureur de Mbour avait-il besoin d'envoyer des éléments du GIGN procéder à l'interpellation des membres de la garde rapprochée du leader de Pastef Ousmane Sonko, présumés impliqués dans les incidents de Tchiky, au Tribunal de Dakar ? Ainsi, s’interroge le directeur exécutif de la section sénégalaise d’Amnesty International. Ne pouvait-il pas les convoquer à Mbour pour les interroger?, poursuit-il ses interrogations. Selon Seydi Gamassa, ces arrestations spectaculaires rappellent celle du président de l'ONG "Horizons Sans Frontières, Boubacar Sèye à son retour de voyage en janvier 2021. Manifestement, il pense que ces arrestations spectaculaires visent à créer la psychose au sein des opposants, des activistes et de tous ceux qui critiquent le régime de Macky Sall. Le défenseur des droits humains estime que le travail de la justice et des forces de sécurité doit se faire dans la sérénité et sans théâtralisation.
Le projet réseau gazier du Sénégal présenté lors d’un Crd
Le projet de réseau gazier du Sénégal, attendu pour réduire la forte dépendance du pays au fioul par l’utilisation du gaz, plus propre et moins coûteux, devrait à terme contribuer à l’accès universel à l’électricité. Ce projet a été présenté jeudi, à Dakar, au cours d’un comité région de développement (CRD) d’information et de partage présidé par l’adjoint au gouverneur Assane Guèye, en présence notamment des préfets, sous-préfets et maires des communes du département de Rufisque. Il y avait aussi le secrétaire général du ministère du Pétrole et des Énergies, Cheikh Niane, ainsi que les autres parties prenantes, en l’occurrence les services de l’Etat concernés par ce projet. Selon l’adjoint au gouverneur de Dakar, ce projet est d'une importance capitale, en ce qu’il devrait permettre à terme de réduire la forte dépendance du pays au fioul dans la production d’électricité, en utilisant le gaz, plus propre et moins coûteux. Assane Guèye a signalé que le réseau de gazoducs devant acheminer le gaz aux centrales électriques du Cap-des-biches va traverser plusieurs communes du département de Rufisque. Donc nécessairement il y aura des impactés. Mais il s’agit d’un projet important qui va faciliter l’accès universel à l’électricité, a-t-il ajouté. Avec les découvertes du pétrole et du gaz sur le territoire national, il est permis d’avoir de l’espoir, a déclaré pour sa part le SG du ministère du Pétrole et des Énergies, dont une copie du discours a été transmise à l’APS.
Richard Toll : un accident fait 03 morts et 08 blessés
Un véhicule de type 4x4 a fait un grave accident vers Richard Toll. Cette voiture qui appartient à une entreprise spécialisée dans la distribution d'engrais a fait des tonneaux à Colona. Le bilan est de 03 morts et 08 blessés.
IFRIA se déploie présentement au Sénégal et au Maroc
La Société financière internationale (SFI), la branche de la Banque mondiale en charge du financement du secteur privé dans les pays en développement, devrait investir près de 10 millions $ en fonds propres au profit d'IFRIA, une plateforme de service de conservation de biens à froid, qui se déploie présentement au Maroc et au Sénégal. La transaction, qui est en attente d'approbation, constitue une contribution à un programme d'investissement de 68 millions $ dévoilé par la plateforme The Capital Quest, dont 40 millions $ attendus sous la forme d'ouverture de capital et le reste sous la forme d'endettement. La SFI rejoint, dans ce projet, la firme américaine Pegasus Capital, qui y est présente à travers le Subnational Climate Fund sous sa gestion. Avec la tenue très prochaine de la 27e Conférence sur le changement climatique (COP27), les investisseurs multiplient des annonces sur des engagements favorables à la limitation des effets du changement climatique. Dans son plus récent rapport sur la stabilité financière dans le monde, le Fonds monétaire international (FMI) souligne l’importance de l’implication des investissements privés dans le financement des objectifs climatiques d’ici 2030. Dans les régions émergentes, y compris le continent africain, le besoin de ressources financières se chiffre en milliers de milliards $. Un objectif de ressources auquel il est difficile d’accéder.
Personnes en situation de handicap aux instances décisionnelles
La directrice de l’ONG Sightsavers au Sénégal, Salimata Bocoum, a plaidé, jeudi, pour la participation des personnes vivant avec un handicap aux instances de prises de décisions. Elle travaille beaucoup sur la citoyenneté et la participation à la vie politique des personnes handicapées parce que ce défaut de visibilité et d’implication des personnes handicapées dans les organes décisionnels constituent des obstacles. Mme Bocoum intervenait lors de l’ouverture de l’atelier de partage sur la situation des personnes en situation de handicap au Sénégal initié par l’ONG britannique Sightsavers. Elle a soutenu que la participation de ces personnes est très importante surtout en politique et dans la vie publique, soulignant que c’est un aspect essentiel de bonne gouvernance. Selon elle, cette stratégie a pour objectif de garantir les personnes handicapées dans leur diversité pour qu’elles accèdent à cette participation accrue à travers la vie sociale. Il s’agit, a-t-elle encore plaidé, de faire la promotion des femmes, des filles handicapées pour répondre à l’intégration du genre dans notre programme pour aussi faire face à la discrimination et à l’exclusion dont les femmes et les filles handicapées sont davantage victimes. Moussa Thiaré, le secrétaire général de la Fédération sénégalaise des associations des personnes handicapées (FSAPH), dit attendre une inclusion définitive qui passe par la participation active des handicapés au niveau des instances de prise de décision.
Par Abdoul Aly KANE
LE CAPITAL HUMAIN ET LA RELOCALISATION INDUSTRIELLE EN AFRIQUE
La question qui vient à l’esprit est : pourquoi l’Europe, la France en particulier, ne « délocalise » pas dans le continent africain ses industries technologiques que l’on retrouve en Asie et ailleurs ?
Alors que la pandémie a souligné l’importance de relocaliser les industries stratégiques, la question posée est celle de savoir si l’Europe centrale et celle de l’Est seront les bénéficiaires du retour des usines sur le Vieux continent. Il s’agit du rapatriement des opérations de manufacture et de services d’Asie principalement, sur le sol européen.
Les raisons de ce rapatriement se rapportent aux risques qui pèsent sur la chaîne d’approvisionnement depuis le COVID. En effet, l’augmentation des salaires en Asie et celle des coûts de transport sont autant de facteurs qui poussent les sociétés à ramener leur production de services et leurs manufactures en Europe.
La question qui vient à l’esprit est : pourquoi l’Europe, la France en particulier, ne « délocalise » pas dans le continent africain ses industries technologiques que l’on retrouve en Asie et ailleurs ?
Ce constat sonne comme une sorte de distorsion dans les rapports « Colonisateur/Colonisé » que nos pays respectifs ont entretenus un siècle et demi durant. Au lendemain des indépendances, nos Etats ont entamé des politiques de promotion des PME industrielles et de grosses entreprises à vocation exportatrice.
Du fait d’une gestion hasardeuse des finances publiques et de la détérioration des revenus d’exportation de leurs matières premières, nos pays ont été, pour la plupart, mis sous ajustement structurel.
Cette politique imposée par les partenaires multilatéraux a eu des conséquences économiques et humaines coûteuses pour les pays concernés, le nôtre compris. Le décrochage qualitatif du capital humain date de cette période avec des fermetures d’entreprises publiques, de banques avec les pertes d’emplois consécutives, des réductions drastiques de budgets relatifs à la santé, l’éducation et la formation.
Les budgets des Etats et des entreprises publiques non liquidées ont alors subi des coupes sombres effectuées sur la base d’un tri implacable entre « dépenses productives et dépenses improductives ».
L’ouverture économique sur l’extérieur recommandée par les institutions multilatérales a livré les PME de l’époque à la concurrence asiatique provoquant leur brutale disparition avec comme conséquences la suppression d’effectifs dotés de savoirfaire étendu à de nombreux secteurs de l’industrie manufacturière de l’époque (bonneterie, électricité, agroalimentaire, visserie, boulonnerie, etc.).
Considérées comme « improductives », des dépenses relatives à l’éducation nationale, à l’enseignement supérieur et la santé ont été drastiquement réduites. Les réductions des budgets de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur ont grandement fait baisser la qualité du capital humain de cette période, avec des classes surchargées dans les cycles primaires et secondaires prises en charge par des enseignants de moindre formation, et des effectifs d’étudiants plus que pléthoriques à l’université. Les données n’ont pas fondamentalement changé depuis lors.
Bien que consacrant près de 40 % du budget national à l’éducation, l’Etat du Sénégal peine à couvrir les besoins en universalité de l’école, et en formation des enseignants.
Les salaires sont pourtant le poste principal du budget national du département, et suivent derrière les dépenses en infrastructures scolaires et universitaires sans pour autant changer fondamentalement l’état de l’école sénégalaise.
Plus que jamais, il s’agit de revisiter le système éducatif dans son financement et aussi dans son articulation aux objectifs économiques de croissance et de développement.
Le maître mot d’une formation économiquement performante pour nos pays est la maîtrise de la technologie, qui passe entre autres par la maîtrise des mathématiques par le plus grand nombre. L’exemple de la Corée du Sud est éloquent à cet égard.
La Corée du Sud est aujourd’hui l’une des principales économies mondiales. Privée de ressources naturelles, lesquelles sont concentrées en Corée du nord, et important son énergie, la stratégie de développement de la Corée du sud a été basée sur le développement du capital humain.
La priorité est donnée à l’éducation et au travail. En la matière, les Coréens arrivent en tête, avec les Finlandais, dans l’enquête internationale PISA (Program for International Student Assessment) qui est menée par l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique).
En Europe, la Finlande se distingue des autres pays européens, en particulier dans le domaine scolaire.
L’école finlandaise est considérée comme le meilleur modèle en Europe, voire au monde, avec un souci d’équité entre les apprenants sans pareil quant à l’origine sociale.
Les caractéristiques les plus marquantes sont : l’absence d’écoles privées (il n’y a que des écoles publiques), la gratuité de l’école, la valorisation du métier d’enseignant, l’adaptation des cours aux niveaux des élèves (pas de redoublement) grâce à un système de rattrapage automatique.
S’inspirer des exemples finlandais et sud-coréen !
Au Sénégal, le chef de l’Etat a présidé, il y a quelques jours, le lancement officiel avec pose de la première pierre des Classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) devant servir de « réceptacles appropriés pour ouvrir à nos meilleurs élèves des filières Mathématiques, Physique, Sciences de l’ingénieur, des filières techniques ».
Rappelons qu’en sens inverse, en France, l’ENA, considérée jusque-là comme la voie toute tracée pour accéder aux postes les plus importants de ce pays, vient d’être supprimée et remplacée par l’Institut national du Service public (INSP). Cette réforme française qui peut être considérée comme une sorte de « délitisation » de l’école veut certainement s’inspirer des exemples européens dont celui de la Finlande.
Dans le cas du Sénégal, avec les CPGE, on a le sentiment de construire une pyramide par le haut pour après attaquer la base. Car, ces classes préparatoires, parviendront des élèves déjà sélectionnés dans leur parcours avec comme objectif d’être parmi les tout premiers à accéder aux écoles d’ingénieurs.
A notre sens, la priorité devrait être de reconstruire une école accessible à tous et tendue vers les performances en matière de technologie, ce qui présuppose un enseignement des matières scientifiques au profit de tous, y compris les « moins ou peu doués ». Cela pourrait assurer un accès massif et démocratique aux écoles d’ingénieurs et favoriser les avancées technologiques dans notre pays.
Les besoins en effectifs technologiquement armés sont liés à la nécessaire valorisation de nos ressources naturelles, minières en particulier. Les éléments indispensables sont la mise en œuvre des investissements et l’optimisation de l’exploitation grâce à une main d’œuvre formée.
Les dragons asiatiques et la Chine ont pu émerger grâce aux flux d’investissement orientés vers la manufacture délocalisée d’Amérique et d’Europe vers eux.
En effet, aucune épargne nationale ne peut totalement couvrir les besoins en investissements nécessaires à la transformation industrielle des pays en émergence.
C’est le lieu de déplorer que l’Afrique soit la grande oubliée de la « délocalisation » par le fait de pays qui l’ont colonisée et insérée dans leur espace économique et monétaire à titre de pourvoyeuse de matières premières et de réceptacle des produits finis.
Les motifs avancés du peu d’intérêt accordé au continent sont la faiblesse et le coût de la main d’œuvre ainsi que le « risque pays » élevé en matière d’investissement. De fait, c’est vrai que, pour la qualité des ressources humaines, d’énormes progrès restent à faire en Afrique comparativement aux pays d’Asie qui ont très tôt misé sur le facteur humain.
Au regard de l’évolution économique mondiale, et des progrès scientifiques, techniques et numériques, il est urgent de revoir tous les maillons de la chaîne du système éducatif.
En zone francophone, il faut dire qu’il n’est plus besoin d’un système d’enseignement centré pour une large part sur les « lettres » au détriment des sciences et de la technologie, plus en rapport avec les urgences de développement économique.
La Recherche et le Développement doivent occuper une part plus importante dans les budgets nationaux et ceux des entreprises publiques à haute valeur ajoutée comme celles du secteur numérique.
Les dépenses s’y rapportant peuvent être « syndiquées » au niveau de l’espace sous régional c’est-à-dire prises en charge par les Etats sous régionaux à travers des quotesparts à déterminer, et avec comme maître d’oeuvre une banque de développement.
La floraison actuelle d’écoles supérieures africaines privées, mues par le retour sur capital investi, doit s’accompagner de la création d’écoles techniques sous régionales en parfaite cohérence avec les stratégies de développement respectives.
Au niveau des Etats, la structure des budgets locaux et nationaux devrait être revue.
Le constat est que les ressources budgétaires locales et nationales sont consacrées au « fonctionnement », et que l’investissement est, quant à lui, couvert par des fonds d’équipement insignifiants et des ressources issues du marché financier.
Avec des ressources humaines formées aux technologies de pointe, il devient plus aisé d’exiger de partenaires comme la Chine ou l’Inde davantage de transfert de technologie pour déboucher in fine sur la maîtrise des « know how » manufacturiers.
Sans aucune ressource naturelle, la Corée du sud est devenue l’une des toutes premières puissances économiques mondiales grâce aux investissements étrangers et au développement de son capital humain. Elle exporte principalement des équipements électriques et électroniques, des machines, des chaudières, des véhicules, des tramways, des combustibles minéraux, des huiles, des produits de distillation et même des réacteurs nucléaires !
C’est pour dire en définitive que la souveraineté économique indispensable au développement de l’Afrique passe par la constitution prioritaire d’un capital humain en rapport avec les exigences de qualité requises dans les échanges de biens et de services au niveau du commerce mondial.
Par Amadou Bator DIENG
PAPE FALL, L’ETERNEL DANDY DE RUFISQUE
Décédé mercredi 2 novembre à Dakar, Pape Fall a vécu plus de cinquante ans de musique. Le Témoin lui rend hommage à travers le texte que lui avait consacré en janvier 2019 notre confrère Amadou Bator Dieng
Décédé mercredi 02 novembre à Dakar, Pape Fall a vécu plus de cinquante ans de musique. Le Témoin lui rend hommage à travers le texte que lui avait consacré en janvier 2019 notre confrère Amadou Bator Dieng, Rédacteur en chef chez kirinapost & Correspondant Pan-African-Music.
Sa savoureuse musique berce les mélomanes sénégalais depuis le milieu des années 60 et n’a pris aucune ride. Pape Fall est aujourd’hui une icône de la salsa au Sénégal.
L’histoire de la musique nous enseigne que les légendes sont souvent capricieuses, changeantes et parfois incontrôlables. Alors on appréhende toujours d’en rencontrer une, une fois le rendez-vous obtenu auprès du manager.
Un samedi après-midi dans son quartier Niaye-Tiokher. Niaye Thioker est une enclave située entre le grand marché de Sandaga, en plein centre-ville de Dakar, et la cité administrative du Plateau. Un quartier populeux et grouillant de monde. Il est 17 heures. La cité est hyper agitée comme d’habitude. Pape Fall, un coup de fil pour signaler sa position, et nous voici réunis. « Trouvons un endroit calme où nous pourrions échanger » me lance-t-il d’un ton calme en me serrant la main.
L’homme est courtois et posé. À l’image des dandys, il est d’une finesse et d’une élégance rare. N’est pas salsero qui veut… Nous nous faufilons au milieu des étals et boutiques du célèbre marché Sandaga. De temps à autre, il s’arrête pour échanger avec un fan qui le reconnait. Toujours avec la même politesse. Quelques minutes de marche, quelques tapes amicales ici et là, nous voilà assis dans un café accueillant de l’avenue André Peytavin.
Dès l’entame de notre discussion, l’artiste nous plonge dans le royaume de son enfance — pour parler comme Senghor — afin d’expliquer comment le virus de la chanson l’a piqué.
« Enfant, je me rendais aux champs non loin de Rufisque. Le travail champêtre était dur et, pour se donner du courage, nous chantions et je reprenais les tubes qu’écoutaient mes parents à la radio. C’est de là que tout part. Les Filaos, arbres aux feuillages persistants et pouvant atteindre 35 mètres de hauteur m’aidaient beaucoup, car pour m’exercer, je prenais leurs cimes comme public et je faisais tout pour qu’ils m’entendent » se rappelle en souriant le salsero. C’est la raison pour laquelle, selon lui, il n’a presque jamais connu « les pertes ou extinctions de voix qui touchent beaucoup d’artistes. »
Malheureusement, ses parents ne veulent pas qu’il chante, mais qu’il étudie et devienne fonctionnaire. De ce refus naît dans la maison un jeu de cache-cache entre le chanteur en herbe et son papa. Il se rappelle qu’en 1966, lorsqu’il fut engagé pour la première fois dans le groupe Dakar Rythme — qu’il quitta pour rejoindre L’Africain Jazz. — il faisait tout pour chanter sans trop fatiguer ses cordes vocales… pour ne pas avoir de « cassure de voix ». Sinon, au lendemain des spectacles, comment aurait-il pu l’expliquer à ses parents ?
« Tout cela me sera utile plus tard. Ces moments m’ont beaucoup apporté en terme de technique de voix » raconte-t-il
Comment lui le rufisquois est-il tombé dans l’univers de la Salsa ?
« Mon cousin était disquaire et je trainais dans le magasin en m’abreuvant des Vinyles posés sur les fameux Teppaz (Premier tourne-disque de marque française, NDLR).
Quand un morceau de salsa passait, j’étais attiré par le rythme et surtout par la langue espagnole. Je faisais systématiquement traduire les paroles en français pour mieux les comprendre, tant et si bien qu’au collège (il a fréquenté l’école Pape Gueye Fall), je n’hésitais pas une seconde à choisir l’espagnol comme seconde langue. Ce choix me sera vraiment utile par la suite » explique celui qui chante en espagnol comme en wolof.
Le temps file. Déjà une heure que l’on discute à bâtons rompus. L’artiste regarde de temps à autre sa montre. « Je surveille l’heure de la prière. Rendre grâce au Seigneur est extrêmement important dans ma vie » me souffle-t-il. Pape Fall est resté très pieux et très spirituel.
« C’était une promesse que je m’étais faite : Je serai artiste, mais je ne verserai pas dans l’alcoolisme comme c’était la mode à cette époque. Je ne fume même pas de cigarettes. Ceux sont des principes de vie simples, mais ô combien importants pour moi » nous confie le chanteur convaincu que l’artiste doit garder une dose de lucidité afin de pouvoir éduquer et sensibiliser. « Danser, rigoler, c’est bien et on a en grandement besoin, mais on ne doit pas oublier d’éveiller les consciences » affirme l’auteur dont les chansons tournent autour des questions sociales (famille, solidarité, patriotisme, tolérance, travail).
Depuis ses débuts, l’auteur de « La Mujer » n’a pas dérogé à sa ligne de conduite. Cela explique sans doute en partie sa longévité. Mais revenons à son histoire : alors qu’il est installé au Dounya Orchestra comme chanteur en 1968, sa carrière va prendre un tournant décisif
Le hasard n’existe pas, dit-on. Le frère ainé de Pape Fall est un proche ami du plus grand salsero de l’époque : Laba Sosseh (1943- 2007). L’interprète de « El Manisero » fréquente la maison familiale. Un jour, en 1971, Laba — alors au sommet de son art — revient d’Abidjan avec dans ses bagages cinq musiciens de nationalités différentes. Au cours d’une soirée, il invite le jeune Pape à monter sur scène où il chante « Guantanamera ». Le public est séduit. À la fin du spectacle, Laba veut le payer, mais lui, refuse. « Jouer devant Laba Sosseh et qu’il m’adoube comme bon chanteur était plus gratifiant qu’un cachet. À l’époque, on voulait apprendre, maîtriser notre art. Gagner de l’argent venait après. J’avais à peine 23 ans. »
Le lendemain, Laba Sosseh débarque chez ses parents pour les convaincre de laisser chanter le jeune homme. Ces derniers accèdent à sa requête et lui confient leur progéniture. C’est ainsi qu’il intègre le Vedette Band de Laba Sosseh. Les deux hommes ne se quitteront plus, et même si leurs chemins se séparent momentanément, ils se retrouveront plus tard au Star Band de Dakar de feu Ibra Kassé.
« Laba Sosseh m’a tout appris. J’ai voyagé partout avec lui. C’est mon maître et ma référence en la matière » explique-t-il avec beaucoup d’émotions.
Chez Kassé, Pape Fall partage la scène avec entre autres Mar Seck et un jeune garçon frêle, du nom de Youssou Ndour
« C’était une période formidable. On était 4 ou 5 lead-vocaux à se relayer au micro. Chacun avait 1 ou 2 morceaux et le reste du temps, on était choristes pour les autres. Ce sont des moments qui t’apprennent à être tolérant, à savoir partager et surtout à comprendre qu’une concurrence sauvage entre artistes n’a aucun sens ».
En 1980, Pape Fall quitte le Star Band pour former son propre groupe, le Africa Band, qui devint plus tard Nder de Dakar. Avec ce groupe, il sort sa première cassette Nagou. En 1984, retour au Star Band et nouvelle collaboration avec Ibra Kassé, père de la musique moderne sénégalaise et propriétaire du Miami Night-Club. Il restera au Star Band même après la mort du père fondateur de l’orchestre en 1992.
Entre temps, dans les années 80, Youssou Ndour et son Mbalakh dévastateur sont passés par là, imposant une musique aux accents plus locaux et reléguant au second plan toute cette musique d’origine latine. Le leader du Super Étoile est la tête de pont de cette nouvelle génération, bien aidé par le Super Diamono de Omar Pene entre autres. Il faut attendre 1995 pour voir Pape Fall prendre son destin en main et créer un nouveau groupe à lui : l’African Salsa.
Le stentor sentant la musique latine reprendre des couleurs (Africando cartonne alors dans le monde), il propose un savoureux mélange entre salsa et sonorités sénégalaises. La mayonnaise prend, et le Rufisquois retrouve aussitôt une place importante sur cette nouvelle scène musicale sénégalaise. Dopé par des tubes comme « Coumba Lamba » (en hommage au génie protecteur de Rufisque, sa ville natale) ou « Fonkal sa seuy », ses soirées sont toujours remplies et son calendrier hyper chargé.
Ainsi, avec Africando et L’Orchestra Baobab, Pape Fall a largement joué sa partition pour donner une seconde jeunesse à la Salsa au Sénégal et en Afrique. Aujourd’hui, malgré son statut et ses 71 ans révolus, Pape a toujours faim, d’ailleurs un nouvel album va bientôt sortir et il a sur le feu encore plein d’autres projets. « J’ai déjà écrit les textes pour un prochain album. Je peux dire qu’il est prêt, je discute avec mes collaborateurs et avec mon grand frère Balla Sidibé (un des lead-vocals du groupe Baobab, NDLR) pour choisir le bon moment » informe l’artiste. Cette dernière phrase renseigne à souhait sur l’humilité du bonhomme, sans doute une autre raison de sa longévité.
« On a jamais fin d’apprendre. Balla Sidibé par exemple, c’est mon grand frère. À chaque fois qu’il n’est pas en tournée avec le Baobab, il vient m’accompagner dans mes prestations et ses conseils me sont toujours utiles » explique le Maestro.
L’appel du Muezzin interrompt notre succulente discussion. Il est donc plus que temps de libérer notre prestigieux hôte. Un artiste d’une dimension exceptionnelle et d’une sagesse infinie. Un homme, dont chaque propos sonne comme une leçon de vie. Son nom : Pape Fall !
+ Ce texte a été publié le 9 janvier 2019 sur le site pan—
Par Amadou Bator DIENG
LE FILM DE L'AUDITION DE SONKO
- Du « saafara » dans le bureau du Doyen des juges - Le juge Maham Diallo se bande les mains pour éviter un mauvais sort - La thèse du viol quasiment écartée ? - Sonko escorté jusque chez lui par les gendarmes
L’audition du leader de Pastef, Ousmane Sonko, par le doyen des juges d’instruction près le tribunal de grande instance hors classe de Dakar relativement à l’affaire supposée de «viols multiples et menaces de mort», l’opposant à la sulfureuse masseuse Adji Sarr de Sweet Beauty SPA a tenu, hier, tout le pays en haleine. La capitale, Dakar, était ainsi bunkerisée avec un impressionnant dispositif sécuritaire de gendarmes et de policiers lourdement armés déployé aux quatre coins de la ville et de sa banlieue. Même les sapeurs pompiers étaient placés en alerte pour parer à toute éventualité. Au finish, rien n’a bougé, rien n’a tremblé, il n’y a pas eu le moindre trouble à l’ordre public et Ousmane Sonko, accompagné de ses avocats et de sa garde rapprochée — du moins à l’aller pour ces derniers — s’est retrouvé devant le juge instructeur Abou Maham Diallo pour répondre des accusations qui pèsent sur lui.
Dans les réseaux sociaux et autres sites d’informations, les thèses les plus fantaisistes circulaient. Il y était, en effet, surtout question du refus catégorique qu’aurait opposé le mis en cause Ousmane Sonko de se plier à un test ADN afin de déterminer si le sperme recueilli dans le vagin de l’accusatrice était le sien ou pas. Également les menaces supposées du leader du Pastef de faire payer au magistrat instructeur, Abou Maham Diallo, ces durs moments une fois qu’il serait aux affaires ont affolé la toile. Des informations fausses et démenties avec la dernière énergie par des sources bien au fait du dossier.
Déjà, dans le bureau du magistrat instructeur, l’ambiance était morose. Il y avait du safara (c’est-à-dire des substance mystiques) éparpillé un peu partout dans la salle et le juge Maham Diallo s’était... bandé les mains pour ne pas avoir, selon les mauvaises langues, à échanger des poignées de mains avec qui que ce soit. Nous sommes en Afrique et on ne sait jamais trop à qui faire confiance. Un malheur est si vite arrivé...
Outre Ousmane Sonko et quelques-uns de ses avocats, il y avait également, dans le bureau du doyen des juges d’instructions, le premier substitut du procureur de la République près le tribunal de grande instance hors classe de Dakar.
Selon nos sources, l’audition par juge instructeur s’est déroulée en trois étapes concernant notamment le massage, le viol et le complot. Une audition qui a duré moins de 50 minutes.
Pour ce qui est du massage, le patron des «patriotes» a effectivement répondu aux questions du juge en confirmant s’être bien rendu sur place, c’est-à-dire dans le salon « Sweet Beauty » pour une séance thérapeutique. Chose qu’il n’a du reste jamais niée.
Par rapport au viol, la question a été très rapidement évacuée faute d’éléments probants pouvant attester de la matérialité des faits. Et quand le substitut du procureur de la République a voulu rebondir sur la question, il s’est heurté au refus catégorique de Ousmane Sonko qui lui a fait comprendre clairement qu’il ne répondrait pas aux questions de quelqu’un qui est un élément identifié du complot.
Sur cette question du complot, justement, Ousmane Sonko a pris quasiment une heure pour démontrer ses tenants et aboutissants dans un exposé des plus limpides. D’ailleurs, il va donner une conférence de presse ce vendredi pour expliquer les détails du complot dont il serait victime.
Selon nos interlocuteurs, il ne serait guère surprenant que le juge instructeur délivre à l’issue des auditions des uns et des autres un non-lieu pour disculper totalement Ousmane Sonko des charges de la poursuite.
Il faut noter aussi que c’est en pleine instruction que les avocats de Ousmane Sonko ont appris l’arrestation de la garde rapprochée de leur client. Ils ont alors mis le doyen des juges d’instruction devant ses responsabilités en lui faisant comprendre qu’il est l’auteur de la convocation de Ousmane Sonko, donc garant de sa sécurité et qu’il était impensable que le populaire opposant quitte la salle sans une sécurité adéquate. Pour désamorcer la bombe, le lieutenant-colonel de l’escadron qui assurait la sécurité du palais de justice s’est proposé pour raccompagner le patron des patriotes sous escorte. Ainsi s’est déroulée l’audition du principal opposant du régime de Macky Sall au temple de Thémis ce jeudi 03 novembre 2022.
KREPIN DIATTA ET ISMAIL JAKOBS PASSEURS DECISIFS EN LEAGUE EUROPA
Alors qu’il devait surtout s’imposer pour valider son ticket pour le prochain tour de Ligue Europa, le club princier a fait les choses plus sereinement au Stade Louis II.
En s’imposant contre l’Etoile Rouge hier, jeudi 3 novembre (4-1), l’AS Monaco a assuré sa qualification pour le prochain tour de Ligue Europa. Le club de la Principauté employeur des internationaux sénégalais, Krépin Diatta et Ismaïl Jakobs, n’a presque pas tremblé.
Alors qu’il devait surtout s’imposer pour valider son ticket pour le prochain tour de Ligue Europa, le club princier a fait les choses plus sereinement au Stade Louis II.
Devant une équipe qui espérait encore finir troisième de la poule et ainsi se qualifier en Ligue Europa Conférence, les Monégasques ont laissé peu de chances en s’imposant (4-1). Grâce à un but très rapide de Kevin Volland (5e) et un autre de l’attaquant international allemand, servi pour le coup par Krépin Diatta (27e), les joueurs de Philippe Clément sont repartis aux vestiaires avec un net avantage. Puis en seconde période, un but contre son camp de Milan Rodic (3-0, 50e) a tué le suspense, malgré la réduction du score de Guélor Kanga sur penalty (54e). Et pour mieux finir cette rencontre, les Monégasques se sont assurés de mettre un quatrième but par l’intermédiaire de Kevin Volland qui signe un triplé.
Après Krépin Diatta sur son deuxième but, l’Allemand s’est offert un hat-trick sur un très bon service d’Ismaila Jakobs, entré en jeu dans les cinq dernières minutes. Les Internationaux sénégalais auront donc brillé lors de cette rencontre. Ainsi, l’AS Monaco finit bien deuxième de son groupe derrière Ferencvaros et accède au prochain tour de Ligue Europa.
En terminant à cette place, Krépin Diatta, Ismail Jakobs et leurs partenaires pourraient tomber sur un gros morceau lors du tirage au sort prévu lundi 7 novembre prochain, d’autant plus qu’il y a de grosses équipes qui arrivent de la Ligue des Champions, comme le FC Barcelone et la Juventus.
PAPE GUEYE FILE A… L’ANGLAISE
Après la désillusion en Europe, cette semaine, l’Olympique de Marseille chercherait à réduire sa masse salariale et à l’occasion du prochain mercato d’hiver mettre sur le marché des joueurs.
Après la désillusion en Europe, cette semaine, l’Olympique de Marseille chercherait à réduire sa masse salariale et à l’occasion du prochain mercato d’hiver mettre sur le marché des joueurs. D'après RMC, Pape Guèye qui a visiblement perdu la confiance de son entraîneur, figure dans la liste des prochains départs. Peu utilisé depuis l’arrivée de Igor Tudor, l’international sénégalais, champion d’Afrique, tout comme son coéquipier Bamba Dieng, pourrait aller grossir les rangs des Sénégalais évoluant en Angleterre et intéresserait, selon la presse anglaise, à Leeds United et Southampton.
Après sa sortie prématurée en Ligue des Champions, l’Olympique de Marseille comptent renflouer les caisses du club et prévoit de se séparer de plusieurs joueurs dans l’espoir de toucher une somme intéressante sur chaque vente. Dans cette perspective, Pape Gueye est mis dans la liste des candidats au départ lors du prochain mercato.
Selon la radio RMC, le club phocéen aurait décidé de se séparer du milieu de terrain des Lions qui n’a fait cette saison que 8 apparitions et 1 but en L1. Pour cause, précise-t-elle, le milieu défensif des Lions est très peu utilisé depuis l’arrivée d’Igor Tudor aux commandes du banc phocéen. Sa situation en club reste une préoccupation pour nombre d’observateurs qui ne manquent pas une occasion pour épiloguer sur la situation de certains joueurs en manque de temps de jeu ou tout simplement sans club. Surtout en perspective de la publication de la liste des joueurs pour le Mondial qui s’approche en grand pas. Annoncé, il y a quelques jours du coté du FC Séville de son ancien coach à l'OM, Jorge Sampaoli, Pape Gueye pourrait ainsi prendre la direction de la Premier League.
Selon les informations de la presse britannique et relayées par Le Phocéen, Southampton et Leeds United seraient très intéressés par le profil du milieu défensif sénégalais. Ces intérêts britanniques ne déplaisent pas forcément à la direction de l’OM qui espère céder son joueur au plus offrant. Reste à savoir quel prétendant répondra favorablement aux exigences marseillaises pour son transfert.
KEEMTAAN GI - OSCAR SIERRA 1 – PAPA ROMEO 0 !
Comme ils ont été pitoyables ! C’est le qualificatif qui sied le plus à ce qui s’est passé hier à Dakar et sa banlieue. Apparemment, Oscar Sierra a marqué un grand coup en déjouant l’abîme où comptaient le précipiter sans coup férir les ultras du camp de Papa Roméo. Toutes les activités à l’arrêt, des commerces fermés, des élèves privés de cours avec une ville quadrillée par des forces de l’ordre — du désordre plutôt ! — comme si on était en guerre. Et pourtant, la veille de son audition, Oscar Sierra avait demandé à ses militants de vaquer tranquillement à leurs occupations, sollicitant même de ses amis de la coalition Yewwi Askan Wi de renoncer à l’accompagner au tribunal. Rien donc ne motivait ce déploiement ubuesque des forces de sécurité. Rien si ce n’est de faire peur à une population déjà durement éprouvée par la crise. Une ville en état de siège et dont certains endroits étaient interdits aux citoyens. Le domicile de l’ennemi public numéro 1 du pouvoir était inaccessible et des leaders politiques ont été privés de leur liberté de mouvement. En tout cas, face à un tel déploiement de policiers et de gendarmes, l’insécurité qui règne dans la capitale devrait être un mauvais souvenir. La sérénité de Oscar Sierra contrastait avec les sorties presque incendiaires des éléments du pouvoir qui semblaient avoir la bave à la bouche. En fait pour ces pyromanes, c’est comme s’il avait refusé de répondre au juge. Fort heureusement, Oscar Sierra est resté zen face à la provocation des éléments du camp de Papa Roméo. Que cherchait-on avec l’arrestation de sa garde rapprochée alors qu’il faisait face au doyen des juges ? Ne pouvait-on pas attendre un autre jour ? Tout concourt à penser que ce qui arrangeait le mieux l’autre camp, c’était de voir le pays à feu et à sang. Mais tout ceci ne serait pas gratuit. Face à un pouvoir empêtré dans des scandales, vous ne pensez pas à un contre-feu autour du contrat d’armement à 45 milliards qui n’a pas fini de révéler tous ses secrets avec cette énorme surfacturation qui profite à une bande de voyous et de voleurs ? KACCOOR BI - LE TEMOIN
BUREAU DU DOYEN DES JUGES ÇA SENTAIT UN PARFUM MYSTIQUE !
Depuis le décès du juge Samba Sall, la superstition et le mystique se sont invités dans le dossier Ousmane Sonko/Adji Sarr. Hier jeudi, le bureau du doyen des juges Oumar Maham Diallo avait les allures d’une arène de lutte. Un véritable « thioumoukaye » ! Pour preuve, Ousmane Sonko et ses avocats ont été malmenés voire assommés par une très forte odeur mystique dès leur entrée dans le bureau du juge Maham Diallo. Pis, le seuil de la porte était trempé de flaques d’une eau qui semblait…bénite. Comme si, avant l’arrivée d’Ousmane Sonko et ses conseils, le juge avait fait recours à des marabouts et autres charlatans pour se protéger personnellement et faire blinder mystiquement son bureau contre les redoutables « missiles » du leader de Pastef ! A un moment donné, d’ailleurs, nous raconte-t-on, Ousmane Sonko a hésité à franchir la porte du bureau du doyen. Et dans la foulée, il a été encouragé du regard par un de ses avocats comme pour lui dire : « Allez-y way ! Dieu est le Meilleur des Juges et le Meilleur des marabouts ». L’incident était psychologiquement clos !
TV5 INCENDIE LE MACKY
En voilà une sortie que notre glorieuse télévision publique ne reprendra pas ! D’habitude, quand les médias audiovisuels français ou francophones, mais aussi anglo-saxons, font une appréciation élogieuse du président de la République, les services de Racine Brejnev Talla, chapitrés par la présidence de la République, se dépêchent de reprendre ces bonnes nouvelles pour l’information du bon peuple sénégalais. Or, voilà que TV5, une télévision pas particulièrement connue pour son insolence pourtant, fusille littéralement — c’est le cas de le dire — l’Etat du Sénégal à propos de ce faramineux et loufoque contrat d’armement à 45 milliards de francs dont le monde entier se gausse ! La rédactrice en chef Afrique de TV5 nous apprend ainsi que les motos de 125 chevaux que le ministère de l’Environnement prétend avoir achetées ne sont plus fabriquées depuis… 2008. Gageons pourtant que le prix auxquelles elles ont été facturées, si elles existent bien sûr, est supérieur à ce qui était leur coût réel sortie usine lorsqu’elles étaient produites. Autrement dit, il y a toutes les chances que ces occasions de 14 ans, si elles roulent encore, soient facturées au prix du neuf voire plus cher encore ! Ce n’est pas tout puisque la même excellente consoeur, interrogée sur le point de savoir combien coûtait en tout la cameloté commandée par Abdou Karim Sall et Abdoulaye Daouda Diallo, sans doute sur « instructions », a répondu que, selon les spécialistes, cela ne dépassait pas16 milliards, 20 milliards pour être généreux. D’où une jolie surfacturation de 25 milliards de francs pas perdue pour tout le monde ! Bravo TV5 Monde…
FATOU DIONE APR-DIASS BUZZ POLITIQUE PAR LA PROVOCATION
Coordinatrice de l’Apr-Diass (Mbour), Fatou Dione est-elle une « seytanée » d’Etat ? En tout cas, cette dame fait partie des « Santas » qui peuvent brûler le pays ou faire basculer toute une communauté locale dans la violence. Après avoir politiquement perdu du terrain à Diass, Fatou Dione, se disant « conseillère » — en fait chargée de mission — à la Présidence, voulait coûte que coûte ressusciter. Evidemment pour ne pas se faire oublier par Macky Sall qui ne la connait pas personnellement bien qu’elle soit membre de l’Apr-Diass. Pour se faire un « nom » national et créer du buzz autour de sa personne, Mme Fatou Dione est accusé à Diass et à Tchiky d’avoir envoyé son frère Ousmane pour injurier ou provoquer le cortège d’Ousmane Sonko. D’où la réaction naturelle des gardes du corps du leader de Pastef qui a finalement dégénéré. « Du buzz politique par la provocation ! »
AGRESSION CONTRE LES « FOUTA-TAMPISTES » LES NERVIS DE MACKY IMPUNIS !
Courant juin 2021, le président Macky Sall effectuait une tournée économique qui l’amené de Saint-Louis à Matam. A l’étape de Ourrossogui, des membres du collectif « Fouta Tampi » dirigé à l’époque par Fatoumata Ndiaye — avant qu’elle ne retourne sa robe ! — avaient arboré des brassards et foulards rouges pour manifester leur mécontentement à l’endroit du chef de l’Etat. Se sentant provoqués, les gendarmes avaient chargé les « fouta-tampistes » à coups de grenades lacrymogènes. Ensuite, les nervis du cortège présidentiel avaient violemment pris le relais sur les jeunes manifestants en les pourchassant jusque dans les broussailles. Même Fatoumata Ndiaye n’avait pas échappé aux représailles sous le regard des gendarmes. Bilan : plusieurs « fouta-tampistes » blessés et arrêtés. Justement, c’est ce qui s’est exactement passé au village de Tchiky, dans la commune de Diass, où Ousmane Sonko s’était rendu dans le cadre de sa caravane « NémeekuTour ». Sur son passage, des membres de l’Apr téléguidés par Mme Fatou Dione avaient provoqué le cortège de Sonko à la…Ourrossogui. Une provocation qui a dégénéré en affrontements sanglants au cours desquels il y a eu plusieurs blessés de part et d’autre. Hélas, seuls les gardes du corps d’Ousmane Sonko ont été arrêtés alors que les éléments de Fatou Dione vaguent à leurs occupations, libres comme les nervis de l’Apr Ourrossogui.
POUR SE RENDRE A L’AIBD LE DG DE L’APIX ABDOULAYE BALDE PREND LE TER
En inaugurant le train express régional (TER), le président de la République Macky Sall avait invité les membres du gouvernement et les autorités étatiques à prendre régulièrement le train de l’émergence. Il est vrai que, depuis lors, rares sont les ministres et directeurs généraux qui prennent le Ter, ne serait que pour se rendre dans leurs champs du dimanche. Sauf Abdoulaye Baldé, le tout nouveau Dg de l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (Apix). Récemment installé dans ses nouvelles fonctions, Baldé a réservé sa première sortie « motorisée » au Train express régional (TER) destiné aux braves travailleurs de la banlieue. Il l’a repris avant-hier pour se rendre à l’aéroport international Blaise de Diagne d’où il devait embarquer dans l’avion pour Paris. Arrivé à Diamndianio, le Dg de l’Apix Abdoulaye Baldé a repris sa voiture pour rallier Diass. Il a juré qu’il va exécuter dans les délais l’un des grands chantiers du président Macky Sall qui consiste à prolonger le Ter de Diamniadio à Blaise Diagne
LES METIERS DU LINGE TRADITIONNEL EN SURSIS À DAKAR
Avec l’avènement des laveries automatiques ou pressing (avec des machines à laver), ces lavandières et promoteurs de blanchisseries classiques vivent une sérieuse concurrence
PAPA MOUSSA CAMARA (STAGIAIRE) & ID |
Publication 04/11/2022
Des lavandières de la Médina aux tenanciers (jadis des hommes de nationalité étrangère) de points de «blanchisserie» ou «nettoyage à sec» dans des quartiers, en passant par des femmes qui faisaient le tours de maisons pour laver des vêtements, suivant un calendrier préétablis ou sur appel, rare étaient ces personnes qui ont choisi le linge manuel moyennant rémunération comme métier. De nos jours, avec l’avènement des laveries automatiques ou pressing (avec des machines à laver), ces lavandières et promoteurs de blanchisseries classiques vivent une sérieuse concurrence, surtout que beaucoup de gens préfèrent le travail des machines à celui des humains. N’empêche, ces laveurs traditionnels opposent, tant bien que mal, une résistance à ces appareils électroménagers, qui ne sont pas sans défauts. Tour d’horizon d’un fait social révolutionnaire à Dakar.
Les nouvelles technologies ont provoqué nombre de bouleversements dans les comportements et habitudes de l'humanité. Cette réalité est bien visible dans le mode de vie actuel des Sénégalais. Plusieurs métiers sont maintenant modernisés et révolutionnés dans ce pays, mettant en évidence l'impact de la Science sur l'évolution de la société sénégalaise. Et le métier de linge (manuel) exercé traditionnellement par les lavandières et les blanchisseurs ne fait pas exception à cette nouvelle donne. Désormais, ces travailleurs sont sérieusement concurrencés par les pressings qui foisonnent au Sénégal, surtout dans la capitale, Dakar. Ce phénomène a été constaté aux Parcelles-Assainies de Dakar. Amy Ndao Sagna tient une blanchisserie automatique ou pressing au marché Mame Abdou Aziz Sy de l'Unité 17 de la commune. Cet étroit magasin est situé auprès du site réservé aux brocanteurs. Elle y emploie un garçon et une femme. Des vêtements propres sont ensachés et posés de part et d'autre du local, tandis que ceux insalubres se font laver par le lave-linge (machine à laver), puis assécher par le sèche-linge. Ces types de laverie moderne sont souvent installés dans des endroits munis de robinet. Toutefois, elle a pris en location ce local de petite taille, sans eau courante, par «manque de moyens». Voilà pourquoi un fût y est installé. Il est régulièrement rempli d'eau pour pallier la carence hydrique. Le contenant est connecté au lavelinge et au sèche-linge grâce à des tuyaux. Après lavage, l'eau du bain est déversée via des conduites dans des bidons de 20 litres, puis jetée dans un déversoir dédié. «Mis à part ce processus complexe, il n'y a pas beaucoup de difficultés dans le travail», témoigne Mme Sagna. Interrogée sur la concurrence que mène son métier aux lavandières et détenteurs de blanchisseries classiques, elle avoue : «c'est vrai que nous sommes de sérieux concurrents des lavandières et détenteurs blanchisseries classiques. J'en veux pour exemple ma belle-sœur qui est lavandière, mais elle n'a plus de clients depuis que j'ai ouvert mon pressing (rires !)», raconte Mme Sagna.
Poursuivant son argumentaire, elle évoque les soucis de santé que le linge à la main est susceptible de provoquer, avant d'inviter les laveurs traditionnel à changer de fusil d'épaule. «Certes, le linge est une tradition au Sénégal, mais il est temps que les gens se laissent suppléer dans cette affaire», parce que, explique-t-elle, «le linge (à la main) durable nuit à la santé.» «Il faut que les lavandières et les détenteurs de blanchisseries classiques acceptent qu'on les remplace et qu'elles se rabattent sur d'autres métiers», estime la trentagénaire.
LE PRESSING, UN BUSINESS JUTEUX
Concernant les modalités de paiement, elle dira : «il y en a qui fixent les tarifs en fonction du poids du linge ; mais nous, nos prix sont arrimés au volume de la bassine. On paye 2 000 F CFA quand celle-ci est pleine. Si en plus de ça, le client demande qu'on assèche ses vêtements, alors il va débourser 3000 FCFA. Enfin, la phase de repassage est fixée à 4000 FCFA. Quant aux habits traditionnels africains, ils sont arrêtés à 1500 FCFA par ensemble. Et cela va du linge jusqu'au repassage» compris, explique-telle. Bref, les laveries modernes sont tout sauf non lucratives, si l'on s'en tient aux déclarations de Amy Ndao Sagna. «On a démarré ce travail, il y a quatre mois de cela ; mais vraiment c'est rentable, parce que les appareils électroménagers dont nous disposons ne consomment pas beaucoup d'électricité. Avec seulement 5.000 FCFA de courant Woyofal, on peut générer 40.000 FCFA. De plus, la clientèle sollicite nos services. Ici, le coût de la location est de 10.000 FCFA par mois ; donc pas cher, comparé aux autres sites. S'agissant de l'eau, le bidon de 20 litres nous revient à seulement 50 FCFA ; et on peut utiliser 20 bidons d'eau pour 3 ou 4 lessives», confie notre interlocutrice.
LES LIMITES DU PRESSING ET CHERTE DES PRODUITS QUI ACCOMPAGNENT LES MACHINES
Quoi qu'elles soient particulièrement convoitées de nos jours, les laveries automatiques ne sont pourtant pas sans hic. Car, étant incapable de nettoyer certains types de saleté. «Toutefois, les pressings ne prenant pas le temps d'achever le nettoyage de certains habits, comme c’est le cas en frottant à la main, sont en train de nous jouer un mauvais tour, d'autant plus que le lavelinge seul ne peut pas éliminer toutes les saletés ou tâches, surtout si les vêtements sont très malpropres», reconnaît la femme voilée. L'autre problème rencontré par les pressings réside dans la cherté des produits recommandés. «Les produits qui accompagnent les machines coûtent vraiment chers. C'est la raison pour laquelle on en achète quelques-uns ; et puis on complété le reste par des produits moins chers afin de pouvoir se tirer d'affaire», renseigne Amy Ndao Sagna.
DES CLIENTS CONTINUENT DE FAIRE CONFIANCE AUX LAVANDIERES ET BLANCHISSERIES, LES MACHINES NE POUVANT ENLEVER CERTAINES SALETES
De l'autre côté, Maïmouna Diouf est une lavandière qui a élu domicile à l'Unité 22. À l'en croire, sa profession résiste à la concurrence des pressings, tant bien que mal. «Même si la concurrence des pressings est réelle, les partenaires continuent à nous solliciter, car les machines ne peuvent pas laver toutes sortes de saletés. En plus, nous proposons des prix globaux moins chers, allant du lavage jusqu'au repassage. Une chose qui arrange les familles nombreuses. Il y a également des fidèles clients», confie-t-elle le matin, devant son linge. «Les pantalons sont nettoyés et repassés moyennant 200 FCFA par pièce, 100 FCFA pour la chemise et le Tee-shirt et 500 FCFA pour le drap. S'agissant de la prise en charge des habits traditionnels, elle revient à 1500 FCFA pour les deux pièces et 3000 FCFA pour un ensemble de trois pièces», détaille Mme Diouf sur sa buanderie.
Aux alentours de 13H, l’on rencontre Aboubacry Diallo dans sa blanchisserie traditionnelle située à l'Unité 8. Il a fait 4 ans dans ce travail manuel. «Maintenant, beaucoup de clients préfèrent les machines à laver et le fer à repasser électrique. La concurrence des pressings rend désormais notre travail de moins en moins rentable», regrette le jeune expatrié guinéen au teint clair. «Les tarifs ne sont pas fixes. On procède par négociation des prix. On réclame 500, 400 ou 350 FCFA pour les chemises, 2000, voire 1500 FCFA pour les boubous et habits traditionnels. Quant aux pantalons, leurs prix varient entre 300 et 500 FCFA. Bref, ça dépend de la nature et la qualité du vêtement», explique Aboubacry Diallo.
Mame Dior Guèye est une jeunefemme journaliste qui a coutume de solliciter les laveries automatiques. «J'ai décidé de faire recours aux pressings parce que mon travail ne me permet pas d'avoir assez de temps pour faire la lessive par moi-même. Sans compter le fait qu'il n'y a ni buanderie ni assez de cordes à linge chez moi. Les services des pressings sont aussi beaucoup moins onéreux par rapport à ceux des lavandières pour qui, on est parfois obligé de donner à manger quand elles bossent chez nous. Et ce, indépendamment du salaire déjà convenu», justifie la domiciliée à l'Unité 23. Aubaine pour les uns, débine pour les autres, les laveries modernes prouvent, de toute façon, à quel point la Science est capable d'influer sur la société sénégalaise. Au regard de cette réalité indéniable, on est en droit de se demander si les métiers du linge traditionnel ne sont-ils pas en sursis ?