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9 août 2025
MULTIPLE PHOTOS
LE PRIX DE L'ENGAGEMENT
Le Chef de l’État a remis l’insigne du Lion au Président de l’Assemblée nationale, aux membres du Cabinet présidentiel et à d’autres Sénégalais qui se sont distingués notamment dans la réalisation du Train express régional (Ter).
Le Chef de l’État a remis l’insigne du Lion au Président de l’Assemblée nationale, aux membres du Cabinet présidentiel et à d’autres Sénégalais qui se sont distingués notamment dans la réalisation du Train express régional (Ter). La cérémonie officielle a eu lieu le vendredi 28 octobre, au Palais de la République.
Selon le service de la Communication de la Présidence de la République, le Président Macky Sall offre, à travers cette décoration, des « modèles de loyauté, de dévouement et d’engagement » au service de la République.
LE RETARD DES BUS SERA DÉSORMAIS UN PASSÉ
Le nouveau directeur général de Dakar Dem Dikk, Oumar Sylla, s’est prononcé sur le retard des bus constaté à Dakar. Il a commencé par remercier les populations de Dakar qui, dit-il, ont été très indulgentes à l’égard de Dakar Dem Dikk.
Le nouveau directeur général de Dakar Dem Dikk, Oumar Sylla, s’est prononcé sur le retard des bus constaté à Dakar. Il a commencé par remercier les populations de Dakar qui, dit-il, ont été très indulgentes à l’égard de Dakar Dem Dikk. « Elles sont compréhensives par rapport à tous les problèmes que nous avons. Aujourd’hui, un bus peut être dans une situation de retard qui n’est pas tout à fait acceptable par rapport au service qu’on devrait rendre à la population de Dakar. Désormais, ça sera un passé parce que tous les jours nous sommes en train d’injecter de nouveaux bus. La direction technique, la direction d’exploitation et tous les services de Dakar Dem Dikk sont en train de travailler pour qu’on augmente le service de jour en jour », a-t-il dit lors d’un « set setal » organisé, ce samedi, au dépôt de Mermoz.
Revenant justement sur cette cérémonie, il a souligné qu’on parle de « setal sam louniou bokk ». « Cela détermine que Dakar Dem Dikk Ñioun nioko bokk et on doit œuvrer pour que cette société avance dans ce sens là. Aujourd’hui, je vois un engagement total de tous les employés qui détermine que ce n’est pas seulement venir pour faire du « set setal ». C’est plus que ça. C’est un engagement total pour dire désormais que Dakar Dem Dikk sera dans une situation de progression, de redressement permanent pour que cette société soit une structure où toutes les populations du Sénégal souhaitent y travailler », a-t-il dit. Avant de poursuivre : « la population du Sénégal nous attend pour un service et le chef de l’état aussi nous attend pour qu’on ait un service adéquat pour toutes les populations du pays. Donc, nous pouvons acter qu’aujourd’hui que tout le monde est derrière son directeur général et avec l’aide de l’État nous sommes certains que nous allons redresser cette société ».
Cette cérémonie, ajoute-t-il, symbolise qu’il n’y a pas de clans à Dakar Dem Dikk. « Cette société nous appartient tous et nous devons inclure tout un chacun. C’est pour cela que je vais prendre en considération toutes les attentes et suggestions qui émanent des employés de DDD et avec ça nous allons définir un plan d’action pour redresser cette société », a-t-il déclaré.
VERS UN OBSERVATOIRE POUR LE FINANCEMENT DE L’ÉDUCATION EN AFRIQUE
La Campagne mondiale pour l’éducation (CME) a décidé de mettre en place à titre expérimental un Observatoire pour le financement de l’éducation dans certains pays africains notamment
Dakar, 29 oct (APS) - La Campagne mondiale pour l’éducation (CME) a décidé de mettre en place à titre expérimental un Observatoire pour le financement de l’éducation dans certains pays africains notamment, a-t-on appris de son chargé de programme pour l’Afrique, Wolfgang Leumer.
Cet observatoire va permettre de disposer d’une plateforme de données et d’informations sur les ressources disponibles, les gaps et les stratégies pour trouver de nouveaux fonds, a expliqué M. Leumer dans un entretien avec l’APS, en marge du 11e Forum politique régional sur les politiques éducatives clôturé vendredi, à Dakar.
Sa mise en place est en bonne voie avec une phase test prévue dans des pays comme la Somalie, la Tanzanie et le Honduras, dans l’objectif de reproduire ce modèle dans d’autres pays d’Afrique, selon Wolfgang Leumer.
A l’en croire, une plateforme d’informations permettrait "une lisibilité’’ de "toutes les informations disponibles dans un pays en matière de financement, d’investissements et surtout d’identifier des pistes de mobilisation de fonds".
A traves cet observatoire, il s’agit d’accompagner les pays concernés à disposer d’informations autres que celles fournies annuellement par le Rapport mondial sur l’éducation de l’Institut des statistiques de l’UNESCO.
"Ce sera une plateforme où toutes les informations sur les finances, les taxes, les dettes et autres données seront stockées", a précisé Wolfgang Leumer.
Sur la question du financement de l’éducation, il a plaidé pour "plus de ressources pour le Réseau africain de campagne pour l’éducation (ANCEFA) qui appuie les coalitions nationales’’ pour les aider "à dérouler des activités" visant la promotion d’une "éducation de qualité pour tous les enfants sans aucune discrimination".
"Membre fondateur de la CME, voix de la société civile en Afrique, ANCEFA ne reçoit pas de financement de la part de +Education Out Loud+ (Education à haute voix), un programme de OXFAM et du Partenariat mondial pour l’éducation", a souligné M. Leumer.
Il a indiqué que des initiatives seront prises par la CME pour que les fonds en place au niveau international puissent bénéficier au Réseau africain de campagne pour l’éducation pour tous
"Si la partie africaine de la Campagne mondiale pour l’éducation est sous financée, cela affaiblit ses interventions au niveau des pays où elle travaille avec les coalitions nationales", a souligné Wolfgang Leumer, relevant que "des rectificatifs doivent être apportés à ce manque de ressources".
La Campagne mondiale pour l’éducation pour tous (CME) a pour mission d’organiser le plaidoyer sur la recherche et de renforcer la capacité des organisations représentant les populations marginalisées, selon son chargé de programme pour l’Afrique.
PAR Jean-Baptiste Placca
DADIS CAMARA ET SON HONNEUR
Lorsqu'un ex-putschiste se soucie davantage des égards qu'il estime dus à son rang qu'aux souffrances infligées aux Guinéennes et aux Guinéens
Un mois après l’ouverture du procès sur les massacres du 28 Septembre 2009, les Guinéens ont eu droit, cette semaine, à quelques bouts de vérité, de la part de l’aide de camp du capitaine Dadis Camara, à l’époque. Cette brèche dans la stratégie de dénégation convenue par les accusés n’indique-t-elle pas que ce procès va peut-être enfin s’engager vers un peu plus de sincérité ?
Jusque-là, les accusés narguaient les victimes avec leurs non réponses. Et « Toumba » Diakité s’est un peu oublié, en effet. Mais, il semble avoir déjà repris ses esprits. Comme si tous étaient persuadés qu’à force de se taire en chœur, ils finiraient par convaincre la cour de se ranger à leur logique, pour conclure qu’il n’y a eu, finalement, rien de très grave, ce jour-là, dans le stade et tout autour. Et pourtant ! 157 morts, des centaines de blessés, sans compter ces femmes traquées, violentées et violées en nombre. La justice est une nécessité. Il reste à espérer qu’elle se donnera le temps de ne pas bâcler ce procès. Ce serait un tel désastre, pour la Guinée, si tout cela devait ne consister qu’à calmer les victimes, pour réhabiliter quelque accusé à ne pas mécontenter, sous prétexte qu’il pèserait d’un poids ethnique, politique ou autre.
Dadis Camara a prévenu qu’il était là pour laver son honneur. Il doit donc, lui aussi, désirer la vérité…
Mais, au-delà du verdict de cette cour, il y a, ce que l’on appelle la responsabilité. En politique, cela s’assume. C’est le chemin de l’honneur. Les faits, ici, c’est d’abord le contexte et l’objet de ce rassemblement. À la mort du président Lansana Conté, en décembre 2008, Dadis Camara s’est emparé du pouvoir. Un coup d’État contre un mort. Tout heureux d’avoir ainsi vaincu sans péril, il s’exhibe quotidiennement dans le clinquant de sa condition inespérée de nouveau roi. L’opinion africaine s’amusait alors de ce qu’elle décrivait comme « le Dadis Show ». Pas vraiment fiers du sort si cruel qui s’acharnait ainsi sur leur pays, les Guinéens étaient dans leurs petits souliers.
Mais, lorsque Dadis a laissé entendre qu’il pourrait bien se porter candidat à la présidence de la République, opposition, société civile, citoyens ordinaires se sont levés pour contrarier son projet. Ils se donnent rendez-vous le 28 septembre, date anniversaire du fameux « non » de Sékou Touré au général de Gaulle.
Pour éviter toute surprise, ils avaient choisi un lieu clos, au lieu des artères de Conakry. Mais, ils ne risquaient pas moins de compromettre les visées du capitaine. On a donc envoyé des soldats sans scrupules les traquer dans le stade. Et cette responsabilité, personne n’a le courage de l’endosser.
NON À LA PROMOTION DE LA CULTURE DU VIOL DANS LE CINÉMA AFRICAIN
Nous dénonçons avec la dernière énergie les organisateurs du salon du cinéma au feminin qui laissent concourir un court métrage propageant de fausses informations sur le viol et nourrit la culture du viol au Togo
Quoique nous soyons toutes favorables au développement d’initiatives visant à promouvoir le travail des femmes dans tous les secteurs de la vie économique et sociale, il n’est pas question de cautionner des travaux qui portent atteinte directement aux lois que nous avons adoptées, dans nos pays respectifs, pour protéger les femmes et les filles des violences sexistes et sexuelles. Cela d’autant plus lorsque ces mises en images attentent à la dignité humaine en faisant porter aux victimes de crime de viol la charge de la faute.
À ce jour, le monde dénombre 205 230 viols déclarés, pour la seule année 2022. Selon ONU femme, une femme sur trois est victime de violences physiques et/ou sexuelles dans le monde tous les jours. Ce phénomène criminel n'est donc pas un enjeu mineur que l’on peut se permettre de traiter avec légèreté ou par des personnes n'en ayant manifestement aucune connaissance. C’est pourquoi nous dénonçons avec la dernière énergie les organisateurs du salon du cinéma au feminin qui laissent concourir un court métrage qui propage de fausses informations sur le viol et nourrit la culture du viol au Togo.
Nous avons été stupéfaites de constater ce jour, la mise en circulation dans les réseaux sociaux, du trailer d’un film dont le titre est Mea culpa. Il s’agit de la bande annonce d’un film dans lequel une jeune fille victime de viol fait son mea culpa auprès de ses parents pour avoir été violée du fait de ses agissements sur les réseaux sociaux, jugés non conforme à l’attendu social. Il est explicitement fait mention d’un lien de causalité entre sa présence sur les réseaux sociaux et son travail d’influence et le viol qu’elle a subi de deux hommes, de nuit, en extérieur.
Au Togo, l’article 211 et suivants disposent que : Le viol consiste à imposer par fraude, menace, contrainte ou violence des relations ou pénétrations sexuelles à autrui. (Art 212) : Toute personne auteur de viol est punie d’une peine de réclusion criminelle de cinq (05) à dix (10) ans et d'une amende de deux millions (2 000 000) à dix millions (10 000 000) de francs CFA. S’agissant de la relation sexuelle imposée par la violence, la contrainte ou la menace par un conjoint à un autre, elle est punie d’une amende de deux cent mille (200 000) à un million (1 000 000) de francs CFA ou de sept cent vingt (720) heures de travail d’intérêt général. En cas de récidive, la peine est de dix (10) à douze (12) mois d’emprisonnement et d’une amende d’un million (1 000 000) à cinq millions (5 000 000) de francs CFA. (Art 213) : Les peines prévues à l’article précédent sont la peine de réclusion criminelle de dix (10) à vingt (20) ans et une amende de cinq millions (5 000 000) à vingt millions (20 000 000) de francs CFA si : 1) les relations sexuelles ont été imposées par plusieurs auteurs à une même victime ; 2) le viol a occasionné une grossesse ; 3) les violences exercées ont occasionné une maladie ou une incapacité de travail excédant six (06) semaines ; 4) le viol est commis par une personne agissant en état d'ivresse manifeste ou sous l'emprise manifeste de produits stupéfiants. 5) par une personne qui a abusé de l’autorité que lui confèrent ses fonctions. (Art 214) : La peine prévue à l’article précédent est également appliquée lorsque le viol a été commis : 1) sous la menace d’une arme ; 2) par un ascendant légitime, naturel ou adoptif de la victime ou les ascendants directs de ceux-ci ; 3) par une personne ayant autorité sur la victime ; 4) par une personne qui a abusé de l’autorité que lui confèrent ses fonctions. (Art 215) : Lorsque le viol est commis sur une personne particulièrement vulnérable, en raison notamment de sa minorité, son âge avancé, un état de grossesse, une maladie, une infirmité ou une déficience physique ou psychique, l’auteur est puni d’une peine de vingt (20) à trente (30) ans de réclusion criminelle. (Art 216) : Toute personne coupable de viol est punie du maximum de la réclusion criminelle à temps lorsque le viol est précédé, accompagné ou suivi d'actes de torture ou de barbarie ou a entraîné la mort de la victime.
La loi ne retient que la fraude, la menace, la contrainte ou la violence exercées sur la victime qui ne sont pas corrélatives à un comportement ou à un autre de celle-ci mais aux torts exclusifs de l’auteur. Elle sous-entend de plus le non-consentement de la victime peu importe le ou les comportements précédents qui ne valent pas consentement à être agressée quels que soient les liens qui unissent les deux personnes. Enfin, la loi considère que cette infraction a des conséquences sur la santé de la victime et des conséquences psychosociales avec la survenue d’une grossesse au décours de ce crime. Dès lors supposer que la victime aurait d’une manière ou d’une autre demandé à se faire agresser sexuellement ne repose sur aucun fondement juridique. Supposer que la victime par son comportement a incité l’auteur de viol à commettre sur sa personne un acte d’une telle gravité ne repose pas plus sur un fondement légal. Supposer que la victime devrait se sentir coupable d’une agression qu’elle a subi est donc d’une inanité sans borne.
Outre les effets susmentionnés concernant la santé physique d’une victime de viol, il n’est pas fait mention que ce crime enlève vingt (20) années d’espérance de vie à une victime. De plus les effets psychiques à long terme ne sont pas plus connus par la loi togolaise. Or le viol induit chez 80% des victimes des troubles psychiques graves pouvant aller d’un état de sidération mentale à l’éclosion de maladies mentales du registre psychotique, qui sont les maladies mentales chroniques les plus difficiles à traiter. Au surplus, le viol modifie les perceptions de soi et de l’environnement des victimes et conduit ces dernières à adopter des comportements allant de l’évitement et du repli social aux conduites à risque suicidaire voir au suicide.
Pour les personnes ayant vécu ce traumatisme grave, les suites psychosociales sont tout aussi graves car, dans nos sociétés ultra violentes avec les femmes, il est parfaitement connu et documenté que les victimes de viol sont discriminées, pointées du doigt et exclues du groupe social. Cela sous le prétexte qu’il leur revient de s’assurer que rien de fâcheux ne leur arrive. Comme si elles pouvaient être tenues responsables des actes posés par des agresseurs. Cet état de fait pèse comme un poids permanent sur la santé mentale de toutes les femmes togolaises et sa stabilité mais encore davantage s’agissant des victimes.
En conséquence, il est bien évident que lorsque des victimes de viol sont exposées à un environnement ultra violent à leur égard, véhiculant des représentations fausses, dégradantes et humiliantes à leur endroit, il existe des processus sociaux de re-victimisation qui obèrent leurs possibilités de sortie du trauma. En effet, cela met à feu la totalité des troubles dont elles souffrent voire fixe les traumatismes de manière quasi irréversible. Ces représentations erronées équivalent à une réédition de leur propre traumatisme pour certaines et/ou à des traumatismes cumulatifs pour d’autres. La prise en charge psychologique et psychiatrique s’en trouve particulièrement mise à mal. Nous sommes donc toutes et tous responsables par nos paroles, nos actes, nos pensées, nos représentations de l’aggravation ou non de leur état. Au surplus, on ne peut valablement pas leur demander de se sentir coupables d’un crime qu’elles ont subi ni dans la réalité ni même dans une fiction quel que soit l’angle que le cinéaste ait voulu adopter pour évoquer ce sujet. Ainsi il n’est pas pensable de laisser développer des supports cinématographiques qui ruinent les efforts de ces femmes pour se remettre de leurs traumatismes, pas plus que de ruiner les efforts consentis par le gouvernement et toutes les organisations des droits humains concernant cette question.
En derniere analyse, nos sociétés sont héritières de traumatismes graves dont l’exacerbation de la violence à l’égard des personnes vulnérabilisées est symptomatique. Il nous appartient de faire un travail urgent sur nous-mêmes et de freiner tout comportement visant à porter atteinte à notre dignité humaine et particulièrement à l’intégrité de nos corps. Pour ce qui concerne le viol des femmes, il est implicitement et explicitement autorisé par la permissivité de nos sociétés aux traitements dégradants à l’égard des femmes. Il est autorisé par l’idée de la domination d’un genre humain sur un autre genre humain lui octroyant des privilèges de droits divins. Il est autorisé par le rapport de force existant entre les hommes et les femmes glorifié et valorisé dans des productions culturelles (tel que le cinéma) ou des traditions qui tardent à disparaitre. Il est autorisé par l’idée généralement admise que le corps des femmes est à la libre disposition des hommes mais qu’elles sont responsables de ce qui leur arrive. Il est encore autorisé par l’idée répandue d’une pulsionnalité masculine conquérante, violente et sans limite au risque de l’homosexualité. Il est autorisé par l’idée qu’une jeune fille/femme par sa vêture, ses fréquentations, son travail ou tout autre velléité d’indépendance est responsable du viol qu’elle subit. Il est autorisé par l’indifférence réservé aux crimes et délits commis contre des femmes et des filles. Il est autorisé par le sensationnalisme des médias qui exposent les victimes plus que les auteurs. Il est autorisé par la clémence réservée à ces actes quand ils arrivent devant nos juridictions. Il est enfin autorisé parce que la sociologie, depuis les années 70, ne cesse de rappeler derrière le concept de culture du viol.
Si nous ne voulons pas assumer que nos sociétés promeuvent le viol, il nous faut travailler tous ensemble à éradiquer tout comportement, toute idée, toute croyance, toute norme sociale qui encourage implicitement ou explicitement le viol. C’est pour toutes ces raisons que nous demandons solennellement, nous toutes féministes africaines, le retrait du film Mea culpa du concourt du court-métrage de l’édition togolaise du salon du cinéma au féminin.
Naya Nakeba Yamina Goudiaby, étudiante en droit, féministe radicale
Elgas, journaliste et écrivain
Jean Noël Mabiala, PhD en sciences du langage – Président fondateur du centre de recherche et de formation FC-ONLY, spécialiste des questions d’interculturalité et du rapport à l’autre
Pour les Pays-Bas
Loes Oudenhujisen, doctorante en études africaines, Féministe
Par Nioxor TINE
VEHICULE DE FONCTION POUR LES DEPUTES : L’OPPOSITION NE DOIT PAS DECEVOIR
Encore quelques mois, et le Palais présidentiel devrait changer de locataire !
Encore quelques mois, et le Palais présidentiel devrait changer de locataire !
Bien sûr, l’actuel occupant semble très peu pressé de partir. Il aimerait bien rester, encore un peu, au moins cinq ans, peut-être un peu plus, le temps, sous prétexte, de s’assurer que nos nouvelles ressources sont bien gérées, de toucher sa part de dividendes de la nouvelle manne pétrolière et gazière, et d’en faire profiter ses amis de l’étranger.
Tout le monde est tenu de respecter la loi Seulement, il y a un hic !
A l’instar d’un travailleur appelé à faire valoir ses droits à la retraite, devant quitter définitivement son poste de travail officiel, un Président, élu sous le régime de la limitation des mandats à deux, ne saurait postuler à un troisième, sauf à violer la loi. De fait, on ne peut que regretter que toute la Nation soit tenue en haleine par son premier magistrat, qui pense qu’il lui revient de décider, s’il doit se conformer à la loi, c’est-à-dire aux dispositions constitutionnelles régissant le nombre et la durée des mandats.
Ce maatey au sommet de la République n’est pas sans conséquence, surtout si l’on considère que les plus hautes autorités de notre pays doivent donner le bon exemple aux autres citoyens. Cela aiderait beaucoup à inculquer aux jeunes générations, un sens civique élevé dont on voit, à travers plusieurs signes, -ne serait-ce que les dérives sur le net- qu’il commence à faire terriblement défaut.
Quand le troisième mandat devient facteur de confusion
De plus, cette problématique de limitation des mandats commence à peser lourdement sur les destinées de nos jeunes nations et fausse considérablement le jeu politique, surtout au regard des enjeux fondamentaux que sont les questions d’approfondissement de la démocratie, incluant la refondation institutionnelle, de souveraineté économique et de redistribution équitable des ressources.
C’est ainsi qu’en 2012, le remarquable travail des Assises nationales a sombré dans le tumulte de la lutte contre le troisième mandat du Président Wade, et un outsider que personne n’attendait a été propulsé au-devant de la scène. En effet, en faisant du dégagisme une fin en soi (le tout sauf Wade), on a relégué les discussions programmatiques à l’arrière-plan. Cela s’est traduit par une méga-coalition basée non sur des convergences programmatiques, mais sur un unanimisme grégaire autour des directives du nouvel homme fort peu intéressé par les problématiques discutées par les Assises.
Deux mandats… de régression démocratique !
De fait, on a pu constater les limites d’une telle approche, depuis l’avènement du Président Macky Sall au pouvoir, avec l’instauration d’un régime reposant sur l’instrumentalisation des différentes institutions aux fins de confiscation du pouvoir d’Etat. A titre d’exemples, on a noté une accentuation du caractère godillot du Parlement, une reddition des comptes transformée en règlement de comptes, beaucoup d’acquis du Code électoral consensuel de 1992 remis en cause, avec l’introduction de la loi inique sur le parrainage pour éliminer les adversaires politiques à la Présidentielle de 2019.
Mais depuis février-mars 2021, le syndrome du canard boiteux (lame duck) est en train de faire ses effets, se traduisant par une perte progressive d’autorité et de crédibilité du régime de Benno bokk yakaar illustrée par des grèves, des soulèvements populaires et des revers électoraux répétés.
Du Bokk yaakaar au Tass yaakaar !
Tant et si bien que le bloc monolithique de la coalition présidentielle, d’une durée de vie exceptionnellement longue, commence, enfin, à se fissurer et se scinder en 2 camps.
D’un côté, on trouve des hommes politiques lucides, faisant preuve de réticence vis-à-vis de cette option de forcing sur le troisième mandat, car s’étant rendu compte du caractère improductif et stérile d’une démarche de remise en cause permanente des normes de l’Etat de Droit et de nos traditions démocratiques.
De l’autre, il y a des inconditionnels de la manière forte et d’une ligne de confrontation avec l’opposition, communément désignés sous le vocable de faucons. Ils soutiennent les manœuvres de diabolisation, voire les cabales contre des leaders de l’opposition, les opérations de propagande aveugles, les manipulations du Code électoral, les tripatouillages de la Constitution et bien sûr la grande escroquerie du troisième mandat, rebaptisé deuxième quinquennat.
Une opposition atteinte par le virus électoraliste
Quand on regarde du côté de l’opposition, on ne peut s’empêcher de constater une prédominance de préoccupations électoralistes sur celles programmatiques.
Alors que le rapport de forces n’a jamais été aussi favorable à la survenue d’un nouveau changement de régime dont on espère qu’il ne s’agira pas d’une simple alternance de plus, on ne voit nulle part d’esquisse de concertation sur un éventuel programme commun, à mettre en œuvre, en cas de victoire d’un candidat de l’opposition à la prochaine Présidentielle de 2024.
Au contraire, certains candidats se sont lancés dans des tournées électorales dont on se demande parfois si c’est une offre politique alternative ou un nouveau profil de présidentiable, qu’ils mettent le plus en avant. Par ailleurs, on observe également un foisonnement de candidatures individuelles, tout à fait légitimes du reste, mais donnant l’air de sortir du néant et parfois même d’être un peu prétentieuses, car reposant sur des victoires électorales acquises dans le cadre de larges coalitions, qu’on cherche alors à instrumentaliser comme rampes de lancement. Une autre faiblesse de la démarche des partis d’opposition est le manque de prise en compte de revendications économiques et sociales et de jonction avec les luttes populaires.
Si on veut, au-delà des alternances classiques, qui ont montré leurs limites, en arriver à une véritable alternative sociopolitique, à l’issue de l’élection présidentielle de 2024, il est grand temps d’œuvrer pour l’actualisation et la mise en œuvre des conclusions des Assises nationales et des recommandations de la Cnri.
JOEL EMBIID, LE TALENT CAMEROUNAIS LORGNÉ PAR LA FRANCE ET LES ÉTATS-UNIS
Le natif de Yaoundé dispose désormais de la double-nationalité française et américaine. L’une des plus grandes stars de la NBA voit ainsi ses options s’élargir en perspective d’une carrière internationale
Joel Embiid, qui compte parmi les meilleurs joueurs de la planète, n’a toujours pas la moindre sélection au compteur au plan international. Mais cette situation risque de changer sous peu.
En dehors de sa nationalité camerounaise de naissance, le pivot de 28 ans est également naturalisé américain. Un choix logique selon l’intéressé vivant aux États-Unis depuis plus d’une décennie. C’est en effet au pays de l’Oncle Sam, loin de son Yaoundé natal, qu’Embiid a fait la rencontre du basket-ball de haut niveau après avoir tapé dans l’œil des recruteurs lors d’un tournoi de détection de talents au Cameroun en 2011.
Bataille France-USA
"Je suis ici depuis longtemps. Mon fils est Américain. J’avais l’impression de vivre ici. Alors j’ai dit pourquoi pas ?", a-t-il déclaré fin septembre dans un entretien avec l’agence de presse américaine AP à propos de sa citoyenneté américaine.
Le meilleur marqueur de la NBA lors de la saison écoulée, et par ailleurs, le premier non-Américain de l’histoire à réaliser une telle performance, pourrait donc prochainement fouler les parquets avec la team USA, l’équipe nationale de basket des États-Unis.
Mais ce choix n’est pas encore acté. Puisque la vedette des Sixers jouit aussi de la citoyenneté française. Après en avoir exprimé depuis plusieurs années son
désir d’être français, il a finalement obtenu la nationalité tricolore début juillet 2022.
Joueur courtisé
La star des Sixers de Philadelphie n’a pas encore annoncé son choix entre les États-Unis et la France, préférant travailler pour l’heure à retrouver une bonne forme physique après sa blessure de fin de saison dernière. Ceci dit, l’heure du choix ne saurait tarder du fait des échéances internationales qui pointent à l’horizon. D’abord le Mondial de basket en 2023 et ensuite les JO de Paris un an plus tard.
" Je pense qu’il devrait jouer pour nous", a déclaré récemment à la presse, l’entraîneur des Bleus Vincent Collet. Un appel du pied semblable à celui déjà lancé par plusieurs joueurs de l’équipe de France ces derniers mois.
Dans tous les cas, la perspective de voir Joel Embiid évoluer sous un autre maillot que celui des Lions n’enchante pas tout le monde au Cameroun. Plusieurs internautes avaient fait exprimé avec véhémence leur mécontentement au moment de l’annonce de sa naturalisation comme français. Quant au sélectionneur national Sacha Giffa, il a évoqué un acte "triste pour le continent africain".
LA NOUVELLE VIE DE L’UCAS BAND DE SEDHIOU
Après plusieurs années d’absence, l’Ucas Jazz Band de Sédhiou retrouve la scène dakaroise
Après plusieurs années d’absence, l’Ucas Jazz Band de Sédhiou retrouve la scène dakaroise. En concert ce soir à l’Institut culturel français, l’orchestre, formé en 1959, a refait peau neuve et se présentera devant le public, avec de jeunes musiciens qui sont venus reprendre le flambeau et tenir la main aux aînés.
C’est l’une des plus anciennes formations musicales du pays. L’Union culturelle, artistique et sportive (Ucas) a été fondée en 1959 dans la ville de Sédhiou. Des décennies plus tard, l’orchestre continue de survivre et de défendre des valeurs propres à cette région. Ce samedi, la bande, au complet, a rendez-vous avec le public dakarois à l’Institut culturel français. En prélude à ce spectacle, les membres de l’orchestre ont rencontré la presse hier pour évoquer ce concert qui va marquer le retour sur scène de ces artistes du Sud qui ont longtemps animé la scène musicale sénégalaise et africaine. Sur 14 musiciens du groupe originel, 8 sont décédés. Aujourd’hui, les gardiens du temple ne dérogent pas à la trajectoire tracée par leurs aînés. «On ne veut pas qu’on parle de l’Ucas au passé», indique Amadou Lèye Sarr, plus connu sous le sobriquet de Conseil. L’intégration d’une jeune garde de musiciens dans l’orchestre a redonné du sang neuf. Mais, l’Ucas reste la même formation, ancrée dans la défense des traditions et cultures de la Casamance. «Des pans entiers de la tradition se perdent, à l’image du Jambadong. C’est la danse des feuilles, mais il arrive d’y assister maintenant sans qu’aucune feuille ne soit brandie alors que c’est l’essence même de cette danse», explique le doyen. Ce souci de valoriser la culture de son terroir a été à l’origine de la création du groupe le 4 octobre 1959. Avec trois médailles d’or remportées à la Semaine nationale de la jeunesse, l’orchestre a représenté le Sénégal dans plusieurs festivals et tournées à travers le monde. Ces dernières années, l’orchestre s’était fixé en Gambie sur demande de l’ancien Président Yaya Jammeh, qui était un fan de la musique de l’Ucas. Une période faste, à en croire Amy Guèye Ndiaye qui compte une trentaine d’années de présence dans l’orchestre. Danseuse et choriste, c’est toute jeune qu’elle a rejoint «ses pères et oncles», après avoir abandonné les classes. «Ils n’avaient personne pour danser et j’ai arrêté le théâtre pour les rejoindre. Une autre amie faisaient les chœurs.»
Amadou Lèye Sarr, Conseil, a vécu les premiers instants de l’aventure. Aujourd’hui, il est un des doyens du groupe, qui s’est refondé en intégrant de jeunes talents. «On ne veut pas qu’on parle de l’Ucas au passé, et tant qu’on dira Ucas, il y aura quelqu’un pour la représenter. Et nos enfants sont en mesure de faire tout ce que nous avons pu faire», souligne-t-il. A l’image de ce rajeunissement des membres, l’ouverture est au rendez-vous et le groupe ne dédaigne aucune mélodie ni aucun genre musical. Mamadou Lamine Diaité est l’un de ces jeunes qui ont intégré le groupe depuis 2017. Percussionniste et batteur, il a conscience de faire partie d’une œuvre profondément ancrée dans la culture mandingue. Plus qu’un orchestre, Ucas Band est une école de vie, rappelle-t-il. Des chansons emblématiques comme Na fanta kassila ont été écrites par son père. Et au reggae, au mbalakh, au zouk ou à la musique cubaine, l’orchestre tourne comme une horloge. Tous les jours, de 10h à 14h, du lundi au jeudi, les membres se retrouvent pour répéter.
La rançon de l’éloignement
Malgré son grand âge, l’Ucas Jazz Band a beaucoup souffert de son éloignement du centre qu’est Dakar. Et aujourd’hui, le vieux Amadou Lèye Sarr en garde une certaine amertume. «L’Ucas a vécu les 3 éditions du Festival mondial des arts nègres en 1966, au Nigeria, et à la dernière édition ici, à Dakar. On représentait le pays, mais des orchestres, venus uniquement pour animer, ont eu des cachets plus élevés», dénonce-t-t-il. Cela n’est que la partie visible des écueils que les musiciens de Ucas ont du traverser. «Un orchestre qui remporte un trophée de meilleur orchestre et qui n’a reçu aucune subvention et n’a jamais été désigné pour représenter le pays…», ajoute le vieux Conseil. Mais aujourd’hui, l’Ucas ouvre une nouvelle page de son histoire. Et le concert de ce soir va sans nul doute marquer l’esprit des Dakarois.
IL EST JUSTE QUE LA POPULATION AFRICAINE OBTIENNE LE DROIT DE VOYAGER COMME LES AUTRES
Miriam Valiani est une anthropologue italienne très engagée et qui milite en faveur d’une migration sûre, ordonnée et régulière - ENTRETIEN
Propos recueillis par Pape Moussa DIALLO |
Publication 29/10/2022
Miriam Valiani est une anthropologue italienne très engagée et qui milite en faveur d’une migration sûre, ordonnée et régulière. Elle prône l’égalité du droit entre citoyens du monde, notamment pour ce qui est de la facilitation des populations africaines à voyager librement sans contraintes comme les autres citoyens (Européens en particulier). Mme Valiani connait assez bien le Sénégal pour l’avoir visité à plusieurs reprises et y avoir séjourné quelques mois pour effectuer des recherches pour sa thèse, centrées sur les conditions de vie dans les villages aurifères de la région de Kédougou. Entre autres, elle a enseigné la langue italienne aux migrants, dans deux centres d’accueil près de sa ville natale, Arezzo, en Toscane. Dans cette interview, elle aborde sans prendre de gants, la complexité de la question migratoire, les rapports entre l’Europe et l’Afrique, la nécessité de respecter le droit pour rendre effective la possibilité de se mouvoir de toutes les personnes. Elle revient en outre sur l’application de la réciprocité sur l’octroi du visa et s’inscrit en faux contre toute idée ou personne vantant l’Europe comme étant un eldorado.
Comment analysez-vous la situation de la migration de l’Afrique vers l’Europe ?
L’Afrique a souvent été présentée comme une terre marginalisée, déconnectée du reste du monde, pourtant, sur la durée, l’Afrique n’a cessé d’échanger avec l’Europe, l’Asie et après, les Amériques. Et, très classiquement, le rapport que les sociétés africaines entretenaient avec leur environnement extérieur influençait et façonnait leur organisation politique interne. La mise en dépendance, puis l’occupation des sociétés africaines ont procédé par petites touches, par le biais d’alliances instables entre élites locales et étrangères, autant que par la violence de la conquête. En fait, les acteurs dominants des sociétés subsahariennes ont incliné à compenser leurs difficultés à autonomiser leur pouvoir et à intensifier l’exploitation de leurs dépendants par le recours délibéré à une stratégie de dépendance envers certains sujets externes, leur assurant soutien politique et accumulation économique. Ce phénomène, désormais ancien mais, en quelque sorte, toujours présent, peut se résumer brièvement en deux ou trois mots: «clientélisme» et «économie politique rentière». Telles sont les dynamiques encore à la base des relations entre Etats africains et non africains, dynamiques qui font de l’Etat africain un appareil fonctionnel à la liquidation de son potentiel interne en échange de ressources économiques venant de l’extérieur, tout bien considéré modestes et mal redistribuées. C’est comme si le potentiel constructif de l’organisation étatique n’avait jamais été pleinement utilisé en Afrique. En effet, on parle souvent d’un «Etat-rhizome» : mais ce rhizome devrait commencer à fleurir en fournissant des protocoles d’intervention valables sur tout le territoire national, visant à résoudre concrètement les problèmes les plus urgents et à superviser leur mise en œuvre. Ces protocoles doivent rester valables au moins jusqu’à l’obtention des résultats escomptés, et ne pas changer constamment à chaque changement de gouvernement. La pandémie du Covid-19 a été considérée comme une urgence et a été traitée par l’élaboration de protocoles d’intervention rapides… A mon avis, d’autres problèmes, comme le chômage et la question du travail informel, devraient également être traités rapidement comme des urgences. En effet, le chômage crée le désir de migration et le travail informel, comme il n’est pas formellement reconnu, fait des travailleurs informels des personnes pas éligibles à l’obtention d’un visa pour voyager à l’étranger. Mais, encore plus, la raison pour laquelle la transformation du travail informel en travail formel doit être traitée rapidement en urgence, c’est que la formalisation du travail permet la fiscalité, c’est-à-dire le paiement des impôts, qui est important car il permet d’obtenir des fonds pour assurer l’Etat-providence. L’absence d’un Etat-providence fort qui garantit une éducation de qualité et la protection de la santé, par exemple, est une autre raison qui favorise le désir de migrer, parce que les gens craignent de ne pas pouvoir être pris en charge. Face aux pressions d’Etats forts et de multinationales encore plus fortes que les Etats eux-mêmes, les «Etats rhizomes» africains, pris individuellement, ont peu de chance d’affirmer leurs positions et leurs droits, même en cas de prise de conscience et de responsabilité par les classes dirigeantes africaines envers leurs peuples. C’est pourquoi je pense qu’il pourrait être prioritaire pour les Etats africains, de développer un projet sérieux de formation d’un ou plusieurs Etats fédéraux sur le continent africain. Etat ou Etats fédéraux formés par l’union de deux ou plusieurs Etats qui, tout en conservant une partie de leur souveraineté, sont unis politiquement, économiquement et territorialement. Pour faciliter le processus de développement de l’emploi formalisé et les recettes fiscales qui en découlent, il pourrait être utile de se concentrer sur la construction d’ouvrages majeurs tels qu’un réseau de voies ferrées à grande vitesse, à étendre progressivement à toute la surface du continent. Ces grands travaux devraient être faits en partenariat avec des entreprises étrangères, mais pas totalement confiés à des entreprises étrangères. Il faudrait favoriser la formation et le développement d’entreprises industrielles totalement africaines.
La migration des pays africains vers l’Europe est moins importante si l’on sait que plus de 80% des migrations africaines sont intra-africaines. Est-ce normal que l’Europe se victimise d’être envahie par les Africains ?
La tendance à la victimisation et la xénophobie doivent être remplacées par une prise de conscience et de responsabilité. Ce n’est pas une invasion, mais une question à résoudre de la meilleure façon possible pour le bien-être de tout le monde, à travers l’engagement partagé de tous les pays d’Europe et d’Afrique intéressés. Mais le bien-être des populations européennes doit être aussi protégé. A cet égard, il convient de noter qu’au fil du temps, les droits des travailleurs et leurs salaires se sont détériorés également parce que les travailleurs étrangers sont prêts à accepter de pires salaires et de pires conditions de travail. Sachant qu’ils arrivent souvent à en profiter au moins un peu, puisque leurs petites épargnes ont quand même une certaine valeur au pays d’origine où l’euro joue le rôle de monnaie forte. Les travailleurs européens n’ont pas cette perspective et ils ressentent une détérioration de leurs conditions de vie.
Quelle sorte de coopération migratoire devrait, selon vous, être priorisée pour rendre plus humaine la migration, surtout qu’elle soit un droit consacré ?
S’installer dans un nouveau pays n’est pas facile. L’acquisition d’une nouvelle langue, l’adaptation à un contexte socioculturel différent…, cela prend du temps. Trouver un emploi prend du temps, surtout quand le marché du travail est presque saturé, comme en Italie en ce moment historique. Je pense que la meilleure solution serait de donner la possibilité de venir en Europe avec un visa touristique de trois mois, à toute personne ayant un casier judiciaire vierge, et l’argent pour acheter un billet d’avion et couvrir les frais de subsistance pour la période concernée, afin que les gens puissent avoir la possibilité de comprendre ce que l’éventuel pays d’atterrissage pourrait leur offrir, et rentrer chez eux en toute sécurité s’il n’y a pas de chance de rester, et revenir plus tard le moment venu. Les billets d’avion sont relativement bon marché et souvent, les gens peuvent compter sur l’hospitalité de leurs amis et de leur famille pour la période du séjour. Au cas échéant, ils pourraient facilement louer une chambre pour la durée de leur séjour, comme tout le monde. Après tout, ce sont des dépenses qui pourraient être supportées par beaucoup de personnes à qui le visa est refusé. Il n’est pas correct d’avoir peur que les gens ne respectent pas l’échéance de leurs visas et de criminaliser les gens a priori. Celui qui ne se comporte pas correctement en subira les conséquences, comme tout le monde, et pourra éventuellement se voir refuser la possibilité d’obtenir un visa à l’avenir.
La migration irrégulière peut-elle être vaincue sans la levée des restrictions comme le visa pour les pays africains ?
Je ne pense pas que ce soit possible facilement. Il faut d’abord donner à chacun la même possibilité de voyager. Je pense qu’il est juste que la population africaine obtienne le droit de voyager comme les gens des autres pays.
Les pays africains ne devraient-ils pas exiger le visa aux ressortissants des pays européens qui l’exigent à leurs concitoyens ?
Je pense qu’il est légitime d’appliquer le principe de réciprocité.
Par quel mécanisme, selon vous, devrions-nous lutter efficacement contre l’émigration irrégulière ?
Augmenter les chances de migration/voyage régulière : voyages de loisirs et d’affaires, réunions de famille, bourses, échanges scolaires, entretiens d’embauche à distance, etc.
En Italie, on garantit à certains migrants, la protection internationale. Des fois, même lorsque le pays d’origine ne connait pas de conflits (guerres, catastrophes climatiques, pandémie, etc.). Est-ce que cela n’encourage pas quelque part les arrivées ?
Certes oui ! Mais c’est quand même une façon d’offrir une perspective à ceux qui se trouvent dans une situation précaire.
L’Europe offre-t-elle plus de perspectives aux migrants que leurs pays d’origine ?
Pour certains, les plus pauvres et les plus vulnérables dans leur pays d’origine, l’Europe pourrait offrir de meilleures perspectives, dans l’état actuel des choses. Mais, je pense que les pays africains ont un grand potentiel de développement et étant donné qu’en Europe la situation économique commence à être plus difficile que par le passé, beaucoup plus difficile…, il pourrait être plus intéressant, pour la plupart des gens, d’investir leurs efforts dans leur pays.
Que répondez-vous à ceux qui croient que l’Europe est un eldorado ?
L’Europe n’est pas un eldorado, l’Italie encore moins. Le taux de chômage des jeunes est de 25%, ceux qui ne sont pas au chômage ont souvent un emploi précaire et le salaire moyen en Italie est d’environ 1500 euros (cela signifie que la majorité de la population gagne environ 1500 euros par mois), un salaire uniquement de survie si l’on considère l’augmentation du coût de la vie : tant c’est vrai que de nombreux jeunes Italiens ne peuvent pas se permettre d’avoir des enfants parce qu’ils ne pourraient pas supporter les coûts que la naissance d’un enfant implique. Enfin, les horaires de travail sont intenses, en moyenne huit heures par jour pour 5 jours par semaine, avec une ou deux semaines de vacances par an… Ce n’est pas une vie de film hollywoodien.
AL SEYNI NDIAYE DANS L'HISTOIRE DU BEACH SOCCER
En plus d’un 7e titre, il termine encore une fois meilleur gardien de la compétition.
Le portier des Lions, Al Seyni Ndiaye, est encore entré dans l’histoire du beach soccer africain.
En plus d’un 7e titre, il termine encore une fois meilleur gardien de la compétition. C’est le recordman de cette distinction individuelle qu’il a remportée en 2008, 2009, 2011, 2013, 2016, 2021 et aujourd’hui, en 2022.
Il est auteur d’un arrêt décisif lors de la séance des tirs au but, qui hisse son équipe encore une fois sur le toit de l’Afrique.