Quelles solutions pour sortir les enfants déshérités de la rue ? La Galerie d’art et des conceptions africaines (Gaca) y a réfléchi et propose la mise en place de filières de formation au bénéfice de ces jeunes. Elle a organisé une exposition pour réunir les fonds nécessaires à ce projet.
Comment sortir les enfants déshérités de la rue ? Malgré les multiples efforts consentis dans ce sens, l’Etat n’y est jamais parvenu. Mais, la Galerie d’art et des conceptions africaines (Gaca) croit détenir la solution miracle à cette lancinante question qui affecte l’image du pays, en organisant une exposition nationale. «Nous avons constaté qu’il y a un chômage des jeunes au Sénégal. Et les enfants déshérités sont les plus touchés. Pour les sortir de cette situation, nous voulons organiser une exposition nationale qui aura lieu les 18 novembre, 5 et 6 décembre», a informé El Hadji Ababacar Bangoura.
D’après le Président directeur général de la galerie d’art et des conceptions africaines (Gaca), les retombées de cette exposition vont servir à acheter du matériel qui sera installé au niveau des succursales et à financer la formation de ces jeunes déshérités dans les domaines de la sérigraphie, de la décoration, de l’informatique, la peinture et l’art plastique. «C’est après l’exposition que nous allons recruter les enfants pour leur offrir une formation», a-t-il fait savoir. Ainsi, trois thèmes sont choisis par la Galerie d’art et des conceptions africaines pour cette exposition.
En dehors du thème sur les enfants déshérités, il y a le thème sur les femmes africaines et le thème sur la lutte traditionnelle. «Nous avons choisi le thème sur les enfants déshérités parce que nous voulons les sortir de la rue. Et nous allons créer des œuvres qui vont refléter la vie de ces enfants afin de pousser les gens à acheter. Ensuite nous prélèverons 15% de ces recettes pour créer des infrastructures. Ce qui nous a poussés à choisir le thème des femmes, c’est que nous voulons montrer la valeur et la beauté de la femme africaine. Nous allons exposer des œuvres de belles femmes africaines. Pour ce qui concerne le thème de la lutte traditionnelle, nous avons vu que c’est un sport qui se développe de manière fulgurante dans le pays, mais la carrière d’un sportif ne dure pas longtemps. S’ils ne sont pas formés à autre chose, ils se retrouveront en chômage à la fin de leur carrière sportive. C’est ce que nous nous voulons éviter», a expliqué en outre El Hadji Aboubacar Bangoura.
La Galerie d’art et des conceptions africaines ne compte s’arrêter en si bon chemin. Elle envisage une autre exposition internationale en France dans la région de Toulouse, en Allemagne et en Amérique. Toutefois, les membres de la galerie se réjouissent du soutien des autorités étatiques. «Nous bénéficions de l’appui des autorités comme le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, du ministre de la Culture, Abdoulaye Diop, de chefs d’entreprise et d’hommes d’affaires», a listé le Président directeur général de la Gaca. Pour impliquer le chef de l’Etat dans ce combat, «nous lui avons envoyé une œuvre d’art de très grande qualité qui se trouve déjà dans son bureau», a confié El Hadji Aboubacar Bangoura.
ATTENTION AU MESSAGE DU PEUPLE
Le pouvoir a beau jubiler, le message du peuple sénégalais a été sans équivoque, au soir du 31 juillet 2022. À travers les élections législatives, l’électorat a rejeté la gouvernance de Macky Sall, comme il avait annoncé la couleur en janvier dernier
Le pouvoir a beau jubiler, le message du peuple sénégalais a été sans équivoque, au soir du 31 juillet 2022. À travers les élections législatives, l’électorat a rejeté la gouvernance de Macky Sall, comme il avait annoncé la couleur en janvier dernier avec les Locales. Pour la première fois dans l’histoire politique du pays, le pouvoir se retrouve minoritaire à l’Assemblée nationale, même si c’est à un député près (82 pour la majorité présidentielle contre 83 pour l’opposition réunie).
Pour l’instant, l’Apr et ses alliés de Benno bokk Yaakaar préfèrent voir la bouteille à moitié pleine. Mais ils seront obligés de regarder la moitié vide de la bouteille. L’erreur a déjà été commise par le président Macky Sall à l’issue des Locales. Il y a donc peu de chance que cela se répète. Et le prochain gouvernement va, à coup sûr, indiquer qu’il a tiré, sinon toutes les leçons qui s’imposent, du moins, certaines d’entre elles. Le DG de la Sicap montre déjà la voie à ses camarades. “BBY mène la course en tête, mais nous avons perdu du terrain qu’il faut reconquérir…”, déclare Mamadou Kassé.
Cependant, le pouvoir n’est pas le seul à devoir décrypter le message du peuple. L’opposition doit aussi se livrer à cet exercice, en particulier la coalition Yewwi Askan wi, singulièrement Ousmane Sonko. Ce dernier a intérêt à s’arrêter sur ce qui s’est passé ces dernières semaines pour comprendre la posture des Sénégalais, la majorité silencieuse en particulier.
Réponse à Sonko et Macky
En effet, au sein de l’intercoalition, le Pds est quasi absent. Quant à Khalifa Sall, il a certes participé à la campagne électorale, il est aussi là lors des sorties médiatiques, mais il est sans doute le présent le plus absent. Il est avare en parole et peu agressif, ce qui fait que ses propos sont peu relayés par la presse. A l’inverse, Ousmane Sonko est omniprésent. Il a été presque seul durant toute la campagne, à ses risques et périls. C’est lui qui, au nom de la coalition, lance toujours les mots d’ordre en direction de l’opinion, la jeunesse en particulier.
Et c’est là qu’intervient la nécessité pour lui d’être plus prudent et d’être davantage à l’écoute du peuple. En effet, à la veille de la proclamation des résultats des Législatives, l’opposition a crié au bourrage des urnes dans le Nord du pays. Lors d’une conférence des leaders, Ousmane Sonko a demandé au peuple d’être à l’écoute de la coalition pour des mots d’ordre à venir. Ce qui veut dire que Sonko et Cie comptent demander aux jeunes de sortir encore dans les rues pour des manifestations.
Une stratégie non seulement risquée, mais qui pourrait être contreproductive. Un coup d’œil dans le rétroviseur permet de mieux comprendre. À quelques semaines des Législatives, Yaw a initié une manifestation et des concerts de casseroles pour protester contre l’invalidation de la liste des titulaires de la coalition. Non seulement, la marche n’a pas eu lieu, mais il y a eu 3 morts que le pouvoir et le camp de Sonko se rejettent. Il est important, sur ce point, de souligner que le régime ne pointe jamais la responsabilité des autres leaders de l’opposition. Sonko reste toujours leur unique cible à qui ils veulent imputer la responsabilité de la mort de ces jeunes.
A propos des concerts, le peuple a répondu massivement au premier appel. A la seconde tentative, les Sénégalais n’ont pas suivi. Ce boycott était donc une façon pour l’opinion de demander à Ousmane Sonko d’arrêter de donner des mots d’ordre et de la laisser agir à sa manière. La sanction infligée à Macky Sall en est une parfaite illustration.
Les risques d'un échec personnel de Sonko
Aujourd’hui, l’opposition voudrait avoir quelques sièges de plus pour déstabiliser le pouvoir à l’hémicycle. Il faut méconnaitre la réalité politique du Sénégal pour penser que le régime n’aura pas de majorité à l’Assemblée nationale. Même s’il restait 10 députés à Macky Sall, le chéquier et le pouvoir de nomination lui permettraient de faire le plein.
La transhumance de certains maires comme Bamba Fall entre les Locales et les Législatives est la preuve de ce que les politiciens sont capables sous nos cieux. Ousmane Sonko lui-même en sait quelque chose lorsqu’il déclare que Macky Sall a certainement eu des assurances du côté des autres coalitions ou bien même de leur propre coalition.
Il ne sert donc à rien d’appeler à manifester pour contester les résultats des élections dans une partie du pays. Car, en cas de réussite, le risque est grand de voir des jeunes se faire tuer. Macky Sall en portera certainement la responsabilité, mais Sonko sera aussi pointé du doigt. En cas de fiasco, ce sera un échec personnel de Sonko, au vu de l’attitude du Pds et de Khalifa Sall.
Or, le risque de fiasco dans ce contexte est grand. En effet, avec les fortes pluies qui se sont abattues dans la capitale, les Dakarois sont fortement affectés par les inondations. Ils n’ont donc pas la tête à des manifestations politiques. Ils ont besoin plus de soutien face à cette épreuve que d'un bras de fer.
Ainsi, la posture la plus responsable pour l’intercoalition et la moins risquée pour Ousmane Sonko consiste à se satisfaire des 80 sièges et de retenir ce qu’il y a d’essentiel : la perte de vitesse de Macky Sall et l’éloignement du troisième mandat. Toute autre posture pourrait se retourner contre le leader du Pastef qui doit être très vigilent durant ces 18 mois qui le séparent de la présidentielle de 2024. L’horizon tant convoité !
LE SOLEIL REAPPARAIT
Après trois jours d’éclipse (Vendredi, samedi et lundi), Le Soleil est réapparu ce mercredi dans les kiosques. L’édition du jour est de 24 pages, avec une manchette consacrée au lancement de la campagne agricole
Après trois jours d’éclipse (Vendredi, samedi et lundi), Le Soleil est réapparu ce mercredi dans les kiosques. L’édition du jour est de 24 pages, avec une manchette consacrée au lancement de la campagne agricole et le tiers de la dernière colonne à droite consacré à une «Note de l’éditeur».
Après un rappel de la cause de la non-parution du journal («situation née de désaccords entre le directeur général et les délégués du personnel»), l’éditeur a exprimé ses regrets pour «cet impair», «qui a causé du tort à l’Etat, à (leurs) lecteurs et à (leurs) annonceurs».
«C’est une première dans notre histoire plus que cinquantenaire et espérons ne plus revivre pareille situation», signale l’auteur de la Note. Qui a présenté ses «excuses» aux lecteurs et aux annonceurs du Soleil ainsi qu’«à l’Etat du Sénégal dont le soutien ne (leur) a jamais fait défaut».
«Nous réitérons, enfin, notre engagement à toujours vous servir un journal au service de tous les publics», promet l’éditeur du journal.
Les syndicalistes du Soleil réclament le départ de leur directeur général, Yakham Mbaye. Il le juge incompétent et l’accuse de piller l’entreprise qu’il dirige depuis 2017.
LE SENEGAL NE JOUERA PAS LE MATCH D'OUVERTURE DU MONDIAL
Les organisateurs de la Coupe du monde 2022 ont annoncé ce mercredi, un changement de la date d'ouverture du tournoi prévu dans quelques mois au Qatar. En plus clair, le Mondial débutera finalement le 20 novembre avec une autre affiche inaugurale
Les organisateurs de la Coupe du monde 2022 ont annoncé, ce mercredi, un changement de la date d'ouverture du tournoi prévu dans quelques mois au Qatar. En plus clair, le Mondial débutera finalement le 20 novembre avec une affiche inaugurale entre l'Equateur et le Qatar, rapportent plusieurs sites sportifs.
Les organisateurs qatariens du Comité suprême ont indiqué qu'au lieu de débuter le 21 novembre prochain, la compétition commencera le dimanche 20 novembre. Un changement qui va permettre au Qatar de jouer le match inaugural face à l'Equateur. La décision sera officialisée plus tard ce mercredi par la FIFA, selon les informations transmises à RMC Sport.
Pour rappel, le match d’ouverture devait normalement opposer le Sénégal aux Pays-Bas mais la cérémonie d’ouverture officielle était quand même prévue en marge du match entre le Qatar et l'Equateur plus tard dans la soirée du 21 novembre.
Finalement le match du Qatar face à l'Équateur sera avancé d’une journée avec une cérémonie d’ouverture que l’on annonce "assez spectaculaire" au sein du Comité Suprême.
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LES INONDATIONS ET LE DEROULE DU PLAN ORSEC A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE ZIK FM CE MERCREDI
Les quotidiens parus ce mercredi 10 août 2022 reviennent de font en comble sur les dernières inondations et la mise en oeuvre du plan Orsec ainsi que d'autres politiques liés à la nouvelle configuration de la 14ème législature.
Les quotidiens parus ce mercredi 10 août 2022 reviennent de font en comble sur les dernières inondations et la mise en oeuvre du plan Orsec ainsi que d'autres politiques liés à la nouvelle configuration de la 14ème législature. Ecoutez la revue de presse présenté par Fabrice Nguéma sur les ondes de la Zik FM.
LES SUJETS POLITIQUES AU MENU DELA REVUE DE PRESSE DE L'APS DE CE MERCREDI
Les quotidiens se sont surtout intéressés à la nouvelle législature, à l’élection des membres du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT) et à la constitution du prochain gouvernement.
Dakar, 10 août (APS) – Les quotidiens se sont surtout intéressés à la nouvelle législature, à l’élection des membres du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT) et à la constitution du prochain gouvernement.
‘’Ces grands défis de la 14e législature’’, titre Sud Quotidien, ajoutant que ‘’Birahim Seck, du Forum civil, invite les nouveaux députés à débloquer les dossiers [se trouvant] sous le coude du président de la République’’.
Le Soleil et Tribune s’intéressent aux ‘’faiseurs de roi’’ à l’Assemblée nationale, Pape Diop, Pape Djibril Fall et Thierno Alassane Sall.
Leur ralliement aux futurs groupes parlementaires de Benno Bokk Yaakaar (BBY) et de Yewwi Askan Wi-Wallu Sénégal permettra à l’une de ces deux coalitions de détenir la majorité des sièges, puisqu’elles obtiennent respectivement 82 et 80 députés, sur un total de 165.
Pape Diop, Pape Djibril Fall et Thierno Alassane Sall ‘’doivent savoir que le peuple est avide de changement, que toute erreur risque d’être fatale pour leur avenir politique’’, commente Tribune.
‘’Maintenant, tout le jeu repose principalement sur ces trois députés’’, a dit un analyste politique interrogé par Le Soleil.
Ces trois élus de l’opposition vont jouer les ‘’faiseurs de roi’’ lorsqu’arrivera le moment de voter les lois, de choisir le président de l’Assemblée nationale et les présidents des commissions parlementaires, selon Le Soleil.
WalfQuotidien pose ‘’l’équation Mimi’’. Aminata Touré, alias Mimi, leader de la coalition BBY aux élections législatives du 31 juillet dernier, ‘’devrait en toute logique occuper le poste de président de l’Assemblée nationale’’, selon le journal.
WalfQuotidien mesure les forces et les faiblesses de son éventuelle candidature à la présidence du Parlement.
‘’La présidence de l’Assemblée nationale va être âprement disputée’’, rapporte Le Témoin Quotidien, citant un analyste politique.
‘’De grosses manœuvres politiques’’ sont en cours en vue de la nomination du Premier ministre et des autres membres du gouvernement, note EnQuête.
Au cours des derniers jours, ‘’le président de la République s’était replié à Popenguine (ouest) pour bien réfléchir, parce qu’il est clair que toute erreur de casting se paiera cash’’, ajoute-t-il.
Concernant le même sujet, Mouhamadou Moustapha Diagne, leader d’un mouvement politique proche de BBY, estime que ‘’les résultats [des élections législatives] imposent un renouvellement du personnel politique qui accompagne Macky Sall’’.
Une ‘’mini-crise diplomatique’’
Les quotidiens relayent la réclamation faite par plusieurs organisations de la société civile sénégalaise en faveur d’une évaluation des tâches du HCCT.
Elles exigent de l’opposition et de la majorité présidentielle qu’elles dressent le ‘’bilan’’ de cette ‘’assemblée consultative’’ avant l’élection de ses membres prévue le 4 septembre prochain.
‘’Le Collectif des organisations de la société civile invite les acteurs à faire son inventaire’’, lit-on dans EnQuête. Ce journal rappelle que les membres du HCCT, une ‘’institution qualifiée d’‘inutile’’’, sont élus par les conseillers municipaux et départementaux.
Les quotidiens commentent aussi la ‘’mini-crise diplomatique’’ survenue entre le Canada et le Sénégal, à la suite de la ‘’descente d’une rare violence de la police canadienne, le 2 août 2022, au domicile d’une diplomate sénégalaise en service à l’ambassade du Sénégal à Ottawa’’.
Selon Libération, la personne concernée a été l’objet d’une plainte pour ‘’dégradation de logement’’ et d’‘’arriérés de loyer’’.
‘’Il est du devoir des autorités du pays de défendre leurs concitoyens (…) A fortiori quand ces citoyens sont protégés par leur statut de diplomate. En contrepartie, ces concitoyens devraient avoir un comportement digne, qui fasse honneur à leur pays’’, commente Le Quotidien.
Par Yoro DIA
APRÈS CÉSAR, SALIF IRA À CANOSSA
C’est le moment d’offrir une porte de sortie honorable à Salif Sadio en lui reconnaissant que son combat n’a pas été vain, pour nous avoir permis d’avoir un nouveau contrat social sénégalais, qui fonde une société plurielle mais indivisible
César Atoute Badiate est venu à Canossa. C’est juste une question de temps mais Salif Sadio aussi viendra à Canossa. Depuis l’offensive lancée par le Colonel Kandé pour nettoyer le Sud de la Casamance en janvier 2021, ce qui restait du Front Sud n’avait vraiment plus que le choix de la capitulation et l’Etat, grâce au président Embalo, est intervenu au bon moment pour leur offrir une porte de sortie honorable avec les accords de Bissau, appliquant une sagesse churchillienne qui dit que «la magnanimité envers un adversaire vaincu est non seulement morale, mais c’est un bon investissement pour l’avenir». Et l’avenir ici, c’est la paix durable, parce que les maquisards du Mfdc ne peuvent pas faire comme les combattants de l’Olp au Liban, qu’on avait mis dans des bateaux pour les exfiltrer à Tunis.
Salif Sadio aussi viendra à Canossa. Il l’aurait fait depuis longtemps si la pression de l’Armée, avec la dernière offensive, avait été plus forte. «La conversion ou la valise», c’était le choix qu’on offrait aux musulmans et aux juifs après la reconquête catholique en Espagne. Aujourd’hui, c’est le choix qui s’offre à Salif Sadio. La conversion à la paix ou la valise. Et même le choix de la valise est hypothétique avec des pouvoirs démocratiques et amis du Sénégal à Banjul et Bissau. L’histoire montre qu’une rébellion ne négocie sérieusement que si elle est convaincue que l’option militaire est impossible. Et aujourd’hui, toutes les ailes du Mfdc, aussi bien politiques que militaires, en sont convaincues. Pour une rébellion, avant d’en arriver à cette conviction qu’il est militairement impossible de gagner, la négociation n’est rien d’autre que la continuation de la guerre par d’autres moyens. Et le Mfdc a souvent usé et abusé de cette ruse des négociations comme stratégie pour continuer la guerre par d’autres moyens.
Ces négociations et accords sont probablement les bons parce qu’on peut enfin croire à la sincérité du Mfdc qui n’a plus le choix avec l’épée de Damoclès sur sa tête et qui fait que le mouvement n’a pas grand-chose à mettre sur la table pour négocier. Donc, c’est le moment d’offrir une porte de sortie honorable à Salif Sadio en lui reconnaissant que son combat n’a pas été vain, pour nous avoir permis d’avoir un nouveau contrat social sénégalais, qui fonde une société plurielle mais indivisible et qui a permis à notre Administration territoriale de passer de «Faidherbe à Claude Levis Strauss». Cette porte de sortie honorable à monsieur Salif Sadio est un bon investissement pour l’avenir, comme ce fut le cas avec Jefferson Davis, le dirigeant des Etats sécessionnistes du Sud des Etats-Unis, qui est mort tranquillement dans son lit plus de 20 années après la guerre de sécession, grâce à la magnanimité de Lincoln, qui avait compris que c’est indispensable pour la réconciliation et la reconstruction.
La paix revenue, il va falloir songer à la réinsertion des maquisards.
Evidemment, le Sénégal ne commettra pas l’erreur de les intégrer dans les Forces de défense et de sécurité. Cette erreur a été fatale aux armées du Mali et de Côte d’Ivoire. Par contre, ils vont être très utiles pour leur région et leur pays, dans le reboisement et le déminage. Les accords sont un excellent prétexte pour rendre un hommage aux deux piliers et aux deux remparts de la République, à savoir le soldat et l’instituteur. Au milieu de la tourmente, ces deux piliers ont toujours été l’avant-garde de la République. Il fut un bon moment où, dans les coins les plus reculés de la Casamance, la présence de l’Etat et de la République se réduisait au cantonnement militaire et à l’école, au soldat et à l’instituteur, avec des cas où c’est le soldat qui devient l’instituteur pour garder l’école ouverte. Malgré le principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation dans la charte de l’Oua/Ua, l’Erythrée est devenue indépendante après avoir gagné sa guerre et le Sud Soudan, surtout pour avoir gagné la bataille de l’opinion contre le Soudan.
Le Mfdc a perdu les deux batailles essentielles : la bataille militaire et celle de l’opinion internationale. Le Sénégal doit aujourd’hui son intégrité territoriale à son armée mais aussi au consensus politique national sur la question, malgré les alternances. Le Mfdc a été successivement affaibli par le tout-militaire de Diouf, la division du maquis grâce aux mallettes de Wade et au désenclavement accéléré par Macky Sall qui a eu le mérite de virer Jammeh et d’accélérer la construction du pont de Farafegny.
La chute de Jammeh a été décisive dans l’agonie du Mfdc qui a perdu soutien et base arrière. Malgré les accords, il peut y avoir de la violence résiduelle mais le retour de la paix est devenu irréversible. Un long cycle des guerres du Sud, ouvert avec le coup d’Etat de Kukoi Samba Sagna en juillet 1981, s’est fermé à Bissau la semaine dernière, avec des épisodes comme l’opération Gabou ou Micega, sans oublier les affrontements en Casamance. L’Armée a été à la hauteur des guerres du Sud dont le cycle se ferme. Elle doit se concentrer maintenant sur celle de l’Est, avec le fleuve Sénégal comme ligne de Front, avec un djihadisme parti de Kidal et qui est maintenant à Kayes. La plus grande leçon des guerres du Sud est qu’un pays ne doit jamais sous-traiter sa sécurité. C’est pourquoi nous devons tous une grande gratitude à l’Armée qui a payé le prix fort pour éviter la partition du pays.
LES DESSOUS MALPROPRES D’UNE DIPLOMATE
Canada –que faisaient un huissier et la police chez Mme Oumou Kalsoum Sall, première conseillère à l’ambassade du Sénégal à Ottawa ?
Il y a l’arrestation musclée à Gatineau et les réactions outrées des ministres des Affaires étrangères sénégalais et canadien. Mais, il reste aussi une question fondamentale : que faisaient un huissier et la police chez Mme Oumou Kalsoum Sall, première conseillère à l’ambassade du Sénégal à Ottawa ? Les policiers voulaient aider un huissier à faire exécuter une ordonnance d’un juge. Car le Tribunal administratif du logement (Tal) a ordonné à la diplomate sénégalaise de payer plus de 22 millions 650 mille F Cfa (45 300$) à son ex-logeur pour avoir «abîmé» sa maison.
Selon Radio-Canada et Journal du Montréal, qui ont exploité la décision de Justice rendue le 2 juin dernier, la visite de l’agent judiciaire a dégénéré et des policiers se sont rendus sur les lieux. Il s’en est suivi une intervention musclée, qui s’est transformée en incident diplomatique.
Si la dame était absente lors de l’audience, on apprend dans le document exploité que le bailleur avait sollicité le recouvrement du loyer non payé au moment du départ de Mme Sall, des dommages et intérêts pour dommages au logement, plus les intérêts et l’indemnité additionnelle prévue au Code civil du Québec et les frais, ajoute Radio-Canada. D’après toujours le média canadien, la diplomate aurait occupé un bungalow à Gatineau pendant deux ans, soit de novembre 2018 à octobre 2020, et aurait laissé derrière elle des dégâts et dommages considérables. «En mai 2020, il s’avère que la maison est infestée de coquerelles. Il y aura quatre traitements. Cela ne suffira pas. […] Résultat, le locateur doit se départir de presque tous ses meubles», note la juge citée par le journaldumontreal.com. Sans entrer dans d’autres détails liés à l’état dans lequel la maison aurait été laissée par la diplomate, il y avait de la moisissure sur les murs, des planchers imbibés… Et autres…
Par ailleurs, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (Dpcp) a fermé le dossier concernant la plainte des policiers, a indiqué le ministère de la Sécurité publique du Québec, en raison de l’immunité diplomatique, note Radio-Canada qui rappelle que le Bureau des enquêtes indépendantes (Bei) a été mandaté pour enquêter sur les événements.
L’arrestation musclée et «violente» de la première conseillère de l’ambassade du Sénégal au Canada a provoqué le courroux de Dakar, qui avait dénoncé un acte «raciste» et «barbare». Si Dakar a demandé une «enquête» approfondie pour tirer cette affaire au clair, le ministère des Affaires étrangères canadien s’est montré embarrassé par la tournure des évènements. Dans un communiqué, la cheffe de la diplomatie canadienne n’a pas mâché ses mots pour condamner cet acte : «Le Canada continuera de coopérer pleinement avec le Sénégal pour remédier à cette situation regrettable.» «Nous sommes extrêmement concernés et attendons une enquête approfondie», rassure Mélanie Joly. Elle serait «en contact avec son homologue sénégalaise» pour vider ce dossier, qui constitue une violation de la Convention de Vienne.
Nos tentatives de parler à la ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur n’ont pas abouti…
LA MAFIA KACCI KACCI TOUCHÉE
Après Outhmane Diagne et Papito Kara, Jules Aloïse P. Faye sous les verrous
La Mafia kacc kacci est dans de beaux draps ! Alors que Outhmane Diagne a rejoint en prison Papito Kara, c’est au tour de Jules Aloïse P. Faye de commencer son séjour à Rebeuss. Il est poursuivi pour un supposé virement frauduleux de 50 millions F Cfa, accès et maintien frauduleux dans un système informatique, usurpation d’identité numérique et tentative d’escroquerie.
Ils ont tous un point commun : ils sont membres de la Mafia kacc kacci. Ils Sont placés sous mandat de dépôt. Il y a une semaine, c’était Pape Ibrahima Guèye dit Papito Kara, le «re¬vueur» de presse, qui était placé sous mandat de dépôt. Il est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles et effacement, modification, fabrication et introduction de données informatiques. Il a été arrêté dans le cadre de l’affaire des Unes détournées des journaux à des fins de propagande politique. Il sera rejoint par le coordonnateur de la Mafia kacc kacci, Outhmane Diagne, qui est actuellement à Rebeuss et doit répondre des chefs d’accusation de diffusion de fausses nouvelles et effacement, modification, fabrication et introduction de données informatiques.
Arrêté il y a 4 jours par la Division des investigations criminelles (Dic), Jules Aloïse P. Faye, membre de la Mafia kacc kacci, a été écroué aussi pour un virement présumé frauduleux de 50 millions F Cfa, accès et maintien frauduleux dans un système informatique, usurpation d’identité numérique, tentative d’escroquerie. Il a rejoint ses frères de kacc kacci en prison, car il a été lui aussi placé sous mandat de dépôt. A la différence des deux premiers cités, ce cadre du parti Pastef a mis en place une entreprise de vente et de location de voitures de luxe et d’utilitaires. En effet, Azur automobile est une filiale du Groupe Azur, propriété de M. Faye, qui fut directeur de Maersk Line et qui se présente comme «expert automobile». Jules Aloïse P. Faye est en affaire avec la marque chinoise Hongqi. Son entreprise est présentée comme un concessionnaire de voitures automobiles, qui convoite 25% du marché sénégalais estimé par ses soins à 2 milliards Us dollars.
Fondée par Jules Aloïse Faye en 2013, Azur automobile est à l’origine une entreprise vendant des véhicules d’occasion importés du Canada. Aujourd’¬hui, «nous sommes une entreprise qui a dû se tailler une grande partie du marché automobile. Nous importons des voitures sur commande et aussi des ca¬mions pour de grandes entreprises de construction et de logistique. Notre objectif est de devenir l’un des plus grands concessionnaires en Afrique de l’Ouest pour la distribution automobile», selon son propre montage financier. Azur automobile est plus un intermédiaire qu’un concessionnaire. «Nous aidons le client à trouver les véhicules idéaux sur Internet et gérons la livraison. Nous aidons certaines entreprises qui ont besoin de camions et de véhicules pour leurs activités à en obtenir de bons à des prix plus bas.» Azur automobile se spécialise dans la vente de berlines de luxe et d’utilitaires.
Faut-il le rappeler, la Mafia kacc kacci est une entité connue pour ses levées de fonds. En effet, elle a pu récolter quelque 45 millions Cfa pour acheter une voiture à Guy Marius Sagna alors qu’il était en conflit avec l’Administration sénégalaise. Qui l’avait affecté dans le Sud-est du pays. C’est le même cas avec l’ancien capitaine de la gendarmerie, Seydina Oumar Touré, qui avait été radié suite à la gestion de l’affaire Adji Sarr. C’est l’équivalent d’une année de salaire qui a été collecté pour l’ancien capitaine qui venait tout juste de voir son contrat avec l’Iam annulé. Ces collectes sont organisées quand le débat sur le financement du parti Pastef était à son apogée.
LES AGENTS DE L’ADMINISTRATION EXIGENT LA GÉNÉRALISATION DES INDEMNITÉS DE LOGEMENT
Les agents de l’administration peuvent pousser un ouf de soulagement.
A travers un communiqué, le Collectif des Agents de l’Administration Sénégalaise a magnifié la matérialisation par le gouvernement du Sénégal de la revalorisation salariale. Toutefois, le coordonnateur du Collectif, Oumar Dramé et ses camardes exigent la généralisation des indemnités de logement.
Les Agents de l’Administration Sénégalaise peuvent pousser un ouf de soulagement. Le gouvernement a en effet satisfait une de leurs doléances en revalorisant leurs salaires. «Le Collectif des Agents de l’Administration Sénégalaise se réjouit de la matérialisation par le gouvernement du Sénégal, à travers une émission spéciale effective le mercredi 3 août 2022, de la revalorisation salariale que le président de la République avait promise», indiquent les membres du Collectif dans un communiqué.
Selon Oumar Dramé et ses camarades, cette revalorisation substantielle montre à suffisance que l’Etat mesure avec netteté l’apport important des agents de l’administration dans la construction de notre Sénégal. «Le collectif des agents interministériels qui regroupe 17 ministères salue cet acte de haute portée sociale qui va sensiblement améliorer les conditions de travail de tous les agents. Tout compte fait, vu le prix élevé du loyer au Sénégal, le collectif demande à l’Etat de généraliser l’indemnité de logement à tous les travailleurs, toutes catégories confondues, puisque plus de 80% des travailleurs en bénéficient déjà», soulignent-ils.
Par ailleurs, Oumar Dramé et compagnie rappellent au ministère de la Fonction Publique la nécessite de procéder à la reconnaissance des diplômes obtenus par les agents dans les instituts supérieurs publics et privés de même que le reclassement automatique, à l’instar des autres corps de l’administration. «Nous réitérons notre disponibilité à toute discussion avec les autorités sur les points de revendication et remercions tous les agents de l’administration pour leur engagement sans faille à servir l’Etat pour le grand bonheur des citoyens, des partenaires, qui concourent au développement de notre cher pays», affirment-ils.
A rappeler que collectif réunit entre autres les agents des ministères du Tourisme, de l'Urbanisme, du Travail, de l'Agriculture, de la Pêche, de l'Elevage, du Développement communautaire, de l'Enseignement supérieur, de la Justice, de la Fonction Publique et ceux des Collectivités Territoriales, du Pétrole et des Energies.