SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
17 juin 2025
Par Mariama Badji
BALINGHOR 2022, MON BUKUT A MOI
En terre Casamançaise au Sénégal, le Bukut est un événement multidimensionnel, fondamental et majeur dans l’existence et la civilisation de la communauté diola, en parfaite fusion avec d’autres communautés alliées et voisines.
En terre Casamançaise au Sénégal, le Bukut est un événement multidimensionnel, fondamental et majeur dans l’existence et la civilisation de la communauté diola, en parfaite fusion avec d’autres communautés alliées et voisines.
L’édition précédente du Bukut du village de Balinghor, tenue en 1982, alors toute petite fille encore frêle et cheveux perlés au vent, j’ai eu la chance de la vivre, en toute innocence, mais avec un intérêt particulier pour les danses, chants et autres us et coutumes des familles de Bakinta et Balève. Ces souvenirs-là sont restés vivaces quand, 40 ans après, je me suis retrouvée mère de famille dont un jeune adolescent devant, naturellement, faire son entrée dans le bois sacré. Dès lors, en 2022, l’innocence a fait place à l’engagement et à la prise de responsabilité.
Ce Bukut Balinghor 2022 a révélé, oh quelle fierté, mon ancrage dans ma culture diola, surprenant plus d’un.
En effet, dès que la date avait été retenue, les préparatifs étaient déclenchés au niveau individuel et familial et nous avions commencé à porter nos perles afin de mieux divulguer le Bukut qui arrivait ; les concertations, réunions et rencontres familiales permettaient de mettre en exergue et valoriser le rôle fédérateur nous étant dévolu en famille. Et cela traduit toute la quintessence du Bukut qui, au-delà des moments de retrouvailles, nourrit et pérennise le sentiment d’appartenance, la commune volonté de vivre ensemble, l’exigence de solidarité et de partage.
La claire compréhension de ces valeurs constitue un viatique indispensable pour qui veut jouer son rôle au Bukut. Nous avions compris l’essentiel et nous y sommes allés, avec enthousiasme et générosité.
La route allant de Senoba à Bignona, parsemée de creux, de dos de… chameaux et de multiples autres défoncements, représente un douloureux calvaire que ne mérite point la belle Casamance. Les images défilent, du vert à perte de vue, des maisons humbles, voire des masures autour desquelles déambulent des chèvres de toute petite taille. A cet instant, mon garçon qui s’exclame : « Mamy, pourquoi il n’existe pas ici de bonnes routes qui auraient permis aux jeunes de voyager, faire des découvertes et mieux connaître cette merveilleuse partie de notre pays ? »
Pour ma part, mon cœur a saigné, surtout en pensant aux personnes malades, personnes âgées ou porteuses de certains types de handicap.
Enfin, à 15h, toute de rouge vêtue, je foule le sol de Balinghor, bercée et tout aussi enorgueillie par les sonorités et couleurs des jeunes et femmes qui revenaient de Djimende. Puis, cap sur Kingnong, l’un des vieux quartiers de Balinghor. Oussou, mon garçon, semble anxieux, cela se note sur son visage pendant qu’il avait déjà arboré la tenue propre aux initiés ; à cet instant, il appréhende la danse exigée à l’arrivée. Et arrive Khady, venue à la rescousse avec les autres cousines qui remplissent l’espace et enclenchent des envolées lyriques. Les hommes de la famille nous reçoivent et à eux, je livre leur fils, pour ne plus avoir aucun droit sur lui jusqu’à la fin du Bukut. Oussou parti, les femmes nous indiquent notre chambre et nous prenons nos aises. Hélas, c’était pour peu de temps, car les choses sérieuses allaient vite arriver.
Au Bukut, les femmes, notamment les mamans des initiés, les tantes paternelles et maternelles sont fortement présentes et jouent un rôle incommensurable sur l’ensemble du processus, de la préparation à la clôture. En réalité, ce rôle, au-delà de la gestion de la « marmite », porte nettement sur la protection et la sauvegarde de la famille…
Les activités culinaires, domaine sensible, y sont d’une telle complexité qu’elles nécessitent beaucoup d’efforts d’organisation renouvelés pour pouvoir s’adapter en permanence à des situations changeantes du jour au lendemain. Et là, se manifeste encore une fois toute l’importance des dynamiques de solidarité qui vont au-delà de la famille, pour toucher toute une communauté aux multiples ramifications.
En définitive et assurément, la fonction multiple du Bukut, sa dimension et ses impacts appellent d’innombrables efforts de tous ordres, singulièrement au plan financier, avec un coût très difficile à pré-estimer. Malgré tout, il me plaît de souligner, relativement aux dépenses qui se sont imposées, que je suis loin de regretter tous les moyens importants que j’ai mobilisés, en plus des appuis et contributions consentis par des amis, des collaborateurs, des voisins très proches que je tiens à remercier ici, infiniment.
Le Bukut a été l’occasion de s’enrichir de nouvelles rencontres et de mieux s’imprégner de la culture et des valeurs du terroir dont l’importance et le sérieux qui sont formellement accordés aux liens de sang…
Lors de ce Bukut à moi, j’ai eu l’immense plaisir d’y accompagner mon fils, qui a pu aller rendre visite à ses oncles, tantes, grands-parents, contribuant ainsi à raffermir ses liens de sang, avec la complicité des cousins, mères, belles-mères, belles-sœurs qui ont été d’un grand soutien.
Ici, c’est un devoir pour moi de noter que l’implication des frères de mon mari a permis de ne pas ressentir son absence involontaire pour des raisons professionnelles…
Dès lors, puisque les initiés ont pu entrer dans le bois, y bien manger et en ressortir une semaine après sains et saufs ; que les tantes ont pu venir, s’investir et rentrer toutes ravies ; que nous avons pu réunir les conditions optimales pour assurer la prise en charge des besoins vitaux, je peux affirmer que mon Bukut à moi a été une belle aventure, riche et apprenante qui va constituer une source inépuisable d’inspiration dans mon vécu personnel et socio familial et pour le renforcement de notre sentiment d’appartenance à une communauté unie, engagée et solidaire dans notre pays.
Je suis fière d’avoir fait ma part de Bukut, dans le frisson, la confiance et l’espoir !
Que le Seigneur nous accorde d’être là au prochain Bukut, dans 30 ou 40 ans, en étant aptes à y prendre part !!!
L’AFRIQUE TRAÎNE TOUJOURS LE PAS AVEC UN TAUX DE 21%
Une réunion de haut niveau portant sur l’initiative pour l’amélioration des vaccins en Afrique de l’ouest et du centre s’est tenue, lundi 12 septembre à Dakar. Une occasion pour faire le point sur la couverture vaccinale en Afrique qui se chiffre à 21%.
Une réunion de haut niveau portant sur l’initiative pour l’amélioration des vaccins en Afrique de l’ouest et du centre s’est tenue, lundi 12 septembre à Dakar. Une occasion pour faire le point sur la couverture vaccinale en Afrique qui se chiffre à 21%.
La réunion régionale de haut niveau de l’Afrique de l’ouest et du centre devrait permettre d’atteindre les résultats suivants : la sensibilisation accrue. L’alerte des acteurs clés sur les principaux facteurs à l’origine de la faible prise vaccinale dans la région de l’Afrique de l’ouest et du centre. Il est attendu également que les parties prenantes nationales, régionales et internationales de haut niveau s’engagent politiquement à soutenir une stratégie intersectorielle, intégrative pour atteindre l’objectif de vaccination de 70% dans la région de l’Afrique de l’ouest et du centre.
Richard Mihigo, responsable mondial adjoint du partenariat pour la fourniture de vaccins Covid 19, en prenant la parole, a avancé : « Beaucoup de chemins restent à faire. Il faut renforcer notre système sanitaire. Assurer la disponibilité des vaccins ; mettre en place des plateformes de distribution des vaccins ; mener des interventions sanitaires et non sanitaires ; assurer la formation du personnel qui mérite une attention particulière.
Parce que M. Mihigo, également directeur de la fourniture de vaccins Covid 19, coordination et intégration Gavi estime que « Nous sommes à 14% pour la région Afrique de l’ouest et 21% pour tout le continent africain ».
« Le Sénégal est à 16% de couverture vaccinale »
Venu présider la réunion, Marie Khémess Ngom Ndiaye a indiqué que « Grace aux efforts combinés des différents acteurs, notre pays pu faire face aux différentes vagues de contamination. Toutefois la situation actuelle est marquée par un faible taux de couverture vaccinale ne dépassant guère 16% pour la première dose ».
De l’avis du ministre, ce tableau est pratiquement le même pour plusieurs pays de la partie occidentale et centrale de notre continent. « Nous sommes encore loin de l’objectif fixé par l’Oms », a-t-elle dit.
Par conséquent, le chef du département de la santé estime que « la relance de la vaccination à travers l’adoption et l’exécution de nouvelles mesures s’impose si nous voulons vaincre la pandémie et mettre nos populations à l’abri de ses effets néfastes ».
« Plusieurs axes de réflexion se dégagent et touchent la lutte contre l’hésitation vaccinale, les actions à mener pour susciter la demande en vaccination, les moyens à mobiliser pour assurer une disponibilité suffisante en vaccins, la logistique à installer pour une conversation de qualité des vaccins, enfin les dispositions à prendre pour atteindre les cibles sur l’ensemble du territoire », a proposé Marie Khémess Ngom Ndiaye.
OUMAR YOUM, BIRAME SOULEYE DIOP ET LAMINE THIAM EN APARTÉ
Ouverte à 12h22, la séance a été suspendue à 13h31. Le président de l’Assemblée nationale informe que les trois présidents de groupe parlementaire Me Oumar Youm (BBY), Birame Soulèye Diop (Yewwi) et Lamine Thiam (Wallu) sont en discussions pour s'accorder
Ouverte à 12h22, la séance a été suspendue à 13h31. Le président de l’Assemblée nationale, Dr Amadou Mame Diop, informe que les trois présidents de groupe parlementaire, Me Oumar Youm (BBY), Birame Soulèye Diop (Yewwi) et Lamine Thiam (Wallu) sont en discussions pour trouver un terrain d’entente. Yewwi Askan Wi (YAW), qui n’a toujours donné sa liste pour la composition des postes de huit vice-présidents, conteste l’ordonnancement de la liste dévoilée par Dr Amadou Mame Diop.
Yewwi revendique les 3e, 5e et 8e places alors que Benno occupe les 4 premières, la 7e étant pour Wallu.
Le constat est fait que les travaux ont démarré comme hier, dans la cacophonie, et des insultes ont fusé.
Prenant la parole, le député Cheikh Seck (BBY), rappelant les dispositions du règlement intérieur, soutenant « qu’on ne peut pas réinventer la roue », indiquera : « nous ne pouvons que se conformer au respect de notre règlement intérieur si tant est même qu’il y a des suffisances, c’est à nous de régler ça plus tard. »
Il a relevé, citant les dispositions de l’article 14, que « les candidatures doivent être déposées au bureau de l’Assemblée au plus tard avant celle fixée pour l’ouverture de la séance en cours. Ce qui n’a pas été fait. Si à l’ouverture de la séance, aucune contestation n’a été soulevée, il est procédé sans autre formalité au scrutin ».
Ce qui n’est pas le cas car il y a contestation. Il souligne, toujours selon les termes de l’article 14, « que la séance doit être suspendue et le scrutin ne peut avoir lieu qu’une heure après. »
Poursuivant, il n’a pas manqué d’égratigner le camp adverse, arguant « qu’ils ne parviennent pas à s’entendre. »
Par ailleurs, a-t-il dit : « c’est très urgent. Il y a, ici, beaucoup de parlementaires qui doivent aller au Magal (de Touba). On n’a pas de temps à perdre ».
Signaler que Barthélémy Dias est finalement arrivé à l’Assemblée.
Du côté du pouvoir, Abdoulaye Diouf Sarr a été choisi pour remplacer Abdou Mbow, au poste de premier vice-président. Mame Diarra Fam (Wallu, opposition) a pris la parole pour exiger le respect de la parité.
par Mohamed Lamine Ly
LA RÉGULATION DOIT PRIMER SUR LA RÉPRESSION AU SEIN DU SYSTÈME SANITAIRE
Il est navrant de constater que seuls quelques dysfonctionnements du système sanitaire font l’objet de traitement disproportionné et parfois biaisé de la part d’une certaine presse friande de scoops et de buzz
Depuis l’affaire feu Sokhna Astou de Louga, notre système sanitaire est pris dans une spirale judiciaire, caractérisée par l’emprisonnement systématique des professionnels de la santé officiant dans les structures où ces tragédies ont eu lieu. Cette manière de procéder n’est qu’une des multiples conséquences d’une gouvernance autoritaire et de la judiciarisation de la vie publique de notre pays, accentuées depuis la seconde alternance de 2012.
Curieusement, pour une fois, le drame de Kédougou survenu au début de ce mois semble plus poser le problème de dysfonctionnement de la Justice - qui aura manqué de sérénité - que celui de notre système sanitaire, comme l’ont confirmé d’éminents spécialistes et les autorités du ministère en charge de la Santé.
De fait, c’est bien cette hantise de servir de bouclier aux puissants de l’heure, loin d’être irréprochables, de les protéger contre la clameur populaire, qui amène souvent certains "procureurs du Prince" à faire fausse route.
Une justice discriminatoire
Depuis la survenue de la deuxième alternance en mars 2012, l’exacerbation de la nature hyper-présidentialiste de notre État se manifeste, entre autres, par l’instrumentalisation de notre système judiciaire, conduisant à des atteintes aux droits et libertés, qui même si elles concernent, au premier chef, hommes politiques et activistes, peuvent aussi atteindre n’importe quel citoyen, se trouvant au mauvais endroit, au mauvais moment.
S’agissant de la Santé, il s’agit le plus souvent de faire des professionnels du secteur, les boucs émissaires des errements des politiques publiques définies et coordonnées par l’Exécutif National, en l’absence de toute redevabilité et dans l’indifférence totale d’un pouvoir législatif pourtant chargé du contrôle de l’exécution des politiques publiques.
A contrario, les hommes du pouvoir (et dans une moindre mesure, les forces de défense et de sécurité, en cas de bavures), ont toujours bénéficié d’une impunité systématique, malgré les nombreux crimes et délits que leur reprochent le peuple et même parfois, les corps de contrôle de la République.
Tout cela montre, d’une part, la nature profondément discriminatoire de notre système judiciaire, si prompt à préserver les intérêts des hommes de pouvoir et des classes possédantes et d’autre part, sa philosophie fondamentalement répressive, pour laquelle, la détention est la règle et la liberté, l’exception.
Une santé à deux vitesses
Il est navrant de constater que seuls quelques dysfonctionnements du système sanitaire font l’objet de traitement disproportionné et parfois biaisé de la part d’une certaine presse friande de scoops et de buzz.
Pourtant, aussi douloureux que puissent être ces incidents malheureux, ils ne constituent que la face visible de l’iceberg, parmi les innombrables drames survenant dans les lieux de soins, liés davantage à des plateaux techniques incomplets et à une mauvaise organisation du système sanitaire, qu’à des facteurs humains.
L’opinion publique devrait davantage se préoccuper d’actes fort regrettables, posés, de manière unilatérale, par les pouvoirs publics dans le cadre de la politique nationale de santé. Si nous prenons l’exemple récent de la fermeture intempestive du plus grand hôpital national de notre pays, il serait très instructif d’investiguer le devenir de milliers de patients anonymes, souffrant d’affections chroniques pouvant, en l’absence de soins adéquats, voir leur pronostic vital mis en jeu.
Dans le même ordre d’idées, la pandémie de Covid-19 a mis en exergue les manquements du système de soins, avec insuffisance ou parfois même absence totale de respirateurs, de salles de réanimation, de médecins réanimateurs et même d’oxygène dans de nombreuses structures situées dans les régions et même, dans les grandes villes, dont la capitale, Dakar.
Cette même pandémie a également mis en évidence l’exigence accrue en matière de démocratie sanitaire justifiée par les inconvénients de l’approche directive en matière de santé, à l’origine d’un large mouvement de déni de la maladie et de défiance contre les mesures préventives préconisées, qu’il s’agisse d’interventions non pharmaceutiques ou de la vaccination anti-Covid, même celle des personnels soignants.
Cette fronde envers les potentats de la Santé mondiale, liés par des accointances plus que douteuses aux tenants de la philanthropie capitaliste, est à l’origine d'une suspicion croissante à l’égard des professionnels de la santé.
D’où la vanité des approches purement corporatistes et la nécessité de repenser, de concert avec toutes les composantes de la Nation, notre système sanitaire de fond en comble.
Un système sanitaire à refonder
Malgré les multiples contraintes pesant sur lui, liées à un sous-financement chronique, notre système sanitaire, devenu plus complexe, semble être confronté à une crise de croissance, liée à une inéquité territoriale manifeste, mais surtout à un hiatus flagrant entre demande et offre de soins.
Cette crise relève de plusieurs facteurs :
Le développement fulgurant du secteur privé de la santé laissé à lui-même, est de plus en plus mercantiliste, avec échange de mauvais procédés avec le secteur public,
Si l’implication accrue des communautés est positive et a contribué à une diversification des acteurs, la participation communautaire est caporalisée par les représentants locaux du pouvoir central (délégués de quartiers, chefs de villages…) et /ou parasitée par des logiques politiciennes,
Le transfert de la compétence Santé et action sociale souffre du manque de moyens caractéristique de notre processus de décentralisation et de l’absence d’ambition des gestionnaires de collectivités territoriales ayant, pour la plupart, de faibles capacités technico-administratives et réduites à un rôle de succursales des partis politiques dominants,
L’autonomie hospitalière est instrumentalisée par les élites politico-syndicales, au détriment des travailleurs et des usagers et est devenue synonyme
de dérégulation tarifaire rendant l’accès aux soins difficile pour les couches modestes et
de clientélisme, avec une mainmise de certains groupes sur la nomination de directeurs et le recrutement massif de personnels non qualifiés
Cet état de fait rend indispensable une régulation de la part des pouvoirs publics, dont on n’attend plus seulement la coercition et la contrainte, mais l’utilisation de méthodes normatives plus souples, afin de canaliser les comportements des différents acteurs, en vue d’atteindre un équilibre et de garantir le fonctionnement harmonieux du système sanitaire.
Il y a nécessité urgente de doter notre pays d’une véritable politique de santé, qui n’existe plus, depuis la Déclaration de la politique de santé et d’action sociale de juin 1989. La mise en œuvre de cette politique devrait se faire, de manière inclusive, grâce à la mise en place d’un Conseil National de Santé (qui a existé en 1983), dans lequel serait représentés les principaux acteurs du secteur de la Santé et de l’Action sociale. Il pourrait, entre autres, lors de convocations ponctuelles, formuler des avis ou propositions en vue d’améliorer le système de santé publique et élaborer chaque année un rapport sur le respect des droits des usagers du système de santé.
De plus, le ministère de la Santé a forcément besoin d’une instance d’aide à la prise de décision sur la base de rapports et qui pourrait procéder au suivi annuel et à l’évaluation pluriannuelle de la politique sanitaire.
Malheureusement, dans un pays aux solides traditions hyper-présidentialistes et jacobines, la volonté proclamée de promotion de la dynamique communautaire, de responsabilisation des collectivités territoriales et d’autonomisation des établissements publics de santé se heurte à la toute-puissance du parti-État, qui tient lieu de pouvoir exécutif.
C’est ce qui rend urgente l’instauration de la démocratie sanitaire, c’est-à-dire le dialogue et la concertation entre les administrations sanitaires, les professionnels de santé et les usagers, ce qui présuppose une exigence de redevabilité de la part de tous les acteurs.
Ce ne sont là que quelques pistes de réflexion pour remettre notre système sanitaire sur les rails et éviter ces pénibles moments, où toute une catégorie socio-professionnelle est vouée aux gémonies, alors que la conception et le pilotage des politiques publiques sont dévolues aux hommes politiques.
Dr Mohamed Lamine Ly est secrétaire Général de la COSAS
Aminata Touré, qui a désapprouvé le choix de Macky Sall pour la présidence de l’Assemblée, n’a pas attendu le vote lundi. L'ancienne Première ministre s'explique à travers une interview parue dans les colonnes de l’Observateur - EXTRAITS
L’ancienne Première ministre n’a pas pris part hier, lundi, à l’élection du président de l’Assemblée nationale. Elle a quitté l’Hémicycle avant le scrutin, en réclamant à Farba Ngom sa procuration. En vain. Ce dernier a refusé de lui remettre l’habilitation. Ainsi, le vote de l’ancienne ministre de la Justice a été enregistré pour le compte du candidat de Benno pour la présidence de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, qui sera élu.
Dans une note transmise au nouveau président du groupe de la majorité, Oumar Youm, avant de quitter l’Hémicycle, l’ancienne chef du gouvernement a fait savoir que l’utilisation de sa procuration se ferait contre son gré puisqu’elle ne voterait pas pour le candidat proposé par Macky Sall.
Dans un entretien paru ce mardi dans L’Observateur, elle réitère sa position et en profite pour solder ses comptes avec le couple présidentiel qu’elle accuse de promouvoir les contre-valeurs et de lui avoir fait subir beaucoup d’injustices. «Je parle au nom de tous les indignés de l’Alliance pour la République (APR) et de Benno Bokk Yakaar», a-t-elle clamé. Extraits.
«L’injustice de trop»
«Je voudrais encourager les jeunes à continuer à croire aux valeurs de loyauté, de mérite et d’équité, même si pour l’élection du président de l’Assemblée nationale, aucune de ces valeurs n’a été mise en avant par le président de la coalition Benno Bokk Yakaar. J’ai passé ma vie à lutter contre l’injustice, j’en ai subi pas mal dans mon compagnonnage avec Macky Sall, mais là, c’est celle trop. Celle qui privilégie les liens familiaux par-dessus le mérite militant, ce n’est pas tolérable.
«Un choix strictement familial»
«Il est clair et établi que le choix est strictement familial, c’est connu de tous. Mais à ce moment, il fallait que le cousin fasse le tour du Sénégal, 5175 km exactement et le travail préalable. Il n’y a pas de responsables pour aller au front et d’autres pour ramasser les fruits. La politique, ce n’est pas du servage où certains, forts de leur appartenance familiale, attendent que les autres travaillent pour eux.
Liens entre Amadou Mame Diop et le couple présidentiel
«Ils sont connus de tous et établis avec la famille de Mansour et Marième Faye. Je parle au nom de tous les indignés de l’Alliance pour la République (APR) et de Benno Bokk Yakaar (BBY). J’aurais pu laisser passer, négocier un poste honorifique, mais il y a des moments où il faut se regarder dans la glace et se demander si on vit pour les valeurs pour lesquelles on s’est battu toute sa vie. Je me suis battue contre l’injustice et je continuerai à le faire.
Le coup de fil de Macky Sall
«Pour être claire, je n’ai pas participé au vote, je n’ai pas voté pour le candidat du président de la coalition BBY parce que c’est un choix injuste, subjectif et beau-familial. (…) Le président de la coalition Benno n’a pas jugé utile de nous rendre visite à notre séminaire pour échanger avec ses députés et expliquer les critères de son choix. J’ai reçu son coup de fil dans l’enceinte de l’Assemblée pour revenir sur ses engagements précédents. Il n’y a pas de problème dans un changement d’avis, il faut juste que ce ne soit pas du népotisme ou de la dictature.
«Choix de Macky Sall ou de la Première dame»
«Le président de la coalition a discuté avec plusieurs responsables dont moi-même. Il sait ce que nous nous sommes dit. Je ne dévoilerai jamais le contenu de nos discussions privées. Mais à l’arrivée, je conteste son choix ou celui de la Première dame. Pour être claire, je n’ai pas démissionné de mon poste de député. Mais je reste une militante de la justice et de l’équité. La politique, telle que je la conçois, ce n’est pas un jeu de cache-cache ni de tromperie. On doit se faire confiance. Ce n’est pas de la naïveté du tout, c’est ma conception d’un compagnonnage.
Le troisième mandat
«C’est une question qui est derrière nous. Depuis longtemps, je l’ai dit à satiété et je suis convaincue qu’il fera une déclaration après la nomination de son Premier ministre pour annoncer qu’il ne fera pas de troisième mandat. Même si je ne suis pas d’accord avec lui sur sa décision concernant la présidence de l’Assemblée nationale, je pense que c’est un homme d’honneur qui tient parole.
«Pourquoi, diantre, démissionner de l’Assemblée ?»
«Une chose est sûre, je ne compte pas du tout démissionner de l’Assemblée nationale. Pourquoi, diantre, le ferais-je ? Je pense qu’il faut des députés qui fassent de bonnes propositions de loi comme celle sur les incompatibilités familiales avec certaines fonctions publiques que je compte faire. Ainsi, on avancera sur la question de l’implication des familles dans les affaires de l’Etat.
«Je ne suis pas intimidable»
«Je saisi le Président sur les intimidations et autres actions envisagées par certains soi-disant faucons du Palais et proches de la famille Faye. Je ne suis pas intimidable et j’interpelle le Président Macky Sall à cet effet. Je suis comptable de mes propres décisions et de ma propre éthique. Je suis engagée et militante. Mais je ne peux accepter l’injustice, d’où qu’elle vienne.»
AMSATOU SOW SIDIBÉ JUGE L’ASSEMBLÉE NATIONALE ILLÉGITIME
En visite dans la ville sainte de Touba à quelques jours du Grand Magal, Amsatou Sow Sidibé a profité de l’occasion pour se prononcer sur l’installation des députés de la quatorzième législature.
Les députés de la quatorzième législature ne sont pas légitimes. C’est ce qu’a semblé déclarer Amsatou Sow Sidibé. En visite à touba, la patronne du mouvement « Car Leneen » affirme que les élections législatives ne se sont pas déroulées dans les règles de l’art.
En visite dans la ville sainte de Touba à quelques jours du Grand Magal, Amsatou Sow Sidibé a profité de l’occasion pour se prononcer sur l’installation des députés de la quatorzième législature. Le leader de « Car Leneen », qui ne s’est sans doute pas toujours remise de son problème de parrainage avec le député Pape Djibril Fall, juge visiblement l’Assemblée nationale illégitime. « Je souhaite que l’Assemblée nationale soit une bonne Assemblée nationale où des lois propices à la protection des populations soient votées, une Assemblée nationale où on va contrôler l’action du gouvernement. Et une Assemblée nationale où on ne va pas se crêper les chignons. J’ai peur par rapport à ça », a-t-elle déclaré
Poursuivant, Amsatou Sow Sidibé a ajouté : « Alors, je vais vous dire que je fais partie des personnes qui étaient sceptiques sur les élections législatives parce que j’avais le sentiment que le droit n’était pas totalement dit, qu’on avait des listes qui présentaient quelques bizarreries, des listes qui ne tenaient pas compte de l’indivisibilité des listes. Des élections où l’irrecevabilité des listes en cas de non-respect de la parité n’a pas été une réalité. Donc, il y a eu des élections. Je ne sais pas si je dois féliciter ceux qui ont été élus parce que je pense que ce sont des élections qui n’ont pas suivi les règles qu’il fallait suivre ».
Pour rappel, à la veille des élections législatives, la patronne du mouvement « Car Leneen » avait porté de graves accusations contre Pape Djibril Fall, lui demandant de lui restituer ses listes de parrains. À travers un enregistrement audio, Amsatou Sow Sidibé explique les conditions de la création d’une coalition entre son mouvement et « Les serviteurs ». Elle soulignait que l’engagement et l’éthique étaient les principes qui sous-tendaient leur coalition et qu’elle ne parvient plus à joindre son « allié » depuis qu’il a reçu des parrains par l’entremise de son émissaire le Dr. Sèye. La candidate à l’élection présidentielle de 2012 dénonçait le mutisme dans lequel s’était emmuré le journaliste depuis des jours.
LE NETTOYAGE AVANT LE SECOND ROUND
À l’Assemblée nationale, l’heure est au nettoyage après la rentrée parlementaire mouvementée d’hier lundi. Après un premier accouchement difficile, du nouveau président de l’Assemblée nationale, les députés se retrouvent ce 13 Septembre à 11 heures.
À l’Assemblée nationale, l’heure est au nettoyage après la rentrée parlementaire mouvementée d’hier lundi. Après un premier accouchement difficile, qui a abouti à l’élection, dans la douleur, du nouveau président de l’Assemblée nationale, Dr Amadou Mame Diop, succédant à Moustapha Niasse, au perchoir, les députés de la 14e législature se retrouvent, ce mardi 13 septembre, à partir de 11 heures pour poursuivre les travaux d’installation. Il reste à élire les vice-présidents et à former le bureau.
Du côté des journalistes, certains n’ont pas voulu répéter l’erreur commise au premier jour, en venant couvrir les débats sans prendre le petit-déjeuner. L’un d’eux est venu muni d’un sachet rempli de bananes. Hier, il a dû attendre 17 heures pour manger. Aujourd’hui, il est paré.
Dehors, quelques citoyens, interrogés, ont exprimé leur désaccord, réagissant à la tournure des événements d’hier. « Je ne leur fais plus confiance. Je m’attendais vraiment à ce qu’il ait une rupture », commente ce taximan, déçu.
Écouteurs scotchés aux oreilles, une dame, venue acheter du café, relève, hilare, qu’une députée a pris la perruque de sa collègue. « Sunu deuk bi dokhoul » (rien ne va plus dans ce pays), se désole-t-elle.
Trois groupes parlementaires
Le député-maire de Thiadiaye, Me Oumar Youm, prend les commandes du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (Bby).Il est secondé par Adji Mergane Kanouté. Quant à la coalition Yewwi Askan wi (Yaw), elle a finalement opté pour un seul groupe parlementaire. Il est dirigé par le N°2 de Pastef, Birame Souley Diop. Il a comme vice-président Cheikh Thioro Mbacké. Le groupe parlementaire Wallu Sénégal est présidé par Mamadou Lamine Thiam et Cheikh Abdou Mbacké devient le vice-président. A noter par ailleurs que les membres du bureau de l’Assemblée nationale seront élus aujourd’hui à partir de 11 h.
Une boutique de multiservice consumée par le feu à la Cité Icotaf 01
Un incendie s’est produit, hier, dans une boutique de multiservice à la Cité Icotaf 01, près de la brioche dorée. Les flammes ont réduit en cendres tout le matériel électronique. On soupçonne un incendie volontaire, car des témoins rapportent avoir vu avant le sinistre un individu suspect dans la pénombre, qui s'affairait autour du magasin. Selon eux, l’individu avait en sa possession une bouteille de diluant, un sachet en plastique ainsi qu'une barre en fer. C’est quelques temps plus tard que l’incendie s’est produit dans la boutique. Et curieusement pendant l'incendie, le magasin était à moitié ouvert. Mais d’aucuns pensent que l'incendie pourrait être causé par un court-circuit électrique, d'autant que la boutique n’est pas aérée. Les Sapeurs-pompiers ont éteint le feu, mais le mal était déjà fait. A noter qu’aucune perte en vie humaine n’a été déplorée. Les pertes sont estimées à 5 millions FCFA.
Hausse du prix du ciment
C’était prévisible. Maintenant, c’est officiel, le prix du ciment a connu une hausse. L’État a cédé devant la pression des cimenteries qui avaient arrêté la production depuis quelques mois, créant ainsi une inflation dans le marché. D’ailleurs, le ciment est devenu introuvable dans les quincailleries. Le ministre du Commerce et des Petites et Moyennes entreprises, Aminata Assome Diatta, a pris un arrêté pour fixer les prix plafond, toutes taxes comprises du ciment type 32.5. Dans la région de Dakar, le prix ex usine de la tonne est de 67 000 F et la tonne pour le prix distributeur est de 73 000 F, soit 3650 F le sac. Pour éviter une hausse non justifiée, la ministre du Commerce demande aux distributeurs de ciment d’afficher les prix fixés.
Les Conseils régionaux de Consommation fixent le prix du ciment…
Restons avec la ministre du Commerce et des Petites et Moyennes entreprises, Aminata Assome Diatta qui a envoyé des circulaires aux gouverneurs pour une homologation des prix du ciment dans les régions. Les chefs de l’exécutif régional sont invités à tenir des Conseils régionaux de Consommation dans les meilleurs délais pour déterminer les différentiels de transports applicables sur le prix du ciment administré dans leurs régions respectives, suite à l'adoption des prix du ciment par arrêté n° 024750 du 09 septembre 2022. Elle précise dans la note que dans les régions, le prix plafond ex-usine est majoré, d’une part d’un différentiel de transport qui sera déterminé par les conseils régionaux de la consommation et, d’autre part d’une marge bénéficiaire de 3 000 F par tonne.
Des débordements du fleuve Sénégal à Bakel
Les alertes du ministère de l’Eau et de l’Assainissement se confirment. Finalement le fleuve Sénégal a commencé à déborder depuis hier à Bakel. La cote d’alerte de 10 mètres est atteinte à Bakel et des débordements du cours d’eau ont été constatés dans certaines localités de ce département. A Matam, le niveau d’eau de 7,97 mètres, noté également hier, permet de prédire que la côte d’alerte de 8 mètres sera atteinte dans de très courts délais. Face à cette situation, le ministère de l’Eau et de l’Assainissement invite les populations riveraines et les porteurs d’activités aux abords du fleuve Sénégal, parallèlement aux diligences que l’Etat aura à entreprendre, à observer une vigilance maximale et à prendre toutes les dispositions nécessaires pour se prémunir d’éventuels dégâts qui seraient liés à ces débordements.
Karim Xrum Xaax et Cheikh Oumar Diagne en prison
Abdou Karim Guèye alias Xrum Xaax et Cheikh Oumar Diagne ont été présentés hier au doyen des juges d’instruction après avoir passé le week-end dans le violon du commissariat de central. A l’issue de leur face-à-face avec le juge Diallo, ils sont placés sous mandat de dépôt. Pour rappel, ils sont poursuivis pour diffusion de fausses nouvelles. Ils auraient soutenu que imam Alioune Badara Ndao a été tué par le pouvoir.
Le nouveau navire Niani mis à l'eau
La flotte de la Marine nationale va se renforcer avec la réception très prochainement du navire Niani. En effet, après le Walo en avril 2022, le Niani, deuxième de la série des OPV 58S commandés par le Sénégal auprès des chantiers Piriou, a été mis à l'eau hier à Concarneau. Cela marque une étape importante dans la construction des navires dont le premier sera livré en 2023, renseigne la Marine nationale. Le Niani est un terroir historique du Sénégal qui couvrait les actuelles régions administratives de Kaffrine et Tambacounda.
Gamou de Médina Baye : La police va mobiliser plus de 500 éléments
Cinq cents à 600 éléments du Groupement mobile d’intervention (GMI) de la Police nationale seront déployés à Kaolack lors du Gamou de Médina Baye prévu dans cette ville le 7 octobre prochain, a appris l’Aps lundi du commissaire de police Aliou Ba. «Nous avons prévu 500 à 600 éléments du GMI, en plus des éléments des commissariats de police de Kaolack et de Nioro, pour renforcer la sécurité avant, pendant et après le Gamou de Médina Baye », a promis M. Ba lors d’une réunion de préparation de l’événement religieux. Cinquante éléments de l’Agence d’assistance à la sécurité de proximité seront mis à la disposition du comité d’organisation du Gamou de Médina Baye et des autorités chargées de la sécurité de la région, selon Aliou Ba, chef du commissariat central de police de Kaolack. La réunion de préparation de cet événement commémorant la naissance du Prophète Mohamed (Psl) s’est déroulée sous la présidence du gouverneur de Kaolack, Ousmane Kane. La priorité, c’est la sécurité, a précisé M. Ba. La Gendarmerie nationale va déployer des agents de ses postes et brigades situés dans trois régions, Fatick, Kaffrine et Kaolack, selon son représentant.
Malicounda lance les travaux de son marché hebdomadaire
La commune de Malicounda a lancé hier les travaux de construction de son marché hebdomadaire qui se tiendra désormais tous les dimanches. C'est le 5e louma de la zone sud du département après Thiadiaye, Nguéniène, Sandiara et Ndiaganiao. Ce marché de bétail permettra, selon le maire Maguette Sène, de booster le secteur de l'élevage. Pour rendre le marché attractif, les éleveurs etla mairie ont décidé de renforcer la sécurité en y affectant des vigiles. Grâce à sa position géographique (situé au carrefour entre la RN1 et l'autoroute à péage), l'accessibilité est donc facile. Pour le succès du marché, le président des éleveurs du département de Mbour, Gallo Dia, assure que l'infrastructure connaîtra la même réussite que les autres foirails de la zone.
Une crise politique sérieuse
Cette foire d’empoignes à l’Assemblée nationale était prévisible au regard de la tension du champ politique. C’est du moins l’avis d’Alioune Tine, fondateur d’Afrikajom.Il rappelle avoir bien alerté après les élections législatives en demandant au Président Macky Sall de parler aux leaders de l’opposition pour nettoyer les mines et autres bombes à retardement qui polluent le champ politique. Car, dit-il, tous les candidats présidentiables voient leurs carrières politiques menacées par la justice. Selon M. Tine, l’opposition qui frappe à la porte du pouvoir n’est pas tout à fait certaine de participer à l’élection de 2024. A cela s’ajoute, d’après le président d’Afrikajom, que les Sénégalais refusent de plus en plus le 3e mandat. «Le Président Macky Sall ne parle pas, mais ses actes politiques sont éloquents. Donc, on est dans un régime global de l’incertitude et de la défiance», analyse M. Tine.
Une crise politique sérieuse (bis)
Restons avec le fondateur d’Afrikajom qui pense que l’image de la présence des gendarmes à l’Assemblée Nationale témoigne d’une crise politique sérieuse qui dit l’excessive polarisation et l’excessive défiance politiques. A en croire Alioune Tine, l’image inédite dans les annales, on élit le président de l’Assemblée nationale avec la présence de la gendarmerie à l’intérieur de l’hémicycle, montre que le pays est malade.
Un faux député démasqué à l’Assemblée nationale
Une situation insolite s’est produite hier à l’Assemblée nationale lors de l’installation de la 14e législature. Un individu, la soixantaine révolue et répondant au nom de Coumba Ndoffène Ndiaye, a été exclu de la salle. Il a été pris en flagrant délit par les députés de l’opposition parce qu’il se faisait passer pour un député de la coalition Yewwi Askan Wi. Il a eu le toupet de prendre la parole pour s’adresser à l’hémicycle. La gendarmerie est intervenue pour l’exfiltrer de la salle.
Des chercheurs se familiarisent avec la modélisation du secteur agricole
Vingt-six jeunes chercheurs, spécialistes de diverses disciplines, ont entamé, lundi, à Thiès (ouest), une formation d’une semaine sur la modélisation du secteur agricole, a constaté l’APS. Les bénéficiaires de cette ‘’école d’été’’ viennent d’Allemagne, de la Belgique, du Bénin, du Canada, du Ghana, du Mali et d’autres pays. La formation leur est dispensée au Centre d’études et de recherche sur l’amélioration de l’adaptation à la sècheresse (CERAAS), un démembrement de l’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA). La GIZ, l’organisme public chargé de la coopération allemande, et l’Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT), un partenaire de l’ISRA, y contribuent. Les animateurs de la formation recourent à la modélisation pour faire des projections sur l’évolution du climat et faire en sorte que la production agricole soit adaptée aux données climatiques, dans le but d’arriver à des décisions bien pensées. La modélisation aide à adapter les variétés agricoles et les techniques culturales aux données climatiques. Les engrais et la fertilisation des sols sont également pris en compte. Dans un contexte de changement climatique, les rendements agricoles doivent être étudiés de manière ‘’judicieuse’’, a souligné Aliou Faye, le directeur du CERAAS. ‘’L’Afrique de l’Ouest connaît un taux démographique important de 2,5 à 3 % par an. Au même moment, les terres agricoles, pour différentes raisons, diminuent fortement’’, a-t-il signalé. La ‘’pression urbaine’’, la salinisation des terres, la dégradation des sols et le changement climatique font partie des causes de la réduction des terres destinées à l’agriculture, selon M. Faye. La modélisation aide à tenir compte de tous ces facteurs, que prennent en compte les outils avec lesquels les bénéficiaires de la formation vont se familiariser. ‘’Il est important que les gens [comprennent] comment l’environnement de la production agricole va évoluer’’, a ajouté le directeur du CERAAS, s’attendant à ce que les bénéficiaires de la formation soient en mesure de faire des prévisions correctes en matière agricole. Certains participants ont salué l’interdisciplinarité de la formation, à laquelle contribuent des climatologues, des agronomes, des sociologues et des économistes.
SAMBA DIALLO, MEILLEUR BUTEUR, MEILLEUR JOUEUR UFOA/A U20
Il aura survolé le Tournoi Ufoa/A, qui a pris fin ce dimanche en Mauritanie, avec au bout le sacre des Lionceaux U20 face à la Gambie et une qualification à la prochaine Can
Il aura survolé le Tournoi Ufoa/A, qui a pris fin ce dimanche en Mauritanie, avec au bout le sacre des Lionceaux U20 face à la Gambie et une qualification à la prochaine Can. Samba Diallo, c’est de lui qu’il s’agit, termine meilleur buteur et surtout meilleur joueur de la compétition. Le coach des Lions locaux, Pape Thiaw, apprécie le talent du jeune attaquant.
Pape Thiaw, entraîneur de l’Equipe locale avec qui il vient de se qualifier au prochain Chan 2023 en Algérie, après onze ans d’absence, dit être impressionné par la belle prestation de Samba Diallo au tournoi de l’Ufoa U20 en Mauri¬tanie avec à la clef une qualification du Sénégal à la prochaine Can.
Si toute l’Equipe du Sénégal, avec à sa tête l’entraîneur Ma¬lick Daf, est à féliciter avec cette performance XXL, il faudrait savoir que les projecteurs se sont davantage braqués sur l’ancien pensionnaire de l’Aca¬démie Darou Salam et qui est maintenant sociétaire du Dynamo de Kiev.
Ce dernier a éclaboussé de son talent ce tournoi en raflant tout sur son passage. Désigné homme de la finale, meilleur joueur du tournoi, Samba Diallo a fini meilleur buteur du tournoi avec quatre réalisations. «La prestation de Sam¬ba Diallo m’a beaucoup con¬vaincu. Il a fini meilleur buteur et meilleur joueur avec un niveau très élevé. Chapeau vraiment à lui vu qu’il est resté un bon bout de temps sans jouer. Je félicite l’entraîneur Malick Daf d’avoir misé sur lui», s’exclame au bout fil celui qui a qualifié le Sénégal au Chan, 11 ans après.
Double passeur et buteur contre la Mauritanie en demi-finale du tournoi de l’Ufoa (4-1), Samba Diallo a permis à son équipe de remporter la finale face à la Gambie en étant l’unique buteur de la partie. Des performances qui augurent des lendemains meilleurs pour le capitaine des U20 si l’on s’en tient à l’ancien entraîneur de Niarry Tally.
«Il peut devenir l’attaquant du futur pour le Sénégal. Il a une marge de progression énorme. Il l’a démontré en Youth League. Le Sénégal a une importante relève chez les U20, les U23 et l’Equipe locale. Il faut simplement gérer», argumente l’ancien international de la Génération 2002.
En attendant de pouvoir renforcer davantage son volume de jeu en continuant de s’aguerrir au niveau du Dynamo de Kiev où il a choisi de poursuivre sa carrière professionnelle après la pause forcée imposée par la guerre entre la Russie et l’Ukrai¬ne, Samba Diallo continue de surfer sur la dynamique des performances qu’il a eu à faire au début de sa jeune carrière.
C’est au niveau de l’équipe U17 qu’il avait commencé à taper dans l’œil des techniciens. Vainqueur du tournoi de qualification à la Can de la catégorie, Samba Diallo avait été sélectionné pour le tournoi des moins de 20 ans de la zone B de l’Union des fédérations ouest-africaines (Ufoa). Tapant dans l’œil des dirigeants du Bayern Munich qui l’avaient contacté pour le convaincre de venir rejoindre la Bundesliga après avoir fait forte impression lors d’un match de Youth League où il avait fini deuxième meilleur buteur.
Considéré comme le «futur Sadio Mané» en lui trouvant les mêmes caractéristiques avec le nouveau joueur du Bayern Munich, Samba Diallo sait ce qu’il lui reste du chemin à faire qui n’est autre que de s’inspirer du numéro 10 des Lions qui, à force de travailler pour repousser les limites, est arrivé à se ranger parmi les joueurs de classe mondiale.
Inscrit sur la liste des joueurs du Dynamo Kiev en Europa League, Samba Diallo tient une autre occasion de faire encore étalage de son talent.
L’ADAC REDESSINE L’AVENIR
Face à la mondialisation, au développement des concepts et idéaux comme l’uniformisation, la pensée unique, il est nécessaire de s’interroger sur l’avenir de la diplomatie culturelle, a estimé Thierno Diagne Ba, president de l’Adac
Contribuer à la vulgarisation de la notion de diplomatie culturelle au Sénégal tout en fournissant des recommandations et actions concrètes, ce sont là quelques-uns des objectifs de la table ronde organisée par l’Association des animateurs et conseillers aux affaires culturelles (Adac). Ces professionnels de la culture estiment qu’il est nécessaire de repenser la diplomatie culturelle du Sénégal à l’heure de la mondialisation.
Face à la mondialisation, au développement des concepts et idéaux comme l’uniformisation, la pensée unique, il est nécessaire de s’interroger sur l’avenir de la diplomatie culturelle, a estimé Thierno Diagne Ba, president de l’Association des animateurs et conseillers aux affaires culturelles (Adac).
Convaincu que le Sénégal peut avoir un «soft power» et aller à l’assaut de l’Afrique et du monde, Thierno Diagne Ba juge qu’il faut aussi repenser la culture et réfléchir à l’avenir de cette forme de diplomatie. «Nous avons des attachés aux affaires culturelles mais le plus important pour nous, c’est que l’Etat puisse avoir un programme coordonné, une stratégie bien maitrisée de notre diplomatie culturelle, pour aller à l’assaut du monde et maîtriser cette «soft power» qui est en train d’assaillir le Sénégal», explique-t-il.
Le président de l’Adac informe qu’un plaidoyer sera déposé au niveau de la Présidence et au niveau du ministère des Affaires étrangères car, dit-il, il y a un enjeu de l’heure et les animateurs culturelles et les conseillers aux affaires culturelles ont leur rôle à jouer au niveau des représentations diplomatiques et consulaires.
S’exprimant lors d’une table ronde sur le thème : «Diplomatie culturelle : nouveaux modèles, perspectives et prospectives», vendredi dernier à la Maison de la culture Douta-Seck, Thierno Diagne Ba estime qu’il est nécessaire de repenser la diplomatie culturelle du Sénégal à l’heure de la mondialisation. Même si le Sénégal ne dispose pas d’un solide réseau de diffusion installé aux quatre coins du monde, remarque-t-il, sa diplomatie culturelle a fonctionné de 1960 aux années 1980, à travers des actions itinérantes qui ont accompagné tous les grands voyages officiels du chef de l’Etat.
A l’en croire, cette «soft power» est aujourd’hui au cœur des relations internationales et la culture au cœur de la diplomatie culturelle. Après ce panel, informe-t-il, un rapport de synthèse des discussions comportant des recommandations sera proposé aux autorités compétentes afin de renforcer la diplomatie culturelle du Sénégal.
Une synergie entre les différents ministères
Dans son intervention, l’ambassadeur et poète, Silcarneyni Guèye, qui définit la diplomatie culturelle comme l’expansion de la politique culturelle interne d’un pays en dehors de ses frontières et le «soft power» comme la capacité d’un acteur politique d’influencer indirectement le comportement d’un acteur par des moyens non cohésifs, soutient qu’il faut reformuler le cadre dans lequel la diplomatie culturelle essaie d’évoluer, car les technologies de la communication sont en train de mettre fin aux relations humaines. «Ce n’est pas le ministère des Affaires étrangères et les conseillers culturels venus du ministère de la Culture qui peuvent propager la diplomatie culturelle à travers le monde. Il y a des promoteurs de très bonne volonté qui sont outillés pour vendre le Sénégal à l’extérieur, mais ils se heurtent au fait qu’à l’extérieur, c’est l’ambassade qui représente le Sénégal.
Donc, il faudrait un cadre tout à fait nouveau pour concevoir une nouvelle façon de vendre le Sénégal», explique-t-il tout en faisant l’historique de la diplomatie classique. Abondant dans le même sens, Malick Diouf, Conseiller technique au ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, estime que les conseillers culturels sont importants au niveau des ambassades mais il n’y en a pas assez. A son avis, il faut plus de «synergie» entre les ministères des Affaires étrangères, de la Culture, du Sport, du Tourisme naturellement, si on veut pousser notre diplomatie culturelle à aller de l’avant. Parlant de «mémoire et de discontinuités», le Pr Ibrahima Wane souligne qu’il y a des acquis importants pour la diplomatie culturelle du Sénégal mais malheureusement, se désole-t-il, quand il y a changement de politique où changement de régime, «on change de vie».
Or, explique-t-il, une Nation se construit sur la base d’une succession des acquis. «Le succès du Festival mondial des arts nègres est en grande partie dû à la performance de la diplomatie sénégalaise de l’époque», révèle-t-il. Interpellant l’Adac, le Pr Ibrahima Wane de rappeler que le corps des animateurs et les conseillers culturels a été créé il y a plus de 50 ans et c’était pour accompagner et orienter l’activité culturelle. «Il faut se battre pour que les animateurs et les conseillers soient là où ils doivent être, mais la question fondamentale, c’est la réflexion stratégique de l’Adac parce qu’elle a la particularité d’avoir toutes les générations», a plaidé le Pr Ibrahima Wane.