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9 août 2025
L'HARMATTAN DÉSIGNE LA VOCATION DE CETTE MAISON D'ÉDITION
Près de 50 000 titres publiés depuis 1975… et parmi ses auteurs, nombreux sont Africains. L’Harmattan fête cette année son 47ème anniversaire. L’historien Denis Rolland retrace la genèse de cette maison d’édition à part dans un livre - ENTRETIEN
Près de 50 000 titres publiés depuis 1975… et parmi ses auteurs, nombreux sont Africains. L’Harmattan fête cette année son 47ème anniversaire. Cette maison d’édition, qui se veut au carrefour des cultures, s’est tournée depuis sa naissance vers l’Afrique et a publié nombre d’auteurs du continent. Des écrivains inconnus mais aussi de grandes plumes, comme le Nigérian Wole Soyinka, premier prix Nobel de littérature africain. À son origine, L’Harmattan avait pour objectif d’accompagner le mouvement tiers-mondiste. L’historien Denis Rolland retrace la genèse de cette maison d’édition à part dans un livre, Histoire de L’Harmattan, genèse d’un éditeur au carrefour des cultures, paru -bien sûr- chez L’Harmattan.
RFI : Dans ce livre, vous racontez la genèse de cette maison d’édition, née en 1975, vous retracez le parcours de l’un des deux fondateurs, Denis Pryen. C’est un missionnaire qui découvre l’Afrique à partir des années 1960. Première étape, l’Algérie pendant la guerre d’indépendance, puis le Sénégal en 1966. Et ce second séjour, va profondément le changer.
Oui, il va à l'université de Dakar, qui est une université en ébullition. On dit souvent que mai 1968, à Dakar, c'est en 1967-66. Il découvre les sciences humaines et sociales qui sont elles-mêmes en pleine ébullition à ce moment-là. Et, il va faire du terrain. Et quand on fait du terrain en 1966-67 à la Gueule Tapée donc dans les quartiers de Dakar, on découvre l'Islam d'abord, une autre religion monothéiste, on découvre la polygamie et on découvre d'autres structures de parenté. Et là, effectivement on comprend pourquoi à un moment, sa hiérarchie religieuse lui dit bon, ça suffit l’expérience, vous rentrez en France.
On va faire un petit saut dans le temps. En avril 1975, on y arrive, l’Harmattan, voit le jour. C'est à la fois une maison d'édition, mais aussi une librairie. Denis Pryen se lance dans l'aventure avec un autre prêtre, missionnaire comme lui, Robert Ageneau. Pourquoi déjà avoir choisi ce nom de l'Harmattan ?
Il voulait s'appeler la librairie des 4 vents et les éditions des 4 vents. Sauf que ce nom était déjà pris, donc ils ont réfléchi ensemble, ils ont décliné les différents vents. Il y en avait qui étaient pris, il y en avait qui n’étaient pas pris, et puis à un moment, ils se sont dit, qu'est-ce qui marque l'Afrique : l'Harmattan, c'est un vent qui bouscule, c'est un vent qui ennuie. Ce n’est pas un vent nécessairement très agréable d'ailleurs. Ce n’est pas un vent sympathique, mais voilà, c'est un vent qui dérange et donc ça, ça leur a plu. Ils trouvaient que le nom tapait bien, l’Harmattan, et puis que ça désignait bien la vocation africaine de l’édition et de la librairie.
Alors, les deux fondateurs sont tous deux des catholiques engagés à gauche. Ils ont été profondément marqués par la décolonisation, la guerre du Vietnam et mai 1968. Leur projet, c'est de créer entre Maspero et Présence africaine, une maison d'édition qui aide à penser le tiers monde ?
Oui, Maspero était déjà à ce moment-là, au moins côté librairie, en difficulté, il était obligé de réduire un peu la voilure. Et ce que voulaient Robert Ageneau et Denis Pryen, c'était une maison d'édition qui ne soit pas dogmatique et qui ne soit pas non plus seulement pour les Africains et qui puisse beaucoup publier.
LA TÉLÉ PEUT-ELLE DIFFUSER UNE SÉRIE SUR LE CONFLIT CASAMANÇAIS ?
Interdite de diffusion au prétexte que ses promoteurs n’auraient pas attendu les autorisations requises avant de tourner, « Rebelles », une série fictionnelle qui évoque le conflit en Casamance, est-elle victime de censure ?
La télévision sénégalaise peut-elle évoquer impunément le conflit en Casamance, cette guerre de basse intensité qui sévit depuis 1982 et représente le seul accroc notable à la stabilité légendaire du pays, qui n’a connu ni coup d’État ni conflit armé avec l’un de ses voisins depuis l’indépendance ?
Pêle-mêle, on y trouve une galerie de personnages fictifs à la lisière de la réalité. Moïse Adjodjéna Badji, « un jeune politicien prometteur », protégé du directeur de cabinet du président de la République ; le capitaine Cheikh Djibril Bèye, chargé de la sécurisation de la zone, au contact direct de la rébellion, et qui « doit son ascension rapide au sein de l’armée à son extrême rigueur et à son sens prononcé de l’honneur » ; Malang Diedhiou, le chef de l’une des quatre factions rebelles casamançaises, qui est un ancien compagnon de lutte d’Émile Diatta, lui-même ancien ministre et ex-maire de Ziguinchor, chargé de négocier des accords de paix avec les factions rebelles en contrepartie d’un contrat minier pour un ami avec qui il a étudié à Paris… Et, bien sûr, le président sénégalais Alsim Fall, un ancien professeur de droit « porté à la présidence, un peu contre son gré, par sa femme ».
Affaire remontée en haut lieu
Mais, à quelques jours de la première diffusion, l’affaire remonte en haut lieu et l’agenda est bouleversé. Le directeur de la Cinématographie, Germain Coly, informe en effet Marodi TV et le diffuseur pressenti que le lancement de la série n’est pas autorisé.
Pour tenter de régler le litige, alors que les huit premiers épisodes sont déjà prêts et que les suivants ont en partie été tournés, quatre réunions successives auront lieu entre la production et les autorités. Le 9 septembre, l’ancien ministre de la Culture, Abdoulaye Diop, rencontre ainsi des représentants de Marodi en présence de Germain Coly. Cinq jours plus tard, un nouveau rendez-vous réunit cette fois Serigne Massamba Ndour, le PDG de Marodi, et le directeur de la Cinématographie.
Le 30 septembre, quelques jours après un remaniement ministériel, Aliou Sow, le nouveau ministre de la Culture, et la direction de Marodi se voient à nouveau. Enfin, le 5 octobre, trois personnes de Marodi TV ont un entretien avec Germain Coly. « Nous lui avons alors remis un support comprenant huit épisodes prêts à diffuser de Rebelles », indique le producteur.
« Il était prévu qu’il mette sur pied un comité de visionnage la semaine suivante, précise à Jeune Afrique Julia Cabrita Diatta, la directrice commerciale et du développement marketing de Marodi TV. Ce comité aurait réuni les représentants de la production ainsi que des experts indépendants afin d’évaluer la teneur de la série. » Mais, à l’en croire, cette réunion n’aura jamais lieu. « Depuis lors, Germain Coly ne décroche plus lorsque nous cherchons à le contacter », assure Thian Thiandoum. Ce dernier précise toutefois que la rencontre précédente s’était bien passée, dans une ambiance conviviale.
Contacté par JA, Germain Coly n’a pas souhaité s’exprimer. Il nous a renvoyés à un communiqué daté du 21 septembre dernier dans lequel le directeur de la Cinématographie expliquait ainsi le blocage ayant frappé la diffusion de Rebelles : « Il a été constamment relevé un manque de collaboration, frisant même la défiance puisque [le directeur général] de Marodi a continué à faire des tournages, sans autorisation, et à diffuser la bande annonce de la série », écrit-il.
Le projet destiné à promouvoir l’inclusion du vélo en Afrique de l’Est voit ses membres se déployer progressivement à travers le monde. Il pourrait représenter une voie de salut pour les coureurs africains de cette discipline encore peu présents à l’international.
Le 27 août 2022, le cycliste kényan Sule Kangangi décède après avoir chuté lors de la Vermont Overland, tournoi organisé dans l’État du Vermont aux États-Unis. Une tragédie qui vient assombrir les progrès de son équipe, la Team Amani.
Encore appelé "l’espoir" en kiswahili, ce groupe de 12 coureurs issus notamment du Kenya, de l’Ouganda et de la Tanzanie comptait, en effet, trois représentants dans cette compétition. Autant dire une prouesse pour ce projet né il y a seulement quatre ans au Kenya afin de permettre aux cyclistes africains de s’illustrer au-delà des frontières du continent.
Parent pauvre
Contrairement aux footballeurs africains, dont l’influence est, depuis des années, incontestable à travers le monde, les pratiquants du vélo originaires d’Afrique ont encore du mal à s’établir à l’international. Il a fallu attendre 2015 pour voir une équipe africaine s’élancer, pour la première fois, au départ du Tour de France. Le cyclisme africain reste donc le parent pauvre du sport international malgré des avancées notées çà et là.
La naissance du projet Amani piloté par l’ONG kényane éponyme est justement destiné à former un creuset d’émancipation pour les coureurs d’Afrique de l’Est et, au-delà, sur le reste du continent. L’initiative a vu ses débuts entravés par le Covid-19, poussant les responsables à explorer le e-cycling (le cyclisme virtuel) afin de permettre aux acteurs de continuer à s’entraîner malgré les restrictions causées par la pandémie.
L’opportunité du métaverse
Une chose menant à l’autre, la Team Amani s’est naturellement orientée vers le métaverse, un univers virtuel et parallèle à la réalité vantée par les géants du web comme la prochaine évolution d’internet. Meta, la maison-mère de Facebook, a notamment popularisé le projet à travers un film de courses de cyclistes africains réalisé il y a quelques semaines, en août 2022,
dans des paysages africains paradisiaques parmi lesquels le parc Massaï Mara au Kenya, avec des vues en 3D, des dessins animés, des hologrammes futuristes, etc.
Ce fut une magnifique opportunité pour la Team Amani dont la perte du capitaine Sule Kangangi a décuplé la détermination à poursuivre ses ambitions. De nombreux observateurs estiment d’ailleurs que cette expérience pourrait servir à promouvoir le e-cycling en Afrique, une discipline appelée à se développer et ainsi constituer une alternative au cyclisme classique encore trop coûteux pour les aspirants du continent qui ne manquent pas de talent.
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QATAR, LES TRAVAILLEURS DE L'OMBRE
Ils ont tout quitté pour une vie meilleure mais ont souvent connu sur place l'exploitation : salaires impayés, passeports confisqués, conditions de travail extrêmes qui ont entraîné, selon différentes ONG, plusieurs milliers de morts. Témoignages...
L'organisation du Mondial-2022 au Qatar a suscité la venue de milliers de travailleurs migrants pour construire stades et infrastructures. Ils ont tout quitté pour une vie meilleure mais ont souvent connu sur place l'exploitation : salaires impayés, passeports confisqués, conditions de travail extrêmes qui ont entraîné, selon différentes ONG, plusieurs milliers de morts...
Des travailleuses et des travailleurs se sont confiés à Chloé Domat et Rammohan Pateriya. Ils racontent comment le rêve s’est transformé en cauchemar, même si Doha offre aussi à certains des opportunités d’ascension sociale.
L'AFRIQUE SERA AUSSI LE CHAMP DE BATAILLE NUMÉRIQUE DES PUISSANCES ÉTRANGÈRES
Au lendemain du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité, l’expert en cybersécurité Franck Kié insiste sur la nécessité pour les États de se préparer à l’augmentation de la cybercriminalité sur le continent
Jeune Afrique |
Marième Soumaré |
Publication 29/10/2022
« Les dérives du numérique constituent aujourd’hui l’une des menaces les plus sérieuses à la paix, à la sécurité et à la stabilité de nos pays ; menaces d’autant plus difficiles à combattre qu’elles sont diffuses et protéiformes. » Franck Kié n’a rien perdu des mots du président sénégalais Macky Sall, qui présidait le 24 octobre l’ouverture du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité. C’était la deuxième participation du fondateur de Ciberobs, un observatoire sur les questions de cybercriminalité, à cet évènement annuel qui réunit les experts de la sécurité sur le continent.
« Le président Macky Sall a dit de façon claire que la cybersécurité devient une priorité pour nos États », insiste le consultant, qui se satisfait de voir « les responsables se saisir de la question ». En 2021, selon l’entreprise de cybersécurité kényane Serianu, la cybercriminalité aurait coûté 4,12 milliards de dollars au continent, contre 3,5 milliards de dollars quatre ans plus tôt.
« Les attaques visent tout le monde et sont de plus en plus sophistiquées », prévient Frank Kié, à l’heure où la numérisation des services et des activités économiques s’accroît en Afrique, qui se retrouve, une nouvelle fois, le théâtre des luttes d’influences des puissances étrangères. Entretien.
Jeune Afrique : Le 17 octobre, le régulateur des télécoms sénégalais a été attaqué par le groupe de hackers Karakurt, qui a eu accès à plus d’une centaine de gigaoctets (Go) de données. En quoi cette attaque est-elle révélatrice des risques liés à la cybercriminalité sur le continent ?
Franck Kié : Elle montre à quel point les cybercriminels arrivent à mener des attaques de plus en plus sophistiquées et n’ont pas peur de s’attaquer à l’État. Hier, c’était l’ARTP [Autorité de régulation des télécommunications et des postes], demain, ce sera la primature ou la présidence. Plus personne n’est à l’abri. Rappelez-vous les hôpitaux attaqués en Afrique du Sud pendant la crise du Covid-19. Désormais, il faut s’attendre à ce que n’importe quel service soit visé : administration, services de délivrance de passeports électroniques, opérateurs chargés de la distribution de l’eau, de l’électricité, de l’énergie. Voilà pourquoi il faut prendre des mesures dès maintenant, afin d’anticiper.
En quoi ces attaques consistent-elles et en quoi sont-elles sophistiquées ?
La méthode utilisée est celle de la rançon, où le cybercriminel infiltre votre système et stocke vos données sans que vous ne vous en rendiez compte et donc sans que vous puissiez le contrer. S’offre ensuite à lui deux possibilités : soit collecter l’information et rançonner la victime en la menaçant de divulguer ses données ; soit implanter un logiciel pirate qui bloque le système et force la victime à payer pour retrouver ses informations. C’est très différent des arnaques basiques de cyber au début des années 2000, celles des brouteurs en Côte d’Ivoire ou au Nigéria, ou la fameuse « arnaque au président », qui consiste à envoyer un mail en se faisant passer pour quelqu’un d’autre.
Selon une récente étude, 64 % des entreprises africaines ont été victimes d’une attaque de ce genre en 2021. Le secteur privé est-il le plus touché ?
L’absence de données empêche d’avoir des données précises. Ce que l’on sait néanmoins, c’est que les particuliers, plus vulnérables, étaient concernés mais aussi le secteur privé et les institutions financières. Désormais, les criminels touchent également le secteur public, qui dispose de données importantes et sensibles.
Comment les plus petites entreprises peuvent-elles assurer leur protection, qui affiche souvent un coût élevé ?
Par la sensibilisation et la formation de leurs employés, ce qui se fait de plus en plus. Les sous-traitants représentent habituellement des voies d’accès privilégiées pour viser des grands groupes, beaucoup mieux protégés, mais qui partagent leurs données avec des acteurs plus vulnérables. Les entreprises en sont conscientes, et des acteurs proposent désormais des solutions adaptées aux PME et TPE.
CLARA CLETUS LUVANGA, TROP MASCULINE POUR ÊTRE UNE FEMME ?
Auteure de trois buts lors d’un match contre le Cameroun, la footballeuse tanzanienne aux performances jugées phénoménales est soupçonnée d’être d’un homme
Jeune Afrique |
Georges Dougueli |
Publication 29/10/2022
Auteure de trois buts lors d’un match contre le Cameroun, la footballeuse tanzanienne aux performances jugées phénoménales est soupçonnée d’être d’un homme. Son cas, qui rappelle celui de la Sud-Africaine Caster Semenya, relance le débat sur la binarité des sexes dans le sport.
Elle leur en a fait voir de toutes les couleurs. En deux rencontres de football, en mai et en juin, Clara Cletus Luvanga a enquillé trois buts lors du match aller contre les Camerounaises des Lionnes indomptables U17, avant – hélas – de provoquer une bagarre et d’écoper d’un carton rouge au retour. De quoi écœurer ses adversaires, incapables de répondre au défi physique que l’athlète tanzanienne leur a imposé.
Éliminées de la Coupe du monde de cette catégorie des moins de 17 ans (qui se déroule du 6 au 28 octobre en Inde) par une équipe trop forte pour elles, les Camerounaises ont porté une réserve sur le dossard numéro 7, revêtu par cette joueuse à la morphologie particulièrement androgyne : à y regarder de plus près, ce garçon manqué n’est-elle pas tout simplement un… garçon ?
Patate chaude
Les responsables de la Confédération africaine de football (CAF) ont eux aussi voulu savoir. Ils ont accueilli favorablement la réclamation des vaincues, ont tout de suite commandé une expertise de genre dans un pays « neutre », l’Afrique du Sud. Rendez-vous a été pris dans une clinique de Johannesburg. Une délégation médicale camerounaise a même été invitée à y assister – sans y participer. Sauf que, le jour dit, la joueuse ne s’est pas présentée.
Interrogée, la CAF déclare alors que la footballeuse aurait été impliquée dans un accident de la circulation entre l’aéroport et la clinique. Vérité ou subterfuge ? La suite de l’affaire suscite le doute, d’autant que, depuis ce rendez-vous manqué, les parents de la joueuse ne veulent plus entendre parler d’expertise. On apprendra plus tard, un malheur n’arrivant jamais seul, que la patate chaude est passée du Caire à Zurich. Ce qui équivaut à un enterrement de première classe. La vérité attendra.
Les Camerounais, eux, ne lâchent pas le morceau. À la mi-octobre, ils écrivent à la Fifa pour réitérer leur demande d’expertise de genre, en vertu d’une « suspicion légitime ». Comme chacun sait, dans les compétitions sportives, l’apparence est souvent le premier indice de la tricherie. C’est elle qui déclenche les examens d’âge apparent, et, bien sûr, les expertises de genre.
Le Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT) a interpellé le président en exercice de l’Union Africaine et président du Sénégal Macky Sall pour que l’organisation régionale se penche de nouveau sur la question tchadienne.
Le Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT) a interpellé le président en exercice de l’Union Africaine et président du Sénégal Macky Sall pour que l’organisation régionale se penche de nouveau sur la question tchadienne. Dans un entretien avec Emedia, le Porte-parole de l’opposition Issa Ahmat déclare vouloir saisir l’occasion pour demander à Macky Sall de se « ressaisir du dossier tchadien car en aout dernier, le Président du FACT l’avait saisi par écrit pour qu’il s’investisse dans la crise tchadienne (…) il a donné une suite favorable ». Et il précise qu’à l’époque, « le FACT avait eu des discussions fructueuses avec le président de l’UA, mais malheureusement, elles furent sans lendemain ».
Cependant, la situation s’est récemment empirée avec les manifestions du 20 octobre dernier qui ont vu « la mort de centaines de Tchadiens, des milliers de blessés, des centaines de déportés » explique-t-il. Ce qui fait que cela urge pour que l’organisation régionale reprenne le dossier aux mains de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC). Dans les faits, M. Ahmat considère que l’organisation sous-régionale, qui n’a même pas de « régime de sanctions pour la bonne gouvernance », n’est pas assez compétente pour résoudre la question.
Évoquant le forum de la paix qui s’est récemment tenu à Dakar, le porte-parole exhorte l’UA à se pencher sur cette crise, si elle veut que la paix revienne au Tchad. Et il espère que son « appel sera entendu » et que la crise tchadienne sera résolue de "manière pacifique", conclut-il.
HYDROCARBURE, LES RESERVES DE GAZ SENEGALAISES DANS LE TOP 5 AFRICAIN
Les réserves de gaz découvertes au Sénégal sont évaluées à "un peu moins de 1000 milliards de m3’’, ce qui permet au pays de prétendre à la 5e place africaine correspondant au 27e rang mondial
Saly-Portudal (Mbour), 29 oct (APS) - Les réserves de gaz découvertes au Sénégal sont évaluées à "un peu moins de 1000 milliards de m3’’, ce qui permet au pays de prétendre à la 5e place africaine correspondant au 27e rang mondial, a indiqué le directeur général de Petrosen Exploration/Production (EP), Thierno Seydou Ly.
Le cumul des gisements jusque-là découverts "fait un peu moins de 1000 milliards de m3 de gaz", a-t-il dit vendredi au cours d’un atelier de partage sur le secteur des hydrocarbures.
Cette rencontre de deux jours se tient sous l’égide du ministère du Pétrole et des Energies, en partenariat avec le Collectif des journalistes économiques du Sénégal (COJES).
Le cumul des réserves de gaz devrait se traduire par "beaucoup de ressources" devant permettre à l’Etat du Sénégal de "se positionner 5e au niveau africain en termes de ressources de réserves et 27e au niveau mondial", selon le directeur général de Petrosen EP.
"C’est important", même si tout cela doit être relativisé, notamment en termes de volumes, a indiqué le DG de Petrosen Exploration-Production.
"Au Sénégal, nous avons une trentaine de blocs’’ dont "seulement huit sont sous contrat, les autres sont libres. Sur ces huit, nous avons eu les trois découvertes que sont Grand Tortue (frontière sénégalo mauritanienne), Sangomar, à près de 80 km au sud de Dakar, et Yakaar-Téranga’’, a précisé Thierno Seydou Ly.
Selon lui, il s’agit là de "deux réserves différentes qui se situent dans la même zone au large de Cayar et vont être exploitées" dans le cadre du projet "Yakaar-Téranga".
"Ce projet en étude d’évaluation sera spécifiquement consacré à la stratégie +gas to power+ qui consiste à la production d’électricité à partir du gaz, mais aussi au développement d’une industrie gazière avec le développement de chaîne de valeurs dans la production d’engrais, d’urée, de pétrochimie, d’industrie pharmaceutique, entre autres", a expliqué M. Ly.
Il signale que le gisement de Sangomar fait référence à un champ pétrolier mais qui a du gaz, avec "plus de 70 milliards de mètres cubes de gaz qui est à récupérer".
Thierno Seydou Ly est revenu sur "l’autre grande découverte" représentée par "le gisement que nous partageons avec la Mauritanie’’, le champ dit "Grand Tortue que nous comptons développer conjointement avec une répartition équitable de 50% pour chaque Etat".
"Pour ce projet, 560 milliards de mètres cubes sont à récupérer dont la moitié va revenir au Sénégal’’, a fait savoir le directeur général de Petrosen Exploration-Production.
"Pour le gisement Téranga qui est exclusivement dans les zones sénégalaises, 140 milliards de m3 de gaz sont à récupérer, alors que l’autre découverte, Yakaar, prévoit 400 milliards de m3 gaz", a indiqué M. Ly.
Depuis 1960, ’’sur 176 puits forés, 160 sont des échecs. En forant, il arrive parfois de trouver de l’eau ou rien. Seuls 16 puits ont eu un succès", a-t-il dit, en faisant observer que c’est à partir de 2014 que le Sénégal a commencé à faire "des découvertes de classe mondiale en termes de volume mais aussi de qualité du produit".
"Le forage de puits en mer coûte entre 50 et 100 milliards de CFA’’, a noté M. Ly, selon qui les industries pétrolières et gazières étant "très risquées, l’Etat du Sénégal a décidé de confier ces activités aux sociétés étrangères qui ont les moyens mais également les capacités techniques et sont disposées à prendre ces services".
L’Etat du Sénégal n’ayant pas les moyens dont disposent ces sociétés, a pris l’option d’orienter "ses maigres moyens vers d’autres secteurs comme l’agriculture", a-t-il souligné.
Pour ces projets, a-t-il poursuivi, le Sénégal a opté pour le type de contrat dit de partage de production avec un transfert de risques vers les compagnies pétrolières.
"Un bloc pétrolier, c’est une superficie délimitée avec des coordonnées géographiques et sur lequel on attribue un titre minier, confié à une société internationale qui serait en association avec une société nationale", a expliqué le DG de Petrosen Exploration/Production.
ACCUSE D'AVOIR VIOLE, KABIROU MBODJ LIVRE SA PART DE VÉRITÉS
Poursuivi par la justice française pour trois agressions sexuelles sur trois femmes au cours d’une nuit, dans son appartement de Paris, l’homme d’affaires Kabirou Mbodj est revenu sur cette affaire.
Poursuivi par la justice française pour trois agressions sexuelles sur trois femmes au cours d’une nuit, dans son appartement de Paris, l’homme d’affaires Kabirou Mbodj est revenu sur cette affaire. Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, le fondateur de la plateforme de transfert d’argent Wari, qui reconnaît avoir reçu les trois plaignantes dans son domicile, a néanmoins écarté toute idée de rapports sexuels.
« Je n’ai jamais été seul avec elles. L’ami qui me les a présentées est parti alors que les deux premières avaient déjà quitté l’appartement. Quant à mon amie russe, elle a dormi chez moi », a-t-il raconté au sujet de ses accusatrices qui sont deux marocaines, l’une âgée de 39 ans, l’autre d’une vingtaine d’années suivie d’une nigériane âgée également d’une vingtaine d’années. Kabirou Mbodj parle aussi d’une cabale montée contre sa personne : « Ce complot me cause énormément de tort. J’espère que l’enquête le démontrera : je suis un homme honnête, sans histoire et qui ne fait du tort à personne. Je suis une victime ».
par Amadou Tidiane WONE
RÉSEAUX... ASOCIAUX ?
Pauvres pays africains... Déjà passablement embourbés dans des crises multiples et multiformes, les pays africains, et plus particulièrement notre Sénégal, sont livrés au cannibalisme des réseaux dits sociaux.
Pauvres pays africains... Déjà passablement embourbés dans des crises multiples et multiformes dont les causes structurelles mériteraient une approche plus rigoureuse pour fonder un consensus fort sur les voies et les moyens de les juguler, les pays africains, et plus particulièrement notre Sénégal, sont livrés au cannibalisme des réseaux dits sociaux. Au vu des dégâts considérables que les nouveaux outils de diffusion de la parole commencent à causer sur les équilibres...sociaux(!)ancestraux de notre nation, il est impératif de refuser la fatalité et de rebâtir des digues, inexpugnables, pour protéger le coeur de notre « commun vouloir de vivre ensemble ». En effet, les outrances verbales, commises naguère sous le sceau de l’anonymat, osent désormais s’afficher, en direct et à l’image, et veulent s’ incruster dans la normalité. Ces dérives...verbales en attendant mieux (?) n’épargnent plus aucun secteur. Du profane au...sacré ! Aucune personnalité politique, religieuse ou coutumière, quel que soit son âge et son honorabilité, n’est plus à l’abri d’agressions verbales de bas étages venant de personnages inconnus au panthéon des bâtisseurs du Sénégal.
À quelque échelon que ce soit. Le fait nouveau étant que certains de ces « illuminés » vont jusqu’à s’attaquer aux croyances les plus sacrées des différentes composantes de notre Nation. En réalité, ces prétendus « Don Quichotte » des temps modernes surfent sur l’actualité pour se tailler une « renommée » en s’attaquant à ceux qui ont plusieurs longueurs d’avance sur eux en termes de réalisation de leurs propres vies. C’est, en fait, la lumière de ceux qu’ils attaquent qui les sort de la pénombre. Car, ces tristes individus ne s’attaquent qu’à des personnes connues pour tirer profit de leur aura. Plus la cible est visible, plus l’attaque sera perfide et inattendue. Plus l’insulte sera indécente, plus elle suscitera l’indignation des uns et, hélas, la curiosité lubrique des autres. Effet buzz assuré, comme on le dit maintenant. Promotion de la bêtise et de la méchanceté gratuite....ou presque. Il se dit en effet que certains insulteurs publics seraient sponsorisés.... Allez savoir par qui !
La question qui se pose désormais à nous tous est la suivante : pourquoi nous regardons et surtout... pourquoi nous partageons certaines « pépites » en termes de déchéance de la nature humaine ? Pourquoi nous donnons une audience à des voix qui devraient rester inaudibles ? Car en vérité, certains sénégalais, de plus en plus nombreux, semblent avoir une tendance à se délecter du malheur des autres. En dépit des apparences, souvent trompeuses, nos concitoyens consomment sans retenue les ragots les plus invraisemblables et diffusent, à la vitesse du son, les pires médisances pourtant qualifiées de péchés...capitaux dans tous les prêches !
Que nous arrive t- il donc ? A moins de nous accorder définitivement sur le fait que la majorité des sénégalais ne sont plus conformes aux valeurs spirituelles et religieuses, mais aussi traditionnelles et coutumières qui ont fait la gloire de nos résistants ainsi que le prestige de nos guides religieux. En tout état de cause, il va falloir secouer vigoureusement la torpeur collective ! Il va falloir se dresser, en un sursaut salvateur, et faire face au processus avancé de délitement du socle fondateur de notre nation.
Nous valons mieux ! J’ose encore l’espérer...
Les médias traditionnels devraient ouvrir leurs antennes à des débats en profondeur sur la crise des valeurs qui tend à la destruction de notre tissu social. Je dis bien débats et non querelles de bornes fontaines comme on en voit tant sur certaines chaînes. Les voix qui portent devraient mesurer leur responsabilité et l’assumer. Car, même l’émergence chantée sous tous les toits perdrait son sens dans le contexte d’un pays moralement et culturellement détruit.
Au premier rang des facteurs aggravants de la crise actuelle, l’oisiveté. Il faut en effet beaucoup de temps, et rien à l’horizon, pour consommer tout ce qui se diffuse sur les réseaux sociaux. Second facteur, l’éducation ou plutôt le manque d’éducation et d’instruction notamment en la matière, toute nouvelle convenons-en, d’utilisation des nouvelles techniques de communication (NTIC). D’usage très simple, voire simpliste pour la plupart des applications sur téléphone mobile, ces outils se transforment en armes de ...destruction massive entre certaines mains. Des discours violents, indigents et incendiaires fusent de partout et des lignes de fractures commencent à se dessiner. Il va falloir y mettre le holà avant l’irréparable. Le Khalif Général des Mourides a bien fait de tracer une ligne rouge à ne pas dépasser. Le Khalif Général des Tidiane a également lancé un appel à la sérénité en rappelant le respect dû à toutes les confessions ainsi qu’à toutes les croyances. Ils sont dans leur rôle. L’église catholique, par la voix de l’Archevêque de Dakar a tiré plusieurs fois la sonnette d’alarme. D’autres voix s’élèvent, par-ci par-là , qui attestent que le malaise est latent. Il reste à consolider ce cadrage par l’engagement de tous les patriotes sincères à préserver l’essentiel. Plus encore, il va falloir élaborer une stratégie nationale d’éducation et d’apprentissage à l’utilisation des NTIC mais aussi à la répression des délits qui pourraient en découler.
Et pourtant ! Que de possibilités s’offrent à nous pour résorber plusieurs gaps dans tous les secteurs de l’activité humaine grâce aux nouvelles technologies ! Tenez, rien que pour le secteur éducatif, les possibilités de se former en ligne et même d’accéder à des diplômes sont infinies. Les MOOC (massive open online course,) ou formation en ligne ouverte à tous (FLOT), appelée aussi cours en ligne ouvert et massif (CLOM), sont des types de formation à distance capables d’accueillir, en même temps et selon des localisations géographiques différentes un grand nombre de participants. L’offre en formations est y est diverse. Elle est pointue. Même les retraités désireux de changer, ou de bonifier leur profil, peuvent y trouver leur bonheur. Face à l’engorgement de nos universités et à la pauvreté de nos bibliothèques, les étudiants peuvent y compléter les cours reçus en amphi par des cours en ligne sur des sujets abordés en classe. Il suffit d’un accès à internet et d’avoir une ferme volonté à progresser, le désir ardent de se former.
Au demeurant, un autre des intérêts des réseaux sociaux est leur utilité en termes de veille démocratique et citoyenne : Plusieurs exactions commises, notamment par des services « d’ordre , » ont pu être portées à l’attention des autorités et des organisations en charge du respect des droits humains. Cela va dans le bon sens. Des faits de corruption et de mauvaise gouvernance ont pu être dénoncés. Il faut simplement encadrer tout cela, pour ne pas ouvrir la porte à des manipulations de toutes sortes, en corsant les sanctions en cas de malfaisance avérée.
Tout cela pour dire que les dimensions positives et utiles à nos pays doivent prendre le pas sur la médiocrité ambiante et ses dérives. Éduquons nos peuples. Montrons aux jeunes les possibilités infinies qu’ils pourraient tirer des NTIC et des réseaux sociaux pour se réaliser et contribuer au développement de notre pays. Passer son temps à se distraire sur internet c’est passer à côté de tout ce qu’il peut offrir ! Les spécialistes sont nombreux dans notre pays qui pourraient investir ce vaste et passionnant chantier.
On commence quand ?