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9 août 2025
CRISE AU TCHAD, LE FACT INTERPELLE MACKY SALL
Le Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT) a interpellé le président en exercice de l’Union Africaine et président du Sénégal Macky Sall pour que l’organisation régionale se penche de nouveau sur la question tchadienne.
Le Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT) a interpellé le président en exercice de l’Union Africaine et président du Sénégal Macky Sall pour que l’organisation régionale se penche de nouveau sur la question tchadienne. Dans un entretien avec Emedia, le Porte-parole de l’opposition Issa Ahmat déclare vouloir saisir l’occasion pour demander à Macky Sall de se « ressaisir du dossier tchadien car en aout dernier, le Président du FACT l’avait saisi par écrit pour qu’il s’investisse dans la crise tchadienne (…) il a donné une suite favorable ». Et il précise qu’à l’époque, « le FACT avait eu des discussions fructueuses avec le président de l’UA, mais malheureusement, elles furent sans lendemain ».
Cependant, la situation s’est récemment empirée avec les manifestions du 20 octobre dernier qui ont vu « la mort de centaines de Tchadiens, des milliers de blessés, des centaines de déportés » explique-t-il. Ce qui fait que cela urge pour que l’organisation régionale reprenne le dossier aux mains de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC). Dans les faits, M. Ahmat considère que l’organisation sous-régionale, qui n’a même pas de « régime de sanctions pour la bonne gouvernance », n’est pas assez compétente pour résoudre la question.
Évoquant le forum de la paix qui s’est récemment tenu à Dakar, le porte-parole exhorte l’UA à se pencher sur cette crise, si elle veut que la paix revienne au Tchad. Et il espère que son « appel sera entendu » et que la crise tchadienne sera résolue de "manière pacifique", conclut-il.
HYDROCARBURE, LES RESERVES DE GAZ SENEGALAISES DANS LE TOP 5 AFRICAIN
Les réserves de gaz découvertes au Sénégal sont évaluées à "un peu moins de 1000 milliards de m3’’, ce qui permet au pays de prétendre à la 5e place africaine correspondant au 27e rang mondial
Saly-Portudal (Mbour), 29 oct (APS) - Les réserves de gaz découvertes au Sénégal sont évaluées à "un peu moins de 1000 milliards de m3’’, ce qui permet au pays de prétendre à la 5e place africaine correspondant au 27e rang mondial, a indiqué le directeur général de Petrosen Exploration/Production (EP), Thierno Seydou Ly.
Le cumul des gisements jusque-là découverts "fait un peu moins de 1000 milliards de m3 de gaz", a-t-il dit vendredi au cours d’un atelier de partage sur le secteur des hydrocarbures.
Cette rencontre de deux jours se tient sous l’égide du ministère du Pétrole et des Energies, en partenariat avec le Collectif des journalistes économiques du Sénégal (COJES).
Le cumul des réserves de gaz devrait se traduire par "beaucoup de ressources" devant permettre à l’Etat du Sénégal de "se positionner 5e au niveau africain en termes de ressources de réserves et 27e au niveau mondial", selon le directeur général de Petrosen EP.
"C’est important", même si tout cela doit être relativisé, notamment en termes de volumes, a indiqué le DG de Petrosen Exploration-Production.
"Au Sénégal, nous avons une trentaine de blocs’’ dont "seulement huit sont sous contrat, les autres sont libres. Sur ces huit, nous avons eu les trois découvertes que sont Grand Tortue (frontière sénégalo mauritanienne), Sangomar, à près de 80 km au sud de Dakar, et Yakaar-Téranga’’, a précisé Thierno Seydou Ly.
Selon lui, il s’agit là de "deux réserves différentes qui se situent dans la même zone au large de Cayar et vont être exploitées" dans le cadre du projet "Yakaar-Téranga".
"Ce projet en étude d’évaluation sera spécifiquement consacré à la stratégie +gas to power+ qui consiste à la production d’électricité à partir du gaz, mais aussi au développement d’une industrie gazière avec le développement de chaîne de valeurs dans la production d’engrais, d’urée, de pétrochimie, d’industrie pharmaceutique, entre autres", a expliqué M. Ly.
Il signale que le gisement de Sangomar fait référence à un champ pétrolier mais qui a du gaz, avec "plus de 70 milliards de mètres cubes de gaz qui est à récupérer".
Thierno Seydou Ly est revenu sur "l’autre grande découverte" représentée par "le gisement que nous partageons avec la Mauritanie’’, le champ dit "Grand Tortue que nous comptons développer conjointement avec une répartition équitable de 50% pour chaque Etat".
"Pour ce projet, 560 milliards de mètres cubes sont à récupérer dont la moitié va revenir au Sénégal’’, a fait savoir le directeur général de Petrosen Exploration-Production.
"Pour le gisement Téranga qui est exclusivement dans les zones sénégalaises, 140 milliards de m3 de gaz sont à récupérer, alors que l’autre découverte, Yakaar, prévoit 400 milliards de m3 gaz", a indiqué M. Ly.
Depuis 1960, ’’sur 176 puits forés, 160 sont des échecs. En forant, il arrive parfois de trouver de l’eau ou rien. Seuls 16 puits ont eu un succès", a-t-il dit, en faisant observer que c’est à partir de 2014 que le Sénégal a commencé à faire "des découvertes de classe mondiale en termes de volume mais aussi de qualité du produit".
"Le forage de puits en mer coûte entre 50 et 100 milliards de CFA’’, a noté M. Ly, selon qui les industries pétrolières et gazières étant "très risquées, l’Etat du Sénégal a décidé de confier ces activités aux sociétés étrangères qui ont les moyens mais également les capacités techniques et sont disposées à prendre ces services".
L’Etat du Sénégal n’ayant pas les moyens dont disposent ces sociétés, a pris l’option d’orienter "ses maigres moyens vers d’autres secteurs comme l’agriculture", a-t-il souligné.
Pour ces projets, a-t-il poursuivi, le Sénégal a opté pour le type de contrat dit de partage de production avec un transfert de risques vers les compagnies pétrolières.
"Un bloc pétrolier, c’est une superficie délimitée avec des coordonnées géographiques et sur lequel on attribue un titre minier, confié à une société internationale qui serait en association avec une société nationale", a expliqué le DG de Petrosen Exploration/Production.
ACCUSE D'AVOIR VIOLE, KABIROU MBODJ LIVRE SA PART DE VÉRITÉS
Poursuivi par la justice française pour trois agressions sexuelles sur trois femmes au cours d’une nuit, dans son appartement de Paris, l’homme d’affaires Kabirou Mbodj est revenu sur cette affaire.
Poursuivi par la justice française pour trois agressions sexuelles sur trois femmes au cours d’une nuit, dans son appartement de Paris, l’homme d’affaires Kabirou Mbodj est revenu sur cette affaire. Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, le fondateur de la plateforme de transfert d’argent Wari, qui reconnaît avoir reçu les trois plaignantes dans son domicile, a néanmoins écarté toute idée de rapports sexuels.
« Je n’ai jamais été seul avec elles. L’ami qui me les a présentées est parti alors que les deux premières avaient déjà quitté l’appartement. Quant à mon amie russe, elle a dormi chez moi », a-t-il raconté au sujet de ses accusatrices qui sont deux marocaines, l’une âgée de 39 ans, l’autre d’une vingtaine d’années suivie d’une nigériane âgée également d’une vingtaine d’années. Kabirou Mbodj parle aussi d’une cabale montée contre sa personne : « Ce complot me cause énormément de tort. J’espère que l’enquête le démontrera : je suis un homme honnête, sans histoire et qui ne fait du tort à personne. Je suis une victime ».
par Amadou Tidiane WONE
RÉSEAUX... ASOCIAUX ?
Pauvres pays africains... Déjà passablement embourbés dans des crises multiples et multiformes, les pays africains, et plus particulièrement notre Sénégal, sont livrés au cannibalisme des réseaux dits sociaux.
Pauvres pays africains... Déjà passablement embourbés dans des crises multiples et multiformes dont les causes structurelles mériteraient une approche plus rigoureuse pour fonder un consensus fort sur les voies et les moyens de les juguler, les pays africains, et plus particulièrement notre Sénégal, sont livrés au cannibalisme des réseaux dits sociaux. Au vu des dégâts considérables que les nouveaux outils de diffusion de la parole commencent à causer sur les équilibres...sociaux(!)ancestraux de notre nation, il est impératif de refuser la fatalité et de rebâtir des digues, inexpugnables, pour protéger le coeur de notre « commun vouloir de vivre ensemble ». En effet, les outrances verbales, commises naguère sous le sceau de l’anonymat, osent désormais s’afficher, en direct et à l’image, et veulent s’ incruster dans la normalité. Ces dérives...verbales en attendant mieux (?) n’épargnent plus aucun secteur. Du profane au...sacré ! Aucune personnalité politique, religieuse ou coutumière, quel que soit son âge et son honorabilité, n’est plus à l’abri d’agressions verbales de bas étages venant de personnages inconnus au panthéon des bâtisseurs du Sénégal.
À quelque échelon que ce soit. Le fait nouveau étant que certains de ces « illuminés » vont jusqu’à s’attaquer aux croyances les plus sacrées des différentes composantes de notre Nation. En réalité, ces prétendus « Don Quichotte » des temps modernes surfent sur l’actualité pour se tailler une « renommée » en s’attaquant à ceux qui ont plusieurs longueurs d’avance sur eux en termes de réalisation de leurs propres vies. C’est, en fait, la lumière de ceux qu’ils attaquent qui les sort de la pénombre. Car, ces tristes individus ne s’attaquent qu’à des personnes connues pour tirer profit de leur aura. Plus la cible est visible, plus l’attaque sera perfide et inattendue. Plus l’insulte sera indécente, plus elle suscitera l’indignation des uns et, hélas, la curiosité lubrique des autres. Effet buzz assuré, comme on le dit maintenant. Promotion de la bêtise et de la méchanceté gratuite....ou presque. Il se dit en effet que certains insulteurs publics seraient sponsorisés.... Allez savoir par qui !
La question qui se pose désormais à nous tous est la suivante : pourquoi nous regardons et surtout... pourquoi nous partageons certaines « pépites » en termes de déchéance de la nature humaine ? Pourquoi nous donnons une audience à des voix qui devraient rester inaudibles ? Car en vérité, certains sénégalais, de plus en plus nombreux, semblent avoir une tendance à se délecter du malheur des autres. En dépit des apparences, souvent trompeuses, nos concitoyens consomment sans retenue les ragots les plus invraisemblables et diffusent, à la vitesse du son, les pires médisances pourtant qualifiées de péchés...capitaux dans tous les prêches !
Que nous arrive t- il donc ? A moins de nous accorder définitivement sur le fait que la majorité des sénégalais ne sont plus conformes aux valeurs spirituelles et religieuses, mais aussi traditionnelles et coutumières qui ont fait la gloire de nos résistants ainsi que le prestige de nos guides religieux. En tout état de cause, il va falloir secouer vigoureusement la torpeur collective ! Il va falloir se dresser, en un sursaut salvateur, et faire face au processus avancé de délitement du socle fondateur de notre nation.
Nous valons mieux ! J’ose encore l’espérer...
Les médias traditionnels devraient ouvrir leurs antennes à des débats en profondeur sur la crise des valeurs qui tend à la destruction de notre tissu social. Je dis bien débats et non querelles de bornes fontaines comme on en voit tant sur certaines chaînes. Les voix qui portent devraient mesurer leur responsabilité et l’assumer. Car, même l’émergence chantée sous tous les toits perdrait son sens dans le contexte d’un pays moralement et culturellement détruit.
Au premier rang des facteurs aggravants de la crise actuelle, l’oisiveté. Il faut en effet beaucoup de temps, et rien à l’horizon, pour consommer tout ce qui se diffuse sur les réseaux sociaux. Second facteur, l’éducation ou plutôt le manque d’éducation et d’instruction notamment en la matière, toute nouvelle convenons-en, d’utilisation des nouvelles techniques de communication (NTIC). D’usage très simple, voire simpliste pour la plupart des applications sur téléphone mobile, ces outils se transforment en armes de ...destruction massive entre certaines mains. Des discours violents, indigents et incendiaires fusent de partout et des lignes de fractures commencent à se dessiner. Il va falloir y mettre le holà avant l’irréparable. Le Khalif Général des Mourides a bien fait de tracer une ligne rouge à ne pas dépasser. Le Khalif Général des Tidiane a également lancé un appel à la sérénité en rappelant le respect dû à toutes les confessions ainsi qu’à toutes les croyances. Ils sont dans leur rôle. L’église catholique, par la voix de l’Archevêque de Dakar a tiré plusieurs fois la sonnette d’alarme. D’autres voix s’élèvent, par-ci par-là , qui attestent que le malaise est latent. Il reste à consolider ce cadrage par l’engagement de tous les patriotes sincères à préserver l’essentiel. Plus encore, il va falloir élaborer une stratégie nationale d’éducation et d’apprentissage à l’utilisation des NTIC mais aussi à la répression des délits qui pourraient en découler.
Et pourtant ! Que de possibilités s’offrent à nous pour résorber plusieurs gaps dans tous les secteurs de l’activité humaine grâce aux nouvelles technologies ! Tenez, rien que pour le secteur éducatif, les possibilités de se former en ligne et même d’accéder à des diplômes sont infinies. Les MOOC (massive open online course,) ou formation en ligne ouverte à tous (FLOT), appelée aussi cours en ligne ouvert et massif (CLOM), sont des types de formation à distance capables d’accueillir, en même temps et selon des localisations géographiques différentes un grand nombre de participants. L’offre en formations est y est diverse. Elle est pointue. Même les retraités désireux de changer, ou de bonifier leur profil, peuvent y trouver leur bonheur. Face à l’engorgement de nos universités et à la pauvreté de nos bibliothèques, les étudiants peuvent y compléter les cours reçus en amphi par des cours en ligne sur des sujets abordés en classe. Il suffit d’un accès à internet et d’avoir une ferme volonté à progresser, le désir ardent de se former.
Au demeurant, un autre des intérêts des réseaux sociaux est leur utilité en termes de veille démocratique et citoyenne : Plusieurs exactions commises, notamment par des services « d’ordre , » ont pu être portées à l’attention des autorités et des organisations en charge du respect des droits humains. Cela va dans le bon sens. Des faits de corruption et de mauvaise gouvernance ont pu être dénoncés. Il faut simplement encadrer tout cela, pour ne pas ouvrir la porte à des manipulations de toutes sortes, en corsant les sanctions en cas de malfaisance avérée.
Tout cela pour dire que les dimensions positives et utiles à nos pays doivent prendre le pas sur la médiocrité ambiante et ses dérives. Éduquons nos peuples. Montrons aux jeunes les possibilités infinies qu’ils pourraient tirer des NTIC et des réseaux sociaux pour se réaliser et contribuer au développement de notre pays. Passer son temps à se distraire sur internet c’est passer à côté de tout ce qu’il peut offrir ! Les spécialistes sont nombreux dans notre pays qui pourraient investir ce vaste et passionnant chantier.
On commence quand ?
MULTIPLE PHOTOS
LE PRIX DE L'ENGAGEMENT
Le Chef de l’État a remis l’insigne du Lion au Président de l’Assemblée nationale, aux membres du Cabinet présidentiel et à d’autres Sénégalais qui se sont distingués notamment dans la réalisation du Train express régional (Ter).
Le Chef de l’État a remis l’insigne du Lion au Président de l’Assemblée nationale, aux membres du Cabinet présidentiel et à d’autres Sénégalais qui se sont distingués notamment dans la réalisation du Train express régional (Ter). La cérémonie officielle a eu lieu le vendredi 28 octobre, au Palais de la République.
Selon le service de la Communication de la Présidence de la République, le Président Macky Sall offre, à travers cette décoration, des « modèles de loyauté, de dévouement et d’engagement » au service de la République.
LE RETARD DES BUS SERA DÉSORMAIS UN PASSÉ
Le nouveau directeur général de Dakar Dem Dikk, Oumar Sylla, s’est prononcé sur le retard des bus constaté à Dakar. Il a commencé par remercier les populations de Dakar qui, dit-il, ont été très indulgentes à l’égard de Dakar Dem Dikk.
Le nouveau directeur général de Dakar Dem Dikk, Oumar Sylla, s’est prononcé sur le retard des bus constaté à Dakar. Il a commencé par remercier les populations de Dakar qui, dit-il, ont été très indulgentes à l’égard de Dakar Dem Dikk. « Elles sont compréhensives par rapport à tous les problèmes que nous avons. Aujourd’hui, un bus peut être dans une situation de retard qui n’est pas tout à fait acceptable par rapport au service qu’on devrait rendre à la population de Dakar. Désormais, ça sera un passé parce que tous les jours nous sommes en train d’injecter de nouveaux bus. La direction technique, la direction d’exploitation et tous les services de Dakar Dem Dikk sont en train de travailler pour qu’on augmente le service de jour en jour », a-t-il dit lors d’un « set setal » organisé, ce samedi, au dépôt de Mermoz.
Revenant justement sur cette cérémonie, il a souligné qu’on parle de « setal sam louniou bokk ». « Cela détermine que Dakar Dem Dikk Ñioun nioko bokk et on doit œuvrer pour que cette société avance dans ce sens là. Aujourd’hui, je vois un engagement total de tous les employés qui détermine que ce n’est pas seulement venir pour faire du « set setal ». C’est plus que ça. C’est un engagement total pour dire désormais que Dakar Dem Dikk sera dans une situation de progression, de redressement permanent pour que cette société soit une structure où toutes les populations du Sénégal souhaitent y travailler », a-t-il dit. Avant de poursuivre : « la population du Sénégal nous attend pour un service et le chef de l’état aussi nous attend pour qu’on ait un service adéquat pour toutes les populations du pays. Donc, nous pouvons acter qu’aujourd’hui que tout le monde est derrière son directeur général et avec l’aide de l’État nous sommes certains que nous allons redresser cette société ».
Cette cérémonie, ajoute-t-il, symbolise qu’il n’y a pas de clans à Dakar Dem Dikk. « Cette société nous appartient tous et nous devons inclure tout un chacun. C’est pour cela que je vais prendre en considération toutes les attentes et suggestions qui émanent des employés de DDD et avec ça nous allons définir un plan d’action pour redresser cette société », a-t-il déclaré.
VERS UN OBSERVATOIRE POUR LE FINANCEMENT DE L’ÉDUCATION EN AFRIQUE
La Campagne mondiale pour l’éducation (CME) a décidé de mettre en place à titre expérimental un Observatoire pour le financement de l’éducation dans certains pays africains notamment
Dakar, 29 oct (APS) - La Campagne mondiale pour l’éducation (CME) a décidé de mettre en place à titre expérimental un Observatoire pour le financement de l’éducation dans certains pays africains notamment, a-t-on appris de son chargé de programme pour l’Afrique, Wolfgang Leumer.
Cet observatoire va permettre de disposer d’une plateforme de données et d’informations sur les ressources disponibles, les gaps et les stratégies pour trouver de nouveaux fonds, a expliqué M. Leumer dans un entretien avec l’APS, en marge du 11e Forum politique régional sur les politiques éducatives clôturé vendredi, à Dakar.
Sa mise en place est en bonne voie avec une phase test prévue dans des pays comme la Somalie, la Tanzanie et le Honduras, dans l’objectif de reproduire ce modèle dans d’autres pays d’Afrique, selon Wolfgang Leumer.
A l’en croire, une plateforme d’informations permettrait "une lisibilité’’ de "toutes les informations disponibles dans un pays en matière de financement, d’investissements et surtout d’identifier des pistes de mobilisation de fonds".
A traves cet observatoire, il s’agit d’accompagner les pays concernés à disposer d’informations autres que celles fournies annuellement par le Rapport mondial sur l’éducation de l’Institut des statistiques de l’UNESCO.
"Ce sera une plateforme où toutes les informations sur les finances, les taxes, les dettes et autres données seront stockées", a précisé Wolfgang Leumer.
Sur la question du financement de l’éducation, il a plaidé pour "plus de ressources pour le Réseau africain de campagne pour l’éducation (ANCEFA) qui appuie les coalitions nationales’’ pour les aider "à dérouler des activités" visant la promotion d’une "éducation de qualité pour tous les enfants sans aucune discrimination".
"Membre fondateur de la CME, voix de la société civile en Afrique, ANCEFA ne reçoit pas de financement de la part de +Education Out Loud+ (Education à haute voix), un programme de OXFAM et du Partenariat mondial pour l’éducation", a souligné M. Leumer.
Il a indiqué que des initiatives seront prises par la CME pour que les fonds en place au niveau international puissent bénéficier au Réseau africain de campagne pour l’éducation pour tous
"Si la partie africaine de la Campagne mondiale pour l’éducation est sous financée, cela affaiblit ses interventions au niveau des pays où elle travaille avec les coalitions nationales", a souligné Wolfgang Leumer, relevant que "des rectificatifs doivent être apportés à ce manque de ressources".
La Campagne mondiale pour l’éducation pour tous (CME) a pour mission d’organiser le plaidoyer sur la recherche et de renforcer la capacité des organisations représentant les populations marginalisées, selon son chargé de programme pour l’Afrique.
PAR Jean-Baptiste Placca
DADIS CAMARA ET SON HONNEUR
Lorsqu'un ex-putschiste se soucie davantage des égards qu'il estime dus à son rang qu'aux souffrances infligées aux Guinéennes et aux Guinéens
Un mois après l’ouverture du procès sur les massacres du 28 Septembre 2009, les Guinéens ont eu droit, cette semaine, à quelques bouts de vérité, de la part de l’aide de camp du capitaine Dadis Camara, à l’époque. Cette brèche dans la stratégie de dénégation convenue par les accusés n’indique-t-elle pas que ce procès va peut-être enfin s’engager vers un peu plus de sincérité ?
Jusque-là, les accusés narguaient les victimes avec leurs non réponses. Et « Toumba » Diakité s’est un peu oublié, en effet. Mais, il semble avoir déjà repris ses esprits. Comme si tous étaient persuadés qu’à force de se taire en chœur, ils finiraient par convaincre la cour de se ranger à leur logique, pour conclure qu’il n’y a eu, finalement, rien de très grave, ce jour-là, dans le stade et tout autour. Et pourtant ! 157 morts, des centaines de blessés, sans compter ces femmes traquées, violentées et violées en nombre. La justice est une nécessité. Il reste à espérer qu’elle se donnera le temps de ne pas bâcler ce procès. Ce serait un tel désastre, pour la Guinée, si tout cela devait ne consister qu’à calmer les victimes, pour réhabiliter quelque accusé à ne pas mécontenter, sous prétexte qu’il pèserait d’un poids ethnique, politique ou autre.
Dadis Camara a prévenu qu’il était là pour laver son honneur. Il doit donc, lui aussi, désirer la vérité…
Mais, au-delà du verdict de cette cour, il y a, ce que l’on appelle la responsabilité. En politique, cela s’assume. C’est le chemin de l’honneur. Les faits, ici, c’est d’abord le contexte et l’objet de ce rassemblement. À la mort du président Lansana Conté, en décembre 2008, Dadis Camara s’est emparé du pouvoir. Un coup d’État contre un mort. Tout heureux d’avoir ainsi vaincu sans péril, il s’exhibe quotidiennement dans le clinquant de sa condition inespérée de nouveau roi. L’opinion africaine s’amusait alors de ce qu’elle décrivait comme « le Dadis Show ». Pas vraiment fiers du sort si cruel qui s’acharnait ainsi sur leur pays, les Guinéens étaient dans leurs petits souliers.
Mais, lorsque Dadis a laissé entendre qu’il pourrait bien se porter candidat à la présidence de la République, opposition, société civile, citoyens ordinaires se sont levés pour contrarier son projet. Ils se donnent rendez-vous le 28 septembre, date anniversaire du fameux « non » de Sékou Touré au général de Gaulle.
Pour éviter toute surprise, ils avaient choisi un lieu clos, au lieu des artères de Conakry. Mais, ils ne risquaient pas moins de compromettre les visées du capitaine. On a donc envoyé des soldats sans scrupules les traquer dans le stade. Et cette responsabilité, personne n’a le courage de l’endosser.
NON À LA PROMOTION DE LA CULTURE DU VIOL DANS LE CINÉMA AFRICAIN
Nous dénonçons avec la dernière énergie les organisateurs du salon du cinéma au feminin qui laissent concourir un court métrage propageant de fausses informations sur le viol et nourrit la culture du viol au Togo
Quoique nous soyons toutes favorables au développement d’initiatives visant à promouvoir le travail des femmes dans tous les secteurs de la vie économique et sociale, il n’est pas question de cautionner des travaux qui portent atteinte directement aux lois que nous avons adoptées, dans nos pays respectifs, pour protéger les femmes et les filles des violences sexistes et sexuelles. Cela d’autant plus lorsque ces mises en images attentent à la dignité humaine en faisant porter aux victimes de crime de viol la charge de la faute.
À ce jour, le monde dénombre 205 230 viols déclarés, pour la seule année 2022. Selon ONU femme, une femme sur trois est victime de violences physiques et/ou sexuelles dans le monde tous les jours. Ce phénomène criminel n'est donc pas un enjeu mineur que l’on peut se permettre de traiter avec légèreté ou par des personnes n'en ayant manifestement aucune connaissance. C’est pourquoi nous dénonçons avec la dernière énergie les organisateurs du salon du cinéma au feminin qui laissent concourir un court métrage qui propage de fausses informations sur le viol et nourrit la culture du viol au Togo.
Nous avons été stupéfaites de constater ce jour, la mise en circulation dans les réseaux sociaux, du trailer d’un film dont le titre est Mea culpa. Il s’agit de la bande annonce d’un film dans lequel une jeune fille victime de viol fait son mea culpa auprès de ses parents pour avoir été violée du fait de ses agissements sur les réseaux sociaux, jugés non conforme à l’attendu social. Il est explicitement fait mention d’un lien de causalité entre sa présence sur les réseaux sociaux et son travail d’influence et le viol qu’elle a subi de deux hommes, de nuit, en extérieur.
Au Togo, l’article 211 et suivants disposent que : Le viol consiste à imposer par fraude, menace, contrainte ou violence des relations ou pénétrations sexuelles à autrui. (Art 212) : Toute personne auteur de viol est punie d’une peine de réclusion criminelle de cinq (05) à dix (10) ans et d'une amende de deux millions (2 000 000) à dix millions (10 000 000) de francs CFA. S’agissant de la relation sexuelle imposée par la violence, la contrainte ou la menace par un conjoint à un autre, elle est punie d’une amende de deux cent mille (200 000) à un million (1 000 000) de francs CFA ou de sept cent vingt (720) heures de travail d’intérêt général. En cas de récidive, la peine est de dix (10) à douze (12) mois d’emprisonnement et d’une amende d’un million (1 000 000) à cinq millions (5 000 000) de francs CFA. (Art 213) : Les peines prévues à l’article précédent sont la peine de réclusion criminelle de dix (10) à vingt (20) ans et une amende de cinq millions (5 000 000) à vingt millions (20 000 000) de francs CFA si : 1) les relations sexuelles ont été imposées par plusieurs auteurs à une même victime ; 2) le viol a occasionné une grossesse ; 3) les violences exercées ont occasionné une maladie ou une incapacité de travail excédant six (06) semaines ; 4) le viol est commis par une personne agissant en état d'ivresse manifeste ou sous l'emprise manifeste de produits stupéfiants. 5) par une personne qui a abusé de l’autorité que lui confèrent ses fonctions. (Art 214) : La peine prévue à l’article précédent est également appliquée lorsque le viol a été commis : 1) sous la menace d’une arme ; 2) par un ascendant légitime, naturel ou adoptif de la victime ou les ascendants directs de ceux-ci ; 3) par une personne ayant autorité sur la victime ; 4) par une personne qui a abusé de l’autorité que lui confèrent ses fonctions. (Art 215) : Lorsque le viol est commis sur une personne particulièrement vulnérable, en raison notamment de sa minorité, son âge avancé, un état de grossesse, une maladie, une infirmité ou une déficience physique ou psychique, l’auteur est puni d’une peine de vingt (20) à trente (30) ans de réclusion criminelle. (Art 216) : Toute personne coupable de viol est punie du maximum de la réclusion criminelle à temps lorsque le viol est précédé, accompagné ou suivi d'actes de torture ou de barbarie ou a entraîné la mort de la victime.
La loi ne retient que la fraude, la menace, la contrainte ou la violence exercées sur la victime qui ne sont pas corrélatives à un comportement ou à un autre de celle-ci mais aux torts exclusifs de l’auteur. Elle sous-entend de plus le non-consentement de la victime peu importe le ou les comportements précédents qui ne valent pas consentement à être agressée quels que soient les liens qui unissent les deux personnes. Enfin, la loi considère que cette infraction a des conséquences sur la santé de la victime et des conséquences psychosociales avec la survenue d’une grossesse au décours de ce crime. Dès lors supposer que la victime aurait d’une manière ou d’une autre demandé à se faire agresser sexuellement ne repose sur aucun fondement juridique. Supposer que la victime par son comportement a incité l’auteur de viol à commettre sur sa personne un acte d’une telle gravité ne repose pas plus sur un fondement légal. Supposer que la victime devrait se sentir coupable d’une agression qu’elle a subi est donc d’une inanité sans borne.
Outre les effets susmentionnés concernant la santé physique d’une victime de viol, il n’est pas fait mention que ce crime enlève vingt (20) années d’espérance de vie à une victime. De plus les effets psychiques à long terme ne sont pas plus connus par la loi togolaise. Or le viol induit chez 80% des victimes des troubles psychiques graves pouvant aller d’un état de sidération mentale à l’éclosion de maladies mentales du registre psychotique, qui sont les maladies mentales chroniques les plus difficiles à traiter. Au surplus, le viol modifie les perceptions de soi et de l’environnement des victimes et conduit ces dernières à adopter des comportements allant de l’évitement et du repli social aux conduites à risque suicidaire voir au suicide.
Pour les personnes ayant vécu ce traumatisme grave, les suites psychosociales sont tout aussi graves car, dans nos sociétés ultra violentes avec les femmes, il est parfaitement connu et documenté que les victimes de viol sont discriminées, pointées du doigt et exclues du groupe social. Cela sous le prétexte qu’il leur revient de s’assurer que rien de fâcheux ne leur arrive. Comme si elles pouvaient être tenues responsables des actes posés par des agresseurs. Cet état de fait pèse comme un poids permanent sur la santé mentale de toutes les femmes togolaises et sa stabilité mais encore davantage s’agissant des victimes.
En conséquence, il est bien évident que lorsque des victimes de viol sont exposées à un environnement ultra violent à leur égard, véhiculant des représentations fausses, dégradantes et humiliantes à leur endroit, il existe des processus sociaux de re-victimisation qui obèrent leurs possibilités de sortie du trauma. En effet, cela met à feu la totalité des troubles dont elles souffrent voire fixe les traumatismes de manière quasi irréversible. Ces représentations erronées équivalent à une réédition de leur propre traumatisme pour certaines et/ou à des traumatismes cumulatifs pour d’autres. La prise en charge psychologique et psychiatrique s’en trouve particulièrement mise à mal. Nous sommes donc toutes et tous responsables par nos paroles, nos actes, nos pensées, nos représentations de l’aggravation ou non de leur état. Au surplus, on ne peut valablement pas leur demander de se sentir coupables d’un crime qu’elles ont subi ni dans la réalité ni même dans une fiction quel que soit l’angle que le cinéaste ait voulu adopter pour évoquer ce sujet. Ainsi il n’est pas pensable de laisser développer des supports cinématographiques qui ruinent les efforts de ces femmes pour se remettre de leurs traumatismes, pas plus que de ruiner les efforts consentis par le gouvernement et toutes les organisations des droits humains concernant cette question.
En derniere analyse, nos sociétés sont héritières de traumatismes graves dont l’exacerbation de la violence à l’égard des personnes vulnérabilisées est symptomatique. Il nous appartient de faire un travail urgent sur nous-mêmes et de freiner tout comportement visant à porter atteinte à notre dignité humaine et particulièrement à l’intégrité de nos corps. Pour ce qui concerne le viol des femmes, il est implicitement et explicitement autorisé par la permissivité de nos sociétés aux traitements dégradants à l’égard des femmes. Il est autorisé par l’idée de la domination d’un genre humain sur un autre genre humain lui octroyant des privilèges de droits divins. Il est autorisé par le rapport de force existant entre les hommes et les femmes glorifié et valorisé dans des productions culturelles (tel que le cinéma) ou des traditions qui tardent à disparaitre. Il est autorisé par l’idée généralement admise que le corps des femmes est à la libre disposition des hommes mais qu’elles sont responsables de ce qui leur arrive. Il est encore autorisé par l’idée répandue d’une pulsionnalité masculine conquérante, violente et sans limite au risque de l’homosexualité. Il est autorisé par l’idée qu’une jeune fille/femme par sa vêture, ses fréquentations, son travail ou tout autre velléité d’indépendance est responsable du viol qu’elle subit. Il est autorisé par l’indifférence réservé aux crimes et délits commis contre des femmes et des filles. Il est autorisé par le sensationnalisme des médias qui exposent les victimes plus que les auteurs. Il est autorisé par la clémence réservée à ces actes quand ils arrivent devant nos juridictions. Il est enfin autorisé parce que la sociologie, depuis les années 70, ne cesse de rappeler derrière le concept de culture du viol.
Si nous ne voulons pas assumer que nos sociétés promeuvent le viol, il nous faut travailler tous ensemble à éradiquer tout comportement, toute idée, toute croyance, toute norme sociale qui encourage implicitement ou explicitement le viol. C’est pour toutes ces raisons que nous demandons solennellement, nous toutes féministes africaines, le retrait du film Mea culpa du concourt du court-métrage de l’édition togolaise du salon du cinéma au féminin.
Naya Nakeba Yamina Goudiaby, étudiante en droit, féministe radicale
Elgas, journaliste et écrivain
Jean Noël Mabiala, PhD en sciences du langage – Président fondateur du centre de recherche et de formation FC-ONLY, spécialiste des questions d’interculturalité et du rapport à l’autre
Pour les Pays-Bas
Loes Oudenhujisen, doctorante en études africaines, Féministe
Par Nioxor TINE
VEHICULE DE FONCTION POUR LES DEPUTES : L’OPPOSITION NE DOIT PAS DECEVOIR
Encore quelques mois, et le Palais présidentiel devrait changer de locataire !
Encore quelques mois, et le Palais présidentiel devrait changer de locataire !
Bien sûr, l’actuel occupant semble très peu pressé de partir. Il aimerait bien rester, encore un peu, au moins cinq ans, peut-être un peu plus, le temps, sous prétexte, de s’assurer que nos nouvelles ressources sont bien gérées, de toucher sa part de dividendes de la nouvelle manne pétrolière et gazière, et d’en faire profiter ses amis de l’étranger.
Tout le monde est tenu de respecter la loi Seulement, il y a un hic !
A l’instar d’un travailleur appelé à faire valoir ses droits à la retraite, devant quitter définitivement son poste de travail officiel, un Président, élu sous le régime de la limitation des mandats à deux, ne saurait postuler à un troisième, sauf à violer la loi. De fait, on ne peut que regretter que toute la Nation soit tenue en haleine par son premier magistrat, qui pense qu’il lui revient de décider, s’il doit se conformer à la loi, c’est-à-dire aux dispositions constitutionnelles régissant le nombre et la durée des mandats.
Ce maatey au sommet de la République n’est pas sans conséquence, surtout si l’on considère que les plus hautes autorités de notre pays doivent donner le bon exemple aux autres citoyens. Cela aiderait beaucoup à inculquer aux jeunes générations, un sens civique élevé dont on voit, à travers plusieurs signes, -ne serait-ce que les dérives sur le net- qu’il commence à faire terriblement défaut.
Quand le troisième mandat devient facteur de confusion
De plus, cette problématique de limitation des mandats commence à peser lourdement sur les destinées de nos jeunes nations et fausse considérablement le jeu politique, surtout au regard des enjeux fondamentaux que sont les questions d’approfondissement de la démocratie, incluant la refondation institutionnelle, de souveraineté économique et de redistribution équitable des ressources.
C’est ainsi qu’en 2012, le remarquable travail des Assises nationales a sombré dans le tumulte de la lutte contre le troisième mandat du Président Wade, et un outsider que personne n’attendait a été propulsé au-devant de la scène. En effet, en faisant du dégagisme une fin en soi (le tout sauf Wade), on a relégué les discussions programmatiques à l’arrière-plan. Cela s’est traduit par une méga-coalition basée non sur des convergences programmatiques, mais sur un unanimisme grégaire autour des directives du nouvel homme fort peu intéressé par les problématiques discutées par les Assises.
Deux mandats… de régression démocratique !
De fait, on a pu constater les limites d’une telle approche, depuis l’avènement du Président Macky Sall au pouvoir, avec l’instauration d’un régime reposant sur l’instrumentalisation des différentes institutions aux fins de confiscation du pouvoir d’Etat. A titre d’exemples, on a noté une accentuation du caractère godillot du Parlement, une reddition des comptes transformée en règlement de comptes, beaucoup d’acquis du Code électoral consensuel de 1992 remis en cause, avec l’introduction de la loi inique sur le parrainage pour éliminer les adversaires politiques à la Présidentielle de 2019.
Mais depuis février-mars 2021, le syndrome du canard boiteux (lame duck) est en train de faire ses effets, se traduisant par une perte progressive d’autorité et de crédibilité du régime de Benno bokk yakaar illustrée par des grèves, des soulèvements populaires et des revers électoraux répétés.
Du Bokk yaakaar au Tass yaakaar !
Tant et si bien que le bloc monolithique de la coalition présidentielle, d’une durée de vie exceptionnellement longue, commence, enfin, à se fissurer et se scinder en 2 camps.
D’un côté, on trouve des hommes politiques lucides, faisant preuve de réticence vis-à-vis de cette option de forcing sur le troisième mandat, car s’étant rendu compte du caractère improductif et stérile d’une démarche de remise en cause permanente des normes de l’Etat de Droit et de nos traditions démocratiques.
De l’autre, il y a des inconditionnels de la manière forte et d’une ligne de confrontation avec l’opposition, communément désignés sous le vocable de faucons. Ils soutiennent les manœuvres de diabolisation, voire les cabales contre des leaders de l’opposition, les opérations de propagande aveugles, les manipulations du Code électoral, les tripatouillages de la Constitution et bien sûr la grande escroquerie du troisième mandat, rebaptisé deuxième quinquennat.
Une opposition atteinte par le virus électoraliste
Quand on regarde du côté de l’opposition, on ne peut s’empêcher de constater une prédominance de préoccupations électoralistes sur celles programmatiques.
Alors que le rapport de forces n’a jamais été aussi favorable à la survenue d’un nouveau changement de régime dont on espère qu’il ne s’agira pas d’une simple alternance de plus, on ne voit nulle part d’esquisse de concertation sur un éventuel programme commun, à mettre en œuvre, en cas de victoire d’un candidat de l’opposition à la prochaine Présidentielle de 2024.
Au contraire, certains candidats se sont lancés dans des tournées électorales dont on se demande parfois si c’est une offre politique alternative ou un nouveau profil de présidentiable, qu’ils mettent le plus en avant. Par ailleurs, on observe également un foisonnement de candidatures individuelles, tout à fait légitimes du reste, mais donnant l’air de sortir du néant et parfois même d’être un peu prétentieuses, car reposant sur des victoires électorales acquises dans le cadre de larges coalitions, qu’on cherche alors à instrumentaliser comme rampes de lancement. Une autre faiblesse de la démarche des partis d’opposition est le manque de prise en compte de revendications économiques et sociales et de jonction avec les luttes populaires.
Si on veut, au-delà des alternances classiques, qui ont montré leurs limites, en arriver à une véritable alternative sociopolitique, à l’issue de l’élection présidentielle de 2024, il est grand temps d’œuvrer pour l’actualisation et la mise en œuvre des conclusions des Assises nationales et des recommandations de la Cnri.