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17 juin 2025
Par Abdoulaye THIAM
SCANDALEUX !
Des images de députés saccageant et écrasant micro, urne et sièges et bousculant des forces de l’ordre. Jamais dans l’histoire politique du Sénégal on a eu à assister à des scènes aussi chaotiques que surréalistes.
Même la morale la plus vénielle réprouve le comportement dont certains ont fait montre hier, lundi 12 septembre, lors de l’installation de la 14ème Législature issue des élections du 31 juillet dernier. Ils ont tout simplement prouvé à la face du monde que notre démocratie est malade de son institution parlementaire. Des images de députés saccageant et écrasant micro, urne et sièges et bousculant des forces de l’ordre. Jamais dans l’histoire politique du Sénégal on a eu à assister à des scènes aussi chaotiques que surréalistes.
On se croirait au colisée où des gladiateurs faisaient prévaloir l’argument de la force à la force de l’argument. Quelle honte ! Nous tirons ici notre chapeau à la présidente de la séance, Madame Aïda Sow Diawara qui est restée impassible devant de telles scènes. Faisant office de présidente de l’Assemblée nationale, le temps de l’installation de la 14ème Législature, elle pouvait pourtant décider de l’expulsion de tous les députés qui ont eu un comportement voyou en décidant sciemment de perturber le fonctionnement régulier de l’institution parlementaire. Une prérogative prévue dans le règlement intérieur de l’Assemblée nationale en son article 53 qui stipule que «le Président, seul, a la police de l’Assemblée. Il est chargé de veiller à la sûreté intérieure de l’Assemblée. Il peut, à cet effet, requérir la Force armée et toutes les autorités dont il juge le concours nécessaire. Cette réquisition peut être adressée directement à tous officiers et fonctionnaires qui sont tenus d’y déférer immédiatement, sous les peines prévues par la loi (article 3 de l’ordonnance n° 60-l4 du 3 septembre 1960). Il peut faire expulser de la salle des séances ou faire arrêter toute personne qui trouble l’ordre».
NUL NE PEUT SE PRÉVALOIR DE SA PROPRE TURPITUDE DISONS-LE TOUT DE GO !
L’opposition est passée complètement à côté. Elle est arrivée hier, lundi 12 septembre, au sein de l’hémicycle en rangs dispersés. Yewwi Askan Wi avait son propre candidat en la personne de Barthélémy Dias (maire de Dakar), alors que Wallu avait porté son choix sur Mamadou Lamine Thiam.
En face, la coalition Benno Bokk Yaakaar avait réussi à sortir de ses rangs, à la surprise générale, Dr Amadou Mame Diop (57 ans), maire de Richard-Toll et Directeur général de la Sapco. La messe semblait alors dite. Il fallait visiblement trouver un alibi pour bloquer le déroulement des activités. Ils ont alors brandi l’incompatibilité du mandat de député avec la qualité de membre du Gouvernement (article LO 155 du Code électoral) ; invoquant ainsi, l’article 110 du règlement intérieur qui dispose que «l’exercice de toute fonction publique non élective est incompatible avec le mandat de député.
En conséquence, toute personne visée à l’alinéa précédent élue à l’Assemblée nationale est remplacée dans ses fonctions et placée dans la position prévue à cet effet par le statut la régissant dans les huit jours qui suivent son entrée en fonction, ou en cas de contestation de l’élection, dans les huit jours suivant la décision de validation (…)». Or, il s’agit là d’un prétexte plus que fallacieux. On n’a pas besoin d’être agrégé en droit pour savoir qu’à travers n’importe quel texte de loi, il y a ce qu’on appelle l’esprit et la lettre. Ce qui donne lieu à des interprétations. Ces huit jours francs ne commencent qu’à partir de l’installation de l’Assemblée nationale et non avant. Les jurisprudences Mahammed Boun Abdallah Dionne, Amadou Bâ et autres Sidiki Kaba lors des élections législatives du 30 juillet 2017 en sont de parfaites illustrations. Alors, qu’on n’essaie surtout pas d’insulter l’intelligence des Sénégalais. Nos députés gagneraient à avoir une attitude digne de leur rang de représentant du peuple.
Hélas, ils ont failli dans leur comportement, dans leur discours, dans leur devoir d’exemplarité en écornant l’image de notre pays. Et que personne ne vienne nous dire ce qui s’est passé hier à l’hémicycle est le reflet de la société sénégalaise. C’est totalement faux ! Le peuple sénégalais a fini de démontrer sa maturité démocratique par les urnes. Il sait dire oui quand il le faut. Il sait aussi dire stop quand il en a assez. Que ceux qui se sont honteusement illustrés hier se le tiennent pour dit. Sinon le réveil risque d’être brutal.
La composition inédite de l’Assemblée nationale, avec une majorité et une opposition à force quasi égale appelle plutôt à des débats argumentés et sans concession pour déboucher par exemple sur le vote de lois, la mise en place de commissions d’enquête, ou autres auditions de membres du gouvernement, en capacité de faire évoluer positivement la société sénégalaise. Bien loin donc de ce spectacle affligeant et bien éloigné de toute élégance républicaine qui nous été servi hier et qui restera gravé comme un moment sombre de notre démocratie. Surtout qu’après, comme par enchantement, tous les députés, toutes sensibilités confondues, se retrouveront aujourd’hui pour la répartition des places de présidents de groupes et autres. Tout ça pour ça est-on tenté de dire. Scandaleux !
Il a fallu plus de 10 tours d’horloge pour que l’élection du président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, ne soit effective. A l’Assemblée ce lundi, des scènes inédites se sont déroulées poussant les forces de l’ordre à intervenir
l a fallu plus de 10 tours d’horloge pour que l’élection du président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, ne soit effective. A l’Assemblée ce lundi, des scènes inédites se sont déroulées poussant les forces de l’ordre à intervenir.
Un intrus au sein de l’hémicycle !
C’est l’un des faits marquants de la journée d’hier à l’Assemblée nationale. Un homme d’une soixantaine d’années, répondant au nom de C. N. Ndiaye, s’est fait passer pour un député. Vêtu d’un grand boubou de couleur grise, il s’est tranquillement installé dans la salle depuis 10h, comme tout le monde. Mais c’est vers les coups de 17h qu’il a été identifié et exfiltré par les forces de l’ordre. Selon des informations, il a été placé en garde à vue pour les besoins de l’enquête.
Mais à l’Assemblée nationale, chaque camp estime que l’intru se réclame du camp opposé.
Le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale prévoit dans son article 54 qu’«aucune personne étrangère à l’Assemblée nationale ne doit s’introduire, sans autorisation, dans l’enceinte réservée aux députés ».
La question de l’incompatibilité « bloque » les travaux
La démission ou non des Ministres Abdoulaye Daouda Diallo, Mariama Sarr et Abdoulaye Seydou Sow, nouvellement élus députés, a été au cœur des débats à l’hémicycle, hier, lors de l’installation de la 14e Législature. Si cette question a soulevé une vive polémique, c’est parce que la loi électorale prévoit, notamment en son article L. 163, « l’incompatibilité » du mandat de député avec la qualité de membre du Gouvernement, de membre du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), ou de membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese), rappelant, de manière plus explicite, que « l’exercice de toute fonction publique non élective est incompatible avec le mandat de député ». Ainsi donc, toute personne se situant dans cette situation, « est remplacée dans ses fonctions et placée dans la position prévue à cet effet par le statut le régissant dans les huit (08) jours qui suivent son entrée en fonction, ou en cas de contestation de l’élection, dans les huit (08) jours suivant la décision de validation ».
Pour l’opposition parlementaire, l’entrée en fonction d’un député est consacrée par le juge constitutionnel dès lorsqu’il proclame les résultats définitifs avec la liste complète des parlementaires nouvellement élus. Et par conséquent, ils devraient démissionner du gouvernement bien avant l’élection du président de l’Assemblée nationale. « L’installation ne signifie pas prise de fonction. La prise de fonction, c’est depuis la proclamation officielle des résultats », a fait savoir le député de « Yewwi Askan Wi », Abass Fall. Il est conforté par son collègue de « Wallu Sénégal », Mamadou Lamine Diallo, qui fait croire que « les ministres n’ont pas leur place à l’Assemblée nationale ». Ils ont également dénoncé la saisie des noms des candidats sur les bulletins de vote qui, ont-ils dit, n’ont pas donné des chances également aux différents protagonistes.
Suspension de 3h de temps
Les députés de la majorité ont, de leur côté, fait savoir que c’est l’installation qui consacre la prise de fonction officielle. Et à partir de là, ils auront huit jours pour décider s’ils vont rester dans le gouvernement ou à l’Hémicycle. « Fin août, vous n’avez pas reçu votre indemnité parlementaire, parce que vous n’avez pas encore pris fonction », a notamment expliqué Seydou Diouf, dans son temps de parole. « Le mandat et la fonction sont différents. Jusqu’à hier (dimanche, ndlr), aucun d’entre nous ne pouvait prendre un quelconque acte parlementaire, parce qu’on n’avait pas encore pris de fonction », a ajouté le député de Bby.
Appuyant cet argumentaire, ses collègues Abdou Mbow et Omar Youm ont souligné que la loi est claire et n’est sujette à aucune interprétation, tirant sur l’opposition qui, selon eux, veut bloquer les travaux.
Une situation qui a abouti à une suspension de plus de 3h de temps, pour permettre aux différents présidents de groupes parlementaires de se concerter. Mais, ces concertations n’ont rien donné. Pour faire face à ce blocage, la présidente de séance, qui s’est basée sur l’article 53 du Règlement intérieur, a fait appel aux forces de l’ordre pour que le vote puisse se dérouler.
Gus Marius Sagna emporte l’urne
L’activiste Guy Marius Sagna, élu sur la liste départementale de Ziguinchor de Yewwi Askan wi s’est aussi fait remarquer en voulant emporter l’urne avec lui ? En effet, après avoir voté, il a pris la boite, mais c’est sans compter avec la détermination des forces de l’ordre qui l’en ont empêché.
Les forces de l’ordre font irruption dans l’hémicycle
Face au blocage des travaux suite à des questions de procédure, les gendarmes sont intervenus pour faire régner l’ordre.
D’ailleurs, ce fait est prévu par le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui prévoit, en son article 5 » que « Le Président, seul, a la police de l’Assemblée. Il est chargé de veiller à la sûreté intérieure de l’Assemblée.
Il peut, à cet effet, requérir la Force armée et toutes les autorités dont il juge le concours nécessaire. Cette réquisition peut être adressée directement à tous officiers et fonctionnaires qui sont tenus d’y déférer immédiatement, sous les peines prévues par la loi (article 3 de l’ordonnance n° 60-l4 du 3 septembre 1960). Il peut faire expulser de la salle des séances ou faire arrêter toute personne qui trouble l’ordre ».
Le président n’étant pas encore élu, cette prérogative revient à la présidente de séance, Aïssatou Sow Diawara.
L'INCOMPATIBILITÉ DU MANDAT DE DÉPUTÉ AVEC LA QUALITÉ DE MINISTRE AU COEUR DES DÉBATS À L'ASSEMBLÉE
Pour l’opposition, l’entrée en fonction d’un député est consacrée par le juge constitutionnel dès lorsqu’il proclame les résultats définitifs des législatives. La majorité a, de son côté, fait savoir que c’est l’installation qui consacre la prise
La démission ou non des Ministres Abdoulaye Daouda Diallo, Mariama Sarr et Abdoulaye Seydou Sow, nouvellement élus députés, a été au cœur des débats à l’hémicycle lundi lors de l’installation de la 14e Législature. Si cette question a soulevé une vive polémique, c’est parce que la loi électorale prévoit, notamment en son article L. 163, « l’incompatibilité » du mandat de député avec la qualité de membre du Gouvernement, de membre du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), ou de membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese), rappelant, de manière plus explicite, que « l’exercice de toute fonction publique non élective est incompatible avec le mandat de député ». Ainsi donc, toute personne se situant dans cette situation, « est remplacée dans ses fonctions et placée dans la position prévue à cet effet par le statut le régissant dans les huit (08) jours qui suivent son entrée en fonction, ou en cas de contestation de l’élection, dans les huit (08) jours suivant la décision de validation ».
Pour l’opposition parlementaire, l’entrée en fonction d’un député est consacrée par le juge constitutionnel dès lorsqu’il proclame les résultats définitifs avec la liste complète des parlementaires nouvellement élus. Et par conséquent, ils devraient démissionner du gouvernement bien avant l’élection du président de l’Assemblée nationale. « L’installation ne signifie pas prise de fonction. La prise de fonction, c’est depuis la proclamation officielle des résultats », a fait savoir le député de « Yewwi Askan Wi », Abass Fall. Il est conforté par son collègue de « Wallu Sénégal », Mamadou Lamine Diallo, qui fait croire que « les ministres n’ont pas leur place à l’Assemblée nationale ». Ils ont également dénoncé la saisie des noms des candidats sur les bulletins de vote qui, ont-ils dit, n’ont pas donné des chances également aux différents protagonistes.
Suspension de 3h de temps
Les députés de la majorité ont, de leur côté, fait savoir que c’est l’installation qui consacre la prise de fonction officielle. Et à partir de là, ils auront huit jours pour décider s’ils vont rester dans le gouvernement ou à l’Hémicycle. « Fin août, vous n’avez pas reçu votre indemnité parlementaire, parce que vous n’avez pas encore pris fonction », a notamment expliqué Seydou Diouf, dans son temps de parole. « Le mandat et la fonction sont différents. Jusqu’à hier (dimanche, ndlr), aucun d’entre nous ne pouvait prendre un quelconque acte parlementaire, parce qu’on n’avait pas encore pris de fonction », a ajouté le député de Bby.
Appuyant cet argumentaire, ses collègues Abdou Mbow et Omar Youm ont souligné que la loi est claire et n’est sujette à aucune interprétation, tirant sur l’opposition qui, selon eux, veulent bloquer les travaux.
Une situation qui a abouti à une suspension de plus de 3h de temps, pour permettre aux différents présidents de groupes parlementaires de se concerter. Mais, ces concertations n’ont rien donné. Pour faire face à ce blocage, la présidente de séance, qui s’est basée sur l’article 53 du Règlement intérieur, a fait appel aux forces de l’ordre pour que le vote puisse se dérouler.
par l'éditorialiste de seneplus, demba ndiaye
CI-GÎT
EXCLUSIF SENEPLUS - Ce 12 septembre préfigure de ce qui se passera en 2024. Quand on fait intervenir les gendarmes pour l’élection du bureau de l’Assemblée, recourir à l’armée pour imposer une troisième candidature ne relève plus de l’impossible
Ce 12 septembre 2022, ils ont tué ce qui restait encore de notre démocratie, des lambeaux desquels nous nous accrochions comme un noyé et la fameuse bouée de sauvetage.
Et loin d’être un crime passionnel, c’est bien d’un crime préparé, prémédité dans ses moindres détails, depuis le verdict issu des urnes des législatives du 31 juillet dernier, qu’il s’est agi. En voici les éléments.
On a fait voter en procédure d’urgence le rétablissement du poste de Premier ministre tout en différant son effectivité avec la formation d’un gouvernement. On a « dissous » le gouvernement en laissant les ministres vaquer (expédier les affaires courantes) à leurs occupations. En service minimum, bien sûr. On (le Prince du Palais) attendait les résultats des résultats des législatives. Ce fut la bérézina. Une déculottée magistrale avec une situation inédite : le Prince s’est retrouvé quasi nu, avec une Cour rétrécie à sa « plus simple expression » ; une majorité « borderline ». On prit des semaines pour « décrocher » le député qui valait des milliards, offrant ainsi une majorité improbable par sa fragilité. On kidnappa des députés pendant un week-end pour enlever de leur tête toute velléité d’infidélité, de rébellion. Le lendemain, on les convoya en bus comme des écoliers, direction le « bon choix » ou l’abattoir.
Plus grave encore, l’administration de l'Assemblée se livra à ce qu’on ne peut appeler que sabotage. Pourquoi tous ces manquements sur les bulletins, les couleurs et autres candidats « oubliés » ?
Quand un président de séance parlementaire peut faire appel aux forces de l’ordre pour surveiller, contenir et organiser l’élection du président de l’Assemblée, cela peut s’apparenter à un coup d’État. Rampant ? Debout ? En mouvement vers 2024.
Ce 12 septembre annonce ce qui se passera à coup sûr à la présidentielle de 2024. Quand on fait intervenir les gendarmes pour l’élection du bureau de l’Assemblée, recourir à l’armée pour imposer une candidature (troisième) ne relève plus de l’impossible...
Et ces images de gendarmes en tenue de combat à l’intérieur de l’Assemblée ne nous rendent pas différents des pays sous règne militaire. Peut-on continuer à toiser ces pays en leur faisant la leçon sur la « rupture » et le « retour » à l’ordre constitutionnel ? Le président de ce pays est-il habilité à faire la leçon sur l’ordre constitutionnel, la démocratie, à l’Union africaine ?
Oui, l’élection du président et du bureau de l’Assemblée nationale est bel et bien entachée d’irrégularités « de nature à remettre en cause la sincérité du scrutin ». J’ajoute : la légitimité de ce bureau et de son président...
PS : Cet article a été achevé avant la fin du processus. Pendant la suspension de séance par le « président élu ». Sous la surveille des jeunes par les gendarmes...
LES AMES DES NAUFRAGES NOUS PARLENT
L’Association nationale des familles des victimes du naufrage du bateau Le Joola se prépare à commémorer le 20e anniversaire de l’événement dramatique.
L’Association nationale des familles des victimes du naufrage du bateau Le Joola se prépare à commémorer le 20e anniversaire de l’événement dramatique. Le ferry, qui assurait la navette entre la capitale sénégalaise et la région naturelle de Casamance, a sombré le 26 septembre 2002, causant 1 863 morts et disparus selon le bilan officiel. En face, les associations de familles de victimes évaluent le nombre de morts à plus de 2 000, plus que le naufrage du Titanic (1 500 morts), constituant ainsi l’un des naufrages les plus meurtriers de l’histoire en temps de paix à ce jour. Il n’y a que 65 survivants. Le Joola était conçu pour transporter 536 passagers.
Le chargé des questions juridiques de ladite association, Elie Diatta, a renseigné que le 20e anniversaire aura pour thème : ‘’le renflouement de l’épave, un symbole’’. Pourquoi ? « Pour nous le renflouement est très important, a-t-il expliqué. Le renflouement nous permet d’abord de tirer les âmes. Il est important de préciser ici qu’à travers le renflouement, nous ne cherchons pas à mettre à nu les secrets d’État. Cela ne fait pas revenir nos morts. Ce que nous cherchons, ce sont nos morts qui sont au fond de l’océan et qui souffrent de la houle. Leurs âmes nous parlent. Elles communiquent avec nous pour nous demander simplement de les remettre sous terre. C’est ça le premier objectif du renflouement. Ensuite, ce qu’on aura dans le bateau comme reliques : la barre, la cloche, etc. Nous pourrons les repêcher pour les mettre dans le mémorial. Cela permettra au Mémorial de jouer sa fonction première. »
Il poursuit : « le 20e anniversaire marque un événement très important pour les familles, 20 ans de souffrance. Comme préparatifs, nous avons d’abord invité les 12 ambassadeurs des pays concernés par le naufrage pour qu’ils viennent recevoir leur drapeau en guise de symbole. Ensuite, l’autre innovation, cette année, nous avons décidé d’honorer la presse locale et internationale. Enfin, nous avons décidé d’honorer les autorités compétentes, les responsables des familles des victimes mais aussi les artistes. »
Elie Diatta s’exprimer à l’occasion de la visite du ministre du Commerce, Aminata Assome Diatta, venu s’enquérir, à Ziguinchor, du niveau d’avancement des travaux de réhabilitation des cimetières de Kantène, où reposent des naufragés du bateau Le Joola. Au-delà de la visite, elle a eu une séance de travail avec les familles des victimes sur les préparatifs du 20e anniversaire du naufrage.
D’ailleurs, l’Association l’a désignée marraine du 20e anniversaire. Pour justifier leur choix, les familles des victimes expliquent que c’est elle qui a mené le plaidoyer qui a abouti au dénouement du dossier des orphelins majeurs laissés en rade. À cela s’ajoute : son plaidoyer pour la réhabilitation des cimetières de Kantène et des autres cimetières.
AMADOU MAME DIOP AU PERCHOIR
Le parlementaire élu sous la bannière de BBY est porté à la présidence de l’Assemblée nationale, à l’issue d'un vote boycotté par l’opposition ce lundi. Le député-maire de Richard-Toll a notamment recueilli 83 voix sur 84 votants
Docteur en pharmacie de son état né le 18 juillet 1965 à Richard-Toll, la ville industrielle du nord du Sénégal, Amadou Mame Diop vient d’être porté à la présidence de l’Assemblée nationale, à l’issue d’une élection boycottée par les députés de l’opposition. Sur 84 votants, le député)-maire de Richard-Toll a récolté 83, donc apparemment le nombre de députés de Benno, et une abstention. Le Scrutin, il le faut dire a été effectué sous haute surveillance de la Gendarmerie après que des députés proches de l’opposition se sont catégoriquement opposés au vote avec les bulletins utilisés. Ainsi, il passe pour être le 12ème Président dans l’histoire parlementaire du Sénégal.
Son parcours politique a débuté en 2008 avec l’Alliance pour la République (APR). Il pourrait donc être considéré comme un militant de la première heure.
C’est en juillet 2012 qu’il a été élu député sur la liste départementale de Dagana de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) et avait mené son mandat dans le cadre du groupe parlementaire BBY. En sus de cela, Amadou Me Diop peut se prévaloir d’un mandat local parce qu’il a été élu en Juin 2014, maire de la commune de Richard-Toll, lors des élections municipales et départementales.
D’ailleurs, le candidat de Benno, Dr. Amadou Mame Diop a remplié à ce poste électif lors des dernières joutes locales. Selon certains observateurs au niveau de Richard-Toll, le maire réélu avait alerté ses concitoyens en leur disant que la CSS veut la mairie pour lapider les terres de Richard-Toll.
Ce message a été fort entendu car les populations qui ont voté pour le maire candidat à sa propre succession Amadou Mame Diop qui a obtenu 6 564 voix sur 17 824 valablement exprimés pour un nombre d’inscrits de 31 031. Son principal challenger Ousmane Lom, qui est cadre de la CSS, n’a obtenu que 4 046 voix.
Ainsi la ville sucrière à encore confié ses rênes à M. Diop, qui est le directeur de la SAPCO et, juste après son élection, a fait une sortie pour exprimer son engagement à servir les populations et non les "pourfendeurs des terres", tout en étalant les perspectives de son mandat.
Le nouveau président de l’Assemblée nationale a eu son Baccalauréat, série D en 1985, avant de décrocher un Doctorat en Pharmacie à l’UCAD et un DESS en Répartition Pharmacie et Gestion.
Suffisant pour qu’il se lance dans le monde professionnel. Pharmacien d’officine, Amadou Mame Diop porte sur les fonts baptismaux la Pharmacie Escale à Richard-Toll.
Nommé Directeur Général de la Société d’aménagement des zones côtières du Sénégal (SAPCO) le 7 Avril 2021 et Membre du Comité Interparlementaire de l’UEMOA, Amadou Mame Diop franchit un nouveau palier avec son élection comme président de l’Assemblée nationale durant la première année de la 14ème législature. Du coup, il devient le dauphin constitutionnel.
L'OPPOSITION BOYCOTTE LE VOTE DU PRÉSIDENT DE L'ASSEMBLÉE
Le scrutin a démarré avec retard, l’opposition exigeant notamment le départ des ministres élus députés, le député-maire de Dakar, Barthélémy Dias fustigeant notamment le format de l’élection pour la présidence du Parlement
Les députés de l’opposition ont boycotté le vote de l’élection du président de l’Assemblée nationale et des membres du bureau de l’institution, qui vient de démarrer, à l’occasion de l’ouverture, ce lundi, de la 14ème législature, a constaté l’APS.
Le scrutin a démarré avec retard, l’opposition exigeant notamment le départ des ministres élus députés, le député-maire de Dakar, Barthélémy Dias fustigeant notamment le format de l’élection pour la présidence du Parlement.
"J’ai remarqué qu’au moins quatre collègues de l’opposition n’avaient, dans leur enveloppe reçue, que les candidatures de Mamadou Lamine Thiam, Amadou Mame Diop et celle de Ahmed Aïdara", a-t-il dénoncé.
Pour permettre la reprise des travaux, qui ont connu un long blocage, la présidente de séance, Aida Sow Diawara, a requis la présence de gendarmes dans l’hémicycle.
L’entrée des forces de l’ordre a fait monter la tension d’un cran. La présidente de séance, après avoir essuyé des jets de bouteilles d’eau, a été évacuée par les gendarmes qui ont demandé en vain aux députés de regagner leur place. Finalement, les travaux ont pu reprendre mais sans la participation de l’opposition, qui a choisi de boycotter le scrutin.
Au total, quatre candidatures ont été reçues lundi par la présidente de séance, pour le poste de président de l’Assemblée nationale.
L’installation des députés devant siéger à l’Assemblée nationale durant la 14e législature, initialement prévue à 10h, s’est ouverte à 14 heures 39 minutes. Le vote pour l’élection du président de l’institution se déroule à bulletin secret.
Après la mise en place du bureau, les députés vont constituer les commissions.
L’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, 96 ans, élu sous la bannière de la coalition Wallu Sénégal, ne siégera pas à l’Assemblée nationale. Il a été remplacé par Saliou Dieng.
VIDEO
DES FORCES DE L'ODRE CONVIÉS À L'HÉMICYCLE
C’est une scène inédite qui s’est produite à l’Assemblée ce lundi lors de l’installation des députés de la nouvelle législature. Face au blocage des travaux suite à des questions de procédure, les gendarmes sont intervenus pour faire régner l’ordre
C’est une scène inédite qui s’est passée à l’hémicycle ce lundi lors de l’installation des députés de la nouvelle législature. Face au blocage des travaux suite à des questions de procédure, les gendarmes sont intervenus pour faire régner l’ordre.
D’ailleurs, ce fait est prévu par le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui prévoit, en son article 5 » que « Le Président, seul, a la police de l’Assemblée. Il est chargé de veiller à la sûreté intérieure de l’Assemblée. Il peut, à cet effet, requérir la Force armée et toutes les autorités dont il juge le concours nécessaire. Cette réquisition peut être adressée directement à tous officiers et fonctionnaires qui sont tenus d’y déférer immédiatement, sous les peines prévues par la loi (article 3 de l’ordonnance n° 60-l4 du 3 septembre 1960). Il peut faire expulser de la salle des séances ou faire arrêter toute personne qui trouble l’ordre ».
Le président n’étant pas encore élu, cette prérogative revient à la présidente de séance, Aïssatou Sow Diawara.