Sans surprise, le Sénégal s’est qualifié en finale de la COSAFA CUP en Beach Soccer, en dominant largement l’Ouganda (10-3).
L’équipe entraînée par Mamadou Diallo est irrésistible depuis le début du tournoi qui se déroule en Afrique du Sud. Les champions d’Afrique en titre défieront l’Egypte en finale. Ce sera, ce samedi 1er octobre 2022, à 13h30 GMT.
LA CRAINTE D'UN NOUVEAU COUP D'ÉTAT AU BURKINA
Depuis que des tirs ont résonné et que des militaires se sont déployés dans plusieurs endroits stratégiques de Ouagadougou, à l’aube, ce vendredi, le pays a de nouveau basculé dans l’incertitude, huit mois après le putsch du lieutenant-colonel Damiba
Jeune Afrique |
Benjamin Roger |
Publication 30/09/2022
Un nouveau putsch est-il en cours au Burkina Faso, à peine huit mois après celui du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le 24 janvier ? Ou s’agit-il, comme certains le laissent entendre, d’un mouvement d’humeur de militaires réclamant le paiement de leurs primes ? Ce vendredi 30 septembre, en fin de matinée, personne ne semblait vraiment avoir de réponse à ces questions à Ouagadougou.
Rafales de tirs
Une chose est sûre : malgré une apparente normalité dans les rues de la capitale, la situation y est très volatile depuis que des tirs y ont été entendus à l’aube. Vers 4 h 30 (heure locale), des rafales ont ainsi résonné près du camp militaire Baba Sy, l’un des principaux de la ville, ainsi que dans le quartier de Ouaga 2000, dans les environs du palais présidentiel de Kosyam.
Dans les heures qui ont suivi, des véhicules militaires se sont déployés dans plusieurs endroits stratégiques de Ouagadougou : au rond-point des Nations unies, mais surtout autour de la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB), la télévision nationale, qui a connu une interruption de ses programmes.
Selon des sources sécuritaires, des soldats des Forces spéciales, membres de la fameuse unité Cobra, seraient à l’origine de ce mouvement. Ils réclameraient notamment le paiement de primes qui leur avaient été promises. De leur côté, les militaires de l’armée qui composent le Groupement de sécurité et de protection républicaine (GSPR), chargé de la protection de la présidence et de celle du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, auraient effectué des tirs de sommation.
La Présidentielle de 2024 a été véritablement lancée ce jeudi 28 septembre. Le chef de l’Etat a enfin demandé à son garde des Sceaux d’examiner les possibilités d’amnistie des personnes ayant perdu leurs droits de vote.
La Présidentielle de 2024 a été véritablement lancée ce jeudi 28 septembre. Le chef de l’Etat a enfin demandé à son garde des Sceaux d’examiner les possibilités d’amnistie des personnes ayant perdu leurs droits de vote. C’est un tournant. Une redistribution de cartes comme à la belote. Un supplément d’âme et d’humanité. Khalifa Sall, Karim Wade et tous ceux qui sont déjà déclarés, de même que ceux qui s’apprêtent à le faire seront éligibles à la prochaine élection après le filtre du parrainage. L’élection ne sera plus une élection à la carte comme on l’a soupçonné en 2019. Ce faisant, on voit mal le président de la République entrer en compétition quels que soient par ailleurs les enjeux pétroliers et gaziers. Macky Sall a fait un pas dans la bonne direction.
Le pays est trop divisé. Il a besoin d’apaisement et de maïeutique. Le chef de l’Etat donne un signal positif sur ses intentions. Il se préparerait à la sortie. C’est une lucidité et une clairvoyance. Le Sénégal ne peut plus se payer le luxe d’un nouveau mélodrame sur le troisième mandat. Il ne faut surtout pas s’aventurer comme Maître Wade qui joua avec le feu et s’y brûla les ailes. Le Président nigérian Muhamadu Buhari a encore tancé ses homologues ouest-africains réfractaires qui tripatouillent les constitutions et fomentent des coups d’Etat constitutionnels.
Le Président Macky Sall a fait du mieux qu’il a pu de ses magistères. Une bonne étoile a tissé son destin. Chaque compatriote doit lui souhaiter autant d’honneurs que de bouquets de fleurs quand sonnera le glas. Avec Khalifa et Karim, il est peut-être allé trop loin sans doute pour sécuriser le second mandat. L’opposition en était réduite à sa portion congrue. Faire le vide, c’était habile politiquement. Mais ce fut un recul net et clair de l’Etat de droit et de la démocratie. Il y a l’usufruit dans l’immédiat et l’effet boomerang plus tard. Les extrêmes, les radicaux et les pitbulls ont fini par combler la vacuité sidérale. Ousmane Sonko, Barthélémy Dias et les autres sont peut-être incommodes mais ils ont le vent en poupe et sont bien debout. La preuve est là. Ils ont mis la majorité en ballottage. Du jamais vu à l’Assemblée. Un autre caillou dans la chaussure au sein de l’hémicycle. Aminata Touré Mimi a été elle-même implacable et pauvre de sentiments avec les opposants dans la traque des biens supposés mal acquis. Elle pourfend aujourd’hui les manœuvres dilatoires du régime. Il faut lui accorder au moins le courage de refuser d’être un mouton de Panurge.
Les têtes d’affiche de la politique sénégalaise sont aussi décevants et malhabiles que les chauffards qui abrègent les vies sur les routes cahoteuses et macabres. L’explosion du parc automobile est un grave facteur d’accidents, de pollutions et d’embouteillages. Comment un pays qui respecte la vie en arrive-t-il à déverser autant de vieilles guimbardes et d’engins de la mort sur son sol ? La société est polytraumatisée. L’accès à la voiture est trop facile chez nous. Il faut corser les procédures d’acquisition entre autres mesures.
Avec le bateau le Joola, on devait mettre le holà. Mais c’est le bla-bla et le saupoudrage qu’on a eus à la place. Le Sénégal est un champion en matière d’incivilités. Le prochain Président aura fort à faire. Il fera beaucoup de gestion de crises. La haute responsabilité au Sénégal est un cadeau empoisonné. « Le monde bouge. Le monde change. Nous ne sommes plus ce que nous étions. Nous ne sommes plus nous-mêmes ». L’enfant noir de Camara Laye (1953) nous rappelle qu’on s’est infantilisés tout seuls. La reddition des comptes passe par pertes et profits. L’amnistie et l’amnésie ont définitivement une relation de consanguinité. Bonnet blanc et blanc bonnet. Pouvoir ou opposition. Les Sénégalais n’aiment pas l’arbitraire et ne supportent pas l’injustice.
PAPE GUEYE JUGÉ DEVANT LE TAS AU MOIS DE FÉVRIER PROCHAIN
Pape Gueye et l’OM seront jugés par le Tribunal Arbitral du Sport les 15 et 16 février, annonce L’Equipe. Le journal explique que la présence du joueur sur place sera fortement recommandée.
Pape Gueye et l’OM seront jugés par le Tribunal Arbitral du Sport les 15 et 16 février, annonce L’Equipe. Le journal explique que la présence du joueur sur place sera fortement recommandée.
L’international sénégalais a l’assurance de pouvoir jouer la Coupe du Monde et, par ricochet, l’OM est assuré de pouvoir recruter au prochain mercato d’hiver.
Initialement prévue en octobre, l’audience a été reportée. Pour rappel, il est reproché à l’OM et à Pape Gueye de ne pas avoir respecté un contrat signé par le joueur avec Watford, Gueye arrivant libre en juillet 2020 à Marseille. Le joueur risque plusieurs mois de suspension. L’OM est menacé d’une interdiction de mercato pour au moins une fenêtre de transferts.L’international sénégalais a l’assurance de pouvoir jouer la Coupe du Monde et, par ricochet, l’OM est assuré de pouvoir recruter au prochain mercato d’hiver.
Initialement prévue en octobre, l’audience a été reportée. Pour rappel, il est reproché à l’OM et à Pape Gueye de ne pas avoir respecté un contrat signé par le joueur avec Watford, Gueye arrivant libre en juillet 2020 à Marseille. Le joueur risque plusieurs mois de suspension. L’OM est menacé d’une interdiction de mercato pour au moins une fenêtre de transferts.
FARBA NGOM ET GASTON MBENGUE DANS LE VISEUR DE LA JUSTICE AMÉRICAINE
Le promoteur de lutte Gaston Mbengue et le député Farba Ngom sont poursuivis en justice aux Etats-Unis par un Sénégalais qui les accuse d’agression physique contre sa personne.
Le promoteur de lutte Gaston Mbengue et le député Farba Ngom sont poursuivis en justice aux Etats-Unis par un Sénégalais qui les accuse d’agression physique contre sa personne. Visés par une plainte, selon Bès Bi "Le Jour", les deux alliés du Président Macky Sall sont invités à comparaitre devant le juge du tribunal du District de New York, d’après le plaignant, Alassane Sall, qui a brandi hier un document à l’appui.
Pour rappel, l’affaire est partie du dernier séjour du chef de l’Etat à New York, dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations Unies. Mécontents de sa gestion, des militants de l’oppositions entendaient, comme d’habitude, lui réserver un accueil houleux. Une manifestation que les proches du Président ont tout bonnement étouffé en les empêchant de s’approcher de la délégation présidentielle.
PERTURBATION DU TER, UN HOMME FAUCHE
Le réseau ferroviaire du Ter a connu une perturbation temporaire dans la nuit du jeudi à vendredi. D’après le directeur général de Senter, Abdou Ndéné Sall citépar Bès Bi "Le Jour", cela a été causé par un individu qui a été percuté à 4 heures du matin
Le réseau ferroviaire du Ter a connu une perturbation temporaire dans la nuit du jeudi à vendredi. D’après le directeur général de Senter, Abdou Ndéné Sall citépar Bès Bi "Le Jour", cela a été causé par un individu qui a été percuté à 4 heures du matin par un train circulant sur la voie métrique, celle qui transporte des produits vers Dakar. « La personne a été retrouvée allongée sur les voix du Ter, lors du passage du premier train de reconnaissance qui regarde tôt le matin si les rails sont libres. La personne serait suicidaire. Elle a été internée à l’hôpital et à la police pour des raisons de santé et d’enquête », a rapporté le Dg de Senter.
Par ailleurs, un autre incident est aussi survenu le même jour au niveau de l’arrêt Dalifort vers le sens Gare de Dakar. C’est le Ter qui était subitement tombé en panne. La situation a été rapidement prise en charge par la brigade de gendarmerie du Ter et la société d’exploitation. « Les trafics ont repris vers 10h ». Cependant le directeur n’a pas manqué d’attirer l’attention des populations sur la dangerosité de rentrer dans l’espace ferroviaire qui dispose d’un courant électrique de 25 mille Volt.
OUVERTURE DE L'UCAD REPORTEE
Le conseil restreint de l’Assemblée de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar a décidé, jeudi, de reporter au 10 octobre, à 8 heures, la rentrée universitaire initialement prévue lundi
Dakar, 29 sept (APS) - Le conseil restreint de l’Assemblée de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar a décidé, jeudi, de reporter au 10 octobre, à 8 heures, la rentrée universitaire initialement prévue lundi, annonce un communiqué parvenu à l’APS.
Le conseil restreint de l’Assemblée de l’UCAD a pris cette décision après avoir ’’pris connaissance du rapport du directeur du Centre des œuvres universitaire de Dakar (COUD) sur l’état d’avancement des travaux au niveau du campus social", indique le communiqué.
Il s’était réuni en visioconférence, sous la présidence du professeur Ahmadou Aly Mbaye, recteur et président de l’Assemblée de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
"Ce report permettra au COUD de prendre les dispositions utiles pour un meilleur accueil des étudiants", selon le communiqué.
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MIMI DÉNONCE UN PROJET D'AMNISTIE AU DÉPENS DE LA BONNE GOUVERNANCE
"Nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs", répète Aminata Touré sur RFI ce vendredi. La députée désormais non-inscrite à l'Assemblée indique qu'elle votera contre la loi d'amnistie en gestation au profit de Karim entre autres - ENTRETIEN
Au Sénégal, c’est officialisé : Aminata Touré a envoyé une lettre au président de l’Assemblée nationale pour l’« informer » de sa décision d’être désormais députée non-inscrite. L’ancienne Première ministre, qui était tête de liste de la majorité Benno Bokk Yaakaar aux législatives de juillet, a rompu avec le président Macky Sall après avoir été écartée du perchoir.
Débat sur une éventuelle troisième candidature du chef de l’État en 2024, possible amnistie des opposants Karim Wade et Khalifa Sall, ses perspectives pour l’avenir, Aminata Touré, surnommée « Mimi » Touré, est l’invitée de Charlotte Idrac.
LOIS D’AMNÉSIE
De Senghor à Macky, chaque dirigeant a pu faire adopter, par son gouvernement, avant de le faire voter à l’Assemblée nationale, son projet de loi d'amnistie de faits précis ayant caractérisé en partie des événements marquants de son règne
Senghor, Abdoulaye Wade et sous peu, Macky Sall… Chaque dirigeant sénégalais a ainsi, durant son règne, fait adopter sa loi d’amnistie. Seul le président Abdou Diouf constitue l’exception à cette option, qui tend à devenir un classique dans les annales de l’histoire politique du pays. Pourtant, n’ont pas manqué, durant la gouvernance Diouf, les évènements douloureux qui pouvaient le pousser à mener une démarche similaire. Pour le moment, la volonté du Président Sall bute, à l’image de celles de ses illustres prédécesseurs, sur une vague de rejets. Des Libéraux qui n’en veulent pas en réclamant la tenue d’un nouveau procès pour leur leader, Karim Wade, et d’autres citoyens et hommes politiques qui n’approuvent pas le futur projet de loi.
Au rythme où vont les choses, nous serions tentés de dire : à chaque régime, sa loi d’amnistie. De Léopold Sédar Senghor à Macky Sall, chaque dirigeant sénégalais a pu faire adopter, par son gouvernement en Conseil des ministres, avant de le faire voter à l’Assemblée nationale, son projet de loi portant amnistie de faits précis ayant caractérisé en partie des événements marquants de son règne. En attendant, bien sûr, celle du Président Sall, hormis Abdou Diouf, nous pouvons au moins constater et dire que chaque président de la République du Sénégal a été inspiré de -bien ou pas- de porter, jusqu’à l’effectivité de celle-ci, une loi d’amnistie.
Diouf, un président sans loi d’amnistie
Sous le règne du Poète-président, on a eu droit à une loi d’amnistie. Celle-ci a consisté à passer l’éponge définitivement sur les douloureux événements de 1962, qui ont valu à l’ex-président du Conseil, feu Mamadou Dia, et compagnie, leur incarcération à Kédougou.
L’avènement de Abdou Diouf au pouvoir, par le biais de l’article 35 de la Constitution, n’a pas entraîné une rupture dans la gouvernance. Ce qui ne pouvait pas permettre de parler de «déshengorisation» totale. Même si le dauphin d’alors du Président Senghor a pu opérer des réformes dans sa gestion du pays, il n’en demeure pas moins qu’avec lui, le pays ne s’est pas retrouvé avec une nouvelle loi d’amnistie, au bout de 20 années de pouvoir. Quels que soient les évènements que le Sénégal a connus sous Abdou Diouf. Il en est ainsi avec l’irrédentisme qui sévit au Sud, la crise sénégalo-mauritanienne (1989) avec les malheureux affrontements de Ndundé Khoré, dans le Diawara, département de Bakel, les malheureux évènements du 16 février 1994 etc. En adepte et défenseur de l’Etat de Droit, Abdou Diouf a toujours voulu faire prévaloir -en dépit de ses incessants appels au dialogue- le principe : «Force reste à la loi.» Aussi n’a-t-on pas eu droit à une loi d’amnistie de 1981 à 2000. Les rares moments d’élargissement de détenus «politiques» ont concerné souvent les irrédentistes casamançais arrêtés dans le cadre de la rébellion, avant d’être libérés à la suite des accords de cessez-le-feu signés entre l’Etat et le Mfdc.
Loi Ezzan pour Wade
Abdoulaye Wade succède à Diouf au pouvoir en devenant le troisième président de la République. Ce dernier, animé par une volonté à tout-va de «révolutionner» son pays, voudra faire émerger la deuxième République. Mais, en dépit de son référendum de janvier 2001, le pays est resté en l’état. Même si un chapelet de réformes a accompagné le règne du père Wade, l’architecture institutionnelle n’évoluera pas trop qualitativement. Les observateurs auront fini de constater que le fond de la Charte fondamentale du pays est resté le même, par rapport à celle de 1963. Donc, il faudra attendre une trentaine d’années presque pour voir le pays enregistrer une deuxième loi d’amnistie. Une œuvre du deuxième successeur de l’illustre Léopold Sédar Senghor. Abdoulaye Wade va entrer ainsi dans l’histoire politique du pays, après la première alternance qui lui vaut son arrivée au pouvoir, après 26 années de course électorale. Par le biais de la loi Ibrahima Isidore Ezzan, député du groupe parlementaire Liberté et démocratie, l’Assemblée nationale, incarnée en majorité par les députés de la Coalition Sopi, au pouvoir à l’époque, efface des faits qui ont eu lieu sous la gestion de Abdou Diouf, en partie, surtout l’assassinat du vice-président du Conseil constitutionnel, Me Babacar Sèye. Ce qui fera élargir, du coup, la bande à Clédor Sène. Tout un tollé accompagna cette volonté du chef de l’Etat qui avait fini par se traduire en acte. Un évènement qui avait aussi trop marqué les esprits et heurté bien des consciences. D’autres avaient même trouvé que cela faisait partie des événements qui avaient entaché la gouvernance Wade.
Quelle loi de… Macky pour amnistier les 2 K ?
Le successeur du pape du Sopi arrive au pouvoir avec en bandoulière, la détermination de traduire en acte de gouvernance, la reddition des comptes. Il fera même comprendre à l’opinion que cela reste une forte demande sociale qui n’est autre chose que la résultante des suffrages valablement exprimés au soir du 25 mars 2012. D’où la réactivation de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Cela se traduira par l’arrestation de Karim Wade, président du Conseil de surveillance de l’Anoci et ministre d’Etat, ministre de la Coopération internationale, de l’aménagement du territoire, des transports aériens et des infrastructures (Micati), et à qui certains avaient affublé du vocable de «ministre du ciel et de la terre». Chemin faisant, Karim Wade est condamné et «exilé» au Qatar, après avoir bénéficié d’une grâce présidentielle. Comme un deuxième «K» pour le régime, l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, fera les frais d’un procès qui lui vaudra une peine de 5 ans de prison et la déchéance de ses droits civils et politiques. Aujourd’hui, avec la troisième loi d’amnistie du pays, qui va prendre forme après 10 ans de règne du Président Macky Sall, ces deux hommes politiques et anciens ministres vont renouer avec la scène politique et espérer briguer les voix de leurs concitoyens lors de la Présidentielle de 2024.
Cette fois-ci, une vague d’indignations, de contestations et de rejet du nouveau projet de loi, à l’initiative du premier magistrat du pays, rythme aussi le pays. Les membres du Pds n’en veulent pas et réclament la tenue d’un nouveau procès pour leur leader, Karim Wade, qu’ils jugent avoir été injustement condamné par la Crei. Tout comme bon nombre de politiciens ne sont pas emballés par la nouvelle initiative du chef de l’Etat en l’accusant de vouloir protéger des proches.
En attendant l’examen du futur projet de loi en Conseil des ministres avec les propositions du Garde des sceaux et son adoption par le Parlement, les échanges heurtés parfois de part et d’autre vont continuer d’alimenter les débats.
Par Serigne Saliou DIAGNE
NOTRE FOLLE PROPENSION A OUBLIER NOS MORTS
Le Quotidien publie une série de dossiers sur les grandes tragédies qui ont eu à frapper le Sénégal et l’ont éprouvé dans toutes ses coutures.
Le Quotidien publie une série de dossiers sur les grandes tragédies qui ont eu à frapper le Sénégal et l’ont éprouvé dans toutes ses coutures. Ces dossiers sur ces tragédies dont la publication se poursuit, sont pleins d’enseignements sur des fléaux qui ont eu à nous frapper et à partir desquels, en tant que communauté nationale, le Sénégal n’a pas eu la pleine capacité d’en faire des éléments catalyseurs pour choquer les consciences et impulser une dynamique nous prohibant de tomber dans les mêmes travers.
Ces tragédies, qui vont du naufrage du Joola au crash d’un avion transportant des troupes sénégalaises au Koweït, en passant par un accident industriel dans la région de Dakar ou même la disparition d’une localité de la carte du pays, en disent beaucoup sur notre facilité à oublier, notre propension à nous faire amnésiques et surtout notre terrible incapacité à pouvoir honorer dignement nos morts et nos aïeux.
On serait tenté de crier comme Périclès quand viennent les anniversaires des jours tragiques de notre histoire nationale : permettez-nous de commencer par «l’éloge de nos morts». Ils sont une partie de nous, ils sont de ce qui nous a fait et la conservation intacte de leurs mémoires est une balise lucide dans un monde où tout ce qui est repère et sacré se perd.
«Aux portes du Paradis, nous avons été ce que vous êtes et vous serez ce que nous sommes», lit-on à l’entrée du cimetière Saint-Lazare de Béthanie à Dakar. Ce rappel du caractère inévitable et impersonnel du Memento Mori, pour nous vivants, est également une invitation à ne pas oublier ceux qui nous ont précédés dans les pensées, dans les prières et surtout dans la façon de conduire notre présent. J’ai l’intime conviction que les nations se mesurent dans leur construction durable, par leur capacité à honorer les prédécesseurs qui ont ouvert des voies et de protéger le souvenir de ceux qui, par le hasard cruel de la vie, ont pu être victimes de tragédies.
Le Sénégal doit mieux célébrer l’âme de ses disparus. Une tragédie comme le naufrage du bateau Le Joola ne doit cesser d’être un souvenir mobilisateur pour nous, un facteur de cohésion et surtout un rappel dans la douleur que la construction du mieux-être d’un pays se fait en prenant conscience que sur la marche, bien des gens manquent et manqueront à l’appel et qu’il faudrait avant tout penser à œuvrer pour eux.
Les Etats-Unis d’Amérique ont su inscrire dans toutes les consciences, qu’il y a des étapes de la vie de leur nation que nul ne saurait occulter. Les célébrations retenues dans leur calendrier en hommage à leurs disparus ou à des événements précis dans l’histoire de leur pays, sont des illustrations parfaites d’un tel état d’esprit. La symbolique revêtue par tous les rites et protocoles célébrant la mémoire des disparus, allant des minutes de silence au port de symboles particuliers pour marquer certains événements, sont des pratiques qui gagneraient à s’instaurer dans nos consciences et pratiques collectives. C’est assez triste que dans un pays où des incidents dans un stade de football, lors d’une finale de Coupe nationale, avaient fait huit morts (match Us Ouakam-Stade de Mbour en finale de Coupe du Sénégal), un championnat professionnel se dispute cinq ans après, sans aucun rappel sérieux d’un tel drame. Que dire des élus qui se permettent de bouder des cérémonies d’hommage aux victimes de l’une des pires tragédies de l’histoire de la Marine civile !
La disparition tragique de Soro Diop, une des âmes du journal Le Quotidien, a occasionné un torrent d’hommages, d’odes et de messages pleins de gratitude et de reconnaissance par des collaborateurs de toutes les époques qui ont contribué à faire de ce titre une référence. La beauté des témoignages nous rappelle ces mots trempés de vérité de Périclès à l’attention des morts de la guerre du Péloponnèse, comme quoi, «les louanges adressées à d’autres ne sont supportables que dans la mesure où l’on s’estime soi-même susceptible d’accomplir les mêmes actions (…) Les hommes éminents ont la terre entière pour tombeau. Ce qui les signale à l’attention, ce n’est pas seulement dans leur patrie, les inscriptions funéraires gravées sur la pierre ; même dans les pays les plus éloignés, leur souvenir persiste, à défaut d’épitaphe, conservé dans la pensée».
Par les hommages à Soro Diop, Le Quotidien montre que la propension à l’oubli peut se combattre en ayant foi qu’il y a un caractère divin et poétique dans l’action d’hommes embarqués dans toute aventure. Une telle dynamique est celle qui anime la construction des nations et elle ne peut faire fi de la préservation des mémoires. Un discours du docteur Hiriluk, devenu classique dans le manga One Piece, disait que les gens ne meurent réellement que par l’oubli, mais non à la force du fusil, à la consommation du pire des poisons ou au poids d’une maladie incurable. Le Sénégal n’a pas le droit de laisser les mémoires de ses filles et fils souffrir d’indifférence et s’abîmer dans le naufrage d’un oubli collectif.