Bilan plan Orsec
Le ministère de l’Intérieur a fait le point hier du plan Orsec déclenché à la suite des fortes pluies tombées sur Dakar. A la date d’hier, indique le ministère de l’Intérieur, 380 sapeur-pompiers et 98 électropompes (plus l’armée, l’ONAS et la DPGI) ont été mobilisés. Les équipes ont évacué sur la zone de captage, le Poste haute tension de Hann, Parc Hann et Cité Belle vue, 1 400 000 m3 d'eau. Les opérations se poursuivent nuit et jour, d’après le ministère. Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Orsec, la Croix rouge sénégalaise s’est mobilisée pour aider la Senelec à consolider la digue de protection au niveau du poste de haute tension de Hann.
Déclaration de patrimoine
Le coordonnateur national du Forum Civil rappelle aux nouveaux parlementaires que certains d’entre seront assujettis à la loi portant sur la déclaration de patrimoine en tant qu’ordonnateur de dépenses. Birahime Seck rappelle que le prochain président de l'Assemblée nationale et le premier Questeur devront faire leur déclaration de patrimoine.
Me Aïssata Tall Sall sur l’affaire de la diplomate violentée
L’enquête sur l’affaire de la diplomate sénégalaise violentée par la police au Canada avance à grands pas. L’information est de la ministre des Affaires Étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur. Suite à l’entretien téléphonique, Me Aissata Tall Sall salue l'engagement de son homologue canadien, Mélanie Jolie, pour que lumière soit faite sur les violences policières dont a été victime notre diplomate et surtout notre volonté commune de poursuivre l'excellente coopération entre les deux États.
La diplomate sénégalaise devait plus de 30 millions
On en sait un peu plus sur les dessous de l’affaire de la diplomate sénégalaise violentée au Canada. D’après nos confrères de Radio-Canada qui citent des documents judiciaires, notre compatriote devait plus de 45 000 $ en dommage à son locateur. La décision de justice a été rendue le 02 juin, mais la dame était absente à l’audience. Dans le document, on y apprend que le locateur demande le recouvrement du loyer non payé au moment du départ du locataire, des dommages-intérêts pour dommages au logement, plus les intérêts et l’indemnité additionnelle prévue au Code civil du Québec et les frais. D’après les mêmes sources, la diplomate aurait occupé un bungalow à Gatineau pendant deux ans, soit de novembre 2018 à octobre 2020, et aurait laissé derrière elle des dégâts et dommages considérables. De la moisissure sur les murs, des planchers imbibés et des infestations de coquerelles en font partie. Des meubles auraient été endommagés et certains sont manquants, toujours selon le document rendu par la cour. Mais en raison de l’immunité diplomatique, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (Dpcp) a fermé le dossier concernant la plainte des policiers contre la diplomate (Elle avait blessé des policiers, Ndlr), a indiqué le ministère de la Sécurité Publique du Québec. Le ministère a aussi confirmé que le Bureau des enquêtes indépendantes (Bei) a été mandaté pour enquêter sur les événements. Par ailleurs, l’ambassade sénégalaise a refusé les demandes d’entrevue de Radio Canada.
Outhmane Diagne de mafia «Kacc Kacc» sous mandat de dépôt
Des têtes continuent de tomber dans l’affaire du détournement de «Unes» de journaux. Après le placement sous mandat de dépôt de Papitot Kara qui faisait la revue de ces «titres détournés», par le juge du 2e cabinet, le coordonnateur de Mafia «Kacc Kacc» se retrouve en prison. Outhmane Diagne a été envoyé en prison lundi par le juge du 2e cabinet d’instruction. D’après le pool d’avocats de ce jeune militant de Pastef, le magistrat instructeur vise les chefs de diffusion de fausses nouvelles, effacement et modification des données de journaux. Membre du pool d’avocats, Me Bamba Cissé avait exprimé son étonnement lorsque leur client avait été placé en garde à vue. «Aussi étonnant que cela puisse paraître, Outhmane Diagne est arrêté juste pour avoir partagé sur sa page Facebook des "Unes" de journaux satiriques avec en entête 3 emoji de sourires. Des dizaines de personnes ont aussi partagé cela sans être inquiétées une seule fois. On lui impute ainsi une diffusion de je ne sais quelles fausses nouvelles», avait dénoncé la robe après l’audition de son client à la Section de recherches. Mieux, ajoute l’avocat, «aucun journal n’a déposé de plainte contre lui. L’Observateur n’a pas déposé de plainte, c’est le procureur qui s’est autosaisi. C’est tout simplement extraordinaire !» dit-il.
Outhmane Diagne de mafia «Kacc Kacc» sous mandat de dépôt (bis)
Restons sur l’affaire Outhmane Diagne pour dire que ses conseils sont stupéfaits. Me Patrick Kabou se perd, dit-il, dans ce qu’il fait comme avocat (contentieux en droit des médias et du numérique) et enseigne. Avocat, chargé d'enseignement, Docteur en droit international public, post doctorats en droit pénal international et en droit international humanitaire en France, Me Kabou se demande qui a pu qualifier ainsi ces faits. A l’en croire, pour tout spécialiste en la matière, c'est du grand délire. «On a même pitié de son auteur. Aucune relation entre les faits et les motifs de sa détention. Ce pays est à califourchon sur l'incohérence», écrit la robe noire avant de préciser qu’en droit, les mots ont un sens. Entre celui qui diffuse, efface, modifie des données de journaux et celui qui partage une publication avec des emoji, dit-il, l'intention est clair : rire d'un fait ou d'une situation. «Dans une tentative de « génuflexion» du droit, j'aurai compris, et ça avec vraiment des neurones en extension, la notion de complicité dans l'infraction. Mais pour que cela soit fondée, il faut que cette infraction existe : effacement et modification des données de journaux», regrette Me Kabou.
143 candidats à l’émigration interpellés à Nianing et Fimela
Les éléments des brigades de gendarmerie de Fimela et Nianing ont brisé le rêve de plus d’une centaine de candidats à l’émigration clandestine. Dans la nuit du samedi au dimanche, les pandores ont interpellé 143 émigrants clandestins dont 57 étrangers, à bord de 04 véhicules de transport en commun. Dans un communiqué, la gendarmerie indique que cette action s'inscrit dans le cadre de l'exécution des instructions du Haut commandement de la Gendarmerie nationale relatives au renforcement de la lutte contre l'émigration clandestine. A ce propos, le dispositif de veille et de surveillance des côtes mis en place, a permis aux éléments de la brigade de proximité de Nianing de procéder vers 02 heures du matin, à l'interpellation de 02 véhicules de transport en commun avec à bord 68 individus de diverses nationalités. Parallèlement, ajoute la même source, la brigade de Gendarmerie territoriale de Fimela procédait, la même nuit, à l'immobilisation de 02 autres cars de transport en commun, à hauteur du village de Mbissel (commune de Fimela), à bord desquels se trouvaient 75 candidats clandestins dont 37 étrangers. Tous les 04 véhicules avaient pris départ à Diamniadio pour rallier le lieu de l'embarquement. Les gendarmes ont mis la main sur un des convoyeurs. Ce dernier était chargé de la coordination et de l'embarcation des migrants sur la côte, à destination de l'Europe, contre 300 000 francs CFA pour chaque personne. Une enquête est ouverte.
Incendie dans un entrepôt à Cambérène
Un violent incendie s’est déclaré dans un entrepôt de matériels électroménagers à Cambérène. D’après Dakaractu, les sapeurs-pompiers ont mobilisé plusieurs camions citernes pour tenter d’éteindre le feu qui a causé déjà beaucoup de dégâts matériels. La tâche n’était pas facile pour les soldats du feu puisqu’il y avait des explosions de téléviseurs, des réfrigérateurs et autres matériels électroménagers. Les pertes sont estimées à plusieurs centaines de millions. Pour le moment, l’origine de l’incendie reste inconnue.
L'effondrement d'une dalle fait un mort et 04 blessés
Un drame plonge le quartier Parcelles-Assainies de Keur Massar dans l'émoi et la consternation. Selon des sources de Seneweb, une dalle s'est affaissée, ce mardi vers 10h, sur des membres d'une famille. Ainsi, un bébé âgé d'environ deux mois y a perdu la vie et 04 autres personnes se sont retrouvées avec des blessures. Les gendarmes de la brigade de Keur Massar qui ont été informés du drame se sont rendus sur les lieux pour procéder au constat. Une enquête est ouverte par les hommes du Major Kane.
Une dalle chute sur un garçon de 8 ans à Yeumbeul
L'affaissement d'une dalle a fait aussi une victime à Yeumbeul. Selon des sources de Seneweb, c’est une partie de la cuisine d’un appartement situé au premier étage qui s'est effondrée sur un garçon de 8 ans, au moment où sa mère cuisinait à l'intérieur. Évacué à l'hôpital, S. Sow a fini par perdre la vie. Le drame est survenu samedi dernier à Mbed Fass. Informés des faits, les policiers du commissariat de Yeumbeul-Comico ont rappliqué dare-dare sur les lieux pour faire le constat. L'enquête ouverte par la police suit son cours.
Benno Bokk Yaakaar de Wahinane Nimzatt
Les responsables de la coalition Benno Bokk Yaakaar de la commune de Wakhinane Nimzatt (Guédiawaye) ont évalué les résultats des élections législatives du 31 juillet 2022, à l’occasion d’une assemblée générale d’évaluation. D’abord, l’édile de Wahinane Nimzatt, Racine Talla et Cie ont salué la maturité du peuple qui a sacrifié au devoir citoyen du vote, dans le calme, la responsabilité et la sérénité. Car aucun incident majeur n’aura été relevé le jour du scrutin. Ils se sont ensuite félicités du professionnalisme de tous les acteurs engagés dans l’organisation du processus. Dans un communiqué sanctionnant la rencontre, les responsables de la mouvance présidentielle soutiennent qu’avec ces législatives, le Sénégal est entré dans le cercle restreint des grandes démocraties et cela a été salué par les observateurs internationaux qui ont supervisé le scrutin. Enfin, ces responsables de Wakhinane Nimzatt se félicitent des résultats obtenus par la coalition BBY avec 82 députés, faisant d’elle la coalition majoritaire à l’Assemblée nationale mais aussi sur le plan territorial avec le contrôle de 29 départements sur les 46 que compte le Sénégal.
Benno Bokk Yaakaar de Wahinane Nimzatt (bis)
Restons avec la section communale de BBY de Wakhinane Nimzatt pour souligner que l’assemblée générale constate sa défaite, malgré une évolution positive de son électorat de 700 voix, par rapport aux Locales de janvier 2022. Remerciant très vivement les populations pour leur confiance ainsi que tous les responsables pour l’énorme travail accompli, l’assemblée générale appelle à une grande mobilisation et une meilleure occupation du terrain de tous les segments de la mouvance présidentielle. Dans cette perspective, elle recommande que chaque parti s’inscrive, dès maintenant, dans un processus d’élargissement de sa base et que chaque responsable s’attelle à la mise en place de comités de base pour continuer de faire de Wakhinane un bastion imprenable. A cet effet, un comité d’initiative sera institué pour la supervision des comités. Les responsables ainsi que les militants sont invités à l’unité pour aborder, dans les meilleures conditions, les batailles à venir. Par ailleurs, ces responsables de la mouvance présidentielle appellent à barrer la route à cette opposition locale, «chantre de l’escroquerie politique, adepte de la démagogie et du populisme, de la mythomanie, de la mégalomanie et de la manipulation qui ont été leurs principales armes de campagne contre le bilan de Benno Bokk Yaakaar»
Par Alpha Amadou SY
DE LA RUE AUX URNES OU RADIOSCOPIE DES LÉGISLATIVES DE JUILLET 2022
Aujourd’hui, la curiosité est de savoir à quel moment BBY se libèrera-t-il du fétichisme des chiffres pour se pencher rigoureusement sur les facteurs économiques, sociologiques et politiques qui ont concouru à ses déconvenues électorales ?
YAW, en se décidant de participer aux législatives, même avec sa liste nationale amputée de ses titulaires, avait choisi de substituer la logique des urnes à celle de la rue. Du coup, la tension politique baissa substantiellement, permettant à près de 46% du corps électoral de convertir sa souveraineté en unité-cartes. L’issue de ces législatives a soulevé des d’intéressantes questions, au nombre desquelles : le rapport des tenants du pouvoir avec la mémoire politique, le sens du vote des Sénégalais et la trajectoire du nouveau cours politique.
Le magnétisme du pouvoir a l’art d’altérer la mémoire politique. Autrement, comment expliquer que les hommes, une fois au pouvoir, versent dans les mêmes travers que leurs prédécesseurs, délogés dans un passé récent du Palais. Pour illustration, de l’affaissement du parti socialiste hier jusqu’ à la chute progressive d’aujourd’hui de BBY, les formations politiques au pouvoir ont fait montre de la même cécité politique. Elles ont été incapables d’identifier, à partir de leur victoire bien laborieuses, les signes avant-coureurs de leur déclin. Pour preuve, en 1998, la baisse fort remarquée de l’électorat socialiste n’avait pas été l’objet d’une lecture minutieuse. Elle fut simplement conçue comme une percée de l’opposition, témoignant de « l’approfondissement de la démocratie ».
Pourtant, cette avancée était problématique car faisant suite à la dissidence de Djibo Leïti Ka et Moustapha Niass, deux figures emblématiques du Parti socialiste. L’hémorragie, qui s’en était suivie, contribua grandement à l’avènement de la première alternance politique au Sénégal, le 19 mars 2000. Le PDS, principale force de frappe de la coalition victorieuse, fera sienne cette culture de la banalisation de la défaite.
Ainsi, la récupération, par l’opposition politique, de villes aussi symboliques et stratégiques que Dakar, Thiès, Kaolack, Saint-Louis, Fatick, Podor, lors des locales de mars 2009, fut l’objet d’une lecture distraite. Pire, des idéologues de la mouvance présidentielle tentèrent de tourner en dérision la prétention de l’opposition à amplifier la portée de sa victoire, circonscrite dans les trois régions sur les 14 que compte le pays. Or, ce recours à l’arithmétique ne permettait de voir, derrière les chiffres, les causes dont la maitrise reste une des conditions pour stopper la progression de l’opposition. Par ailleurs, ce fétichisme des chiffres avait le défaut d’occulter la portée d’une consultation qui avait fini par n’être locale que de nom. Me Wade, par son implication personnelle dans la campagne électorale, en avait modifié la nature et les enjeux.
Le puissant mouvement citoyen du 23 juin 2011 sera l’objet de la même banalisation jusqu’à la défaite cuisante du PDS, en 2012. Paradoxalement, les tombeurs de Me Wade, une fois dans le confort du pouvoir, ont eu à verser dans le même travers : recourir à l’arithmétique pour répondre à l’euphorie de l’opposition. Alors que la perte de Thiès, de Kaolack et de Guédiawaye, conjuguée à l’échec dans la volonté proclamée de reconquérir Dakar et Ziguinchor exigeait un examen des plus rigoureux, BBY donnait l’impression qu’il n’y avait guère de quoi fouetter un chat ! Brandissant leur victoire sur plusieurs communes, ses leaders affirmaient, le plus sérieusement au monde, que « au niveau national, leur hégémonie restait intacte » !
Cette certitude en bandoulière, BBY s’engagea dans les législatives, avec l’intention de consolider “ son hégémonie intacte” par la récupération des départements perdus, lors des locales. En plus de ce calcul d’épicier, BBY eut la malencontreuse idée d’élever les législatives à la dignité d’un référendum. Ainsi, sa campagne fut-elle menée sous la bannière de la défense et de l’illustration des réalisations du Président Sall.
Et, à l’opposition, qui en a trouvé une véritable aubaine pour engranger le maximum de voix de répliquer : « Votez massivement, afin de mettre fin au pouvoir en place ! » Du corps à corps électoral, résulta un coude à coude, accouchant d’un séisme politique qui préfigure l’installation d’une Assemblée nationale d’une composition inédite dans l’histoire du Sénégal. Et pourtant, la mouvance présidentielle, toujours arc-boutée aux chiffres, n’a pu s’interdire de se glorifier de cette victoire suffisamment étriquée pour ne pas donner à BBY la majorité absolue ! Aujourd’hui, la curiosité est de savoir à quel moment BBY se libèrera -t-il du fétichisme des chiffres pour se pencher rigoureusement sur les facteurs économiques, sociologiques et politiques qui ont concouru à ses déconvenues électorales ? N’est-il pas temps de réaliser que Liy raam ci ñak bi la jëm (littéralement : « ce qui rampe va vers l’herbe) » ?
En tout état de cause, la désillusion électorale de BBY, au cours de cette année, remet à l’ordre du jour la question du sens du vote des Sénégalais. Sous cet angle, plus que la percée fort significative de l’opposition, le revers électoral de la mouvance présidentielle édifie sur le message des citoyens aux politiques.
Certes, l’opposition a été bien inspirée en instaurant de cadres unitaires, lesquels ont l’avantage de servir de réceptacles aussi bien au vote utile qu’au vote-sanction. Mais, elle n’a pas eu l’opportunité de dérouler son programme, a fortiori de convaincre l’électorat par la pertinence de ses projets. Le fait que AAR (Alternative pour une Assemblée de Rupture), quoique créditée d’une intéressante campagne, n’a pas eu plus d’un député, en est relativement révélateur. Une première lecture édifie sur le taux de participation, lequel renseigne sur la qualité du scrutin. Or, de 53,6, en 2017, il est tombé à 46%.
Évidemment, il est difficile, en l’absence de statistiques, d’identifier dans cette portion les abstentionnistes et les Sénégalais indifférents. Mais, des citoyens, ayant opté de renvoyer dos à dos majorité et opposition sont à y intégrer. Sous ce rapport, le boycott des villageois de Nguer, dans la région de Kaffrine, est un cas d’école. Comme édifiés sur la portée de l’abstention sur l’évaluation d’un scrutin, ils ont unanimement boudé les urnes, pour protester contre l’oubli dont ils sont l’objet de la part des autorités. Quant aux citoyens-électeurs, la sérénité et la discipline avec lesquelles ils se sont acquittés de leur devoir, conjuguées à la baisse sensible du nombre de bulletins nul, ont été révélatrices de la hauteur prise par le peuple par rapport à la classe politique, plutôt portée vers l’invective et la surenchère.
À l’instar des élections de 2000, 2009 et 2012, les Sénégalais ont davantage sanctionné négativement BBY que voté pour l’opposition. En un mot, ce que le peuple veut est de vivre dans la dignité c’est - à - dire en satisfaisant ses besoins fondamentaux dans la conservation de ses valeurs cardinales. Ce que le peuple veut, c’est la juste répartition des richesses, afin qu’une minorité cesse de vivre dans l’opulence la plus insolente, non sans narguer de braves citoyens dont elle convertit l’honnêteté en délit. Cette sanction, par les urnes, prouve que les citoyens sont restés attachés à la quête de justice sociale, cette valeur irréductible pratiquement élevée au rang de culte, depuis la première alternance politique de 2000. Et cet attachement trouve son corollaire dans leur conviction selon laquelle « la roche tarpéienne est toujours près de l’urne ».
Sous ce rapport, le scrutin de juillet, tout restant une chocotte pour la mouvance présidentielle, n’en constitue pas moins un sérieux avertissement pour les différentes coalitions victorieuses de l’opposition politique. Elles seront surveillées, par le peuple électeur, comme du lait sur le feu. Et les tentations de céder à l’appétit seront considérables, sous le double rapport de la question de la majorité parlementaire et de la perspective de la présidentielle de 2024. Les jeux d’alliance, surdéterminés par l’économie de rente qui prévaut, auront, en dernière analyse, comme enjeux la survie même des différentes coalitions.
En attendant que chaque formation politique ne reprenne son destin en main, l’on est en droit d’espérer que la composition actuelle de l’hémicycle aura, au moins, le mérite de constituer un véritable antidote contre l’absentéisme physique et mental des députés. Toute absence ou/et abstention aura comme incidence un basculement vers l’un ou l’autre camp. Au demeurant, la trajectoire du cours politique sera de beaucoup tributaire des initiatives de BBY pour se faire une nouvelle santé. Son avenir est d’autant plus incertain que la question de la succession reste une pomme acide à avaler. L’APR, locomotive de la coalition, a hérité de ce syndrome du PDS que nous avions appelé secondphagie.
Le Président Wade avait élevé, à la dignité du rituel, la mise à mort politique de ses potentiels successeurs. Dans « l’Afrique face au défi républicain », nous nous demandions dans quelle mesure cette formation politique, qui excelle dans l’art de faire le vide autour d’elle, est à même d’acquérir cette stabilité que requiert le maintien au pouvoir. Aujourd’hui, l’esseulement du Président Macky Sall, qui s‘est engagé sur les sentiers battus du Pape du Sopi, et les contradictions qui s’aiguisent au sein de la mouvance présidentielle, remettent à l’ordre du jour cette curiosité.
En attendant la rentrée excitante de l’Assemblée nationale, la nomination d’un Premier ministre édifierait, un tant soit peu, sur l’orientation que le Président Sall compte imprimer à ses actes.
LE COSCE EXIGE LE BILAN DES 6 ANS D’EXISTENCE AVANT TOUT RENOUVELLEMENT
Le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (Cosce) est monté au créneau pour poser des conditionnalités à ce renouvellement
Le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (Cosce) a pris position sur le scrutin de renouvellement du mandat des hauts conseillers à élire au scrutin majoritaire départemental fixé le 4 septembre prochain par le chef de l’Etat. Dans un communiqué rendu public hier, ce collectif dirigé par le professeur Pr Babacar Guèye invite les acteurs politiques de l’opposition comme du pouvoir à s’assoir autour d’une table pour se pencher sur le bilan des six ans d’existence de cette assemblée consultative et sur la nécessité d’aller ou non à des élections pour le choix des Hauts conseillers des collectivités territoriales, le 4 septembre 2022 ».
Alors que le président de la République a fixé au 4 septembre la date du scrutin de renouvellement du mandat des hauts conseillers à élire au scrutin majoritaire départemental à travers un décret signé le 20 juillet, le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (Cosce) est monté au créneau pour poser des conditionnalités à ce renouvellement. Il s’agit entre autres organisations de l’Ong 3d, Raddho, Réseau Siggil Jigeen, Lsdh, Ondh, Forum du justiciable, Urac.
Dans un communiqué conjoint rendu public hier, mardi 9 août, ces organisations interpellent les acteurs politiques de l’opposition comme du pouvoir « à s’assoir autour d’une table pour se pencher sur la nécessité d’aller ou non à des élections pour le choix des Hauts conseillers des collectivités territoriales, le 4 septembre 2022 ».
Rappelant qu’en 2016, lors de la création de cette institution à travers le référendum du 20 mars 2016 et la Loi organique n 2016- 24 du 14 juillet 2016, la société civile tout comme l’opposition avaient défendu l’impertinence d’une telle structure qui, de surcroit, devait coûter plusieurs milliards de francs CFA au Budget de l’Etat, dans un contexte de raréfaction des ressources, le Cosce souligne que « malgré ces voix discordantes, le pouvoir alors fort de sa majorité confortable avait jugé utile d’aller jusqu’au bout de sa logique ».
Poursuivant leur propos, Pr Babacar Guèye et ses camarades invitent toutes les parties prenantes à faire le bilan des six ans d’existence de cette assemblée consultative, dont l’utilité a toujours été remise en cause par une bonne partie des Sénégalais. « Au-delà de cette problématique, il est question de repenser le modèle institutionnel que nous avons, en veillant non seulement sur sa rationalisation, mais aussi sur celle des dépenses publiques », a lancé le Cosce qui, tout en félicitant le peuple sénégalais pour sa maturité et son sens élevé de la démocratie dit attendre « les nouveaux députés qu’ils puissent débattre de ces thématiques, en ne mettant en avant que les intérêts exclusifs des populations ».
CES GRANDS DÉFIS DE LA QUATORZIÈME LÉGISLATURE
Mouhamadou Ngouda Mboup et Birahime Seck, demandent entre autres, l’évaluation des plans Orsec et le déblocage de tous les dossiers sous le coude du président de la République
La 14ème législature se retrouve face à une avalanche de propositions de programme de législature. Mouhamadou Ngouda Mboup de l’Ucad et Birahime Seck, Coordonnateur du Forum civil, sont montés au créneau pour demander entre autres, l’évaluation des plans Orsec qui devrait être l’un des premiers chantiers de la prochaine législature et le déblocage de tous les dossiers sous le coude du président de la République.
Alors que les députés devant siéger à l’Assemblée nationale lors de la 14ème législature sont toujours dans l’attente de la confirmation de leur élection par le Conseil constitutionnel qui doit proclamer les résultats définitifs des élections législatives du 31 juillet dernier, voilà que les députés de l’opposition se voient confier plusieurs missions. Il s’agit entre autres de l’évaluation des plans Orsec qui devrait être l’un des premiers chantiers de la prochaine législature et le déblocage de tous les dossiers sous le coude du président de la République.
Dans un post partagé sur son compte Facebook hier, mardi 9 août, l’enseignant-chercheur en Droit public à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Mouhamadou Ngouda Mboup indexant la responsabilité de l’Etat dans les dégâts causés par les inondations provoquées par les pluies du vendredi 5 août dernier à Dakar et dans plusieurs localités du pays, prône l’évaluation des plans Orsec. « La réalisation d’ouvrages ou l’action de l’Etat en ce sens ne doivent pas concourir à l’aggravation d’un dommage.
Juridiquement, en pareil cas, la responsabilité de l’Etat peut être engagée. L’un des premiers chantiers législatifs de la prochaine législature devrait être l’évaluation des plans Orsec, de l’organisation de la protection civile et la prévention des risques majeurs... », a lancé l’Enseignant-chercheur en Droit public spécialiste du Droit constitutionnel.
Abondant dans la même direction, Birahime Seck, Coordonnateur du Forum civil, section sénégalaise de Transparency international, va plus loin en demandant à la bande à Barthélémy Toye Dias, Guy Marius Sagna et Mame Diarra Fam, députés de l’inter-coalition Yewwi-Wallu qui totalise 80 sièges à « consacrer leurs tout premiers temps de législature, à faire lever le coude du Président de la République des dossiers que lui-même a dit avoir bloqués ».
Citant entre autres, les conditions d’entrée de Dubaï Port World au Port Autonome de Dakar, les Conventions de concession du King Fadh Palace, le FESMAN, les 495 milliards de fuel brut des cargaisons OLINDA achetés irrégulièrement auprès du fournisseur APL, le Prodac, le Coud, les milliards pour la confection des cartes d’identité numérique, la vente de la Maison du Sénégal à New York, les coûts de construction de l’université du Futur Africain, le contrat Sécuriport, le Coordonnateur du Forum civil Birahim Seck souligne que toutes ces affaires «doivent faire l’objet, dans les meilleurs délais, d’enquêtes parlementaires ».
Non sans manquer de relever qu’«Il nous a été donné d’entendre que “pour étouffer une affaire, il faut créer une commission d’enquête parlementaire”, nous osons espérer qu’avec cette législature, cet adage est faux ».
LE JARAAF, UNE ABSENCE QUI INTERROGE
Le tirage au sort des compétitions inter-clubs de la Confédération africaine de football (CAF) a été effectué hier, mardi 9 août, au Caire (capitale de l’Egypte et siège de la CAF).
Le tirage au sort des compétitions inter-clubs de la Confédération africaine de football (CAF) a été effectué hier, mardi 9 août, au Caire (capitale de l’Egypte et siège de la CAF). L’absence du Jaraaf de Dakar suscite des interrogations. Et pour cause, le club le plus titré du football sénégalais, vice-champion derrière le Casa Sports, était retenu selon le président Senghor pour jouer la coupe de la CAF à la place de l’Étoile Lusitana, finaliste malheureux de la coupe du Sénégal.
Le Sénégal n’aura pas de représentant à la Coupe de la Confédération africaine de football (CAF), parce que le Jaraaf de Dakar, retenu à la place de l’Étoile Lusitana, - qui a préféré décliner sagement sa place (finaliste malheureux de la coupe du Sénégal devant le Casa Sports, champion du Sénégal) pour rester dans ses principes de base,- n’aurait pas déposé sa candidature dans les délais. Ce qui constituerait un véritable camouflet pour le football local sénégalais qui cherche pourtant à sortir la tête de l’eau. Une «forclusion» qui suscite des interrogations au regard de ce représente ce club dans notre pays. Il est non seulement le plus titre.
Mieux, il est présidé par l’ancien international sénégalais, Cheikh Ahmeth Tidiane Seck, un des vice-présidents de la FSF. Si d’aucuns parlent d’absence de dépôt dans les délais (une grosse faute du Jaraaf, le cas échéant), certains soutiennent que les dirigeants des Vert et Blanc auraient craché sur cette place en guise de protestation, parce que n’étant toujours rentrés dans leurs fonds (titre de champion du Sénégal). Pendant ce temps, d’autres avancent que la Direction du Jaraaf n’aurait pas été saisie officiellement par l’instance fédérale (faute lourde de la FSF, le cas échéant aussi).
Pourtant, Me Augustin Senghor avait déclaré que c’est bien le Casa Sports (champion du Sénégal) et le Jaraaf (à la place de Etoile Lusitana) qui vont représenter le Sénégal en coupes africaines. Le choix largement apprécié par les férus du football local.
Hélas ! On ne verra cette année que le Casa Sports qui a d’ailleurs hérité de l’ogre algérien (voire par ailleurs). Quant au Jaraaf de Dakar, son absence laisse place à des interrogations.
DES PATIENTS ET UNE PARTIE DU PERSONNEL LAISSÉS À LEUR SORT À L'HÔPITAL LE DANTEC
Sur une superficie de 6 ha que constitue l’hôpital Le Dantec, seuls trois seront utilisés pour le projet, le reste sera liquidé pour permettre de prendre en charge les frais de cette reconstruction. Une situation déplorée par le collectif
Le 14 août prochain, les portes de l’hôpital Aristide Le Dantec seront fermées au personnel soignant et les malades pour cause de la réhabilitation de l’édifice. Seulement, beaucoup des blouses blanches ne sont pas encore édifiées dans leur sort. Tout comme les patients, ils ne savent plus où se donner de la tête.
Constitué en collectif pour la défense et la sauvegarde de l’hôpital Aristide Le Dantec, une partie de son personnel de santé, a tenu un point de presse lundi dernier dans les dits locaux. Ces derniers ne sont pas en phase avec la vision du chef de L’Etat de vouloir réhabiliter l’hôpital avec un plan en hauteur constitué d’immeuble de six paliers.
Sur une superficie de 6 ha que constitue l’hôpital Le Dantec, seuls trois seront utilisés pour le projet, le reste sera liquidé pour permettre de prendre en charge les frais de cette reconstruction. Une situation déplorée par le collectif.
Pour les camarades de Mangue Ngom, rappellent que l’Etat du Sénégal par l’entremise du ministère de la santé et de l’action sociale avait signé un accord avec un promoteur sénégalais pour la reconstruction de l’hôpital. «L’Etat du Sénégal a décidé de confier la reconstruction à des Espagnols. Ces derniers sont venus avec leur propre maquette qui n’est pas conforme avec les réalités du pays. Déjà, dans plusieurs structures de santé, les ascenseurs sont souvent en panne, aujourd’hui, l’Etat décide de reconstruire Le Dantec en hauteur. C’est un autre problème de maintenance qui viendra s’ajouter aux nombreux autres dans la santé», a-t-il fait savoir.
Et de poursuivre : «L’hôpital Le Dantec est construit sur une superficie de 6 ha, l’Etat décide de le reconstruire sur 3ha. Il y a problème ! Si c’est l’argent qui manque, il y a déjà un promoteur avec qui le ministère avait déjà signé l’accord, il a l’argent et nous avons un plan qui a déjà été validé par toutes les parties prenantes de la santé».
Pour ces agents de la santé, composés dans leur majorité de personnel paramédical, «le gouvernement du Sénégal, à sa tête le Président de la République, cherche à liquider l’hôpital Aristide Le Dantec devenu centenaire». Un autre problème évoqué lors de ce point de presse reste la fermeture de ce site prévu pour le 14 août prochain.
Plusieurs praticiens ont déjà rejoint leurs structures hospitalières d’accueil. Ils sont redéployés à Dakar à Dalal Diam, Principal, Idrissa Pouye, A Saint Louis ou encore à Touba. Seulement, une grande partie à quelques jours de la fermeture n’est pas encore édifiée sur son sort. «90% du personnel de l’hôpital Le Dantec sont des contractuels pris en charge par la gestion de l’hôpital même. Il n’y a pas une note circulaire qui nous édifie sur notre avenir. Des chefs de services sont partis sans rien nous dire, le personnel est toujours dans l’expectative» a annoncé M. Ngom.
Si ces derniers ne savent pas encore leur destination, d’autres par contre en sont édifiés. Toutefois, ils attendent toujours la note de service. Les patients internés au sein de l’hôpital, eux, ont été priés de quitter les lieux. Si on se fie aux dires du personnel de santé et des familles des malades, il n’y a pas un plan de redéploiement de ces malades dans d’autres structures sanitaires. Considérés pour la plupart comme des gros malades souffrant d’une pathologie cardiaque, de cancer, le collectif qualifie le geste de «criminel».
L'OMS PRESSÉE DE CHANGER LE NOM DE LA VARIOLE DE SINGE
La municipalité de New York souhaite le changement de nom de cette maladie qui frappe de plein fouet sa population afin de préserver les victimes de la discrimination
À quand le changement d’appellation de la variole du singe ? L’hypothèse déjà envisagée en juin dernier par l’organe directeur de la santé mondiale afin d’éviter la stigmatisation des porteurs du virus, relève désormais d’une nécessité absolue pour les responsables de New York.
La ville américaine a, en effet, demandé, via une lettre adressée mardi 26 juillet 2022 au patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, le changement immédiat de dénomination de cette maladie en expansion dans le monde depuis sa résurgence avec la découverte, en mai 2022, de cas au Royaume-Uni.
Elle s’est depuis étendue à 78 pays, avec plus de 18 000 infections dont cinq morts, obligeant l’OMS à la classer en urgence de santé publique de portée internationale.
Les germes d’une méprise
Contrairement à ce que son nom pourrait suggérer, la maladie appelée "monkeypox" en anglais et dont les rongeurs sont le principal foyer de provenance, n’a pas grand-chose à voir selon les spécialistes, avec le singe. Ce dernier lui est associé à l’origine en raison de la découverte du virus chez l’animal en 1958 dans un laboratoire danois.
Le grand public, bien entendu, n’est pas forcément au fait de cela. D’autant que la maladie avait été, par le passé, rarement localisée hors des régions occidentale et centrale de l’Afrique. Elle y est d’ailleurs endémique.
Une grande proportion des contaminations recensées jusqu’ici concerne des personnes homosexuelles, même si cette communauté n’y est pas plus prédisposée que le reste de la population. Toute personne est susceptible de contracter le virus transmissible par contact, à en croire les scientifiques.
Risques de stigmatisation
Ce sont autant de sources de stigmatisation potentielle, selon la municipalité de New York, épicentre de la maladie aux États-Unis avec 1228 des 4 639 cas dénombrés au 27 juillet 2022 dans l’ensemble du pays par le CDC, l’agence américaine de santé publique.
"Persister à appeler l’épidémie variole du singe pourrait raviver des sentiments de racisme et de stigmatisation à l’égard des Noirs, d’autres personnes de couleurs ainsi que des membres de la communauté LGBTQIA+", peut-on lire dans le courrier adressé à l’OMS sous la plume d’Ashwin Vasan, commissaire à la Santé de la ville de New York, disponible sur Twitter.
L’autorité municipale rappelle à cet effet les épisodes de discrimination vécus par la communauté asiatique au fort temps du Covid-19 en 2020. Dans une rhétorique particulièrement controversée, l’ancien président Donald Trump parlait publiquement à l’époque du "virus chinois" en rapport avec Wuhan, la ville du centre de la Chine où ont été découverts les premiers cas.